Saint-Michel-de-Maurienne
Localisation
Saint-Michel-de-Maurienne : descriptif
- Saint-Michel-de-Maurienne
Saint-Michel-de-Maurienne est une commune française située dans le département de la Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes. En 1972, la commune fusionne avec les communes de Beaune et du Thyl.
Géographie
Situation
La commune de Saint-Michel-de-Maurienne est située au cœur de la vallée de la Maurienne, dans le département de la Savoie et la région Auvergne-Rhône-Alpes.
D'une superficie de 3 631 hectares, Saint-Michel-de-Maurienne s'étend selon un axe nord-sud et est traversée par l’Arc d'est en ouest. Elle est délimitée sur le versant nord de la vallée par la pointe de la Masse au nord ouest et du mont Bréquin au nord-est, lequel marquant par ailleurs l'altitude maximale de la commune (3 130 mètres). Sur le versant sud, la commune marque le départ de la route du col du Galibier conduisant vers le Dauphiné et les Hautes-Alpes. Elle ne s'étend toutefois pas autant que sur le versant nord, limitée par Saint-Martin-d'Arc dès la rive sud de l’Arc sur sa partie ouest, et Valmeinier quelques centaines de mètres plus en altitude à l'est. L'axe est-ouest de Saint-Michel-de-Maurienne s'étend pour sa part sur moins de 5 kilomètres.
Saint-Michel-de-Maurienne possède quelques hameaux et son chef-lieu est pour sa part situé sur les bords de l’Arc (en rive droite), au sud du territoire communal. Un pont principal enjambant la voie ferrée et l'Arc, permet l’accès routier sur le versant sud de la vallée, en direction de Saint-Martin-d'Arc, Valloire, Valmeinier et du col du Galibier.
Communes limitrophes
Saint-Michel de Maurienne ne possède que cinq communes limitrophes. La raison en est que toute sa limite nord n’est limitrophe que de Saint-Martin-de-Belleville (situé de l’autre côté de la vallée), sa limite est d'Orelle et sa limite ouest de Saint-Martin-de-la-Porte. Seule sa limite sud possède deux communes limitrophes : Saint-Martin-d'Arc au sud-ouest et Valmeinier au sud - sud-est.
Villages, hameaux
Secteur de Saint-Michel-de-Maurienne : Chef-lieu (vieux Bourg), L’Etraz, La Buffaz, Le Châne, les Teppes, Le Vigny (Viniaciim, le vignoble), Les Gorges, Le Mollard, Le Noiray, Champ Long, Villard Bernon
Secteur de l'ancienne commune de Beaune : Beaune grand village (Villard Putier), Le Mollard, Plan Villard, Beaune l'Église, Villard Zembrun
Secteur de l'ancienne commune du Thyl : Le Thyl dessus, Le Thyl dessous, La Traversaz (le Bois dessus, le Bois dessous, détruits en 1944)
Climat
Ville des Alpes internes, son climat est relativement sec et ensoleillé. Les stations voisines comptent parmi les plus grands domaines skiables des Alpes : Valloire, Valmeinier (domaine Galibier-Thabor), Orelle et les Trois Vallées.
Voies de communication et transports
Voies routières
Saint-Michel-de-Maurienne voit passer sur son territoire deux axes routiers majeurs. Le premier est la départementale 1006 (ex-nationale 6) provenant de Paris et Lyon et traversant le centre du chef-lieu à la hauteur de l'Arc, qu'elle longe d'ouest en est en direction du col du Mont-Cenis et de l’Italie. À la sortie du village, la route traverse la rivière et poursuit sa route le long de sa rive sud.
Le second est l'autoroute A43, provenant elle aussi de Lyon et menant également en Italie, mais via le tunnel du Fréjus. L'autoroute pour sa part ne traverse pas le chef-lieu mais longe l'Arc sa rive sud, en quittant le territoire de Saint-Martin-d'Arc. Cette dernière se retrouve donc un peu plus loin côte à côte avec la D 1006 avant de pénétrer dans la commune d'Orelle à l'est.
