Thiers

Localisation

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Thiers : descriptif

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Thiers

Thiers (/tjɛʁ/) est une commune française, située dans le département du Puy-de-Dôme en région Auvergne-Rhône-Alpes adhérente du parc naturel régional Livradois-Forez

Elle est l'une des quatre sous-préfectures du département avec Ambert, Issoire et Riom

Les habitants sont appelés les Thiernois, voire également les « Bitords ». Le secteur thiernois est habité aux époques gauloise, gallo-romaine et mérovingienne comme l'a prouvé récemment la découverte d'un habitat fortifié de hauteur à l'est de la ville

La présence de la Durolle aux abords de la ville rend l'utilisation de la force motrice de la rivière courante dès le XIIIe siècle

La coutellerie est déjà la première activité économique de la ville devant la papeterie avec une bonne partie de la population municipale qui exerce le métier de coutelier

Alors que la dernière enceinte de la ville est fraîchement construite, au XVIe siècle, Thiers bénéficie déjà d'une renommée internationale pour l'export de ses produits manufacturés par voie fluviale vers l'Espagne, l'Italie et les Indes via la Dore et la Durolle. Lors de la révolution industrielle au XIXe siècle, la coutellerie va s'industrialiser tandis que les papeteries et les tanneries ne se modernisant pas, vont disparaître. En 2022, Thiers est le bassin coutelier qui produit le plus de couteaux dans le monde : plus de 80 % des couteaux produits en France sont fabriqués par des entreprises thiernoises

Elle se voit régulièrement attribuer le surnom de « capitale de la coutellerie » avec près de cent entreprises dans ce domaine et un musée qui lui est consacré. Située à 37 km à vol d'oiseau de la préfecture départementale Clermont-Ferrand, la ville profite de sa proximité avec d'autres villes d'importances variables comme Vichy, Lyon, Saint-Étienne ou Roanne

L'arrondissement de Thiers se compose de quarante-quatre communes et la ville est également le siège du canton de Thiers et de la communauté de communes de Thiers Dore et Montagne.

Géographie

Localisation

Thiers se situe sur l'axe Bordeaux - Clermont-Ferrand - Lyon, à la limite entre la plaine de la Limagne et des monts du Forez. Elle est éloignée de 135 km de Lyon et 107 km de Saint-Étienne à l'est, 42 km de Clermont-Ferrand et 421  à l'ouest, 392 km de Paris au nord ainsi que de 372 Montpellier au sud via circulation terrestre. Sa localisation sur les premiers contreforts du Forez lui confère un vaste panorama sur la chaîne des Puys en particulier depuis l'esplanade du rempart.

Plan général de la commune

Communes limitrophes

Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de neuf autres communes :

Communes limitrophes de Thiers
Dorat Paslières Saint-Rémy-sur-Durolle
Orléat Thiers La Monnerie-le-Montel,
Celles-sur-Durolle
Peschadoires Escoutoux Sainte-Agathe

Géologie et relief

Le contexte géologique a pour conséquence une commune scindée en deux territoires géologiques bien distincts séparés par une limite quasi nord-sud qui passe en son milieu. L’histoire géologique de la région thiernoise est caractérisée par la présence et le fonctionnement d’une faille majeure d’orientation générale nord-sud affectant le socle géologique régional, elle délimite ce socle en blocs distincts tout en servant de guide à l’effondrement tectonique du bloc ouest tandis que le bloc est reste plus ou moins en place. De part et d’autre de cette faille, à l’ouest l’effondrement du bloc permet le remplissage par des roches sédimentaires, c’est le bassin de Limagne sur lequel s’est développée la ville basse, à l’est la partie du socle qui ne s’est pas effondrée correspond aux monts du Forez, constituée de roches magmatiques sur lesquelles s’est édifiée la ville haute. Ainsi, la ville de Thiers s’étend sur l’escarpement de cette faille, marqueur géomorphologique du paysage entre la partie effondrée actuellement à une altitude moyenne de 350 .

Les terrains les plus anciens qui affleurent à l’est de la commune sont d’âge paléozoïque, ils sont constitués de différents granites parfois recouverts d’arènes et d’éboulis. À l’ouest, le remplissage sédimentaire est d’âge cénozoïque, ces terrains ne sont pas visibles, recouverts par un épais manteau d’alluvions récentes sableuses et argileuses étagées en terrasses. La faille de Thiers est une faille normale dont le fonctionnement est d’âge cénozoïque, c’est le pendant symétrique de la faille de Limagne dans la région de Clermont-Ferrand.

Le relief de la commune suit le scindement géologique de la région. En effet, l'est est une zone montagneuse accidentée alors que l'ouest est une plaine où la Dore et la Durolle coulent avec peu de remous. L'urbanisation de la ville est une caractéristique de Thiers. En effet, la ville est étalée sur les deux types de reliefs précédents.

La ville-haute, comme son nom l'indique, est la partie de la ville où l'altitude est la plus haute. C'est ici que se trouve la cité médiévale ainsi que la plupart des faubourg construits aux et  siècle. Le relief de cette partie est accidenté. Les rues Durolle, des Rochers et Patural-Puy dans le centre-ville sont les rues les plus pentues de la ville avec respectivement 23°, 29° et 51° de pente. À Thiers, plus de la moitié des rues accusent une déclivité de plus de 10°. La majorité de ces rues se situent dans la ville-haute. La ville basse, comme son nom l'indique, est la partie la plus basse en altitude de la commune. Son relief quasiment plat permet une urbanisation importante depuis les années .

La Durolle près de l'Usine du May sur la commune de Thiers.

Hydrographie

La ville est traversée par la Durolle qui rejoint la Dore à l'ouest de la commune. Sur un plan symbolique, la force motrice de la Durolle souligne l'adéquation de la coutellerie et du milieu naturel et par la même ratifie la vocation industrielle de Thiers. La présence de cette rivière, lien entre la coutellerie et le terroir, justifie le monopole de la coutellerie à Thiers, en enracinant l'origine de celle-ci dans la nature même du milieu naturel. La vallée des usines, située dans les gorges profondes creusées par la Durolle doit sa vocation industrielle en partie à cette rivière.

La Dore traverse une partie de la commune en dehors de toute agglomération. Cette rivière longue de 140,5 parc naturel régional Livradois-Forez dans le sens sud-nord. De nombreux lacs et étangs jonchent le lit de cette rivière en bordure de la commune à l'image de l'étang d'Iloa, le plan d'eau de Courty ou encore l'étang du Chambon. La Dore laisse place à de nombreux bras-morts, comme celui proche du pont où traverse l'autoroute A89 à l'ouest de la commune. Son lit est entièrement classé et protégé par le réseau européen Natura 2000, visant à protéger la faune et la flore qui vivent sur les lieux,.

