Jougne

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Jougne : descriptif

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Jougne

Jougne est une commune française située dans le département du Doubs, la région culturelle et historique de Franche-Comté et la région administrative Bourgogne-Franche-Comté

Les habitants se nomment les Jougnards et Jougnardes.

Géographie

Communes limitrophes

Carte de la commune de Jougne et des proches communes.
Rose des vents Les Hôpitaux-Neufs Les Hôpitaux-Vieux Baulmes
(Suisse, ( SuisseVaud)
Rose des vents
Métabief N L'Abergement
(Suisse, ( SuisseVaud)
Lignerolle
(Suisse,( Suisse Vaud)
O    Jougne    E
S
Longevilles-Mont-d'Or Vallorbe
(Suisse,( Suisse Vaud)
Ballaigues
(Suisse,( Suisse Vaud)

Toponymie

Joigne en 1266, 1288 ; Joogne en 1260.

Jougne est située à une altitude moyenne de 1 000 mètres, à la limite du canton de Vaud, en Suisse, au débouché de la cluse de Jougne, l'un des cols permettant le franchissement du Jura entre la France et la Suisse.

Elle est traversée de part en part par la rivière de la Jougnena, au bord de laquelle de nombreuses activités industrielles se sont installées au cours des siècles, presque toutes disparues à partir du milieu du  siècle.

La commune est constituée du village proprement dit, encore appelé Jougne-le-Haut, et de sept hameaux : Entre-les-Fourgs, la Ferrière, le Moulin, les Échampés, les Maillots, les Piquets, les Tavins.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Jura, caractérisée par une forte pluviométrie en toutes saisons (1 000 à 1 500 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 6,9 amplitude thermique annuelle de 16,5 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « La Boissaude Rochejean », sur la commune de Rochejean à 7 vol d'oiseau, est de 6,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 401,4 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 32,1 ,,.

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. Jean Courtieu, Dictionnaire des communes du département du Doubs, t. 4, Besançon, Cêtre, .
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  4. «  », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  6. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  7. «  », sur drias-climat.fr (consulté le ).
  8. «  », sur meteofrance.com, (consulté le ).


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Toponymie

Joigne en 1266, 1288 ; Joogne en 1260.

Jougne est située à une altitude moyenne de 1 000 mètres, à la limite du canton de Vaud, en Suisse, au débouché de la cluse de Jougne, l'un des cols permettant le franchissement du Jura entre la France et la Suisse.

Elle est traversée de part en part par la rivière de la Jougnena, au bord de laquelle de nombreuses activités industrielles se sont installées au cours des siècles, presque toutes disparues à partir du milieu du  siècle.

La commune est constituée du village proprement dit, encore appelé Jougne-le-Haut, et de sept hameaux : Entre-les-Fourgs, la Ferrière, le Moulin, les Échampés, les Maillots, les Piquets, les Tavins.

  1. Jean Courtieu, Dictionnaire des communes du département du Doubs, t. 4, Besançon, Cêtre, .

Histoire

Le col de Jougne est fréquenté au moins depuis l'époque gallo-romaine, et probablement antérieurement.

Dès l'époque romaine, une importante voie de communication naturelle à travers le Jura, via la cluse de Joux, est attestée sur la table de Peutinger et l'itinéraire d'Antonin : il s'agit de la voie romaine reliant Lausanne et Orbe à Pontarlier (Ariolica) et Besançon (Vesontio). De très beaux vestiges en subsistent dans le village suisse voisin de Ballaigues, qui conduisent directement au hameau des Échampés dans la vallée de la Jougnena.

Le diplôme de Charlemagne

La première mention de Jougne était indirectement faite par Charlemagne ; dans un diplôme de concession de l'abbaye de Saint-Oyan. Il y fixait la limite des terres qu'il lui accordait : « le chemin qui passe par la Ferrière » (La Ferrière-sous-Jougne est un hameau situé à 3 .

L'ancienneté du village de Jougne est prouvée par une charte de 1084, extraite du cartulaire de l'abbatiale de Romainmôtier, dans laquelle il était précisé qu'Amaury, fils de Landry de Joux, coupable de violences sur les habitants et leur biens, que ce couvent avait à Bannans, était convoqué à un plaid qui se tenait à Jougne (apud Joniam), sur l'ordre du comte Renaud II de Bourgogne. En 1189 était rédigé un dénombrement des biens de l'abbaye de Montbenoit où une dame nommée Vattilia était citée comme ayant donné la moitié d'un moulin près de Jougne (apud Joniam), dix ans plus tard il était encore question de Jougne, cette fois nommé locus de Joni, dans l'hommage que Gaucher IV de Salins rendait à l'abbé d'Agaune.

