Couzon-au-Mont-d'Or

Localisation

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Couzon-au-Mont-d'Or : descriptif

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Couzon-au-Mont-d'Or

Couzon-au-Mont-d'Or est une commune française située dans la métropole de Lyon, en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Géographie

Situation

Couzon-au-Mont-d'Or, localement abrégé Couzon, est située en banlieue nord de Lyon à 9,6  de Lyon-centre, dans le Val de Saône, sur la rive droite de la Saône qui détermine sa bordure est. Bordée au nord par la commune d'Albigny-sur-Saône, à l'ouest par Poleymieux-au-Mont-d'Or et au sud par Saint-Romain-au-Mont-d'Or, Couzon se trouve sur le versant est des Monts d'Or.

Le point le plus bas est à 168 mètres de hauteur (la Saône)

Le point le plus haut est à 499 mètres de hauteur (limite de Saint-Cyr-au-Mont-d'Or, Saint-Romain-au-Mont-d'Or et Couzon).

Lieux-dits et écarts

Le hameau du Port rappelle batellerie et pêcheries.

L'Ecoran désigne le haut du village.

Communes limitrophes

  • Couzon-au-Mont-d'Or
  • Lyon
  • Grand Lyon
  • Autres communes du Rhône
  • Albigny-sur-Saône
  • Curis-au-Mont-d'Or
  • Poleymieux-au-Mont-d'Or
  • Saint-Cyr-au-Mont-d'Or
  • Saint-Romain-au-Mont-d'Or
  • Rochetaillée-sur-Saône (rive gauche de la Saône)
  • Fleurieu-sur-Saône (rive gauche de la Saône)

Relief

Hydrographie

La Saône est une rivière navigable, assez calme, de régime pluvial. Si son débit moyen est de l'ordre de 400 m3/s, il peut cependant varier de 46 m3/s (juin 1976) à 2 820 m3/s (janvier 1955).

Pour faciliter la navigation et réguler les crues, un premier barrage fut construit vers 1870, barrant la Saône côté Couzon, avec une écluse du côté de Rochetaillée-sur-Saône. Cependant, les maisons en bordure du quai souffraient encore souvent d'inondations, imposant un dédoublement partiel du logis entre rez-de-chaussée et étage.

Vers 1970, pour accélérer la navigation par allongement des biefs, et pour mieux réguler les crues, la CNR construisit un nouveau barrage plus élevé et une nouvelle écluse, qui permirent la suppression du barrage de Thoissey en amont et du barrage de Île Barbe en aval, près de Lyon. La D51 qui traversait le bas de Couzon passe depuis en bord de Saöne, avec l'ancien quai comme soubassement.

Cependant, les bords de Saône sont encore parfois inondés, comme en 1994 ou en 2001.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est dans une zone de transition entre le climat semi-continental et le climat de montagne et est dans la région climatique Bourgogne, vallée de la Saône, caractérisée par un bon ensoleillement (1 900 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,8 amplitude thermique annuelle de 18,1 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Lyon-Bron », sur la commune de Bron à 13 vol d'oiseau, est de 13,0 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Voies de communication et transports

Desserte routière

L'axe principal de circulation est la route départementale 51, qui longe la commune en bord de Saône, et la relie à Lyon-Vaise, au sud, et à Anse (accès à l'autoroute A6) au nord.

Le pont sur la Saône permet de rejoindre à Rochetaillée la D 433, qui suit la Saône sur l'autre rive.

Une route secondaire monte dans la forêt et permet de rejoindre Poleymieux ou le Mont Thou.

Transports en commun

La commune est traversée par la grande ligne Paris - Lyon - Marseille, mais la gare de Couzon n'est desservie que par les TER Rhône-Alpes de la liaison Villefranche - Lyon-Perrache - Vienne.

La ligne 43 des TCL relie Couzon à Lyon-Vaise au sud, et à Neuville et Genay au nord (service spécial 40/43 en soirée).

Les couzonnais ont aussi la possibilité de traverser la Saône, comme ils le faisaient à l'époque du « tramway bleu Lyon-Neuville », pour emprunter à l'extrémité du pont les bus des lignes 40 à destination de Lyon-Bellecour ou 70 à destination de Lyon-Part-Dieu.

