Pau
Localisation
Pau : descriptif
- Pau
Pau (prononcé [ˈpo] en français et [ˈpaw] en béarnais) est une commune du sud-ouest de la France, préfecture du département des Pyrénées-Atlantiques en région Nouvelle-Aquitaine. La ville se situe au cœur de l'ancienne principauté souveraine du Béarn, dont elle est la capitale depuis 1464
La cité occupe une position d'interface entre plaine et montagne, un carrefour où se rejoignent la vallée du gave de Pau, la plaine du Pont-Long et les chemins transpyrénéens
Jusqu'à la période romaine, cette zone conserve une fonction de lande exploitée extensivement par des occupants transhumants
C'est au XIIe siècle que les plus anciennes traces de la cité paloise apparaissent, les seigneurs de Béarn faisant construire un château pour surveiller un gué stratégique sur le gave
Déterminés à contrôler une terre vitale pour leurs activités pastorales, les premiers Palois sont en grande partie originaires d'Ossau. La ville et son château prennent une nouvelle dimension comme siège des souverains de Navarre au XVIe siècle, devenant un centre politique et intellectuel de premier plan
L'histoire de Pau est durablement marquée par la naissance du futur Henri IV en 1553 dans le château royal
Avec la fin de l'indépendance béarnaise en 1620, Pau perd de son influence mais reste à la tête d'une province largement autonome jusqu'à la Révolution
C'est au XVIIIe siècle que naît le palois Jean-Baptiste Bernadotte, roi de Suède et de Norvège de 1818 à 1844
La Belle Époque marque un nouvel essor pour Pau avec l'afflux de riches touristes étrangers (dont britanniques), venant y passer l'hiver, notamment pour les bienfaits du climat palois décrits par Alexander Taylor
Pau se transforme avec la construction de villas, palaces et équipements publics (bains, casino, funiculaire)
À cette période, Pau devient l'une des capitales mondiales de l'aéronautique naissante sous l'influence des frères Wright. Avec la fin du tourisme de villégiature au cours du XXe siècle, l'économie paloise — et celle de son agglomération — s'oriente peu à peu vers les industries aéronautiques et pétrochimique, avec la découverte du gisement de gaz de Lacq en 1951
Pau est en 2017 une commune d'environ 77 000 habitants, ville-centre d'une agglomération de près de 200 000 habitants
Principale commune de l'aire urbaine de Pau et de la communauté d'agglomération Pau Béarn Pyrénées, Pau joue un rôle moteur pour le Béarn mais également pour une grande partie du bassin de l'Adour, dont fait partie le gave de Pau
Capitale administrative, elle bénéficie d'un tissu économique dense en matière d'activités de services
Pau joue également le rôle de capitale culturelle avec de nombreux événements, notamment sportifs
Ville d'art et d'histoire depuis 2011, le panorama remarquable sur la chaîne des Pyrénées — en particulier depuis le boulevard des Pyrénées — est protégé par l'appellation des Horizons palois.
Géographie
Localisation
Pau se situe sur l'axe Atlantique - Toulouse - Méditerranée, à 25 kilomètres des premiers contreforts des Pyrénées. Elle est éloignée de plus de 110 km de Bayonne et de l'océan Atlantique (la plage de Capbreton se situe à 112 km par la route et l'autoroute) ; au nord, elle est à 216 km de Bordeaux et, à l'est, dans la région voisine d'Occitanie, elle est distante de 40 km de Tarbes, 46 km de Lourdes et 196 km de Toulouse. L'Espagne — éloignée de cinquante kilomètres à vol d'oiseau — est accessible via Gan puis Oloron-Sainte-Marie, par le col du Somport (1 631 mètres), et via Gan puis Laruns, par le col du Pourtalet (1 794 mètres). Sa localisation au pied des Pyrénées lui confère un vaste panorama sur la chaîne des Pyrénées en particulier depuis le boulevard des Pyrénées. Ce panorama unique a fait dire à Alphonse de Lamartine : « Pau est la plus belle vue de terre comme Naples est la plus belle vue de mer ».
Communes limitrophes
Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de dix autres communes dont l'une par un quadripoint :
Relief et géologie
La capitale béarnaise se situe au cœur de la vallée du gave de Pau ; celle-ci est encadrée par de puissantes collines sur environ 75 Montaut à l'est jusqu'à Orthez à l'ouest. Entre le gave de Pau et le gave d'Oloron plus au sud, les collines qui forment l'entre deux gaves n'excèdent pas 400 mètres d'altitude. Au sud de Pau, l'orientation nord-sud est imposée par les vallées étroites et profondes des différents affluents du gave de Pau (le Soust, le Neez, les Hiès, la Juscle, etc.). Au nord de la commune, les collines des landes du Pont-Long sont plus douces et tournées vers la Gascogne avec plusieurs affluents directs ou indirects de l'Adour (l'Ayguelongue, le Luy de Béarn, le Luy de France, le Gabas, etc.). À l'approche de Pau par l'est, la vallée du gave se resserre progressivement entre le Pont-Long et les coteaux de Jurançon. L'agriculture cède également sa place à l'urbanisation de l'agglomération paloise.
Pau occupe la position d'un gué au-dessus du gave, celui-ci étant un torrent pyrénéen qui peut s'avérer être difficile à traverser lors de ses nombreuses crues violentes. Ces dernières sont l'occasion de l'accumulation sur ses berges de galets ainsi que de la création d'îlots temporaires couverts d'une végétation fournie. Au-dessus de la plaine alluviale se dresse un abrupt presque vertical, le rebord de ce plateau prend la forme d'un éperon à l'ouest car la rivière du Hédas découpe une lanière en pointe avant de se jeter dans le gave. Le rebord méridional est lui creusé par un étroit ravin appelé bie cabe (« la rue en creux » en béarnais).
Le lit actuel du gave de Pau s’inscrit dans le vaste synclinal dit de « Morlaàs ». Les formations rencontrées sous les dépôts quaternaires sont constituées de couches sédimentaires de la période tertiaire : molasse et flysch. Ces terrains ont été recouverts au quaternaire par des formations alluviales provenant de la divagation des différents glaciers et cours d’eau de la chaîne pyrénéenne. La ville de Pau s’est installée sur les terrasses du gave qui a établi son cours actuel au cours des périodes quaternaires, en taillant son lit dans les dépôts continentaux du tertiaire supérieur. Le gave et les anciens glaciers qui lui ont donné naissance ont déposé plusieurs séries sédimentaires formant un système de terrasses. La terrasse alluviale sur laquelle se situe Pau (dite nappe de Pont Long) est l’une des plus importantes du piémont béarnais. Elle est constituée de galets altérés entourés d’une gangue argileuse ocre.
La superficie de la commune est de 3 151 hectares d'après l'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN), son altitude varie entre 165 et 245 mètres.
Bassin du Luy de Béarn
Au nord de l'A64, le bassin du Luy de Béarn est représenté par le réseau hydrographique du Luy de Béarn constitué par le cours d'eau du Luy de Béam et de ses affluents : le Larlas, l'Ayguelongue et ses affluents (le Bruscos et le Lata) et l'Uzan. Le Luy de Béarn est un ruisseau de plaine à pente faible et peu encaissé qui prend sa source à Andoins à 330 . Le Larlas, quant à lui, traverse la partie extrême nord de la commune avant de confluer avec le Luy de Béarn dans la commune limitrophe Serres-Castet. Ce cours d'eau, comme les autres affluents du Luy de Béarn, à savoir l'Ayguelongue (7 200 maïs et des zones boisées.
