Marinaleda
Localisation
Marinaleda : descriptif
- Marinaleda
Marinaleda est une commune espagnole de la province de Séville en Andalousie située dans la comarque de la Sierra sud de Séville
La population s'élevait à 2 665 habitants selon le recensement de 2017, avec une densité de population de 107,37 hab./km2
Son économie repose essentiellement sur l'agriculture
Elle est connue pour son expérience sociale fondée sur une idéologie de gauche dirigée par Juan Manuel Sánchez Gordillo maire de la commune de 1979 à 2023 et membre du Colectivo de Unidad de los Trabajadores - Bloque Andaluz de Izquierdas (CUT)
La lutte ouvrière et paysanne organisée a permis d'atteindre quasiment le plein emploi pour tous les habitants. La ville de Marinaleda profite d'importants transferts d'argent de l'État et de collectivité comme la communauté autonome d'Andalousie ou la députation de Séville, et met ces fonds au profit du progrès économique et social
Selon le journal en ligne Tercera Información, Marinaleda reçoit moins que la moyenne des municipalités de l'Andalousie (en 2011, elle a reçu environ 6,61 % de moins que la moyenne régionale). Marinaleda appartient au « Red de Municipios por la Tercera República » (Réseau de municipalités pour la Troisième République) et le drapeau républicain espagnol est présent dans les bâtiments civils.
Géographie
Situation
La commune s'étend sur 24,8 province de Séville, dans le bassin du Genil. se trouve à 91,76 km de Séville à vol d'oiseau et à 110 km en empruntant la voie rapide. Cet itinéraire passe par Ecija.
Ses coordonnées géographiques sont 37° 22′ N, 4° 57′ O. Elle est située à une altitude de 205 mètres, à 20 km de la capitale de sa comarca Estepa.
Communes limitrophes
Climat
Voies de communication et transports
Marinaleda a un tissu urbain irrégulier, son noyau principal est aligné le long de la voie rapide A-388 qui relie El Rubio à Herrera. Marinaleda et Matarredonda sont reliées entre elles par l'avenue de la Liberté, qui traverse l'A-388.
La principale voie d'accès est la carretera (voie rapide) SE-9211 qui relie Marinaleda à Écija et cette dernière avec l'autovía (autoroute) A-92. La A-388, qui passe par le centre du noyau urbain, relie Écija à Herrera et Écija avec l’autovía A-4. La carretera SE-8202 relie la ville avec la commune d'Osuna en passant par El Rubio.
- Distancia entre ciudades
- Ruta por carretera de Sevilla a Marinaleda
Histoire
Jusqu'au | ]
Les premières traces de présence humaine dans le site de Marinaleda remontent à la fin du Néolithique et au début de l'âge des métaux durant la période chalcolithique, il y a environ 5 000 ans. Des outils lithiques ont été retrouvés, ainsi que des restes de semences et d'habitations.
La présence romaine est importante. c'est à cette époque qu'a été fondée Marinaleda. Elle est alors traversée par la voie romaine qui relie les villes de Astigi, actuelle Ecija, et Ostippo, actuel Estepa. Beaucoup de vestiges de cette période historique ont été retrouvés.
La présence arabe est attestée par des monuments tels que les tours de Gallape ou la forteresse arabe d'Alhonoz. La conquête de la terre par les royaumes chrétiens a lieu au donne Marinaleda au premier marquis d'Estepa. Elle restera la propriété de cette famille jusqu'au XIXe siècle.
Marinaleda se développe avec une population de journaliers sans terre travaillant pour les grands propriétaires terriens, en particulier pour le marquis d'Estepa. En 1751, le village compte 60 maisons habitées par des journaliers sans terre qui sont payés chacun deux reals pour une journée de travail du lever au coucher du soleil. Au aridoculture. Au cours du XIXe siècle, sur les terres de Marinaleda et ses environs vivent plusieurs groupes de brigands. Particulièrement connus sont restés José María Hinojosa Cobacho « El Tempranillo », Francisco González Ríos « El Pernales » et Juan Caballero.
République espagnole et Espagne franquiste
En 1931, la population de Marinaleda compte 2 318 habitants dont seuls 317 ont le droit de vote. Les élections du sont remportées par les forces royalistes. Mais les élections du de la même année sont gagnées par les républicains. Lors des dernières élections la période républicaine le triomphe le Front populaire.
La guerre civile commence à Marinaleda par l'assassinat du maire de la ville Cejas Vicente Moreno et de son fils. Les troupes putschistes tuent avec eux pas moins de trente autres habitants. L'après-guerre civile voit la population souffrir de la famine, et pour y faire face forcée de glaner des olives ou des glands dans les champs et subissant une forte répression. Le développement industriel survenant en Espagne à partir des années 1960 favorise l'émigration de la population de Marinaleda vers la Catalogne et aussi l'Allemagne, la France et la Suisse.
