Salins-les-Bains

Localisation

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Salins-les-Bains : descriptif

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Salins-les-Bains

Salins-les-Bains (prononcé [sa.lɛ̃ le bɛ̃] ) est une commune française du département du Jura, dans la région culturelle et historique de Franche-Comté et la région administrative Bourgogne-Franche-Comté., située dans le Revermont jurassien. Elle s'étend au fond de la vallée de la Furieuse, un affluent de la Loue, et est dominée par deux forts, le fort Saint-André à l'est et le fort Belin à l'ouest. La ville possède une histoire glorieuse due à un passé industriel florissant de production du sel, l'« or blanc », remontant au Ve millénaire av

J.-C

Elle est ainsi la deuxième ville de Franche-Comté au Moyen Âge et compte environ 8 500 habitants à la veille de la Révolution française

À partir du XIXe siècle, son activité industrielle s'étend grâce au développement de plâtrières, de scieries, et surtout de faïenceries

La ville s'engage parallèlement dans le tertiaire avec la création d’un établissement thermal en 1854, modernisé par son maire Jean-Marie de Grimaldi, alors que la seconde moitié du XXe siècle voit la disparition progressive des industries : la plâtrière ferme en 1958, la saline en 1962 et les faïenceries en 1995. Salins-les-Bains compte aujourd'hui un peu moins de 2 500 habitants

Labellisée Cité de Caractère de Bourgogne-Franche-Comté, elle fonde sa reconversion économique sur les services, en particulier à travers trois secteurs : la santé, le thermalisme et le tourisme

Ce dernier s'appuie notamment sur la restauration et la valorisation d’un patrimoine historique riche et prestigieux marqué par l'inscription de la grande saline de Salins-les-Bains sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco le 27 juin 2009, en extension de la saline royale d'Arc-et-Senans sur la liste depuis 1982.

Géographie

Localisation

La ville de Salins-les-Bains se trouve dans le Nord-Est du département du Jura, à 338,6 kilomètres à vol d'oiseau de la capitale Paris. Elle jouit d'une situation géographique privilégiée au plan national et européen de par son appartenance à l'axe Rhin-Rhône, carrefour des voies de communication entre mer du Nord et Méditerranée, Europe du Nord et Europe du Sud, ainsi qu'au niveau régional, puisqu'elle est à quasi-équidistance de toutes les grandes villes de la région : Dole (33,4 ), Besançon (35,6 ), Pontarlier (36,5 ) et Lons-le-Saunier (38,8 ).

La commune appartient au massif du Jura dont elle occupe l'un des faisceaux internes.

Représentations cartographiques de la commune
Carte OpenStreetMap
Carte topographique

Communes limitrophes

Rose des vents La Chapelle-sur-Furieuse Saint-Thiébaud, Ivrey Myon, Saraz (Doubs) Rose des vents
Marnoz
Pretin
Bracon
N Nans-sous-Sainte-Anne (Doubs)
Geraise
Clucy
Cernans
O    SALINS-LES-BAINS    E
S
Chaux-Champagny Pont-d'Héry, Thésy Abergement-lès-Thésy
Enclave : Saizenay

Géologie et relief

Salins-les-Bains.

Salins-les-Bains se situe au sein du bassin salifère comtois, au cœur d'une reculée creusée par la Furieuse, un affluent de la Loue. Le soubassement de la vallée est constitué de marnes à sel gemme, formées par l'évaporation d'une mer chaude et peu profonde lors du Keuper inférieur et moyen, il y a environ 230 millions d'années. La couche d'évaporites y atteint 100 mètres d'épaisseur. Le sel des couches supérieures, dissous par les eaux d'infiltration, est épuisé. Ce sont les couches inférieures traversées par des exsurgences alpines se chargeant en sel au contact de la roche qui alimentent les sources salées auxquelles la ville doit sa prospérité,.

Salins-les-Bains est dominée à l'est et à l'ouest par le plateau où se trouvent deux ensembles fortifiés, le fort Saint-André (604 fort Belin (584 mont Poupet au nord, qui culmine à 851 mètres d'altitude. Ces hauteurs sont composées de marnes à gypse du Keuper supérieur, de marnes du Lias et de calcaires du Bajocien.

La superficie de la commune est de 2 468 hectares ; l'altitude varie entre 284 à 737 mètres.

