Montréal
Localisation
Montréal : descriptif
- Montréal
Montréal (/ˈmɔ̃.ˌʁe.al/ ) est la principale ville du Québec
Grande métropole insulaire et portuaire du fleuve Saint-Laurent, au pied des rapides de Lachine, c'est la deuxième ville la plus peuplée du Canada (avec 1 762 949 habitants en 2021), après Toronto, et la plus grande ville francophone d'Amérique
Son aire urbaine, la région métropolitaine de Montréal, rassemble près de 4,3 millions d'habitants, soit environ la moitié de la population du Québec
Montréal est l'une des grandes agglomérations d'Amérique du Nord et un important pôle financier, de savoir, de culture et d'aéronautique
C'est à Montréal que siègent l’Organisation de l’aviation civile internationale, l’Institut de statistique de l'UNESCO, le Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique ainsi que l’Agence mondiale antidopage. La ville doit son nom au mont Royal, qui surplombe le centre des affaires et le centre historique de la ville, tous deux situés dans l'arrondissement Ville-Marie
Montréal est découpé en 19 arrondissements qui couvrent les trois quarts de l’île de Montréal, la plus grande de l'archipel d'Hochelaga, mais également l’île Bizard, l'île des Sœurs et les îles Sainte-Hélène et Notre-Dame
Il y a plus de 1,8 million d'habitants dans les limites municipales
Langue officielle de l'administration, le français est la langue d'usage de la majorité de la population
L'anglais et d'autres langues y occupent toutefois une place importante ; la moitié des Montréalais sont bilingues et près du quart sont trilingues. Cœur économique, commercial et financier du Québec, la ville compte plus de 400 sièges sociaux et de nombreuses grappes industrielles
Considérée comme « meilleure ville étudiante » au monde par les classements internationaux, souvent ex æquo avec Vienne et Melbourne, et comme la « métropole universitaire du Canada » avec six universités et 450 centres de recherche, Montréal est aussi un centre culturel d'importance pour les jeux vidéo, le cinéma et le design
Le transport collectif de la ville, structuré par un réseau de métro, est l'un des plus efficaces, rapides et ponctuels en Amérique du Nord
L'aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau accueille plus de 21 millions de voyageurs annuellement
La région de Montréal est la porte d'entrée de l'immigration au Québec
Plus de 70 % des personnes nées à l’étranger et résidant au Québec y demeurent. Hôte de l'Exposition universelle de 1967 et des Jeux olympiques d'été de 1976, Montréal accueille chaque année le Grand Prix de Formule 1 du Canada et de nombreux festivals, tels le Festival international de jazz de Montréal, les FrancoFolies et le festival Juste pour rire
Le Canadien de Montréal est le plus vieux club de hockey au monde toujours en activité, sans interruption. Montréal est considérée comme une ville mondiale.
Toponymie
Montréal est prononcé []écouter en français standard, []écouter en français québécois et [ʌ]écouter en anglais canadien. Les Kanien'kehá:ka (Mohawks) désignent Montréal sous le nom de Tio'tia:ke qui signifie « là où les courants se rencontrent » ou « l’île entre les deux rapides ».
C'est l'explorateur français Jacques Cartier, lors de son deuxième voyage en Amérique en 1535, qui baptise la montagne qui surplombe la ville. Dans son récit de voyage, il raconte : « Et parmi ces campagnes est située et assise la ville de Hochelaga près d'une montagne aux alentours labourés et fort fertiles et sur laquelle on voit fort loin. Nous nommâmes cette montagne le mont Royal. », Le choix de ce nom pourrait être attribuable à celui qui accompagnait Jacques Cartier le jour du débarquement sur cette île, Claude de Pontbriand, fils du seigneur de Montréal (province d'Aquitaine, royaume de France). C'est l'avis des historiens Henry Percival Biggar et Ægidius Fauteux. De la seigneurie de Montréal, en Aquitaine, il subsiste le château.
C'est en 1575 qu'est attesté pour la première fois le nom « Montréal », dans l'ouvrage La Cosmographie universelle de tout le monde écrit par François de Belleforest, un historiographe français.
Bien que le premier établissement français sur l'île de Montréal porte le nom de Ville-Marie, c'est le nom Montréal qui devient l'appellation de facto de la ville à partir du . Cette désignation deviendra officielle le , date d'incorporation de la « ville de Montréal ».
