Saint-Pierre-en-Faucigny

Localisation

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Saint-Pierre-en-Faucigny : descriptif

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Saint-Pierre-en-Faucigny

Saint-Pierre-en-Faucigny est une commune française située dans le nord du département de la Haute-Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Centre urbain située dans la province de Faucigny (d'où son nom), la commune comptait 7 591 habitants en 2021

Elle est née de la fusion en 1965 des communes de Passeirier, Saint-Maurice-de-Rumilly et de Saint-Pierre-de-Rumilly.

Géographie

Situation

Localisation

Saint-Pierre-en-Faucigny est situé entre Bonneville et La Roche-sur-Foron. Elle occupe le cône de déjection du Borne en confluence avec l'Arve.

Entre la Pointe d'Andey (1 877 m) au sud-est et l'Arve au nord, entre « Bourre » (ruisseau s'écoulant depuis « sur Cou » 1 809 m, vers Amancy) à l'ouest et le Borne à l'est sur 1 586 hectares.

Rose des vents Arenthon Rose des vents
Amancy N Bonneville (Haute-Savoie)
O    Saint-Pierre-en-Faucigny    E
S
Saint-Laurent Le Petit-Bornand-les-Glières

Saint-Pierre est limitée par les communes de Bonneville, Le Petit-Bornand-les-Glières, Saint-Laurent, Amancy et Arenthon. La commune est composée d'une mosaïque de hameaux et lieux-dits dont chacun mériterait une description toponymique. On peut citer : Bornette, Toisinges, les Tattes, Prêlaz, Delairaz, Passeirier, la Serthaz, Blansin, la Perrière, Le Peteray, Saint-Maurice-de-Rumilly, les Contamines…

Géologie et relief

Saint-Pierre est située dans les Préalpes (massif calcaire provenant des dépôts sédimentaires de la mer urgonienne). Les reliefs actuels résultent du travail des glaciers du quaternaire.

La vallée de l'Arve doit son existence à un glacier géant qui du massif du mont Blanc rejoignait le glacier du Rhône au niveau du Léman. La moraine latérale créa une sédimentation importante qui donna naissance aux terrasses de Saint-Laurent et Saint-Sixt.

Le recul du glacier a laissé sur le plateau des Bornes, un dépôt de roches cristallines (granit, gneiss, protogine) ainsi que des blocs urgoniens provenant d'un éboulement de la Pointe d'Andey (1 877 Le Petit-Bornand-les-Glières.

Le « Haut-Rumilly » (Saint-Pierre et Saint-Maurice) se trouvent sur le cône de déjection du glacier du Borne qui à la fin de la glaciation (Würm) va repousser l'Arve contre le Môle (1 863 m) et faire stagner l'eau qui donna naissance aux marais de Bonneville.

Du Trias à la fin du Crétacé, le massif est immergé, les sédiments se déposent.La dernière poussée alpine provoque des plissements, des fractures et des chevauchements cette complexité se remarque dans la montagne « sur Cou » (1 809 m).

Hydrographie

À Saint-Pierre, l'eau est partout présente avec les torrents (nants), ruisseaux, bédières et en sous-sol avec une nappe phréatique de 20 bassin versant de l'Arve qui donne son nom à la vallée.

Cette nappe d'eau souterraine prend naissance grâce au Borne dont l'eau s'infiltre dans le calcaire urgonien et par une géologie gravitaire. Le Borne et la pluie filtrée par le sol sont des composants neutres et la spécificité du calcaire assure la pureté de la nappe.

La consommation d'eau potable dépend peu de la nappe phréatique qui alimente surtout La Roche-sur-Foron et Bonneville (pompage de Passeirier). La montagne de Cou, la Pointe d'Andey et le plateau de Saint-Laurent fournissent les captages de Marny, Prélaz, Delairaz, Varlin et Arcine, l'eau qui alimente Passeirer vient du pompage de Blandet. Bourre et Restat (issu du plateau de Saint-Laurent), deux Nants de sur Cou fournissent l'essentiel de l'eau potable.

L'Arve longe la commune sur 2 km, il sépare Saint-Pierre de la commune de Bonneville.

