Lucy-le-Bois
Localisation
Lucy-le-Bois : descriptif
- Lucy-le-Bois
Lucy-le-Bois est une commune française située dans le département de l'Yonne en Bourgogne-Franche-Comté, à 8 kilomètres d'Avallon.
Géographie
Le territoire de Lucy-le-Bois, d'une superficie de 1 059 hectares et dont l'altitude varie de 223 à 346 mètres, est traversé sur 3 kilomètres par le ruisseau du Vau de Bouche qui s'appelle le ru du Moulin en amont du finage ; Bouche, autrefois Bouchin, nom vulgaire des bois, et Vau ou vallée donnerait donc vallée des bois.
Géologie
Le terrain sédimentaire, se trouve distant de 6 kilomètres du massif de granit produit par les anciens volcans. Il se compose entièrement d'argile, de marnes et de calcaires.
À la base des collines, s'étend le Lias supérieur des géologues, qui n'est autre que le calcaire marneux du ciment romain de Vassy. Ce calcaire qui contient de l'argile propre aux tuileries, des marnes imprégnées de bitume du bois fossile devenu lignite, a été exploité sur plusieurs points à l'est de 1832 à 1882. Il est remarquable par le grand nombre d'animaux fossiles qui s'y trouvent : empreintes de poissons, vertèbres d'ichthyosaure, bélemnites, en forme de doigt, ammonites, coquilles enroulées à plat, une quinzaine d'espèces et plusieurs sortes de coquillages.
Au-dessus de ces pierres à ciment, vient du calcaire dur parsemé de points brillants dits entroques et qui sont des débris des encrines ou étoiles de mer. Ce calcaire a eu des carrières près du bourg à l'ouest et il a fourni des matériaux pour les châteaux de Lucy et de Vassy, pour le clocher de Lucy et jadis pour les murailles d'Avallon. Au sommet de l'assise, la pierre devient feuilletée et donne des laves qui servaient autrefois à la couverture des bâtiments. Des bancs disloqués de ce calcaire bordent la route à l'endroit où se ruisseau se perd.
« Cet étage entièrement calcaire est surmonté d'une grande épaisseur de marnes et de calcaires marneux contenant une sorte de coquille très abondante en forme de cœur et qu'on appelle pholadomye. Une partie assez argileuse est connue sous le nom de terre à foulon. Le reste des collines, sur 100 mètres environ d'épaisseur, est formé de couches calcaires dans lesquelles on distingue la carrière blanche et la marbrière. »
La carrière blanche, à 1 200 mètres au nord de Lucy, offre un calcaire assez semblable à celui de Coutarnoux et donne une pierre de taille fort belle mais gélive qui fut exploitée vers 1850 (champs des Chemins Blancs). Les calcaires à marbre avaient leur carrière au Buisson des Varennes près du chemin du Grand-Val de la Nef. C'est en 1841 que MM Gabriel et Hélie tentèrent de retirer par le sciage et le polissage une pierre à l'aspect de marbre commun.
Couronnant ces bancs calcaires grossiers, se présente une pierre à pâte fine dont les couches contiennent des lits de calcaires siliceux appelés silex rubanés. Puis à la surface du sol se rencontrent des pierres roulantes de grès ferrugineux qui sont les témoins de terrains disparus. Les unes sont des mêmes grès qui se trouvent dans la Puisaye et qui font partie de l'étage Crétacé, les autres sont des grès de l'époque tertiaire qui sont souvent associés à des rognons de minerai de fer qu'on a utilisés aux forges de Girolles et dans toutes les petites fonderies des environs.
Divers accidents de terrain sont à signaler dans cette colline de la rive droite. Il y a les pierres percées de la forêt Marrault ; elles ont servi pour la construction des kiosques, des grottes artificielles, des bordures de terrasses. Il y a les trous naturels, espèces d'entonnoirs qui sont nombreux dans le buisson d'Hervaux : un seul se trouve sur le territoire dans le bois de Lucy.
