Aigueblanche

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Aigueblanche : descriptif

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Aigueblanche

Aigueblanche est une ancienne commune française située dans le centre-est de la France, dans le département de la Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Le 9 février 1971, elle regroupe trois anciennes communes : Bellecombe, Grand-Cœur et Villargerel

Au 1er janvier 2019, elle forme la commune nouvelle de Grand-Aigueblanche aux côtés du Bois et de Saint-Oyen.

Géographie

La ville est située à 472  et au pied des 3 vallées, Aigueblanche est traversée par l'Isère. Elle est desservie par la RN 90 qui emprunte le tunnel de Ponserand situé sur la commune.

Situation

La commune est limitrophe de La Léchère au nord et nord-ouest, l'entrée amont de la station thermale étant sur le territoire d'Aigueblanche ; de Hautecour au nord-est et à l'est, de l'autre côté de la forêt de Villargerel et le col du Pradier ; de Moûtiers au sud-est, séparée par le rocher du Siboulet et le débouché des gorges de Ponserand ; de Le Bois au sud, la rive gauche de l'Isère et le Nant Noir marquant la frontière ; des Avanchers-Valmorel au sud-ouest, jusqu'aux sources du ruisseau du Merderel et enfin de Saint-Oyen à l'ouest.

Communes limitrophes de Aigueblanche
La Léchère La Léchère Hautecour
Saint-Oyen Aigueblanche Hautecour
Avanchers-Valmorel Le Bois Moûtiers

Hydrographie

Le territoire communal d'Aigueblanche est principalement situé au pied d'un bassin versant de 1 582 Isère.

Le Morel

Le torrent du Morel est un affluent de l’Isère, en basse Tarentaise. Il a accédé à la notoriété depuis qu’il a été choisi comme éponyme par la station de Valmorel sur la commune des Avanchers, rebaptisée par la même occasion Les Avanchers-Valmorel.

Données naturelles

Cette valorisation apparaît comme d’autant plus paradoxale que ce même torrent avait acquis à la fin du bassin-versant de 35 km2 s’étire selon une direction grossièrement sud-ouest/nord-est entre sa source vers 2200 mètres, au pied du Cheval Noir, et sa confluence avec l’Isère à 440 mètres. Sa dangerosité tient d’abord aux variations de son débit : évalué en moyenne à 250 litres par seconde il a pu atteindre en crue jusqu’à 180 m3/s, soit une variation de 720 fois ! Son pouvoir érosif est considérablement aggravé par les conditions géologiques car son lit est taillé dans les schistes du Lias dont le pendage proche de la verticale favorise le délitement. Enfin, sa pente moyenne de 11,4 % est fortement accentuée dans le chenal d’écoulement entre l’auge glaciaire suspendue de son bassin d’alimentation et son cône de déjection sur la commune de Bellecombe.

Menaces

Jusqu’à la fin du XIXe siècle, les menaces les plus graves pesaient sur la commune de Doucy, en rive gauche : dans les pentes sous le chef-lieu, au droit du chenal d’écoulement, s’étaient ouvertes des tanières selon la terminologie locale, vastes crevasses profondes, dans les cas extrêmes, de 60 m avec un écartement des lèvres de 50 mètres et sur une longueur de 100 à 150 m ! A en juger par les lézardes des murs des maisons du chef-lieu, son existence même était menacée. La situation était tout aussi alarmante sur le cône de déjection : les débordements du torrent en crue menaçaient le chef-lieu de la commune de Bellecombe, pourtant établi sur une des génératrices les plus latérales ; son terroir cultivé étant transformé en glières et les voies de communication coupées. À terme, à la confluence de l’Isère, devant la progression du cône, on pouvait craindre un travail de sape sur la route nationale RN90 et la voie ferrée, artères vitales pour toute la Tarentaise.

La lutte contre le torrent

Face à ce danger séculaire, les remèdes apportées sous le régime sarde ont été peu opérants. Ils ont consisté à encourager le reboisement dans les parties à l’amont du bassin versant victimes de défrichements et à tenter d’endiguer le lit sur le cône de déjection.  Il n’a été pris conscience de la gravité de la situation, ici comme sur l’ensemble du territoire national, qu’après l’annexion de la Savoie à la France en 1860. Une étape capitale a été franchie avec l’adoption de la loi de 1882 portant restauration des terrains en montagne. Furent à la fois levés les obstacles juridiques et financiers. D’une part, la puissance publique se portait acquéreur des terrains déclarés d’utilité publique sur lesquels se justifiait une intervention ; d’autre part, le financement incombait exclusivement à la nation. Or il s’agissait de sommes considérables, vu l’ampleur des travaux à entreprendre.  