Bassin du gave de Pau
Au sud de l'A64, le bassin du gave de Pau comprend trois réseaux : l'Ousse des Bois et ses affluents (la Garle, le Labedaa et le Perlic), le Lescourre et ses affluents — situés presque exclusivement en dehors de la commune (le Laü, la Cavette, le Mohédan, le Canal des Moulins et le Lagoue) — et le réseau du gave de Pau et de ses affluents directs (le Soust, le Laherrère, l'Ousse et le canal Heïd).
L'Ousse des Bois traverse le nord du territoire de la commune d'est en ouest, entre la rocade est en amont et la RD 834 à l'aval. Sur l'ensemble de ce tronçon, ce cours d'eau est à ciel ouvert et comporte 11 ouvrages de franchissement des voies routières. Il recueille les eaux des terrains compris globalement entre le chemin Cami Salié au nord et le boulevard de la Paix au sud. Concernant le réseau du Lescourre, le Laü est situé, en aval de la RD 943, entièrement en zone urbanisée. Il présente deux tronçons distincts : à l'amont de l'avenue des Lilas, il est en grande partie à ciel ouvert, puis il est entièrement busé jusqu'à l'aval de Pau.
Le gave de Pau — gave est le nom donné à un torrent dans les Pyrénées — prend sa source au cirque de Gavarnie (Hautes-Pyrénées) et est le principal affluent de l'Adour, dans lequel il se jette après avoir parcouru 190,7 kilomètres. Il traverse la commune au sud de la zone urbanisée. Le Laherrère, qui prend sa source au niveau de l'avenue des Lilas sur la commune de Pau à environ 208 Lons, est busé sur la commune de Pau dans sa quasi-totalité. L'Ousse, affluent rive droite du gave de Pau qui prend sa source sur la commune de Bartrès à 570 agglomération lourdaise, et conflue avec le gave de Pau sur la commune de Pau à 170 .
Hydrographie
La commune est drainée par le gave de Pau, le Luy de Béarn, l'Ousse des Bois, le ruisseau de l'Ousse, l'Aïgue Longue, le Soust, le Lata, le Lau, le ruisseau Merdé, la Herrère, et par divers petits cours d'eau, constituant un réseau hydrographique de 26 ,.
Le gave de Pau, d'une longueur totale de 192,8 Gavarnie-Gèdre et s'écoule du sud-est vers le nord-ouest. Il traverse la commune et se jette dans l'Adour à Saint-Laurent-de-Gosse, après avoir traversé 88 communes.
Le Luy de Béarn, d'une longueur totale de 76,6 Andoins et s'écoule du sud-est vers le nord-ouest. Il traverse la commune et se jette dans le Luy à Gaujacq, après avoir traversé 30 communes.
L'Ousse des Bois, d'une longueur totale de 32,3 Limendous et s'écoule d'est en ouest. Il traverse la commune et se jette dans le gave de Pau à Denguin, après avoir traversé 13 communes.
L’Ousse, d'une longueur totale de 42,4 Bartrès et s'écoule du sud-est vers le nord-ouest. Il traverse la commune et se jette dans le gave de Pau à Gelos, après avoir traversé 19 communes.
L'Aïgue Longue, d'une longueur totale de 24,4 Momas, après avoir traversé 13 communes.
Le Soust, d'une longueur totale de 24,4 Sévignacq-Meyracq et s'écoule du sud vers le nord. Il traverse la commune et se jette dans le gave de Pau à Pau, après avoir traversé 7 communes.
Climat
Historiquement, la commune est exposée à un climat de montagne. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est toujours exposée à un climat de montagne et est dans la région climatique Pyrénées atlantiques, caractérisée par une pluviométrie élevée (>1 200 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,9 amplitude thermique annuelle de 14 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Uzein à 12 vol d'oiseau, est de 13,7 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Paysages
Entités paysagères
Quatre entités paysagères peuvent être distinguées sur la commune : le gave et sa vallée visible depuis les différents ponts menant à Pau ; la zone urbaine au sud et au nord du gave ; le plateau agricole au nord de l’autoroute A64, rural et forestier ; les coteaux de Morlaàs et des communes voisines. Pour protéger le patrimoine architectural, urbain et paysager de Pau, la ville s'est dotée d'une Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP) le . Cette ZPPAUP introduit, entre autres, des prescriptions relatives au paysage en prenant en compte la loi paysage du .
Sites classés
L’ensemble du boulevard des Pyrénées — balcon construit entre 1869 et 1899 en rive droite du gave de Pau — est classé en 1924 par le Ministère de l’instruction publique et des Beaux arts « parmi les sites et monuments naturels de caractère artistique ». Plusieurs fois étendu, le site paysager aujourd'hui classé comprend la terrasse sud du château de Pau, prolongée par le boulevard des Pyrénées. La notion d'Horizons palois fait elle référence à la volonté de protection des éléments majeurs qui structurent la vue si particulière depuis Pau sur son environnement naturel. La vue depuis les hauteurs de Pau englobe les saligues du gave de Pau, puis les coteaux de Jurançon et enfin la chaîne des Pyrénées. Dix-sept sites sont ainsi inscrits en 1944 au titre des Horizons palois, afin de les protéger de toute construction ou altération pouvant détériorer le panorama qui est notamment visible depuis le boulevard des Pyrénées et le château.
Huit autres sites et paysages sont eux inscrits, il s'agit de la promenade publique autour de la place de Verdun depuis 1942, des immeubles bordant le boulevard des Pyrénées, du jardin du château, des jardins de la gare et belvédère (square d'Aragon), du parc du lycée ainsi qu'une partie du parc Beaumont depuis 1944, des allées de Morlaàs depuis 1945, de la place Gramont depuis 1958 et enfin l'espace appelé « Zones urbaines à Pau » depuis 1974. Cette dernière zone est voulue par le nouveau maire de l'époque, André Labarrère, pour protéger des zones situées entre des parties classées ou inscrites pouvant évoluer anarchiquement.
Milieux naturels et biodiversité
Zonages réglementaires
Le territoire communal de Pau compte deux sites Natura 2000 : le gave de Pau, classé Site d'importance communautaire (SIC) en 2003 et Zones Spéciales de Conservation (ZSC) en 2014, et le parc boisé du château de Pau, classé SIC en 2004 et ZSC en 2006. D'une superficie de 8 212 gave de Pau s'étend sur 107 communes dont Pau, il est constitué à 60 % d'eaux douces intérieures (eaux stagnantes, eaux courantes), 20 % de marais, bas-marais et tourbières et 10 % de landes, broussailles, maquis et garrigues, phrygana. Il est de qualité du fait du vaste réseau hydrographique qui le constitue avec un système de saligues encore vivace, des boisements humides où abondent les saules. La faune aquatique est caractérisée par la mulette (Margaritifera margaritifera), la cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii), le gomphe de Graslin (Gomphus graslinii), l'écrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes), la lamproie de Planer (Lampetra planeri), le saumon atlantique (Salmo salar) et le chabot commun (Cottus gobio). Le site du parc boisé du château de Pau est plus petit puisqu'il concerne 19 scarabée pique-prune (Osmoderma eremita) connu en Pyrénées-Atlantiques, une espèce en régression, menacée et protégée.
Le réseau hydrographique du gave de Pau est également inscrit à l’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF). Il s'agit d'une ZNIEFF de type II d'une surface de 3 000 hectares. Son territoire est en partie couvert par la zone Natura 2000 du gave de Pau. Aussi, le corridor de l'Ousse-des-Bois est un espace acquis par le conservatoire régional d'espaces naturels d'Aquitaine à des fins de protection. Depuis une forte pollution en 2010, le site est sous étroite surveillance.