« Certains calcaires ont servi à faire de la chaux blanche qu'on employait beaucoup au siècle ; on voyait deux fours sur Thory vers 1860. »
Hydrographie
La constitution du sol est favorable à la sortie des sources qui se forment au niveau des couches marneuses dont on a parlé. Ce sont :
- la fontaine du Bief sur la route de Voutenay munie d'un bassin et d'un entourage ;
- les sources de Croinchin qui ont été captées et dirigées vers le château et le lavoir situé en bas ;
- la fontaine Marceau ou des Bourgeois qui sort de la côte de Traîne-Vin et servit beaucoup à l'hôtel des postes ;
- la fontaine de la rue Saint-Martin qui vient de la grande Côme et dont les eaux arrivent dans des bassins ;
- la fontaine de la rue Moilleret qui alimente le grand lavoir de la route ;
- la fontaine de l'église, la plus importante de toutes, qui fournit à des auges et à un lavoir et qui suffirait à faire tourner un moulin ;
- la fontaine des Ternes, sortant en bas des chaumes d'Annay et alimentant un petit étang, qui fut captée pour l'usine Gariel de Vassy ;
- la fontaine de Cerdolle qui coule et disparaît pour réapparaître plus bas, sous le nom de fontaine de la Duire, elle formait un petit étang appelé la Queue de l'eau. Citons encore une soixantaine de puits qui émaillent jardins et caves de particuliers.
Communes limitrophes
Précy-le-Sec | Joux-la-Ville | Thory | ||
N | ||||
O Lucy-le-Bois E | ||||
S | ||||
Annay-la-Côte |
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 amplitude thermique annuelle de 16,1 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « St André », sur la commune de Saint-André-en-Terre-Plaine à 15 vol d'oiseau, est de 11,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 849,9 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 41,3 ,,.
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- Collection de M. Moreau au musée d'Avallon
- ou lèves
- Tissier et Parat, Lucy-le-Bois, Thory Dijon, 1921
- L'entreprise, réunie à celle de Noyers et de Grimault, eut son centre à Noyers. Elle a fourni quelques cheminées à Avallon et aux environs d'une assez belle teinte rose. On voit au musée d'Avallon des échantillons de ces faux marbres qui n'eurent point d'avenir.
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Histoire
Époque préhistorique
« La vallée de Lucy étroite et surtout froide par suite du sous-sol argileux et de sa direction nord-ouest n'a pas dû arrêter les peuplades primitives malgré l'abondance de ses eaux. On ne cite jusqu'ici que de rares éclats de silex rappelant l'époque où les hommes, simplement chasseurs, se groupaient auprès des grottes et n'utilisaient que la pierre pour leurs outils. Une hachette en minéral vert (jadéite ?), de 95 âge de la pierre qui trouve les hommes déjà adonnés à la culture et à l'élevage, quoique fréquentant toujours les grottes. »
Époque gauloise
Elle a laissé des documents à explorer. Ce sont des tumulus ou mergers et des murets assez nombreux sur la côte Nord-Ouest. Il en existait aussi sur la colline qui porte le village, à la côte de Sarone.
En 1740, un vieux cadastre appelait ce lieu les Meurgers ; leurs débris ont servi à faire les chemins des Nuées et des Ramonats. Il en restait un seul à cent mètres au sud-est de l'église, de 10 . Les autres tumulus se trouvent près du Grand-Vallon, au bord du chemin des Ramonats. On voit là un muret de 30 mètres de longueur sur 2 à 3 m de hauteur associé à un gros tumulus. À quelque distance de là, un autre muret moins élevé mais long de 60 m s'accompagne de quatre tumulus dont un est plus gros. Ces murets qui sillonnent tous les bois des environs, servent d'encadrement aux tumulus dont l'ensemble aujourd'hui diminué formait le cimetière. Les gros murets peuvent être aussi des tumulus collectifs.
« En 1840, à cet endroit, un tumulus dont on enlevait les pierres pour les chemins, laissa voir quantité d'ossements. On ramassa des objets de bronze qui furent donnés aux enfants. »
Époque gallo-romaine
C'est alors, sans doute de bonne heure, qu'un premier établissement agricole fut fondé dans le vallon de Lucy, qui se trouve peu éloigné de la grande voie romaine d'Agrippa allant d'Avallon à Auxerre par Annéot et Girolles.
