Senailly
Localisation
Senailly : descriptif
- Senailly
Senailly est une commune française située dans le département de la Côte-d'Or, en région Bourgogne-Franche-Comté.
Géographie
Ce village de l'Auxois, entouré de collines verdoyantes, est longé sur 4 Armançon, affluent de l'Yonne, qui coule au milieu des pâturages.
La superficie totale de la commune est de 929 ha dont 145 ha de forêt desservie par 19,3 km de chemins ruraux. Le village est situé à une altitude de 227 mètres (mairie).
Senailly est une commune du canton de Montbard, située entre Montbard et Époisses.
Les habitants se nomment les Senaillais ou les Senaillous.
Accès
Communes limitrophes
Quincy-le-Vicomte | Saint-Germain-lès-Senailly | Crépand | ||
Fain-lès-Moutiers | N | Montigny-Montfort | ||
O Senailly E | ||||
S | ||||
Athie | Viserny |
Géologie
La commune de Senailly est bien représentative de la géologie de l'Auxois : Le paysage est dominé par un relief de collines à sommets plats et de vallons.
Le relief de l'Auxois est formé d'une superposition de couches de roches tendres (marnes) et de roches dures (calcaires).
Sur les coteaux, les éboulis calcaires sont souvent recouverts de bois. Les alluvions s'étalent sur les surfaces planes des vallées.
Les buttes constituent un ensemble original composé de vieilles plantations résineuses et de cultures sur le sommet et de friches sur les pentes sud. Ces friches sont les témoins d'une ancienne activité viticole où subsistent encore quelques arpents de vigne. La plaine vallonnée est drainée par l'Armançon intégrée au bassin de la Seine.
La prairie, structurée par un bocage encore bien affirmé, est dominante dans la vallée.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 amplitude thermique annuelle de 15,8 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Montbard_sapc », sur la commune de Montbard à 7 vol d'oiseau, est de 11,4 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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- « », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
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Toponymie
Avant 1218 : Seneliacum
Traductions proposées :
- - Seneli : du latin senilis : vieux
- - cum : ensemble
- d'où le sens d'ensemble de vieux
OU (en latin cum est une préposition et non un substantif)
- - seneli : du latin senilis : Pourrait vouloir dire vieux au sens de « peuplé depuis longtemps ». Dans Horace, senilis est utilisé dans le sens « d'homme gaulois »
- - acum : domaine
- d'où le sens de « Domaine de l'homme gaulois ».
Histoire
Antiquité
À l'époque Gallo-Romaine, Senailly dépendait d'un grand domaine, à l'origine propriété de Quintus, situé à l'emplacement de Quincy.
Moyen Âge
En 853, le roi Charles le Chauve sollicité par les moines de Saint Germain d'Auxerre leur donna plusieurs domaines dont celui de Quincy qui s'étendait sur plusieurs villages : Quincy, Saint-Germain et Senailly.
Les carnets des moines de l'abbaye de Moutiers-Saint-Jean mentionnèrent dès 1100, l'existence d'une léproserie à l'endroit actuel du moulin de Senailly.
En 1257 fut cité un hôpital vers le pont, à l'endroit actuel du moulin Saint-Jacques. Dans cet hôpital résidait l'abbesse de Saint-Andoche d'Autun qui gouvernait Saint-Germain et Senailly.
À cette époque, Senailly était situé sur la route des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, qu'empruntaient les pèlerins (notamment ceux d'Allemagne et de Pologne). Dans notre région le chemin de Saint-Jacques passait par l'abbaye de Fontenay, l'hôpital Saint-Jacques de Montbard et via Crépand arrivait à Senailly où les pèlerins traversaient l'Armançon sur le pont Saint-Jacques pour une étape à l'hôpital des Dames de Saint-Andoche. Le trajet des pèlerins se poursuivait ensuite par Moutiers-Saint-Jean et Époisses pour arriver à Vézelay, l'un des 4 centres de regroupement des pèlerins en France.
Les dames de Saint-Andoche d'Autun avaient parfois des difficultés avec les co-seigneurs de Senailly et en 1394 Odot de Senailly, écuyer, déclarait que la justice était pour les 2/3 aux « dites » religieuses et 1/3 pour lui-même.
En 1401 est construite la ferme fortifiée de Senailly au centre du village actuel dont on a retrouvé un plan daté de 1711, établi par Estienne Pernet, arpenteur d'Autun. Après avoir franchi le pont, on accédait à une grande cour, entourée de bâtiments : logement des fermiers, greniers, étables, pressoirs. Il y a aussi le colombier et une chapelle citée en mauvais état. La maison seigneuriale fut restaurée en 1888. En 1981, une partie est transformée en la salle des fêtes. Puis en 1994, elle accueille une classe de maternelle qui est suivie d'une seconde maternelle en 2007. En 1537, les dames de Saint-Andoche d'Autun furent, à titre de seigneurs de Saint-Germain maintenues dans leur droit contre Odot de Senailly et obtinrent droit de justice dans tout le village.