Le terme mont en français (et en langue d'oc) est issu du gallo-roman MONTE (lui-même de l'accusatif montem, du latin mons « montagne »), il avait également le sens de « hauteur, élévation, colline » en ancien français. -réal, Réal- représente généralement la forme d'oc real francisée (occitan moderne reial, reiau, « royal ») cf. Montréal (France, Drôme, Mons Real 1231), issue comme le français royal du latin regalis. D’où le sens global de « mont royal ». Ce type toponymique indique, selon Albert Dauzat, la soumission directe au roi.
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Géographie
Situation
La ville de Montréal est située dans le Sud du Québec, dans l'Est du Canada (45° 31′ N, 73° 39′ O), à proximité des frontières de la province de l'Ontario et de l'État de New York (États-Unis),.
Ville portuaire et métropole du fleuve Saint-Laurent, elle se trouve à environ 850 ville de Québec. Son territoire occupe principalement l'île de Montréal, la plus vaste île fluviale de l'archipel d'Hochelaga (482,8 île Bizard, l'île des Sœurs, l'île Sainte-Hélène et l'île Notre-Dame.
Située à la confluence du fleuve Saint-Laurent, de la rivière des Outaouais et du Richelieu, la région de Montréal elle est traversée par un réseau hydrographique stratégique, notamment la voie maritime du Saint-Laurent qui permet la navigation entre l'Atlantique nord et les Grands Lacs, en contournant les rapides de Lachine. Montréal est aussi située au cœur de l'écorégion des basses-terres du Saint-Laurent, une vaste vallée entre les Appalaches et les Laurentides. À quelques kilomètres de Montréal, les terres agricoles de la Montérégie, sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent sont souvent qualifiées de « garde-manger du Québec ».
Centre-ville et territoire
Le territoire de la ville de Montréal s'étend sur 365,65 centre-ville de Montréal occupe une zone d'environ 18 mont Royal dans l'arrondissement Ville-Marie. Montréal compte un centre historique, le Vieux-Montréal, sur la rive du fleuve Saint-Laurent à proximité de la Pointe-à-Callière et un quartier d'affaires concentré aux alentours du boulevard René-Lévesque. Plus du tiers des emplois de la ville sont concentrés dans le centre-ville.
Montréal s'étend sur une vaste aire urbaine à densité de population variable. Si certains secteurs sont denses et urbains, comme Plateau Mont-Royal, le Mile End ou Griffintown, d'autres plus éloignés du centre, comme Rivière-des-Prairies, L'Île-Bizard–Sainte-Geneviève, ou Pierrefonds-Roxboro, prennent davantage les allures de la cité-dortoir. Montréal compte également de grandes zones industrielles, notamment dans l'arrondissement Saint-Laurent, à proximité de l'aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau, et dans l'est de l'île. Réparties un peu partout sur l'île, la ville compte de nombreuses artères très fréquentées et centres commerciaux comme la rue Sainte-Catherine, le Marché central ou la plaza Saint-Hubert.
Périphérie et région métropolitaine
L'aire urbaine de Montréal s'étend bien au-delà des limites municipales. La Communauté métropolitaine de Montréal, qui est composée de 82 municipalités locales, couvre une superficie de 4 360 . Montréal et sa communauté métropolitaine forment la aire urbaine d'Amérique du Nord et la Laval (422 933 Longueuil (239 700 Terrebonne (111 575 Brossard (85 721 Repentigny (84 285 hab.).
À l'instar des grandes villes nord-américaines, l'étalement urbain en périphérie de Montréal s'effectue principalement à basse densité (moins de 500 personnes par ). Cette tendance entraîne de forts coûts au niveau des infrastructures de voirie, aqueducs, égouts, électricité, communications et des frais de transport. Elle favorise l'urbanisation au détriment de terres agricoles et d'habitats naturels.
En plus du réseau routier, la périphérie de Montréal est desservie, aux heures de pointe, par le train de banlieue administré par le réseau de transport exo. Six lignes aboutissent au centre-ville de Montréal à la gare Lucien-L'Allier et à la gare Centrale. On compte environ 80 000 passagers par jour ouvrables à bord des trains de l'AMT (Agence Métropolitaine de Transport). Le , la Caisse de dépôt et placement du Québec a dévoilé le projet de réseau express métropolitain, un métro léger automatisé pour la banlieue proche, qui devrait être opérationnel d'ici 2022.