Plusieurs barrages retiennent les eaux de la Durolle, notamment dans la vallée des Usines. Le plus important d'entre eux est celui du village de Membrun situé à quelques mètres du village de Bellevue. Plus haut dans la commune, un autre grand barrage retient les eaux de la Credogne : barrage de la Muratte.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Nord-est du Massif Central, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 800 à 1 200 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 amplitude thermique annuelle de 16,6 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Courpière », sur la commune de Courpière à 11 vol d'oiseau, est de 11,8 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

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Toponymie

Origine antique du nom

La totalité des linguistes voient dans le toponyme Thiers le mot gaulois « tigerno » qui veut dire « seigneur ». C'est par exemple le cas de Xavier Delamarre (pour lui = « domaine de Tigernos »), et précédemment de Joseph Vendryes ou d'Albert Dauzat. La signification du Castrum Tigernum serait donc celle de fort seigneurial.

On retrouve ce terme celtique dans l'ethnonyme Tigurini, tribu de la Suisse actuelle et sans doute dans Thiernu (Aisne, *Tigerno-ialon). Il est également attesté en celtique insulaire : vieil irlandais tigern, tigirn, seigneur, chef ou vieux breton Tigern, Tiarn, seigneur, chef.

Noms médiévaux et modernes

Dérivent de la forme antique, celles médiévales et modernes. La ville est mentionnée au début du Moyen Âge comme Castrum Thigernum par Grégoire de Tours au ,. Par la suite, Tihernum 1373 (après lénition de /g/ intervocalique), Tiernium 1392.

En auvergnat,, le toponyme est Tiarn ou Tièrn en norme classique,,, voire aussi Tigèrn localement. Toujours en auvergnat mais cette fois-ci en écriture auvergnate unifiée son nom est Tiä, voir Tïé.

Ce nom est attesté depuis le Moyen Âge. La version médiévale Thiart est aussi attestée dans l'armorial de Guillaume Revel (vers 1450),.

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  2. Xavier Delamarre, Noms de lieux celtiques de l'Europe ancienne (-500 / +500), Arles, Éditions Errance, (ISBN , lire en ligne), p. 17
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Histoire

Préhistoire

Aucun travail de recherche ou de fouille archéologique n’a mis en évidence une occupation humaine de la région thiernoise durant la préhistoire.

Les pierres polies néolithiques du Musée de la Coutellerie

Néanmoins, 17 objets préhistoriques sont présents dans les collections du Musée de la Coutellerie de Thiers. La collection comporte 3 pierres taillées de type nucléus (silex) et 14 pierres polies. Certaines pierres ont une provenance et une date de découverte connues (Dorat, Orléat, Saint-Rémy sur Durolle, Chapet…) mais la plupart sont sans information sur leur contexte de prélèvement. Ces pierres, en grande majorité des haches ou herminettes, font remonter l’implantation humaine de la région thiernoise au Néolithique. Trois de ces haches ont été récemment identifiées comme provenant de régions alpines (jade verte).

On peut supposer que les zones d’implantation humaine du secteur thiernois au Néolithique s’étendaient de la plaine de la Dore (Dorat, Orléat) jusqu’à l’arrière-pays, sur les premiers contreforts du Forez (Chapet – Bel Air, Saint-Rémy sur Durolle).

Les origines protohistoriques et antiques

Vue générale du site historique des Millières au pied du Rocher des Margerides

Depuis le début du XIXe siècle et jusqu’aux années 2022-2023, l’origine de Thiers était localisée dans le quartier du Moûtier (ville basse). Ceci dépendait du fait que la position actuelle de l’église Saint-Symphorien au Moûtier (XI-XIIe siècle), mentionnée par Grégoire de Tours dans les textes hagiographiques de la fin du VIe siècle, cristallisait la localisation du castrum mérovingien dans l’emprise de l’église et de l’abbaye. Par interpolation et traduction incertaine du latin, les historiens ont considéré le « castrum » de Grégoire comme une petite agglomération mérovingienne fortifiée et héritée d’une occupation durant l’Antiquité dès le Haut-Empire romain. La toponymie du nom « Thiers » indiquerait également une possible racine celte (« tigerno » ou « tigern » au sens de « seigneur » ou « chef ») et donc une occupation plus ancienne du secteur thiernois durant l’époque gauloise, toujours dans le secteur du Moûtier. Aucune preuve ou reste archéologique n’était venu jusqu’alors étayer ces suppositions sur les origines lointaines de la ville en position basse, dans le débouché de la vallée de la Durolle vers la plaine de la Limagne.

La fortification sud et la porte du castrum des Millières mises à jour en 2023

En 2022, le site archéologique des Millières, positionné dans les Margerides sur les premiers contreforts du Forez, a été mis en lumière rive gauche de la Durolle. Des sondages archéologiques effectués en 2023 et 2024 par une équipe de l’Université Lumière – Lyon - II ont permis de confirmer la présence d’une forteresse perchée de plus d’un hectare de surface intra-muros sur cet éperon localisé au-dessus d’un méandre de la vallée de la Durolle. Les premiers résultats de ces recherches universitaires ont mis en évidence que cette forteresse de hauteur a été bâtie vers le début du Ve siècle, voire la fin du IVe siècle (Bas-Empire), et a été exploitée au moins jusqu’au VIIe siècle. Ces données ont confirmé que ce site est le « Thigernum castrum » également mentionné « Tigernensi castello » (traduisible en château, place-forte ou forteresse de Thiers) des textes anciens de Grégoire de Tours. Les sondages archéologiques ont également mis en évidence la présence de céramiques protohistoriques datant de la Tène récente (C/D) indiquant une occupation gauloise de l’éperon des Millières aux deuxième et troisième siècles avant notre ère. L’origine gauloise du secteur de Thiers dans cette zone des Margerides est désormais confirmée mais une occupation durant le Haut-Empire est écartée, faute de preuve archéologique. Le site des Millières est en cours d’étude et il est très probable que de nombreux nouveaux éléments archéologiques seront mis en lumière avec l’avancée des recherches et viendront compléter, voire bouleverser, l’histoire ancienne de la ville de Thiers.

Moyen Âge

Haut Moyen Âge

Au niveau des traces écrites les plus anciennes, deux textes hagiographiques de Grégoire de Tours offrent de précieuses informations sur le contexte géographique et historique du castrum primitif de Thiers durant le début de l’époque mérovingienne.

Le premier miracle, via les reliques de saint Symphorien d’Autun, nous permet de savoir que la forteresse de Thigernum a été attaquée vers 530 par , fils ainé de Clovis, dans le cadre de la reconquête de l’Auvergne par les Francs. Le siège du castrum a entrainé l’incendie des maisons et de l’église Saint-Symphorien, construite en bois, et localisée intra-muros. Grégoire nous apprend que les reliques du saint autunois (3 pierres teintées du sang du martyr) furent préservées de l’incendie par voie de miracle et remises dans une cassette dans la nouvelle église reconstruite au même endroit, possiblement maçonnée.

