Annonay est une commune française située dans le département de l'Ardèche, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Ville siège de l'Annonay Rhône Agglo et comptant une population de plus de 16 000 habitants, Annonay est la commune la plus peuplée d'Ardèche
Ses habitants sont appelés les Annonéens.
Géographie
Localisation
Au pied des monts du Vivarais, Annonay est environ situé à 35 kilomètres de Vienne, 45 kilomètres de Saint-Étienne, à 53 kilomètres de Valence, à 56 kilomètres de Privas et à 75 kilomètres de Lyon. Au contact de régions aux reliefs très différents, la ville a été édifiée en amphithéâtre à partir des berges des deux rivières : la Cance et la Deûme. Le point culminant de la commune est situé près du lieu-dit Sagne Ronde à 746 mètres, le point le plus bas, le lit de la Cance à proximité des ruines du « moulin de Barou », est à 270 mètres. Le Montmiandon qui domine la ville, culmine à 679 mètres d'altitude.
Représentations cartographiques de la commune
Carte OpenStreetMap
Carte topographique
Carte avec les communes environnantes
Communes limitrophes
dans le canton d'Annonay-1 :
Boulieu-lès-Annonay,
Davézieux ;
dans le canton d'Annonay-2 :
Roiffieux,
Vanosc,
Vernosc-lès-Annonay,
Villevocance ;
dans le canton du Pilat (Loire) :
Burdignes.
Boulieu-lès-Annonay
Davézieux
Burdignes (Loire) et Vanosc
N
O Annonay E
S
Villevocance
Roiffieux
Vernosc-lès-Annonay
Annonay, Boulieu-lès-Annonay, Davézieux, Roiffieux, Saint-Clair et Saint-Marcel-lès-Annonay forment une seule agglomération.
Article détaillé : Unité urbaine d'Annonay.
Géologie et relief
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La géologie se compose surtout d'orthogneiss, leucogranite et migmatisation vellave, riche en biotite, sillimanite, cordiérite, orange clair hétérogène à gros cristaux ou striations.
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat d'Auvergne-Rhône-Alpes et Climat de l'Ardèche.
En 2010, le climat de la commune est de type climat du Bassin du Sud-Ouest, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est dans une zone de transition entre le climat de montagne et le climat méditerranéen et est dans la région climatique Sud-est du Massif Central, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 1 000 à 1 500 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,6 amplitude thermique annuelle de 17,3 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 12,3 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Statistiques 1991-2020 et records ANNONAY (07) - alt : 336m, lat : 45°14'46"N, lon : 4°40'13"E Records établis sur la période du 01-07-1973 au 04-01-2024
Mois
jan.
fév.
mars
avril
mai
juin
jui.
août
sep.
oct.
nov.
déc.
année
Température minimale moyenne (°C)
0,2
0,2
2,9
5,7
9,5
12,9
14,9
14,5
11
8
3,6
0,9
7
Température moyenne (°C)
3,8
4,7
8,4
11,6
15,5
19,4
21,6
21,3
17
12,8
7,5
4,4
12,3
Température maximale moyenne (°C)
7,4
9,1
14
17,4
21,6
25,8
28,4
28,1
23,1
17,7
11,5
7,9
17,7
Record de froid (°C) date du record
−18 07.01.1985
−13,5 05.02.12
−11,5 01.03.05
−5 08.04.03
0 06.05.1979
2 04.06.1984
6 27.07.1987
4,6 07.08.1987
1,8 22.09.1977
−5 31.10.1997
−9 28.11.1985
−12,5 16.12.01
−18 1985
Record de chaleur (°C) date du record
18,6 01.01.22
21,2 24.02.21
25,5 31.03.21
28,8 30.04.05
33,8 24.05.09
38,5 25.06.03
39,7 24.07.19
40,5 13.08.03
34 18.09.1987
29,8 10.10.23
22,7 14.11.23
19,5 01.12.00
40,5 2003
Précipitations (mm)
50,7
34,4
40,2
61,8
75,5
62,6
67,7
56,8
88,1
106,7
105,9
51,1
801,5
Source : « », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/01/2024 dans l'état de la base
Hydrographie
Le territoire de la commune héberge la confluence de la Déôme (ou Deûme) et de la Cance, cette dernière étant un affluent direct du Rhône en sa rive droite.
