Charolles

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Charolles : descriptif

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Charolles

Charolles (Tsarolles en charolais) est une commune française, sous-préfecture du département de Saône-et-Loire en région Bourgogne-Franche-Comté. La ville a donné son nom au pays du Charolais, elle est ainsi emblématique de la race bovine charolaise

Charolles est également connue pour ses faïences

Située au confluent de deux rivières, la ville est parsemée de nombreux canaux, à l'origine de son surnom de Venise du Charolais. Capitale du comté de Charolais au XIIIe siècle, Charolles a appartenu aux ducs de Bourgogne, notamment à Charles le Téméraire

Au XVe siècle, par la politique d'alliances via mariages entre maisons royales européennes, et concrètement par le mariage entre Philippe le beau et Jeanne I de Castille, la ville passe aux mains des Habsbourg, et ne fut intégrée au domaine royal français qu'au XVIIIe siècle

Bien que Charolles ait été désignée sous-préfecture de Saône-et-Loire, elle n'a pas connu au XIXe siècle l'essor industriel de ses proches voisines Paray-le-Monial et Digoin, et a conservé son statut de ville rurale. La commune de Charolles est labellisée Village étape depuis 2006.

Géographie

Localisation

Charolles est située dans le Sud-Ouest du département de Saône-et-Loire. Positionnée à la même latitude que Mâcon, elle est une des villes les plus méridionales de la région Bourgogne-Franche-Comté. À vol d'oiseau, elle se trouve à 90 Lyon, et 120 Clermont-Ferrand.

Charolles est la capitale historique du Charolais, et fait partie de l'actuel Pays Charolais Brionnais. La ville est placée sur l'une des principales rivières du Charolais, l'Arconce.

Communes limitrophes de Charolles
Champlecy Baron, Fontenay Viry
Champlecy
Changy
Charolles Vendenesse-lès-Charolles
Changy Marcilly-la-Gueurce Vaudebarrier

Géologie et relief

Située au cœur du pays Charollais, la commune en présente les caractéristiques paysagères principales : des collines couvertes d'un bocage consacré principalement à l'élevage bovin (notamment de vaches charolaises), alternant avec des forêts.

Avec une superficie de 1 998 hectares, la commune est plus étendue que la moyenne des communes françaises (1 448 hectares). Si dans sa partie méridionale elle est quasiment réduite à la ville de Charolles, la commune s'étend surtout au nord. Elle englobe une partie de la forêt domaniale de Charolles, au nord-ouest de la ville.

Hydrographie

Le confluent entre le premier bras de la Semence (à gauche) et l'Arconce (à droite), depuis la rue de Champagny.

Charolles est située au confluent de l'Arconce et de la Semence, petite rivière prenant sa source près de Verosvres.

Au niveau de la place de la Balance, la Semence se divise en deux bras. Le premier bras effectue une boucle derrière l'église, avant de se jeter dans l'Arconce au niveau du pont de la rue de Champagny. Le second bras passe entre l'avenue de la Libération et la rue des Marais, et se jette dans l'Arconce à l'extrémité sud du Pré Saint-Nicolas.

L'Arconce et le premier bras de la Semence délimitent une presqu'île, sur laquelle s'est installée la ville : on y trouve en hauteur le château de Charolles, l'ancien couvent des Clarisses, et dans la partie basse l'église.
Dans la partie sud de la ville, les deux bras de la Semence et l'Arconce délimitent une île, où s'étend notamment le Pré Saint-Nicolas.

Ce réseau de cours d'eau dans la ville entraîne la présence de nombreux ponts routiers (trois sur l'Arconce, cinq sur la Semence), et de nombreuses passerelles piétonnes (les unes ouvertes au public, les autres permettant d'accéder aux habitations). De là vient le surnom de Venise du Charolais.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Centre et contreforts nord du Massif Central, caractérisée par un air sec en été et un bon ensoleillement.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 amplitude thermique annuelle de 17,1 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Beaubery », sur la commune de Beaubery à 10 vol d'oiseau, est de 10,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 020,3 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39,4 ,,.

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Voies de communication et transports

Viaduc de Maupré.

Charolles est située sur la RN 79, axe international appartenant à la RCEA (route Centre-Europe Atlantique). Depuis 1987, la RN 79 contourne Charolles grâce au viaduc de Maupré.

La RCEA, progressivement aménagée en 2×2 voies, permet de rejoindre aisément l'autoroute A6 à Mâcon (60 Chalon-sur-Saône (80 RN 7 à Moulins (80 autoroute A71 (115 km).

Charolles est également traversée par la RD 985 nommée route Buissonnière, qui forme l'artère principale du centre-ville (rue de Champagny et avenue de la Libération). Cette route se dirige au nord vers Génelard (où elle rejoint la branche nord de la RCEA), et au sud vers La Clayette, Chauffailles, et Lyon par la vallée d'Azergues.