  1. «  », sur fr.distance.to (consulté le ).
  2. Département du Rhône, Préinventaire des monuments et richesses artistiques, 26, Couzon-au-Mont-d'Or, 1998, page 6
  3. dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules, César écrit : " Il est une rivière, l'Arar (la Saône), qui se rend dans le Rhône à travers le pays des Eduens et des Séquanes ; elle coule avec une incroyable lenteur, tellement que l’on ne saurait dire dans quel sens elle coule."
  4. on parlait de la règle des 3 trois : 3 jours de crue, 3 jours étale, 3 jours de décrue
  5. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  6. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
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  8. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  9. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  10. «  », sur meteofrance.fr, (consulté le ).

Toponymie

La commune était anciennement appelée Coson (latinisé en Cosonis), puis Cozon et Couzon au début du .

Son activité viticole a suscité des rêveries étymologiques faisant descendre ce nom de celui de l'île grecque de Cos dont on aurait amené des ceps dès l'antiquité.

Mais ce nom pourrait aussi dériver de la racine hydronymique pré-celtique *kus, kos que l’on observe dans les noms de rivières comme la Couzon, Couze, la Cuse, le Cousin etc.

  1. Département du Rhône, Préinventaire des monuments et richesses artistiques, 26, Couzon-au-Mont-d'Or, 1998, page 5
  2. Dictionnaire illustré des communes du Département du Rhône Tome I, E. de Rolland, D. Clouzet, Lyon, C. Dizain Éditeur, A. Storck & Compagnie Éditeurs, 322 pages, 1901, page 187

Héraldique

Blason de la ville de Couzon-au-Mont-d'Or.

Le blason de Couzon-au-Mont-d'Or est composé de cinq parties :

Au centre, coupé en quatre sur couleur rouge et bleu, les symboles de l'activité couzonnaise, à savoir :

  • à gauche : la vigne en haut et les instruments viticoles en bas,
  • à droite : les carrières du Mont d'Or en haut et les outils du travail de la pierre en bas.

Derrière ces quatre symboles, est dessiné une ancre qui symbolise "le Port" (quartier toujours existant du village) et l'accès à la Saône. De manière héraldique, on pourrait alors définir le blason couzonnais ainsi :

écartelé de gueules et d'azur, le 1 à la grappe de raisin, tigée et feuillée d'argent, le 2 au mont d'or, le 3 à la serpe d'élaguement, à la serpe à long manche, et à la fourche d'or, le 4 au marteau, au burin et à l'équerre d'argent.

Histoire

Le château de la Guerrière illustré par Joannès Drevet (1854–1940).

Origines

L'origine du premier peuplement sur le territoire de la commune de Couzon est incertain, celui-ci pouvant remonter à la période gallo-romaine. Il est certain que les rives de la Saône étaient à l’écart du réseau de voies romaines entre celle de l’Océan qui depuis Lugdunum joignait Anse par l’ouest des monts d’Or et celle du Rhin qui passait par le travers de la Dombes. En revanche, la présence de aqueduc des monts d'Or a toujours été reconnue. Il fut construit entre 30 av. J.-C. et 150 apr. J.-C. de notre ère, mais date probablement du début de cette période, vers l'an 20 av. J.-C.. À partir du captage de la source du Thou en dessous du hameau des Gamblins sur la commune de Poleymieux, il gagnait au terme de 26 km le quartier lyonnais des Minimes en contournant par l’est le massif des monts d’Or. La traversée de Couzon était de 2750 mètres au lieu de 1250 mètres en ligne droite car il fallait suivre pratiquement la courbe de niveau en s'autorisant une très faible pente pour l'écoulement à raison de 1,4 mm par mètre afin d’éviter une dégradation du radier. Le vestige le mieux conservé en est encore visible au lieu-dit Rochon ou Saut de Roche.

Moyen Âge et temps modernes

Le nom de Couzon apparaît pour la première fois dans les dernières décennies du .

Vue latérale de la chapelle Saint-Léonard.

Il faut un effort d’imagination pour se représenter le cadre de la vie de la collectivité couzonnaise car il a été profondément transformé au .

Chapelle Saint-Léonard.