Deux-Montagnes, Sainte-Marthe-sur-le-Lac, Pointe-Calumet, Oka, Lac des Deux Montagnes |
Laval, Terrebonne, Rivière des Prairies |
Repentigny, Rivière des Prairies, Varennes, Fleuve Saint-Laurent, Montréal-Est |
||
Lac des Deux Montagnes, Senneville, Sainte-Anne-de-Bellevue |
N | Fleuve Saint-Laurent, Boucherville, Longueuil, Saint-Lambert, Brossard | ||
O Montréal E | ||||
S | ||||
Kirkland, Dollard-des-Ormeaux, Dorval, Lac Saint-Louis |
Lac Saint-Louis, Fleuve Saint-Laurent, Kahnawake, Sainte-Catherine |
Fleuve Saint-Laurent, La Prairie | ||
Enclave : Mont-Royal, Westmount, Hampstead, Côte-Saint-Luc, Montréal-Ouest |
Climat
Montréal possède un climat continental humide avec été tempéré, soit Dfb dans la classification de Köppen. La température moyenne annuelle s'est élevée à 6,8 . Le mois le plus chaud est juillet (=20,9 janvier (=−10,2 . On y compte en moyenne 8 jours au-dessus de 30 ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec, l'Ouest du Québec méridional se serait réchauffé de 1 à 1,25 . En utilisant les données des années 2010 à 2022, la classification de Köppen est Dfa, soit un climat continental humide avec été chaud; la moyenne de juillet s'établissant à 22,4 °C. Toujours pour la période 2010-2022, on y compte en moyenne 14 jours annuellement où 30 °C est atteint.
Entre 1981 à 2010, Montréal a reçu environ 1 000 précipitations par an, 784 pluie et 210 neige. La date médiane de la première neige se situe du ,. Le jour le plus pluvieux a été le , avec 94 . La chute de neige la plus volumineuse jamais enregistrée en une seule journée a eu lieu le avec une précipitation de 45 , alors que sur une période de 24 heures le record a été établi du 4 au 5 mars 1971, avec une précipitation de 47 tempête du siècle ». Les 26 et 27 décembre 1969, la métropole du Québec a vu sa plus forte tempête avec plus de 70 .
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | −14 | −12,2 | −6,5 | 1,2 | 7,9 | 13,2 | 16,1 | 14,8 | 10,3 | 3,9 | −1,7 | −9,3 | 2 |
Température moyenne (°C) | −9,7 | −7,7 | −2 | 6,4 | 13,4 | 18,6 | 21,2 | 20,1 | 15,5 | 8,5 | 2,1 | −5,4 | 6,8 |
Température maximale moyenne (°C) | −5,3 | −3,2 | 2,5 | 11,6 | 18,9 | 23,9 | 26,3 | 25,3 | 20,6 | 13 | 5,9 | −1,4 | 11,5 |
Record de froid (°C) date du record |
−37,8 1957 |
−37 1934 |
−29,4 1950 |
−15 1954 |
−4,4 1947 |
0 1995 |
6,1 1982 |
3,3 1957 |
−2,2 1951 |
−7,2 1972 |
−19,4 1949 |
−32,4 1980 |
−37,8 1957 |
Record de chaleur (°C) date du record |
13,9 1950 |
15 1981 |
25,6 1945 |
30 1990 |
34,7 2010 |
35 1964 |
35,6 1953 |
37,6 1975 |
33,5 1999 |
28,3 1968 |
21,7 1948 |
18 2001 |
37,6 1975 |
Ensoleillement (h) | 101,2 | 127,8 | 164,3 | 178,3 | 228,9 | 240,3 | 271,5 | 246,3 | 182,2 | 143,5 | 83,6 | 83,6 | 2 051,3 |
Précipitations (mm) | 77,2 | 62,7 | 69,1 | 82,2 | 81,2 | 87 | 89,3 | 94,1 | 83,1 | 91,3 | 96,4 | 86,8 | 1 000,3 |
dont neige (cm) | 49,5 | 41,2 | 36,2 | 12,9 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 1,8 | 19 | 48,9 | 209,5 |
Nombre de jours avec précipitations | 16,7 | 13,7 | 13,6 | 12,9 | 13,6 | 13,3 | 12,3 | 11,6 | 11,1 | 13,3 | 14,8 | 16,3 | 163,3 |
Humidité relative (%) | 68,1 | 63,4 | 58,3 | 51,9 | 51,4 | 55,3 | 56,1 | 56,8 | 59,7 | 62 | 68 | 71,4 | 60,2 |
Nombre de jours avec neige | 15,3 | 12,1 | 9,1 | 3,2 | 0,07 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0,72 | 5,4 | 13 | 58,9 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
−5,3 −14 77,2 | −3,2 −12,2 62,7 | 2,5 −6,5 69,1 | 11,6 1,2 82,2 | 18,9 7,9 81,2 | 23,9 13,2 87 | 26,3 16,1 89,3 | 25,3 14,8 94,1 | 20,6 10,3 83,1 | 13 3,9 91,3 | 5,9 −1,7 96,4 | −1,4 −9,3 86,8 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