Climat

La situation de Saint-Pierre-en-Faucigny est celle d'un climat montagnard, dans un pays tempéré, où les hivers sont froids et neigeux, et la saison estivale est douce avec parfois des épisodes orageux. Les intersaisons (avril et octobre) sont en moyenne un peu plus sèches, même si la pluviométrie peut être très élevée.

Flore
Forêt

La forêt occupe une partie importante de la commune de Saint-Pierre. En 1972 le conseil municipal, à la suite de la fusion des communes de 1965, décide la réunion des anciennes forêts afin d'en déterminer une meilleure gestion.

  • Saint-Maurice-de-Rumilly : 34 ha 45
  • Saint-Pierre-de-Rumilly : 75 ha 36
  • Section de Delairaz : 19 ha 67
  • Section de Prélaz : 23 ha 29

Soit : 152 ha 77.

Il convient d'ajouter 10 ha 70 des soumissions de 1967 afin de constituer une seule forêt dénommée Forêt communale de Saint-Pierre-en-Faucigny qui occupe donc : 163 ha 47 a, sans compter une parcelle privée, sise au Coudray de 15 ha.

Principalement cette forêt est située sur la rive gauche de l'Arve et du Borne, de la cote 570 Bonneville, le Petit-Bornand-les-Glières et Saint-Laurent.

La forêt est composée de 60 % de feuillus et 40 % de résineux dont : épicéa 63 %, sapin 23 %, pin sylvestre 11 %, épicéa de Serbie (picea omorika) 2 %, pin noir 0,7 % et mélèze 0,3 %.

Suivant les étages, l'exposition ou la fertilité du sol on observe une végétation particulière : dans les stations sèches on découvre une végétation xérophile de type méditerranéen ; où le sol est plus profond et l'atmosphère moins chaude, on retrouve celle des Alpes du Nord.

  • Végétation des stations sèches : chêne pubescent, érable à feuilles d'obier, le cytise des Alpes, l'amélanchier, raisin d'ours...
  • Végétation des stations plus fraîches : hêtre, frêne, fruitiers, chêne sessile, viorne, noisetier, aubépine...
Fleurs

Les principales fleurs que l'on découvre en bordure de forêt ou en sous-bois sont : la Bruyère des neiges (Erica carnea — fleur rare et protégée), le muguet, le polygale faux-buis, le lys martagon, le cytise...

Faune

La taille de la forêt de Saint-Pierre lui permet d’accueillir la faune des communes environnantes notamment celle de Le Petit-Bornand-les-Glières. Chevreuils, chamois (vers 1 400 cerfs, sangliers, écureuils, renards, blaireaux peuplent, parfois selon la saison, cette forêt.

Voies de communication et transports
  1. Clefs, p. 31.

Toponymie

Le nom de la commune est Saint-Pierre-en-Faucigny à la suite de la fusion de trois anciennes communes et paroisses : Passeirier, Saint-Maurice-de-Rumilly et de Saint-Pierre-de-Rumilly en 1965. La paroisse est dédiée à saint Pierre l'apôtre.

Rumilly-sous-Cornillon, devenu Saint-Pierre-de-Rumilly viendrait de Romiliacum-Rumiliacum « Petite Rome » ou du nom de la déesse des nourrices et des enfants, Rumilia avec le suffixe -iacum (« qui appartient à »). Ce vocable expliquerait qu'au  siècle la paroisse fut dédiée à sainte Agathe, patronne des nourrices.

L'ancienne commune de Passeirier (Passere en 1153, Passeryeu en 1250, Passeyrie en 1302, ou encore Passeiry au cours du .

Le toponyme Sauterens, à l'emplacement d'une ancienne tour, proviendrait d'un patronyme, Saltarinus. Il s'agit très probablement du dérivé médiéval de saltuarius, saltarius, qui désigne un magistrat communal, chargé des forêts, un garde-champêtre. Charge qui par la suite se serait transmise. Dans les comptes de la châtellenie du  siècle, une famille Tréper (Trappier) venue du Valais s'efforça de mettre en valeur les plaines et montagnes par un défrichement le lieu.

En francoprovençal, le nom de la commune s'écrit Rmiyi, selon la graphie de Conflans.

