Lure (prononcé [lyʁ] ), également connue sous le nom de cité du sapeur, est une commune française située dans le département de la Haute-Saône, la région culturelle et historique de Franche-Comté et la région administrative Bourgogne-Franche-Comté
Ses habitants sont appelés les Lurons
Elle est le siège de la communauté de communes du pays de Lure.
Troisième ville la plus peuplée du département après Vesoul et Héricourt et devant Luxeuil-les-Bains et Gray, et 12e de Franche-Comté, elle était la 1 175e ville de France en 2010.
Bien que les premières traces de civilisation datent de la fin de l'Antiquité, on s'accorde à faire remonter sa fondation, par le moine irlandais saint Colomban, à 610
Le Moyen Âge fut une sombre époque pour Lure ; la ville subit de nombreux pillages fréquemment accompagnés de destructions
Lure était une cité indépendante du comté de Bourgogne (Franche-Comté)
En effet, son abbé était prince du Saint-Empire romain germanique soutenu et protégé par l'empereur et les princes de l'Empire
La cité changea souvent protecteur mais il s'agissait principalement des comtes de Bourgogne ou des seigneurs lorrains
La ville fut rattachée à la France et à la Franche-Comté, lorsque cette dernière devint française sous Louis XIV, par les traités de Nimègue (1678 - 1679)
Cette histoire tourmentée freina le développement de la ville qui, à plusieurs reprises, se retrouva très endettée
L'une des conséquences de la Révolution française aura été la dissolution de l'abbaye et la vente de son église comme bien national, ce qui mit fin à huit siècles de vie monastique.
Au XIXe siècle, la construction du chemin de fer de la ligne Paris - Mulhouse en 1858 et l'arrivée des entreprises venues d'Alsace-Lorraine permirent enfin à Lure de se développer tant économiquement que démographiquement et de passer du bourg rural et agricole à une ville moderne
Celle-ci est marquée par une désertification des services publics depuis la fin des années 1990
L'exploitation de granulats entre 1948 et 2018 a profondément marqué le paysage par la création d'une quinzaine de gravières-étangs et permis la création de vastes espaces de loisirs (pêche, cyclisme, activités nautiques, parc de jeux)
L'activité économique repose essentiellement sur une grande usine de fabrication de panneau en particules de bois pour meubles alimentant notamment Ikea et une importante usine pharmaceutique vétérinaire, siège du groupe Vetoquinol.
Avec ses 7 918 habitants en 2021, Lure demeure prospère notamment grâce à une variété d'activités implantées à proximité d'un axe routier important
La ville est connue pour être la patrie du sapeur Camember, l'un des premiers personnages de la bande dessinée française.
Géographie
Localisation
Presque au pied des Vosges, à 80 Belfort, la ville de Lure se situe dans le département de la Haute-Saône, dans le nord-est de la Franche-Comté. À vol d'oiseau, Paris est à 333 Lyon à 248 Marseille à 494 .
Les liaisons entre Lure, Vesoul et Luxeuil-les-Bains forment un triangle routier rapide et fréquenté. La ville est intégrée à un réseau de voies rapides et de grandes routes desservant l'Alsace et la Lorraine. L'autoroute A36 est à un peu plus de 40 Baume-les-Dames (sortie 5) au sud, mais elle est accessible plus rapidement par la voie express D 438 en se dirigeant vers le sud-est près de Montbéliard. L'autoroute A36 mène vers le sud à Besançon et vers le nord à Mulhouse. La ville est assez proche de la frontière franco-suisse : une soixantaine de kilomètres de Porrentruy et 180 Lausanne et distante d'environ 90 gare ferroviaire de Lure est desservie par la ligne Paris - Mulhouse (dite aussi Paris-Bâle).
Roye et Magny-Vernois sont les deux seuls villages accolés à Lure. Le tableau ci-après présente les onze communes limitrophes de Lure,.
Représentations cartographiques de la commune
Carte OpenStreetMap
Carte topographique
Communes limitrophes
Communes limitrophes de Lure
Quers
Franchevelle
Saint-Germain
Bouhans-lès-Lure Magny-Vernois
Froideterre Roye
Vouhenans
Moffans-et-Vacheresse
Frotey-lès-Lure
Géologie
Lure est construite sur le plateau de Haute-Saône, en bordure du plateau des Mille étangs, dans la dépression sous-vosgienne, à la frontière entre une dépression triasique et une dépression liasique. Localisée sur la vallée de l'Ognon, plus précisément dans ses synclinaux, la région luronne constitue la dépression de Lure. Dans le nord et l'est du territoire, le sol est constitué d'alluvions anciennes, de type glaciaire (Gx), provenant des Vosges. Ailleurs se retrouvent majoritairement des alluvions déposées au Quaternaire sur l'espace du bassin de l'Ognon et sur les alentours de la Reigne, du Bourbier et du ruisseau Notre-Dame (Fz) — ces deux derniers se situant au nord-ouest des terres luronnes, en zone forestière —, ou plus en hauteur sur des terrasses (Fx). Des alluvions glaciaires sont également présentes entre le bassin de l'Ognon et les zones du nord-est correspondant aux bassins de deux ruisseaux. Certaines étendues sont constituées de grès et de marnes du Trias inférieur (t3-4, t5M, t5-6 et t6M). Très localement se rencontrent des placages d'éboulis,.
Les alluvions anciennes de type fluvioglaciaire (Fx) ont été exploitées comme granulats entre 1948 et 2018,,,. Elles sont souvent recouvertes par des alluvions récentes (Fz) et des dépôts morainiques (Gx).
Le , lors de l'ouverture d'une modeste carrière sur les flancs du mont Randon, quelques petits filons de houille appartenant au bassin houiller keupérien de Haute-Saône ont été découverts. Un ingénieur des mines du département a affirmé, après quelques examens, qu'il était nécessaire d'approfondir les recherches, ce que le conseil municipal fit, mais cela n'a manifestement abouti à aucun résultat significatif. Ce gisement est cependant exploité dans la proche concession de Vy-lès-Lure. Un autre gisement de charbon plus ancien, le bassin houiller stéphanien sous-vosgien, est découvert à plusieurs centaines de mètres de profondeur sous la ville et aux alentours au début du houillères de Ronchamp,. Il y a donc superposition de deux gisements houillers de natures différentes, celui du Keuper (daté entre -220 et -230 millions d'années) qui repose sur la marne irisée et celui du Stéphanien, daté entre -307 et -299 millions d'années. Une tourbière était exploitée jusque dans les années 1910 dans la future rue Saint-Quentin.
Coupe géologique du bassin stéphanien de Saint-Germain et Lure.
La formation du gisement houiller stéphanien du secteur de Lure.