Si la fonction défensive n’aura plus grand sens avec la fin de l’insécurité, l’autorité des chanoines ne fera que se renforcer au fil des siècles dans tous les domaines et sur l’ensemble du corps social. Certes, l’exiguïté du territoire encore réduite par la raideur des pentes ne s’est pas prêtée à la floraison des résidences campagnardes telles qu’on l’a connue depuis la Renaissance à la périphérie de Lyon. Cependant, en marge de la grande masse paysanne, forte de plus de 1000 habitants à la veille de la Révolution (1124 en 1793), quelques riches familles de la grande ville s’étaient installées dans le bourg à l’exception de celle connue aujourd’hui sous le nom de maison Saint Léonard en limite d’Albigny. Cette propriété de notables lyonnais dès le Moyen-Age, était devenue au . Le témoignage qui nous en est resté est une chapelle aujourd’hui désaffectée. En revanche, les sept autres édifices privés recensés dans le pré-inventaire faisaient corps avec le bourg. Des Lyonnais étaient déjà propriétaires de la Chanoine au . Ceux de la Guerrière s’attirent les foudres du chapitre pour avoir élevé des créneaux alors qu’il ne s’agissait que de trois décors peints symboliquement au-dessus de portes d’entrée.

Au total, le jugement porté sur la domination des chanoines est assez sévère. « Elle se montra peu soucieuse d’améliorer la condition matérielle des habitants […]. A la fin du .

Rue Valesque.

L’importance des propriétés détenues par le clergé et devenues biens nationaux lors de la Révolution par décision de l’assemblée constituante nous est précisée dans le détail par Ennemond Fayard. Elle a justifié leur division pour leur vente en quatre lots adjugés à de riches propriétaires de la commune en 1791. S’étonnera-t-on de constater que l’Eglise n’a pas trouvé de fervents défenseurs à Couzon pendant les temps sinistres de la Terreur ? Lorsque les relations s’enveniment entre les autorités lyonnaises et les Montagnards dans l’été de 1793 et que ceux-ci entreprennent la reconquête armée de la ville rebelle, ils ont l’approbation de la municipalité même dans les aspects antireligieux de cette lutte. Du moins, le sang n’aura pas coulé à Couzon même. Le seul épisode tragique concerne la famille de François Valesque. Ce négociant en épices ennobli par ses fonctions d’échevin à Lyon et devenu propriétaire de la Guerrière en 1774, prévenu de son arrestation, a échappé à la guillotine par une fuite qui l’a conduit jusqu’en Suisse. Moins heureux, de ses deux fils, l’un fut tué dans les combats défensifs des Lyonnais tandis que l’autre a été fusillé le 18 septembre 1793 avec 49 de ses compagnons de détention « pour avoir porté les armes contre la patrie ou conspiré contre le peuple et sa liberté et pour être évidemment contrerévolutionnaire ». Toutefois, si le souvenir de cette famille est perpétué dans un nom de rue, c’est plutôt en raison de la grande générosité de plusieurs de ses membres.

Le temps des carriers

Carrières

Si l’on excepte un étroit liseré alluvial le long de la Saône, la totalité du territoire de Couzon correspond au revers d’un crêt de roche calcaire datant de l’Aalénien, étage du Jurassique moyen (vers – 170 millions d’années). C’est par sa belle coloration jaune que le massif des Monts d’Or s’apparente au pays voisin des Pierres Dorées dans le sud du Beaujolais. La tranche de cette couche, une falaise d’une puissance de 60 mètres, forme comme une toile de fond au nord de la commune où elle correspond à la limite avec Albigny-sur-Saône. Elle présente un pendage d’une vingtaine de mètres en direction de la Saône. Cette falaise a tenu la une de l’actualité par l’effondrement d’un énorme bloc et de son couvert forestier resté intact à l’aube du 23 octobre 1993. Sur l’ensemble de la commune, l’érosion a réduit cette couche à des lanières étirées en direction de l’est-sud-est.

Les restes ou entroques des organismes marins qui constituent l’essentiel de cet étage géologique sont un excellent matériau de construction se liant bien au mortier. La pierre est utilisée sous forme de moellons (pierre de taille) mais on peut aussi y tailler des éléments longs comme des linteaux de portes, des chambranles, des piliers, des cheminées de cuisine de bonne résistance au feu.