Avec la mort de Francisco Franco en 1975 c'est le recul de la dictature. En 1977, à Marinaleda est fondé le Sindicato de Obreros del Campo (Syndicat des Travailleurs de la Terre). L'année suivante, commence la lutte pour la terre avec l'occupation de la ferme de Bocatinaja entre Osuna et Los Corrales durant deux jours.
Transformation en une municipalité coopérative
En 1979, se déroulent les premières élections municipales démocratiques depuis la fin de la dictature franquiste. Elles sont remportées à Marinaleda par le collectif d'unité des travailleurs (Colectivo de Unidad de los Trabajadores), le bras politique du Syndicat ouvrier rural (SOC) d'obédience communiste, qui obtient 9 des 11 sièges d'élus au conseil municipal. À l'époque la ville est des plus misérables, autant les habitations que les rues en terre battue. Les habitants sont pauvres. La mairie n'est pas fonctionnelle, la présence médicale et les infrastructures scolaires insuffisantes.
Juan Manuel Sánchez Gordillo devient maire à l'âge de 27 ans. C'est à l'époque le plus jeune maire d'Espagne. Cette année-là, il est victime d'une tentative d'assassinat de la part de l'extrême droite espagnole.
En 1980, 700 habitants de Marinaleda font une grève de la faim qui dure treize jours. Ils revendiquent plus d'argent et un contrôle plus précis de l'antique « emploi communautaire » (Empleo Comunitario). Puis se développent des actions d'occupation de fermes appartenant à des grands propriétaires terriens, avec le slogan : « la tierra para el que la trabaja » (la terre appartient à qui la travaille). L'étang de Cordobilla est occupé durant trente jours en 1984 pour demander l'irrigation de la ferme el Humoso, propriété du duc de l'Infantado, et l'expropriation de celle-ci.
En 1985, les occupations de fermes sont de plus en plus nombreuses, et montent à plus de cent. Ce qui occasionne une grande quantité de procédures judiciaires intentées contre les occupants.
La protestation populaire est toujours non violente. De son côté, le duc de l'Infantado, principal propriétaire terrien « terratenente » de la région résiste et ne cède rien durant des années. Un été, il fait même abattre toute une rangée de grands arbres à l'ombre desquels se trouvent les occupants de ses terres, afin qu'ils se retrouvent au soleil. Cependant qu'en face, la police est abritée par l'ombrage des oliviers.
En 1991, le duc de l'Infantado lâche enfin du terrain. Sont cédés à la commune de Marinaleda 1 200 hectares de la ferme el Humoso qui seront exploités en coopérative par la population. Les mouvements de mobilisations de protestations pour une vie meilleure se poursuivent durant les années 1992 à 1994 avec quantité d'occupations de bâtiments officiels et institutions.
En 1997, avec un système d'irrigation de la ferme d'el Humoso, commence l'exploitation collective avec la fondation de la coopérative Marinaleda S.C.A. Trois ans plus tard est créée une conserverie qui met en boîtes ou en bocaux la production de la coopérative : piments, fèves, artichauts et olives. Un moulin est construit pour la production de l'huile d'olive.
Le système social et politique qui a été mis en œuvre avec succès pour le développement et le bien-être de ses habitants[réf. nécessaire] fait que Marinaleda suscite à présent la curiosité des médias espagnols et internationaux. Le maire de la ville relève cependant que « si le modèle ne s’exporte pas, c’est par manque de volonté politique et d’intérêt. »
En 2010, il déclarait : « Il nous a fallu trente ans pour en arriver là. Pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que ce sont nos solutions qui marchent. La spéculation immobilière, elle, ne pouvait rien donner de bon. C’est la cupidité qui a plongé le monde dans la crise. Les gens sont surpris lorsqu’ils voient qu’ici, il n’y a presque pas de chômeurs et que tout le monde a sa propre maison. Mais c’est pourtant ça qui est normal. Ce qui n’a pas de sens, c’est ce qui se fait ailleurs. Et qu’on ne vienne pas me dire que notre expérience n’est pas transposable : n’importe quelle ville peut faire la même chose si elle le souhaite. »
L'expérience d'exploitation collective tentée à Marinaleda a suscité la sympathie de plusieurs célébrités, dont les chanteurs Manu Chao et Joan Manuel Serrat, ou encore l'écrivain portugais José Saramago.
- A Marinaleda, l'utopie s'accroche au pouvoir, François Musseau, liberation.fr, 22 juillet 2003
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- http://www.huffingtonpost.es/2012/08/23/sanchez-gordillo-sobre-la-portada-de-la-razon-terrorismo-informativo_n_1824406.html
- Marinaleda, un village en utopie, reportage de Michel Mompontet, Antoine Morel et Mathilde Rougeron, 39 min, diffusé le 23 mars 2013 sur France 2.
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- Extrait de l'article « Marinaleda, un îlot d'anticapitalisme » Tout est à nous ! no 38 du 14 janvier 2010 page 10.
Ces informations proviennent du site Wikipedia. Elles sont affichées à titre indicatif en attendant un contenu plus approprié.
Marinaleda dans la littérature
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