L'espace urbain est bâti sur d'anciens marécages qui se sont asséchés au fil des siècles, ce qui explique que la nappe phréatique soit présente à 2 mètres environ sous la surface du sol. Lors des grandes canicules, il arrive qu'elle s'assèche partiellement, provoquant des mouvements de terrains. La nature du sol permet de cultiver la plupart des légumes tels que les tomates, courgettes, pommes de terre, salades, poireaux et autorise la culture d'arbres fruitiers tels que les pêchers, pommiers, châtaigniers, cerisiers, figuiers et autres.
Cette coupe du sol permet de voir à la fois la surface et la nappe phréatique.
Le sous-sol local est composé de ces cailloux (un mètre carré en blanc). Ils font l'objet d'exploitation industrielle.
Terre et granulats extraits juste avant la nappe phréatique.
Topographie
L'espace urbain est composé de plats et de vallons.
Dans le centre-ville et en descendant vers les étangs, au nord-nord-est, la topographie est relativement plane. Il y a quelques pentes très douces, presque imperceptibles, un peu avant la rivière Ognon. Toutefois, lorsqu'on s'approche de la RN 19, le terrain est de plus en plus pentu, que ce soit à proximité de la colline du Mortard, ou vers les extérieurs de la ville au nord. Lure est donc située dans une sorte de demi-cuvette à deux exceptions près. La première, la colline de l'hôpital, nommée mont Châtel, de forme oblongue, s'étend le long du chemin de fer qui coupe la ville sur près d'un kilomètre.
La seconde est le mont Randon. Il forme une élévation d'une vingtaine de mètres de hauteur sur un base est longue, mais fine. La dénivellation y est importante. Au sud de cette élévation, le sol redevient très plat jusqu'à l'Ognon et bien plus loin que les étangs. La zone entre l'Ognon et le mont Randon est inondable.
En direction de Luxeuil-les-Bains, le terrain devient plus vallonné et l'altitude augmente de plusieurs dizaines de mètres après une plaine concave.
L'Ognon barre la communication routière entre deux parties de la ville. Il est franchissable en seulement deux points. Le pont de l'Ognon, récemment élargi, dispose de quatre voies de circulation.
Le mont Randon, vu sur son flanc nord depuis une zone non urbanisée.
La colline du Mortard, vue partielle depuis les zones non urbanisées près de la zone des Cloyes.
Vue partielle du mont Châtel, vu sur son flanc sud.
Hydrographie
À la périphérie de la ville se trouvent plusieurs dizaines d'étangs dont la taille varie considérablement, d'où le nom de la région dite des mille étangs avec laquelle Lure est mitoyenne. Certains d'entre eux, souvent de grande taille et marquant le paysage en occupant tout l'espace de l'ancien lit majeur, sont d'anciennes gravières créées entre les années 1940 et 2010 par l'exploitation des granulats et inondées,, le niveau supérieur de la nappe phréatique ne se situant guère en dessous de cinq mètres. Mais la plupart sont d'origine glaciaire. Leur profondeur reste faible, avoisinant au plus 6 mètres, et leurs berges sont relativement abruptes.
La ville est implantée dans le bassin versant de l'Ognon qui la traverse du nord-est au sud-est. Au niveau de Lure, l'Ognon est classé comme cours d'eau de première catégorie, et ceci jusqu'à Villersexel, plus en aval. Le régime de la rivière est de type pluvio-nival altéré par les apports de plusieurs affluents à proximité de Lure. L'Ognon est en crue l'automne et est asséchée l'été.
D'autres cours d'eau, aux débits très inférieurs à celui de l'Ognon, parcourent le territoire communal.
La Reigne s'écoule plus au centre de la commune. Cette rivière est une curiosité car elle prend sa source dans l'étang de la Font, qui n'est alimenté par aucun autre cours d'eau. On sait, depuis des tests réalisés en 1934 avec de la fluorescéine, que la Reigne est une résurgence de l'Ognon et de quelques autres filets d'eau. L'excédent d'eau dans l'étang crée la rivière qui s'écoule vers le sud-ouest. Elle est alimentée plus en aval par un cours d'eau alimenté par le Bourbier et le ruisseau Notre-Dame, lui-même issu de la confluence de deux ruisseaux ; celui des Près Richard et celui de la Fontaine Chartons. C'est en suivant la Reigne sur quelques centaines de mètres en aval de cette confluence, que l'on peut admirer ses résurgences, connues sous le nom de source du Noireaud. À cet endroit, le cours d'eau devient beaucoup plus large et plus profond, jusqu'à 2,5 mètres. Par ailleurs, l'eau y est très cristalline. Ce cours d'eau s'écoule jusqu'à Magny-Vernois où il s'élargit une nouvelle fois et perd en tirant d'eau.
Second en débit, le Rahin coule à la limite sud de Lure, du nord-ouest au sud-ouest. Il est alimenté par un petit ruisseau local, le Sémé, qui s'écoule du nord-ouest au sud-est.
La région ne souffre que très rarement de sécheresses même lorsqu'elles s'étendent à l'échelle européenne. L'été, la présence des étangs aide à la régulation des réserves en l'eau, leur niveau pouvant fluctuer de plus d'un mètre.
Par ailleurs, les eaux pluviales en provenance de la butte du Mortard ruissellent le long d'un petit canal souterrain en dessous de l'esplanade Charles de Gaulle. En cas de fortes pluies, un bassin de rétention contient le trop-plein. D'autres bassins de rétention se trouvent vers les étangs, derrière la zone commerciale de la Saline.
En raison de la présence des étangs sur la commune de Lure, l'hydrologie locale est un facteur structurant, tant au niveau de l'urbanisme et de l'architecture qu'au plan du climat local.
Risques majeurs
À Lure, l'inondation est l'aléa le plus important : il concerne plusieurs sites strictement délimités. Bien que plusieurs cours d'eau et étangs soient présents sur le territoire communal, les principales zones inondables ne se situent qu'à la périphérie de l'Ognon. Lorsque le débit augmente suffisamment, l'Ognon sort de son lit et s'écoule sur son lit majeur qui n'est guère plus élevé que son lit habituel. Les zones alors inondées sont quelques petites parcelles de la rive gauche et de vastes étendues faiblement construites de la rive droite.
La commune est touchée par certains mouvements de terrain. En effet, le sous-sol est imbibé d'eau du fait de la nappe phréatique qui affleure le sol. Le risque n'est pas sa présence, mais les variations de son niveau. Lors des fortes chaleurs, l'eau qui imbibe ces sols a tendance à s'évaporer. S'asséchant, ceux-ci perdent de leur volume et s'affaissent sous leur propre poids. Les terrains descendent de manière irrégulière. Réciproquement, lorsqu'il pleut abondamment, les sols tendent à se gorger d'eau ce qui provoque des phénomènes de bombement. Ces phénomènes fragilisent des édifices et la plupart des bâtiments de la commune sont touchés.
