Mellionnec

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Mellionnec : descriptif

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Mellionnec

Mellionnec [mɛljɔnɛk], est une commune française située dans le département des Côtes-d'Armor en région Bretagne

Cette commune rurale de 399 habitants en 2021 fait partie du Kreiz Breizh et plus spécifiquement du Pays Pourlet

Longtemps tournée vers l'agriculture de subsistance, l'activité économique et culturelle du village connaît un développement important dans les années 2000 avec l'ouverture de commerces et structures de l'économie sociale et solidaire et l'implantation d'une école de cinéma.

Toponymie

En breton le nom de la commune est Melioneg (souvent prononcé « Méc'héneuc »).

Le nom de la localité est attesté sous les formes Parrochia de Meillonec en 1265, Parrochia de Mellionnec en 1278, Meillonec en 1291 et vers 1330, Meillonnec en 1387 et en 1448, Melienec en 1477, Mellonnec en 1516.

Panneau bilingue français- breton.

La toponymie du nom Mellionnec correspond au nom breton melchon voulant dire trèfle, qui est une variante de meillion au même sens. Le suffixe eg est l'endroit où il y a... Donc nous pouvons dire qu'à Mellionnec auparavant se trouvait un champ de trèfle suffisamment important pour que ce lieu soit reconnu de par cette caractéristique. Mellionnec peut aussi désigner un « lieu à violettes », de mellion (violette).

  1. infobretagne.com, «  ».
  2. Hervé Abalain, «  » (ISBN ).

Géographie

Situation

Mellionnec, petit bourg du Kreiz Breizh (Centre-Bretagne), se situe à la limite du Morbihan. Mellionnec fait partie du pays Pourlet, (anciennement Pays Gwenedour) caractérisé autrefois par ses costumes aux mille boutons. Ce pays faisait partie autrefois du diocèse de Vannes et Mellionnec et sa voisine Plélauff en étaient les paroisses les plus reculées au Nord. Dans le mot Gwenedour on retrouve en effet le nom breton Gwened autrement dit, pays de Vannes.

Communes limitrophes de Mellionnec
Rostrenen, Plouguernevel
Plouray, Glomel Mellionnec Plélauff, Lescouët-Gouarec
Langoëlan, Ploërdut

Mellionnec est à la limite de l'ancien évêché de Cornouaille et le clocher de son église paroissiale, à deux chambres de cloches, est de style léonard, car la paroisse était aussi peu éloignée de l'évêché de Léon.

Relief et hydrographie

La commune est vallonnée et possède de nombreux petits monticules. L'altitude varie entre 143 m (canal de Nantes à Brest) et 281 m (au sud-ouest au voisinage du village de Botkoll). Le bourg occupe le sommet d'une colline qui culmine à 237 mètres d'altitude. De nombreux cours d'eau de taille modeste arrosent le territoire communal, plusieurs y ayant leur source (le finage communal constitue une ligne de partage des eaux), dont le Scorff qui prend sa source à proximité du village de Saint-Auny, le ruisseau de Restmenguy qui coule en direction du nord et passe à l'ouest du bourg de Mellionnec et le Doré, qui matérialise la limite à l'est entre Mellionnec et Plélauff. Ces deux derniers cours d'eau se jettent dans le canal de Nantes à Brest au niveau des étangs de la Pitié et appartiennent au bassin versant du Blavet. Le canal de Nantes à Brest matérialise la limite communale sur une très courte distance au nord-est de la commune. De plus, l'Ellé a sa source dans la commune voisine de Plouray, mais celle-ci est toute proche de la limite communale avec Mellionnec.

Mellionnec : routes et réseau hydrographique.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Monts d'Arrée », avec des hivers froids, peu de chaleurs et de fortes pluies.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 amplitude thermique annuelle de 12 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Rostrenen à 7 vol d'oiseau, est de 11,1 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Paysages et habitat

Mellionnec présente un paysage traditionnel de bocage (dans ses parties cultivées) avec un (habitat dispersé en écarts formés de hameaux (appelés localement villages) et fermes isolées. Éloignée des grandes villes et des principaux axes de communication, la commune a conservé son caractère rural.