Le mur de fortification ouest du Thigernum Castrum (site des Millières - 2023)

Le deuxième miracle rapporté par Grégoire de Tours concerne la découverte de l’ancien tombeau de Genès, saint local, par les bœufs égarés d’un paysan. Cette zone est décrite par Grégoire comme un chemin menant à une forêt. Cet événement daté des années 570-580 a donné lieu à la construction, à l’emplacement du tombeau, d’une grande basilique commanditée par Avitus 1er de Clermont (Avit de Clermont) sur l’éperon où se situe l'actuelle église Saint-Genès (XI-XIIe siècles) dans le centre médiéval thiernois. Il est précisé que pour assoir sa nouvelle fondation, l’évêque de Clermont y a fait ajouter les reliques de saint Genès d’Arles, célèbre homonyme. Grégoire précise que ces évènements liés à l’édification de la basilique primitive Saint-Genès se sont déroulés en dehors mais à proximité du castrum. Ce scénario historique et géographique est en adéquation avec la position de la forteresse des Millières située à environ un kilomètre à vol d'oiseau. La construction de l’église paléochrétienne Saint-Genès, sous l’impulsion de l’évêque Avitus, semble être à l’origine de la fondation de la ville haute actuelle de Thiers. Grégoire de Tours insiste en précisant que l’évêque de Clermont y a instauré une fête et que les pèlerins y venaient nombreux pour guérir de diverses maladies, indiquant le succès de cette fondation dans le dernier quart du VIe siècle. Cet évènement apparait comme une volonté politique et stratégique pour favoriser une implantation humaine forte et durable dans ce secteur de la vallée de la Durolle. La présence de deux églises dédiées à deux des saints les plus célèbres des V-VIe siècles trahit vraisemblablement une intention du pouvoir local et régional (territoire arverne) de favoriser le secteur thiernois pour son développement humain et son contrôle.

Rien n’indique, tant au niveau des traces écrites qu’archéologiques, la présence d’un petit bourg, village ou agglomération à la fin de l’Antiquité et au tout début du Moyen-Age. Seule la présence de la forteresse des Margerides (Thigernum castrum - site des Millières) est aujourd’hui avérée et devait représenter le centre principal élitaire de pouvoir du secteur en endossant plusieurs rôles : militaire et ostentatoire, résidence aristocratique de pouvoir, surveillance de la plaine, lieux de culte chrétien principal (dédié à saint Symphorien), contrôle du commerce et des flux de marchandises, relais routier (restauration et hostellerie) … Les recherches universitaires en cours mettent en évidence que le Thigernum castrum était inclus dans une ligne de défense fortifiée de la frontière orientale de la Limagne, soit l’ancienne Auvergne voire l’Aquitaine antique. Plusieurs castra sont identifiés sur cette marge ou frontière géographique et administrative s’étendant de Vichy à Vollore. Le toponyme « Margeride » de ce secteur du piémont du massif du Forez, vraisemblablement d’origine celte, est en adéquation avec cette notion de marge et de frontière. A l’époque mérovingienne le secteur thiernois est très boisé et à part le castrum, aucune certitude n’est établie sur d’autres zones d’implantation humaine. Le récit de Grégoire de Tours précise tout de même dans le miracle de Genès, que l’homme qui perd ses deux bœufs est un paysan laboureur. La présence de paysans vivant dans le secteur du castrum Thigernum, peut-être de façon éparse, vraisemblablement dans la plaine (basse Durolle et bassin de la Dore), est donc une hypothèse plausible. En plus de la vallée de la haute Durolle, la forteresse de Thiers devait surveiller des axes de circulation secondaires sud-nord (Vollore – Vichy, bassin de la Dore) et est-ouest (Lyon / Roanne – Clermont, vallée de la Durolle) en liaison avec l’antique Via Agrippa passant plus au sud par Vollore et Courpière.

La période carolingienne est la plus mal connue puisque aucune trace écrite probante ne relate des évènements sur Thiers. Certains historiens indiquent que la ville est à nouveau détruite par les sarrasins ce qui, objectivement, ne repose sur aucune source d’autant plus que la notion de ville reste plus qu’incertaine. Il faut attendre le milieu du Moyen-Age, aux alentours de l’an mil, pour retrouver à nouveau quelques écrits relatant Thiers et ses premiers seigneurs féodaux. Le transfert des reliques de l’église Saint-Symphorien du castrum des Millières vers le secteur du Moûtier s’est donc probablement produit durant ces trois siècles méconnus. Vers l’an mil, les données historiques avérées permettent de dire que seul le faubourg autour de l’église Saint-Genès est habité et possiblement en expansion. Ceci notamment avec l’installation d’un seigneur à proximité par l’édification d’un château et très vraisemblablement par la présence d’un monastère dédié à saint Genès depuis plusieurs siècles voire depuis la fondation d’Avitus église Saint-Jean de Thiers et celle de Saint-Symphorien et son abbaye au Moûtier sont aussi en place à cette période (citées en 1016). En parallèle, le castrum mérovingien des Margerides semble déjà abandonné depuis une période indéterminée.

Une partie de l'abbaye du Moutier en 2017.

À partir du milieu du Moyen Âge, trois pôles de la ville, quartier saint Genès, quartier saint Jean-du-Passet et le Moûtier, vont se développer indépendamment formant les siècles suivants, la ville haute et la ville basse. Le quartier Saint-Jean sera englobé dans celui de la ville haute entre la fin du XVe et le XVIe siècle notamment avec la construction de la grande enceinte fortifiée.

C’est vraisemblablement à partir de l’installation de l’abbaye (ou monastère) ainsi que de l’édification d’une église (X-XIe siècle) accueillant les reliques de saint Symphorien d’Autun que le quartier du Moûtier prend son essor. On peut supposer que l'origine de la « Foire au pré » est à rapprocher de ce phénomène de transfert du complexe religieux dans la partie basse de la ville à une date aujourd’hui indéterminée. Cette foire populaire toujours d’actualité n’est pourtant mentionnée pour la première fois qu’en 1237. Cette dernière, qui se déroule aujourd'hui le deuxième week-end du mois de septembre doit sa date d'origine — le 14 septembre — à la célébration de l'exaltation de la Sainte-Croix.

La ville basse passe sous l'influence des moines au abbaye de Cluny en 1011. En 1251, l'abbé du Moûtier passe un acte de paréage avec Alphonse de Poitiers dans lequel il est prévu d'agrandir la ville sur l'actuel Pré de la foire, chose qui est partiellement effectuée. En 1793, la ville basse est liée avec la ville haute lors de la création de la commune de Thiers la même année.

Second Moyen Âge

Dès le . L'influence de la baronnie permet de décrire les apparences que la ville porte à cette époque. En effet, trois bourgs habités distincts sont décrits : le premier est construit au Moutier, le deuxième autour de l'église Saint-Genès et le troisième autour de l'église Saint-Jean. En , Guillaume de Thiers fonde le chapitre de Saint-Martin d'Artonne. Un siècle plus tard, le chapitre de Saint-Genès reçoit du seigneur les églises de Celles, Dorat, Saint-Rémy, Ris, Olliergues, Saint-Victor-Montvianeix et celle de Peschadoires. Dès , date du mariage de Guillaume II de Thiers et d'Adélaïde de Chalon, les seigneurs de Thiers contractent des alliances brillantes. Ainsi, au Pierre II de Courtenay alors empereur de Constantinople et petite-fille du roi Louis VI le Gros. Ainsi, Guy VII fils de Guy de Thiers et de Clémence de Courtrney entre dans la famille des comtes du Forez dès le baronnie de Thiers possède de vastes domaines, les seigneurs de Thiers n'apparaissent pas comme de très riches seigneurs,.