Biodiversité et protection de l'environnement
Les conditions climatiques caractéristiques de la région de Montréal sont propices à la forêt tempérée décidue. Les forêts naturelles de la région sont du domaine bioclimatique de l'érablière à caryer cordiforme, c'est-à-dire des forêts dominées par les érables à sucre et les caryers. Parmi les autres essences d'arbre on y retrouve le hêtre à grandes feuilles, le tilleul, le bouleau jaune, le noyer cendré, le chêne blanc, la pruche du Canada, le thuya occidental, le pin blanc et le pin rouge.
Les espèces animales les plus communes sur l'île de Montréal sont le raton laveur, la mouffette rayée, l'écureuil gris, la marmotte commune, le lapin à queue blanche, le cerf de Virginie, l'engoulevent d'Amérique, le geai bleu, le grand pic et l'oriole de Baltimore. Le coyote est une espèce de plus en plus présente à Montréal,. Montréal compte également une importante faune commensale. En plus des chats, des chiens et autres animaux domestiques, les pigeons, goélands et rats vivent en ville.
Les milieux naturels et la santé publique subissent les conséquences environnementales de son urbanisation étendue, sa motorisation élevée et son activité industrielle. Ces conséquences ont un impact qualité sur l'air, l'eau et les sols et la pollution lumineuse et sonore.
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Histoire
Colonisation française
Débuts
Jusqu'à quelques décennies avant la colonisation française, l’île de Montréal est occupée par les Iroquoiens du Saint-Laurent. Jacques Cartier, le premier explorateur européen à fouler l'île à l'automne 1535, décrit Hochelaga dans son récit de voyage, un village iroquoien fortifié de « plus de mille personnes » construit au pied d'une colline qu'il nomme Mons realis. En 1603, près de 70 ans plus tard, l'explorateur Samuel de Champlain rapporte que les Iroquoiens n'occupent plus l'île de Montréal,. Un poste de traite saisonnier temporaire est construit en 1611 à la place Royale (aujourd'hui Pointe-à-Callière).
À partir de 1636, la seigneurie de l’Île-de-Montréal est concédée à des nobles français, d'abord Jean de Lauson, président de la Compagnie des Cent-Associés, puis Jérôme Le Royer, sieur de La Dauversière, qui en prend possession au nom de la Société Notre-Dame de Montréal en 1640. La Société Notre-Dame, née du mouvement de la Contre-Réforme, souhaite l'établissement d'une colonie missionnaire catholique sur l'île de Montréal. Arrivés de France à Québec à l'été 1641, deux membres de la société, l'officier Paul de Chomedey de Maisonneuve et la soignante Jeanne Mance, ont pour mission respective de prendre possession de Montréal et d'y fonder une chapelle et un Hôtel-Dieu. Maisonneuve est nommé gouverneur de Montréal et Ville-Marie est fondée au printemps suivant, le .
Dans le contexte des guerres franco-iroquoises, les premiers colons français se retranchent dans le fort Ville-Marie. Cette situation rend l'agriculture difficile à pratiquer. De plus, la Société Notre-Dame de Montréal n'arrive pas à convertir suffisamment d'Amérindiens pour assurer la croissance démographique. Maisonneuve est contraint de retourner en France pour recruter d'autres colons en 1653 et en 1659 ; ces efforts en amènent près de 200, parmi lesquels sœur Marguerite Bourgeoys, la fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame de Montréal en 1659. Ces nouveaux arrivants permettent le développement de l'agriculture, assurant la survie et le développement de Ville-Marie.
