Cervon
Localisation
Cervon : descriptif
- Cervon
Cervon (Sarvon en morvandiau) est une commune française située dans le département de la Nièvre, en région Bourgogne-Franche-Comté.
Géographie
Cervon se situe dans le Morvan et fait partie de son parc naturel régional. Cette grande commune était au siècle la plus importante du canton. Elle est assise sur un sol granitique au sud et calcaire au nord. 1921 ha de bois recouvraient son territoire à la même époque. Elle comporte plusieurs hameaux. Le chef-lieu est bâti sur un plateau avec une vue sur les vaux d'Yonne d'un côté et sur les montagnes du Morvan de l'autre. Le centre du village est constitué de la grand place où viennent aboutir les axes routiers et où se tiennent six foires annuelles et un apport avec louage de domestiques le dimanche après l'Ascension en 1865.
Hydrographie
- L'Anguison, l'Auxois, rivières qui traversent la commune.
- Le Gibon, ruisseau qui traverse la commune.
Hameaux
(liste non exhaustive)
- Anguison - Jadis s'élevait en ce lieu le manoir seigneurial d'Anguison.
- Beugnon - Entre Lantilly et Cervon, à l'entrée d'un bois on remarquait encore au siècle, l'enceinte bien caractéristique d'une antique maison forte dont le bois recouvre les ruines.
- Bois-Boisseau - Ce hameau possède une cavité naturelle : La Perte du bois Boisseau. Il possède une ferme hélicicole.
- Bois-Franc - Près de La Chaume (voir ce lieu) est le Bois-Franc où les habitants de Précy et de Marcilly avaient le droit d'usage moyennant un rez d'avoine par feu à perpétuité. Le duc de Nevers céda cette redevance le à Charles du Pontot, bailli du Nivernais.
- Certaines - Certanæ - Sartanæ - Hameau considérable sur une hauteur au sud-est. Il a été le berceau d'une famille de ce nom, la Maison de Certaines, connue depuis 1296, qui tint aussi sur le territoire de la commune les fiefs de Doussas, Viry, Cervon en partie et Lantilly, et reste possessionnée à Anthien.
- À côté du château aujourd'hui disparu se dressaient jusqu'au début du siècle deux petits pavillons dont l'un servait de chapelle (restes encore visibles) et l'autre d'auditoire pour la justice. Quelques éléments de l'ancien château ont été intégrés dans le château de Villemolin (cheminée monumentale) et dans le manoir de la "Tour de Bailly" (fenêtre et coussiège), respectivement dans les communes voisines d'Anthien et Magny-Lormes. Cette seigneurie en toute justice, haute, moyenne et basse mouvait du comté de Château-Chinon mais une partie de ses dépendances mouvait du duché de Nevers. Le fief passa au siècle, avant que le château ne soit vendu comme bien national en 1794. Une partie de l'ensemble situé au sommet de la colline reste insérée dans les anciens murs d'enceinte. Le hameau se compose aussi de plusieurs lieux-dits, dont Certaines le Moulin et Certaines la Vallée, situés en contrebas du relief, à proximité de l'Anguison.
- La Chaume - Calma - Le manoir du siècle, assis sur une hauteur près de la rive gauche de l'Anguison, a été le berceau d'une noble famille de ce nom. Jean de La Chaume, écuyer, parut en 1412 au siège de Château-Chinon. Pierre Ier de La Chaume, maître d'hôtel du duc de Brabant, reprit de fief pour le Meix-Richard, en 1470 et Pierre II pour La Chaume en 1504.
- La Cueldre - Fief près de Cuzy reconnaissait la même mouvance.
- Cuzy - Le château de Cuzy est une bâtisse du siècle construit au flanc d'une colline au levant de Cervon. Il formait avec ses dépendances une seigneurie, en toute justice, mouvante du comté de Château-Chinon, à cause de la baronnie de Lormes.