Distance et temps de parcours par la route entre Charolles et les principales villes avoisinantes
Paris Lyon Dijon Clermont-Ferrand Moulins Roanne Chalon-sur-Saône Mâcon Montceau-les-Mines Paray-le-Monial
Distance 383 km 120 km 149 km 170 km 85 km 60 km 80 km 54 km 34,5 km 13 km
Temps de parcours 4 h 18 1 h 26 1 h 44 2 h 11 1 h 6 1 h 2 1 h 45 min 32 min 16 min

Charolles est desservie par des autocars TER, en direction de Paray-le-Monial et Digoin d'un côté, Lozanne et Lyon de l'autre. La gare ferroviaire la plus proche est celle de Paray-le-Monial, à 15,3 gare du Creusot TGV. La gare de Charolles, aujourd'hui désaffectée, était située sur la ligne Moulins - Mâcon.

Les bus Mobigo permettent de rejoindre Mâcon via Cluny. Ligne Digoin-Paray-Charolles-Vendenesse et inversement.

L'aéroport du Charolais est situé à une vingtaine de kilomètres, à Saint-Yan.

  1. D'après Commune française#Superficies.
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
  3. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  4. «  », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  6. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  7. «  », sur drias-climat.fr (consulté le ).
  8. «  », sur meteofrance.com, (consulté le ).
  9. «  », sur fr.structurae.de, .
  10. Données d'après Viamichelin.fr, de centre-ville à centre-ville, en novembre 2009
  11. À ce sujet, lire : Quand les tacots roulaient encore entre Mâcon et Charolles, article paru dans la revue « Images de Saône-et-Loire » no 37 (avril 1978), p. 24-25.
  12. «  » [PDF], sur viamobigo.fr, .


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Toponymie

Panneau d'entrée de Charolles.

Le nom de Charolles (forme dialectale : Tsarolles,) est attesté sous sa forme romane à partir de 1277 : Chastiau de Charroles. Auparavant, et cela jusqu'à la fin du .

L'étymologie de ce toponyme divise les spécialistes ; mais la plupart d'entre eux y voient un dérivé du latin quadrum « carré », avec des acceptions diverses.

Selon Albert Dauzat et Charles Rostaing, il s'agit d'un type toponymique roman basé sur les éléments quadrum « carré », pris au sens de « motte » ayant subi l'attraction tardive du mot char, et du suffixe diminutif -ella, d'où le sens global déduit de « petite motte féodale ». Il est également possible qu'il s'agisse du latin quadra « bloc de pierre » ou du bas latin quadrus (lapis) « pierre de taille », proprement « (pierre) carrée », suivi du suffixe -olas localisant au pluriel (qui explique parfaitement la finale -olles), avec pour sens global « lieu où il y a des blocs de pierre » ou « carrière ».

Pour Ernest Nègre, Charolles repose sur le latin quadrella « domaine agricole de forme carrée », avec changement postérieur de suffixe, -olles s'étant substitué à -elle(s) à l'époque romane. Cette vision des choses est proche de la dernière analyse en date, celle de Pierre-Henri Billy. Ce dernier postule lui aussi un étymon gallo-roman °QUADRELLA, de création suffisamment tardive (époque impériale) pour qu'il se fixe sous la forme °CADRELLA, permettant ainsi la palatalisation de [k] devant [a]. Le type régulier Carrelles < °QUADRELLAS est fréquent en Bourgogne, où il désigne de petits champs, sens retenu par l'auteur pour Charolles. Enfin, il note également l'évolution °-ELLA > -ole dans certaines zones du domaine linguistique bourguignon, expliquant la forme -olles de la finale, plutôt que la substitution de suffixe suggérée par Ernest Nègre.

Mario Rossi avance l'idée que ce nom désigne plutôt un carrefour : le bas latin quadrellas, qui génère la forme gallo-romane *CADROLLAS après délabialisation et évolution locale du suffixe. Ce carrefour serait celui de la voie d'Autun à Lyon, et celle de la Loire à Saint-Bonnet-de-Joux et Chalon.

Seul Gérard Taverdet voit dans Charolles un toponyme reposant sur le type *pons carratus, « pont permettant le charroi », qui a abouti à Pont-Charas à Saint-Léger-sous-la-Bussière. La forme Charas, affectée d'un suffixe diminutif, aurait pu donner Charolles,. L'auteur modifie partiellement la formulation de cette analyse quelques années plus tard, en envisageant simplement un dérivé de l'appellatif français char.

  1. Lexique de patois Charolais par Émile Bonnot.
  2. «  », sur patois.charolais.online.fr (consulté le ).
  3. Dictionnaire topographique de la France, CTHS, Paris 2009.
  4. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN ), p. 175b.
  5. Marie-Thérèse Morlet, in Albert Dauzat et Charles Rostaing, op. cit., réédition Guénégaud, s.d., Supplément, p. Va.
  6. Ernest Nègre, Toponymie Générale de la France, Droz, Genève, t. I, 1990, p. 386, § 5982.
  7. Pierre-Henri Billy, Dictionnaire des noms de lieux de la France, Errance, Paris, 2011, p. 176.
  8. a et b Mario Rossi, Les Noms de lieux du Brionnais-Charolais : témoins de l'histoire du peuplement et du paysage, EPU, 2009, p. 272-273.
  9. Gérard Taverdet, Les Patois de Saône-et-Loire : géographie phonétique de la Bourgogne du Sud, Association Bourguignonne de Dialectologie et d'Onomastique, 1980.
  10. Gérard Taverdet, Les noms de lieux de la Bourgogne, Bonneton, Paris, 1994, p. 205.