Au . En , le seigneur de Thiers vend pour 460 livres une charte de franchise pour trouver des finances. Cette vente permet à la ville de régler ses problèmes financiers qu'un temps : quelques années après, le seigneur de Thiers emprunte à des nobles argentés des fonds. Les deux principaux prêteurs sont le comte du Forez et la famille Maumont habitant dans la région voisine du Limousin. En , la ville étant toujours en difficulté, le seigneur vend à nouveau une charte de 300 livres. La situation financière de la ville se dégrade au point que le roi Philippe le Bel intervient lui-même avant que le comte du Forez, parent et créancier du seigneur de Thiers acquitte la baronnie thiernoise au ,,.

Influence des comtes du Forez et des Bourbons
Influence du Forez

L'histoire de la ville et de sa région est fortement marquée par la rattachement de cette dernière au comté du Forez. La ville est alors mise en relation avec les régions de Noirétable et de Cervières. Une route traversant les Margerides — la vallée de la Durolle n'étant pas adaptée pour construire une route de grande circulation à l'époque — est construite au Lyon sans passer par l'ancienne voie romaine qui traverse le village de Vollore encore plus haut en altitude. Ce rattachement à la vallée du Rhône donne une dimension nouvelle d'un point de vue économique à la ville. Ainsi, les premières industries s'installent sur les berges de la Durolle. La métallurgie utilise au début du leyde que prélevaient les seigneurs de Thiers rapporte que la coutellerie est désormais une activité à part entière dans la ville. Le développement de cette industrie est peut-être lié à l'ouverture de la nouvelle route. En effet, sans fer ni acier, la ville ne peut produire de couteaux : la route permet donc d'importer ces matières premières depuis le couloir rhodanien.

Influence bourbonnaise

Lorsque le duc Louis II épouse en la dame de Thiers Anne Dauphine, la baronnie de Thiers passe dans le patrimoine des ducs de Bourbon. Alors, l'influence du Forez est quasiment remplacée au profit de l'influence bourbonnaise sans pour autant s'attaquer au domaine économique encore très marqué par le Forez. L'influence des ducs de Bourbon est aujourd'hui encore visible. Le château du Pirou, construit au .

Thiers vers 1450 - Armorial de Revel.

La baronnie indique dès que Thiers est une « ville industrielle » où coutelier, papetiers et tanneurs se côtoient quotidiennement. Dès le couteaux de Thiers s'écoulent à l'intérieur du royaume de France mais également en Espagne et en Italie. À la fin du siècle, Michel de Montaigne qualifie Thiers de « ville fort marchande ». Après une courte période où le cardinal Antoine Duprat prend le pouvoir de la baronnie de Thiers, les Bourbons redeviennent les maîtres de la cité. Ils essayent de se concilier les Thiernois en renouvelant à deux reprises les chartes qui avaient été octroyées par les anciens seigneurs aux .

La seconde moitié du Cour royale et au fait que la reine-mère, Catherine de Médicis était à l'origine comtesse d'Auvergne. En , dans une ville où le commerce et l'industrie jouent un rôle primordial, un tribunal de commerce — alors appelé « juridiction consulaire » — est créé. En , la ville est dotée d'administrateurs après que le consulat soit mis en place. Les corps de papetiers et de couteliers reçoivent leur statut quelques années après, en .

Guerres de Religion

Les guerres de Religion débutent dans la seconde moitié du Suisse. Il fait partie de la première vague de migrants protestants qui cherchent l'asile dans ce pays entre et . Durant les années à venir, de nombreux Thiernois migrent vers Genève. À l'époque, seule la région de Maringues semble adhérer au protestantisme et donner naissance à une communauté importante. En , les huguenots s'introduisent dans la ville et font des ravages créant une « haine » chez les Thiernois déjà de nature assez contestataire,.

Quelques années plus tard, les Thiernois prennent le parti du roi Henri IV et doivent défendre leur ville contre les troupes de la Ligue catholique alors qu'un prêtre originaire de Thiers — surnommé le chanoine de Pisseboeuf — est compromis dans un complot visant à assassiner le roi.

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Dès le legs très important. Dès , un couvent de frères mineurs capucins ouvre des portes dans un faubourg de la ville, puis viennent des franciscains et des ursulines. Thiers, alors ceinturée de couvents, attire les jeunes gens et les dons,.

Durant tout le . La ville est alors très peuplée par rapport aux autres villes de la province et son activité industrielle et commerciale est une des plus fortes de la région. Les marchands thiernois, établis dans des villes comme Paris, Lyon ou Marseille sont également présents en dehors des frontières du royaume : à Cadix, Séville, Lisbonne ou encore en Louisiane. Seulement, si le commerce de la ville est à un haut niveau, les ouvriers thiernois bénéficient d'un maigre salaire. En effet, les marchands ne se contentaient pas des seules productions locales pour alimenter leur commerce mais faisaient appel à des marchandises extérieures. Devenu baron de Thiers, Crozat demande toutes les taxes qui lui sont dues. Son fils, qui prend sa place en , entame un procès contre deux habitants pour le paiement de la leyde. Ce paiement seigneurial frappait toutes les denrées qui entraient dans la ville. Les thiernois, alors très pauvres s'attaquent dans un procès au niveau national au seigneur de la ville, qu'ils perdent en ,.

La fin du . Le commerce thiernois subit fortement la concurrence étrangère de la Hollande et de l'Angleterre mais aussi de la politique économique menée par le roi d'Espagne qui élève un droit de douane sur l'importation de produits sur son territoire.

Révolution française

Période révolutionnaire

La majorité de la population thiernoise accueille favorablement les mouvements révolutionnaires. En effet, les habitants sont fortement marqués par la perte de leur procès contre le seigneur de la ville en . Les artisans et commerçants souhaitent également voir disparaître les différentes contraintes financières infligées par ce dernier. La mort du roi, l'attitude antireligieuse de la Convention et la levée des troupes entraîne cependant la création d'un mouvement contre-révolutionnaire. Ce dernier s'amplifie en février 1793 avec des visites domiciliaires contre les prêtres réfractaires et dans les familles d'émigrés. Cette précocité dans les mesures de répression aboutit à une création paradoxalement tardive du comité de surveillance révolutionnaire, le 22 mai 1793, soit plus d'un mois après l'arrivée de la loi dans le district. Il fut cependant peu actif : la maison d'arrêt n'ouvre qu'en septembre, sur ordre des représentants en mission. Le commissaire de ces représentants, Dulac, opère 49 arrestations à Thiers, principalement dans les milieux insermentés et nobles impliqués dans les révoltes de Vollore et Servant. Il n'est actif qu'à partir d'octobre 1793.