Hydrographie

La commune est traversée selon un axe nord-sud par la rivière, la Furieuse, en grande partie canalisée. Il s'agit d'une rivière très abondante, présentant de fortes variations saisonnières de débit. À l'étiage, le débit peut chuter sévèrement jusqu'à 43 litres par seconde en période quinquennale sèche, la rivière étant alors réduite à quelques filets d'eau. À l'inverse, les crues peuvent être très importantes et très rapides, compte tenu de la petite taille du bassin versant de la rivière et de son débit moyen, ainsi que de la nature marneuse des sols. La Furieuse et le ruisseau de Gouaille ont ainsi connu de nombreuses crues au cours des siècles, notamment en 1512, 1599, 1608, 1728, 1767, 1840, 1841, 1889, 1935, 1953 et 1980. Le régime torrentiel des cours d'eau et les fortes pentes entraînent une érosion importante, pouvant générer des glissements de terrain,. Un précédent historique existe, avec la destruction de l'ensemble du village de Sarcenne (aujourd'hui Cercennes), à quelques kilomètres au sud de Salins, en .

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Jura, caractérisée par une forte pluviométrie en toutes saisons (1 000 à 1 500 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,8 amplitude thermique annuelle de 17,3 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Arc-et-Senans », sur la commune d'Arc-et-Senans à 13 vol d'oiseau, est de 11,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 182,8 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 41,5 ,,.

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Elles sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Voies de communication et transports

Située sur la route reliant le Bassin parisien et la Suisse par Dijon et Pontarlier, Salins-les-Bains est historiquement un important lieu de passage. Les transports y sont aujourd'hui dominés par l'automobile, la ville étant intégralement traversée par la route départementale 472, ce qui lui vaut parfois le qualificatif de « ville-rue ». Elle est également au centre d'un dense réseau départemental, avec les RD 65, 94, 105, 345, 467 et 492. La route nationale la plus proche est la RN 83, à 9 autoroute A39 est à 34 .

L'accès au réseau ferré est assuré par huit aller-retour quotidiens en autocar jusqu'à la gare de Mouchard, desservie par le TER Franche-Comté et le TGV Lyria. L'aéroport de Dole-Jura est situé à 45 .

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Toponymie

Salins-les-Bains doit son nom à ses sources salées. D'abord nommée simplement « Salins », elle prend en 1926 son nom actuel à la suite du développement des thermes. Selon la légende locale le nom viendrait de la divinité Salina.

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  2. Éveline Toillon, Femme dans l'histoire : Franche Comté, Editions Sutton, , « Salina », p. 6-7

Histoire

« Salins, très grande ville, dont le nom célèbre a fait le tour du monde »

— Gilbert Cousin, Description de la Franche-Comté

De la Préhistoire au Haut Moyen Âge

Deux facteurs expliquent le peuplement précoce de Salins-les-Bains : sa situation géographique et ses ressources minérales. En effet, la reculée de la Furieuse permettant le franchissement du massif du Jura, la ville se situe sur deux axes commerciaux Est-Ouest de première importance reliant la Bourgogne d’une part à la Suisse et à l'Italie par Pontarlier, et d'autre part à Lyon et Genève par la vallée de l'Ain. De plus, Salins-les-Bains possède une richesse naturelle de première importance : le sel. Les recherches menées par l'archéologue Pierre Pétrequin dans les années 1990 ont permis de montrer, avec certaines retenues, la corrélation entre les phases d'occupation de la région et les périodes supposées de pics d’exploitation du sel. Son étude ethnoarchéologique s'appuie sur la méthode de production du sel en Nouvelle-Calédonie où des cendres salées sont produites en jetant de la saumure sur un bûcher. Dans le Jura, il réalise une série de forages et de sondages autour des sources salées potentielles et découvre des couches très denses en carbone, datées ensuite au carbone 14. Ses travaux suggèrent une première exploitation des sources salées dès le .

Si les données sur la Préhistoire restent assez lacunaires, elles sont nombreuses pour la Protohistoire. Le site le plus connu est incontestablement le camp du Château étudié par l'archéologue Maurice Piroutet dès le début du Néolithique Moyen, âge du bronze entre 1350 et 800 av. J.-C., premier âge du fer entre le Haut Moyen Âge), la plus spectaculaire est sans doute celle de l'âge du fer. La découverte de nombreux fragments de céramiques attiques, étrusques et provençales atteste d'une activité économique intense à travers des échanges avec le bassin méditerranéen. Deux autres types de sites ont été découverts et étudiés : des dépôts de métaux et surtout des tumuli dans la forêt des Moidons et le Bois de Parançot avec notamment trois tombes à char.

L'occupation ancienne sous la ville de Salins-les-Bains elle-même est plus difficile à étudier en raison de la densité du bâti ancien et de l'enfouissement des couches archéologiques sous les rejets de cendres de l'exploitation du sel. L'époque gallo-romaine reste discrète, même si l'on reconnaît une agglomération sous la ville actuelle.