Parcs et jardins
Pau est une ville particulièrement verdoyante avec plus de 750 hectares d'espaces verts communaux. Grâce à un climat doux et plutôt humide, les jardins sont agrémentés de plantes provenant de régions plus exotiques comme les palmiers de Chine, mais aussi des séquoias géants et des magnolias à grandes fleurs lauriers-tulipiers d'origine américaine. Dans son palmarès 2023, le Conseil national de villes et villages fleuris de France a attribué quatre fleurs à la commune.
Différents parcs et jardins sont aménagés dans la cité, avec notamment le parc Beaumont qui compte un lac, une rivière et une cascade, de nombreux massifs de fleurs et une roseraie. Les 12 hectares du parc abritent 110 essences d'arbres. Certains sujets sont « remarquables » par leur taille, leur âge ou leur rareté : cyprès chauve de Louisiane, plaqueminier de Virginie ou Séquoia géant. Le parc Lawrence, parc aux arbres centenaires, abrite lui une des nombreuses villas anglaises du château de Pau est composé d'un jardin Renaissance avec plantes médicinales et d'un parc. Il est le lointain héritier des vastes jardins du château développés au cours du Antoine de Bourbon et Jeanne d'Albret, des jardins vus comme « parmi les plus beaux d'Europe » par des visiteurs contemporains.
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Toponymie
Le toponyme Pau est retrouvé dans la charte de Barcelone de 1154, il apparaît sous les formes Castrum de Pado (cartulaire de Sainte-Foi de Morlaà s, (cartulaire de Lescar, (registres de Bordeaux), Lo pont de Pau et Sant-Martii de Pau (notaires de Pau, respectivement en 1484 et 1488). Son nom béarnais est Pau (prononcé paw).
Plusieurs hypothèses viennent expliquer le nom de la commune. La première tient son origine dans la traduction du mot béarnais pau, qui signifie « pieu » ou « palissade ». La légende raconte que les Ossalois — propriétaires de fait de la plaine du Pont-Long — auraient accordé l'emplacement de l'éperon rocheux surplombant le gave aux vicomtes de Béarn pour y bâtir une forteresse. Pour délimiter l'étendue du domaine accordé, trois pieux auraient été plantés, ce qui aurait donc donné le nom à la ville. Paul Raymond souligne que « si l'origine du nom de notre ville était tirée des trois pieux légendaires, on aurait dit paus au pluriel et non pau. ». Vastin Lespy plaide donc pour la signification au singulier « palissade » de pau, à l'image de l'ancien français qui a donné de nombreux toponymes dans la moitié nord de la France. Plus récemment, d'autres auteurs — comme Michel Grosclaude ou Dominique Bidot-Germa — plaident pour une origine pré-indoeuropéenne du terme pau, renvoyant à la racine *pal, indiquant un rocher escarpé, comme c'est le cas pour d'autres toponymes pyrénéens (col de Pau, pic Palas, etc.). Enfin, Simin Palay mentionne l'hypothèse d'un lien avec le latin palus, qui signifie « marécageux ».
- , Dictionnaire topographique du département des Basses-Pyrénées, Paris, Imprimerie Impériale, , 208 BNF 31182570, lire en ligne), p. 132..
- Simin Palay, Dictionnaire du béarnais et du gascon modernes (Bassin Aquitain) : embrassant les dialectes du Béarn, de la Bigorre, du Gers, des Landes et de la Gascogne maritime et garonnaise, Éd. du Centre national de la recherche scientifique, (ISBN , BNF 37386897).
- Vastin Lespy, Dictionnaire béarnais ancien et moderne, Montpellier, Imprimerie centrale du Midi (BNF 35404574), p. 133.
- Michel Grosclaude, Dictionnaire toponymique des communes du Béarn, Serras-Morlaà s, Cairn, 416 ISBN , BNF 40190150), p. 304.
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Histoire
Préhistoire et Antiquité
Au carrefour entre la vallée fluviale est-ouest du gave — et son parallèle la plaine du Pont-Long — et les chemins nord-sud transpyrénéens, la zone paloise se caractérise du Paléolithique inférieur jusqu'à la Protohistoire par des traces d'occupation laissées par des groupes humains mobiles. Des traces de chasseurs cueilleurs mobiles sont décelées autour de Pau, à l'interface entre plaine et montagne. Le Néolithique permet d'identifier le développement de l'élevage sur le site, avec la découverte d'un grattoir à silex au pied du donjon du château. Le territoire palois confirme son rôle de relais entre la plaine et les vallées de montagne, et notamment l'Ossau. Aucune trace d'habitat bâti n'est découvert pour cette période néolithique, seuls des sites à pierres chauffées sont présents dans la région paloise, indiquant des occupations légères, répétitives, de courte durée, de populations dont l'économie est marquée par la mobilité. De nombreux sont érigés au Bronze ancien et moyen sur la plaine du Pont-Long, dont plusieurs tertres situés sur la commune de Pau, tandis que les données vont dans le sens d'une activité pastorale entre la vallée d'Ossau et la zone du Pont-Long.
Pau est l'un des rares chefs-lieux de département français à ne pouvoir revendiquer une quelconque racine antique. Publiée en 1994, la Carte archéologique de la Gaule ne recense sur le territoire de Pau que trois ou quatre découvertes archéologiques pouvant être rapportées à l'époque romaine, ces dernières étant toutes anciennes ou douteuses. Il faut sortir des limites de la commune pour trouver des traces d'occupation, notamment au sud avec la villa du Pont d'Oly à Jurançon, et surtout à l'ouest avec Lescar-Beneharnum. Cette agglomération urbaine se développe dès la fin du règne d'Auguste, avec des infrastructures de grande qualité et un profil semi-rural de quelques centaines d'habitants. L'absence d'établissement permanent sur le Pont-Long durant cette période permet d'estimer que le territoire palois conserve alors un rôle de lande exploitée extensivement, sous le contrôle de Lescar-Beneharnum. La cité paloise prend sa naissance au Moyen Âge sous l'impulsion des vicomtes de Béarn, telle l'héritière de la proche Lescar et comme une quasi-colonie ossaloise.
Moyen Âge
La ville médiévale est construite sur un emplacement aux qualités très particulières. Le gave de Pau — qui descend des Pyrénées — est une rivière assez difficile à franchir, et sur une distance d'environ 50 Nay à l'est, Orthez à l'ouest et Pau entre les deux. Il sert notamment au passage des bergers en transhumance entre les montagnes d'Ossau et les pâturages de la plaine du Pont-Long, via le camin ossalés (chemin ossalois). L'extrémité nord d'un éperon rocheux, en forme de pointe, surplombe ce gué de presque 80 mètres. C'est donc un emplacement naturel idéal pour contrôler le passage et les arrivants des Pyrénées, et un petit poste de surveillance y est construit vers l'an mille, simple fort entouré d'une palissade. Il possède alors la caractéristique d'être situé à égale distance de Lescar, siège des évêques, et de Morlaà s, capitale des vicomtes de Béarn. Bien après Oloron, mais aussi Morlaà s, Lescar, Orthez ou Sauveterre-de-Béarn, l'évocation de la cité paloise dans les écrits fait d'elle l'une des dernières-nées des cités du Béarn. La plus ancienne mention de Pau provient de la charte primitive du for de Morlaà s, concédée entre 1090 et 1131, celle concernant le château de Pau est issue du cartulaire de Lescar sous l’épiscopat de Guy de Lons dans la première moitié du . Ces documents mentionnent l'importance qu'a déjà pris le château et la petite localité l'entourant pour la vie du pays béarnais.