Réorganisation administrative

La réorganisation du pays par l'assemblée constituante met en place de nouvelles structures dans la région thiernoise en ,. À la veille de la Révolution, seules deux subdélégations persistent dans la région thiernoise : celles de Thiers et de Lezoux. En , le district de Thiers est créé tandis que l'arrondissement de Thiers existe depuis l'an VIII. Ces modifications de l'arrondissement posent de nombreux problèmes dès les années suivantes. En effet, l'arrondissement — très peuplé à l'époque — est de taille raisonnable par rapport aux arrondissements d'autres villes environnantes. La ville de Courpière et la montagne thiernoise acceptent d'entrer dans l'arrondissement de Thiers en tandis que Maringues préfère se rattacher à celui de Riom.

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Expansion économique
Des émouleurs et des couteliers dans la vallée des usines au début du XXe siècle.

L'évolution économique de la région thiernoise entre le milieu du machines, ce qui préfigure l'avènement de la grande industrie. À cette époque, l'industrie coutelière présente une organisation particulière. La main-d'œuvre nécessaire pour fabriquer un couteau est disséminée à travers la ville ; il y a une extrême division du travail, les ouvriers sont spécialisés dans un métier, transmis de père en fils, pour lequel ils acquièrent une grande dextérité.

À la fin du . Les usines de papeterie qui n'ont pas voulu recourir à ces techniques modernes de production se voient dans l'obligation de fermer leurs portes ; elles n'étaient plus qu'une vingtaine en .

La création de deux routes nationales et de deux voies ferrées au Saint-Étienne s'amplifient dès l'ouverture de la Gare de Thiers en ,.

Fin de la Seconde Guerre mondiale
Photographie aérienne de Thiers en 1931.

Durant l'occupation, le QG du bataillon allemand en stationnement fut l'hôtel l'Aigle d'Or qui subsiste encore aujourd'hui au carrefour de la rue de Lyon et de la rue des Grammonts.

Thiers sera une des rares villes, la seule du Puy-de-Dôme, à être libérée par les armes le . Les combats opposeront d'une part les 400 hommes du SS-Panzergrenadier-Ausbildungs-Bataillon. 18 « Horst Wessel » et les FTP du MUR, rejoints par le ,. Le maire désigné par le régime de Vichy Lucien Brasset sera, avec le sous-préfet Villaret, l'intermédiaire entre les FFI et les troupes allemandes.

À la libération, la commune de Wittenheim en Alsace entra dans une ère de reconstruction. Elle eut la chance de bénéficier du soutien matériel et financier de ses villes marraines dont Thiers fait partie avec Fontenay-sous-Bois, Saint-Cloud. Le nouveau Wittenheim rend hommage à Thiers avec la création de la « place de Thiers ».

Période des Trente Glorieuses

Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, la France connaît une période dite des « Trente Glorieuses » qui se caractérise par une forte croissance économique et une amélioration des conditions de vie des Français entre et . À Thiers, la coutellerie — qui est alors déjà présente dans la ville depuis plus de 6 siècles, connaît une forte demande extérieur à la ville mais aussi en Europe. La ville se dirige vers une « mono-industrie coutelière » composée d'une multiplicité de petites entreprises qui fleurissent sur la commune. La demande d'emplois est alors très forte et les patrons thiernois font, comme dans l'ensemble de la France, appel à une main d'œuvre extérieure et étrangère pour travailler dans les usines. Les recensements de la population durant les années attestent que la situation économique de la ville est favorable à l'emploi.

Années 1980 et 1990

À la fin des Trente Glorieuses, Thiers subit fortement les effets du premier choc pétrolier et des premières récessions économiques et la concurrence étrangère notamment asiatique commence son apparition. Les entreprises thiernoises peinent à résister et plusieurs d'entre-elles ferment définitivement leurs portes — à l'image de l'Usine du May qui ferme en . La population communale commence une longue chute qui se terminera qu'au début des années .

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Crise économique

La crise économique se fait véritablement ressentir à Thiers jusqu'au début des années . Bon nombre d'entreprises ferment leurs portes ou licencient depuis le début des années mais la coutellerie semble garder sa place première dans la ville. À titre d'exemple, le site de 400 salariés de l'équipementier Dapta, spécialisé en décolletage, qui appartenait à une filiale du groupe suisse UBS, est racheté en 2006 par Leipold et le fonds d'investissement Green Recovery. Une centaine de salariés sont alors menacés de licenciement.

Baisse puis remontée de la population communale

À la fin des Trente Glorieuses, cette sous-préfecture a connu une baisse importante de la population pour dire, en , elle était classée .

Mise en valeur conséquente du patrimoine
La place Lafayette réhabilitée.

Une grande partie du centre-ville et du Moutier est classée dans une forme de protection, le secteur sauvegardé de Thiers. Ce classement est valable pour les cités médiévales remarquables et à protéger. L'ensemble architectural de Thiers est assez important pour qu'il soit protégé par ce label. De nombreux édifices ou maisons sont par ailleurs inscrits ou classés aux Monuments Historiques. Depuis , le périmètre du secteur est en cours de révision mais aujourd'hui, la taille de celui-ci est d'environ 35 hectares. Seules une centaine de villes en France possèdent fièrement cet outil de protection.

Réhabilitation urbaine dans la cité médiévale

Depuis , Thiers s'est lancée dans une vaste opération de renouvellement urbain qui se traduit par la réhabilitation de nombreux immeubles et de voiries. Le but de ces actions est globalement redynamiser la ville haute soit le centre-ancien et les quartiers l'avoisinant. Ainsi, des espaces comme la place Antonin-Chastel, le quartier Saint-Jean ou la rue du Transvaal sont réaménagés,.

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Culture

Tourisme et hébergement

Thiers compte 8 hôtels, 6 chambres d'hôtes, 3 gîtes, 2 campings et une aire de camping-car pour héberger les nombreux touristes venu visiter les rues de la cité. Pour guider les touristes, un office de tourisme est installé au pied du château du Pirou (château à colombages) en plein centre-ville de Thiers.

En plus des différents musées et salles d'exposition que compte la ville, la vallée des rouets permet aux visiteurs de partir sur les traces des émouleurs, ces artisans travaillant allongés sur une planche au-dessus de leur meule et donnant le tranchant à la lame. De nos jours, la vallée offre l’image d’une nature sauvage marquée par la patience et la ténacité de générations de couteliers thiernois. Un dernier rouet resta en activité jusqu'en 1976 « Chez Lyonnet » et aujourd'hui, le rouet est transformé en petit musée où les visiteurs peuvent voir tourner la roue à aubes, entendre claquer les courroies sur les poulies et monter à la chambre du coutelier.

L'atelier de fabrication du Thiers, couteau spécifique de la ville protégé forme les touristes à fabriquer eux-mêmes leur propre couteau « Le Thiers ». Le temps de fabrication d'un couteau est d'1h30 et contrairement à ce que l'on pourrait penser, ici la fabrication n'est pas salissante.

La vallée des usines est un haut lieu de la production artisanale et industrielle de la ville, du . La Vallée des Usines est aujourd’hui un site emblématique qui ne laisse personne indifférent. Durant la nuit, des ruines d'anciennes coutelleries et le lit de la Durolle sont éclairés par des projecteurs pour les mettre en valeur.