Blason de Couzon.

L’ouverture de carrières (on dit aussi perrières) est attestée dès le Renaissance (. L’apogée est atteint au Villebois- Montalieu dans l’Ain desservies par le chemin de fer.

Car pour proches qu’elles soient de Lyon, les perrières de Couzon présentaient quelques servitudes de transport. Un premier problème était celui du charroi jusqu’au bord de la Saône. Lorsqu’on aborde cette question, le profane ne manque pas d’être intrigué par l’existence de nombreux tunnels qui accidentaient le parcours : le pré-inventaire en a répertorié 27 et a dressé la carte de leur implantation. On en compte 5 au nord dans le secteur de Moletant-Saint-Léonard et ils sont particulièrement nombreux (14) dans celui des Torrelles. En réalité le terme de passages voûtés serait plus approprié. Ils étaient construits avec soin et non creusés et présentaient une voûte en pierre sèche plus ou moins en anse de panier et à claveaux. Les plus longs pouvaient atteindre la cinquantaine de mètres. Grâce à l’espace ainsi libéré en surface la plantation de vigne se présentait en continuité. Tel tailleur de pierre au .

Pont de Couzon.
Écluse de Rochetaillée.

L’acheminement jusqu’à Lyon se faisait essentiellement par la batellerie sur des sapines qui n’étaient pas récupérées au terme du voyage. Il existait trois ports de chargement, le plus ancien à la limite de Saint-Romain (le nom en est resté), le second aménagé au début du Anse par la rive droite de la Saône n’a été élargie et aménagée qu’en 1957. La solution était d’autant plus urgente que la population, trop spécialisée, n’était pas autosuffisante et devait s’approvisionner à l’extérieur pour se nourrir.
Dans ces conditions, la construction d’un pont grâce auquel la commune serait reliée à la Grande Charrière de Lyon à Trévoux s’imposait. La décision de construire un pont suspendu selon la technique mise au point par Marc Seguin fut prise 19 février 1839 par ordonnance du roi Louis-Philippe. Les plans et le cahier des charges en furent dressés par l'ingénieur en chef des Ponts et Chaussées du département du Rhône, Mondot de Lagorce. C'est un peu le frère jumeau du pont de l'Ile Barbe ouvert en 1827. Il s'agissait d'un pont à péage au nom d'une compagnie concessionnaire dont l'un des actionnaires était maire de Couzon. Son ouverture à la circulation le 29 novembre 1840 et son inauguration officielle le 19 septembre 1841 ont fait date dans l’histoire de la commune. Cette construction contribua à la création d'un marché à Couzon en 1841.En 1877 fut construit en amont du pont, un barrage joignant Couzon à la commune de Rochetaillée-sur-Saône afin de retenir les eaux de la rivière pour les besoins de la navigation. Il s'inscrivait dans le programme d'aménagement du cours de la Saône entre Verdun et Lyon. Il comprend un système d'écluse et a été breconstruit en 1970 puis équipé d'une usine électrique en 1983. Il est vrai qu'à cette date les carrières de Couzon étaient de plus en plus concurrencées et n'utilisaient plus guère la voie fluviale bien qu'améliorée.

De l'ancienne à la nouvelle église

En ces temps prospères, les autorités, répondant aux vœux des paroissiens, se préoccupèrent du problème de l’église, vu la petitesse et le délabrement de l’édifice hérité du . La travée du chœur forme la base du clocher, également conservé mais dans l’état où il avait été reconstruit en 1759. Sa partie supérieure est « éclairée sur ses quatre faces de deux niveaux de baies : un étage de quatre baies jumelées deux à deux dont les arcs en plein cintre prennent appui sur des colonnettes ; au-dessus l’étage avec huit grandes baies en plein cintre ». La toiture à quatre pans en tuiles rondes et à faible pente est sommée d’une croix en fer forgée du .

Tranchée de la voie ferrée.