Jusqu'au . Les seigneurs de Béarn accordent alors le statut de viguerie à ce nouveau village qui continue lentement de s'étendre. En 1188, de Béarn y réunit sa cour majour afin de rénover le for général devant tous les barons de Béarn. Ce document est particulièrement important dans l'histoire du pays et réaffirme l'attachement des seigneurs béarnais à leurs traditionnelles libertés, tout en lançant un avertissement à quiconque serait tenté de les violer. Au castelnau — signe de l'importance et de l'agrandissement de la cité — avec un bailli nommé par les vicomtes béarnais. Affirmant l'indépendance du Béarn en 1347, Gaston Fébus reste très attaché à l'indépendance de son petit pays durant son règne. Il entame de grands travaux pour renforcer les places fortes du Béarn, notamment le château de Pau dans lequel il réside occasionnellement. De 1370 à 1378, il y fait ajouter un donjon en briques ainsi qu'une enceinte fortifiée extérieure avec la tour de la Monnaie. Le château de Pau complète la puissante barrière de défense que Fébus érige pour faire respecter l'indépendance du Béarn, face aux Anglais installés à Bayonne, Dax, en Soule et à Lourdes, ainsi que vis-à -vis du comté d'Armagnac. En 1385, Pau est alors une cité de 128 feux répartis le long de quatre rues et autour d'une modeste église paroissiale à l'est du château.
C'est au milieu du de France respecte cette l'indépendance du pays de Béarn en ordonnant à son grand écuyer de descendre l'épée royale en pénétrant dans le territoire béarnais,. Le Béarn, encore indépendant, peut échapper l'intention de l'annexion de ce roi, grâce au mariage, conclu en 1462, de sa sœur Madeleine de France avec le fils aîné de Gaston IV, Gaston de Foix, qui symbolise l'alliance entre le royaume de France et le Béarn. Le , de Foix-Béarn — après avoir épousé l'infante Éléonore de Navarre et ainsi récupéré le titre de prince héritier du royaume de Navarre — transfère sa cour d'Orthez à Pau. Pau devient ainsi la quatrième capitale historique du Béarn, après Lescar, Morlaàs et Orthez. L'objectif de Gaston IV est notamment de construire un appareil judiciaire moderne autour d'un pouvoir central, chose difficile à Orthez, ville excentrée par rapport au reste du pays. Pau est dotée d'une charte communale ; un marché hebdomadaire ainsi que trois foires annuelles s'y déroulent, tout comme les États du Béarn et la cour de son sénéchal (tribunal). Gaston IV transforme le château-fort de Fébus en résidence princière sous l'influence des châteaux français de la Touraine, de l'Anjou et du Berry.
Renaissance et époque moderne
Une cité royale
Le petit-fils de Gaston Éléonore de Navarre, François Fébus, est couronné roi de Navarre en 1479 à Pampelune. Les seigneurs de Béarn récupèrent dès lors la couronne du royaume de Navarre créant de fait un État Béarn-Navarre à cheval sur les deux versants de la chaîne pyrénéenne. Cette position se révèle particulièrement inconfortable pour les seigneurs béarnais. Afin de garder la neutralité du pays de Béarn, l'éclatement de ce nouvel État pyrénéen devient inévitable. Le mariage de la sœur, et héritière, de François Fébus scelle définitivement l'avenir du Béarn et de sa capitale. Ainsi, les États de Béarn réunis à Pau en 1483 se prononcent pour que Catherine de Foix épouse Jean d'Albret sous les conseils du roi de France, au lieu du fils des rois catholiques ibériques. Les seigneurs béarnais deviennent donc alliés du roi de France, sans perdre l'indépendance de leur pays. Ce choix provoque en 1512 la prise de Pampelune par les troupes de Ferdinand le Catholique, qui ne pouvaient laisser les troupes françaises s'installer durablement au sud des Pyrénées. Pau devient donc à partir cette date la capitale des rois de Navarre, bien que les seigneurs du Béarn perdent de fait une grande partie du territoire de la Navarre, ne conservant que la basse-Navarre au prix d'une contre-attaque franco-béarnaise menée en 1513.
Désormais cité royale, Pau se dote au cours de ce sénéchal (compétence civile), Henri d'Albret (fils de Catherine et Jean), instaure en 1519 le conseil souverain (compétence criminelle). Puis en 1525, c'est au tour d'une Chambre des comptes d'être implantée dans la cité, avant que l'atelier de la monnaie soit transféré de Morlaàs vers Pau. La monnaie béarnaise est frappée jusqu'à la Révolution française dans la tour de la Monnaie. Après avoir combattu et été fait prisonnier aux côtés du roi de France à la bataille de Pavie, Henri d'Albret épouse Marguerite d'Angoulême, la sœur de son compagnon d'armes. Ensemble ils transforment le château dans le style Renaissance. La cour de Navarre voit alors défiler une cohorte d'esprits brillants et de personnages illustres accompagnés d'une suite nombreuse, la vie de la cité paloise est animée par cette activité qui place Pau comme une capitale intellectuelle de premier plan en Europe. L'œuvre d'embellissement du château voulue par Henri et Marguerite est poursuivie par leur fille Jeanne d'Albret et son époux Antoine de Bourbon, qui participent à la création de magnifiques jardins, décrits alors par des visiteurs comme étant « les plus beaux d'Europe ».
Au cœur des guerres de religion
Cette même Jeanne d'Albret donne naissance au plus illustre des Palois ; le , elle accouche du futur de France dans le château de son père. Bien que n'ayant vécu que peu de temps dans son château natal, le « bon roi Henri » garde cher à son cœur ce lieu où il est né prince de Béarn. Henri fait également en sorte de fournir à la ville le palais de justice dont elle a besoin (siège du futur Parlement de Navarre), il affranchit les Palois de certaines taxes et confirme le titre de ville à la cité. La deuxième moitié du réforme protestante au sein de la cour de Navarre et de ses possessions. Jeanne d'Albret montre une rigueur morale et une intransigeance religieuse particulièrement fortes face au catholicisme. En 1563, cette dernière fait enlever de l'église Saint-Martin les emblèmes de la religion catholique, elle fait aussi brûler devant le château les retables et les ornements du culte. Ce geste provoque un profond émoi au sein de la cour de France comme des États de Béarn qui protestent. En 1569, Pau est prise par les troupes catholiques de de France mais avec des dégâts bien moindres que pour les villes voisines. Quatre mois plus tard, la ville est reprise par Jeanne d'Albret grâce aux troupes du comte de Montgommery. Jeanne d'Albret fait massacrer à Pau les chefs catholiques rendus prisonniers à Orthez. Le nombre de victimes de cette période n'est pas élevé pour la ville de Pau, mais la liberté religieuse est pour longtemps abolie avec, en point d'orgue, l'ordonnance de 1571 qui édicte les peines des plus sévères contre ceux qui s'efforcent d'« enseigner quelque fausse doctrine au peuple ».
Le , Henri Nantes pour les Français, il proclame l'édit de Fontainebleau pour les catholiques du Béarn. Ce libre exercice du culte est progressivement étendu aux localités béarnaises. Avec la mort d'Henri IV en 1610, l'agitation religieuse repart de plus belle. En 1617, le jeune roi (fils d'Henri , la révolte gronde peu à peu vis-à -vis du roi de France. Après l'échec des essais de conciliation, le roi Louis . Il fait son entrée à Pau le devant une population hostile face à cette démonstration guerrière. Après s'être assuré de la soumission de la place forte béarnaise de Navarrenx, le souverain retourne dans la capitale béarnaise le dans une ambiance plus amicale. Dès le lendemain, le , le culte catholique est rétabli en Béarn par une solennelle procession suivie par Louis . Ce même jour Louis États généraux avaient demandé l'incorporation du Béarn en 1614, la réaction des Béarnais se fait globalement sans excès. Le roi assure les Béarnais de conserver « leurs fors et privilèges », garantissant une large autonomie à la nouvelle province française. Louis Parlement de Navarre, y intégrant la cour de Saint-Palais (Basse-Navarre). La ville de Pau passe du statut de cité royale à celui de cité parlementaire.