Afin de parer au danger maximum pesant sur le village de Doucy, il fut décidé de créer une dérivation dans la partie la plus déclive du chenal d’écoulement.  Cette dérivation, compte tenu de la topographie, n’était possible que par le percement d’un tunnel en rive droite du torrent, à l’opposé du versant doucerain. Long de près d’un kilomètre (978 m), il fut foré de 1902 à 1906 entre les cotes 749 au barrage de dérivation et 640 au point de sortie. La pente étant de plus de 11 % à l’intérieur de l’ouvrage, la puissance érosive du courant a dû être brisée par une succession de paliers de 20 mètres de long à faible pente (1 %) et de marches d’escalier de 2 m de haut, le tout solidement maçonné en moellons de pierre cimentés. L’approche logistique avait nécessité la création d’une voie ferrée pour wagonnets decauville de 3,5 km de long afin d’amener les matériaux nécessaires à la construction depuis la gare d’Aigueblanche en fond de vallée. Au total, le seul tunnel s’est inscrit pour 78 % de la dépense totale.

À la sortie du tunnel, les eaux faisant retour au lit naturel par une haute cascade, il restait à sécuriser les terrains sur le cône de déjection entre les cotes 550 et 440 à la confluence. De 1906 et 1909 le cours du torrent a été entièrement endigué. Aux cinq seuils aménagés en même temps que le tunnel à l’aval de la cascade ont été ajoutées trente-sept cascatelles sur 950 mètres. On aura rarement observé une telle métamorphose du paysage, avec une urbanisation pavillonnaire aérée, une base de loisirs avec piscine (très grande nouveauté dans toute la Tarentaise !). La promenade sur la digue jusqu’à la cascade dans une ambiance forestière profite aussi aux estivants de la proche station thermale de la Léchère pour laquelle s’est élargie l’offre locative

Aménagements EDF

Sur le cours de l'Isère se trouve un barrage hydroélectrique construit en 1954. Le barrage des Échelles d’Hannibal d'une capacité de 400 000 Randens en Maurienne. Une galerie longue de 12 Grand Arc (une portion de l’aqueduc souterrain est visible à Bellecombe) permet d'obtenir 500 GWh.

Pour compléter ce dispositif, la retenue de La Coche est achevée en 1972 pour alimenter la centrale de La Coche. D'une capacité de 2,1 stations de transfert d'énergie par pompage.

D'autres cours d'eau affluents de l'Isère parcourent la commune, venant ainsi alimenter les sources et captages d'eau potable. Versant gauche : le ruisseau de Merderel, le Nant Noir et versant droit, le ruisseau de Villargerel.

Climat

Le climat d'Aigueblanche, au cœur du massif alpin, est de type montagnard. La station Météo-France de Bourg-Saint-Maurice a enregistré en un record de température maximale à 38,4 .

Données climatiques à Bourg-Saint-Maurice
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −3,8 −3,1 −0,3 2,7 6,8 9,5 11,8 11,6 8,6 4,7 −0,2 −2,6 3,9
Température maximale moyenne (°C) 4,9 7,1 11 13,9 19 22,1 25,5 25,2 21,1 15,7 8,9 5,5 15
Ensoleillement (h) 115 127 172 165 208 207 245 236 176 128 90 89 1 957
Précipitations (mm) 97 97 73 58 75 82 72 68 72 90 95 107 985,2
Source : Station météorologique de Bourg-Saint-Maurice, située à 865 Météo-France.