Voies de communication et transports
Annonay est un carrefour de routes commerciales, de la vallée du Rhône vers la région de Saint-Étienne (sens est-ouest), et depuis la région lyonnaise vers le sud du Massif central (sens nord-sud). Selon les références toponymiques fournies par le site géoportail de l'Institut géographique national, le territoire communal est notamment traversé par :
La route départementale 121 (RD 121) permet de relier Saint-Bonnet-le-Froid et Yssingeaux en Haute-Loire.
et l'ancien tracé de la route nationale 82:
La route départementale 82 (RD 82) permet de rejoindre la vallée du Rhône et la RD86 (ancienne route nationale 86) à Andance.
La RD 820 permet de rejoindre Bourg-Argental et Saint-Étienne dans le département de la Loire.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
↑ « », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
↑ « », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
↑ « », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
↑ Site géoportail, page des cartes IGN.
Toponymie
L'origine du nom de la ville renvoie à plusieurs hypothèses. L'une d'entre elles veut qu'Annonay vienne de Annoniacum ou domaine d'Annonius, riche Romain qui aurait vécu là. Une autre explique qu’Annonay proviendrait de la présence d’un entrepôt de vivres de l’Annone. Quoi qu’il en soit, le site de la ville fut fréquenté dès l’Antiquité. Des pièces et médailles romaines ont été retrouvées lors du percement de la rue Malleval en 1851. (Anonai en provençal, dialecte vivaro-alpin selon la graphie classique, Anounai selon la graphie mistralienne)
↑ Bulletin municipal de la ville d'Annonay : un peu d'histoire, 1982.
↑ Le Trésol du Félibrige, t. 1, Éditions CPM, , p. 102.
Histoire
Moyen Âge
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Le premier écrit citant Annonay daterait de 403. Une chronique des archives de Vienne qualifierait la ville de bourgade « bâtie par de pauvres ouvriers parcheminiers égarés dans les montagnes du Haut-Vivarais ».
Un manuscrit aujourd'hui disparu : l’Histoire d’Annonay du Père Barthélemy Popon (fl. en 1743 ; curé d'Annonay, chanoine de Saint-Ruf), préciserait qu'Evance, évêque de Vienne, aurait fait construire sur l'emplacement de la place de la Liberté une église dédiée à sainte Marie ou Notre-Dame en 584.
Une charte de 790 (« Les statuts de l'Église de Vienne »), confirmée en 805, extraite du cartulaire de l'Église de Vienne, cite Annonay comme le siège d’un archiprêtré rural.
Au Puy-en-Velay. En témoignent les hôtelleries pour pèlerins, les cinq monastères dont le couvent Sainte-Claire, celui des Cordeliers et les deux prieurés tel celui de Trachin.
La famille de Ro(u)ssillon domine la région. Guillaume de Roussillon, seigneur d'Annonay de 1271 à 1277, participe aux Croisades. Dès 1288, entre la ville et le seigneur est signée une charte qui accorde une certaine autonomie à la cité : en particulier, le droit de levée des tailles. Au Thoire-Villars par le mariage (sans postérité) d'Alix de Roussillon avec Humbert VII de Thoire, seigneur de Villars ; puis au Isabeau d'Harcourt († le 16 avril 1443, ou en juin 1443) abandonne Annonay dès juin 1423 aux Lévis-Lautrec, dont les droits venaient du mariage d'Eléonore de Villars, sœur d'Humbert VII, avec Philippe III de Lévis, vicomte de Lautrec et seigneur de (La) Roche. Ces derniers sont suivis par leur fils Philippe IV de Lévis († en janvier 1440), marié à Antoinette Bermond d'Anduze, dame de La Voulte, puis par leur fils aîné, Antoine Ons-en-Bray, fille d'Hector de Chartres, le frère de Regnault), Jean et Antoine II de Lévis, vendent les biens familiaux.