Le risque de séisme est très faible à Lure ; la commune est classée en catégorie 1A.
À Lure, on distingue différents risques anthropiques. Le site de l'entreprise - sous-traitant automobile - Faurecia est un site classé Seveso niveau bas. Seul un nuage toxique pourrait survenir en cas d'incendie, mais les normes de stockage doivent éviter toute propagation de celui-ci hors du site.
Les autres risques sont inhérents aux transports. Plus précisément, ils ont trait à la RN 19 et à la ligne de chemin de fer. De nombreux camions transitant par la route nationale peuvent transporter des matières dangereuses. L'axe routier traverse une grande zone commerciale très fréquentée. Il en va de même avec l'axe ferré qui traverse la ville. Les trains de marchandises sont autorisés à transporter des matières inflammables ou dangereuses. Le risque de déraillement n'est pas négligeable car l'accident se produirait en plein centre-ville.
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat de la Bourgogne-Franche-Comté et Climat de la Haute-Saône.
En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,9 amplitude thermique annuelle de 17,3 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Étobon », sur la commune d'Étobon à 14 vol d'oiseau, est de 10,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 272,5 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 38,5 ,,.
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Elles sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Transports et voies de communications
Transport ferroviaire
Articles connexes : Gare de Lure, Ligne de Blainville-Damelevières à Lure et Ligne de Montbozon à Lure.
Lure, gare de bifurcation, se trouve sur la ligne de Paris-Est à Mulhouse-Ville qui permet de se rendre entre autres à Vesoul, Troyes et Paris, ou dans l'autre sens, Belfort, Mulhouse, et de là, vers Bâle ou Strasbourg. Elle est à l'origine de la Ligne de Blainville-Damelevières à Lure, qui permet de se rendre entre autres à Luxeuil-les-Bains et Épinal, puis, de là, vers Nancy, Metz et Luxembourg. Autrefois, elle était également à l'origine de la Ligne de Montbozon à Lure, aujourd'hui déferrée depuis à la fin des travaux de la LGV Rhin-Rhône (Cf. ci-dessous).
La gare TGV la plus proche est celle de Belfort - Montbéliard, à une quarantaine de kilomètres, accessible par TER avec un changement en gare de Belfort. Elle donne accès à Marseille, Montpellier, Luxembourg ou Frankfort.
La gare de Lure a été utilisée pour la construction de la LGV Rhin-Rhône passant dans le département. En effet, l'ancienne ligne de Montbozon à Lure, désaffectée depuis 1984 a été réhabilitée. Elle traverse Magny-Vernois, au sud-ouest de Lure, et a permis le transport du matériel à l'avant-poste de la nouvelle ligne située à Villersexel, évitant ainsi un important surplus de circulation de camions.
Autrefois, Lure était desservie par une autre ligne administrée par les Chemins de fer vicinaux : le train circulait depuis la gare SNCF jusqu'au mont Châtel, puis continuait en direction d'autres villages.
Voies routières
Depuis plusieurs siècles, la route d'accès traversait la commune par le centre-ville dans l'axe nord-sud constitué par la D 64. Elle joint la rue Carnot au nord, et traverse l'Ognon dans le sens inverse. Cependant, depuis les années 1980, un contournement a permis de diminuer le trafic de passage du centre-ville. Depuis, la circulation des camions y est interdite. Ce contournement de la RN 19 sert pour le trafic local « interquartier ». La 2 × 2 voies relie directement la route expresse (D 64) au nord conduisant à Luxeuil-les-Bains et facilite l'accès à Vesoul à l'ouest.
La rue Carnot, traversant entièrement Lure, présente des difficultés de circulation lors du passage d'un train ou aux heures de pointe.
Parmi les autres axes importants à mentionner citons la D 18 au sud-ouest partant en direction de Vouhenans. Par ailleurs, la D 64 traverse le centre-ville, coupe la rue Carnot, pour rejoindre le nœud routier au nord puis Luxeuil-les-Bains. La D 486, en direction du nord-ouest, conduit vers Saint-Germain. Enfin, la voie expresse luronne et son débouché sur Vesoul ainsi que la RD 619 menant à Belfort sont des passages fréquemment empruntés par les convois exceptionnels.
Pour des raisons de sécurité routière, la municipalité limite la vitesse de circulation sur certains et installe des ralentisseurs latéraux, généralement des extensions du trottoir en forme de trapèze des deux côtés de la chaussée. C'est le cas notamment sur la route d'accès à la zone commerciale des Cloyes et sur le boulevard à proximité du collège du Mortard. L'installation de dos d'âne est systématisée afin de sécuriser les zones scolaires, ou certaines intersections. Une signalisation appropriée est en place. Dans le même contexte, plusieurs rues ont été définies à sens unique. C'est notamment le cas de la rue de la mairie et des voies d'accès à la zone commerciale des Cloyes.
Pistes cyclables
La ville est un espace où les véhicules motorisés et les vélos circulent en harmonie grâce à la présence de pistes cyclables sur les grands axes et sur les routes très fréquentées, notamment celles qui relient le centre-ville aux zones commerciales. La municipalité favorise la sécurité des rues à proximité des écoles et lycées. À ce propos, un questionnaire a été remis aux écoliers et lycéens en octobre 2008. Depuis la fin des années 2000, la plupart des nouvelles rues sont dotées de pistes cyclables, et les axes les plus fréquentés sont entièrement adaptés aux cyclistes, avec une séparation physique entre la piste cyclable et la route elle-même. C'est le cas notamment pour le contournement amenant à la zone des Cloyes, ou vers le nord, pour la route menant à Saint-Germain. Au total, ce sont plusieurs kilomètres de pistes cyclables additionnés à une politique pro-cycliste qui permettent de traverser et de circuler en ville en sécurité.
Bus
Lure est desservie par les autobus du réseau interurbain de la Bourgogne-Franche-Comté (Mobigo) reprenant les anciennes lignes saônoises.
Une gare routière (bus et taxis), accolée à la gare SNCF, est relayée par deux autres arrêts secondaires, le premier sur le parc de stationnement créé en 2009 derrière le lycée Colomb, le second devant le collège du Mortard. À proprement parler, il n'existe pas de transport en commun appartenant à la municipalité luronne ; toutefois, celle-ci finance un trajet en ville pour transporter à moindre frais les élèves scolarisés au collège du Mortard. Les navettes et transports scolaires sont nombreux les jours d'école, particulièrement le matin et le soir sur le parc de stationnement des sources.