Transport ferroviaire
La commune de Saint-Michel-de-Maurienne est également desservie par la ligne ferroviaire de Culoz à Modane, appelée aussi « ligne de la Maurienne ». Tout comme la D 1006, celle-ci longe l’Arc sur sa rive nord et rejoint l’Italie, via le tunnel du Fréjus
Saint-Michel possède une gare ferroviaire. Cette gare de Saint-Michel - Valloire est située au point kilométrique 220 (kilométrage débutant à la sortie de Lyon), au niveau du village et sur les berges de l’Arc. Elle est desservie par les TER Rhône-Alpes reliant Lyon et Chambéry à Modane, ainsi que par certains TGV saisonniers hivernaux assurant la liaison de Paris à Modane. Les TGV qui relient quotidiennement Paris à Turin et Milan (Italie) ne desservent pas la gare de Saint-Michel-Valloire mais uniquement Saint-Jean-de-Maurienne et Modane.
Toponymie
Dans les documents médiévaux, Saint-Michel-de-Maurienne est mentionnée sous les formes Beati Michaelis (1112), Sancti Michaelis (1181), beati Michaelis de Mauriana (1250), sanctum Michaelem in Mauriana (1328), que l'on trouve dans le Cartulaire de Maurienne, mais répertoriée également ailleurs sous les formes Sancto Michaele (1200), Sancti Michaelis Mauriane (1266), Villa Sanctis Michaelis Mauriane, Sancti Michaelis Mauriane (1369) ou encore Ville de Saint-Michel-de-Maurienne (1561),. Le chanoine Saturnin Truchet, dans son Histoire de Maurienne, propose, d'après le testament d'Abbon, que Magus correspondrait au bourg de Saint-Michel.
La commune de Saint-Michel devient Saint-Michel-de-Maurienne par le décret du ,.
Le toponyme associe l'ancien nom de la commune, « Saint-Michel », au syntagme « -Maurienne » correspondant à la vallée de la Maurienne, où se situe la commune. Saint-Michel fait référence à l'archange Michel,,.
En francoprovençal, le nom de la commune s'écrit Sin Mestyé, selon la graphie de Conflans.
- Adolphe Gros, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, La Fontaine de Siloé, (ISBN , lire en ligne), p. 428..
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Histoire
Préhistoire
Période médiévale
Les Templiers et les Hospitaliers
Le toponyme Le Temple rappelle l'installation d'une ancienne commanderie de l'ordre du Temple. Les sources ne permettent pas d'expliquer l'origine de cette maison fermière, les documents de donation ayant disparu. On retrouve une ancienne citation de cette maison dans une mention remontant à l'année 1181.
Lors de la dévolution des biens de l'ordre du Temple le temple de Saint-Michel passe aux Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Le terrier de 1475 mentionne le Frère Michel Cochonis, vers 1450, comme recteur d'un hospital : « Rector sacre domus Dei hospitalis Sancti Michaelis. »
On retrouve sa trace comme maison membre de la commanderie de Chambéry avec les autres membres d'Accoyeu, Thouvet, Allevard, Avalon, Mésage et Vizille au sein de la Langue d'Auvergne,.
Il ne reste aucune trace de la commanderie de Saint-Michel, le site accueille une usine en 1919.
Période contemporaine
- Accident ferroviaire de Saint-Michel-de-Maurienne en 1917 (425 morts).
- Massacre d'otages par les Allemands en .
Les communes de Beaune et du Thyl sont rattachées à Saint-Michel-de-Maurienne par l'arrêté préfectoral du .
Saint-Michel au cœur de l'Espace alu
La Maurienne a été qualifiée de « vallée de l'aluminium ». À juste titre, car on y a compté jusqu'à six usines de fabrication. Prenant conscience du fait que Saint-Michel occupait une position géographiquement centrale entre La Praz (sur la commune de Freney) et Saint-Jean, des fervents du patrimoine ont souhaité, en 1992, que soit conservée la mémoire de cette particularité. Leur initiative, officialisée en 1999 par la municipalité, a abouti à l'ouverture, en 2007, au cœur du vieux bourg, du musée Espace alu, remarquablement aménagé, consacré à l'aluminium. Sa visite est devenue une étape incontournable pour tous ceux, de plus en plus nombreux, qui portent intérêt au patrimoine industriel. En revanche, il ne leur sera plus possible de visiter, sur le territoire de la commune, l'usine de La Saussaz dont les bâtiments ont été rasés pour faire place à l'autoroute.