Sitôt la décision prise par le conseil municipal en 1853, la construction de la nouvelle église a été confiée à l’architecte Pierre Bossan, le futur réalisateur de Fourvière, et à Wilhelm Léo. Les travaux ont été exécutés de 1855 à 1861 et les aménagements intérieurs ont été achevés en 1876. Mais la consécration par Joseph-Alfred Foulon, archevêque de Lyon n’a eu lieu que le 7 juillet 1889. A la même époque était creusée la tranchée ferroviaire nord-sud de la ligne du PLM et c’est en fonction de cette contrainte qu’a été choisie l’orientation parallèle du nouvel édifice. Le style néo-roman en vogue à l’époque ne jurait pas avec les parties conservées de l’ancienne église. Les matériaux ont été choisis et agencés selon un mode original : sur toute la hauteur, un niveau intercalaire de pierres calcaires ordinaires (blanc gris) souligne deux niveaux de pierre dorée de Couzon.

Le plan d’ensemble cruciforme de l’église est classiquement constitué d’une nef de quatre travées, d’un transept saillant, d’une travée de chœur et d’une une abside semi-circulaire. Le contraste est frappant dans la manière ont été traitées l’édifice dans son ensemble et la façade antérieure au sud.

Celle-ci est très richement ouvrée. Ses trois travées en préfiguration de l’intérieur, sont séparées par des contreforts, la travée centrale plus large couronnée d’un pignon souligné d’une frise d’arceaux et sommée d’une croix byzantine. Les deux travées latérales sont creusées de niches à colonnettes abritant une statue en pied. Celle de droite représente saint Laurent tenant une palme et s’appuyant sur le gril de son supplice, celle de gauche saint Vincent avec une palme dans une main une coupe de raisins dans l’autre. Toutes deux ont été offertes par la société des tailleurs de pierre en 1863. Comment ne pas voir dans ce choix la représentation des deux activités dominantes de la commune, saint Vincent étant traditionnellement le patron des vignerons et saint Laurent celui des tailleurs de pierre, comme aux carrières d’Oncin ? Mais c’est l’ornementation de la travée centrale qui retient surtout l’attention. Le portail à ébrasement à ressauts est encadré de doubles colonnettes qui supportent le bandeau horizontal de l’archivolte sur lequel prend appui un arc en plein cintre à larges voussures. Le décor sculpté est à la gloire de Maurice, le saint éponyme de l’église. C’est sa statue équestre qui trône dans le tympan tandis que dans l’architrave, de part et d’autre, sont figurés ces fameux soldats de la légion thébaine agenouillés dans l’attente de leur supplice. Le haut de cette même travée est éclairé d’une baie à trois lancettes en plein cintre surmonté d’un oculus, en faire-valoir en quelque sorte par comparaison avec les arcatures aveugles des travées latérales.

À la différence de la façade antérieure, les travées des façades latérales donnent l’impression d’une forteresse inexpugnable. Elles sont rythmées d’un niveau de baies à trois lancettes et scandées par de solides contreforts droits s’élevant jusqu’à la hauteur du toit. Ceux-ci sont reliés par une frise d’arceaux à la manière de machicoulis qui accentuent encore cet aspect défensif. Seule note tranchant sur cette sévérité : dans l’angle inférieur droit, une porte encadrée d’élégantes colonnes et typiquement romane par son arc en plein cintre semble comme encastrée sous une arche accidentant le mur lui-même. Autour du chevet, les contreforts s’arrêtent à la hauteur des arcs des fenêtres à une lancette en plein cintre et sont relayés par des colonnes jumelées posées en surplomb.