C'est en empruntant cette voie que les moines de l'abbaye Saint-Maurice d'Agaune, en Valais, venaient fonder un prieuré et sa chapelle Saint-Maurice à La Ferrière, dès le  siècle, sur le chemin qu'ils empruntaient régulièrement en direction de Dijon. D'ailleurs, en 1199, il y avait une chapelle à Jougne car un des témoins de l'hommage de Gaucher IV, Rodolphus, prenait le titre de « Capellanus de Joni ».

La maison de Chalon-Arlay

Jean de Chalon, sire de Salins, achetait aux seigneurs locaux en 1266 le bourg de Jougne, son château et son péage, lequel ne sera supprimé qu'en 1780. La seigneurie se composait de Jougne, des Hôpitaux-Vieux, de Métabief et des Longevilles. En 1282, de Chalon-Arlay voulait fonder un hôpital dans la localité « en l'enour dou baron monseigneur saint Bernard de Montjeu », pour ce faire le comte Othon IV de Bourgogne lui donnait des terres et c'est ainsi qu'était créé le village des Hôpitaux-Vieux.

Le bourg de Jougne était sous la protection de trois forts, le plus important était appelé « le Château » et était l'habitation du prince de Chalon-Arlay lorsqu'il venait dans la province, c'était également là qu'était rendue la justice au nom des sires de Chalon. Le château, construit par les comtes de Chalon, et aujourd'hui complètement disparu, se situait au nord-est de l'enceinte fortifiée qui défendait le village. Deux portes donnaient accès, l'une au nord en direction de Pontarlier, l'autre au sud en direction de Vallorbe et de la Suisse.

Les et  siècles voyaient les Chalon-Arlay recevoir des empereurs germaniques le droit de battre monnaie à Jougne même. Dans le même temps, ses habitants étaient affranchis en 1314.

En 1422 Louis II de Chalon-Arlay, vicaire d'empire en Bourgogne, établissait une cour impériale à Jougne. C'est ainsi que Jean Ubarin, « maître-ès-arts et medecine », était retenu prisonnier au château de Jougne.

Dès le  siècle, la vallée de la Jougnena est le siège d'activités métallurgiques, qui utilisent la force motrice de la rivière, le bois abondant dans les forêts des alentours et le minerai de fer tout proche, extrait sur le territoire de Jougne même d'ailleurs. Ces activités se développent rapidement, pour culminer à la fin du , et décliner ensuite avant de disparaître complètement à la fin du .

Les grandes guerres

Au cours du  siècle, Jougne devait tomber entre les mains des confédérés suisses en guerre contre les États bourguignons. Jougne restait la seule place forte qui séparait encore les Suisses de Pontarlier, en 1474 Hugues de Chalon, fils de Louis II de Chalon-Arlay, avait fait part aux habitants de son impuissance à les défendre. Les Confédérés donnèrent l'assaut et emportèrent le bourg et le château. Ils laissaient une garnison de six cents hommes sous le commandement du chevalier Georges de Stein. En 1476, Charles le Téméraire décidait d'en finir avec les Suisses, les Bernois avaient évacué Jougne et Orbe après y avoir mis le feu. Le duc de Bourgogne venait de Besançon et le il se rendait à Vuillafans, le 7 il était à La Rivière et le 8 à Jougne. Le débutait la bataille de Grandson qui devait voir la défaite du duc.

La guerre de Dix Ans, épisode comtois de la guerre de Trente Ans, voit en 1639 le pillage et l'incendie du bourg, ainsi que la destruction du château, par les Suédois, nom donné à l'époque aux mercenaires mi-allemands mi-suédois de Bernard de Saxe-Weimar. Il n'en reste actuellement trace que dans le parcellaire de la commune, et dans le nom de quelques rues : rue du Château, rue du Châtelet notamment.

Depuis le | ]

Carte de Cassini du secteur
(vers 1750).
Plaque de direction sur le mur de la salle des fêtes datant d'avant la création de la route de Vallorbe en 1857.

Carte de Cassini
La carte de Cassini ci-contre datant du milieu du XVIIIè siècle, Jougne était un bourg fortifié situé sur la route empierrée reliant reliant Pontarlier à la Suisse.
La route actuelle passant par les Thavins jusqu'au poste frontière du Creux ne sera construite qu'en 1857. Depuis Jougne, il fallait descendre la route d'Entre-les-Fourgs, tourner à droite et prendre la route des Échampés pour atteindre le poste frontière symbolisé par une borne.
La Chapelle Saint-Maurice (noté St-Maurice Ancienne paroisse) indique que cette chapelle était auparavant l'église du village.
Les hameaux de La Ferrières, Les Maillots, Les Thavins (écrit Les Thevins) et Les Échampés sont mentionnés ainsi que, sur les hauteurs, celui d'Entre-les-Fourgs.
Trois moulins à eau dont les vestiges sont encore visibles actuellement sont symbolisés par une roue dentée sur la Jougnena (écrit La Jougna Ruiseau)) au niveau de La Ferrière et des Maillots. La force motrice pouvait servir à battre le fer ou à moudre le grain, ou scier le bois.
Les petits triangles symbolisent des chalets, granges ou cabanes d'alpage dont certaines existent encore de nos jours, comme la Piagrette (écrit La Piegrette), la Caffode, etc.

