Sanhadja

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Sanhadja : descriptif

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Sanhadja

Les Sanhadja, Iznagen, ou Zenaga (en tamazight : ⵉⵥⵏⴰⴳⵏ, Iẓnagen, sing

ⴰⵥⵏⴰⴳ Aẓnag, en arabe : صنهاجة Senhaja ou زناگة Znaga, sing

صنهاجي Senhaji ou زناگي Znagi) forment l'une des trois grandes confédérations tribales berbères (avec les Zénètes et les Masmoudas), divisée en différentes tribus et sous-tribus. Ils ont eu une influence majeure sur l'histoire de l'Afrique du Nord et dans une moindre mesure sur celle de l'Espagne.

Étymologie

Le nom « Iznagen » (ⵉⵣⵏⴰⴳⵏ) est le pluriel du mot « Aznag » (ⴰⵣⵏⴰⴳ), et est composé de « Azn » (ⴰⵣⵏ) qui signifie « envoyer, expédier » et « Ag » (ⴰⴳ) qui signifie « Fils », en langue berbère sanhadjienne. Le suffixe -en, et le remplacement de la première lettre du mot au singulier en A- par un I- sont utilisés pour marquer le pluriel.

Le nom Vsinaza, attesté au début du Titteri (qui deviendra le bastion des Zirides), est un toponyme construit sur Vsinazi (signifiant « fils de Ṣinag / Ṣinadj/ Ṣinaz »), un ethnonyme identifiable avec le nom des Berbères Sanhadja tel qu'il apparaît dans les sources arabes (Ṣinhāja, Ouled Saneg ou Zanāg). Les transcriptions, qu'elles soient latines ou arabes, de cet ethnonyme renvoient toutes au même nom berbère, celui des Iznagen.

Selon Ibn Khaldoun, le terme Sanhāj est un nom berbère arabisé désignant l'ancêtre éponyme des Sanhadja. Il explique que la forme initiale était Sanāk ou Sanāg, ce nom a subi une légère transformation, les Arabes ont notamment introduit le (h) pour l'adapter à leur langue. Ainsi, en raison de ces changements, Sanāk et Sanāg sont devenus Sanhāj. Cette explication linguistique est aujourd'hui confirmée par la découverte de Vsinaza (Saneg), une ville antique située près de la médiévale Achir.

  1. S. Chaker, « Ag- (agg-). "Fils (de)" (touareg)(Voir Parenté) », Encyclopédie berbère, ISSN 1015-7344, DOI 10.4000/encyclopedieberbere.897, lire en ligne, consulté le )
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Histoire

Préhistoire et Antiquité

Les ancêtres des Sanhadja constituaient sous le Haut-Empire romain une tribu maure du Djebel Titteri qui disposait d’une ville (Oppidum Vsinazense). Le nom de Vsinaza attesté au début du  siècle dans la région, est un toponyme construit sur Vsinazi (= fils de Ṣinag / Ṣinadj/ Ṣinaz), un ethnonyme identifiable avec le nom des Berbères et les transcriptions (latine et arabes) de cet ethnonyme qui renvoie à un même nom berbère, celui des Iẓnagen.

D'après Ibn Khaldoun, la migration des Sanhadja nomades du Tell vers le Sahara aurait ses racines à l'époque préislamique. Les Sanhadja du désert occupaient un territoire saharien depuis au moins le conquête arabe.

Selon Léon l'Africain, les Zanaga sont des Numides. Toutefois sa description de la Numidie ne correspond pas à la Numidie romaine. Il évoque plutôt une bande de terrain au nord du Sahara. Strabon en fait des voisins méridionaux des Garamantes. Il est possible que le nom des Gétules ait été conservé dans celui de la tribu Sanhadja des Djoddala, également connue sous les noms de Gadala, Gudâla ou Guezula.

À la fin de l'Antiquité, les Sanhaja fondent la ville d'Aoudaghost[réf. nécessaire].

Période des dynasties berbères

À partir du  siècle, les rameaux sanhaja du Sahara occidental en phase d'islamisation, Lemtuna de l'Adrar mauritanien, Gadala et Messoufa nomadisant entre le Haut Niger et le Sénégal, constituent une nouvelle confédération pour contrôler le commerce transsaharien et concurrencer les royaumes païens du Sahel saharien. Mais cette unité reste fragile. En 990, le royaume du Ghana s'empare d'Aoudaghost. Au début du  siècle, une nouvelle confédération se constitue pour reconquérir le commerce et déclarer la guerre sainte pour convertir les Noirs.