Déplacements piétons
Toutes les rues, même les plus petites, disposent d'un trottoir dans un but de sécurité piétonne. Début 2010, Lure ne dispose toutefois d'aucune rue piétonne.
La municipalité rénove néanmoins des passages relativement étroits pour les piétons, appelés trajes.
Exemples de trajes
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↑ ENCEM, Demande d'autorisation de renouvellement et extension d'une carrière (sablière du Bourset) à Saint-Germain (département de la Haute-Saône), ENCEM, (lire en ligne [PDF]), p. 1, 9, 13, 14, 15 et 18.
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↑ Direction départementale de l'agriculture et de la forêt, « », (consulté le )[PDF].
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↑ « », sur Les Rivières Comtoises meurent en silence, (consulté le ).
↑ Haute-Saône, édition Richesses de France, page 9, l. 10 (extrait d'une citation de Pierre Costa, ancien préfet de la Haute-Saône).
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↑ a b c et dD'après le schéma en page 12 du DICRIM.
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Toponymie
Les premières mentions de la localité se trouvent dans un document relatif au concile d'Aix-la-Chapelle en 817 sous la forme Luterhaa. Dans les traité de Verdun, en 843, et de Meerssen, en 870, le nom de la ville est également cité. Le nom de la commune est attesté sous différentes formes depuis le Moyen Âge : Luterhaa en 959, puis successivement Luthra / Lutra, Ludra en 1289, Ludrensem, Luder en 1374, Luthre, Liura, Lura, Liure, Luyre, et enfin Lure en 1408, nom actuel de la ville. La forme germanique Luders apparaît en 1157.
L'évolution phonétique est la suivante : Lutra > Ludra > Luthra > Lu(i)ra avec lénition de l'intervocalique [t] caractéristique de l'évolution des dialectes d'oïl. Toutefois, si les formes les plus anciennes du type Luterhaa sont justes, l'origine du nom reste obscure.
La plupart des étymologies proposées mettent en évidence un lien avec l'eau et la caractéristique aquifère de cette région aux étangs et marécages abondants. L'explication par le latin Lŭtra « loutre » avec [u] bref n'est pas à retenir, car le terme a donné leurre (masculin) « loutre » en ancien français. Une forme secondaire *lŭtria a donné loire en ancien français. Même si l'animal est typique de la région, cette hypothèse n'est pas vérifiable phonétiquement et est douteuse sémantiquement : en toponymie, l'usage d'un nom d'animal pris absolument est rare, voire inexistant. En effet, on aurait forcément un suffixe ou un autre appellatif juxtaposé. Ainsi observe-t-on essentiellement des appellatifs relatifs à la propriété foncière (maison, ferme, etc.), à la topographie (champ, montagne, etc.), combinés ou non à des noms de personnes.
Albert Dauzat et Charles Rostaing donnent le gaulois lautro, signifiant « bain », comme étymologie probable du toponyme Lure ; ce qui est phonétiquement et sémantiquement acceptable, si l'on exclut la forme Luterhaa.
Un rapprochement du nom avec les parlers germaniques est possible. En effet, l'allemand était entendu et parlé à Lure dès la fin du . Ainsi lauter signifie « clair, pur, limpide » et l'on peut lui trouver une correspondance avec les eaux du Lac de la Font.
Une autre hypothèse rapprocherait le nom de Lure à Lothaire II qui aurait donné son nom à la ville, Luthre étant proche de Lothera, qui aurait évolué phonétiquement en Luthra au fil du temps.
J. Girardot soutient que ce nom a originellement été attribué à l'abbaye.
L'histoire peut mettre en évidence un lien entre la famille et les descendants de Lothaire et la ville de Lure.
Ces deux dernières explications se heurtent à des arguments phonétiques, de sorte que l'analyse d'A. Dauzat et Ch. Rostaing reste la plus forte. Xavier Delamarre dans un récent ouvrage reprend leur analyse en la développant. Il cite le gaulois lautron, attesté sous la forme lautro = balneo « bain » dans le Glossaire de Vienne qu'il associe au toponyme Lure. Lure < Lutra remonterait plus précisément à *lautrā, c'est-à-dire « les bains » au pluriel,.
↑ « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ).
↑ Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, éditions Larousse, 1968, p. 418.
↑ Besson 1988, p. 100.
↑ « », sur office-tourisme-lure.com, (consulté le ).
↑ Girardot 1984, p. 8.
↑ Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, éditions errance 2003. p. 197-198.
↑ La racine indo-européenne lou-, qui a donné lavare en latin> laver en français, Lauge « lessive » en allemand, etc. Elle se retrouve dans bon nombre de toponymes grecs actuels sous la forme Λουτρά (Loutra « les bains », grec loūsthai « nettoyer, baigner »), voir aussi latrine, in Duden, Das Herkunftswörterbuch, Band 7, Duden Verlag, Mannheim, Wien, Zürich, p. 407a.
Histoire
La préhistoire
Jusqu'à ce jour, aucune découverte archéologique remontant à la préhistoire n'a été faite sur le territoire même de la commune, bien que la présence d'hommes préhistoriques soit attestée en Haute-Saône, notamment au Magny-Vernois, village proche de Lure.
Des silex travaillés ont été déterrés dans les années 1980 par un habitant de ce village qui bêchait son potager. À la suite de cette découverte, des prospections furent menées.
Des traces d'activités humaines du magdalénien ont été mises au jour sur une terrasse de la rive gauche de la Reigne, ainsi qu'au lieu-dit du Razou.
De nombreuses pointes à dos courbe datées de l'épipaléolithique ont également été découvertes dans le marais du lieu-dit l'Athée,.
À Lure même, une implantation humaine, ne serait-ce que temporaire, est envisageable, du fait que la Reigne qui s'écoule des étangs de la Font et sa résurgence ne sont jamais asséchées ou gelées, et constituent donc un point d'eau remarquable.
L'Antiquité
De la Gaule celtique à la fin de l'Empire romain
Selon certains auteurs, les Celtes auraient un lien avec le lieu.
Après la conquête par César, le territoire de Lure fait partie de la cité des Séquanes (chef-lieu : Vesontio, Besançon) ou de la cité des Lingons (chef-lieu : Andemantunnum, Langres), qui font toutes deux partie de la province de Belgique (capitale : Durocorturum, Reims).
En 380, après la réorganisation de l'empire par Théodose, ces deux cités appartiennent à la province de Grande Séquanaise (Besançon), dans le diocèse des Gaules (Trèves).
Vers 440, les Burgondes, abandonnant Worms en raison de l'invasion hunnique, sont établis comme fédérés de l'Empire dans la zone Nevers-Langres-Constance-Arles. En 476, à la fin de l'Empire romain d'Occident, leur territoire devient le royaume des Burgondes (regnum Burgundionum), origine du nom de la Bourgogne (Burgundiae).