Ville Ensoleillement
 (h/an)
Pluie
 (mm/an)
Neige
 (j/an)
Orage
 (j/an)
Brouillard
 (j/an)
Médiane nationale 1 852 835 16 25 50
Bourg-Saint-Maurice 1957 985.2 55 28 15
Paris 1 717 634 13 20 26
Nice 2 760 791 1 28 2
Strasbourg 1 747 636 26 28 69
Brest 1 555 1 230 6 12 78
Bordeaux 2 070 987 3 32 78
  1. Gabriel Mortillet, Guide de l'Étranger en Savoie, Chambery, Perrin, , 479 lire en ligne), p. 198
  2. «  », sur www.geoportail.fr (consulté le )
  3. a b c d et e Chabert Louis et Chavoutier Lucien 1979, p. 35-48.
  4. Association Savoyarde des Classes de Découverte, «  », sur www.classe-decouverte-savoie.com (consulté le )
  5. a et b «  », sur le site linternaute.com de la société commerciale Benchmark Group (consulté le )
  6. «  », sur le site de Météo-France (consulté le )

Toponymie

Aigueblanche

Aigueblanche est mentionnée pour la première fois sous la forme Aqua alba au ,,. Pendant l'occupation du duché de Savoie par les troupes révolutionnaires françaises, on trouve l'usage de la forme Blanches-Eaux, bien que Aigueblanche soit utilisée en 1793 puis Aigue-Blanche en 1801 avant de retrouver sa forme originelle.

Mur de tuf à l'amont d'un ancien moulin

Aigueblanche est un toponyme composé du préfixe aigue-, qui en vieux français désigne l'« eau », et de blanche, correspondant à la couleur blanche ou claire,,. La commune est donc le lieu de l'eau blanche,. Le toponyme provient du torrent qui traverse le territoire de la commune,, et qui dépose du tuf blanchâtre très calcaire.

En francoprovençal, le nom de la commune s'écrit Èguablantse, selon la graphie de Conflans.

Arche percée dans le tuf à l'amont d'un ancien moulin

Bellecombe

La première mention de la paroisse, selon l'abbé Joseph-Antoine Besson, date de 1139 avec un Anselmus Bellecombe, puis dans la décennie suivante un Anselmus de Bellacumba,. Entre la fin du ,. Afin de la distinguer des autres communes, elle est parfois désignée sous la forme « Bellecombe-en-Tarentaise ».

Le toponyme est composé de « belle » et de « combe »,, désignant une belle vallée.

Grand-Cœur

Grand-Cœur et Petit-Cœur portent le nom de Saint-Eusèbe, puis Saint-Eusèbe-de-Cœur. La première mention de la paroisse remonte vers 1170 avec Ecclesia de Cors,. Durant les trois siècles suivants, c'est la forme Cors qui est utilisée. Au ,.

Le toponyme dérive de Cors, une forme romane de curtis ou cortis, qui désigne l'« enclos, [la] cour d'une ferme, [la] basse-cour ». Le site d'Henry Suter avance peut être une dérivation de curia (cour).

Villargerel

La paroisse de Villargerel est mentionnée pour la première fois en 1170 sous la forme Villargerardi. On trouve au .

Villargerel est un toponyme composé de villa, le domaine, et de Gerel provient d'un nom d'homme, diminutif de Gérard.

  1. a b c et d Adolphe Gros, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, La Fontaine de Siloé,  (ISBN , lire en ligne), p. 17.
  2. a b c et d D'après Henry Suter, , Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs, sur henrysuter.ch, Henry Suter, 2000-2009 (consulté le ).
  3. a b et c , Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, ISBN , lire en ligne), n° 20048.
  4. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Cassini
  5. Lexique Français - Francoprovençal du nom des communes de Savoie - Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 ISBN , lire en ligne), p. 16.
  6. Joseph-Antoine Besson, Mémoires pour l'histoire ecclésiastiques des diocèses de Genève, Tarantaise, Aoste et Maurienne, et du décanat de Savoye, Nancy, S. Henault, , 506 lire en ligne).
  7. a b c et d Adolphe Gros, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, La Fontaine de Siloé,  (ISBN , lire en ligne), p. 55.
  8. a b et c D'après Henry Suter, , Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs, sur henrysuter.ch, Henry Suter, 2000-2009 (consulté le ).
  9. a b c d et e D'après Henry Suter, , Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs, sur henrysuter.ch, Henry Suter, 2000-2009 (consulté le ).
  10. a b c et d Adolphe Gros, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, La Fontaine de Siloé,  (ISBN , lire en ligne), p. 147.
  11. a b et c Adolphe Gros, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, La Fontaine de Siloé,  (ISBN , lire en ligne), p. 502.