Au ermite Anatoile fait ressurgir l'eau salée des sources taries lors du « miracle des eaux salées », qui lui vaudra le titre de saint patron de la ville.

Les données textuelles et archéologiques sont de nouveau plus abondantes pour le Haut Moyen Âge. Des premières fortifications sont attestées, quelques sépultures et sarcophages à proximité d’établissements religieux ont été découverts, et une opération d’archéologie programmée dirigée par Philippe Gandel est en cours sur le site du camp du Château.

Moyen Âge

Sous les comtes de Bourgogne

Une charte de 523 émanant de Sigismond, roi de Bourgogne, mentionne la donation de la seigneurie de Bracon et d’une partie des terres salinoises à l'abbaye d’Agaune-en Valais. Bien que son authenticité soit douteuse, ce document comporte la plus ancienne mention du nom de la ville qui nous soit parvenue.[réf. nécessaire] L’abbaye demeure propriétaire jusqu'au Bracon et ses dépendances au comte de Mâcon, Albéric. À la mort de ce dernier, en 943, son héritage est séparé entre ses deux fils. Cette date marque la séparation de la ville de Salins en deux bourgs : le Bourg-Dessus ou Bourg-le-Sire au Sud, et le Bourg-Dessous ou Bourg-le-Comte au Nord. Chaque bourg possède une saline : la Grande saline pour le premier, et la Petite saline pour le deuxième. Malgré quelques périodes temporaires de rassemblement des deux parties de la ville, il faut attendre 1497 pour voir leur réunion définitive.

La propriété des terres salinoises est assez complexe jusqu’à l'arrivée des comtes de Bourgogne au Bourg-Dessus. Le à Saint-Jean-de-Losne, par des jeux d'alliances et d'échanges avec le duc Hugues IV de Bourgogne, Jean de Chalon parvient à mettre la main sur la baronnie de Salins. Mesurant l'importante richesse du territoire, il s'organise pour le maîtriser économiquement et politiquement et en faire le centre de son pouvoir. Il assoit son autorité sur la source principale de revenus : la Grande saline. Jusqu'en 1241, la saline est la propriété d’une centaine de rentiers possédant chacun une berne à son nom. Jean de Chalon met fin à ce système et prend à sa charge toute la production du sel en devenant propriétaire majoritaire. Pour mieux maîtriser la commercialisation de cet « or blanc », il se rend également détenteur du péage de Jougne. Par la suite, au Belin et Guyon, ainsi que le fort Saint-André édifié en 1255. De nombreux autres ouvrages sont bâtis dans un rayon de vingt à trente kilomètres autour de la ville pour en garder les accès, dont les châteaux du Pin, de Frontenay et de Nozeroy. Enfin, Jean de Chalon accorde une charte de franchises aux habitants du Bourg-Dessus en 1249.

La domination religieuse de Salins s'affirme par ailleurs, Jean de Chalon fondant notamment vers 1230 le couvent des Cordeliers, où il sera inhumé en 1267. Le collégiale Saint-Anatoile, puis de celle de Saint-Maurice. Attirées par le sel et la vigne, les communautés religieuses sont nombreuses à s’installer sur le territoire.

Sous les ducs de Bourgogne

Dans le courant du ducs de Bourgogne. La ville entre notamment en possession de Philippe le Hardi lors de l'union des deux Bourgognes, à la mort de Louis de Male, le . L'évolution de la cité devient dès lors intimement liée à la politique expansionniste du duché qui s’affirme progressivement comme le plus puissant et le plus moderne État d’Occident.

Au Jean sans Peur ordonne la reconstruction en pierre de l'ensemble des bâtiments. C'est un acte fonctionnel pour éviter les incendies à répétition, mais également politique : la pierre et les matériaux rares et coûteux employés expriment la puissance du Duché. L'aire de vente du sel de Salins est élargie, notamment vers la Suisse. Dans la ville, les fortifications sont remaniées et complétées. La cité devient une forteresse dotée de plus de 25 tours d'enceinte, signe de son importance stratégique.

L'activité salifère participe à enrichir de puissantes familles qui contribuent à l'évolution du paysage urbain. Par exemple, Jean de Montaigu, issu d’une famille dont l’enrichissement est lié à l’administration de la saline et proche de la cour de Philippe le Bon, est à l’initiative de la construction de l’hôpital du Saint-Sépulcre. En 1442, une halle aux blés, draps, viandes et poissons est également construite grâce à des revenus issus de la saline.