Le domaine du Gaulois romanisé dans son nom, et qui s'établit dans le Vau-de-Bouche, s'appela Luciacum : ce qui veut dire « domaine de Lucius » (cf. -acum). « C'était la manière, qui est encore commune dans les campagnes, d'appeler la maison nouvelle du nom de son fondateur. Ce dut être au bas de l'église, près des fontaines que Lucius voulut placer sa villa qui fut le commencement de Lucy. »
On a découvert, en effet, en 1860, dans la rue des Aijoirs, qui monte de l'ancienne porte de l'Est à l'église, des débris romains. Vers le milieu de la rue, dans un jardin, une fouille fit ramener, avec des tuiles courbes, des briques de 0,35 mérovingiens. C'était un centre où plus tard passa le vieux chemin et où s'élevèrent l'église et les plus anciennes maisons. »
Deux autres établissements agricoles sont facilement reconnaissables. Au lieu-dit de la Duire, situé au sud-est du finage, près de la jonction des routes d'Avallon et de Vassy, il existait une villa d'une certaine étendue. Son emplacement est au pied de la côte d'Annay, à 500 mètres du ruisseau et à 100 mètres d'une fontaine. Ces champs autrefois cultivés sont devenus des prés, mais le laboureur dit que sa charrue ramenait quantité de pierres de construction et de grosses tuiles. On peut d'ailleurs ramasser le long des haies, dans les taupinières, des fragments de ces tuiles à rebords. Ces champs tournés vers l'est offrent des vestiges sur 100 mètres de longueur et 50 mètres de largeur.
Une villa moins importante est située tout à l'opposé, à la sortie du ruisseau quittant le finage à l'ouest et sur la rive gauche. Ce sont de bonnes terres de vallée, mais exposées aux inondations. Dans un carré de 40 mètres de côté, en partie dans un bois dépendant d'Annay, les débris de tuiles à rebords sont nombreux. Il s'y trouve aussi des débris de poterie et des morceaux de mâchefer, indice d'une petite fonderie. On pourrait appeler cet endroit la villa du Vau-de-Bouche.
On peut indiquer ici, un emplacement curieux d'un fourneau de fonderie dans les bois dits du Crot-des-Forges et qui étaient encore indivis au Joux, dans les bois de la Couée à gauche, se voit une grande ligne qui sépare la propriété de ces communes. Une borne marque les causes du partage et de ce point une petite ligne s'enfonce dans le bois et conduit aux Crots historiques à 200 ferrier. Plus avant dans le bois, il existe quatre autres crots d'une dizaine de mètres de diamètre et de 2 à 3 . La mer de l'époque tertiaire dite éocène, qui couvrit le Bassin Parisien jusqu'au Morvan, déposa du minerai de fer que l'on retrouve en rognons dans les aubues et qui fut exploité par les Gaulois.
Époque franc-burgonde
La domination romaine ayant pris fin devant l'invasion des Barbares de Germanie en 406, les Burgondes (Bourguignons) et les Francs, vinrent se mêler sans violence aux Gallo-Romains épargnés par les Vandales. C'est donc une population mélangée que l'on trouve dans l'Avallonnais où toutefois domine l'élément gaulois.
Cette époque de dépeuplement n'a pas gardé l'art de la construction romaine. Aussi ne trouve-t-on que des cercueils en pierre appelés sarcophages. Lucy, qui a fourni plusieurs de ces vestiges, n'a donc pas cessé d'être habité. « En 1850, dans une vigne près de l'église au bord du chemin des Ramonats, un cercueil contenant des ossements et des armes fut extrait et servit au vigneron jusqu'en 1880. On voyait encore il y a peu de temps les extrémités de cercueils dans le talus du chemin des Ramonats. » Enfin, au bas et des deux côtés de la ruelle, cinq ou six cercueils furent retirés au lieu-dit le Cray et un autre dans une vigne de la porte Jacot. Il y aurait donc au sud de l'église, aux alentours de la porte Jacot, un cimetière de l'époque franc-burgonde qui comprendrait surtout des sépultures dans des cercueils de pierre.