En 451, les Huns arrivent dans la région de Lure, réduisant en cendres quelques bourgs environnants, notamment Luxeuil.
En dehors de cela, on sait peu de choses sur Lure aux époques gauloise et romaine.
Les fouilles gallo-romaines ; le site de Saint-Quentin
Les premières traces antiques de la région remontent à l'époque romaine, comme en témoignent des fouilles menées aux thermes de Luxeuil-les-Bains. Un certain Perreciot, qui les a visitées en 1771, avait trouvé des tuiles romaines ou quelques fragments.
Ce dernier signala également quelques restes de voies romaines sur le territoire de la région. Mais cette hypothèse est sujette à quelques controverses. En effet, si la voie romaine la plus importante liait Luxeuil à Mandeure, il aurait existé quatre voies à caractère secondaire menant à Lure en provenance de Besançon, de Mandeure, de Corre, et de Vesoul. Cela tendait à valider l'hypothèse de l'existence d'une agglomération romaine à l'emplacement de Lure.
Cette occupation a été confirmée par des fouilles effectuées entre 1970 et 1984. Elles ont mis en évidence les structures d'une importante au lieu-dit Saint-Quentin, à la périphérie sud-ouest de la ville.
À Saint-Quentin toujours, des morceaux de céramique ont été découvertes lors des campagnes de fouilles de 1979 à 1981. Ils constituent les derniers vestiges d'un atelier de l'époque gallo-romaine, tessons qui semblent, de nouveau, valider l'hypothèse d'une occupation à l'époque romaine.
Le site de Lure
Concernant le site de Lure, de véritables preuves furent présentées en 1896, lorsque deux personnes dégagèrent, sous 40 à 50 mosaïque gallo-romaine du siècle ou siècle parfaitement conservée, et les fondations de murs formant les pièces d'un bâtiment. Le plan des découvertes fut reproduit et une aquarelle de la mosaïque fut peinte. Dans un premier temps, il fut supposé qu'elle appartenait à une salle de bain, car le sol reposait sur des hypocaustes. Elle représentait une femme vêtue à droite et un homme nu à gauche. Malheureusement, depuis sa découverte, la mosaïque fut dégradée, partagée et dispersée.
Ces découvertes amenèrent plusieurs spécialistes à avancer l'hypothèse d'une ville romaine. Si la présence de routes fut avancée, aucune ne traversant le site de Lure ne fut jamais trouvée. Les détracteurs de cette hypothèse avancèrent le fait qu'aucun bâtiment public, aqueduc ou statue ne fut trouvé.
Toutefois, après des constructions dans le périmètre de cette villa, d'autres restes de murs furent encore trouvés. Les fouilles de 1981 révélèrent la présence de tegulae. D'après des indices recueillis sur le terrain, l'ensemble des édifices faisait plus de 200 mètres de long, ce qui laisse penser à un riche propriétaire, et ravive l'hypothèse de la ville romaine. En effet, une villa de cette taille aurait probablement été accompagnée d'autres édifices.
Lors d'aménagement d'égouts, des tranchées furent creusées pour y placer des canalisations et des tuyaux. De nouveaux vestiges gallo-romains furent mis au jour : murets, tessons de poterie, et la base d'une colonne qui reposait sur un piédestal carré.
Le site du mont Châtel
Selon une rumeur persistante, un orteil de bronze aurait été trouvé sur le mont Châtel au , mais depuis disparu. Personne ne peut affirmer les circonstances de cette découverte, et encore moins ce qu'il en est advenu. Il était aussi question d'un chemin ferré qui y accédait. Des briques et tessons anciens ont toutefois été trouvés autour de la zone. Cet orteil aurait appartenu à une statue de grande taille, ce qui pourrait prouver l'existence d'un lieu de culte. Lorsque l'hôpital fut construit sur le site durant les années 1960, aucun élément ne fut officiellement mis au jour. La rumeur de château élevé sur place en 1158 par Othon n'a jamais fait l'objet de la moindre preuve.
Par ailleurs, une hypothèse souligne que le mont Châtel aurait été une vigie assurant la sécurité des routes passant aux alentours.
Haut Moyen Âge
Trouvailles d'époque mérovingienne
Des artefacts mérovingiens ont été mis au jour à la fin du siècle, notamment des sarcophages. Le , un citoyen trouve un squelette en bêchant son jardin. Le lendemain, sur le lieu, M. Girardot, historien local, découvre deux tombeaux. Jugés sans intérêt archéologique, l'ensemble est à nouveau enfoui. Un sarcophage fut également retrouvé lors de la fin de la Deuxième Guerre mondiale. En 1951, un scramasaxe et un vase funéraire sont déterrés. À la fin juillet 1978, lors du terrassement pour un nouveau lotissement, d'intéressantes découvertes sont faites à l'occasion de fouilles générales : des murs, des tessons et ce qui semble être de la tuyauterie. À la fin de l'année, une fouille sur un périmètre de 50 par 20 mètres est entreprise révélant des tombeaux. Bizarrement, un sarcophage exhumé en 1980 contenait au moment de sa découverte des boites de conserves en provenance des États-Unis.
Du royaume des Burgondes à la fin de l'empire carolingien
À la suite des tourmentes provoquées par les Huns en 451, les Burgondes s'établirent durablement dans la région, avant que les Francs ne s'emparent de vastes territoires en 534.
Au début du siècle, saint Colomban, moine irlandais, et douze de ses disciples s'établirent dans la région. En 610, lorsque celui-ci fut exilé de Luxeuil, il dispersa ses disciples. Saint Desle, fatigué et dans l'impossibilité de continuer sa route, se fixa sur les terres qui deviendront Lure et y édifia un oratoire. Après sa mort en 620, le lieudit de Lure gagne en renommée, mais durant le siècle suivant, l'histoire du site est quasi inconnue. On sait en revanche que l'invasion des Sarrasins fit beaucoup de mal dans la ville comme jusque dans ses plus lointaines périphéries, telle Luxeuil-les-Bains. L'abbé et ses compagnons furent massacrés, et le cloître fut abandonné pendant 15 ans, fait à dater de l'an 732. S'ensuivit à nouveau une période plus ou moins mémorable pour les religieux, sous Charlemagne.
Article détaillé : Abbaye de Lure.
En 870, après la mort de , le royaume est partagé, et Lure est incorporée au royaume de Louis le Germanique. En 926, les invasions hongroises ont encore été une sombre page de l'histoire de Lure, en particulier pour les moines qui abandonnèrent le monastère 33 ans durant.