Histoire

Situation

Aigueblanche tire son nom d’un ruisseau affluent de l’Isère, sur sa rive droite. Sa source était une exsurgence, au pied de la roche de la Biettaz, vers 520 m d’altitude. La confluence se situait peu en amont de l’unique pont du village vers 430 mètres d’altitude. Son débit était particulièrement abondant au printemps et, du fait de la forte pente, le flot s’écoulait avec force et un grand jaillissement d’écume d’une blancheur éclatante.

Son cours avait été équipé au Moyen Âge d’une succession ininterrompue de biefs et de chutes pour l’alimentation de moulins dont le nom se perpétue dans le hameau proche de la source. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale étaient encore en activité un moulin à farine et une scierie dans laquelle on broyait aussi les noix chaque automne.

Ce ruisseau a aujourd’hui disparu. Dans un premier temps, les tirs de mine pour les travaux EDF proches ont provoqué l’enfouissement de son cours. Depuis les travaux de construction de la voie rapide vers les stations de haute Tarentaise à la veille des JO d’Albertville (1992) le paysage lui-même a été totalement bouleversé. Le ruisseau a été capté à sa source et a été remplacé par une discrète canalisation enterrée. Seul témoignage de son ancien tracé : les buttes calcaires à l’amont des chutes car l’eau était très chargée en calcite qui s’est déposée sous forme de tuf (voir toponymie).

Préhistoire et Antiquité

Des sépultures néolithiques, attestant une présence ancienne dans le bassin d’Aigueblanche, ont été mises au jour lors de travaux de réparation des dégâts provoqués par les crues du Morel entre 1859 et 1875.

Ligures puis Ceutrons peuplent la vallée de la Tarentaise jusqu’à la victoire romaine (15 av. J.-C). Les Romains créèrent alors une voie de circulation pour leurs communications avec le reste de la Gaule. L’Alpis Graia, voie créée par les ingénieurs d’Agrippa sur la rive gauche de l’Isère que l’on suit de l’Etrat à Bellecombe au défilé de Ponserand où elle passe à 16 .

Les premiers colons romains, souvent d’anciens légionnaires, s’installent sur plusieurs domaines agricoles (villae) pour entretenir cette voie. Ces colons laisseront leurs noms dans la toponymie des villages : Villoudry (Udrium), Villargerel (Gerellus), Villarbérenger (Bérenger), Doucy (Duciatus), Pussy (Pussiatus).

Aqua Bianca développe alors l’exploitation de la pierre et du tuf blanc. Un four à brique et à tuile est établi à Bella Comba (Bellecombe) mis au jour en 1875 par Balthazard Tatoud.

Ses coteaux bien exposés servent à la culture de la vigne et du fameux blé de printemps (cité par Pline l'Ancien dans son ouvrage « L'Histoire naturelle » Naturalis historia).

Deux patères servant aux libations y furent trouvées ; elles sont exposées aujourd’hui au Musée gallo-romain de Saint-Germain-en-Laye.

Le Moyen Âge

La fin du  siècle et le début du  siècle marque la fin des influences romaines et l’établissement du royaume burgonde en Sapaudia (la future Savoie). Commence alors l’évangélisation de la vallée avec la présence d’un premier évêque à Darentasia (Moûtiers) vers 450.

Au Moyen Âge on relève l'existence d'une motte castrale.

Au  siècle Richard Curt, ancêtre de la famille des Briançon possède une résidence pacifique à Aque Clare (Aigueblanche) rive droite de l’Isère, là où le village s’est peu à peu développé, communiquant avec la voie romaine par un pont de bois (Pont du Bourgeaillet).

Mais le contrôle de l’accès à Moûtiers par le nord oblige Aigueblanche à se fortifier. Une maison forte est construite et le village de maisons en tuf qui a remplacé les vieilles cabanes en bois se retranche derrière de robustes remparts dont quelques vestiges sont encore visibles aujourd’hui.

Au début de  siècle, Gérard († 1260), cadet de la famille des Briançon reçoit le fief d’Aigueblanche et le titre de vicomte de Tarentaise (appartenant précédemment aux Briançon). Il se met au service du comte de Savoie , dont la famille contrôle la province depuis 1033 en se heurtant au pouvoir des archevêques de Moûtiers en Tarentaise.