Pénétrant dans l’église, nous découvrons le contraste entre la largeur de la nef centrale et l’étroitesse des collatéraux. Ceux-ci sont voûtés en berceau tandis que la nef centrale est voûtée d’arête. Les apparences sont trompeuses : la coloration d’ensemble rouge sang en hommage aux martyrs est divisée en quartiers par un bandeau de couleur claire qui fait croire à la croisée d’ogive. On appréciera la qualité des chapiteaux feuillagés sur lesquels retombe cette voûte. Le chœur, lui, est traité à la manière gothique. Il est divisé en cinq quartiers rayonnants. La richesse de l’immobilier tient d’abord aux divers autels à commencer par le maître autel. « La table est portée par deux statues colonnes, figures d’anges debout, les mains appuyés sur une épée […]. Le contre-autel repose sur deux colonnes ornées de chapiteaux à crochets. En son milieu le tabernacle est encadré d’une procession d’anges agenouillés portant chacun un objet liturgique différent : navette, encensoir, missel, patère, calice, bourse, burettes et chandelier. Le devant d’autel représente le Christ assis de face bénissant saint Maurice agenouillé à sa droite tandis qu’à sa gauche, saint Martin s’incline pour lui baiser la main ». Signalons parmi les autres autels celui de saint Joseph. De bas en haut sont étagés la table sur colonnettes supportant cinq arcatures en plein cintre puis le tabernacle et la grande niche qui abrite la haute statue du saint en plein cintre également. Deux anges tenant respectivement une couronne et un lys sont assis sur le bord du gradin encadrant la niche. L’autel dit du Sacré cœur et de saint Nicolas présente en fait aussi sainte Philomène, ce qui justifie la présence des trois niches séparées par des colonnes. La table est portée par trois piliers octogonaux couronnés de chapiteaux à volutes feuillagées.

Il ne saurait être question d’une recension exhaustive des autres richesses de l’église (le préinventaire décrit 15 vitraux !). Les ébénistes et sculpteurs sur bois ont réalisé stalles, confessionnaux et, en collaboration, la chaire à prêcher. La statuaire s’est enrichie d’un saint Antoine de Padoue polychrome, en plâtre il est vrai. Les fonts baptismaux ont été taillés dans la pierre et le bois. L’idée d’exposer dans une vitrine éclairée les divers objets du culte (vases, ostensoir…) est assez exceptionnelle pour ne pas être signalée.

Une foi bien ancrée

L’attachement ancestrale des Couzonnais à la foi chrétienne peut se mesurer au nombre de croix de chemin sur le territoire de la commune. Le pré-inventaire en a recensé 14 mais pour avoir la juste mesure de leur densité exceptionnelle, encore faut-il préciser qu’elles sont concentrées dans la très mince frange alluviale qui longe la Saône, à l’unique exception de la croix Vitaize perchée au-dessus de la falaise à 438 mètres et dont seule une plaque rappelle aujourd’hui le souvenir. Les plus anciennes mentions concernent la croix de Tignot qui date d’environ 1360 et celle de la Balme en 1495. Cette antiquité explique que chacune d’elles ait fait l’objet de nombreuses restaurations (en 1571, 1727, 1801 et sous le règne de Louis-Philippe pour cette dernière) voire de relocalisation selon les circonstances. Si la pierre de Couzon en constitue toujours la base, sinon la totalité, la variété provient de la nature de la croix elle-même, parfois en fer, de son logement contre un mur, dans une niche ou de son exposition aux quatre vents.

La hiérarchie des valeurs saintes est respectée par le choix de la place choisie pour la statue de la Madone haut perchée à près de 300 mètres sur un piédestal au-dessus mais bien en vue du cœur du village, à la demande plus particulièrement des carriers et des vignerons. Elle a été inaugurée une première fois en 1888 puis, après avoir été foudroyée, en 1893 et restaurée en 1988. Il est fait référence sur la plaque apposée sur le socle à l’Immaculée Conception dont le dogme venait d’être proclamé sous le pontificat de Pie IX le 8 décembre 1854. La statue en bronze peint est un moulage de la Vierge couronnée de Lourdes, provenant de la Maison Raffl.

Bonnes œuvres

Le rôle de l’Église catholique ne se limitait pas à l’accueil des fidèles. Elle a exercé pendant le méandre du Saugey à Brangues en Isère). Ces volontaires étaient occupés à la fabrication de chaussures. L’établissement a été reconnu d’utilité publique en 1868 et a obtenu de nombreuses médailles. Dans le cimetière la tombe si originale de Pierre Villion serait l’œuvre d’un de ses anciens pensionnaires. La croix y est à peine reconnaissable car recouverte par deux branches d’arbre croisées dont les rameaux pendent cassés avec de longs feuillages fanés. On retiendra de l’histoire compliquée d’une grande bâtisse de la fin du XVIIIe siècle, son achat en 1875 par le curé de la paroisse qui y a installé sous le patronage de Saint-Raphaël un hospice et une pension pour personnes âgées. Elle a été cédée en 1893 à la congrégation Saint Charles qui exercera ce rôle jusqu’en 1987.