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  2. Henry Suter, , Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs, sur henrysuter.ch, Henry Suter, 2000-2009 (consulté en ).
  3. Clefs, p. 19.
  4. Henry Suter, «  », Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs, sur henrysuter.ch, Henry Suter, 2000-2009 (consulté en ).
  5. Revue savoisienne, Volumes 49 à 51, Académie florimontane, 1908, p. 273.
  6. Clefs, p. 52, paragraphe II.
  7. Lexique Français : Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 ISBN , lire en ligne), Louis Terreaux, membre de l'Académie de Savoie, publié au Parlement européen à l'initiative de la députée Malika Benarab-Attou
.

Histoire

Période antique

Territoire des Allobroges.
La Romana Allobrogica

La domination romaine sur le peuple Allobroge se fait essentiellement pour contrôler les accès aux cols reliant les deux versants des Alpes.

Saint-Pierre devient le poste avancé d'une civilisation Romana Allobrogica (Jules César dans le De Bello Gallico). La vallée de l'Arve ouverte de Sallanches à Genève, la voie romaine (encore visible sur la vieille route des Evaulx) de Saint-Pierre au Petit-Bornand ouvrant sur l'Aravis et le val d'Arly puis la Tarentaise ou vers Annecy par Thônes montrent l’intérêt stratégique de Saint-Pierre.

Les Burgondes

La période entre l'Antiquité qui s'achève et le haut Moyen Âge qui s'installe, voit le triomphe du Christianisme ainsi que la venue d'un peuple germanique : les Burgondes qui créent un royaume de 443 à 534 en « Sabaudia » (ou Sapaudia) avec l'accord des Romains. Cette présence à Saint-Pierre se révèle par des recherches linguistiques et archéologiques.

Entre la mairie et le cimetière actuel, un site funéraire, connu depuis la fin du fouilles préventives en 2021.

La Burgondie ne sera pas un état centralisé et discipliné. Rivalité, pillage, ivrognerie sont les maîtres mots. Grégoire de Tours donne cette impression, résumé par l'historien Ménabréa, que tout y vacillait, même la raison humaine.

Les noms terminés en Inge présents en Haute-Savoie, Chablais, Genevois, Faucigny et les rives du Léman témoignent de cette présence burgonde. Cette terminaison serait dérivée d'un germanisme Ing(u)en (lieu-dit) : Taninges, Lucinge, Toisinge, Tucinge, qui était Burgum Castri (bourg du château) puis à la fin du  siècle, en 1283, Bonavilla (Bonneville) par la volonté de Béatrice de Faucigny.

Le Moyen Âge

De nombreux témoignages attestent une grande activité dès les château de Cornillon, la tour de Sauterens (confirmée par Amédée, comte de Genève le ), le château d'Arcine de 1210, le château de Chuet de 1250, le château de Cohendier de 1367.

Cornillon surveille la route qui suit le torrent du Borne. Il perd son rôle et est replacé, au cours du château et le bourg de Rumilly. Ces derniers sont dits Rumilly-sous-Cornillon afin de les distinguer du bourg homonyme en Albanais.

Les traces des Templiers sont encore visibles sur le territoire de la commune, au hameau de Passerier où une bâtisse du La Commanderie. Rumilly était un bourg clos et franc, il s'y tenait une foire et un marché, il possédait ses propres poids et mesures. Les Rumiliens jouissaient de franchises antérieures à 1335.

En 1336, un conflit éclate avec les habitants de Mont-Saxonnex qui réclament l'entière exploitation de la montagne de Byolan ou Combe de Biollan et du plateau de Cenise. L'arbitrage de la Cour ecclésiastique, fixant les limites, est surtout intéressant en révélant les différents antagonistes : les hommes de l'Abbaye d'Entremont, dont les Borniands, alliés aux Rumilliens et ceux Du Mont qualifiés d' hommes. Les Rumilliens sont représentés par le vice-châtelain et se nomment : « Université des Bourgeois et Jurés dudit lieu » (Le mot Juré désignant précisément, ceux qui ont juré d'observer les franchises).

La Renaissance

Au  siècle, la seigneurie de Rumilly-sous-Cornillon comptait quatre paroisses : Saint-Pierre, Saint-Laurent, Saint-Maurice-de-Rumilly et Passeirier. Sept hameaux constituaient la seigneurie.

Le château de Rumilly-sous-Cornillon dominant les gorges du Borne (les Evaux ou Evaulx) contrôle l'accès à Annecy par Thônes et donc la route menant à l'abbaye d'Entremont.