En province royale
En 1663, la Nouvelle-France devient une province royale. Elle est placée sous le commandement du Conseil souverain de la Nouvelle-France qui relève de l'autorité directe de . La Société Notre-Dame est dissoute la même année et Maisonneuve est renvoyé en France par le gouverneur Prouville de Tracy. La seigneurie de l'Île-de-Montréal est cédée au séminaire Saint-Sulpice de Paris en 1665. Les prêtres sulpiciens influenceront de manière significative le développement de Montréal. La traite des fourrures devient, à partir de 1665, grâce à des interventions militaires françaises, une part principale de l'économie montréalaise. Les pelleteries en provenance de la rivière des Outaouais transitent à Ville-Marie qui compte plus de 600 habitants à cette époque,,. Les sulpiciens font borner les rues en 1672 puis la ville est fortifiée d'une palissade de pieux en 1687.
Pendant que Ville-Marie se développe, d'autres secteurs de peuplement apparaissent sur l'île. En amont des rapides du Sault-Saint-Louis sur le Saint-Laurent, un fief est concédé à l'explorateur René-Robert Cavelier de La Salle, qui fonde Lachine en 1669. Au Sault-au-Récollet, au nord de l'île, sur la rivière des Prairies, une mission est fondée par les sulpiciens en 1696. Malgré quelques périodes de tranquillité, les guerres franco-iroquoises font de plus en plus de ravages dans la colonie à la fin du massacre de Lachine du .
En , le traité de la Grande paix de Montréal met fin aux hostilités. 1 200 Amérindiens d'une quarantaine de nations de la région des Grands Lacs et plusieurs notables de la Nouvelle-France, dont le gouverneur Hector de Callières, se rassemblent à Montréal pour la signature du traité. L'expansion de Montréal se poursuit durant la première moitié du faubourgs apparaissent durant les années 1730 alors que la ville compte autour de 3 000 habitants. En plus de la traite des fourrures, elle devient le point central d'un territoire agricole en pleine croissance.
Fin du régime français
Commencée un peu avant la guerre de Sept Ans, la guerre de la Conquête oppose les Français et les Britanniques en Amérique du Nord à partir de 1754. En plus de la citadelle de Montréal, les Français comptent à cette époque de nombreux forts sur l'île de Montréal tel que le fort Lorette, le fort de la Montagne, le fort de Pointe-aux-Trembles et le fort Senneville.
La bataille des Plaines d'Abraham, victoire britannique à Québec, le , annonce la fin du régime français sur le territoire. Malgré une dernière tentative de reprendre la ville lors de la bataille de Sainte-Foy le , le duc de Lévis est contraint de replier ses troupes à Montréal. Le , les troupes françaises de Montréal, commandées par Pierre de Cavagnal, marquis de Vaudreuil, se rendent sans combat à l'armée britannique commandée par Lord Jeffery Amherst. Le traité de Paris de 1763 marque la fin de la période française.
Conquête britannique et industrialisation
Immigration britannique et consolidation de la bourgeoisie marchande
La conquête britannique entraîne principalement la transformation de l'économie mercantile de Montréal. En l'espace de quelques années, les marchands français sont supplantés par des marchands britanniques qui s'approprient la traite de fourrures et presque l'entièreté du commerce de la province de Québec. Parmi les figures les plus éminentes du commerce des fourrures montréalais ont compte les écossais James McGill, Simon McTavish, Simon McGillivray et Alexander Mackenzie et les anglais Isaac Todd, Edward Ellice, Joseph Frobisher. Ces commerçants sont parmi les fondateurs de la Compagnie du Nord-Ouest en 1779 et rejoignent le Beaver Club, un cercle social influent créé en 1785.
Après la guerre d'indépendance des États-Unis et l’arrivée de loyalistes américains dans la province de Québec, la région de Montréal devient un tampon où se rencontrent deux peuples, l'un anglophone et protestant, l'autre francophone et catholique.