En 1240, le fils de Gérard d’Aigueblanche, Pierre, devient évêque d’Herford en Angleterre. Il s’était expatrié en 1236 avec Éléonore de Provence, mariée à Henri III Plantagenêt, dont il devint le conseiller. Pierre d'Aigueblanche rentre en Savoie en 1266 et meurt en 1268.

Son neveu, Pierre II de Briançon-Aigueblanche, fils d’Aymon, hérite alors du manoir d’Aigueblanche et rend hommage au comte de Savoie devenant ainsi le bras armé du comte en Tarentaise contre l’archevêché.

À cette époque, on cultive la terre jusqu'à 2 300 Maurienne par le col de la Madeleine et avec le Beaufortain par Naves et le col de la Louze.

Au  siècle, Léonette, dernière descendante des sires de Briançon-Aigueblanche, épouse Hugues de Montmayeur faisant passer les possessions et titres des Briançon-Aigueblanche, vicomtes de Tarentaise, à la puissante famille des Montmayeur,.

Grand-Cœur

Au Moyen Âge, Grand-Cœur était le siège d'une seigneurie, en son centre se trouvait la maison forte de Saint-Thomas-de-Cœur. Elle nous est connue par une référence à la vigne, plantée près du logis, qui est citée au . La paroisse s'est appelée Saint-Thomas-de-Cœur jusqu'à l'invasion française de 1792.

De la Renaissance au | ]

En 1559, Nicolas de Montmayeur hérite du manoir et fait probablement réaménager le vieux château de l’évêque d’Herford. Fenêtres à meneaux et plafonds à caissons lui donnent alors un style moins austère. De son mariage avec Claudine de Chevron-Villette naîtra un fils, Gaspard, qui sera le dernier représentant de la lignée.

À partir de 1639, la seigneurie d’Aigueblanche fut rattachée aux possessions de Guillaume François Carron († 1677), seigneur de Saint Thomas issue de la vieille famille de Cur ou de Cors.

Le fief devient marquisat en 1680 en faveur de Charles Victor Joseph de Saint Thomas, le petit-fils de Guillaume François Carron.

À cette époque, la menace du développement des idées luthériennes depuis Genève conduit l’archevêché de Moûtiers à intensifier la construction d’édifices religieux.

Bellecombe fait sortir de terre son église en 1654 et Grand Cœur en 1674.

En 1682, c’est Villargerel qui fait reconstruire l’église Saint-Martin, selon les plans de l’architecte Nicolas Deschamps et sous l’autorité du maître maçon, Jean Meilleur. C’est la période baroque qui impose son style à cette nouvelle église, qui présente en plan quadrilobé (croix grecque), plan unique en Tarentaise. L’église Saint Martin de Villargerel est classée monument historique par arrêté du .

Aigueblanche attendra 1728 pour édifier son église.

Entre 1716 et 1784, les paysans de la vallée d’Aigueblanche achètent les droits féodaux sur l’élevage, les cultures, le bois et les vignes, détenus par l’archevêché et la noblesse. Les ruisseaux sont peu à peu équipés de roues à aubes et des moulins sont construits à Villargerel, Bellecombe et Grand Cœur.

En 1743, l’occupant du manoir d’Aigueblanche, le baron du Verger de Saint Thomas de Cors, repousse les troupes de Miquelets du comte espagnol Acquaviva. Celui-ci coince les troupes sardes du général Baron en passant par les crêtes au-dessus d’Aigueblanche. Après de violents combats, les troupes sardes se replient sur Aoste, abandonnant la vallée d’Aigueblanche au pillage par les Espagnols.

En 1972, les communes de Bellecombe, Grand-Cœur et Villargerel ont fusionné avec Aigueblanche. Georges Peizerat, longtemps suppléant de Joseph Fontanet et député durant la période ministérielle de ce dernier, en est le premier maire. La commune des Avanchers s'est jointe l'année suivante à Aigueblanche, avant de s'en séparer en 1988 sous le nom de Les Avanchers-Valmorel.

| ]

La Roche Pourrie avec les points d'éboulement point 1937 ; point 2 1977 ; les points 3 et 4 écailles dangereuses selon BRGM
éboulement de 1937 RN90 repère 1

