Gerland

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Gerland : descriptif

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Gerland

Gerland est un quartier de Lyon, situé le long du Rhône, dans le sud de la ville, dans le 7e arrondissement

Le quartier, délimité au nord et à l'est par les voies de chemins de fer, était aussi appelé La Mouche, mais cette expression est peu utilisée de nos jours, sauf pour le dépôt SNCF et le cimetière israélite

Le quartier est marqué tout au long de son histoire par de fortes mutations urbaines ; ces bouleversements, sensibles au XXe siècle et encore aujourd'hui, font la spécificité remarquable de ce site

Le quartier couvre les deux tiers de la superficie du 7e arrondissement.

Histoire

Quartiers autour du château de Gerland en 1847 (plan topographique d'Eugène Rembielinski et Laurent de Dignoscyo).

Jusqu'au début du .

Le premier propriétaire connu du château de Gerland est Gaspard de Mornieu, écuyer à la fin du  siècle. Le domaine s'étendait alors sur 133 .

De nombreux ruisseaux (les mouches) coulaient sur le territoire de l'actuel quartier de Gerland. La Mouche ou Moche désignait divers cours d'eau. Ce nom peut venir du latin musteus « mou comme du moût », à cause du sol boueux. Sur la rive droite, en face de Gerland, un autre affluent du Rhône est aussi appelé la Mouche.

L'étymologie de « Gerland » est incertaine. Le sens « terre de l'eau » est suggéré par certaines sources : « Gerland » serait composé du préfixe « ger », contraction de « Wasser », qui signifie « eau » en allemand, ou bien de la racine celtique « gerl », aussi liée à l'eau, et de terminaison « land », qui se traduit par « terre » en allemand.

Le | ]

Au  siècle, le domaine du château de Gerland est légué aux membres des familles Rodet-Chappet, qui morcellent le domaine entre plusieurs propriétaires, permettant le développement du quartier.

Une usine de vitriol est implantée, probablement à la fin du  siècle au lieu dit les Rivières, au bord du lit naturel du Rhône. Le , une ordonnance royale planifie la construction d'un fort sur le terrain de la Vitriolerie supprimée. Le fort de la Vitriolerie est achevé vers 1846. La majeure partie de l'actuel quartier de Gerland reste ainsi en dehors de la première ceinture de Lyon, construite par Hubert Rohault de Fleury.

En 1840, la digue de la Vitriolerie donne au fleuve un tracé rectiligne du centre de la Guillotière jusqu'à la vitriolerie. Toutefois l'ancien lit du Rhône reste en eaux.

En 1852, la commune de La Guillotière, dont dépendait Gerland, est rattachée à celle de Lyon.

La lône (terme lyonnais désignant un îlot formé par une « mouche » et le fleuve) de la Vitriolerie est comblée sur une période allant de 1862 à 1875.

Le quartier s'urbanise peu à peu. Gerland reste toutefois peu densément peuplé. La position de Gerland est en effet triplement intéressante pour les investisseurs de la deuxième révolution industrielle qui souhaite y implanter des industries :

  • premièrement, ce site offre d'immenses terrains quasiment vierges aux portes de Lyon ;
  • deuxièmement, le quartier est idéalement situé entre le Rhône et la ligne de chemin de fer « PLM » (Paris-Lyon-Méditerranée), tant on connaît l'importance des transports dans le développement de l'industrie ;
  • le coût du foncier y est faible, le territoire étant régulièrement frappé par les inondations.

À partir de 1860, sont construits au lieu-dit de La Mouche, les bateaux-mouches, sur la « Lône Félizat », du nom de Michel Félizat, concepteur des « Bateaux-La Mouche ».

La ceinture de forts, rapidement devenue désuète et gênante pour l'urbanisation du quartier, est déclassée par une loi du . Le fort de la Vitriolerie est conservé comme lieu de casernement. En 1968, le fort de la Vitriolerie est renommé quartier Général-Frère.

Le début du | ]

L'urbanisation s'est faite par périodes successives, au  siècle.