Transports

Mellionnec n'est desservi que par des routes d'importance secondaire : les deux principales, qui se croisent dans le bourg, sont la D 23 (qui vers le nord-ouest va vers Rostrenen, et vers le sud-est vers Guémené-sur-Scorff, via Langoëlan) et la D 76 qui vient côté nord-est de Gouarec et va, côté sud-ouest, vers Plouray.

Le canal de Nantes à Brest est désormais fermé à la navigation pour le tronçon concernant Mellionnec.

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Histoire

Préhistoire

Un menhir est répertorié dans la commune, au nord de Cornec.

Antiquité

La voie romaine allant de Castennec à Vorgium (Carhaix) traverse la commune, passant par Botcol, Kerdoué et Trégarantec.

Moyen-Âge

Mellionnec serait issu d'un démembrement de la paroisse de l'Armorique primitive de Plélauff, ou peut-être de celle de Plouray.

On fait mention de la paroisse de Mellionnec dans des chartes du seigneurs du Léon (seigneurs de la paroisse avant les ducs de Rohan) et dans des actes de donation à l'abbaye de Bon-Repos, mais il y a tout lieu de croire qu'elle existait bien avant.

Seigneuries et maisons nobles
Corps principal et pavillons d'entrée du château de Trégarantec.

Selon un aveu de 1471 la châtellenie de Gouarec, un des trois membres de la vicomté de Rohan, « s'étendait sur treize paroisses ou trèves : Plouray, Mellionec, Plouguernével, Saint-Gilles, Gouarec, Plélauf, Lescouët, Penret ou Perret, Sainte-Brigitte, Silfiac, Cléguérec (partie nord), Saint-Aignan, Saint-Caradec, Trégomel. La résidence seigneuriale, dans cette châtellenie, était le château de Penret, aussi appelé le château des Salles, en Sainte-Brigitte ».

Corps ouest du manoir du Poul.
Le manoir du Poul vu de profil.

La seigneurie de Trégarantec était la plus importante seigneurie de la paroisse. Elle disposait du droit de moyenne et basse justice. Les seigneurs de Trégarantec étaient des vassaux des seigneurs de Guémené. Ils avaient leurs écussons peints dans les vitres de l'église paroissiale avec ceux des seigneurs du Poul. La seigneurie passa successivement entre les mains de différentes familles au cours des siècles. Les premiers seigneurs de Trégarantec portaient le nom de leur terre. Ainsi le plus ancien seigneur dont le nom nous soit parvenu se nommait Alain de Trégarantec et vivait en août 1271, date à laquelle il figure dans une vente faîte par Alice de Hennebont à Geoffroy de Rohan. Les armes de cette famille étaient : d'azur à trois pals d'argent. Louise de La Forest, dame de Kermanant, rend aveu pour la terre de Trégarantec en 1539. Le domaine appartient en 1620 à Charles de Maillé qui le vend à Yves, sieur de la Tour, qui le cède en 1622, à Pierre de Perrien et Hélène Urvoy sa femme. Louis de Perrien, fils de Pierre, possédait le domaine en 1663 et en 1680, il est entre les mains de René Jégou, sieur de Paule et de Trégarantec. Son fils, François René Jégou, mourut en 1721, laissant ses terres à son héritier, François Barthélémy Jégou, sieur du Laz. Ce dernier mourut en 1745. Son fils, Michel Marie Jégou, rendit aveu le .

En plus du château de Trégarantec, il y avait dans la paroisse les manoirs du Poul, de Restambleiz, de Kergourant et de Kerhelegouarch. Le sieur du Poul, dans un aveu rendu à la cour de Guémené en 1628, déclare qu'il a un écusson dans l'église paroissiale de Mellionnec dans la vitre du côté de l'Évangile. Le manoir du Poul était au Monsieur de Robien, président au mortier du parlement de Bretagne. Malheureusement, René Gabriel de Robien, qui résidait au manoir du Poul, ne faisait pas honneur à sa famille. Selon la légende, il y faisait danser nues des paysannes ingénues. Homme de mauvaise vie, il fréquentait notamment Marion du Faouët et sa troupe de voleurs de grand chemin. Son père le fit enfermer chez les sœurs de la Charité à Pontorson en 1752. Il recouvra la liberté en 1767 au décès de son père puis s'exila avec sa femme un temps à Jersey pour fuir ses créanciers car il était couvert de dettes.