Moyen Âge
siècle
Au siècle, à la suite d'agitations touchant le monde de la noblesse, les Bourguignons trouvèrent prétexte pour attaquer Lure. Ainsi, de plus amples fortifications furent édifiées à partir de 1340. Vers 1343 et sous les ordres de Jacques de Vyt, le monastère fut fortifié d'un mur de briques, garni de plusieurs tours et entouré d'un double fossé à la périphérie. La fortification comprenait alors une muraille dotées de trois portes bastillonnées. Celles-ci furent conservées jusqu'au 1695, Louis XIV ordonne la démolition de la muraille. Les travaux dureront jusqu'en 1758. La dernière porte disparut en 1796.
L'affranchissement (1408)
À la veille du siècle, le bourg avait perdu une bonne partie de ses habitants et commençait à être abandonné. Pierre de Montbozon, pour réanimer la ville, proposa d'affranchir la population, ce qui fut fait en 1400 par l'abbaye, qui édicta une charte. Malgré cette faveur, les habitants refusèrent certaines tâches, notamment l'entretien de la muraille. Ils y furent condamnés en 1408.
L'intervention du Wurtemberg
À la mort de Pierre de Montbozon, ses biens et ses territoires sont partagés entre ses héritiers. Henriette, sa fille ainée, par mariage avec Eberhard-le-jeune fait entrer ces possessions dans le domaine du Wurtemberg. L'abbaye de Lure se vit alors dépossédée des salines de Saulnot, jadis accordées par Thierry III.
L'abbé clama ses droits sur ce domaine, mais Eberhardt non seulement n'octroya plus les maigres rations de sel qu'elle obtenait encore, mais il menaça la communauté de représailles si elle venait à s'en plaindre aux autorités ecclésiastiques. Il s'ensuivit de multiples affaires juridiques dont l'issue est méconnue.
La fin du siècle
Le demi-siècle suivant peut se résumer à quelque échanges avec l'abbaye de Murbach jumelée à l'abbaye de Lure.
En 1460, Lure subit un pillage de faible ampleur, mais quelques bâtisses furent endommagées et les pillards, attirés par un potentiel butin, envahirent le cloître et tuèrent quelques moines. Ils auraient été des Bourguignons. L'affaire fut portée en justice. Une nouvelle querelle, ayant pour objet un petit territoire, éclate entre un noble, détenteur de quelques terres, et l'abbé de Lure. Ce dernier sera finalement enfermé au château d'Ensisheim.
En 1474, Lure, protégée jusque-là par le duc de Bourgogne, passe sous la protection de l'Autriche. À la suite de la défaite de l'armée bourguignonne, un pan de l'armée autrichienne dirigée par Henry de Neuchâtel pilla et brûla en partie Lure, le .
Les Temps modernes
Le siècle et la Réforme
Alors qu'en 1522 les murailles étaient sérieusement abimées, Georges de Masevaux les fit réparer. Il fit également fortifier le monastère en le dotant de tours et de fossés.
Alors que les premières activités protestantes influèrent sur Lure, en 1569, Jean Stœr, un abbé de l'abbaye de Murbach, établit à Lure une école de belles-lettres. Cette dernière changea plusieurs fois de mains jusqu'à sa probable disparition en 1770. Des partisans de Jean Calvin, face à diverses querelles, demandèrent secours à des princes allemand convertis au protestantisme. En 1569, Wolfgang Dietrich comte du Palatinat et duc des Deux-Ponts répondit à l'appel et dressa à cet effet une armée dirigée vers Luxeuil et Lure. Cette armée détruisit plusieurs villages du bailliage de Luxeuil. L'armée atteint la ville défendue par les Bourguignons (comté de Bourgogne) le 21 mars. Toutefois, sans grands combats, les portes de Lure s'ouvrirent à l'armée de Wolfgang, qui y stationna jusqu'au 24, avant de repartir vers Conflans. La même année, un corps de 3 000 hommes dirigé par Paul de Beaujeu pour le compte des protestants occupa Lure quelques jours.
Par la suite, de nouveaux mécontentements éclatèrent, et plusieurs mouvements d'armée eurent lieu entre septembre 1587 et février 1597. Bien que la ville n'en eut point souffert notablement, quelques altercations furent signalées aux environs, et quelques villages aux alentours furent pillés, comme Magny-Danigon et Clairegoutte. Cette période d'insécurité suscita la fuite de nombreux habitants vers Montbéliard.
Le siècle jusqu'à l'annexion par la France (1600-1674)
Les trente premières années du 1630 fut terrible pour la petite ville ; une maladie contagieuse la toucha, tuant plus de 200 personnes. Dès septembre, elle fut relayée par la peste, qui cessa subitement ses méfaits le 8 décembre, lors de prière publiques. Ce miracle fut attribué à la Vierge.
Le répit fut de courte durée. Richelieu ayant décidé d'ambitieuses conquêtes vers le Rhin et le Jura, plusieurs belligérants se confrontèrent dans la région. Lure fut le théâtre de l'une de ces batailles.
Article détaillé : Guerre de Dix Ans (Franche-Comté).
Au mois de janvier 1633, le commandant des troupes comtoises, Gérard de Watteville, dépêche le capitaine Henry de Champagne et sa compagnie dans la cité, pour rassurer la population et préparer la cité à un possible siège. Le , Othon-Louis partit de Belfort avec 2 600 cavaliers et un certain nombre de fantassins afin d'anéantir les troupes du chevalier de Montaigu. Ses troupes furent renforcées par une centaine de mercenaires suisses ainsi que par une quarantaine de chevaliers du baron de Vaugrenans. Elles se barricadèrent in extremis derrière les frêles remparts de Lure. Le siège commença le 13 au soir. Alors que la situation était fortement à l'avantage de l'envahisseur, la population lutta activement. Des canons furent placés sur les toits des maisons les plus élevées, des gariottes furent dressées sur les remparts et de gros aménagements furent rapidement mis à bien. Sans succès, le siège fut levé le 19 février, et bien que le commandant eût demandé à Montbéliard de lui prêter des canons pour renouveler le siège, ceux-ci ne vinrent jamais. Dès lors, Lure redevint maîtresse de sa défense alors même qu'elle avait refusé la troupe du Marquis de Conflans. Du fait de cette vulnérabilité, les Bourguignons (comté de Bourgogne) en profitèrent pour s'en emparer. Une nouvelle fois, la ville accueillit une puissante armée de passage dans le secteur. Les Bourguignons perdirent la possession de Lure, mais pour d'autres motifs, Lure fut une nouvelle fois victime de combats en juin 1634.