Jean († v. 1474, sans postérité légitime) cède Villars le Amé IX de Savoie, alors que son frère cadet Antoine II de Lévis abandonne ses droits sur Villars (plus Annonay et Roche-en-Régnier) en 1461 puis le 9 mars/7 mai 1473 à Jean II, duc de Bourbon. Finalement Villars restera aux Savoie, et les biens vivarois ou vellaves aux Bourbons, donc, après Jean II, aux ducs Pierre II puis (respectivement : le frère de Jean II ; et le gendre de Pierre II). À la déchéance puis la mort du connétable en 1523-1527, la nièce de Jean II et Pierre II de Bourbon hérite, c'est-à-dire Louise de Savoie (1476-1531), mère de ; puis à sa mort en 1531, l'héritage des Bourbons, dont Annonay, est rattaché au domaine royal : ainsi, Catherine de Médicis ou son fils le duc d'Anjou en seront apanagés.
Mais le 24 août 1582, par décision du Parlement, (et concrètement en novembre et décembre 1589), les Lévis-La Voulte-Ventadour (Gilbert III, duc de Ventadour, issu de Bermond de Lévis de La Voulte qui fut respectivement le fils et le frère puîné de Philippe IV et d'Antoine Roche-en-Régnier.
En 1347 ou 1349, Annonay subit la peste noire qui sévit en Europe. Une grande partie de la population est décimée. Comme pour d'autres régions du Massif Central, des épidémies de peste reviennent à plusieurs reprises entre 1350 et 1450. À partir de 1365, deux consuls sont responsables de la ville.
Au cours du Rhône, le Dauphiné et la montagne, grâce aux muletiers ; la tannerie se développe en profitant des eaux de la Deûme.
La ville, bâtie d'abord sur l’éperon rocheux situé entre les deux rivières de Deûme et de Cance, est défendue par le château des Roussillon au sud et deux maisons fortes, au nord (Maleton) et à l'ouest (Du Peloux). Une ligne de remparts ceinture l'ensemble. Des faubourgs se développent vers le Champ de Mars, sur les rives de la Cance et de la Deûme. Mais cette relative prospérité attire les brigands, routiers et mercenaires. Lors de la guerre de Cent Ans, la ville renforce ses fortifications avec des tours de guet, comme la Tour dite des Martyrs, et les murailles sont percées de portes afin de contrôler les entrées et sorties. On trouve des mentions écrites des portes de Deûme, de Cance, du Champ.
En 1487, la ville compte quatorze églises ou chapelles pour environ deux mille habitants. Au centre de la ville se trouve l'église paroissiale dédiée à Notre-Dame à laquelle est attaché un collège de chanoines de l’ordre de Saint-Ruf. Les clercs représentent alors jusqu'à la moitié de la population.
Temps modernes ( | ]
En 1524, Annonay est rattachée au domaine du roi de France à la suite de la révolte du connétable de Bourbon : ses biens, dont fait partie Annonay, sont confisqués. La contrée est dominée ensuite par les Lévis-Ventadour (héritiers des Thoire-Villars, voir plus haut) et leurs descendants les Rohan-Soubise (Hercule-Mériadec de Rohan épouse en 1694 Anne-Geneviève de Lévis-Ventadour, d'où la suite des princes de Soubise, ducs de Ventadour, seigneurs d'Annonay ; cf. la petite voie dite « passage Soubise » à Annonay, et le château de Ventadour en Vivarais, dont les sites éponymes sont de grands fiefs, bien loin de l'Ardèche, des Rohan et des Lévis : Soubise et Ventadour).