Musées et salles d'expositions

Le musée de la coutellerie a ouvert ses portes en 1982 dans le but de conserver la mémoire de la coutellerie thiernoise. Il est composé de trois bâtiments répartis entre le centre-ville, dont l'un est consacré à l'histoire de la coutellerie (dans l'ancienne « Maison des consuls », inscrite aux Monuments Historique en 1983) et l'autre à des démonstrations de fabrication de couteaux et à l'exposition de couteaux d'art, et le village de Château-Gaillard où l'on peut visiter le dernier rouet en état de fonctionnement (le Rouet Lyonnet, du nom du dernier émouleur à y avoir travaillé, Georges Lyonnet) où travaillaient les émouleurs couchés.

Démonstration d’un émouleur au musée de la coutellerie de Thiers.

Plusieurs autres musées et salles d'exposition sont présentes sur la commune: le château du Pirou, au premier étage du bâtiment qui accueille l'office de tourisme, est exposée la Donation Calamy, une collection d'objets de l'Antiquité (Mésopotamie, Égypte, Grèce…), de Céramique d'Iznik, de tapisseries et de meubles anciens, le Creux de l'enfer, centre d'art contemporain avec une programmation nationale et internationale situé dans la vallée des usines, l'Usine du may présente l'histoire et les perspectives de l'industrie à Thiers. Elle accueille aussi des expositions d'artistes (Sergio Toppi été 2011, Derib été 2012). La médiathèque et le hall de la mairie accueillent aussi des expositions temporaires. Le château de la Chassaigne (propriété privée) présente chaque été avec l'association La pomme d'or une exposition sur un thème différent (Cluny et le Moyen Âge en 2010 ou L'âme de Thiers à l'été 2011). L'Orangerie (Centre d’initiation et de sensibilisation à l’environnement) dans le parc du Moûtier propose une promenade éducative dans un biotope tropical reconstitué.

L'usine du May.

La cité des couteliers présente la production coutelière thiernoise du . Le musée est décliné en trois parties : la première se consacre à une présentation générale de la coutellerie, la deuxième est chargée de présenter la coutellerie thiernoise et la troisième, les couteliers thiernois sont présentés grâce à des vitrines installées dans une pièce centrale. La vallée des Rouets est la continuité de la vallée des usines lorsque nous allons en amont de la Durolle. Le site offre l’image d’une nature sauvage marquée par la patience et la ténacité de générations de couteliers. Des ruines d'anciens ateliers de coutellerie bordés par la Durolle sont visitables. Le dernier rouet en activité ferma en 1976 et se surnommait « chez Lyonnet ». Aujourd'hui ce rouet n'est pas désaffecté et le visiteur via des visites guidés ou librement peut visiter ce rouet ainsi que le reste de la vallée. Une roue à aubes tourne toujours devant le rouet. En 2016, le site a compté 55 000 visiteurs.

Dans les environs de Thiers, on peut aussi visiter le Musée départemental de la Céramique à Lezoux ainsi que le Moulin Richard de Bas à Ambert consacré à la papeterie. À Cervières, durant l'été, la Maison des Grenadières est ouverte au public. Le parc naturel régional Livradois-Forez propose avec le circuit de la Route des métiers la découverte d'activités artisanales très variées.

Salles de spectacles

Espace
La Salle Espace en 2017.

Espace est un complexe culturel de trois salles adaptées pour tous les types de spectacles comme pour les réunions publiques. L'idée d'une grande salle à Thiers remonte aux années 1970 où une salle polyvalente avait été construite au Breuil dans la ville-basse. À la fin des années 1980, cette salle ne suffit plus pour Thiers. Des projets se succèdent tandis que le foirail en ville-haute est remanié en parking. En 1985, la ville de Thiers (Maurice Adevah-Pœuf est alors maire) confie à Jean-louis Godivier la construction d'un complexe de trois grandes salles de spectacle sur le site du foirail. Le thème de la construction est alors « Bateau et Modernité » d'où l'architecture contemporaine avec la présence de hublots et d'éléments maritimes, le bateau étant l'emblème de Thiers. Lors de l'inauguration du site, les couleurs dominantes sont le jaune et le bleu, les couleurs de la ville de Thiers. Aujourd'hui, la salle a été repeinte avec des couleurs plus modernes: gris foncé, gris clair et blanc. Le bâtiment a une surface totale de 2 800 .

Le cinéma Le Monaco pris en 2011.
Le Monaco

Le Monaco est un cinéma possédant trois salles sous forme d'auditorium. Il bénéficie du label « Art et Essai ». Le ciné-club local y présente chaque mois un film. Il est situé en plein centre médiéval de Thiers. De multiples projets voient le déménagement de ce cinéma dans un autre lieu du centre ancien. Il est l'un des trois cinémas qu'a compté la ville de Thiers. Le premier était proche de la place Antonin-Chastel et le deuxième était l'ancien cinéma-théâtre de la ville sous les remparts.

Le Moulin bleu

Le Moulin bleu est un cabaret qui propose une revue unique dans la région. Il prend comme model le Moulin-Rouge à Paris. Des danses comme le French cancan sont représentées dans cet ancien hôtel-restaurant.

Autre

D'autres salles de spectacles sont présentes sur la commune : le Métro est une salle de concert consacrée aux musiques actuelles, la salle polyvalente Jo-cognet qui sert initialement de boulodrome, la salle de la Sapine au Fau, la salle de la Roussette à Courty, la salle des Ursulines au-dessus de la médiathèque, la salle des Garniers ou encore la chapelle des Belins.

Thiers bénéficie de sa proximité avec des centres urbains plus importants et ses habitants peuvent facilement profiter de la programmation culturelle de ceux-ci : Clermont-Ferrand et Vichy sont environ à une demi-heure de route,, Roanne et Saint-Étienne à une heure,.

La place Antonin-Chastel pendant le festival de la Pamparina en 2022.

Manifestations culturelles et festivités

La Pamparina

Chaque année depuis 1997, le premier week-end de juillet, a lieu La Pamparina, un festival de musiques qui se tient dans les rues de la ville autour d'un thème qui change chaque année (cordes, voix, percussions, danses, etc.). Ce festival international, a attiré plus de 45 000 personnes dans les rues de Thiers en 2017.

La Foire au pré

C'est une foire qui se tient au Moûtier, dans le bas de la ville, le deuxième week-end de septembre (initialement le 14 septembre uniquement). Véritable « fête nationale » de Thiers selon l'expression de Jean Anglade, c'est un rendez-vous presque obligatoire pour les habitants de tout le pays Thiernois. Son existence remonte à huit-cents ans, sans doute plus. On y trouve tous genres de stands, des souvenirs aux vêtements, des manèges aux chevaux de trait. La coutume est d'y manger de la tripe dès l'aurore. Au Moyen Âge, cette fête se déroulait sur la place de Pirou et la place Saint-Genès.

Les 13  | ]

Les 13 .

La marche Roanne-Thiers

La marche Roanne-Thiers lance, chaque premier samedi du mois de décembre à minuit, ses quelques centaines de participants sur la route reliant les deux villes. Longue de 56 Roanne (les années impaires).