La première mention historique de Lucy (Luciacus) date de 859 et sa terre appartient alors aux rois de France. Charles le Chauve, petit-fils de Charlemagne, venu à Auxerre cette année-là, fit ouvrir le tombeau de Saint Germain et le fit déposer dans les cryptes de l'abbaye où il se voit encore, mais sans les reliques du saint. C'est à cette occasion que le roi donna au monastère de Saint-Germain des biens considérables dans l'Avallonnais et ailleurs, et Lucy-le-Bois est compris dans la donation. La dépopulation survenue par l'effet des invasions avait enrichi le domaine royal des terres abandonnées et qui furent remises en culture par les monastères.
Époque du Moyen Âge
La position de Lucy-le-Bois, dans un vallon détourné et simple domaine d'une abbaye, ne pouvait lui donner une importance militaire ; aussi ne trouve-t-on pas de traces dans l'histoire d'un Lucy fortifié. Cependant le lieu-dit Château-Philon, au pied de la butte de Traîne-Vin, entre l'enceinte et la route de Vézelay, ferait supposer la présence dans le haut Moyen Âge d'une de ces premières défenses dues aux invasions des Normands au Auxerre à Avallon ; et d'ailleurs c'est tout près de là que se trouvait l'hôtel de la seigneurie royale appelée le vieux château . «Comme c'était l'ordinaire en ces temps, un seigneur laïque s'était fait une place à côté des abbés de Saint-Germain. On voit, en effet, que le sire de Noyers, Mile IX, possède en 1239 l'église, le presbytère et dix-sept maisons qui sont dits de la Bourgogne. C'était, sans doute, par une libéralité du roi qui s'était réservé une partie du domaine de Lucy. » Une autre donation alla au duc de Bourgogne, de sorte qu'on trouve en plein Moyen Âge trois seigneuries à Lucy-le-Bois :
- seigneurie ducale ou royale. La seigneurie du duc de Bourgogne semble s'établir à la fin du 1270, le village est environné de fossés et de clôtures ; en 1276, il est appelé une communauté ; en 1446, ses habitants sont déclarés tenus au guet et garde du château-fort d'Avallon. À la mort du dernier duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, en 1447, cette province revenant au roi Louis XI, Lucy devint domaine royal, et un terrier fut établi en 1486. Dans ce terrier on voit que le roi est seigneur d'une partie seulement de Lucy, qui est toutefois déclaré châtellenie et qui a ses juges à part. Le représentant du roi avait sa résidence à l'hôtel appelé le vieux château.
En 1597, il se produit un changement dans l'administration du domaine royal. On voit paraître ce qu'on appelle les seigneurs engagistes qui dureront jusqu'à la Révolution. Ces personnes, qui étaient déjà riches, se trouvèrent à la fin possesseurs de grands biens par suite d'alliances ou d'héritages. Voici leurs noms:
- 1597, le président Chaupon
- 1603 G.Millot
- 1624 G.Millot fils
- 1673 Ph.Millot (lié à la famille Richer avocat au Parlement)
- 1709 Cl.Richer
- 1735 P. Richer
- 1772 E. Despatys (marié à une fille Richer)
- 1785 G-E. Haye
- 1790 E-N Haye(possesseur de trois fermes à Lucy) devient député en 1820.
- seigneurie de l'abbaye de Saint-Germain : en 859 Charles le Chauve concéda à l'abbaye des domaines au nombre desquels est Lucy. Plusieurs confirmations de ce don royal sont connues : en 864 un décret du concile de Pistes en Normandie ; en 1033 la mention de la donation de l'église de Lucy, dite de Saint-Martin, faite par Hermoin, évêque d'Autun, à l'abbaye de Saint-Germain ; c'est en 1151 la déclaration du pape Eugène IIIqui prend sous sa protection plusieurs églises et entre autres celle de Lucy; c'est en 1320 l'acte de Jean de Chalon, seigneur de l'Isle, qui reconnaît à Saint-Germain le droit d'avoir mairie et prévôté pour la répression des délits. La justice se rendait sur la place publique ombragée des Tilleuls, à l'endroit de la croix de mission, en face du chemin d'Annay.