- Douxas ou Doussas - Valentinges - Vellerot - Viry. Situés au nord-ouest du bourg, ces hameaux faisaient partie au siècle des domaines de Corbon. Ils sont reconnaissables sous les noms latins Dunsatium,Valentingæ, Vallis Crovaria, Viriacum, dans le testament de Varé, fils de Corbon. L'abbé de l'abbaye de Flavigny les abandonna en 864 au prieuré de Corbigny qu'il venait de fonder mais il les perdit bientôt. Il a donné son nom à une ancienne famille, aujourd'hui éteinte.
- Lantilly - Villa Lentulli. Son nom indique une origine romaine. C'est un vieux manoir bâti dans la vallée de l'Anguison à l'ouest. Il y avait jadis six tours, qui furent sapées vers 1810 par le propriétaire. Les fossés avec pont dormant sont inondés par les eaux de la rivière.
- Gibon - Fours à chaux, en brique réfractaire, de forme ronde, d'une hauteur de 8 mètres et d'une largeur de 15 mètres au pied de laquelle se trouve la carrière de pierre en calcaire bleu de Sinemurien. Ces établissements appartenaient en 1882 à Charles Beaugeon, chaufournier, qui perdit tous ses biens dans un incendie qui ravagea l'entreprise le . Aujourd'hui cet établissement appartient à monsieur Roger Gros et peut être visité à l'occasion des Journées du Patrimoine. Dans cette vallée se trouvait autrefois une chapelle sous le vocable de Saint-Jean-Baptiste où il se faisait un grand concours le jour de sa fête. L'antiquité de cet endroit est attesté par des fragments découverts au XIXe siècle de médailles et de ruines.
- Grevaux - Ici se trouvaient quatre bois d'une contenance de 2 ha 35 a, appartenant au marquis d'Avaray et qui furent détruits par un incendie le .
- Maré est divisé en Haut et Bas.
- Maré-lès-Bois - Au sud de Cervon, possédait autrefois une maison forte dont on voyait encore à la fin du Montreuillon. Charles du Pontot en acquit la justice en 1545. Près de Maré-lès-Bois, est un monticule boisé, où l'on voit un retranchement circulaire nommé le Châtelet. Plusieurs savants y ont vu un camp romain.
- Marcilly - Baronnie - Ce hameau comptait à la fin du siècle près de 280 habitants, on y remarque une chapelle, dédiée à la Sainte Vierge. La paroisse de Cervon avait l'habitude de s'y rendre en procession générale dans les temps de grandes calamités. Le château, en face duquel est un pont, servant au passage de la route de Clamecy à Luzy, fut bâti au milieu du XVe siècle par Jean de Salazart, gentilhomme espagnol, baron du lieu. La chapelle castrale fut détruite pendant la Révolution.
- Montbaron - Situé sur la rive gauche de l'Anguison, au-dessus de Certaines, ce fief où l'on voyait jadis un manoir seigneurial appartenait au 1459 et son fils Jean vers 1509.
- Montliffé - Au-dessus du hameau, dans les bois se situe la Belle-Pierre. C'est un bloc de granit en forme de sarcophage de deux ou trois mètres de long et gisant dans une fosse d'un mètre de profondeur. Il y avait jadis sur bord de la fosse un vieux chênes chargé d' ex-voto. On s'y rendait en pèlerinage pour guérir diverses maladies. Il y avait encore, nous dit l'abbé Baudiau, lors d'une de sa visite en ces lieux des guirlandes de fleurs champêtres et des croix.
- Paimpoirier - Se trouvent ici aussi des ruines d'un ancien château.
- Le Pontot - Hameau, au nord de Cervon, dans la vallée. Cette seigneurie était en toute justice, mouvant en plein fief du comté de Château-Chinon et de la baronnie de Lormes-Challon.
- Précy - Sur la rive droite de l'Anguison, dépendait en partie de la seigneurie de La Chaume. Ce hameau comptait deux cent soixante douze habitants en 1865.