Temps modernes

Carte de Cassini de la paroisse de Mellionnec et de ses environs (1787).

L'église de Mellionnec a été construite en 1647.

Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Mellionnec en 1778 :

« Melionec [Mellionnec] : à 15 lieues un quart au Nord-Ouest de Vannes, son évêché ; à 24 lieues trois quarts de Rennes ; et à 4 lieues un sixième de Corlai [ Corlay ], sa subdélégation. Cette paroisse, dont la cure est à l'Ordinaire, ressortit à Hennebon [ Hennebont ], et compte 1000 communiants. M. le Prince de Guemené en est le seigneur. »

Les seigneurs de Trégarantec disposaient des droits de moyenne et basse justice : au château de Trégarantec appartenait à la famille Jégou du Laz.

Révolution française

Bien que la paroisse de Mellionnec ait fait partie du diocèse de Vannes (doyenné de Guémené) sous l'Ancien Régime, la commune de Mellionnec est rattachée au département des Côtes-du-Nord et dépend donc désormais du diocèse de Saint-Brieuc.

Mellionnec est chef-lieu de canton de 1790 jusqu'en l'an X. François-Marie Saint-Jalmes assure l'interrogatoire de 17 personnes suspectées d'être des Chouans. Mellionnec est rattaché au canton de Gouarec en 1801.

Pendant la Révolution Française, le , les Chouans au retour de leur coup de main sur la poudrière de Pont-de-Buis, firent une halte au château de Trégarantec avant de se séparer en deux groupes. Cet imposant édifice, cerné de bois impénétrables, était un refuge et une place d'armes pour les Chouans qu y cachèrent leur butin dans ses immenses caves voûtées.

Le | ]

Article retranscrit dans le Journal des débats politiques et littéraires du concernant la présence de chiens enragés et de loups à Mellionnec.

A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée,décrivent ainsi Mellionnec en 1853 :

« Mellionnec (sous l'invocation de saint Pierre) : commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom ; aujourd'hui succursale. (...) Principaux villages : le Penhez, Kerguillic, Kergouran, Kernombre, le Poul, Pen-Poul-Audren, Cornec, Hacadour, Cosquer-Bouleau, Rénernic, Kerbellec, Reste au-Blayesse, Boudalien, Reste-en-Houennet, Goas-ar-Golen, Pradeguiou, Kervève, Kerzèze, Minigue, Kergoas, Saint-Auny, Lhomelus, Croix-Hincho, Botcol, Kervero, Rescano, Kermez, Coat-an-Bars. Superficie totale : 2 422 hectares, dont (...) terres labourables 1 077 ha, prés et pâturages 250 ha, bois 61 ha, vergers et jardins 14 ha, landes et incultes 946 ha (...). Moulins : 5 (de Kergourant, du Pont, de Duot, du Poul, à eau). (...). Il y a foire le 20 janvier, le 26 juin et le 27 juillet. Géologie : constitution granitique. On parle le breton. »

Le château de Trégarantec est habité en 1853 par son propriétaire d'alors, M. Le Guen. Les manoirs du Poul et de Kergourant en dépendent et sont devenus de simples fermes.

Joachim Gaultier du Mottay écrit en 1862 que Mellionnec dispose d'une école mixte ayant 35 élèves, qu'on y parle le breton, sur trois foires y sont organisées (les 20 janvier, 26 juin et 27 juillet), que « son territoire est accidenté, boisé dans ses parties productives, nu et découvert dans celles qui ne le sont pas », que les terres y sont « sablonneuses, légères et médiocres, [les] prés de qualité médiocre faisant à peu près le neuvième de la superficie » et que les landes sont très étendues, occupant environ le tiers de la commune.

Lors du pardon de Notre-Dame de Pitié qui se tenait chaque année le 29 janvier, il était d'usage d'y conduire tous les chiens du pays.

Le | ]

À partir de 1920, la population de Mellionnec diminue fortement en raison de l'exode rural. En un siècle, la population est passée de 1407 habitants (1921) à 389 habitants (2018).

La Belle Époque
La Première Guerre mondiale
Monument aux morts de Mellionnec

Le monument aux morts de Mellionnec porte les noms de 77 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale.