La Saussaz avait été fondée en 1905 en même temps que la centrale hydroélectrique homonyme qui fonctionnait, à partir d'une dérivation sur le cours même de l'Arc, dans le périmètre de l'usine, sous une chute de 74 mètres et avec une puissance installée de 17 500 . Tous deux sont entrés en 1921 dans le giron d' pour former A.F.M. (Alais-Froges-et-Camargue renommée Pechiney en 1950). Jusqu'à la fermeture, en 1985, La Saussaz a fonctionné comme une annexe de l'usine-mère des Plans de Saint-Jean-de-Maurienne. C'est par elle que transitait son approvisionnement en alumine car le raccordement direct à la voie ferrée qui surplombait l'usine était impossible. Parce que l'usine était coincée entre rivière et route nationale, l'extension des bâtiments a posé de grosses difficultés. La production est donc restée très modeste, inférieure à 2 000 tonnes jusqu'aux Trente Glorieuses. Elle a fortement augmenté par la suite grâce en particulier à d'importants gains de productivité pour atteindre 4 500 tonnes en 1950 et 12 400 en 1973. Pour une meilleure valorisation du métal, l'usine s'est spécialisée dès 1922 dans la production d'Alpax. Cet alliage d'aluminium dans lequel le silicium entre pour 13 % (d'où l'appellation commerciale d'AS13) est particulièrement recommandé pour la fabrication des blocs-moteurs d'automobile car il se prête bien au moulage, offre une bonne résistance mécanique et est d'un poids allégé par la faible densité du silicium (densité de 2,5 contre 2,7 pour l'aluminium) ; il était acheté dans la proche usine de Montricher, distante de seulement 8 . Après la nationalisation de Pechiney en 1983, il a été jugé plus logique de reporter tous les investissements sur l'usine de Saint-Jean-de-Maurienne dont la capacité a été portée à 120 000 tonnes. La fermeture des installations vieillissantes et polluantes est alors devenue inévitable (1985).
Le siècle de Renault
La décision de Louis Renault de s'implanter à Saint-Michel-de-Maurienne en 1917, en plein conflit mondial, revêtait l'aspect d'un engagement patriotique. La privatisation de la Régie en 1996 a été ressentie comme l'annonce d'une mort prochaine. La fermeture devait intervenir 20 ans plus tard, en 2016.
C'est au lieu-dit Le Temple que la construction de l'usine a été entreprise en 1917. La mise en service a eu lieu en 1919. En authentique fille de la houille blanche, elle tirait son énergie de la centrale du Châtelard qui turbinait sous une haute chute les eaux de la Nevache, affluent de rive gauche de l'Arc, au prix d'un court raccordement. C'est en 1925 que l'établissement a été converti en aciérie. Ces Aciéries du Temple ont tenu une place essentielle dans la vie de Saint-Michel. Elles imposaient leur présence par leur étalement sur quatre hectares au cœur de la ville et par leurs cités pour loger le personnel qui est monté jusqu'à 1 032 en 1939. Les difficultés de la guerre de 1939-45 puis celles de l'inondation catastrophique de ont été surmontées. Mais pendant les Trente Glorieuses, au temps du gigantisme industriel, l'aciérie ne semblait plus en mesure de suivre le rythme de développement de la production automobile : elle était trop à l'écart des grands centres de montage ; la capacité des fours était limitée à quelques dizaines de milliers de tonnes. Tant qu'à faire, mieux valait pour la Régie, qui avait succédé au fondateur à la Libération, reporter ses investissements sur sa filiale la SAFE (Société des Aciers Fins de l'Est) située à Hagondange, au cœur de la grande région sidérurgique lorraine. La reconversion est bientôt apparue comme la condition de la survie.