Coutellia
La salle 1 de l'édition 2017 de Coutellia.

Chaque printemps, depuis 1991, se déroule Coutellia, un festival du couteau d'art. Plus de cent exposants venus du monde entier participent à cet événement. Des démonstrations sont faites et les visiteurs peuvent mieux comprendre comment est fabriqué un couteaux. C'est aussi l'occasion d'un concours de créations, toujours dans un esprit confraternel.

Le marché de noël

Depuis 2012, la ville de Thiers organise avec l'association des commerçants de Thiers un Marché de noël. Exposants, artisans, animations musicales, ateliers divers, défilés d’enfants, lectures de contes, expositions, balades en calèche sont présents chaque année. Le marché se passe généralement pendant le deuxième week-end de décembre et a lieu en centre-ville. Il est divisé en trois parties : la première est située sur la place Antonin-Chastel, la deuxième dans l'ancien marché couvert et la troisième dans les locaux de l'ex Défi-mode.

Les Feux d'artifice

Chaque année se déroule le lancer de feux d'artifice à Thiers le 14 juillet sur la base de loisirs Iloa Les Rives de Thiers. L’événement est accompagné d'un bal populaire au club house d'Iloa. Plusieurs milliers de personnes sont au rendez-vous. Jusqu'en , les feux d'artifice sont uniquement tirés depuis le Parc du Breuil au Moutier.

Thiers, ville haute en couleur

Chaque année, l’opération « Thiers, ville haute en couleur », organisée par le collectif « Artistes » et les services municipaux, revient durant tout l’été dans les rues de Thiers. Le principe est que des bannières, peintes par des artistes locaux ou de toute la France voire d’autres pays, sont mises en place durant la saison estivale dans les rues de Thiers et des villages alentour. Un nouveau thème destiné à inspirer les artistes est proposé chaque année.

Journées Européennes des Métiers d'Arts

Créées en France à l’initiative des pouvoirs publics, les Journées Européennes des Métiers d’Art sont le premier événement international consacré aux métiers d’art, coordonné par l’Institut National des Métiers d’Art, pour soutenir fortement ce secteur à haut potentiel de développement économique et culturel. Ce rendez-vous met chaque année en lumière plus de 200 métiers et encore plus de savoir-faire alliant gestes de tradition, de création et échanges humains, ancrés dans l’économie réelle de nos territoires dont ils concourent au dynamisme et à l’attractivité. Passeurs de mémoires par la transmission de leurs savoir-faire, les professionnels des métiers d’art sont des « gens de métiers », tournés vers l’avenir : puisant leurs racines dans le compagnonnage, les arts décoratifs et les arts appliqués, ils œuvrent pour restaurer notre patrimoine autant que pour le réinventer. Ateliers-laboratoires de l’innovation, ils élaborent une culture nouvelle du travail et de l’entrepreneuriat au sein de l’économie créative, préfigurant un nouveau modèle économique et social, collaboratif et transdisciplinaire, inventant de nouveaux marchés, locaux et mondiaux. Ainsi, leurs gestes de deux mains, parfois très anciens, se transforment pour devenir les gestes de demain. Gestes de demain, et gestes pour demain, les métiers d’art sont aussi les racines du futur, des sources d’inspiration et des repères collectifs pour réinventer un héritage français et européen.

Avec ces journées, l’Institut National des Métiers d’Art et l’ensemble de ses partenaires et acteurs au plan national, territorial et européen, contribuent ainsi à préparer l’avenir de ce secteur dans une société en mutation, pour que les métiers d’hier et d’aujourd’hui soient toujours les métiers de demain.

Thiers Meetings

La première édition a lieu en , quelques jours en amont de Coutellia. La vocation de Thiers Meetings est de faire se rencontrer les acteurs internationaux de la filière coutelière et de permettre au Thiers de s’imposer comme marque internationale. 27 villes ou bassins couteliers, avec une importance plus ou moins importante en fonction de leur histoire son dénombrées dans le monde mais Thiers est la seule ville avec 800 ans d’histoire coutelière ininterrompue. Le nom de Thiers est connu par les couteliers du monde entier de façon très marquée pour certains et plus diffuse pour d’autres.

L’industrie du luxe est représentée par quatre filières en Auvergne : maroquinerie, cosmétique, packaging et coutellerie. Les grandes marques confient à Thiers la fabrication de leurs articles. Le positionnement sur les produits d’exception s’est naturellement imposé, après 800 ans d’activité. Organiser à Thiers des rencontres mondiales de la coutellerie permet d’affirmer la position du bassin thiernois sur l’échiquier mondial de la coutellerie.

Symposium international de sculpture monumentale métallique
Le « Pont-épée » juste devant la cascade du Creux de l'enfer.

En , Thiers accueille le Symposium international de sculpture monumentale métallique. Il permettre à six artistes régionaux et internationaux, Yves Guérin, Michel Gérard, Dennis Oppenheim, Patrick Raynaud et Vladimir Skoda de collaborer avec des artisans locaux autour de la réalisation de leurs œuvres. Des sculptures qui s’implantent, pour la plupart, avec justesse dans le contexte de la ville et de sa périphérie. Le sixième artiste, George Trakas, anticipe l’histoire du centre d'art du Creux-de-l’enfer. Ainsi que le ferait le héros d’un roman d’aventure de Jules Verne, il va tendre une passerelle métallique au ras de l’eau, véritable pont de cordes suspendu drossé dans les embruns de la cascade.

Plusieurs œuvres monumentales en acier sont dispersées sur la commune. Les plus connues sont les « Orbres de Borbes », le « Grand balancier », le « Bateau échoué », le « Pont-épée » construit par le canadien George Trakas ou encore le « Dragon de la Vallée des Usines »,.

Gastronomie

Costume des environs de Thiers à la fin du XVIIIe siècle, début XIXe.

Les cochonnailles sont souvent à l'honneur à Thiers comme dans le reste du Massif central. Elles sont la base d'une gastronomie populaire, peu onéreuse et très « nourrissante ». Les tripes « à la mode de Thiers » sont incontournables à l'occasion de la foire au Pré. Le « rapoutet » est préparé à base de morceaux de jarret de jambon cuit généralement accompagné de choux et de pommes de terre. La saucisse de choux d'Arconsat faite à partir de poitrine de porc et de choux est la spécialité la plus reconnue de la montagne thiernoise et à sa confrérie.

Pour le fromage, le gaperon est produit dans la région (secteur entre Thiers, Lezoux et Ris) et le chèvreton, qui vient plutôt de la montagne. Thiers se situe dans les zones AOP de la fourme d'Ambert et du bleu d'Auvergne.

La tarte à la bouillie est un dessert des plus typiques du pays. Comme dans beaucoup de régions de montagne la myrtille est utilisée pour les tartes ou la confiture. Les baies bleues sont célébrées à la mi-août au col du Béal (communes de Saint-Pierre-la-Bourlhonne et de Chalmazel). Les guenilles sont des beignets (proches des bugnes lyonnaises) qui se mangent, selon Jean Anglade en trois occasions : « Au temps du Carnaval, pour la foire au Pré et dans n'importe quelle autre circonstance. »

Thiers dans les arts

Jean Anglade à la foire du livre de Brive-la-Gaillarde en .

