Morteau

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Morteau : descriptif

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Morteau

Morteau est une commune française située dans le département du Doubs, la région culturelle et historique de Franche-Comté et la région administrative Bourgogne-Franche-Comté. Petite ville du Haut-Doubs, nichée dans une vallée au cœur du massif du Jura, elle doit son développement notamment à l'industrie horlogère qui apparut dans la région à la fin du XVIIIe siècle

La localité est également connue pour sa gastronomie, symbolisée par sa spécialité de renommée nationale, la saucisse de Morteau

Elle est intégrée au parc naturel régional du Doubs Horloger. La commune comptait 6 851 habitants au dernier recensement de 2020 et l'unité urbaine formée par Morteau et Les Fins totalisait 10 008 habitants, constituant ainsi la quatrième agglomération la plus peuplée du département du Doubs après Besançon, Montbéliard et Pontarlier

Ses habitants sont les Mortuaciens et les Mortuaciennes.

Géographie

Situation

La commune de Morteau est située en région Bourgogne-Franche-Comté, dans l'est du département du Doubs et à proximité de la frontière franco-suisse. Les grandes villes les plus proches sont Besançon, préfecture du département, située à 48 à vol d'oiseau vers le nord-ouest, Montbéliard, sous-préfecture, située à 52 suisses de Lausanne distante de 60 Paris, la capitale, se trouve à 450 .

Le territoire communal est limitrophe de cinq autres communes. Les limites communales de Morteau sont délimitées, dans le « sens des aiguilles d'une montre », par le village de Fournet-Luisans, situé à 7 Fins, localisée à 3 Montlebon, située à 2 Grand'Combe-Chateleu, localisé à 4 Combes à 5 « à vol d'oiseau » de chef-lieu communal à chef-lieu communal.

Rose des vents Fournets-Luisans Les Fins Les Fins Rose des vents
Les Combes N Les Fins
O    Morteau    E
S
Grand'Combe-Chateleu Montlebon Montlebon

Géologie et relief

La superficie de la commune est de 1 411 hectares ; son altitude varie de 750 à 1 114 mètres. Le point le plus bas se situe à l'endroit où le Doubs quitte le territoire communal et son point culminant à un kilomètre au nord-est du lieu-dit le Grand Mont au niveau de la limite avec la commune des Fins. Le centre-ville, situé à une altitude comprise entre 755 et 785 mètres, est dominé au nord par le mont Vouillot (1 160 mètres) et au sud-ouest par le mont Rognon (1 032 mètres). Morteau est classée en zone de montagne.

Depuis des millions d'années, le Doubs coule dans toute la région de Morteau au fond de profondes gorges. Morteau s'étend dans un élargissement de la vallée du Doubs, principalement sur la rive gauche de celui-ci. Cette vallée se resserre en aval de Pontarlier ; elle donne naissance au Val du Saugeais, puis, à la sortie du défilé d'Entre-Roches, au Val de Morteau. La rivière est calme et dessine de nombreux méandres d'où le nom latinisé de Mortua Aqua, « eau morte » donné à la ville dans les textes. Il s'agit de la même étymologie que pour Aigues-Mortes. Le Doubs (Dubis, le « noir » en celtique, cf. irlandais dub « noir ») traverse ici une région qui fit partie, jusqu'à la Révolution, du décanat de Warasgaw ou Varesco ; lui-même était une fraction de l'ancienne Séquanie.

Il y a 12 000 ans, un gigantesque accident naturel survient en aval de Morteau : les rives calcaires s'effondrent, obstruant complètement les gorges, créant une vaste retenue naturelle. Le Doubs monte, il envahit ses gorges et la vallée avoisinante sur plus de 15 kilomètres, jusqu'en amont de Morteau : le lac de Chaillexon est né. À force de se remplir, le bassin de Chaillexon finit par déborder : retrouvant son lit après cette déviation, le Doubs se précipite avec fracas des 27 mètres du haut des gorges du Doubs vers le fond : c'est le saut du Doubs.

