Ronchamp
Localisation
Ronchamp : descriptif
- Ronchamp
Ronchamp est une commune française située dans le département de la Haute-Saône, la région culturelle et historique de Franche-Comté et la région administrative Bourgogne-Franche-Comté
Elle est le siège de la communauté de communes Rahin et Chérimont. Peuplée par 2 847 habitants en 2021, la commune est composée d'un bourg centre et de plusieurs hameaux situés dans une région particulièrement vallonnée, les Vosges saônoises
Son altitude varie de 353 mètres au centre-ville à 790 mètres en forêt d'Arobert
Elle est traversée par le Rahin ainsi que par deux autres cours d'eau de taille plus modeste : le Rhien et le Beuveroux. Le territoire de Ronchamp est occupé dès le IVe siècle av
J.-C
par une tribu gauloise
Les premières mentions de la cité actuelle et de son château remontent au XIIIe siècle
Très marquée par la Seconde Guerre mondiale, Ronchamp a reçu le 11 novembre 1948 la croix de guerre 1939-1945. Au cœur du modeste bassin minier de Ronchamp et Champagney, Ronchamp est connue pour son riche passé industriel d'exploitation charbonnière
La houille y est exploitée du XVIIIe au XXe siècle, ce qui favorisa pleinement l'économie locale et modela ainsi un patrimoine architectural et paysager important (puits de mine, terrils, cités minières et bâtiments divers)
Cette période est marquée par une importante immigration de mineurs polonais venus travailler dans les mines dans les années 1920
Onze puits sont recensés à Ronchamp parmi lesquels deux sont devenus des sites touristiques : le puits Sainte-Marie avec son chevalement et le puits de l'Étançon qui fait partie du circuit historique et minier des affleurements avec d’autres vestiges
Le musée de la mine Marcel-Maulini est créé en 1976 pour retracer l'histoire de la mine. Le monument le plus célèbre de la commune est la chapelle Notre-Dame du Haut, l'une des œuvres majeures de l'architecture sacrée du XXe siècle
Classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, elle est construite en pierre et en béton de 1953 à 1955 sur les plans de l'architecte franco-suisse Le Corbusier au sommet de la colline de Bourlémont (474 m) qui surplombe le centre-ville. La commune est par ailleurs classée station verte, un label d'écotourisme et fait partie de l'association des communes minières de France.
Géographie
Localisation
Ronchamp est située à l'est de la Haute-Saône, dans le nord-est de la région Bourgogne-Franche-Comté.
Par la route, Ronchamp est distante de 20 kilomètres de Belfort, 22 kilomètres de Luxeuil-les-Bains, 30 kilomètres de Montbéliard, 45 kilomètres de la préfecture départementale Vesoul et 65 kilomètres de Mulhouse,.
La localité se trouve dans le pays des Vosges saônoises, territoire aux paysages variés comprenant des plaines légèrement vallonnées, des collines et des montagnes. C'est un territoire particulièrement boisé, parsemé de plusieurs lacs et étangs, en particulier sur le plateau des Mille Étangs situé à quelques kilomètres au nord de Ronchamp,.
Communes limitrophes
Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de sept communes :
Topographie
La superficie de Ronchamp est de 2 354 hectares,, ce qui est bien plus important que l'aire moyenne — 1 490 hectares — d'une commune en France métropolitaine.
Ronchamp se situe dans les Vosges saônoises, une région vallonnée. L'essentiel des habitations se trouvent dans une petite vallée où coule le Rahin ; le nord est limité par les premiers contreforts des Vosges (Mont de Vannes, Plainet) et le sud est bordé par les collines du Chérimont. D'une superficie de 2 354 hectares dont 1 648 de forêts, le territoire de la commune se trouve sur les contreforts des Vosges saônoises, au nord, pour s'ouvrir sur une plaine, à l'Ouest,.
Son altitude varie entre 320 et 790 mètres, soit un dénivelé de 470 mètres. L'altitude du centre-ville est de 353 mètres. La colline de Bourlémont, où est érigée la chapelle Notre-Dame du Haut, s'élève à 474 mètres. Le point culminant du territoire communal est situé juste en dessous du roc du Plainet (dont le sommet se trouve à Fresse et atteint 807 mètres), en forêt communale et dans les premiers contreforts du massif des Vosges. Du fait de son altitude et de ses pentes, la commune de Ronchamp est classée « commune de montagne » par le règlement européen du . Ronchamp est incluse dans le périmètre du parc naturel régional des Ballons des Vosges.