La situation se ternit à la fin du Franche-Comté est le théâtre de guerres qui opposent Charles le Téméraire aux Suisses et aux Autrichiens, puis Marie de Bourgogne aux troupes françaises de Louis XI. Si la politique expansionniste a jusque-là bénéficié au développement de Salins et de ses salines, la situation se retourne et l'activité industrielle tend à la paralysie.

Les Templiers et les Hospitaliers

La commanderie de Salins est une commanderie hospitalière d'origine templière, édifiée au Moyen Âge, à Salins-les-Bains.

Elle est dévolue aux Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem à la suite de la disparition des Templiers.

La commanderie de Salins se composait de la maison de Salins-les-Bains et de ses dépendances aux Usiers, à Vacaz, et pendant un temps à L'Étoile, Villette-lès-Arbois et Changin. Elle comprenait également les maisons de Saizenay, Amancey et Vuillecin (aujourd'hui dans le Doubs).

Époque moderne

Sous le Saint-Empire romain germanique
Salins et les autres terres bourguignonnes à la suite du traité d'Arras.

À la suite du mariage de Marie de Bourgogne avec Maximilien d'Autriche en 1477, Salins, comme la Franche-Comté, est rattaché au Saint-Empire romain germanique des Habsbourg d'Espagne. À partir de 1497, le Bourg-Dessus et le Bourg-Dessous sont définitivement réunis. Ils sont gouvernés par huit échevins, seize conseillers et un maire élus par les habitants. La ville unifiée est alors le siège des États généraux de Franche-Comté jusqu'à leur établissement définitif à Dole vers 1530. À cette époque, les souverains de Franche-Comté exercent toujours leur mainmise sur les affaires de la Grande saline. Nicolas Perrenot de Granvelle, grand chancelier des Flandres, garde des sceaux de Charles Quint, est ainsi nommé « pardessus » de la saline en 1534. Signe de la prospérité de la ville, une tenture en quatorze pièces est commandée à l'atelier de Jean Sauvage à Bruges en 1502 par les chanoines de la collégiale Saint-Anatoile afin de décorer l'édifice.

La chapelle Notre-Dame-Libératrice, construite entre 1640 et 1662.

Même si elle résiste aux ravages de l'armée d'Henri IV lorsque celui-ci tente de conquérir la Franche-Comté en 1595, la ville va connaître des heures difficiles tout au long du guerre de Dix Ans, qui oppose de nouveau la France à l'Espagne des Habsbourg, met à mal l'activité industrielle de la ville qui résiste néanmoins aux troupes françaises. La chapelle Notre-Dame-Libératrice témoigne de cet épisode douloureux. En 1639, sous la houlette du père Marmet, Salins formule le triple vœu d'être épargné de la guerre, de la peste et de la famine et se place sous la protection de la Vierge. La chapelle est construite de 1640 à 1662.

Les guerres contre la France reprennent en 1668. Les troupes de Louis XIV envahissent la Franche-Comté en 1674 et le traité de Nimègue proclame le rattachement définitif de la région à la Couronne française en 1678.

Malgré les difficultés, Salins est en plein essor et passe de 3 949 habitants en 1614 à 4 988 en 1688. De nombreuses communautés religieuses s'installent dans la ville : les capucins en 1582, les jésuites en 1623, ou encore les carmes déchaussées en 1625. En 1593, les capucins fondent la première bibliothèque publique à Salins.

Sous le royaume de France

L'intégration de Salins au royaume de France marque un nouveau souffle pour la cité. La Grande saline est intégrée dans le bail des Fermes et Gabelle et devient manufacture royale. De nouvelles installations favorisent l'accroissement de la production : dans les souterrains, à partir du milieu du norias. En 1773, l’administration de la Ferme générale décide de construire une nouvelle saline à Arc-et-Senans en bordure de la forêt de Chaux pour faire face à l'épuisement du bois autour de Salins et répondre aux demandes croissantes de sel en direction de la Suisse. Ce nouveau site étant dépourvu de sources salées, la saumure y est acheminée depuis Salins par un saumoduc long de 21,25 kilomètres.

La ville poursuit sa croissance : elle compte 8 520 habitants en 1790. L’économie de Salins se diversifie avec le plein épanouissement de l'orfèvrerie marquée notamment par la production des Thiébaud. La ville s'équipe et s'embellit. Les fortifications sont renforcées avec la reconstruction du fort Saint-André selon les indications de Vauban entre 1674 et 1677. Un hôtel de ville est édifié dès 1718 en englobant la chapelle Notre-Dame Libératrice ; la place adjacente est ornée de la fontaine Truchot en 1756. La prospérité de la ville se traduit également par l'édification de nombreux hôtels particuliers par l'élite locale.