Le siège de la châtellenie et de la justice seigneuriale sont sis au château de Saint-Pierre, le siège du mandement récoltait les impôts, les droits de péage sont perçus par ses officiers au pont sur le Borne, dit pont du Diable.

Période contemporaine

La Révolution française et l'occupation

En , les troupes de la République française entrent en Savoie. La Convention nationale, le 25 vendémiaire an II décide que toutes les communes au nom comportant le vocable Saint (Saint-Maurice, Saint-Pierre…) doivent adopter un nom tiré de la géographie locale. « Saint-Pierre-de-Rumilly-sous-Cornillon » devient Belle Commune.

L'annexion de la Savoie

Lors des débats sur l'avenir du duché de Savoie, en 1860, la population est sensible à l'idée d'une union de la partie nord du duché à la Suisse. Une pétition circule dans cette partie du pays (Chablais, Faucigny, Nord du Genevois) et réunit plus de 13 600 signatures, dont 69 pour Saint-Maurice, 58 pour Passeirier,. Le duché est réuni à la suite d'un plébiscite organisé les 22 et où 99,8 % des Savoyards répondent « oui » à la question « La Savoie veut-elle être réunie à la France ? ».

Les électeurs du Chablais et du Faucigny avaient la possibilité de voter leur rattachement à la France et de maintenir, chez eux, une zone défiscalisée privilégiée, cette zone franche perdura jusqu'en 1923.

Rattachement des communes

Saint-Pierre-de-Rumilly, le  (applicable au

Les paroisses

Dès le diocèse. L'église de Saint-Pierre-de-Rumilly-sous-Cornillon est donnée en 653 à un couvent de religieuses par Annebond, évêque de Lyon. Située au lieu-dit Bornette à la confluence des routes du Borne et de La Roche-sur-Foron (par Passeirier). Le bourg de Rumilly, blotti sous son château, devint chef-lieu de mandement.

En 1411, il y avait 30 feux (150 habitants), le curé percevait 25 florins de revenus. En 1745 un nouvel édifice fut construit et fut dédié au saint patron des apôtres : Pierre.

La paroisse de Saint-Pierre dépendait de l'abbaye d'Entremont.

En 1090, le prieuré Saint-Victor de Genève possède Saint-Maurice — appelé à cette date Saint-Innocent — prit de l'importance sous l'épiscopat de Guy de Faucigny. Le territoire de la paroisse fut offert à Saint-Victor de Genève (comte de Genève), les importants revenus permirent aux moines non seulement de se nourrir mais aussi d'entretenir des serviteurs et des officiers de justice. Saint-Victor disparut en 1534. L'arrivée des Réformateurs vit la destruction du couvent et le dispersement des moines. L'église de Saint-Maurice tomba sous la coupe de l'abbaye d'Entremont.

Au  siècle, la première église de Passeirier, alors dédiée à saint Jean, changea de vocable et de dépendance. Un texte du pape Eugène III daté de 1153, atteste l'existence de l'église de Passeirier. Au  siècle elle se mettra sous la protection de saint Antoine.

Dès le concordat napoléonien de 1802, les paroisses de Saint-Pierre, Saint-Maurice et Passeirier ont été réunies sur le plan religieux,,,.

  1. Clefs, p. 37.
  2. «  », sur Inrap, (consulté le ).
  3. , Histoire de la Savoie, La Fontaine de Siloé (réimpr. 2009) (1re éd. 1933), 676 p., p. 33.
  4. Théophile Perrenot, La Toponymie burgonde, Bibliothèque scientifique 1942.
  5. Lucien Guy, Bonneville et ses environs, Paris, Éditions Res Universis, ISBN  et ), Régeste genevois »..
  6. a b c d e et f Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Faucigny p.377
  7. , Architecture et vie traditionnelle en Savoie, La Fontaine de Siloé, 2002 (ISBN , lire en ligne).
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  14. Paul Guichonnet (Henri Baud), Histoire de l'annexion de la Savoie à la France et ses dossiers secrets, Roanne, Éditions Horvath, , 354 ISBN ), p. 167.
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  17. Code officiel géographique de Saint-Maurice-de-Rumilly (74247) sur le site de l'Insee, consulté le 4 septembre 2016.
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  20. Clefs, p. 99 à 103.


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