Un soldat originaire de Mellionnec, François Laurent, du 247e régiment d'infanterie fut fusillé pour l'exemple le à Châlons-sur-Marne (Marne) pour « abandon de poste devant l'ennemi suite à une automutilation » par décision du conseil de guerre de la  armée. Les autonomistes bretons de l'Entre-deux-guerres ont prétendu qu'il n'avait pas pu se défendre car, parlant seulement breton, il ignorait le français .

Le , la cour spéciale de justice militaire a annulé le jugement du conseil de guerre de la  armée, qui avait condamné le François Marie Laurent, à la peine de mort pour abandon de poste en présence de l'ennemi. De ce fait, la mémoire du soldat a été réhabilitée. La cour condamne l’État à payer des dommages-intérêts à . Cette réhabilitation solennelle provoqua des polémiques.

L'Entre-deux-guerres

Le monument aux morts de Mellionnec, qui a la forme d'un obélisque placé sur un pilier et orné d'une croix latine est situé sur la place de l'église. Il a été inauguré après la Première Guerre mondiale.

En 1928, la chapelle Saint-Hervé, totalement effondrée, est considérée comme irréparable.

Le la foudre tomba sur l'église de Mellionnec, faisant tomber le clocher et détruisant la toiture : « on estime à plus de 20 m³ le volume des matériaux projetés dans toutes les directions, et qui sont aller briser, jusqu'à 50 mètres de distance, les monuments funéraires du cimetière voisin ».

En 1936 un cultivateur de Mellionnec voulut prénommer son fils "Hitler", ce qui fut refusé car aucun saint du calendrier ne porte ce nom et malgré « le respect porté au chancelier du Reich allemand » (!) ; le père choisit finalement le prénom "Hilaire", dont la consonnance est presque semblable.

La Seconde Guerre mondiale

De nombreux maquisards de la commune participèrent à la Résistance. Certains y laissèrent la vie. Par exemple Le Matin, alors journal collaborationniste, écrit le qu'« un des bandits [en fait un résistant] qui avait pris part à l'attaque de la gendarmerie de Guémené-sur-Scorff a été arrêté à Mellionnec ».

L'ancien lieutenant de marine François Le Guyader, habitant Mellionnec, est engagé dans la résistance dans le mouvement Libération-Nord, section de Guéméné sur Scorff. Cet homme participe en tant que chef de section aux combats de Kergoët en Langoëlan le

François le Guyader, François Pimpec et François Quintric sont inscrits sur le monument aux morts de Mellionnec en compagnie de 9 autres militaires morts pour la France dans la Seconde Guerre mondiale.

Arrêté pour activités FTP, Léon Guilloux, né à Mellionnec, est jugé et condamné à la peine de mort le , et fusillé le lendemain à Saint-Jacques-de-la-Lande (35). Hervé Botros, un automiste breton, aurait aidé à son arrestation ; il est lui-même fusillé à Quimper le .

Un autre résistant FTP, membre de la compagnie Suy Moquet, Roger Quintric, né à Mellionnec le , inspecteur de police, est arrêté le et fusillé en même temps que 11 autres résistants, après avoir été atrocement torturé le au camp de manœuvre de Ploufragan.

Des résistants ont survécu à la guerre, par exemple Noël Le Gac.

L'après-Seconde-Guerre-mondiale

Un sous-officier originaire de Mellionnec, Edmond Le Louarn est mort pendant la Guerre d'Algérie.

Le renouveau (années 1990-2020)

Depuis les années 1990, le village connaît un renouveau économique et culturel. Des néoruraux s'installent sur la commune, l'école ouvre à nouveau, et plusieurs commerces s'installent : un boulanger bio, devenu une SCOP, un café épicerie (Folavoine), une librairie (2018), l'auberge À la belle étoile en 2023, ainsi qu'une école de cinéma documentaire, Skol Doc. Le bourg connaît ainsi un rajeunissement de sa population et a pu enrayer son déclin démographique : entre 2013 et 2016, les effectifs de l'école primaire ont presque doublé. Près de dix naissances ont été enregistrées en 2016. Près de 25 % de la population a moins de 20 ans en 2018.

Chaque année, depuis 2007, au mois de juin, sont organisées Les Rencontres du film documentaire de Mellionnec.

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