Il est probable, surtout à partir du guerre de Cent Ans, elle se précipita après les guerres de religion et la commende l'acheva. Les religieux ne pouvaient plus payer leurs employés ni réparer leurs bâtiments. Le coup le plus sensible leur arriva en 1769 : 48 habitants de Lucy et de Thory qui étaient de leur seigneurie passèrent dans la seigneurie du roi, ainsi que le terrier de 1486 leur en donnait le droit.
- seigneuries des sires de Noyers : on ne sait par quel moyen, ni au juste à quelle époque les sires de Noyers possédèrent un domaine à Lucy. On voit seulement en 1190 que Guy de Noyers partant pour la croisade fait don à l'abbaye de Reigny, de pâturage sur le finage de Lucy et de Thory. En 1721, Reigny possède encore en plus cinquante sous de rente. Miles de Noyers, sur les instances de Béatrix, dame de l'Isle, lui vendit pour accroître son domaine tout ce qu'il possédait à Lucy moyennant 12 000 deniers tournois. Ce domaine comprenait seulement 17 familles avec leurs terres ; il était moindre que chacune des deux autres seigneuries, mais comprenait l'église et le presbytère que l'on plaçait alors en Champagne, ce qui subsista jusqu'en 1750. Un avantage était réservé à ces familles, celui de pouvoir prendre de la pierre aux carrières de Champ-Rotard à Coutarnoux. Berthier de Sauvigny devint le successeur des seigneurs de l'Isle, en 1770. Il acheta toute la seigneurie du prince de Nassau pour 502 000 livres. Mais ce n'est qu'en 1779 que cet intendant de la justice, de la police et des finances se rendit possesseur des droits honorifiques des abbés de Saint-Germain
- la famille des Marrault: elle fournit des représentants aux seigneurs de l'Isle. Ils prenaient le titre de châtelains de Lucy-le-Bois et avaient une résidence peu commune attenant à celle des abbés de Saint-Germain. Le premier régisseur connu est Hymbault Marrault, en 1575, qui se dit châtelain pour le marquis de Nesles, seigneur de l'Isle. En 1619, c'est Jean-François Marrault ; en 1669, un autre François son fils, possède la justice basse et moyenne avec greffier, sergent, fermiers et employés. On trouve ensuite, en 1713, un troisième François Marrault ; il avait un fils qui, tout en résidant à Lucy, était bailli (juge) de Joux que desservait la grande route. Il avait aussi une fille, mariée à Berthelot, qui remplaça son beau-père et qui vraisemblablement fit son blason sur l'ancienne maison des Berthelot. Après 1743, la famille Marrault se disperse laissant son nom attaché à un petit bois dit forêt Marrault.
Voyons maintenant les propriétaires forains
- l'abbaye de Reigny : elle avait reçu de Guy de Noyers, seigneur de Lagesse, en 1190, un droit de pâturage sur Lucy et Thory et 216 hectares de bois dans la partie ouest de la forêt d'Hervaux. « Les religieux de Reigny possédaient en outre sur Thory, 40 sées de pré en quatorze pièces. »
- l'abbaye de Marcilly dite Notre-Dame de Bon-Repos : une donation qui remonte à 1239, lui est faite par Bure de Prey, seigneur de la Tour-de-Pré. Il lui abandonne le domaine de Vaudran près de Thory et différentes pièces de terres.
- l'abbaye de Saint-Martin d'Autun : elle avait des propriétés, entre autres des vignes sur Thory qui sont reconnues par le terrier de 1485. Elle possédait une métairie de 20 arpents environ, connue sous le nom de Saint-Martin ou de la grotte, endroit situé aujourd'hui dans les bois.
- l'abbaye de Pontigny : la propriété de cette abbaye est connue par un acte de vente de 1576. Il s'agissait de répondre à l'imposition générale du clergé exigée par le roi. On voit par l'acte que le domaine comprenait des terres, prés, pâtures, buissons, donnés à bail mais dont on ignore l'origine.
- le chapitre d'Avallon : la collégiale de Saint-Lazare possédait depuis fort longtemps 12 sées de pré en quatre pièces, appelées les prés Sainte-Marie, et 10 autres sées sur le finage de Lucy, Thory et Vassy.