L'église paroissiale Saint-Maurice est construite en 1663 dans le village, à son emplacement actuel, la chapelle Saint-Maurice étant devenue trop exigüe.

Au  siècle, le village se développe en dehors de son mur d'enceinte, le long de la route de Pontarlier, dans le quartier justement appelé le Faubourg.

En 1847, l'ancienne route qui traversait le village pour mener en Suisse par la vallée de la Jougnena, est abandonnée au profit d'un nouveau tracé par le hameau des Tavins. Ce nouveau tracé nécessite la destruction de la partie ouest des fortifications, sur l'emplacement desquelles passe une partie de la nouvelle route. À cette occasion, un nouvel entrepôt des douanes, aujourd'hui salle des fêtes, est construit en 1849 le long de la nouvelle route.

Entre 1854 et 1858, l'église paroissiale est agrandie par l'est, en empiétant sur les remparts, remaniés à cette occasion.

Le , un gigantesque incendie, né dans une ferme de La Ferrière, et attisé par un vent violent, détruit le village de Jougne. C'est d'ailleurs ce qui explique que la totalité des bâtiments du village, à une exception près, soient postérieurs à cette date. C'est ainsi de la décennie qui suit que datent la mairie-école et le presbytère, pour ne citer que ces deux principaux bâtiments.

Pendant la guerre franco-allemande de 1870, une partie de l'armée de Bourbaki, en retraite vers la Suisse, traverse le village pour gagner la frontière à Vallorbe afin d'être internée selon la Convention des Verrières.

Les travaux de la ligne de chemin de fer Pontarlier-Vallorbe n'ont lieu sur la commune de Jougne qu'à partir de 1872 seulement, alors que la partie suisse est achevée depuis 1867. Elle est inaugurée le , mais ne comporte aucune gare ou station sur le territoire de la commune. Seul le tunnel dit de Jougne, long de 1 663 m et celui de la route nationale, long de 60 m, marquent le paysage jougnard.

En 1899, la douane quitte ses bâtiments du village pour s'installer en limite du territoire suisse, dans des bâtiments construits à La Ferrière, à hauteur de la borne frontalière no 62.

À partir de la fin du  siècle et du début du , le tourisme se développe avec les transports par chemin de fer, et de nouvelles constructions sans rapport avec la vie rurale apparaissent, maisons d'été, hôtels et pensions de famille, puis colonies de vacances.

À cause de la déviation de la ligne Dole-Vallorbe par le tunnel du Mont-d'Or en 1915, le trafic est interrompu sur la ligne passant par Jougne le , puis, dans la nuit du 17 au , le tunnel de Jougne est partiellement détruit par l'armée française, empêchant définitivement tout trafic avec la Suisse. Autre événement lié à la Seconde Guerre mondiale, l'arrestation du maréchal Pétain à la frontière de La Ferrière le , à l'occasion de la remise de ce dernier aux autorités françaises par les autorités suisses.

Les sports d'hiver, nés dans la région à la fin des années 1930, se développent rapidement à partir de la création des premières remontées mécaniques : premier remonte-pente au village de Jougne, au lieu-dit Champ-aux-Dames, au début de 1953, premier téléski à Entre-les-Fourgs en fin de 1954, suivis en 1969 de l'installation de remontées aux Tavins permettant l'accès aux champs de neige de Piquemiette.

Jougne est ainsi, au début du  siècle, une commune vivant à la fois de l'agriculture traditionnelle du Haut-Doubs et des tourismes d'hiver et d'été, mais aussi de l'arrivée de nombreux habitants travaillant en Suisse toute proche, les frontaliers. Cette mutation s'accompagne de la progressive disparition du petit commerce traditionnel, hôtels et pensions de famille compris, mais aussi de l'installation d'une grande surface alimentaire.

  1. a b c d e f g h et i recherches historiques sur la ville de Pontarlier
  2. Jean-Pierre Richardot, Une autre Suisse : 1940-1944, Paris/Genève, Editions du Félin, Paris, , 268 ISBN ), p. 37.

Héraldique

« Partie de gueules à l'épée d'or mise en pal au premier et d'argent à la clef de gueules au second. »

Malheureusement, la représentation de ces armoiries dépend de l'artiste qui les dessine ou sculpte : sur les plaques de rues, sur la porte de Pontarlier, sur les fontaines, règne la plus grande diversité.

Héraldique

Blason
Parti de gueules à l’épée renversée d’argent, et du même à la clé renversée de gueules.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
  1. «  », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).

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Jougne dans la littérature

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 12/12/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/fr/fr-bfc/33626.html

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