Bien que les Canadiens (descendants des premiers colons français) soient majoritaires, leur sous-représentation politique et le déni de leur langue crée une situation de tension culminant avec la rébellion des Patriotes de 1837-1838. Montréal est le lieu d’émeutes de part et d'autre de la population. Le Parlement du Canada-Uni, installé à Montréal entre 1843 et 1849, est ainsi incendié par des émeutiers anti-unioniste, appelés aux armes par un article haineux de The Gazette. Le feu se propageant également jusqu'à la bibliothèque nationale, il détruit d'innombrables archives de la Nouvelle-France. Ces incidents incitèrent les députés du Canada-Uni à transférer la capitale en alternance à Toronto et à Québec, puis à choisir Ottawa à partir de 1866.
Sur le plan économique, le début du Haut-Canada par les loyalistes transforme Montréal en plaque tournante de l'approvisionnement et du peuplement de la région des Grands Lacs. L'industrie de la traite des fourrures — qui a dominé l'activité économique pendant plus d'un siècle — perd en importance par rapport au négoce et aux activités de transport. La croissance de la ville s’accélère par la construction en 1824 du canal de Lachine, permettant aux navires de franchir les rapides de Lachine et facilitant les communications entre l'Atlantique et les Grands Lacs.
La seconde moitié du La Prairie et Saint-Jean-sur-Richelieu en 1836, et celle du canal de Chambly, inauguré en 1843. Les deux infrastructures améliorent les communications avec New York, via le lac Champlain ou sa rive et la vallée du fleuve Hudson. La construction des lignes du Grand Tronc vers Toronto et les provinces maritimes dans les années 1850, et celle du pont Victoria, en 1860, consolident la vocation de la ville. La compagnie ferroviaire du Canadien Pacifique y installe son siège social en 1880, faisant définitivement de Montréal le nœud ferroviaire du Canada. Parallèlement l'industrie artisanale cède sa place à l'industrialisation.
La ville subit plusieurs épidémies durant le épidémie de variole de 1885 qui tua 3164 personnes (en très grande majorité des francophones) soit 1,89% de sa population estimée alors à 168 000 habitants.
Entre les épidémies et les grands incendies l’élite commerciale, devenue industrielle, commence à s’établir dans le Mile carré doré. En 1860, Montréal est devenue la plus importante municipalité de l'Amérique du Nord britannique et le centre économique et culturel du Canada.
Entre la fin du Première Guerre mondiale, Montréal connaît l'une des plus fortes périodes de croissance de son histoire. Le développement des banques et autres institutions financières avec l'industrie donne l'élan lui permettant de devenir le centre financier canadien durant toute la première moitié du XXe siècle.
Cette croissance se traduit aussi sur le plan territorial. La Hochelaga en 1883, suivie de Saint-Jean-Baptiste en 1886, Saint-Gabriel en 1887 et Côte-Saint-Louis en 1893. L'année 1905 voit l'intégration de Villeray, Saint-Henri et Sainte-Cunégonde, aujourd'hui le quartier de La Petite-Bourgogne. En 1908 s'ajoute Notre-Dame-des-Neiges, puis Saint-Louis-du-Mile-End et De Lorimier un an plus tard.
En 1910, pas moins de 10 municipalités sont fusionnées à Montréal : Tétreaultville, Longue-Pointe, Beaurivage-de-la-Longue-Pointe, Côte-Saint-Paul, Ville-Émard, Rosemont, Bordeaux, Ahuntsic, Côte-des-Neiges et Notre-Dame-de-Grâce, les deux dernières formant aujourd'hui l'arrondissement du même nom. Six ans après, la cité s'agrandit de nouveau en englobant Sault-au-Récollet et Cartierville, puis Maisonneuve en 1918.
Après la Première Guerre mondiale, la ville se modernise et développe une réputation de ville festive. La prohibition aux États-Unis en fait une destination prisée par les Américains. Montréal est alors qualifiée de « ville ouverte » en raison de l'essor des débits de boisson, des cabarets, des maisons de jeu, des réseaux de paris, l'accès facile aux drogues, le foisonnement des bordels, la hausse du tourisme sexuel, combinés à une influence croissante de la pègre, de même qu'à une certaine connivence des forces policières,.