Épuisée par les hostilités quasi incessantes, la cité s'appauvrit et perdit beaucoup de son dynamisme d'antan à tel point que les Suédois, ayant pris part à de nombreux conflits dans cette partie de la France, eurent l'idée de brûler la misérable bourgade le . La situation économique était tout aussi dramatique ; la ville mit 50 ans pour rembourser les dettes qu'elle avait contractées antérieurement, en plus des nouveaux impôts qu'elle avait à payer. La mauvaise conjoncture plongea Lure dans l'ombre de l'histoire, et à l'écart de toute convoitise.
La Franche-Comté française (1674-1789)
Article détaillé : Siège de Lure (1674).
En 1674, le marquis de Renel, sur l'ordre de Louis XIV, s'empare de Lure. Les princes allemands n'étant plus les protecteurs de l'abbaye, elle est rattachée le à la Franche-Comté et donc à la France.
À cette époque, la ville était entourée d'une muraille, et d'un fossé. Son positionnement géographique attira l'attention de Louis XIV qui entreprit d'en faire un entrepôt d'approvisionnement pour les places fortes d'Alsace et ses armées autour du Rhin. Un plan fut tracé, mais jamais exécuté. L'église Saint-Martin fut construite vers 1740-1745, à la place de l'ancienne qui avait été la proie des flammes le . Cette époque fut marquée par la construction d'un collège dans le centre de la ville.
De la Révolution à la Première Guerre mondiale (1789-1814)
La Révolution et l'Empire
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La chute de Napoléon et les occupations autrichiennes (1814-1815)
Les Autrichiens entrènt dans Lure le . La ville dut subvenir pendant six mois aux besoins quotidiens d'une garnison de 200 à 450 soldats.
Elle paya aussi les frais d'un hôpital militaire, lors de la deuxième occupation qui dura du 8 juillet au .
Le tsar Alexandre accompagné de son frère le grand-duc Constantin habitèrent, pendant l'invasion de 1814, une demeure qui, en 1750, était l'hôtel particulier de la famille Devault. L'actuelle sous-préfecture abrita l'empereur d'Autriche, et l'Écu de France - un autre hôtel -, le roi de Prusse.
Cette période fut économiquement désastreuse. En plus de la garnison installée, Lure vit défiler pendant ces quatre mois pas moins de 70 000 hommes et près de 24 000 chevaux. À la suite de ces deux occupations, la ville fut gravement endettée ; 80 000 francs avaient été dépensés durant cette période.
À l'époque, Lure n'était pas aussi peuplée (environ 2 200 habitants) qu'aujourd'hui, fait qui accentuait d'autant la difficulté financière.
De 1816 à 1914
Jusqu'en 1870, Lure pouvait être considérée comme une petite ville agricole, un gros bourg, malgré la présence de deux petites fonderies et quelques activités artisanales comme le tissage du coton ou la tannerie, qu servaient à une production locale.
Il fallut attendre la construction du chemin de fer reliant Paris à Belfort en 1857-1858 pour voir l'industrie prospérer.
À la suite de la guerre de 1870 et l’annexion de l’Alsace-Lorraine que nombre d'industriels alsaciens s'établirent dans la région, motivés par l'exploitation des houillères de Ronchamp, proches, fournissant le combustible nécessaire aux activités industrielles.
Le premier égout de la ville fut construit à partir de 1913 ; ce n'était alors qu'un collecteur d'eaux usées. Des travaux d'élargissement du réseau se dérouleront pendant encore longtemps. Il faudra attendre les années 1940 pour voir se constituer un véritable réseau d'égouts.
Après la découverte du gisement de houille dans le secteur, des terrains situés au nord du territoire communal sont intégrés en juin 1914 dans la concession de Saint-Germain, d'une superficie de 5 308 .
Le siècle
La Première Guerre mondiale
Les affiches de mobilisation générale furent placardées dans la ville le
La Seconde Guerre mondiale et l'occupation
Dès les débuts de la Seconde Guerre mondiale, quelques bâtiments furent réquisitionnés, comme l'hospice Marie-Richard qui fut transformé en hôpital militaire, puis la drôle de guerre s'installa. Les combats cessèrent après que la ville fut survolée par des avions allemands le 10 mai 1940, au crépuscule. Ceux-ci attaquaient la base aérienne 116 par vagues successives.
Des bombardements ont commencé le lendemain. Ceux-ci étaient malheureusement plus efficaces que ceux de la guerre précédente. L'arrivée des Allemands fut pressentie et la population luronne commença à s'affoler, lorsque Vesoul tomba aux mains de la Wehrmacht le 16 juin 1940. Le lendemain seulement, le 17 dans la journée, les premiers véhicules motorisés allemand furent aperçus. Le 18 juin, à 7 heures 30, des pièces d'artillerie arrivèrent par le chemin de la gare un peu plus tardivement. Les sirènes sonnèrent plusieurs fois l'alerte, et la dernière retentit à 8 heures. Quelques bombardements eurent encore lieu. Ils visaient la gare, et quelques rues du centre-ville. En réalité, la cible était une batterie placée à l'entrée de la route de Vesoul. Les 75 Français luttèrent jusqu'à 10h30, puis se replièrent en raison du manque de soutien. On ne déplora toutefois aucune victime après ces événements. Vers 11 h 30, des engins motorisés occupèrent l'espace près de Saint-Anne. La vie reprit son cours quelques heures seulement après la capitulation de la ville.
La résistance s'organisa. Le 4 juillet 1942 eut lieu dans la Chambre des métiers une réunion par laquelle fut créé le Groupe Camille. Celui-ci s'occupa dans un premier temps des réfractaires du STO. Il changea de nom en 1943 pour Sous-groupement de Lure, et devint un groupe sous la tutelle du mouvement Défense de la France, avec le capitaine Francis Nicolas à sa tête. Le groupe entreprit des actions de résistance armée à partir du printemps 1943. Le 8 août, Francis Nicolas fut arrêté par la Gestapo et déporté à Buchenwald où il mourut. Le groupe se déplaça alors dans le maquis du Chérimont et connaîtra une fin tragique en août 1944.
Aucun incident notable ne perturba la vie civile locale jusqu'au 3 octobre 1943, où une puissante bombe éclata dans un magasin de quincaillerie, provoquant des dégâts aux édifices voisins. En novembre de la même année, une autre bombe de faible charge explosa au même endroit. Deux membres de la Gestapo furent tués lors d'une arrestation d'un chef des Francs-tireurs et partisans.
Le 12 février 1944, 12 citoyens français soupçonnés d'être juifs furent déportés.
La Libération (1944)
À la mi-août 1944, des convois allemands passaient par la ville au cours de leur retraite jusqu'à Belfort. Le 15 septembre, des échanges de tirs entre Américains et Allemands se firent entendre la première fois à Vy-lès-Lure. Pour ne pas être encerclés, les Allemands entamèrent un repli stratégique sur La Côte.