Guerres de religion
Article détaillé : Guerres de religion (France).
À cette époque, Annonay compte 3 500 habitants. Les quartiers de la Cance et de la Deûme sont délaissés par les plus riches au profit de la place Vieille (actuelle place de la Liberté), la place Grenette, la rue des Forges (ancienne Grand-Rue devenue aujourd’hui rue Franki-Kramer).
Annonay adopte le protestantisme avant Genève. Dès 1528, un moine cordelier, Étienne Machopolis qui avait entendu Luther prêcher en Saxe, propage les nouvelles idées. En 1539, deux marchands d'Annonay sont brûlés vifs pour avoir propagé les idées de Luther. Ce sont les excès des clercs qui vont pousser les habitants vers la Réforme. Par ailleurs, dans la région, les protestants comme la famille Benay ont développé la culture du ver à soie et protégé des artisans italiens venus développer les moulins à soie.
Annonay, aux mains des protestants, est prise une première fois en 1562, par les troupes catholiques de Christophe de Saint-Chamond, seigneur de Thorrenc et Andance. La cité est reprise à la fin de l’année 1562 par des protestants conduits par Jean de Saint-Romain, son propre frère. Saint-Romain et ses troupes saccagent les lieux de culte catholiques annonéens à l’exception de la chapelle de Trachin qui devint temple protestant. Le , trois-mille catholiques commandés par Saint-Chamond les délogent d’Annonay. La ville est mise à sac en cinq jours de violences. L’édit d’Amboise () rétablit la paix en accordant aux protestants la liberté de culte dans certaines villes comme Annonay, siège d'un bailliage. Une épidémie de peste éclate en 1564.
En 1568, les protestants de Saint-Romain s’emparent d’Annonay et abattent la collégiale Notre-Dame. Quelques mois plus tard, en septembre, des catholiques, sous le commandement de Saint-Chamond, reprennent la ville.
Les troupes de Saint-Romain redeviennent maîtres d’Annonay, le . Les maisons de Cance et de Bourgville sont rasées, les remparts ruinés, la collégiale et les différentes chapelles d’Annonay complètement abattues, sauf celle de Trachin. À partir de 1574, le seigneur protestant Jean de Fay de Virieu est envoyé par Henri III pour négocier la paix avec les catholiques et avec les protestants. Un compromis est trouvé au château de la Condamine, dont le seigneur protestant est chargé de commander les places de la région qui sont désarmées. Un édit de pacification est accordé en 1577. La ville connait ensuite une longue période de tranquillité. Cependant le commerce et l'industrie sont anéantis, la cité, en ruine, ne compte plus que 300 feux soit environ 1 500 habitants. Les ordres religieux ont été chassés. En 1583, 1584 et 1585, les mauvaises récoltes amènent inflation, disette et famine. De surcroît, la peste fait des ravages en Haut-Vivarais…
Avec la signature de l'édit de Nantes, la ville retrouve la prospérité. À la fin du tanneries sont installées sur les berges de la Deûme et de la Cance, attirées par la qualité de leurs eaux et les élevages environnants. La mégisserie se développe. On compte 11 tanneurs et 4 mégissiers en 1590 ; puis respectivement 20 et 37 en 1704.
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Le catholicisme domine dans la capitale du Haut-Vivarais en raison de l’arrivée massive de population extérieure. La reconstruction de l’église Notre-Dame est entreprise avec un budget contraint. Pendant ce temps, la chapelle de Trachin seul édifice religieux intact devient église paroissiale. Un temple protestant est édifié dans le quartier de la place Sainte-Ursule. De nouvelles communautés religieuses s'installent et créent un établissement d’enseignement, le couvent Sainte-Marie. Un nouvel hôpital, réunissant les structures médiévales de Notre-Dame la Belle et Notre-Dame de l’Aumône, est créé le au Champ-de-Mars.