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L'agglomération de Ronchamp entre deux massifs collinéens.
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La colline de Bourlémont et le massif des Vosges.
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Vue générale du paysage et de l'implantation de Ronchamp depuis le balcon d'Ébouet.
Géologie
Ronchamp est construite sur le plateau de la Haute-Saône, elle est limitrophe de la dépression sous-vosgienne et s'appuie sur le versant méridional du massif des Vosges.
Au nord, la commune repose en partie sur un sol daté du Viséen (ha) ou, de manière plus imprécise, du dévono-dinantien (hK3), puis vient le bassin houiller sous-vosgien (h5), dont le gisement qui s'étend jusqu'à Mulhouse et Thann ; il est composé de deux couches de charbon (dont l'épaisseur varie de quelques centimètres à trois mètres) s'inscrivant dans un quadrilatère de cinq kilomètres de long sur deux kilomètres de large. Ce gisement est recouvert par du grès rouge et divers types d'argiles du Permien (Autunien) sur plusieurs centaines de mètres (r) mais il affleure à la limite entre les communes de Ronchamp et de Champagney (h5A). Près de Mourière s’étend également un bassin secondaire.
Les terrils recèlent de nombreux fossiles témoignant de l'époque du Carbonifère dont la particularité est de regrouper à la fois des plantes vivant dans un environnement sec et montagnard (Épine noire, Fougères, Cordaites et les premières plantes à fleurs qui sont présentes uniquement dans les couches les plus récentes) et dans des milieux de plaines marécageuses (renoncule flottante, Lepidodendron, sigillaire, Calamites, Sphenophyllum) ainsi que des poissons d'eau douce témoignant d'un milieu aquatique. Les terrains carbonifères et permiens sont sillonnés de petites failles ouest-est signalées par des filons de quartz (Q).
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La formation du gisement houiller de Ronchamp.
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Coupe du gisement houiller entre Ronchamp et Courmont, avec le puits Arthur-de-Buyer (Magny-Danigon).
Au sud, le bourg de Ronchamp est édifié dans une dépression remplie des dépôts morainiques datant de la glaciation de Würm, occupant l'extrême sud de la commune et dans laquelle coule le Rahin alors que le lit terminal du Rhien est tapissé d'alluvions modernes du Quaternaire (Fz),.
Hydrographie
Ronchamp est traversée par trois cours d'eau. Le plus important, passant par le centre, est le Rahin, qui prend sa source non loin du col du Stalon, entre le ballon de Servance et le ballon d'Alsace,. Il existe également deux ruisseaux de taille secondaire : le Rhien et le Beuveroux qui confluent tous les deux dans le Rahin sur le territoire communal. Tous alimentent le Rhône par l'Ognon, puis la Saône.
La commune comporte plusieurs étangs qui sont tous artificiels (anciennes sablières, réservoirs d'eau en cas d'incendie ou résurgences d'eaux de mines). Les étangs sont un élément important du paysage dans l'est de la Haute-Saône et du Territoire de Belfort, où ils ont longtemps fourni le poisson consommé dans la région. La grande rigole d'écoulement, qui permet d'évacuer les eaux de mines issues de l'exhaure puis les eaux d’infiltrations, passe au nord de la commune et alimente l'étang Fourchie.
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Les anciennes sablières.
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L'étang Fourchie (résurgence d'eau de mine).
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Ancien réservoir d'eau utilisé en cas d'incendie de l’ancienne décharge.
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Le Rahin dans le centre.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans une zone de transition entre les régions climatiques « Lorraine, plateau de Langres, Morvan » et « Vosges ».
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,8 amplitude thermique annuelle de 17,3 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Étobon », sur la commune d'Étobon à 7 vol d'oiseau, est de 10,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 272,5 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 38,5 ,,.
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Elles sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Roncham en 1209, Runchamp en 1227, Ronchans en 1271 et/ou 1273, de Rotundo Campo en 1347,,.
Le nom est composé des mots rond, et champ.
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Histoire
Antiquité
Au tribu gauloise des Séquanes s’installe dans les environs. Néanmoins, aucune importante trace d'occupation romaine n'indique l'établissement d'une agglomération à Ronchamp.