Des attaques aériennes américaines provoquèrent quelques dégâts. La poste fut par exemple détruite. La Libération de la ville de Lure eut lieu le 16 septembre 1944 par la division d'infanterie US.
Depuis la Libération
Depuis la Libération, l'histoire de la commune est marquée par son développement plus que par de grands faits historiques. Celui-ci pousse entre 1951 et 1952 le BRGG (devenu BRGM) à la réalisation de forages à un kilomètre au nord du centre pour augmenter la capacité en adduction publique. Ces travaux ont par la même occasion augmenté les connaissances géologiques locales.
Les alluvions sont exploitées comme granulats dans des gravières sur le territoire de la commune entre 1948 et 2018 et sur le territoire de Roye entre les années 1960 et l'an 2000. Après ces dates, seule l'activité de traitement (criblage, lavage et concassage) subsiste sur les deux communes. L'activité extractive s'étant déplacé dans le village voisin de Saint-Germain dé 1998,,,.
Le président Charles de Gaulle s'est rendu à Lure en le 14 juin 1962 avant de prononcer une allocution à Vesoul le même jour,.
La sous-préfecture fut, en 1965, victime d'un incendie qui détruisit son toit. Le collège du Mortard fut édifié en 1976, établissement qui fut la cible d'un cocktail Molotov lors des émeutes de 2005 qui endommagea une partie de la bibliothèque.
En 1979, un contournement de la route nationale 19 est mis en service, libérant le centre-ville de la circulation des poids lourds. Après quatre ans de travaux, un nouveau contournement de Lure en quatre voies a été ouvert au trafic fin 2010. L'ancien contournement est dorénavant réservé au trafic inter-quartiers.
En 1981 est créée la SHAARL, Société d'Histoire et d'Archéologie de l’arrondissement de Lure,. Cette association étudie l'histoire de la ville et de ses environs. Elle a mené plusieurs campagnes de fouilles archéologiques. En 1997, le régiment militaire quitte la ville, causant des dégâts sur l’économie locale. Cet événement marque le début de la désertification des services publics dans la ville, à commencer par la maternité et quatre autres services hospitaliers.
L'usine Isoroy en 2009.
La même usine en 2024, devenue CF2P (P3G, groupe Parisot).
En 2005, le département de la Haute-Saône a racheté l'aérodrome de Malbouhans, propriété militaire désaffectée, dans le but de le reconvertir en pôle de compétitivité pour le projet Véhicule du futur, ; toutefois, les démarches furent interrompues deux fois par l'action d'écologistes, qui voulaient préserver l'habitat de certaines espèces et essences du biotope local. La même année le commissariat de police nationale est fermé, la brigade de gendarmerie prend le relais avec une zone plus vaste.
Pendant le weekend du 30 au 31 janvier 2010, 19 véhicules ont été incendiés. Le tribunal de grande instance ferme en 2011 suivi de la maison d'arrêt en 2014.
En 2015, l'usine Isoroy est racheté par Ikea pour devenir le seul site de production français. La société y investit 25 millions d'euros. Lors d'un déplacement dans le département, le président de la République, François Hollande, annonce le 14 septembre 2015, la création d'une nouvelle prison pour remplacer celle fermée l'année précédente. Le projet est finalement abandonné en 2018.
En janvier 2019, l'usine Ikea est vendue à P3G Industries (groupe Parisot). L’entreprise suédoise reste cliente du site de Lure.
En 2020, la ville de Lure devient pour la première fois une ville-étape du Tour de France de cyclisme en servant de départ à la étape de la édition qui est un contre-la-montre se terminant par l’ascension de la Planche des Belles Filles, montagne voisine.
↑ a b c et dLes Affiches de la Haute-Saône, no 3361, vendredi 23 octobre 2009, "À la Une".
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↑ Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées f
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Héraldique
La ville a pour devise « Undique nos tuere », qui se traduit par : « Protège‑nous de tous côtés » ou « protège‑nous partout ». Cette devise peut se comprendre en la liant aux faits historiques qu'ont connus ces lieux, qui ont souffert au cours des siècles des pillages et razzias pratiqués par les envahisseurs successifs.
Les origines des armoiries sont incertaines. Certaines sources les font remonter à 1545, mais la première occurrence date de 1636 sur le sceau d'un acte conservé aux archives départementales du Doubs. Comme pour toutes les communes de Franche-Comté, d'autres armoiries officielles ont été attribuées en 1696 par Louis XIV, qui interdit l'utilisation de celles qu'il n'avait pas reconnues. Ces armoiries imposées (« De gueules à trois tours maçonnées de sable, ouvertes de gueules, rangées sur un tertre de sinople, sommé de trois fleurs de lys de même ») semblent ne jamais avoir été utilisées. En 1931, le armoiries de Lure comme insigne, ceci pour commémorer sa formation à Lure en 1916.
Les armoiries modernes de la ville sont un écusson bleu ciel (« Soleil d'or sur champ d'azur »), exposant le soleil doré avec un visage qui a plusieurs significations. Cet ensemble est symétriquement décoré sur ses deux flancs par des lauriers. L'écusson est surmonté d'une couronne murale composée de trois tours de garde, attribut classique des armoiries d'une ville (le nombre de tours peut être porté jusqu'à cinq pour des "bonnes villes" auxquelles un statut spécial a pu être accordé sous l'Empire). Dans l'arête supérieure est placée la devise écrite sur un morceau de parchemin déroulé.
Les Croix de guerre 1914-1918 et Croix de guerre 1939-1945 qui ornent le blason de la ville ont été attribuées afin de récompenser l'attitude de Lure durant les deux guerres mondiales, qui y ont fait de nombreuses victimes. On peut constater qu'elles ne figurent pas sur l'écusson en pierre de 1850, donc bien antérieur à leur création (voir la photo). Le visage du lumineux soleil est lui aussi absent.
Bien que les abbayes soient souvent affichées sur les armoiries municipales, celle de Lure est absente alors que la ville lui doit son existence. L'abbaye de Lure avait son propre blason défini par Au second de gueules, à un bras de carnation, mouvant d'une manche et élevant en haut de deux doigts.
Les armes de Lure se blasonnent ainsi : « d’azur au soleil d'or ». La ville a pour devise : « Undique nos tuere », c'est-à-dire « Protège-nous de tous côtés ». Le logo de la ville est un blason différent des armoiries officielles. Généralement, la mention Ville de Lure ou Lure est inscrite en noir tantôt à droite, tantôt en dessus, tantôt en dessous.
↑ « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le 18 avril 2020).
↑ Girardot 1984, p. 11.
↑ Lure au fil des siècles, p. 11
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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024 Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/fr/fr-bfc/33660.html
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