Progressivement, au fil des millénaires, les alluvions du Doubs obstruent la partie amont du lac de Chaillexon, à hauteur de Morteau. Ce qui était un lac se transforme progressivement en plate prairie. Le Doubs, dont l'eau est retenue par le barrage naturel, y serpente nonchalamment (d'où l'expression de « morte eau »).

La plaine de Morteau est donc une plaine alluviale qui cache un secret géologique : un canyon enfoui sous les sables...

La commune possède un gisement de lignite daté du Purbeckien.

Hydrographie

Le cours d'eau principal de la commune est le Doubs qui traverse son territoire sur environ 5 méandres dans une plaine alluviale qui atteint jusqu'à 1 , nait dans la commune voisine des Fins avant de se jeter dans le Doubs après avoir parcouru 4 km.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Jura, caractérisée par une forte pluviométrie en toutes saisons (1 000 à 1 500 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de amplitude thermique annuelle de 17,1 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Le Russey », sur la commune du Russey à 15 vol d'oiseau, est de 7,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 667,0 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 36 ,,.

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Elles sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.


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  1. ou sa version glacier pendant les périodes glaciaires
  2. Homonymie avec Morteau (Calvados)
  3. V. Bichet et M. Campy, Montagnes du Jura, Géologie et paysages, 2008, p. 227.
  4. Service d’Administration Nationale des Données et Référentiels sur l’Eau, «  », sur sandre.eaufrance.fr (consulté le ).
  5. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous les formes Mortua Aqua en 1107 ; Morteau en 1290 ; Mortaul en 1296 ; Mortua Aqua en 1301 ; Mortal en 1383 ; Valx de Morteals en 1400 ; La Grande Ville en 1514 ; Mortaul en 1596 ; Mortau en 1649.

  1. Jean Courtieu, Dictionnaire des communes du département du Doubs, t. 4, Besançon, Cêtre, .

Histoire

En huit siècles, dix sept incendies éprouvèrent la ville de Morteau. Les plus terribles eurent lieu en 1639, 1683, 1702, 1849 et 1865.

Moyen Âge

À la fin de l'Empire romain, les Alamans envahirent la région, suivis des Burgondes.

Le traité de Verdun, en créant la Francie médiane en 843, unit pour la première fois les deux versants suisse et français du Jura.

Les limites du Val furent fixées en 1335 avec le Val de Travers, en 1348 avec le Val de Réaumont et l'Abbaye de Montbenoît, en 1510 avec le Val de Vennes et de nouveau en 1819 avec le canton de Neuchâtel. La plus haute montagne est le Chateleu qui atteint 1 312 m.

La région vit encore déferler les Normands, les Hongrois descendants des Huns et les Sarrasins. Quelques-uns, en 732, avaient remonté la vallée de la Saône. Localement, leur nom fut donné au petit village des Sarrazins au-dessus de Montlebon.

C'est en 1105 que le nom de Morteau apparut pour la première fois dans un texte officiel. Le nom de Franche-Comté n'apparut officiellement qu'en 1366.

Au  siècle, la ville se développe autour d'un prieuré de moines Bénédictins de l'ordre de Cluny qui arrivaient à cette époque dans le but de terminer le défrichement des montagnes du Val. Au nombre de 6 ou 8, ils logeaient chez l'habitant dans ce quartier du Mondey qui représentait alors à lui seul toute la ville de Morteau. Les moines manquèrent vite de main-d'œuvre ; ils firent venir des familles entières au point de former cinq quartiers devenus depuis de gros bourgs : Morteau, Les Fins, Le Lac (Villers-le-Lac), Mont le bon (Montlebon) et La Grand'Combe (Grand'Combe-Châteleu).

Morteau posséda un château féodal. Construit sur l'éminence du Mondey, à l'extrémité Est, il surveillait l'ancienne route celtique qui par Les Fins, le Mondey et Sobey, reliait Besançon à la Suisse. Le clocher à dôme à impériale de l'église Notre-Dame-de-l'Assomption de Morteau actuel fut construit entre 1513 et 1515 avec des pierres de ce château.