Moyen Âge
En 1209, 1256 et 1265, l'actuelle ville de Ronchamp est pour la première fois citée dans des chartes. La ville possède un château fort édifié sur le flanc méridional de la colline de Bourlémont, qui fait face au village. En 1277, cette mention apparaît dans un acte d’inféodation ; Henri de Ronchamp reconnaît tenir le fief de Ronchamp, qui dépend des seigneurs de Faucogney.
En 1271, le comte palatin Othon IV prend sous sa sauvegarde les personnes ayant l'intention de se rendre aux foires et marchés qui sont régulièrement organisés à Ronchamp.
En , Milon de Ronchamp fait partie des invités du comte de Chiny lors de festivités qui durent presque une semaine et pendant lesquelles ont lieu joutes et tournoi, entre Montmédy et Chauvency-le-Château. Le seigneur de Ronchamp se trouve en compagnie des Faucogney, Annegray, Saint-Rémy, Oiselay et Moncley, avec d'autres nobles bourguignons. Jacques Bretel, qui raconte ces journées, en fait mention dans son poème, Le Tournoi de Chauvency.
En 1333, le bailliage d'Amont, l'un des trois bailliages de Franche-Comté, qui a pour capitale Vesoul, est créé par Philippe VI de France. Le territoire de Ronchamp y est rattaché.
Le , un acte de délimitation des seigneuries de Ronchamp et Passavant est signé.
Temps modernes
En 1493, à la Renaissance, Ronchamp et toute la Franche-Comté appartiennent à l'Empire germanique des Habsbourg d'Espagne.
En 1635, lors de la guerre de Dix Ans, les mercenaires suédois sous le commandement de Bernard de Saxe-Weimar dévastent le village de Ronchamp ainsi que plusieurs autres bourgs alentour et privent la vallée de tout moyen de défense, le château étant en ruine à ce moment-là. Le marquis de Conflans vient prendre position à Ronchamp pour tenter d’arrêter cette invasion. En 1678, la Franche-Comté redevient française par les traités de Nimègue signés à l'issue de la guerre de Hollande.
En 1744, des gisements de houille sont découverts sur le territoire de Ronchamp. Deux galeries de recherche sont creusées et plusieurs fouilles en surface sont effectuées. Rapidement, plusieurs demandeurs d'exploitations affichent leurs ambitions et c'est ainsi que deux concessions sont accordées.
Selon la tradition orale, le contrebandier Louis Mandrin aurait pillé la vallée de Ronchamp en 1754 et aurait utilisé le bureau de douane situé entre le finage de Champagney et celui de Magny-Danigon.
Époque contemporaine
Exploitation des mines
L'exploitation démarre dans des galeries à flanc de coteau dans les années 1760 avant que ne soit creusé le puits Saint-Louis en 1810, sur la commune voisine de Champagney. Celui-ci est le premier véritable puits d'extraction du bassin minier. En 1874, les houillères comprennent un effectif de 1 847 personnes. Au puits Saint-Charles et Saint-Joseph.
Les couches de charbon s'enfonçant de plus en plus, les puits se succèdent et sont de plus en plus profonds vers le sud jusqu'à ce que la compagnie finisse par creuser deux fois de suite le puits le plus profond de France dans la commune voisine de Magny-Danigon : le puits du Magny (694 mètres) en 1878 et le puits Arthur-de-Buyer (1 010 mètres) en 1900. Le puits le plus profond de la commune de Ronchamp est le puits du Chanois (588 mètres) ; mis en service en 1895 et fermé en 1951, c'est le principal puits d'extraction de la commune au puits de l'Étançon est creusé en 1949 et exploité dans les années 1950. Un petit gisement situé près du hameau de Mourière est exploité entre 1844 et 1891, mais de façon artisanale avec des couches de faible épaisseur et de piètre qualité.
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Le puits Saint-Charles dans les années 1880.
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Le puits Saint-Joseph dans les années 1880.
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Le puits du Chanois dans les années 1900.
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Le puits Sainte-Marie dans les années 1930.
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Le puits de l'Étançon dans les années 1950.
Les houillères de Ronchamp sont exploitées pendant plus de deux siècles, du milieu du terrils, cités minières et puits de mine, mais aussi l'économie et la population locale (immigration polonaise et traditions minières notamment). Une forte camaraderie et une conscience de classe se développent, notamment avec l'arrivée des Fressais, qui favorise plusieurs grèves et mouvements sociaux. L'une d'entre elles, survenue illégalement en janvier 1857, cause le renvoi de certains ouvriers. La compagnie veille d'ailleurs à étouffer tous les mouvements de protestation dans le bassin minier, notamment par les renvois des « meneurs », et favorise les réclamations individuelles. À l'inverse, le dialogue s'ouvre entre les employés et les administrateurs en 1890 lorsque les mineurs peuvent élire leurs délégués, chargés de défendre les droits ouvriers et de surveiller la sécurité du travail.