C’est aujourd’hui un EHPAD. Avec la Viarde, nous sommes encore en présence d’un vieux domaine du . Revenant aux religieuses de Saint Charles, elles avaient une telle confiance de la municipalité qu’elle les avait officiellement chargées de l’instruction des filles en 1828. Le relais dans cette fonction en avait été pris par les petites sœurs de Saint Joseph et les Franciscaines de la Propagation de la foi, à la Viarde précisément.

Après le déclin...

Une mairie et des écoles

Il aura fallu attendre le début du Jules Ferry de 1881, n’avait pas davantage reçu de solution satisfaisante. La maison achetée à un grainetier lyonnais appelait des transformations considérables. Elles furent confiées à l’architecte lyonnais Marc Desplagnes. Des agrandissements étaient également programmés pour la construction des écoles de garçons et de filles. Au terme des travaux engagés en 1905, l’inauguration de l’ensemble mairie et écoles eut lieu à l’automne 1908. L’élégante façade est surmontée d’un clocheton pour l’horloge. Si divers services communaux y sont toujours logés, il a fallu transformer une ancienne poste en mairie annexe pour l’accueil quotidien du public en position centrale du bourg. De la même manière, une école maternelle a dû être construite dans le prolongement de l’aile des garçons.

Une économie en souffrance

Le maximum démographique de 1260 habitants en 1861 traduit la bonne santé d’une économie fondée sur la viticulture et l’exploitation des carrières. Un long déclin commence alors et ils ne sont plus que 962 Couzonnais en 1921. Le diagnostic a été excellemment porté par E. Fayard en 1885 et il n’y a eu aucun redressement de la situation pendant les 36 années suivantes. Les deux piliers sur lesquels reposait l’économie se sont en effet effondrés. Le développement du réseau ferroviaire a été fatal pour les carrières. Alors que la profonde tranchée de la ligne PLM avait profondément bouleversé le système de voies traditionnel avec ses si typiques tunnels sans offrir de possibilité de raccordement, le nord du département de l’Isère jouxtant la métropole lyonnaise s’était équipé d’un réseau complet à écartement métrique avec les VFD (Voies Ferrées du Dauphiné). Ennemond Fayard incrimine particulièrement la facilité de liaison avec les carrières de la Grive et de Trept mais il faut aussi rappeler celles de Villebois. Dans les mêmes dernières décennies, la crise du phylloxéra a été également fatale à la viticulture. Or, pratiquement aucune activité n’est venue prendre le relais. « Il n’y a pas dans la commune d’autre industrie qu’une fabrique de sparterie et pour les femmes la confection des corsets et quelques métiers à tisser les étoffes de soie ». La jeunesse en quête d’emploi n’avait plus d’autre ressource que d’émigrer vers Lyon. La Grande Guerre de 1914-18 a encore école maternelleaggravé la situation. Le conseil municipal avait prévu dès l’ouverture du conflit prévu l’érection d’un monument à la mémoire de ses héros : c'est pourquoi il a été inauguré très tôt dans le cimetière le 12 novembre 1919.

Relations avec Lyon

À la fin du Lentilly. Ce n’est pas le cas de Couzon L’exiguïté du territoire ne se prêtait guère à la multiplication de telles constructions, à une très notable exception. La maison des Cyclamens a été construite entre 1902 et 1909 par Jean-François Dubuisson, architecte renommé sur la place de Lyon pour le compte d’un maître imprimeur sur la marge sud du bourg dans un parc somptueusement planté qui s’étendait jusqu’à la Saône. On se bornera à constater depuis la rue le jeu de décrochements des différents niveaux de ce château jusqu’à une sorte de dôme car il est solidement gardé par de hautes murailles. Le pré-inventaire n’est pas avare de précisions sur la richesse de la décoration intérieure.

À défaut de nombreuses résidences bourgeoises, on signalera que Couzon a attiré une famille lyonnaise dont le nom a été illustré par un éminent scientifique. Claudius Regaud est, certes, né à Lyon mais la commune des monts d’Or était le lieu de vacances privilégié de ses parents et ils ont fini par s’y installer définitivement en 1916. Ils ont leur tombe au cimetière et Claudius, décédé en 1940 à l’âge de 70 ans y repose. Les mérites de cet éminent chercheur en cancérologie et collaborateur de Marie Curie sont exposés sur une stèle inaugurée en 1970 pour le centenaire de sa naissance.