Les Sanhadja (antiques Vsinazi), les Masufa (antiques Masofi) et Lamadiya (antiques Lambdienses), sont parmi les communautés qui ont formé au Moyen Age la confédération des Sanhadja sédentaires. Cette importante confédération tribale a été dirigée à partir du  siècle par la branche des Talkata. Ibn Khaldoun rapporte que le territoire des Sanhaja s’étend, dans le Maghreb central, des environs de Miliana jusqu’à la Mitidja et d'Achir dans le Titteri jusqu’au sud de Béjaïa. Les tribus Sanhaja sont des sédentaires agriculteurs au nord de l’Atlas blidéen et nomades ou semi-nomades au Sud, entre l’Ouarsenis, le Titteri et le Sud des Bibans. Le pays des Sanhaja abrite plusieurs villes importantes dont M'Sila, Alger, Médéa, Achir et Miliana.

En 971, Bologhine ibn Ziri, chef des Sanhaja habitant entre M'Sila et Alger, est investi gouverneur du Maghreb central par les Fatimides, en raison du rôle de son père Ziri ibn Menad, ancêtre de la dynastie des Zirides, lors des révoltes kharidjites d'Abu Yazid et expéditions contre les Zénètes en Oranie. Bologhine construit sa capitale Achir et plusieurs villes dans le Maghreb central : Alger, Miliana et Médéa. Devenus émirs, les Zirides s'emparent de l'Ifriqiya. Hammad ibn Bologhine, un des fils des Bologhine, fonde en 1015 la dynastie des Hammadides qui règne sur le Maghreb central depuis la nouvelle capitale construite en 1007, Kalâa des Béni Hammad, puis à partir de 1090 Béjaia. Par ailleurs, Zawi, fils de Ziri ibn Menad, fonda la Taïfa de Grenade en Al-Andalus.

Une autre dynastie issue des tribus Sanhaja règne aux  siècle et  siècles sur l'Ouest du Maghreb et le pays d'Al-Andalus : les Almoravides. À l'origine, la dynastie almoravide est un mouvement religieux initié chez les Sanhaja sahariens par Yahya ben Ibrahim, chef gadala, et Abdellah ben Yassin, prédicateur rencontré par Yahya Ibn Ibrahim au retour de La Mecque.

Ces dynasties règnent sur le Maghreb (et al-Andalus) jusqu'en 1152. Elles sont défaites par les Almohades.

Au Banu Hassan provoque le déclin des tribus Iznaguen. La domination des Hassaniya sur les Sanhaja est entérinée par la défaite des seconds au terme de la guerre de Char Bouba.

Période moderne

La langue Sanhaja a donné plusieurs variantes dont les principales sont aujourd'hui le kabyle (éventuellement?) en Algérie et certains autres groupes ethniques tels que les populations de l'Atlas blidéen (région de Algérois) ainsi que certains restes de parlés en pays Ketamas.

Le sanhadji de Srayr parlé dans le Sud-Ouest du Rif, le Tamazight du Moyen-Atlas marocain, le Tachelhit (ou chleuh) dans la région de Souss au sud du Maroc[réf. nécessaire] et le zenaga parlé au Sénégal et au sud de la Mauritanie par les Zenagas, minorité ethnique berbérophone comptant de 2.000 à 25 000 locuteurs,. On notera que les Beidanes parlant le hassaniyya sont issus d'un mélange de tribus arabes et berbères Sanhaja.

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  2. Jean-Léon l'Africain, Description de l'Afrique, traduction par A. Épaulard, Librairie d'Amérique et d'Orient, 1981.
  3. , XVII, 3, 19.
  4. G. Camps, « Gudâla/Guezula », Encyclopédie berbère, 21, Edisud, 1999.
  5. a et b Gilbert Meynier, L’Algérie, cœur du Maghreb classique... op. cit., p. 76.
  6. a b et c R. Bellil, « Kabylie : La région dans les écrits arabes », in Encyclopédie berbère, 26 | Judaïsme – Kabylie En ligne, mis en ligne le , consulté le 20 mai 2013.
  7. a b et c Collectif coordonné par Hassan Ramaoun, L'Algérie : histoire, société et culture, Alger, Casbah Editions, , 351 ISBN ), p. 19
  8. , L’Algérie, cœur du Maghreb classique : De l’ouverture islamo-arabe au repli (698-1518), Paris, La Découverte, , 358 ISBN ), p. 43
  9. L'Algérie : histoire, société et culture..., op. cit., p. 20
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  12. La Mauritanie, Christine Dauré-Serfaty, éditions L'Harmattan, 1993 - 239 pages, p.50.
  13. Librairie du Congrès
  14. a et b Roland Breton, Atlas des minorités dans le monde, Autrement (Editions), ISBN ), p. 35
  15. Selon Fiche langue [zen] dans la base de données linguistique .
  16. En ligne, 32-33 | (ou chleuh) 2006, mis en ligne le 06 août 2012, consulté le 19 mai 2013.

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/dz/dz-36/708805.html

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