Le Parlement de Navarre reste pendant près de 170 ans le principal élément de l'activité sociale de Pau, une aristocratie provinciale s'y développe. Aussi, Louis . Il dote la ville de deux nouvelles institutions, le couvent des Capucins et le collège des Jésuites (actuel lycée Louis-Barthou), afin de répandre la religion catholique auprès des habitants et notamment de la jeunesse. De nombreuses autres fondations éducatives ou charitables s'installent par la suite à Pau pour compléter la volonté royale, à l'image des Cordeliers, des Orphelines ou encore des Ursulines. Toutes ces institutions imprègnent alors peu à peu la cité paloise d'une profonde atmosphère catholique, elles bouleversent également la physionomie de la ville avec de vastes établissements qui structurent encore aujourd'hui la capitale béarnaise. En parallèle, la première université de Pau est établie à partir de 1722, elle est l'héritière du collège de Béarn et de l'académie protestante du Béarn fondés en 1549 et 1583 à Lescar et Orthez mais fermés en 1620 par Louis XIII.
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Louis XIII rétablit le culte catholique et annexe le Béarn en 1620.
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Le drapeau béarnais devant les Pyrénées.
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Le Parlement de Navarre.
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Le lycée Louis-Barthou, ancien couvent des Jésuites.
Révolution française et Empire
Soucieux de conserver sa liberté, le Parlement de Navarre connaît une première grave crise entre 1760 et 1764 qui conduit à l'exil de la plus grande partie des présidents et des conseillers. L'ordre revient en 1775 avec le retour des exilés accompagné d'une explosion de joie populaire. Une nouvelle crise — la dernière — se joue en 1788 avec la volonté du roi d'obliger les provinces à faire enregistrer des édits augmentant les impôts malgré le refus des différents parlements, dont le parlement de Navarre. Les parlementaires béarnais, soutenus par la population, protestent et se révoltent contre ce passage en force. Le roi ordonne alors que le parlement cesse immédiatement ses fonctions et que ses troupes marchent sur le Béarn. Il recule finalement face au soulèvement général provoqué dans toute la France pour convoquer les États généraux, qui se révèlent bien tardifs. La Révolution française entraîne la fin des vieux privilèges, et c'est dans ce mouvement que les Béarnais acceptent de sacrifier leur antique constitution pour la nouvelle constitution française.
La période révolutionnaire se déroule à Pau avec moins de noirceur que dans bien d'autres cités. La ville jouit d'un long passé d'attachement à l'aristocratie parlementaire, elle est fortement imprégnée par le christianisme et le tempérament béarnais exècre toute forme d'extrémisme. Les troubles proviennent essentiellement de l'extérieur tandis que dix-neuf personnes sont condamnées et exécutées entre et à Pau. Le château des rois de Navarre est lui épargné, démontrant encore une fois l'attachement des Palois pour ce lieu de mémoire. Le changement institutionnel que provoque la Révolution est, lui, beaucoup plus profond pour la ville, puisque le , elle est déclarée, après Navarrenx, nouveau chef-lieu du département des Basses-Pyrénées, constitué du Béarn, de la Basse-Navarre, de la Soule, du Labourd et de quelques communes gasconnes. Pau devient également le siège de l'un des vingt-neuf tribunaux d'appel français, avec pour ressort les départements des Basses-Pyrénées, des Hautes-Pyrénées et des Landes.
Au début du d'environ 10 000 habitants, vivant principalement de son activité juridique et administrative (avec les fonctionnaires, ou gratte-papès). visite Pau et ses environs le en compagnie de Joséphine, il déclare : « La ville est médiocre, le château en ruine mais quel paysage merveilleux »,. L'Empereur contribue, par la suite, à remettre la cité en valeur. Il montre également son intérêt pour le château en participant à sa sauvegarde, tout comme Louis-Philippe et après lui. L'un des compagnons d'armes de Napoléon entre dans la postérité en devenant roi de Suède et de Norvège en 1818 : le maréchal d'Empire palois Jean-Baptiste Bernadotte initie une dynastie qui règne toujours sur la Suède en ce XXIe siècle.
Époque contemporaine
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Après la chute de Napoléon Europe occidentale. Dès 1819, Lord Selkirk fait un passage remarqué dans la cité et bénéficie d'une rémission qualifiée de « miraculeuse ». C'est à partir de 1842 que l'engouement pour la ville se développe réellement auprès des Britanniques, le médecin écossais Alexander Taylor y préconise la cure hivernale dans un ouvrage à succès, tandis que l'écrivaine Sarah Ellis publie des notes sur le même sujet dans Summer and Winter in the Pyrenees. Le succès de ces écrits est important et Pau devient un lieu de villégiature prisé des Britanniques. Les Anglais s'y installent et profitent du premier Golf Club du continent, de la chasse au renard (Pau fox hunt) et des courses tenues sur l'hippodrome du Pont-Long. Le peintre paysagiste Paul Huet, après avoir été soigné à Eaux-Bonnes séjourne à Pau où naît sa fille Edmée le 1846.
À partir des années 1870 le boulevard du Midi est progressivement prolongé vers l'ouest et vers l'est pour constituer l'actuel boulevard des Pyrénées, le palais d'hiver et des hôtels de renommée internationale — le Gassion et le France — offrent un cadre luxueux aux concerts et réceptions qui s'y déroulent. La physionomie de Pau est bouleversée en quelques dizaines d'années seulement, les mœurs des Palois auparavant très simples sont directement affectées par toute cette modernité et ce luxe ambiant.
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Retour du Marché de Pau, par Pierre Gorse.
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Grisette et servantes à Pau, par Alfred Dartiguenave.
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La chasse au renard (fox hunt).
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Le boulevard des Pyrénées à la Belle Époque.
Pau est relié à la ligne de chemin de fer Toulouse-Tarbes-Bayonne en 1863 puis à partir de 1894, la ville est desservie par un réseau de tramways qui disparaît en 1931. En même temps que la ville-haute prospère du fait de la venue des riches touristes européens, la ville-basse se spécialise dans l'industrie. De nombreuses petites structures se développent progressivement aux pieds du château, la production se concentre sur le textile et l'agro-alimentaire. Plusieurs d'entre elles ont marqué ce tissu industriel, comme les teintures Courriades, la minoterie Heïd ou encore l'usine des tramways. Néanmoins, ce tissu industriel reste isolé de la cité et Pau laisse à d'autres villes voisines (comme Tarbes) le soin d'entretenir cette activité. La capitale béarnaise se contente de développer son commerce, notamment lié au luxe afin de satisfaire ses hôtes étrangers nombreux (environ 6 000 hivernants dans les années 1880).
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Au début du avec la réalisation du boulevard des Pyrénées. La bonne société anglaise, américaine, russe, espagnole ou prussienne se côtoie au sein de la cité béarnaise. De nombreux équipements publics sont issus de cette période, dont le funiculaire de Pau pour relier la gare à la ville haute. À côté de ces aménagements publics, les visiteurs étrangers fortunés font construire des villas pour améliorer les conditions de leurs séjours. Tout d'abord réalisées au centre-ville, ces demeures s'écartent de plus en plus pour profiter du grand air et de la vue prisée sur les Pyrénées. Entre 1850 et 1910, de nombreuses résidences sont construites et évoquent toujours aujourd'hui le faste de cette période. Cette période dorée du tourisme climatique palois s'arrête brusquement lors du déclenchement de la guerre 1914-1918.