Malgré la croissance de Montréal, le chômage y perdure et est exacerbé par le krach de 1929. Durant la Grande Dépression, la ville aide les chômeurs et entreprend une politique de grands travaux qui touche durement ses finances au point qu'elle est placée sous tutelle du gouvernement provincial de 1940 à 1944. Pendant cette période, l'effort de guerre amène le plein emploi et inaugure une nouvelle ère de prospérité.
En 1951, la population montréalaise dépasse le million. Pourtant, la croissance de Toronto a déjà commencé à contester à la métropole québécoise son statut de capitale économique du pays. En effet, depuis les années 1940, le volume d'actions échangées à la bourse de Toronto est devenu supérieur à celui de la bourse de Montréal. Les années 1950 et 1960 sont marquées par une croissance soutenue, que symbolise la tenue de l'Exposition universelle de 1967,, la construction des , du réseau autoroutier et du métro de Montréal. Pourtant l'économie montréalaise, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, est en pleine mutation. Un vaste mouvement des industries vers le Midwest et le Sud de l'Ontario, combiné à des changements technologiques, comme l'essor du camionnage et la mise en service de la voie maritime du Saint-Laurent en 1959, réduisent progressivement l'importance de Montréal comme centre de transbordement des marchandises.
Resté stable pendant plusieurs décennies, le territoire municipal s'agrandit de nouveau avec l'annexion de Rivière-des-Prairies en 1963, Saraguay en 1964 puis Saint-Michel en 1968.
Montréal contemporain
Les années 1970 se révélèrent être une période de vastes changements sociaux et politiques, émanant d'une majorité francophone achevant sa Révolution tranquille face à la domination traditionnelle du monde des affaires par une minorité anglophone érodée par le lent déclin de leur ville. La crise d'octobre 1970, qui voit l'armée déployée dans les rues, puis l'élection en 1976 du Parti québécois, partisan de la souveraineté du Québec, favorisent le départ de grandes entreprises (Sun Life, RBC…) et de nombreuses personnes de la ville, accélérant encore le renversement de la hiérarchie des métropoles canadiennes au profit de Toronto. Cela n'empêche cependant pas Montréal, dirigée d'une main de fer par le maire Jean Drapeau, d'assurer son statut international en devenant ville olympique en cette même année 1976. La métropole est alors à son apogée, au prix d'une dette importante.
En 1981 et 1982, les municipalités de Saint-Jean-de-Dieu et de Pointe-aux-Trembles sont fusionnées à la ville.
Jusqu'au milieu des années 1990, l'économie de Montréal, frappée durement par les récessions de 1981-1982 et 1990-1992, se développe plus lentement que beaucoup de villes canadiennes. Une importante restructuration industrielle et un développement des industries culturelles donneront un second souffle à la métropole québécoise. Montréal célèbre avec éclat son anniversaire en 1992.
La ville est frappée en par le premier féminicide de masse. Un homme déclarant détester les « féministes » abat quatorze jeunes femmes à l'École polytechnique.
Histoire récente
Au début du siècle, une réorganisation des municipalités est mise en place à l'échelle du Québec. Au terme d'un processus de fusions massives suivies de plusieurs défusions, Montréal acquiert ses limites actuelles après avoir intégré Anjou, Lachine, LaSalle, Montréal-Nord, Outremont, Saint-Laurent, Saint-Léonard, Verdun, Pierrefonds, Roxboro, Saint-Raphaël-de-l'Île-Bizard et Sainte-Geneviève. Les huit premières entités deviennent autant d'arrondissements, tandis que les quatre dernières sont jumelées pour n'en former que deux : Pierrefonds-Roxboro et L'Île-Bizard–Sainte-Geneviève, ce dernier étant le moins peuplé.
Le gratte-ciel résidentiels, de deux super-hôpitaux, le CUSM et le CHUM, du quartier des Spectacles, la gentrification de Griffintown, l'expansion de l'aéroport Montréal-Trudeau, le remplacement du pont Champlain par le pont Samuel-De Champlain, la reconstruction de l'échangeur Turcot et le projet de Réseau express métropolitain (REM), sont autant de réalisations qui font que Montréal continue de se renouveler.
En 2017, la ville fête son 375e anniversaire. Pour l'occasion est créée une distinction honorifique civile : l'Ordre de Montréal. Cette même année, les armoiries et le drapeau municipaux sont modifiés pour inclure un symbole autochtone.
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