Elle a été conduite en trois étapes. Dès 1968 avait été ouvert un premier atelier d'outillage de forge. Il correspondait à 10 % du chiffre d'affaires en 1970 et mobilisait 78 des 737 emplois en 1972. Deux ans plus tard était inauguré l'atelier de fonderie de précision qui occupait également un dixième du personnel. L'usine se trouvait libérée de lourdes charges de transports car 1 000 tonnes suffisaient à ses approvisionnements et les débouchés étaient assurés, la Régie restant le principal client. Dans le même temps, l'activité sidérurgique amorçait son repli, la production d'acier passant de 22 000 tonnes en 1967 à 16 000 en 1972. La troisième étape fut réalisée en 1974 par transfert depuis Boulogne-Billancourt de l'atelier de frappe à froid, opération remarquablement réussie grâce à un effort de formation de 240 salariés. En 1977, toute fabrication d'acier était arrêtée. Le personnel se répartissait alors entre l'outillage de forges (85 emplois), la fonderie de précision (86 emplois et la frappe à froid (432). On comptait au total 737 emplois avec les services généraux. L'optimisme était encore de mise au milieu des années 1980 : on comptait 593 emplois emplois dont 22 % de femmes en 1985 grâce au grand développement de la fonderie de précision. Sous sa nouvelle raison sociale, Métaltemple proposait ses pièces frappées ou fondues non plus à la seule Régie mais à l'ensemble des constructeurs automobiles ainsi qu'aux industriels de l'armement, des cycles et du sport. En 1992 était même mise en marche une deuxième fonderie et l'on comptait 650 emplois.
Après la privatisation de Renault, aucun lien sentimental n'a plus sembler attacher les repreneurs à la Maurienne. En 1999, la frappe à froid a été transférée à Delle, dans le Territoire de Belfort par la société Former qui en avait fait l'acquisition en 1994 : il en a coûté 200 emplois. Quant à la fonderie de précision, dans un domaine où la technique évolue rapidement pour suivre les transformations de l'industrie automobile, faute d'investissements, elle est devenue peu à peu obsolète, avec des prix de revient peu compétitifs ; se sont surajoutées les difficultés de la crise économique à partir de 2008. Elle avait plusieurs fois changé de mains passant de Fiat en 2000 à Teksid puis au fonds de pension américain Questor. Elle a perdu jusqu'à son identité en 2013 et a été rebaptisée MT Technology au terme d'un dépôt de bilan, son patron tentant de la maintenir à flot avec un effectif réduit à 165. Ils n'étaient plus que 113 en lorsque la défaillance des derniers clients a conduit à la liquidation judiciaire.
La fermeture des anciennes Aciéries du Temple survenant 31 ans après celle de l'usine d'aluminium de La Saussaz, Saint-Michel a achevé de mériter le titre d'agglomération industrielle qui lui avait été décerné dans une publication de 1944. Cette situation se traduit dans les statistiques démographiques : entre 1968 et 2015, l'agglomération formée par Saint-Michel et Saint-Martin-d'Arc est passée de 4 218 à 2 832 habitants, soit un recul d'un tiers.
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- Léopold Niepce, Le grand-prieuré d'Auvergne , Ordre de Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, Lyon, Henri Georg, 1883, pp. 294-295.
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- Erreur de référence : Balise
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incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nomméessabaudia
- Dequier Daniel, Maurienne, la vallée de l'auminium, , 246 p., p. 63-82.
- Chabert Louis, Les grandes Alpes industrielles de Savoie, , 559 p., p. 127-152.
- Chabert Louis, L'électrochimie et l'électrométallurgie en Savoie, , 36 p., p. 19-34.
- Chabert Louis, Les grandes Alpes industrielles de Savoie, , 559 p., p. 198-200.
- Chabert Louis, L'électrrochimie et l'électrométallurgie en Savoie, , 36 p., p. 32-34.
- Quentin Vasseur, « MT Technology, ex Métaltemple, a définitivement fermé à Saint-Michel-de-Maurienne », France 3 Auvergne Rhône Alpes/Savoie, .
- St Michel hier sur le site de la commune
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