La Belle Époque paloise est également marquée par l'aéronautique. Les premiers vols en ballon se déroulent à Pau en 1844 et les premiers vols en avion le grâce aux frères Wright. Ces derniers déménagent leur Flyer à Pau — sur la lande du Pont-Long — après de premiers vols au Mans. Sous les conseils de leur élève Paul Tissandier, les frères américains se laissent convaincre pour rejoindre le climat palois plus propice à l'essai de leur avion. Les vols se succèdent rapidement en présence d'une foule nombreuse, composée de curieux béarnais, de riches hivernants ou encore des rois d'Espagne et du Royaume-Uni . Le dernier vol de Wilbur Wright à Pau se tient le , il laisse ensuite à Paul Tissandier le soin de diriger l'école Wright de Pau pour la formation des clients du Flyer. Il s'agit alors de la première école d'aviation organisée au monde. Cette première installation est suivie de celle de Louis Blériot le . Pau devient vite un centre aéronautique d'importance avec l'installation de six écoles civiles et militaires dès 1911. L'activité militaire devient intense à partir de 1912 et la construction d'un hangar par l'armée française, elle se renforce avec le déclenchement de la guerre 1914-1918. Durant cette période, environ 6 000 pilotes issus d'une dizaine de pays sont formés à Pau,. Parmi eux on retrouve les Français Georges Guynemer, René Fonck, Charles Nungesser, Roland Garros, Jules Védrines ou l'américain Norman Prince, initiateur de l'escadrille La Fayette.
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Pau à l'orée du XXe siècle.
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Scène du marché au bois de Pau.
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avec Wilbur Wright.
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Des soldats français de la guerre 14-18 à Pau.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'occupation allemande se traduit par l'installation de la Gestapo au sein de la villa Saint-Albert (aujourd'hui détruite) à partir de et par l'utilisation de la caserne Bernadotte comme prison jusqu'au . Le maréchal Pétain choisit la ville pour adresser un discours aux « paysans » le . La résistance est active à Pau et dans son agglomération, l'entrepôt des résistants est situé rue Solférino. L’hôtel Continental recueille également des réfugiés, dont des juifs traqués par Vichy et les nazis, même lorsque les militaires de la Wehrmacht réquisitionnent deux étages de l'hôtel. Un total de vingt-et-un Palois sont honorés du titre de Juste parmi les nations. La ville de Pau est libérée le , quelques jours plus tard un petit groupe de résistants trouvent le dénommé charnier du Pont-Long, constitué de quatre fosses et renfermant 45 corps de prisonniers et de résistants.
À partir de 1947, et durant les quatre mandats du maire Louis Sallenave, la ville de Pau connaît un fort développement. En 1957, l'exploitation du gisement de gaz de Lacq — découvert en 1951 — donne un nouvel essor à toute la région avec le développement industriel du Béarn et de la région de Lacq, la population de la ville doublant en 20 ans. La renommée et le prestige de la ville augmentent grâce à la conférence des États indochinois de juin à ,, à des visites de chefs d'État comme le président Charles de Gaulle en ou le premier secrétaire Nikita Khrouchtchev en déplacement à Lacq en 1960. La capitale béarnaise est par la suite marquée par la figure d'André Labarrère — maire de 1971 à 2006 — qui est un édile bâtisseur flanqué du surnom de toque manettes (« qui serre les mains » en béarnais).
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- Catherine de Navarre, Instruction donnée par la Reine de Navarre, pour soutenir l'indépendance du Béarn devant le Roy de France datée du 29 mars 1509 (ou 1510, en raison d'une date avant Pâques), publiée par Adolphe Mazure à Pau en 1839 [lire en ligne]
- Pierre Tucoo-Chala, Petite histoire du Béarn : du Moyen Âge au ISBN ), p. 24.
- Pierre Tucoo-Chala, Petite histoire du Béarn : du Moyen Âge au ISBN ), p. 25.
- « », sur chateau-pau.fr (consulté le ).
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- Jean Touyarot, L'hôtel des ombres, Paris, Seuil, , 259 ISBN , BNF 42372410).
- « », sur yadvashem-france.org (consulté le ).
- Hugues Tertrais, La piastre et le fusil : le coût de la guerre d'Indochine, 1945-1954, Paris, Comité pour l'histoire économique et financière de la France, ISBN , BNF 38835279), p. 95-102.
- « » ina.fr.
- Philippe Bidalon, « », L'Express, (consulté le ).
- Renaud Dely, « Labarrère, un dur à cuire à Pau », sur liberation.fr, Libération, (version du sur Internet Archive).
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Culture
Langue
Le béarnais (bearnés ou biarnés) désigne l'ensemble des parlers occitano-romans du Béarn. Il s'agit d'un parler roman, qui forme un ensemble homogène avec le gascon au sein du triangle Pyrénées-Atlantique-Garonne, un territoire nommé par Jules César. Du milieu du Révolution française, le béarnais est la lange institutionnelle de la principauté,. Malgré la disparition du béarnais dans ce cadre administratif après la Révolution, son usage reste encore majoritaire auprès des Béarnais à la fin du recule ensuite notamment à partir de la deuxième moitié du école française. L'ensemble des appareils de l'État français ainsi que des représentants des classes dominantes est à l'origine de cette volonté de supprimer les langues régionales. En 1972, Georges Pompidou déclare « il n'y a pas de place pour les langues et cultures régionales dans une France qui doit marquer l'Europe de son sceau. ».
Aujourd'hui, la langue béarnaise est mise en valeur par plusieurs événements palois tout au long de l'année, notamment le Carnaval biarnés et le festival Hestiv'Òc. La ville compte également une école et un collège Calandreta, d'autres établissements bénéficient d'un enseignement en béarnais fourni par des maîtres itinérants. Plusieurs associations, comme l'Ostau Bearnés et l'Institut béarnais et gascon défendent la pratique de cette langue dans la commune. En 2018, un projet de tiers-lieu béarnais se développe, il doit aboutir à la création d'ici 2021 de la Ciutat dans le quartier du Hédas, une cité créative de la culture béarnaise.
Équipements culturels
Salles de spectacles et de congrès
Le Zénith de Pau est le plus grand équipement culturel de la ville. Inauguré en 1992 il est doté de 7 500 places (ou jusqu'à 4 418 places assises). Il accueille des artistes nationaux et internationaux au sein d'opéras, concerts, cabarets, spectacles de cirque et sur glace. Le Palais Beaumont est un centre de congrès accueillant environ 250 évènements par an. Construit en 1900, il fut tour à tour palais d'hiver, casino municipal et hôpital pendant la guerre. Il dispose d'un auditorium et sert notamment de lieu de résidence pour l'Orchestre de Pau Pays de Béarn. La Centrifugeuse est un autre espace disponible pour l'expression scénique au sein de l'UPPA. Le parc des expositions de Pau est lui situé à l'ouest de la ville, à cheval sur Pau et Billère, il accueille 450 000 visiteurs et 200 manifestations par an. La Foire de Pau est l’événement majeur du parc, elle s'y déroule chaque année depuis 1949.
La ville compte plusieurs complexes cinématographiques. Le cinéma Le Méliès, classé art et essai, prend place dans le pôle culturel du Foirail. Il est doté de trois salles, le cinéma propose des soirées thématiques et des événements en partenariat avec divers acteurs culturels (Cin'es'pace, Un été au ciné, etc.) et organise tous les ans le festival international du film musical de Pau. Deux cinémas du groupe CGR accompagnent l'offre en la matière, le Méga CGR situé à proximité de l'université est équipé de 12 salles numériques et 3D, et le CGR Saint-Louis en centre-ville qui est équipé de 7 salles numériques rénovées en .