Grâce à l'aménagement de la voie rapide d'Albertville à Moûtiers, à l'occasion des Jeux olympiques d'hiver de 1992, la menace que faisait peser sur un secteur de la commune l'éboulement de la Roche Pourrie semble définitivement écartée. Ce crêt de flysch culmine à 1 312 mètres soit à 900 mètres environ au-dessus du fond de la vallée. Étaient particulièrement exposés non seulement le hameau des Moulins mais également la voie ferrée et la RN 90, artères vitales qui commandent l'accès à toute la moyenne et haute Tarentaise. Cette menace était surtout à redouter chaque printemps lors du dégel mais le souvenir s'en était perdu. C'est pourquoi la surprise a été totale lorsque s'est produit le premier éboulement à la tombée de la nuit du 6 avril 1937. La RN 90 a été défoncée à la sortie du village dans la rampe appelée montée de la Chapelle et une maison a été éventrée de part en part. Les autorités, après étude du BRGM, ont conclu à la nécessité de purger la montagne. Dès le une première campagne de déminage a été entreprise et 35 volées ont été tirées jusqu'au .Une seconde campagne de tirs a eu lieu du au .

éboulement de 1977 RN 90 repère 2

Le drame s'est reproduit 40 ans plus tard, le premier mai 1977 à 20 h 45 alors que le trafic était assez chargé sur la RN90 et c'est miracle qu'on n'ait compté qu'une seule victime. La voie ferrée en tranchée avant l'entrée en tunnel a été survolée par les rochers au moment où circulait l'autorail de Lyon à Bourg-Saint-Maurice. Aucune solution n'étant apparue possible, il a fallu se limiter à des mesures de défense passive comportant un système d'alerte sophistiqué grâce à des capteurs installés dans la Roche Pourrie reliés par câble à la mairie où serait déclenchée l'alerte. Il faudra attendre encore 14 ans avant qu'ait été adoptée la solution définitive. Le trafic avait encore énormément augmenté dans l'intervalle du fait de la fréquentation des stations de ski vers la haute Tarentaise dont plusieurs devaient être le théâtre d'épreuves olympiques. Au-dessous de la Roche Pourrie la voie rapide a été établie sur un haut remblai, avec un profond merlon interposé du côté de la montagne puis elle s'enfonce dans un tunnel.

  1. Aimé Bocquet "La grande traversée des Alpes par Hannibal"
  2. Élisabeth Sirot, Introduction à l'archéologie médiévale.
  3. Recueil des mémoires et documents de l'Académie de la Val d'Isère, Volume 12 – 1942 - Académie de la Val d'Isère, Moûtiers, p. ??.
  4. À la fin du XIIIe siècle, elle est citée: cum recepto et fossatis. Archives départementales de Savoie C3112 (2) peau 12.
  5. Michèle et Edmond Brocard, «  », sur www.sabaudia.org
  6. Michèle Brocard, Les châteaux de Savoie, Éditions Cabédita, , 328 ISBN ), p. 19.
  7. «  », sur www.cg73.fr.
  8. , Le comté de Savoie du  siècle : Pouvoir, château et État au Moyen Âge, Genève, Slatkine, , 496 ISBN ), p. 369.
  9. Élisabeth Sirot, Noble et forte maison - L'habitat seigneurial dans les campagnes médiévales du milieu du ISBN ), p. 96
  10. Chabert Louis et Chavoutier Lucien, D'Aigueblanche à Valmorel, , 197 p., p. 21-30.
  11. Chabert Louis et Chavoutier Lucien, D'Aigueblanche à Valmorel, , 197 p., p. 31-34.

Héraldique

Les armes d'Aigueblanche se blasonnent ainsi :

De gueules à l'aigle d'argent ou De gueules à l'aigle blanche.

Celles-ci correspondent à celles de la famille de Briançon, vicomte de Tarentaise, reprise par la branche cadette des Aigueblanche.

Le drapeau semble pris par les archevêques de Moûtiers-Tarentaise. Ces armes représentent aujourd'hui la province de Tarentaise.

  1. Bernard Demotz et François Loridon, 1000 ans d'histoire de la Savoie : La Maurienne (Volume 2), Cléopas, , 845 ISBN ), p. 112.
  2. Bernard Demotz, Georges Bischoff et Jean-Marie Cauchies, Les principautés dans l'Occident médiéval : à l'origine des régions, Brepols, , 387 ISBN ), p. 61.

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Aigueblanche dans la littérature

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