Sur le plan culturel, les houillères apportent des associations de musique, danse, théâtre, art, religion ainsi que des clubs sportifs (notamment l'étoile sportive de Ronchamp). Les mines possèdent également une harmonie et favorisent le commerce de proximité.
Un bâtiment en bois dessiné par l'architecte Henry Jacques Le Même, est construit à l'Exposition universelle de 1937 à Paris, avant d'être remonté à Ronchamp l'année suivante où il fait office de salle des fêtes. Une école en bois signée du même architecte et possédant le même style est construite à proximité. Ces deux bâtiments sont inaugurés le par le maire Ludovic-Oscar Frossard qui avait demandé la récupération du premier bâtiment. Le , la salle des fêtes est détruite par bombardement aérien allemand. Elle est remplacée en 1959, par un bâtiment en dur plus moderne et plus grand.
Autres industries
Ronchamp a été très marquée par les industries minières, mais aussi sidérurgiques, mécaniques et textiles. Au début du fonderies : la fonderie Girardot devenue « Sofogir SAS » et la fonderie Moniotte, devenue « fonderies Laurent » puis « fonderies des Vosges comtoises » ; ses locaux sont occupés par la scierie Cenci en 2020. Un atelier de construction mécanique : l'usine Frézard, fondée en 1841, puis Weiss-Frézard devenue maison P. Carnet & E. Clerget et depuis disparue, fermée en 1995 ; au début du . Deux usines de sous-traitance automobile, la MagLum et la Somero, installées sur le site des ateliers centraux et bureaux des houillères de Ronchamp et enfin une filature, l' ; celle-ci avait pris la suite de la filature créée en 1842 par Pierre Fergusson-Tepper. On note également la présence de plusieurs tuileries, comme dans beaucoup d'autres communes haut-saônoises (cinq en 1866). La même année, la commune compte également quatre fours à chaux, trois moulins à blé, une brasserie et quatre manufactures d'objets métalliques.
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La fonderie Girardot.
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La .
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Les tuileries de Recologne.
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L'intérieur de la manufacture P. Carnet & E. Clerget.
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Les bureaux des houillères puis de la MagLum.
Une sablière en plan d'eau est exploitée dans le quartier du Chanois au début du ,.
Seconde Guerre mondiale
Située depuis 1940 dans la zone occupée interdite au retour des réfugiés, Ronchamp subit une occupation douloureuse, les houillères sont contrôlées par l'occupant qui a besoin de charbon. La journée de travail passe ainsi à 8 STO. Malgré ces mesures la production décroît sans cesse et le rendement devient faible.
Le , alors que les soldats de la Wehrmacht s'emparaient de positions pour établir une ligne de résistance entre Ronchamp et Magny-Danigon pour freiner l'avancée des Alliés, le maquis du Chérimont, alors basé à Champagney reçoit l'ordre de rejoindre les troupes alliées à une vingtaine de kilomètres. Un accrochage a lieu au puits Arthur-de-Buyer. Fuyant vers les villages de Magny-Danigon et de Clairegoutte, une quarantaine de maquisards sont arrêtés, et huit sont emmenés pour un interrogatoire. Le reste des hommes est fusillé dos au cimetière de Magny-Danigon.
La ville est libérée le par les troupes de la armée française, après de violents combats. Les unités engagées comprennent le bataillon d'infanterie de marine et du Pacifique, deux bataillons de marche (le et le ) et un régiment d'artillerie de la brigade de la division française libre. Le bataillon de zouaves et le bataillon parachutiste de choc sont également impliqués, notamment dans les combats de la colline de Bourlémont. Cette dernière sert, en , d’observatoire d'artillerie à l'armée allemande et les engagements y sont particulièrement féroces ; la chapelle érigée à l'époque est entièrement détruite par les bombardements. L’âpreté des combats dans le secteur de Ronchamp/Champagney est telle que Champagney, la commune voisine, distante de quelques kilomètres seulement, n'est libérée que le , soit plus d'un mois et demi après Ronchamp. À ce titre, la commune de Ronchamp se voit attribuer la croix de guerre 1939-1945.