En 1685, la révocation de l'édit de Nantes impose aux protestants, qui représentent à cette époque 50 % de la population de choisir entre s'exiler, abjurer ou continuer à pratiquer leur religion dans la clandestinité. Ce sont surtout des artisans, des industriels, des vignerons et les commerçants. Un siècle plus tard, un recensement montre qu'il ne reste que 7 % de protestants, en majorité issus des classes supérieures.
L'industrie papetière s'implante à Annonay au papetiers originaires d'Ambert, installés à Vidalon-lès-Annonay (aujourd’hui hameau de la commune de Davézieux). Les Johannot, autre famille auvergnate, est installée depuis 1634 à Faya. Attirés par la qualité des eaux, la force motrice des rivières et l'abondance de la matière première (les chiffons), ils importent les innovations technologiques de Hollande : la pile hollandaise.
Dans le dédale des ruelles et placettes d'Annonay, un progrès est à noter avec la mise en service en 1726 de quatre fontaines publiques alimentées par des eaux de sources captées.
En 1780, la production industrielle de la ville est florissante : 25 000 peaux de vaches, 500 000 peaux de moutons sont traitées par les tanneries. Les usines de papier produisent 300 tonnes de papier. Les papeteries Montgolfier engagent les meilleurs ouvriers, ce qui provoque une raréfaction de la main-d’œuvre, et des demandes pour que les salaires augmentent. Ceux de l’atelier de Vidalon font une grève de deux mois à la fin de 1781 ; après une longue période de tensions entre le patron et ses employés, par son attitude intransigeante, celui-ci perd le meilleur de sa main-d'œuvre, dans une période où les bagarres entre gavots et dévorants sont fréquentes.
En 1781, le bailliage devient sénéchaussée.
En 1782 le 14 décembre, la première montgolfière inventée par Étienne et Joseph Montgolfier, s'élève à Vidalon-lès-Annonay. Elle est constituée d'un grand sac de papier doublé de toile placé au-dessus d'un feu de paille mouillée et de laine. Elle reste cependant une expérience privée, le premier envol public et officiel d'une montgolfière a lieu le depuis Annonay, très exactement depuis la place des Cordeliers, devant un public où se trouvent les membres des États particuliers du Vivarais. Plusieurs autres inventions sont à mettre au compte de Joseph Montgolfier : le bélier hydraulique, le mode de fabrication du papier vélin et du papier filtre, appelé papier joseph.
Annonay se développe grâce au commerce. Celui-ci profite du réseau routier amélioré (à la suite de la révolte des camisards). En 1787, Annonay compte 130 commerçants pour environ 7 000 habitants : parmi ceux-ci, rapiers, 11 toiliers, 26 épiciers, 3 orfèvres, 26 marchands de chaussure, 28 tailleurs. À la même époque, la paroisse catholique de la ville est dirigée par un curé-archiprêtre assisté de vicaires. Le collège de chanoines se compose d'un prieur et douze chanoines. Le monastère des clarisses accueille douze religieuses et deux sœurs converses, le couvent Sainte-Marie : trente religieuses et quatre sœurs converses. S’ajoute la présence du pasteur de la communauté protestante…
Révolution française
Lors de la Révolution, la région est marquée par la vague de déchristianisation qui provoque un certain esprit de résistance parmi les populations catholiques et protestantes. La Terreur fait des victimes comme Pierre François Dulau-Dallemand, curé de Saint-Julien-Vocance, Barthélemy Montblanc, vicaire à Givors, caché autour d’Annonay, et les prêtres Rouville, Bac et Gardes, anciens jésuites, ainsi que trois religieuses de la communauté de Vernosc-lès-Annonay.
Les représentants d'Annonay, tout en étant très favorables au nouvel ordre, adoptent une attitude modérée. Cette modération est illustrée par la personnalité de l'avocat Boissy d’Anglas, proche des Girondins. André-Joseph Abrial, natif d'Annonay, devient ministre de la Justice, il est un des rédacteurs du code civil (code Napoléon).
