Djanet
Localisation
Djanet : descriptif
- Djanet
Djanet (en arabe : جانت , en tifinagh : ⵊⴰⵏⴻⵜ), est une commune de la wilaya de Djanet en Algérie
C'est une oasis et elle est la principale ville du sud-est du Sahara algérien, située à 2 300 km d'Alger non loin de la frontière avec la Libye et à proximité de l'oasis libyenne de Ghat
La commune est peuplée essentiellement de Touaregs ajjers (ou azjar)
Djanet est la capitale du Tassili n'Ajjer avec une population d'environ 10 000 habitants
Elle était connue sous le nom de Fort Charlet du temps de l'Algérie française.
Géographie
Djanet est située à l'est de l'erg Admer au pied du plateau du Tassili N'Ajjer, à une altitude de 1 050 palmeraie. Elle est un axe important de communication de liaison avec Ghat en Libye voisine.
Histoire
La région de Djanet est habitée depuis le Néolithique, il y a plus de 10 000 ans, à une époque où le désert n'occupait pas cette partie du Sahara. La végétation et la faune étaient luxuriantes, comme le rappellent les très nombreuses gravures rupestres du Tassili qui entourent Djanet. Des populations de chasseurs-cueilleurs y étaient installées.
Djanet est fondée au Moyen Âge par les Touaregs. Les Ottomans, qui ont une autorité nominale sur le Fezzan, renforcent leur présence dans la région au début du siècle en réaction aux poussées des Européens en Afrique. En 1905, les Turcs installent une garnison à Ghat et mènent quelques escarmouches contre les méharistes français, poussant jusqu'à Djanet. La guerre italo-turque de 1911 sonne le glas des ambitions ottomanes dans la région, les Français en profitent pour occuper Djanet en novembre 1911. Le capitaine Édouard Charlet prend l'oasis le 27 novembre 1911, à la tête de 135 méharistes de la Compagnie Saharienne du Tiddikelt. Mais avant de partir, les Ottomans ont donné des fusils modernes aux tribus touarègues, ce qui les aide à opposer une résistance aux colonisateurs. Une bataille a lieu à 20 Châamba) et une harka de 250 touaregs Ajjer. Les Français parviennent à se dégager par une charge à la baïonnette, mais doivent rejoindre à pied leur base située à 120 .
Le 6 mars 1916, le cheikh Amoud Ibn Mokhtar, chassé par les Français en 1911, attaque la ville à partir de Ghat où il s'était retranché. Il a le soutien d'Ingedazen ag Abakada, notable des Ajjer et d'Attici, ancien prétendant au titre d'aménokal des Kel Ahaggar. La défense constituée d'une cinquantaine de soldats, tous indigènes, mis à part deux Français tient 18 jours. Mais, à court de ressources, ils tentent une sortie et sont capturés quelques jours plus tard. Ils resteront en captivité dans le Fezzan jusqu'en 1918. Une mission de renfort française de 150 hommes arrivée deux jours plus tard mais insuffisamment équipée ne peut reprendre la ville face aux hommes du cheikh Amoud, équipés de canons pris aux Italiens et abandonnés par la garnison française. Le commandant militaire des Territoires du Sud, Octave Meynier, avec l'accord du gouverneur général Charles Lutaud, constitue une imposante colonne d'un millier d'hommes et après plusieurs jours de combat reprend Djanet le 14 mai 1916. Cependant ce n'est qu'un succès partiel, les troupes senoussies ayant réussi à se replier sur Ghat. Meynier songe à pousser son avantage dans l'oasis voisine, mais ses supérieurs le lui interdisent, ne souhaitant pas éveiller les inquiétudes des Italiens nominalement maîtres de Ghat. La colonne, éloignée de 900 . Un repli général de Djanet est organisé le 3 juillet puis en décembre de Fort Polignac (actuel Illizi). Les forces françaises opèrent donc un retrait de 500 Ajjer. Ce n'est qu'à l'automne 1918 que les Français reviennent dans la région. Le 28 octobre, un détachement parvient à Djanet qui est rebaptisée Fort Charlet. Des négociations entamées avec Amoud n'aboutissant pas, il est alors décidé de ne pas laisser de garnison sur place. L'oasis n'est définitivement réoccupée qu'en juillet 1920. Ahmoud continue sa lutte contre les Français jusqu'en 1923, date à laquelle il est expulsé du massif de l'Ajjer. Il se rend alors dans le Fezzan et aide les moudjahidines libyens dans leur lutte contre le colonialisme italien.
Durant la guerre d'Algérie, en 1957 un convoi militaire provenant de Touggourt et se dirigeant vers le Tchad est attaqué entre Djanet et Ghat en territoire libyen par des troupes de l'ALN dirigées par le commandant Mouloud Idir.
- Jacques Frémeaux, Le Sahara et la France, Paris, SOTECA, , 315 ISBN , LCCN 2011371898), p. 124-125
- Frémeaux 2010, p. 135-136
- Frémeaux 2010, p. 145
- sur www.1novembre54.com.
- Frémeaux 2010, p. 243
Culture
La principale fête locale s'appelle la Sebeiba (ou S'biba). Elle consiste en un affrontement rituel, sous la forme de musique et de danse, entre les habitants des quartiers Zellouaz et El Mihan. Les jeunes hommes, habillés de leurs plus beaux vêtements et munis de leurs sabres, miment des combats guerriers en dansant dans le lit asséché de l'Idjeriou sous les chants des femmes.
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