Temps modernes
Au Quincerot). Ce n'est qu'après la Révolution que les communes se séparèrent et devinrent autonomes, sauf en ce qui concerne l’église et le cimetière.
Époque contemporaine
Senailly a été l'une des premières communes des environs à avoir l'eau sur l'évier. L'adduction d'eau remonte à 1902.
La grotte du Commandant Bernard
La balade « Sous les Roches » a son charme et la vue sur le village de Senailly est pittoresque. Cette promenade nous emmène vers la grotte du Commandant Bernard. À la mi-, l’armée allemande envahit la Bourgogne. Le , le Maréchal Pétain conclut un armistice avec l'Allemagne. En , Pétain annonce sa politique de collaboration.
La détérioration du niveau de vie, la pression de l'occupant, les réquisitions et le rationnement, provoquent le sursaut d'un mouvement de résistance. Celui-ci se distingue par « des maquisards » qui vivent dans les bois ou les fermes abandonnées, constamment armés, munis de faux-papiers, coupés totalement de leur famille et de leurs amis. Dans chaque village, des sympathisants actifs appelés « réguliers », mènent une vie normale, ce qui leur permet de circuler, de ravitailler et de renseigner les maquisards sans être inquiétés.
Bernard Guillemin, dit le Commandant Bernard, chef de réseau FTP (Francs-Tireurs et Partisans) en 1942, se trouve blessé par deux balles à la cuisse gauche. On l'envoie chez l'abbé Ernest Noël de Quincy, homme extraordinaire, providence des clandestins. Opéré par le docteur Brunhes de Montbard, on lui extrait une balle. Par sécurité, l'abbé Noël prend le Commandant Bernard sur ses épaules et le monte dans le clocher de son église. Deux jours plus tard, dans la nuit du 4 au , le « père Noël » emmène le Commandant Bernard déguisé en femme et boitant, hors de Quincy. À la sortie de Quincy, Henri Boussard étudiant en médecine prend le blessé en charge et le conduit chez lui à Senailly. Après quelques heures de repos, ils partent à vélo, direction Villaines-les-Prévôtes, à la ferme Saint-Fiacre où il est confié à Laumes, le docteur Galimard lui retirera une seconde balle. Très affaibli, il retrouvera ses compagnons au camp de Grisey. Depuis le début de l'année 1943, le Commandant Bernard mène une existence, particulièrement dure, de hors-la-loi. Il collectionne les blessures, mais la chance est avec lui. Les Allemands sont à ses trousses depuis de longs mois sans parvenir à le capturer.
Le , au cours de l'attaque du Châtelot, le Commandant Bernard est grièvement blessé. Il est pris en charge par le docteur Galimard qui le soigne et le fait évacuer sur Quincy. Décision opportune car les Allemands arrivent au domicile du docteur peu après, pour l'arrêter. Le docteur Galimard sera déporté. Conduit au moulin de Senailly dans la carriole de Georges Miguet, le blessé est mal-en-point. Par sécurité, Georges Miguet attendra la nuit pour transférer son blessé à Quincerot chez Mme Chartraire. Les Allemands recherchent à ce moment-là, « un curé à barbe ». Averti du danger, l'abbé Noël coupe rapidement la sienne et, par mesure de sécurité, décide, avec Léon Gervais et Pierre Gruer, de transporter et de dissimuler le Commandant Bernard dans une grotte, très difficile d'accès, au-dessus de Senailly. Le blessé y restera un bon mois, ravitaillé et soigné par des amis sûrs. Afin de faire croire aux Allemands que le fugitif a succombé à ses blessures, une messe à son intention est célébrée en présence de sa famille.
Bernard Guillemin, dit le Commandant Bernard est, en 1997, âgé de 78 ans et domicilié à Francheville (près de Saint-Seine-l'Abbaye). Il est décoré de la Légion d'Honneur.
Ernest Noël, « l'abbé Noël », né en 1903, nommé « Léon » dans la clandestinité est adjoint au Capitaine Nancy (commandant le secteur FFI de Montbard), aumônier du maquis Bernard.
Nommé prêtre en 1932, puis vicaire à Semur-en-Auxois dès 1939. Alors qu'il est curé de Quincy, il est mobilisé, fait prisonnier, puis libéré en 1942. Il poursuit ses activités de « meneur de résistants » jusqu'à la fin de la guerre. Il fut aussi décoré de la Légion d'Honneur. En 1952, il est remplacé à la paroisse par Jean Morey, pour devenir curé de Brazey-en-Plaine.
Héraldique
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Senailly dans la littérature
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