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Durant la première moitié du Sadi-Carnot, Montgolfier, Boissy-d'Anglas, de Tournon, Melchior-de-Vogüé). Un nouvel hôtel de ville est construit dans un quartier en développement.
Le , les ouvriers de la ville manifestent violemment leur soutien aux révolutionnaires parisiens (journées de ), avec notamment le caillassage des résidences des notables. L’armée ramène l’ordre.
La population grandit, on construit deux nouvelles églises : Saint-François et Saint-Joseph. Autour de la ville, les demeures bourgeoises, telles le domaine de Marc Seguin ou le château de Déomas rivalisent d'élégance.
La mégisserie transforme des peaux de chevreaux de grandes qualités en cuirs destinés essentiellement à la confection de gants ou de chaussures pour femmes et enfants. Sous le règne de Charles X près de 300 ouvriers travaillent dans les ateliers qui longent les berges de la Deume et de la Cance. Il seront plus de 1000 lorsque éclate la révolution de 1848 prenant une part active dans la proclamation de la Deuxième République à Annonay. Sous la monarchie de Juillet et le Second Empire 1/3 de la production part directement vers la Grande-Bretagne ou les États-Unis d'Amérique. Le reste est vendu aux gantiers grenoblois qui exportent leurs produits aux quatre coins du monde. Ainsi Annonay devient la capitale mondiale de la megisserie de chevreau jusqu'à la Grande Guerre fabricant 6 millions de peaux en 1856 et près de 12 millions en 1905 avec une main d'œuvre, masculine, oscillant entre 1500 et 2000 personnes. La ville bénéficie alors d'une renommée internationale grâce à un savoir-faire remontant au moins au XVIIE siècle, à des négociants implantés dans toute l'Europe qui envoient à Annonay les meilleurs peaux, aux eaux pures qui la traversent et aux banques efficaces comme la Banque Béchetoille.
Pourtant, l'amélioration du réseau routier, la création des premières lignes de chemin de fer, mettent fin au rôle d'Annonay en tant que centre commercial pour l'arrière-pays montagneux. Ce dernier est désormais directement en relation avec Saint-Étienne. Les échanges est-ouest qui avantageaient Annonay sont remplacés par des échanges nord-sud qui suivent en particulier la vallée du Rhône. Désormais à l'écart, Annonay, bien que ville natale de Marc Seguin, ne sera reliée au chemin de fer que par une ligne secondaire.
Article détaillé : Ligne de Firminy à Saint-Rambert-d'Albon.
Dans le contexte social agité de la fin du Second Empire, une grève mobilise plus de 1500 ouvriers de la mégisserie.
La guerre franco-prussienne de 1870 gèle les exportations : les stocks des usines d'Annonay sont pendant un temps bloqués à Paris. Cette crise amorce le déclin de la mégisserie à Annonay, accentuée par la faiblesse des investissements industriels. Plus de 2 000 salariés sont licenciés et vont trouver du travail dans d'autres régions.
De nouveaux procédés de fabrication de papier sont mis en place, la production se spécialise. La papeterie emploie 1 500 personnes vers 1875. Une telle activité nécessite beaucoup d’eau, elle est fournie depuis 1867 par la retenue réalisée sur le Ternay. Son eau est distribuée aux habitants grâce à des bornes-fontaines réparties dans chaque quartier.
Tandis que l’on commence à voir apparaître la vie associative moderne avec la création des premiers clubs sportifs comme l’Annonéenne, société de gymnastique existant encore au montgolfière. Annonay soigne son entrée principale en créant une nouvelle artère reliant la gare PLM au centre-ville : le boulevard de la République (1883-1888)…
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Au début Cance et de la Deûme. « Les Galeries Modernes » (actuelle Maison des Services publics) sont le premier grand magasin d’Annonay. L’église historique de Notre-Dame est reconstruite. En 1910, arrive l'électricité.