- Tressolles - Au siècle, il était d'usage de se rendre le lundi de Pâques en procession générale à la chapelle rurale de ce hameau dédiée à la Sainte Vierge dont on voyait encore au siècle les ruines, dans les bois au sud, à 500 mètres du château de Tressolles. Quelques archéologues ont cru y retrouver les vestiges de l'ancien Morvennum dans les ruines éparses aux environs. Le château de Tressolles fut le berceau d'une antique famille éteinte depuis plusieurs siècles. Agnès de Tressolles avait épousé Jean Saulnier, chevalier, seigneur de Thoury-sur-Abron, conseiller et chambellan du roi, maître d'hôtel d'Isabelle de Valois, duchesse de Bourbonnais et bailli de Saint-Pierre-le-Moûtier, mort en 1389. La seigneurie de Tressolles était mouvante du duché de Nevers et appartint avec Cervon, au siècle, à la Maison de Damas puis à la Maison de Jaucourt dont une branche prenait ce nom.
Communes limitrophes
Magny-Lormes | Lormes | |||
Corbigny | N | Vauclaix | ||
O Cervon E | ||||
S | ||||
Sardy-lès-Épiry | Mouron-sur-Yonne | Montreuillon |
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Centre et contreforts nord du Massif Central, caractérisée par un air sec en été et un bon ensoleillement.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 amplitude thermique annuelle de 16,2 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Lormes_sapc », sur la commune de Lormes à 7 vol d'oiseau, est de 11,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 071,3 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 40,7 ,,.
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- Journal de la Nièvre, 17 février 1882.
- Archives de l'évêché d'Autun, visite de l'archidiacre.
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous la forme Cervedunum au VIe siècle.
Du latin cervus, « cerf » et du radical indo-européen *dhun-, associant un relief et un habitat défendu « dune », à l’origine d’une racine celtique *dhuno dont le premier sens aurait été « clôture, zone enclose », d’où le gaulois dūnum qui a pris le sens de « citadelle, enceinte fortifiée » et, par métonymie, celui de « colline, mont » puisque la plupart des citadelles étaient bâties sur des hauteurs. Peut se traduire par « la montagne aux cerfs ».
Histoire
Cervon, Cervidunum, Cerdunum, (montagne aux cerfs), doit son origine à une ancienne abbaye, fondée au siècle par un saint prêtre, ermite et moine : Eptade d'Autun. Le beau plateau que ce bourg occupe aujourd'hui, n'était alors qu'une sombre forêt, où le saint homme vint se réfugier pour échapper à l'honneur de l'épiscopat. Mais ses vertus, et ses austérités et sa sainteté firent qu'un nombre important de disciples accoururent à ses côtés. Il lui fallut alors avec les largesse de Clovis, construire un abri pour les héberger, et c'est ainsi que naquit l'abbaye Saint Eptade de Cervon, dont il sera le premier abbé et elle sera placée sous son vocable, puisqu'il décéda en 525.
Cette maison ayant acquis de l'importance, le roi Charles le Chauve, en la confirmant sous l'épiscopat d'Althée, en 843, à l'église Saint-Nazaire d'Autun, la qualifie de : monasterium sancti Eptadii in Cerviduno. La paroisse était jadis du diocèse d'Autun, de l'archiprêtré de Corbigny, des élections et greniers à sel de Château-Chinon et de Vézelay.
Cervon fut autrefois clos de murs et de fossés, en vertu de la permission que le chapitre obtint, en 1334 de Louis de Crécy, comte de Nevers. Le bourg de Cervon était une seigneurie et possédait une maison-forte dite Mothe-de-Cervon, un pourpris, manoir, prés, terres, bois de mille arpents, avec haute, moyenne et basse justice. Elle appartenait au siècle à une famille qui en portait le nom. Guy de Cervon, chevalier, était seigneur du lieu en 1391.
En 1667, la paroisse, une des plus anciennes du Morvan, compte 1300 communiants.
La Révolution
En 1790, on y créa un canton, avec justice de paix, qui se composait des communes de : Cervon, Epiry, Sardy, Mouron, Vauclaix, mais il fut supprimé en 1800.
Le Tacot du Morvan
Au début du siècle, la commune était desservie par une des lignes du Tacot du Morvan : le chemin de fer de Corbigny à Saulieu appartenant au réseau de la Nièvre, exploité par la Société générale des chemins de fer économiques.
Le trafic voyageurs est stoppé le .
- Abbé Jean Lebeuf: " Mémoires ". nouv. édit, t.I. p.114.
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Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/fr/fr-bfc/259558.html
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