... La renaissance

Après une remontée démographique de 962 habitants en 1921 à 1293 en 1946, on assiste à une croissance brutale de la population de la commune qui compte 2434 Couzonnais en 1975 : l’augmentation est proche du doublement (1,9 fois). En revanche, on peut parler d’une phase de stagnation dans le dernier demi-siècle avec 2598 habitants au dernier recensement (2019). Si l’on manque d’explication pour la remontée entre les deux guerres, il n’y a aucun mystère sur la progression des années 1946-1975. Dans la variation positive annuelle de 3,4 % de cette période, le solde migratoire (2,8 %) intervient pour les quatre cinquièmes (2,8 %, contre 0,6 % pour le solde naturel). L’explication de ce rythme d’évolution chaotique propre à la commune peut se définir comme un mouvement de rurbanisation brutal dans le deuxième après-guerre par migration depuis le cœur de la métropole lyonnaise, mouvement sans lendemain car, vu l’exiguïté du territoire communal, l’espace a été saturé précocement. A cette époque, la construction procédait davantage d’une multiplication des initiatives individuelles que sous la forme de lotissements. Au total, si l’on se réfère au classement des habitations en fonction de la date d’achèvement de leur construction, on peut affirmer que le noyau villageois forme toujours le centre bien vivant d’un ensemble qui n’a pas été submergé par une marée pavillonnaire. En 2015, 36,5 % du bâti datent d’avant la Deuxième Guerre mondiale. La même statistique fait aussi apparaître le puissant renouveau de la période des Trente Glorieuses : quasiment la moitié du patrimoine actuel a été construit entre la Libération et 1990.

La nature de la vague migratoire du dernier après-guerre peut encore aujourd’hui être appréciée à travers la statistique du niveau de diplôme dans la mesure où s’observe une grande inertie dans la possibilité d’ascension sociale. En 2019, 40 % des adultes ont poursuivi des études au-delà du baccalauréat ce qui donne à penser que le mouvement migratoire a concerné des privilégiés de la fortune et de la culture. Cette affirmation est confortée par la statistique du classement par catégories socio-professionnelles. Alors qu’il n’y a plus un représentant de l’activité agricole, la proportion des cadres supérieurs apparaît dominante avec 32,5 %, pourcentage qui monterait à 55 % si l’on y ajoutait les représentants des professions dites intermédiaires. Les autres catégories ne sont pas écrasées pour autant et figurent avec des valeurs moyennes de 12 % pour les artisans et commerçants, 24,8 % pour les employés et 22,4 % pour les ouvriers.

Le problème de l’emploi est à la fois quantitatif et qualitatif. Selon l’Insee en 2018 826 personnes ont un travail dans la zone (c’est l’expression consacrée) face à une demande de 1084, soit une insuffisance du quart. Par ailleurs 55,6 % des emplois locaux concernent bien les secteurs administratifs, sociaux et enseignants contre 4,7 % dans l’industrie, 11,0 % dans la construction et 28,9 % dans le commerce et les transports. Mais les services assurés par ces 55,6 % le sont au niveau le plus modeste en l’absence de tous organismes des échelons supérieurs. Il est plus que douteux d’imaginer que les 40 % de cadres à formation de niveau universitaire puissent satisfaire sur place leurs ambitions de carrière. Force est donc de conclure à d’importantes migrations quotidiennes, vers la métropole lyonnaise plus spécialement. Les automobilistes comptent pour 63 % dans ces déplacements. Les moyens ne manquent pas pour les utilisateurs des transports en commun avec trois lignes d’autobus entre les deux rives de la Saône et un TER qui met le quartier de Vaise avec son métro à 10 minutes de la gare de Couzon, commune dortoir.

Il est à noter que le la communauté urbaine de Lyon (COURLY puis Grand Lyon).

Le Grand Lyon disparait le

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  33. Préinventaire 1998, p. 123-124.
  34. a b et c INSEE 2022.
  35. Métropole : clap de fin pour le Grand Lyon, Lyon Capitale

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