Depuis la Libération
À la nationalisation des mines en 1946, les puits en activité et la centrale thermique sont confiés à Électricité de France qui tente d’abandonner l’exploitation dès 1950. Les mineurs constituent un comité de défense de la mine dont le maire de l'époque, Alphonse Pheulpin, fait partie, et qui se bat pour prolonger la durée de vie de l'exploitation, notamment en relançant l'exploitation aux affleurements avec le puits de l'Étançon (dernier puits creusé sur la commune) et plusieurs descenderies. Mais les derniers puits ferment les uns après les autres dans la décennie qui suit,.
En 1953, la commune lance plusieurs chantiers de construction : nouvelle école, bains-douches, pont et rénovation du stade de football. La municipalité cherche à montrer le renouveau de la ville à l'issue de la guerre et organise du 20 au les fêtes de la « Renaissance ». Chaque corporation industrielle (les mines, les fonderies, la métallurgie et la filature) installe un arc de triomphe symbolique au-dessus de la rue principale où défile un long cortège représentant toutes les activés économiques, sportives, associatives, culturelles et militaires de la vallée ; s'ensuit une retraite aux flambeaux. Le lendemain, toutes les nouvelles infrastructures sont inaugurées. Des personnalités politiques prononcent des discours et une grande fête est lancée qui s'achève par un bal. À cette occasion les armoiries modernes de la commune sont créées par le docteur Maulini et sa devise est choisie,.
En 1955, Le Corbusier, sollicité par la Commission diocésaine d'art sacré de Besançon, fait reconstruire la chapelle Notre-Dame du Haut au sommet de la colline de Bourlémont après avoir été séduit par le lieu : « Je n'avais rien fait de religieux, mais quand je me suis trouvé devant ces quatre horizons, je n'ai pu hésiter ». Ce monument sera rapidement considéré comme une des principales œuvres d'architecture religieuse dans le monde. La chapelle est majoritairement financée par les habitants de Ronchamp, dans un bassin minier subissant la fermeture progressive des houillères de Ronchamp où les puits ferment les uns après les autres et certains habitants se retrouvent au chômage,,.
Après la fermeture des mines en 1958, les sites miniers sont mis en sécurité, les infrastructures sont pour la plupart démolies et les ouvriers se tournent vers d'autres activités. En 1976, un musée et deux associations sont créés (l'une l'année même, l'autre en 1994) pour préserver la mémoire de ce passé minier ; plusieurs sites sont réaménagés pour devenir visitables.
En 1980, la fermeture de l'entreprise MagLum, implantée dans les anciens bureaux et ateliers des houillères en 1958, pour assurer une reconversion du bassin minier, déclenche un mouvement social. Le site reste en grande partie en friche depuis cette date.
En 1989, le conseil municipal décide de réaménager et de moderniser les places de l'église et du marché, situées dans le centre-ville ; un concours d'architecture est lancé l'année suivante. Le sculpteur parisien Polska réalise alors le Cube des Prêles qui rend hommage à la formation du charbon. Pendant la seconde moitié du minières, industrielles et agricoles favorise à la fois l'urbanisation et le reboisement,.
Le terril du puits Saint-Charles, devenu décharge pour une usine voisine, s'embrase de 1993 à 1994 en rejetant une épaisse fumée noire, causant des inquiétudes dans les populations locales.
Un couvent conçu par l'architecte italien Renzo Piano — sollicité directement par les sœurs clarisses — est inauguré à quelques mètres de la chapelle Notre-Dame du Haut en 2011 après des polémiques concernant la potentielle dénaturation du site tel que voulu par Le Corbusier,,,. Cette dernière est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO le avec seize autres œuvres architecturales de Le Corbusier. Parallèlement, entre 2015 et 2017, la filature de Ronchamp, une ancienne usine désaffectée, est reconvertie en un complexe sportif, culturel et économique voué à une portée régionale regroupant une salle omnisports, une galerie d'exposition, des studios de répétition musicale, une halle publique et des locaux destinés à l'artisanat au coworking et à un fab lab. En 2018, Ronchamp devient une station verte.
En 2019, le centre-ville connait de nouveaux aménagements. La place Jean Lagelée, située devant l'église et la poste, est entièrement rénovée tandis que l'ancienne boulangerie ravagée par un incendie à proximité de la mairie laisse sa place à un square nommé en hommage à Simone Veil.
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