Les lois sur les congrégations religieuses et sur la séparation des Églises et de l’État trouvent un écho passionnel à Annonay et dans sa région. Les expulsions des religieux et des religieuses, les Inventaires en particulier sont l’occasion de violentes manifestations motivées par la crainte d’un retour des excès de 1793 – 1794.
La Première Guerre mondiale provoque 552 morts originaires d'Annonay.
L’entre-deux-guerres est marqué par la visite présidentielle d’Alexandre Millerand en 1923 à l’occasion de l’inauguration du monument en l’honneur de Marc Seguin et par le Troisième cinquantenaire de l’envol de la première montgolfière (1933). L’aspect de la ville reste le même : des rues sales et noires, peu de constructions neuves comme la maison dite «La Vanaude ». La « ceinture dorée » des « châteaux » ou demeures bourgeoises contraste avec le centre-ville et ses taudis et industries polluantes. Sur le plan économique, les industries mécaniques se développent : machines pour la tannerie avec les frères Mercier et surtout fabrication d'autocars. L'ancienne entreprise artisanale de Jean-Joseph Besset devient Renault puis Irisbus, qui y fabriquera l'ensemble de sa gamme d'autobus et d'autocars pour la France. Ces entrepreneurs inventent le concept de la zone industrielle. Les descendants des frères Montgolfier, B. et E. de Canson, inventent le papier calque, des papiers photographiques. Les tissages connaissent un fort développement.
Le , l’hôtel de ville est pris par un incendie. Sa bibliothèque comportant 30 000 ouvrages « de grande valeur » est également la proie des flammes.
Durant la Seconde Guerre mondiale, Annonay voit se terminer les derniers combats de 1940, notamment par la résistance des spahis marocains retenant un temps la poussée allemande à l'entrée de la ville, dans de violents combats. Comme de nombreuses villes françaises, Annonay accueille le nouveau régime du maréchal Pétain, mais les habitants déplorent les pillages allemands, la présence de collaborateurs (et miliciens) et la main mise sur la ville de l'élite industrielle, pilier du régime de Vichy. Cependant, Annonay évolue d'un soutien au régime de Vichy à une franche opposition (surtout après l'instauration du S.T.O), elle est la première ville libérée par la Résistance (A.S. et F.T.P.) du 6 au , date de reprise de la ville par les Allemands et Vichy. En effet, ces derniers ne pouvaient laisser cette enclave 'libérée" perturber leur retraite du sud de la France. Le , les Résistants annonéens se distinguent : ils délivrent un train de 70 déportés en le détournant vers Annonay. Trois d'entre eux, étant utilisés comme bouclier par leurs geôliers allemands, meurent dans le combat. Ces faits lui valent la Croix de Guerre 1939-1945 et une citation à l’ordre de la Nation.
La paix revenue, de nouveaux secteurs d'activité se développent : l'agro-alimentaire, la production de médicaments… D’autres vont péricliter avant de se marginaliser, comme le travail du cuir et du textile après de grands conflits sociaux…
Le visage de la ville change. À partir de 1949, sur des terres agricoles à proximité de l’usine Besset, un nouveau quartier se crée, il comprend des grands ensembles immobiliers, des lotissements, des écoles, des infrastructures sportives et des commerces. Les catholiques bâtissent la quatrième église de la ville. L’urbanisation s'étend en direction de Boulieu-lès-Annonay, de Roiffieux et surtout de Davézieux avec une importante zone industrielle et commerciale.
Dans la ville ancienne, la Deûme est couverte sur plus d’un kilomètre, ce qui permet de créer l’avenue de l’Europe. La vieille ville est rénovée progressivement, les façades noires sont mises en couleur. Des friches industrielles sont réhabilités pour de nouveaux usages.
Les Annonéens fêtent le centenaire de la ligne de chemin de fer (1970), Marc Seguin (1975 et 1986) et le bicentenaire de l’envol de la première montgolfière (1983).