Époque contemporaine

De 1789 à 1962

La fin de l'Ancien Régime marque le début du déclin de la ville. Sous la Révolution, malgré ses souhaits, celle-ci n'est pas choisie pour être chef-lieu du nouveau département du Jura. Elle est néanmoins chef-lieu de district de 1790 à 1795. Puis, le , Salins est rattrapé par le sort : un incendie ravage une grande partie de la ville. C'est un tournant dans la physionomie du paysage urbain de Salins : plus de 300 maisons sont détruites, pour des dommages chiffrés alors à près de 7 millions de francs. Peu après, la crise du phylloxéra donne un coup d'arrêt définitif à la production viticole de Salins, alors la plus importante du Jura. Contrairement à ses voisines, la ville choisit de ne pas replanter de vignes sur ses reliefs afin de se consacrer à la production de sel. Au Miserey ou Montmorot.

Les anciens thermes de Salins-les-Bains.

À la suite de la dénationalisation des salines comtoises, les établissements de Salins, Arc-et-Senans et Montmorot sont achetés en 1843 par l'homme d'affaires Jean-Marie de Grimaldi. L'introduction de capitaux privés favorise la réalisation de travaux de modernisation visant à augmenter le rendement. À Salins, la forme et le fonctionnement des poêles sont améliorés. Ainsi, la production de sel est en constante augmentation tout au long du thermes, en 1854, dans un Second Empire où l'engouement pour le thermalisme est exceptionnel. On cherche à faire de la ville une élégante station thermale : le premier casino est ouvert en 1890 pour répondre aux désirs de curistes aisés et Salins devient « Salins-les-Bains » en 1926. Une ligne ferroviaire de 7,5 Dole par Mouchard. L'espoir est alors de mise pour l'avenir de la cité, comme l'affirme le maire de l'époque lors de l’inauguration des bains le  : « deux fois dans ce demi-siècle, Salins a été régénéré. En 1825, après un désastre qui est encore dans tous les souvenirs, ce fut l’œuvre de la France entière. Aujourd'hui, c'est l’œuvre d'un seul homme […]. Grâces soient donc rendues à .

Le long de la Furieuse, les usines hydrauliques sont nombreuses : meuneries, gypseries, scieries et tanneries utilisent la force de l'eau pour exploiter les ressources naturelles locales. Ces industries se concentrent au faubourg Saint-Pierre. Elles sont rejointes en 1857 par la faïencerie des capucins. Apparue au Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de Paris.

De la fermeture de la saline à nos jours

Progressivement, le sel de Méditerranée importé à moindre coût et face à l'absence de mécanisation des installations, les salines comtoises ferment les unes après les autres à partir de 1920. Les sauniers de Salins-les-Bains tirent le sel une dernière fois en 1962 ; ceux de Montmorot ferment le bal en 1966. Vers le milieu du siècle, l'activité des différentes usines hydrauliques établies le long de la Furieuse s'éteint également. La fermeture définitive des faïenceries en 1995, puis de la fabrique de meubles Sanijura en 2005 marquent un coup d'arrêt dans l'économie de la ville. La ligne ferroviaire ferme au trafic voyageurs en 1952 et au fret en 1975. La fermeture de la maternité et des urgences, du centre de Sécurité sociale, de la recette des impôts et de la subdivision de l'équipement sont autant de signes du déclin de Salins-les-Bains. En mai 2005, c'est au tour du tribunal de commerce de fermer ses portes, conséquence du décret présidial très influent, qui avait des compétences sur les bailliages de Salins, Quingey, Arbois, Poligny et Pontarlier. En 1785 par exemple, 24 avocats étaient ainsi inscrits au barreau de Salins. Enfin, à la suite du redécoupage cantonal de 2014 et de la loi NOTRe, la ville perd le titre de chef-lieu de canton et le siège de sa communauté de communes.

Le nouvel établissement thermal inauguré en 2017.

Confrontée à un déclin démographique autant qu'économique, Salins-les-Bains se tourne désormais vers le tertiaire. Le thermalisme et le patrimoine sont deux piliers de l’activité de la ville aujourd'hui. Propriétaire des thermes depuis 1955, la commune inaugure un nouvel établissement, plus moderne et performant, en février 2017. En 1966, la ville rachète également les bâtiments de la Grande saline. De premières visites y sont organisées en 1968. Elle attire aujourd'hui environ 70 000 visiteurs chaque année,, notamment à la suite de son inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco le , en extension de la Saline royale d'Arc-et-Senans.

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Salins-les-Bains dans la littérature

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