Musées
Le musée national du château de Pau est créé en 1929 dans le lieu qui voit naître le futur le . À la fois forteresse médiévale, palais Renaissance, résidence royale, ce musée situé au cœur de la ville est visité en moyenne par 100 000 personnes par an. Les visiteurs peuvent s'attarder devant la légendaire carapace de tortue qui servit de berceau au bon roi Henri. Le château recense près de 12 000 œuvres et objets, les conservateurs successifs s'attachent à réunir tableaux, objets d'art et documents ayant trait au temps d'Henri IV. Le musée des Beaux-Arts de Pau est, quant à lui, inauguré en 1864 sous l'initiative de la Société béarnaise des amis des arts, avec une donation notable du collectionneur d'origine béarnaise Louis La Caze en 1872. Il est le premier musée, en 1878, à exposer une œuvre importante de Degas, Le bureau du coton à la Nouvelle-Orléans. Il présente des œuvres allant du Brueghel, Jordaens, Morisot ou Rubens mais aussi des artistes régionaux comme Victor Galos. Le musée est situé depuis 1931 dans un bâtiment style Art déco qui lui est destiné.
Avec ces deux musées majeurs de la ville, Pau compte d'autres espaces, dont le musée Bernadotte. Celui-ci est situé dans une modeste maison de tonnelier qui voit naître et grandir Jean-Baptiste Bernadotte, qui devient maréchal de France puis roi de Suède en 1818 et fondateur de l'actuelle famille régnante de ce pays. Il renferme une collection d’œuvres et d'objets ayant trait à l'histoire de ce célèbre Béarnais, il permet également de se rendre compte des conditions de vie classique d'une famille du . La villa Lawrance, construite en 1855, abrite les collections du Cercle anglais qui perpétue la tradition britannique dans la ville ainsi que les archives de l'équipage du Pau-Hunt. Cercle littéraire à sa création, ce club de gentlemen met en valeur et préserve ses collections qui constituent un élément majeur du patrimoine historique et culturel de « Pau ville anglaise ». En 2019, le musée de la résistance et de la déportation déménage de la villa Lawrance vers la cyber-base de Pau. Enfin le musée des parachutistes, ouvert en 1984 sur la plaine du Pont-Long près de l'ETAP, est un musée national géré par la SAMParas (Société des Amis du Musée des Parachutistes).
Théâtres
La ville de Pau est propriétaire du théâtre à l'italienne Saint-Louis, disposant d'une capacité de 430 places. Il est le théâtre historique de Pau et se situe près de la place Royale, dans l'enceinte de la mairie. Construit au .
Au total, ce sont six établissements qui accueillent des scènes d'expression scénique :
- La salle de spectacles du pôle culturel du Foirail (580 places)
- L'auditorium du Palais Beaumont (540 places)
- Le théâtre Saint-Louis (450 places)
- Le théâtre Saragosse (243 places)
- La Centrifugeuse de l'université de Pau et des pays de l'Adour (187 places)
- Le Trinity Church (aussi appelé le 6, rue Bargoin ou l'ancien Méliès)
Plusieurs compagnies théâtrales exercent également à Pau, comme la compagnie l'Auberge Espagnole, l'Art Scène, Printemps théâtre et le Chat Bus, Tam-Tam théâtre.
Médiathèques et archives
Le réseau des médiathèques de l’Agglomération Pau-Pyrénées se compose de 10 médiathèques dont 5 sur le territoire de la ville de Pau : les médiathèques André Labarrère (ouverte en ), Trait d'Union, Les Allées, de la Montagne et de la Pépinière. Le service départemental des archives collecte, conserve et diffuse les archives publiques ou privées. Il est installé depuis 1971 à l'entrée de la cité administrative et occupe un ensemble de deux bâtiments, l'un destiné à la conservation des documents, l'autre à leur consultation. Les archives communautaires et la bibliothèque patrimoniale de la ville de Pau sont quant à elles situées dans l'ancienne usine des tramways.
Vie culturelle
L'orchestre de Pau Pays de Béarn (OPPB) est dirigé depuis 2002 par Fayçal Karoui. Cet orchestre symphonique se produit dans l'auditorium Alfred-de-Vigny du palais Beaumont, mais aussi en France et à l'étranger (Saragosse, Nantes, la Roque-d'Anthéron, Ravenne, Venise, Paris pour le festival Présences). En 2012 l'orchestre se déplace à Nantes, Bilbao et Tokyo pour « les Folles Journées » de ces trois villes. L'ensemble orchestral de Pau (EOP) complète l'offre orchestrale dans la capitale béarnaise, il se produit depuis 1958. L'Été à Pau est un festival musical organisé tous les étés au théâtre de verdure du parc Beaumont. Les concerts sont gratuits pour le public, plusieurs têtes d'affiche sont venues comme Barbara, James Brown, Jacques Higelin, I Muvrini, Catherine Ringer, Thomas Dutronc, Les Tambours du Bronx, Pony Pony Run Run et C2C.
Les idées mènent le Monde est une rencontre littéraire dont la première édition a eu lieu en 2014 au Palais Beaumont sur le thème du bonheur et attire 20 000 visiteurs sur trois journées en 2015. Le salon Un aller-retour dans le noir se concentre lui sur le polar depuis 2008, il vise à présenter toute la richesse de la littérature noire et policière au travers de rencontres, débats, projections et lectures. D'autres événements marquent également la vie paloise tout au long de l'année, comme Urban session autour des danses hip-hop, le festival Accès(s) qui vise à présenter les démarches artistiques liées aux technologies électroniques et numériques, qui mêle concerts et conférences-débats, ou encore le Tremplin Salsa, concours international de salsa créé en 2008.
Parmi les principaux événements annuels palois, on retrouve le Carnaval biarnés, qui se déroule durant une semaine environ au mois de février avant le carême. Le carnaval béarnais symbolise le retour d'exil de sa Majesté Sent Pançard et de sa cour à travers les villages béarnais puis la capitale paloise. Sent Pançard reflète tous les maux et les vices de la société. Autre manifestation célébrant la culture locale, Hestiv'Òc, « festival des musiques et cultures du Sud » a été créé en 2005. Durant quatre jours le week-end du , plusieurs centaines d'artistes et 60 000 festivaliers se rassemblent dans les rues de Pau pour des spectacles gratuits afin de partager et diffuser la culture occitane.
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Œuvre d'Edgar Degas, musée des Beaux-Arts.
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Danses Béarnaises
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Défilé Pantalonada
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Le procès de Sent Pançard pendant le Carnaval biarnés.
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Un bovin béarnais lors de l'édition 2019 du Carnaval biarnés.
Gastronomie
Pau offre des spécialités gastronomiques du sud-ouest et des plats typiquement béarnais ou palois. On retrouve par exemple la garbure qui est un potage fait à base de chou, de haricots blancs, de confit d'oie, de jambon ou de lard. La poule au pot, popularisée par Henri jambon de Bayonne est en réalité un jambon d'origine essentiellement béarnaise, fabriqué à partir de porcs des vallées d'Ossau et d'Aspe. Ce jambon était historiquement salé à Salies-de-Béarn puis exporté via l'Adour depuis le port de Bayonne d'où l'appellation jambon de Bayonne. Actuellement, la zone de transformation des jambons (salage, séchage, affinage, désossage) est la zone géographique française correspondant au bassin de l'Adour.