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La désindustrialisation affecte la cité, contribuant à la baisse continue de sa population depuis les années 1970. Des fleurons économiques disparaissent, ce qui entraîne des pertes d’emplois dans les tissages industriels et la papeterie. Pourtant de nouvelles sociétés émergent dans les domaines de l’agro-alimentaire et du matériel de nettoyage.
Bien que plus discrète dans une société sécularisée, la vie religieuse demeure. La communauté protestante comprend l’Église évangélique et l’Église protestante unie de France. La communauté musulmane construit la Maison de l’Orient édifice abritant notamment la première mosquée d’Annonay. La communauté catholique constitue à partir du
La vie associative et culturelle est riche. Les Annonéens fêtent le centenaire de l'ouverture au culte de la nouvelle église Notre-Dame (2012) et de la création de l’usine de Joseph Besset (2013).
Les rénovations et les constructions se poursuivent. Le centre ancien fait l'objet d'un projet de rénovation dans le cadre du Programme national de revitalisation des quartiers anciens dégradés (PNRQAD), qui est inclus avec le Zodiaque dans un vaste quartier prioritaire. Le long de la Deûme est aménagée une nouvelle entrée de la ville, elle débouche sur la place des Cordeliers maintenant embellie et débarrassée de son parc à voitures. La ville, gérée par l’intercommunalité s’étend depuis les vallées de la Cance et de la Deûme en amont d’Annonay, jusqu'au plateau en direction de la vallée du Rhône.
Héraldique
Blason
Échiqueté d'or et de gueules de quatre tires.
Devise
Cives et semper cives (Citoyen et toujours citoyen).
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
↑ cf. Université de Lyon, Thèses > Registres du notaire royal d'Annonay, Pierre Chomel
↑ « » [PDF], sur Racines & Histoire, par Etienne Pattou, 2004, 2007 et 2022.
↑ « », sur Mémoires historiques sur Annonay et le Haut-Vivarais, t. Ier, par Jean-Antoine Poncer Jeune, à Annonay, imprimé chez Louis Perrin, à Lyon, 1835.
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↑ site web : Histoire d'Annonay.
↑ Archives nationales, Paris.
↑ Alain Molinier, Dictionnaire d'histoire administrative et démographique, Éditions du CNRS, 1976
↑ Vauban, Mémoire sur les huguenots.
↑ Archives Départementales de l'Ardèche : Dénombrement des citoyens attachés aux cultes protestants an X, 1801.
↑ Jean Nicolas, La Rébellion française : mouvements populaires et conscience sociale, 1661-1789, Paris, Gallimard, ISBN ), p. 461.
↑ Jean Nicolas, op. cit., p. 519.
↑ a et bArchives municipales d'Annonay.
↑ Éric Darrieux, « L'accueil de la Seconde République au village en Ardèche », Rives nord-méditerranéennes, lire en ligne, consulté le 28 janvier 2020).
↑ Gounon Mathieu, Tanneries et megisseries d'Annonay 1815-2015, Privas, Mémoire d'Ardèche et Temps Présent, 2016, 450 p., Pp 39-180
↑ Le mouvement ouvrier, 1815.1977, CFDT réflexion, (ISBN ), 1978, p. 30.
↑ « L’hotêl de ville d’Annonay détruit par un incendie : quinze millions de dégâts », Journal de Rouen, ISSN 2430-8242, lire en ligne)
↑ Gaston Grimaud, Annonay, pendant la guerre de 1939-1940, Annonay, 1940, 36 p.
↑ a et bSébastien Verney, Annonay, histoires de guerre (1940-1945), Annonay, Veséa-édition, 2016, 196 ISBN , lire en ligne), p. 105.
↑ Décret d’érection de la paroisse Bienheureux Gabriel Longueville
↑ [1]
↑ Commune : Annonay sur sig.ville.gouv.fr
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Échiqueté d'or et de gueules de quatre tires.
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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024 Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/fr/fr-ara/32221.html
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