L'avenue Jean-Jaurès est percée en 1908, et on doit à l'architecte Tony Garnier la réalisation entre 1909 et 1914 des abattoirs de la Mouche, d'abord destinés à l'exposition universelle de 1914, dont seule subsiste la grande halle du marché aux bestiaux, devenue aujourd'hui la halle Tony-Garnier.

Le pont Pasteur, depuis 1914, était une passerelle. Cependant, une grande inondation touche Gerland en 1918.

En 1919, le ministère de la Guerre achète le château de Gerland. Édouard Herriot le transforme en un centre d'accueil pour les mères célibataires.

Le même architecte construit, en 1920, le stade de Gerland, stade attitré de l'Olympique lyonnais (1950-2015) puis du Lyon OU Rugby (depuis 2017).

Le Pont Pasteur actuel est inauguré le .

Quelques HLM, dont la cité-jardin (1923) conçue par les architectes Robert et Cholat, ont été créées dans les années 1920.

L'endiguement progressif a permis de libérer d'immenses terrains, autrefois occupés par des marais et par une multitude de ruisseaux (mouches), qui laissent peu à peu place aux activités industrielles.

On construisit de 1935 à 1938, la première phase du port Édouard-Herriot sur 140 hectares, et, en 1938, les dernières usines de produits chimiques quittent le quartier.

L'après-guerre : la modernisation

Jusque dans les années 1950, le sud de Gerland fut occupé par des bidonvilles, démolis sous l'autorité du maire Louis Pradel. Il faut attendre la fin de la seconde guerre mondiale pour voir la construction complète d'une digue le long du Rhône, sous l'autorité du maire Édouard Herriot ; elle permit de stopper définitivement les nombreuses inondations qui participèrent pendant longtemps à l'insalubrité du quartier. Le palais des sports de Gerland est construit en 1962 et la piscine de Gerland dans les années 1960, inaugurée par l'adjoint aux sports Tony Bertrand.

Aussi, dans les années 1960, la ville reprend un ancien bâtiment militaro-industriel, de fabrication de munitions, pour la Caserne d'artillerie de la Mouche (source Ville de Lyon), dans la petite rue Ravier (du nom du célèbre peintre Lyonnais François-Auguste Ravier) datant de 1904, pour en faire d'abord une Maison des Jeunes (puis MJC), devenant ensuite la maison de quartier de Gerland. Il a en résidence aujourd'hui le théâtre de Gerland, le judo-club de Gerland, l'antenne Gerland de la MJC du 7e (Jean Macé), en domiciliation une vingtaine d'associations, et accueille pour une capacité totale de 350 personnes (ville de Lyon).

Le début des années 1970 voit la création de nombreux ensembles résidentiels, notamment entre le pont Pasteur et le quartier Général-Frère, près des berges du Rhône. À la fin des années 1980 (en plus exactement), la maison de quartier Ravier s'agrandit, par la construction d'un nouveau bâtiment (dit aujourd'hui « Bâtiment des sports ») pour son judo-club, passant sa capacité à plus de 400 personnes.

Le stade de Gerland reçoit dans cette seconde partie du Olympique lyonnais. Dans les années 1950 s'organise une rencontre entre l'équipe de Hongrie emmenée par Puskás, et une entente des clubs de Lyon et Saint-Étienne avec cinq membres de l'équipe de France dont Bonvin, Alberto, ou Lerond..., donc des meilleurs, mais celle-ci s'incline 10-1 devant les Hongrois. Après la reprise de l'Olympique lyonnais par Jean-Michel Aulas en 1987, le club devient européen.

Les championnats interégions d'athlétisme, organisés par Paul Messner, entraîneur national, et Guy Manfredi sont des succès évidents, sur une piste cendrée d'athlétisme très bonne à 7 couloirs. Des rencontres avec des athlètes internationaux se font. L'appui de la Mairie avec l'adjoint Tony Bertrand, ancien champion, est primordial. Les clubs universitaires ASUL, etc. jouent le jeu et forment des sections clubs civils. Guy Manfredi deviendra membre du pôle directeur de la F.F. d'Athlétisme par la suite à Paris.

