Mandailles-Saint-Julien (Mandalhos en auvergnat)(Mandalhas e Sant Julian en occitan) est une commune française, située dans le département du Cantal en région Auvergne-Rhône-Alpes
Géographie
La commune occupe le haut de la vallée de la Jordanne au cœur du cirque de Mandailles. Elle est entourée par le puy de Bassierou, Cabrespine, le Piquet, le puy Chavaroche, le puy Mary, le Pourtaou (aussi appelé Brèche de Roland), le puy de Peyre-Arse, le puy Bataillouse, le puy Griou, le Grinou, l'Usclade et l'Élancèze.
On y accède par trois routes départementales :
la D 17, qui part d'Aurillac, traverse la vallée de la Jordanne pour rejoindre le pas de Peyrol au pied du puy Mary. Cette route est une voie d'accès vers Le Falgoux, Dienne, Cheylade. Pendant la période hivernale elle est fermée à la circulation ;
la D 46, de courte distance, qui relie la Croix de Cheules, intersection de cinq destinations, la route des crêtes, Velzic, Saint-Cirgues-de-Jordanne, Marmanhac ;
la D 317, trait d'union entre les vallées de la Jordanne et de la Cère, plus particulièrement, Mandailles et Saint-Jacques-des-Blats. Elle passe par le col du Perthus au pied de l'Élancèze. Jusqu'en 1979, ce n'était qu'un chemin vicinal reliant les villages de Larmandie et de Fournol, mais aussi divers pacages et montagnes de la commune. Après l'étude des Ponts-et-chaussées et le financement du conseil général du Cantal, la D 317 fut construite par étapes, rendant les communications beaucoup plus faciles entre les deux vallées.
La commune est composée de deux bourgs principaux, Saint-Julien-de-Jordanne (893 mètres) et Mandailles (924 mètres) ; mais également de plusieurs villages, hameaux et lieux-dits s'échelonnant sur le flanc des montagnes. (Voir Villages et hameaux de la commune)
Suivant la départementale 17, la Jordanne la traverse. La rivière prend sa source sur les hauteurs de la commune, plus précisément au col de Cabre. La Jordanne passe Mandailles et Saint-Julien laissant une trace à son toponyme.
Communes limitrophes
Le Falgoux
Le Claux
Lavigerie
Saint-Projet-de-Salers
N
Laveissière
O Mandailles-Saint-Julien E
S
Saint-Cirgues-de-Jordanne
Thiézac
Saint-Jacques-des-Blats
Villages et hameaux de la commune
Les alentours de Mandailles
Son bourg avec le Mas, le Bardugué, le Massoubro, Louradou, Larmandie, Fournal, Fournol, Lasteyrie, Liadouze, Benech, Raymond, Revel, Rudez, Lajarrige, Lacoste.
Les alentours de Saint-Julien
Son bourg, Laboudie, le Felgeadou, Aubusson, la Garnerie, Tralabre, Anterieux, le Curadit, le Salès, Perruchez, Laveissière, Lesveissière, Lestival, le Champ, la Reveilladie.
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat d'Auvergne-Rhône-Alpes et Climat du Cantal.
En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Ouest et nord-ouest du Massif Central, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 900 à 1 500 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 7,7 amplitude thermique annuelle de 15,7 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, sur la commune du Claux à 11 vol d'oiseau, est de 8,4 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
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↑ « », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
Toponymie
Le toponyme de Mandailles a évolué de l'occitan vers une écriture francophone : Mandalhas (1522) ; Mandalhies (1573) ; Mandalias (1608) ; Mandailles-en-Jordanne (1612) ; Mandalhes-en-Jordaine (1621) ; Mandales-en-Jourdanne (1631) ; Mandailh (1633) ; Mandailhes (1652) ; Mandailhe-ez-Jourdanne (1655) ; Mandailhe (1677) ; Mandaille (1712) ; Mandelhes (1756)
Le toponyme de Saint-Julien-de-Jordanne a évolué du latin à l'occitan vers une écriture francophone : Sanctus Julianus (1522) ; Sainct-Julhe ; Sainct-Julhie ; Sainct-Julhien (1573) ; Sainct-Joilhia-en-Jordanne (1622) ; Sainct-Julie (1634) ; Sainct-Julain (1665) ; Sainct-Joulhe (1676) ; Sainct-Jolhe (1692) ; Sainct-Vilir (1692) ; Saint-Julien
↑ DICTIONNAIRE TOPOGRAPHIQUE DE LA FRANCE
↑ « », sur dicotopo.cths.fr (consulté le ).
Histoire
La commune de Mandailles-Saint-Julien est relativement récente. Elle a vu le jour le
Mais la paroisse de Mandailles est très ancienne puisqu'elle est attestée au abbaye d'Aurillac.
Le territoire de la commune est en grande partie constitué d'exploitations agricoles, plus particulièrement l'élevage de bovins et quelques rares productions laitières. Pendant très longtemps, le revenu principal de ces exploitations était la production fromagère ; la fabrication du cantal. Le cirque de Mandailles est tavelé de nombreux burons plus ou moins entretenus témoins de cette aire prospère.
Sur la commune, il y a aussi un domaine forestier important composé de bois de hêtres, de frênes et de quelques chênes, du milieu desquels on voit sortir les rochers les plus gigantesques. Ces bois sont gérés depuis peu de temps (années 60-70) par les Eaux et Forêts. Avant cette période, aucune gestion n'était mise en place, laissant au pillage par la population. Les plus beaux arbres étaient coupés et utilisés à la construction de divers bâtiments (habitations ou granges) ou comme bois de chauffage.