- la Maladière d'Avallon : ce petit et très ancien hôpital des lépreux avait quelques terres sur Lucy, qu'un bail de 1408 appelle la Renture aux malades.
- le seigneur de Prey : il y a en 1362, un dénombrement de Eude de Fontaines, seigneur de Prey, qui déclare posséder des terres et le bois Burot.
Époque moderne
On peut avancer que l'instruction à Lucy-le-Bois se répand dans les ouvriers peu après 1500, car on trouve, dans les registres de paroisse de 1603, des signatures de villageois mêlées à celles des bourgeois. Mais c'est en 1644 que paraît la mention d'un maître d'école ; c'est un Edme Menard qui se dit recteur d'école et qui est membre de la confrérie de la Sainte-Trinité. En 1780, au bas d'un acte de mariage, on trouve vingt-deux signatures ce qui montre que l'instruction était en faveur. Il y eut même en 1834 une institutrice, et en 1839 arrivèrent deux religieuses qui tinrent une école et soignèrent les malades.
En même temps qu'il eut des recteurs d'école, Lucy eut des médecins ou chirurgiens ; on voit apparaître le premier en 1655, c'est François Jacob, et d'autres suivirent jusqu'en 1858. On peut noter aussi la présence d'une sage-femme diplômée en 1835. Les sœurs garde-malades qui n'avaient cessé d'exercer leurs fonctions depuis 1839 durent se retirer en 1901, à la suppression de leur école. De sorte que le village, bien pourvu autrefois de secours sanitaires, se trouva déshérité.
Comme partout, Lucy-le-Bois compta quelques petites usines qui ont disparu. C'était le moulin à vent du Coutas-du-Moulin qui n'a laissé de souvenir que dans le cadastre. Le moulin à eau de Lucy-le-Bois, cité dans le terrier de 1486, se trouvait près du pont, vers le chemin de Thory, et les anciens l'ont vu fonctionner. Plusieurs fermes anciennes ont subi le sort des moulins. On cite, en 1553, les deux fermes de Cheratz et du Mez dont le nom même n'est plus connu ; l'une d'elles pourrait être la maison ruinée de la forêt Marrault. Une ferme bien connue est celle dite du Vau-de-Bouche, à 500 mètres en aval du village, là où un pont de bois sur le ruisseau facilitait le passage du vieux chemin dit des Ramonats. Cette ferme, portée au terrier de 1486, a subsisté jusqu'en 1811. On voyait encore en 1870 un mur de clôture, un grand portail cintré et, sur l'autre bord du ruisseau, un colombier. Au-dessus du clos, le ru s'élargit et le pré s'appelle le Bief ; c'est là que venaient se baigner les chevaux du roulage. À l'entrée du chemin du Val-de-La Nef, ancien grand chemin d'Auxerre, deux maisons situées près du ruisseau s'appellent la Tannerie et la Tuilerie. Cette dernière était une petite usine.
« La période de la Révolution, dont les documents existent à Lucy, serait à faire connaître ; et cette partie de l'histoire locale, formerait un tableau des plus intéressants des mœurs du temps. On ne peut entrer dans le détail de ces archives, disons seulement que Lucy-le-Bois, en 1789, fit son cahier de doléances avec Thory, mais d'une manière singulière. Il y avait pour ces deux groupes, la partie de la Bourgogne qui comprenait 99 feux dont 22 pour Lucy et 77 pour Thory, puis la partie de la Champagne qui comptait 89 feux pour Lucy et 3 pour le Bourg-Moreau de Thory, au total 808 habitants. »
En 1870 Thory et Bourg-Moreau dépendent de la commune de Lucy-le-Bois.
De 808 habitants en 1789 Lucy est tombée à 597 au début des années 1920.
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- mot ancien qui signifierait la fée
- Est-ce une petite fonderie de l'époque gauloise ou de l'époque gallo-romaine ? Il faudrait des recherches pour se faire une opinion, mais le fait mérite d'être consigné
- mort en 448
- ou Vau de Lannay
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