La ville de Thiers est mentionnée dans la littérature dès le Moyen Âge. Guillaume de Revel en fait notamment la description dans son armorial. Dès , la romancière et dramaturge française George Sand publie un roman ayant pour modèle le fonctionnement de la ville de Thiers. L'histoire du livre tourne autour du monde ouvrier et industriel. En , Pierre Molaine écrit le roman Samson a soif où Thiers est largement évoquée. Dans ce dernier, il parsème le récit de souvenirs personnels notamment lorsqu'il visite la ville. Huit ans après avoir écrit un premier livre sur la ville, il sort un deuxième livre nommé J'ai rêvé de lumière. À partir de , Jean Anglade écrit plusieurs romans ayant pour thème commun la ville. Dans l'ordre chronologique : Les ventres jaunes (1979), La Bonne Rosée (1980), Les Permissions de mai (1981), Dans le secret des roseaux (2002) puis Une étrange entreprise (2005). En , il publie un récit de souvenirs nommé Le Pain de Lamirand.

En 1975, François Truffaut tourne à Thiers l’essentiel de son film L'Argent de poche qui sort le 17 mars 1976. Le film connait un grand succès en France avec plus d'1,8 million d'entrées en salle. En 1981, La Ville noire, téléfilm en deux parties de Jacques Tréfouël tiré du roman de George Sand, avec Catherine Frot et Lionnel Astier dans l'un de leurs premiers rôles, est tourné à Thiers.

Trois timbres en rapport avec Thiers sont émis à partir de , « Thiers », dessiné par Marie-Noëlle Goffin et gravé par Eugène Lacaque avec une valeur faciale de 1,70 , en 1987, « Coutellerie d'art - Thiers», dessiné et gravé par Patrick Lubin. Valeur faciale de 1,90  et en 2004, « La Coutellerie », par Bruno Ghiringhelli dans la série Portraits de régions .

Langue régionale

La ville de Thiers s'inscrit dans le domaine linguistique de l'occitan,' (nom Tièrn) et ce depuis les débuts de la langue au Moyen Âge. Une variante locale appelée sous-dialecte est parlée à Thiers : le parler thiernois.

La commune de Thiers accueille d'ailleurs le siège de l'antenne Liuradés de l'Institut d'Études Occitanes,. Des ateliers et cours de langue occitane sont par ailleurs dispensés par cette association comme dans toutes les autres sous-préfectures du département depuis 2021.

Chansons locales

La bujadeira est une chanson thiernoise reprenant l'air de la Marseillaise. Elle met en avant l'occitan local ainsi que l'accent du langage de la région. Plusieurs chansons en nord-occitan sont à recenser comme la « Chanson de lus esmouleus », en français « la chanson des émouleurs », qui raconte la vie des ouvriers œuvrant dans la coutellerie thiernoise.

Personnalités liées à la ville

De nombreuses personnalités ont un attachement particulier à la ville de Thiers. Les plus connus sont cités dans la liste ci-après (classement par année de naissance) :

  • Montdory (° 1594-† 1653 ou 1654), né Guillaume Desgilberts, comédien vedette du théâtre du Marais, créateur du personnage du Cid. Il meurt entre novembre 1653 et novembre 1654 à Thiers ;
  • Gervais Lasteyras (1809-† 1854 à Thiers), homme politique, député du Puy-de-Dôme de 1848 à 1851.
  • Prosper Mérimée, ami de Marilhat, rend compte du patrimoine thiernois dans Notes d'un voyage en Auvergne en 1838 ;
  • George Sand tire de son passage à Thiers les 25 et 26 juin 1859 le décor de son roman La Ville noire. Elle est ainsi (avant Zola) la première romancière qui s'intéresse au monde ouvrier ;
  • Prosper Marilhat (° 1811-† 1847), peintre naturaliste. Il fut avec Alexandre-Gabriel Decamps et Eugène Delacroix un pionnier de l'orientalisme ;
  • Coco Chanel (°1883- 1971), grande couturière. Au printemps 1896, Gabrielle Chanel vivait à Thiers, rue Durolle, chez Anaïs Clouvel, cousine germaine de sa mère. Gabrielle Chanel, alors âgée de douze ans, y est « bonne d'enfants et domestique".
  • Louis Lasteyras (° 1851-† 1931), homme politique, maire radical de Vichy ;
  • Jean Anglade (1915-2017), écrivain centenaire de l'École naturaliste, chevalier de la Légion d'honneur de la République italienne, chevalier de la Légion d'honneur de la République française ;
  • René Barnérias (° 1928-† 2011), ancien député-maire UDF et conseiller général de Thiers ;
  • Colette Guillaumin (° 1934-† 2017) est une sociologue française et une militante antiraciste et féministe. Elle est une théoricienne importante des mécanismes du racisme, du sexisme et des rapports de domination.
  • Michel Charasse (° 1941), homme politique, ministre du budget et proche de François Mitterrand, ancien sénateur du Puy-de-Dôme et ancien maire de la commune voisine de Puy-Guillaume ;
  • Maurice Adevah-Pœuf (° 1943), homme politique, ancien député PS de la cinquième circonscription du Puy-de-Dôme (dite Thiers-Ambert) de 1981 à 1993 et de 1997 à 2002 et maire de Thiers de à  ;
  • Claire Chazal (° 1956), présentatrice de journaux télévisés née à Thiers. Auteure du roman L'Institutrice, en partie inspiré des souvenirs de sa jeunesse dans le Puy-de-Dôme ;
  • Zinedine Soualem (° 1957), acteur né à Thiers ;
  • Dorine Bourneton, née le 6 septembre 1974 à Thiers. Aviatrice écrivaine et conférencière française. Seule rescapée d'un accident d'avion à l'âge de 16 ans, elle devient la première femme handicapée au monde pilote de voltige aérienne.

Héraldique, logotype et devise

  • Selon Dany Hadjadj dans Pays de Thiers : le regard et la mémoire, les armes de Thiers se blasonnent ainsi :
    • De gueules à un navire d'argent sur une mer du même
  • Remarques
    • Le blason où un navire est représenté est effectif en .
    • La mise en place d'un blason comportant un navire est vivement critiquée par la population de la ville, qui préférerait voir une grappe de raisin ou un pichet de vin — la production de raisin et de vin étant encore à l'époque très populaire dans la ville.
  • Devise
    • La devise de Thiers est en latin : Labor omnia vincit (« Le travail vient à bout de tout »)
  • Toujours selon Dany Hadjadj, les armes de la famille des seigneurs de Thiers se blasonnent ainsi :
    • Du fond jaune avec un lion rampant rouge au guindant
  • Remarques
    • Le blason disparaît définitivement en à la suite de son remplacement.
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  10. Présentation du Musée départemental de la Céramique sur le site du Conseil général.
  11. Présentation sur le site du Moulin Richard de Bas
  12. Présentation sur le site du Parc naturel du Livradois-Forez
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Thiers dans la littérature

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 21/01/2025
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