Histoire

Antiquité

Moyen Âge

À l'époque carolingienne, le site est le siège d'une vicomté dépendant d'Autun. Au  siècle, le lieu est rattaché au comté de Chalon. En 1166, le comte rend hommage au roi Louis VII, tout en se reconnaissant vassal du duc de Bourgogne-Franche-Comté. En 1237, la forteresse entre dans le domaine ducal lors de l'achat du comté de Chalon par Hugues IV, avec établissement d'un bailli. En 1277, Charolles devient la capitale et le siège des états particuliers du comté de Charolais ; le comté regroupe six châtellenies et est inféodé à Béatrice de Bourgogne, nièce de Robert II de Bourgogne.

En 1301, la ville reçoit sa charte de Robert de Clermont, époux de Béatrice de Bourgogne. En 1316, le lieu est érigé en Comté. En 1327, par mariage, la ville et le comté passent à la maison d'Armagnac, en la personne de d'Armagnac. En 1391, Bernard VII d'Armagnac, petit-fils du précédent, ayant de pressants besoins d'argent, vend le comté à Philippe II de Bourgogne, et la ville devient à nouveau le chef-lieu d'un bailliage.

Époque moderne

En 1477, à la mort de Charles le Téméraire, le comté est rattaché au royaume de France. La ville comme le comté, extrêmement fidèles à la maison de Bourgogne, sont gravement malmenés par les troupes de Louis XI, qui sont obligées de faire le siège de toutes les places fortes du Charolais et d'en tuer les habitants. Enfants, femmes, vieillards et hommes périssent défenestrés, incendiés dans leur château, jetés dans les puits, ou écorchés vifs. Louis XI n'en peut rien faire et décide de le rendre à Marie de Bourgogne, femme de Maximilien Ier du Saint-Empire. Non sans l'avoir parfaitement ravagé, afin qu'il ne puisse servir de base militaire à l'Empereur. De 1493 à 1684, Charolles est restituée à la maison d'Autriche, et les rois d'Espagne de cette maison.

En 1684, le prince Louis II de Bourbon-Condé se voit attribuer le comté, en paiement des dettes contractées par les Habsbourg. En 1751, la ville est rattaché aux États de Bourgogne. À la mort de Charles de Bourbon (1700-1760), ce comte de Charolais qui s'était rendu odieux par ses frasques et demeurait, un temps, à Charolles, son fief, la ville retiendra qu'il s'amusait à tirer sur les couvreurs qui réparaient les toits. À la suite d'un meurtre commis sans raison apparente, au pistolet, Louis XV de France, par son tuteur Le Régent, lui accorda sa grâce en ces termes : "Mon cousin je vous accorde votre grâce, en même temps que je signe celle, de celui qui vous tuera." À sa mort, le comté passe à sa sœur, fille de Louis III de Bourbon-Condé. En 1771, Louis XV achète le comté à de Charolais, et le réunit définitivement à la couronne.

Charolles était, à la veille de la Révolution, la États de Bourgogne. Siège du bailliage royal de Charolles, de la maréchaussée et prévôté, du grenier à sel et de la subdélégation de Charolles. Elle comprenait en outre une église collégiale (Saint-Nizier, composée théoriquement d’un Primicier-curé, d’un sacristain et de dix chanoines — en fait, trois), le prieuré de la Madeleine, un couvent de Picpus, de clarisses et de visitandines, un collège et un hôpital général.

Époque contemporaine

En 1790, Charolles est retenue pour être le chef-lieu de l'un des sept districts du tout nouveau département de Saône-et-Loire.

Au  siècle, la ville connaît une grande prospérité (forges, faïencerie, commerce de vins, de bois et de bestiaux). En 1896, Charolles fusionne avec la commune de Saint-Symphorien-lès-Charolles.

  1. a b c d et e La Saône-et-Loire ; les 573 communes, Charolles, p. 55.
  2. Henri Nicolas, Quand l'Assemblée constituante esquissait les contours du département de Saône-et-Loire, revue « Images de Saône-et-Loire » n° 6 (octobre 1970), pp. 2-3.

Héraldique

Blasonnement :

De gueules, au lion à la tête contournée d'or, armé et lampassé d'azur.

Un chef cousu d'azur, chargé d'une fleur de lis d'or aurait été ajouté tardivement (image de droite). S'il apparaît dans certains armoriaux, il semble peu usité.

  1. Site de Brian Timms.
  2. Louis, R. : Armoiries des villes de France. Blasons des préfectures et des sous-préfectures. Paris, 1949, 92 p. (cité sur International Civic Heraldy).
  3. Voir l'écusson de la ville.

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Charolles dans la littérature

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 12/12/2024
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