C'est à cette époque que des athlètes régionaux finissent aux championnats de France à Paris aux stades Jean Boin ou au Parc des Princes. Le Grand Prix des Jeunes est gagné trois fois par Paul Gerbet (du C.A.M.N. Villeurbanne) avec les championnats du Lyonnais. Paul Genevay (du LOU athlétisme) sera dans le 4 x 100 mètres national et J. Verzier en deviendra longtemps l'entraîneur national. Louis Fouletier (frère du champion d'Europe d'haltérophilie, club La Française), de même J. Manfredi, C. Ponson, E. Toubas, C. Petit, E. Nallet, et beaucoup d'autres, sont des athlètes aux chronos et performances rares, d'autant que les pistes à venir en tartan donneront des temps de moins 50 centièmes...

Dans les années 1980, entre ces manifestations d'athlétisme, avec des féminines devenues championnes d'Europe (deux à Villeurbanne), et quand l'Olympique lyonnais ne l'occupe pas, des rencontres de rugby se programment.

Le stade de Gerland a été restauré dans les années 1970 et 1980, ainsi qu'en 1998 pour accueillir la Coupe du Monde de football (capacité réduite à 41 842 places), avant que l'OL ait son stade, fin 2015, à Décines. En effet, le quartier, saturé par le stationnement des véhicules les soirs de match, ne pouvant plus subir une augmentation de capacité du stade, la décision a été prise de « délocaliser » l'enceinte pour le club phare de la ville et de la métropole, ce dernier prenant en charge sa construction. Le LOU rugby le reprend après un rétrécissement des tribunes à environ 35 000 places.

À la suite d'une mobilisation internationale, la Grande Halle est sauvée de la destruction et est inscrite d'office sur la liste des monuments historiques. Il ne subsiste des abattoirs que deux petits pavillons, dont l'un est occupé par la bibliothèque de Gerland, et une arche. Cependant la Grande Halle, renommée halle Tony-Garnier, fut laissée à l'abandon de 1975 à 1988. Dans les années 1990 et au Holiday on Ice…), remplaçant le Palais d'Hiver de Lyon (Villeurbanne) démoli.

Les années 1980-1990 : un nouveau souffle

L'urbanisation a repris de façon intense dans les années 1980, avec la construction d'un pôle d'enseignement et de recherche, dont l'École normale supérieure de Lyon (déménagement de l'ENS Saint-Cloud en 1987). C'est en 1985 que naît la première phase du parc des berges du Rhône, organisé autour de la ZAC du même nom, et la ZAC du Quartier Central (place des Pavillons) bâti à la place des abattoirs (démolis en 1975 et transférés à Corbas). Le siège social de Mérieux, ainsi que deux hôtels de 350 chambres sont construits en 1984. La même année, la capacité du stade de Gerland est portée à 44 000 places par René Gagès. La cité scolaire internationale, fondée en 1992, fait partie de l'ambitieux projet du « Boulevard Scientifique » ; elle accueille 2 000 élèves de la primaire au baccalauréat, dont la moitié est d'origine étrangère, et permet également d'agrandir la superficie du parc des berges du Rhône. Peu à peu, les classes moyennes remplacent les classes populaires, et les logements les usines et entrepôts. En 1999, le P4 de l'Inserm s'installe à Gerland.

  1. Paroisse de Gerland 1994, p. 1.
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  11. Razik Brikh, «  », sur Lyon Capitale, (consulté le ) : « Aujourd'hui, on l'a réduit à 35 000 par les améliorations de confort que j'ai cité précédemment. […] Configuration maximale : 35 033 places ».
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  13. Catherine Sabbah, «  », sur Les Échos, (consulté le ) : « Les fauteuils ajoutés au fil des matches aux 15 000 sièges initiaux jusqu'à 44 000 pour le Championnat d'Europe de 1984 ».

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024
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