Les cahiers de doléances de 1789
Article connexe : Cahiers de doléances.
À Mandailles, le 14 mars 1789, les habitants mentionnent qu’il est nécessaire de regarder la paroisse comme la plus malheureuse de la province par la situation, puisqu’elle se trouve située auprès du col de Cabre, l’une des montagnes les plus hautes de l’Auvergne. Les habitants ont besoin du quart de la récolte pour subvenir aux besoins de leur famille. Les hivers y sont longs et il y tombe une grande quantité de neige.
Ils font part de la taxation inégale entre les paroisses situées en plaines et Mandailles qui se trouve au milieu des montagnes accidentées.
L’isolement est mis en avant. Il est fait part à la plainte du manque de communication et l’éloignement aux villes, Aurillac et Murat, qui se trouvent à sept ou huit heures de marche. Cet éloignement et les chemins bordés de précipices pénalisent le déplacement vers les foires de ces deux cités.
Aussi, ils se plaignent des visites rituelles des représentants des eaux et forêts qui affligent des contraventions pour des coupes illégales de bois. Les habitants revendiquent le nécessaire pour se chauffer.
Il est souligné le fait de privilèges octroyés à certains ou certaines familles anonymes.
Ils demandent une bourse consulaire à la juridiction consulaire d’Aurillac qui est trop longue à rendre justice pour faire payer les ventes des bestiaux et autres objets commercés.
Le territoire de Saint-Julien-de-Jordanne était une parcelle de la paroisse de Saint-Cirgues-de-Jordanne jusqu’à 1844.
À Saint-Cirgues, les doléances ont été couchées le 12 mars 1789. Les habitants mentionnaient la lourdeur des taxes et l’inégalité entre la basse et la haute Auvergne. Aussi, l’inégalité des richesses entre certains. Ils rapportent le vœu du rétablissement du siège à Aurillac qui serait plus commode pour les prévôtés de Maurs et de Mauriac, au lieu de Saint-Flour où il est obligatoire de traverser les montagnes pour s’y rendre.
Querelle des inventaires
Article connexe : Querelle des inventaires.
Le 30 janvier 1906, à 14 heures, à Mandailles s'est tenu l'inventaire des biens dépendants de la fabrique paroissiale de Mandailles, cela dans le cadre de la loi portant séparation des Églises et de l'État de 1905. Le sous-inspecteur de l'enregistrement et des Domaines d'Aurillac, le nommé Maurice Hybry, était chargé de cette mission étatique comme d'autres fonctionnaires des contributions indirectes ou des Domaines sur l'ensemble du département du Cantal. Il est accueilli par le maire, Joseph Cheylus et le desservant de la paroisse, le curé Baival. Les hommes pénètrent dans l'église aux fins de procéder à l'estimation des biens et bâtiments. Le trio entrait dans le lieu de culte, qu'un groupe d'une quarantaine d'habitants du village se présente au fonctionnaire. En tête de ce cortège, Monsieur Réveilhac, marguillier, se trouvant être le président du conseil de fabrique. Il souhaitait remettre une lettre de protestation au sous-inspecteur du Domaine, ce dernier l'informe que sa protestation est illégale, mais consent la prendre compte tenu de l'instruction formelle du rédacteur. Dans certaines communes du Cantal, plusieurs des fonctionnaires d'État ont dû requérir à la Force publique pour procéder à l'inventaire, voire le préfet dut réquisitionner un détachement du RI d'Aurillac pour forcer les habitants d'une commune à quitter les lieux. À Mandailles, l'ambiance était tendue mais cordiale. Par exemple, le curé ne s'opposait pas à l'inventaire mais faisait acte de présence, restait passif, répondait aux questions du fonctionnaire et refusait de signer le procès-verbal et toutes mentions portées à l'acte. Malgré ce contexte, Monsieur Réveilhac consentait à céder l'église à la commune, à la condition que cette dernière ne puisse en tirer un profit quelconque et il n'y soit pratiqué à l'exclusivité que le culte catholique. Celui-ci était très impliqué dans la communauté paroissiale. Lors de la construction de l'église Saint-Laurent en 1900 sur l'ancienne église, il avait cédé une partie du terrain, mais il se résignait, forcé par la Loi. Nous pouvons imaginer la richesse de la commune de Mandailles à cette époque, car l'inventaire dura plusieurs jours. Plus de cent ans après cet épisode historique, le village de Mandailles rivalise la commune de Mandailles-Saint-Julien par l'intermédiaire de la commission syndicale chargée des biens sectionnaux, particularité auvergnate. La commune ne peut utiliser, céder les biens de la section de Mandailles sans l'aval de la commission. Et quand bien même, la commune ne pourrait en faire profiter le village de Saint-Julien-de-Jordanne.
Pendant la Seconde Guerre mondiale
Article connexe : Seconde Guerre mondiale.
La commune se trouvait en zone non occupée par les troupes allemandes, jusqu'en novembre 1942. Gonflés par les réfractaires du STO (service du travail obligatoire), des groupes de maquisards occupaient les montagnes de Mandailles et de Saint-Julien.
↑ Déclarations du Maire de 1983 lors d'une audition pendant une émission de radio locale (documents audio des archives départementales du Cantal)
↑ « », sur archives.cantal.fr (consulté le 29 décembre 2019).
↑ « », sur archives.cantal.fr (consulté le 29 décembre 2019).
↑ Procès-verbal d'inventaire des biens dépendants de la fabrique paroissiale de Mandailles - Archives départementales du Cantal (47 NUM 113/1).
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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 12/12/2024 Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/fr/fr-ara/254577.html
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