La peste noire enleva les deux tiers des habitants du Val en 1349. Elle remplit les fameux « cimetières des bossus » comme il en existe encore aux Jarrons et à Grand Combe. Les vides furent comblés par des habitants du canton de Fribourg ou de la vallée d'Aoste.

Les églises et les chapelles du Val furent construites à des dates bien différentes. Une première église fut construite dans la première moitié du  siècle, dans la Grande-Rue, à l'emplacement de la maison Vaufrey. Elle était romane et placée sous l'invocation de saints Pierre et Paul. Ses derniers vestiges disparurent dans l'incendie de 1865.

L'église Notre-Dame-de-l'Assomption de Morteau actuelle fut bâtie de 1409 à 1420. Elle eut deux clochers de petite taille pendant très longtemps ; l'un servait aux Bénédictins, l'autre au curé et aux paroissiens. En 1727, on sépara même l'église en deux par un mur de pierres qui fut détruit pendant la Révolution.

Époque moderne

En 1600, le Val comptait environ 12 000 personnes réunies en 2 000 familles. Le prieur Richardot signa l'affranchissement de tous les habitants qui accueillirent la nouvelle avec de grandes explosions de joie.

Les mercenaires suédois arrivèrent à Morteau dans la nuit du 14 au . Les habitants du Val avaient refusé tout secours en hommes et en munitions prétextant qu'ils étaient deux mille hommes capables de porter les armes. L'armée ennemie surprit la défense locale en passant par le Cerneux-Péquignot. Réveillés en pleine nuit, quelques courageux Mortuaciens livrèrent une bataille désespérée et perdue, au "Pont rouge" à mi-chemin entre la ville et Montlebon. Le bilan général fut lourd : entre 300 et 1 000 morts sur les 1 589 habitants recrutés. En 1646, on ne dénombrait plus que 300 maisons habitées sur 2000 ; il ne restait que 567 « feux » sur 1636. Des familles vinrent de la Savoie, de Neuchâtel et de Fribourg : elles se nommaient Mamet, Clerc, Pourchet, Bertin, Girard, Reymond, André, Bobillier...

Il fallut attendre 1678 et le traité de Nimègue pour voir la province et le Val passer sous la domination du roi de France. En résumé, Morteau vécut sous l'autorité de la maison de Montfaucon de 1238 à 1325, sous celle de Neuchâtel de 1325 à 1507 et sous celle de l'Autriche et de l'Espagne de 1508 à 1678.

En 1683, l'église Notre-Dame-de-l'Assomption de Morteau flambe. C'est un réchaud oublié par l'organiste qui provoque ce désastre. Un échevin meurt asphyxié par la fumée. Les flammes font fondre les cloches, il faut en commander de nouvelles dont le gros bourdon qui existe toujours. Un vent violent emporte des tisons qui mettent le feu au quartier des Suchaux (qui fait partie du village des Fins).

Le , c'est presque toute la Grand Ville (c'est ainsi qu'on surnommait Morteau), qui est détruite.

Époque contemporaine

En 1790, Morteau compte 1 460 habitants. En 1849, onze maisons brûlent ainsi que la halle aux blés.

Le , un gigantesque incendie ravage les deux tiers du bourg, 42 maisons sont quasiment détruites entre la place Carnot et l'hôtel de ville. Des listes de souscription paraissent dans les journaux de la province. Le préfet de la Haute-Saône se joint à son collègue du Doubs pour organiser les secours. À la suite de cet événement, la ville est entièrement reconstruite, seuls quelques édifices subsistent (hôtel de ville, église et château Pertusier).

La population augmente fortement à la fin du  siècle, passant de 1 826 habitants en 1876 à 4 110 habitants en 1901. Plusieurs édifices sont touchés par des incendies au milieu du  siècle, le château Pertusier en 1936, le clocher de l'église en 1945, l'hôtel de ville en 1946.

  1. Martin 1990, p. 144.
  2. admin, «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ).
  3. « Faits divers », Le Courrier du Gard,‎ (lire en ligne)

Héraldique

Blasonnement :
D'azur au portail d'église d'argent flanqué d'échauguettes du même, ouvert et ajouré de sable.

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Morteau dans la littérature

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024
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