Le fromage des Pyrénées est un autre élément remarquable de la gastronomie paloise et béarnaise. Ce fromage est fait à partir de lait de brebis, l'appellation la plus connue est l'ossau-iraty (AOC). Ce fromage peut être dégusté en particulier avec de la confiture de cerises noires. Les coteaux de Jurançon, situés à proximité immédiate de la ville, apportent deux autres spécialités. Tout d'abord le miel, dont le Béarn est l'une des premières régions productrices. Il est utilisé dans les sauces, desserts et marié aux produits à base de canard (magret au miel). Enfin, et surtout, les vins blancs de Jurançon qui sont eux aussi liés à la légende du bon roi Henri et de son célèbre baptême béarnais.
Pau dans les arts
La ville de Pau est mentionnée dans la littérature dès le Moyen Âge. Jean Froissart en fait une description dans le livre Chroniques. Jusqu'au . En devenant capitale du Béarn en 1464 puis du Royaume de Navarre après 1512, la ville décolle réellement et tend à se détacher de son château dans les récits. La mort d'Henri . La ville est alors réduite au souvenir de la naissance du célèbre souverain. Dès 1611 dans Discours des faicts héroïques de Henry le Grand, Hierosme de Bénevent écrit : « Si jamais il vient à propos de louer la ville de Pau, pour toute louange, il suffira de dire que c'est le lieu où le grand Henri vit premièrement la lumière. »,. La mémoire « henricienne » monopolise les écrits littéraires sur Pau jusqu'au Restauration puis la monarchie de Juillet sont autant d'occasions de rappeler ce lien indéfectible entre Pau et Henri .
La deuxième moitié du . La vue de Pau sur son environnement est consacrée, dans l'élan lié au romantisme. Avec l'essor du tourisme climatique, Pau se transforme en ville-belvédère et attire les peintres comme Antoine Ignace Melling, Franz Schrader, Roger de Bouillé, Louis-François Lejeune ou François-Édouard Picot. Lié à la vogue du Pyrénéisme, de nombreux auteurs entament un séjour pyrénéen et font de Pau un préliminaire indispensable de l'exploration touristique. C'est le cas d'Alphonse de Lamartine en 1838 avec son célèbre « Pau est la plus belle vue de terre comme Naples est la plus belle vue de mer », Stendhal la même année ou Victor Hugo en 1843 : « Vers midi on ne distinguait les Pyrénées qu'à quelques stries blanches à l'horizon, comme si la robe bleue du ciel éraillée par places laissait voir sa trame d'argent. ». Le comte Henry Russell conclut en 1902 dans Pyrenaïca : « Au merveilleux panorama de Pau, je ne reproche qu'une seule chose, c'est de ne pas toujours se laisser voir. ».
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Château et pont de Pau, par Thomas Allom.
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Vue du château de Pau pris du Parc (Basses Pyrénées) , par Louis-Julien Jacottet.
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Marché au bois, place de Verdun, par Camille Félix Bellanger.
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Carte postale Le marché au bois.
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Pau : son climat... ses sports.
Plusieurs chansons en langue béarnaise s'intéressent à Pau, comme La vila de Pau de Marilis Orionaa, Un trin que se'n va de Pau du groupe Nadau, et le célèbre Bèth cèu de Pau de Charles Darrichon, interprété notamment par Marcel Amont, Adrien Arudy, André Dassary ou André Minvielle. Différents films prennent place dans la capitale béarnaise, comme Et vint le jour de la vengeance en 1964 de Fred Zinnemann ou plus récemment Les Combattants de Thomas Cailley en 2014. Dans le domaine de l'humour, le sketch Le train pour Pau est devenu culte grâce au duo Chevallier et Laspalès.
Personnalités liées à Pau
Les princes de Béarn jouent un rôle central dans la création de la cité paloise au Moyen Âge, avec l'établissement de son château fort. Pau devient un centre vicomtal notable entre la fin du Gaston IV le Croisé. Ses héritiers — Gaston VI et Gaston VII — y séjournent régulièrement. Le prince Gaston Fébus fait mener d'importants travaux de fortification sur le château au , en faisant l'un des maillons essentiels de son système de défense. Avec Gaston IV de Foix-Béarn, Pau affirme son importance et devient la nouvelle capitale du Béarn par une décision du , elle profite alors de sa position centrale au sein de la principauté souveraine. Par la suite, les couples royaux Henri et Marguerite de Navarre puis Jeanne d'Albret et Antoine de Bourbon font vivre la cour du royaume de Navarre dans la cité, procédant à d'importants travaux dans le château et son domaine tout au long du , le futur voit le jour le dans le château de ses ancêtres. Premier roi de la lignée des Bourbon, l'image de ce roi réconciliateur et bon-vivant marque depuis profondément l'image de la ville et de son château natal.
Plusieurs personnages historiques liés à Pau se distinguent ensuite, comme Jean de Gassion au Maréchal de France sous et , sa maison natale existe toujours à proximité du château de Pau. Au Jean-Baptiste Bernadotte devient maréchal d'Empire sous Napoléon puis roi de Suède et de Norvège, une dynastie qui règne toujours actuellement sur la Suède. Pau devient un centre de villégiature courue par la bonne société internationale au Alexander Taylor — installé à Pau dès 1837 — contribue à la notoriété de la ville en publiant en 1842 un traité vantant les mérites de son climat dans De l’influence curative du climat de Pau et des eaux minérales des Pyrénées sur les maladies. La colonie britannique qui s'installe alors marque la ville de sa présence, comme le pyrénéiste Henry Russell ou l'aviateur américain Norman Prince, fondateur de l'escadrille La Fayette. De cette époque, plusieurs artistes liées à la commune se distinguent, comme Paul-Jean Toulet, Paul Mirat ou Saint-John Perse. Le sculpteur et aquarelliste Ernest Gabard — créateur du Caddetou — laisse une trace forte, avec plusieurs de ses sculptures toujours présentes à Pau comme « La femme au puits »
Dans la deuxième moitié du Louis Sallenave et André Labarrère. Les deux édiles occupent la fonction pendant respectivement 24 ans et 35 ans. Maire depuis 2014, François Bayrou est chef de file du mouvement centriste du MoDem, il occupe plusieurs postes de ministre durant sa carrière. Durant cette période, la commune de Pau est marquée par l'activité du couturier palois André Courrèges, par les débuts sur scène du chanteur Daniel Balavoine, ou encore par les carrières universitaires de Pierre Tucoo-Chala et Georges Laplace. Surnommée « La reine des sports », plusieurs sportifs liés à Pau se distinguent, comme deux des emblématiques capitaines de la Section paloise François Moncla et Robert Paparemborde, les basketteurs de l'Élan béarnais Pau-Orthez Frédéric Fauthoux et Didier Gadou, le triple champion olympique de canoë Tony Estanguet, la handballeuse Alexandra Lacrabère, ainsi que le tennisman Jérémy Chardy. La présentatrice du Canal Rugby Club sur Canal +, Isabelle Ithurburru, est native de la ville.
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Gaston IV de Foix-Béarn.
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Marguerite de Navarre.
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Jeanne d'Albret.
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Jean-Baptiste Bernadotte.
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Alexander Taylor.
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André Labarrère.
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François Bayrou.
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Tony Estanguet.
Héraldique, logotype et devise
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Historique des logos de la commune
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Ancien logo de Pau.
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Logo de Pau avec le slogan « La vie rêvée des villes ».
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Logo de Pau.
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Logo de 2011 Ã 2018.
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Nouveau logo depuis 2018.
- Michel Grosclaude, Le Béarn : témoignages sur mille ans d'histoire, 70 textes historiques des origines à 1979, Per Noste, , 121 p..
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Pau dans la littérature
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