Mostaganem, Algérie
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Localisation
Mostaganem : descriptif
- Mostaganem
Mostaganem (en arabe : مستغانم Mustaġānam ou Mustaġānim ; prononcé localement, Mestghalim, en tamazight : Mestɣalim - ⵎⴻⵙⵜⵖⴰⵍⵉⵎ ) est une commune algérienne de la wilaya de Mostaganem dont elle est le chef-lieu
C'est une ville portuaire de la Méditerranée, située au nord-ouest de l'Algérie, en bordure du golfe de Mostaganem, à 80,7 km à l'est d'Oran et à 363 km à l'ouest d'Alger
Elle est l'une des plus importantes villes de l'Ouest algérien et du littoral algérien. Considérée en Algérie comme la « capitale du Dahra », l'agglomération de Mostaganem s'étend de la commune du même nom sur les communes de Mazagran et de Sayada et comprend une population de 162 885 habitants en 2008
Elle est également une ville culturelle et artistique importante, foyer de la tariqa El-Alaouiya, implantée dans plusieurs pays et dotée d'un riche patrimoine et d'une création artistique active notamment dans la musique chaâbi.
Toponymie
L’étymologie du mot Mustaghanim, n'a eu d'explication précise et académique que récemment. La toponymie berbère du lieu n'est pas une exception dans le paysage algérien. Dans le temps, plusieurs essais d’explication ont été avancés : « Mostaganem » serait composée de deux termes distincts, mais il existe plusieurs significations des deux termes :
- Marsa et Ranem, qui signifie « le port du butin » ;
- Misk el Ghanem, qui signifie « abondance de troupeaux ».
- Mecta aghanim, qui signifie « station aux roseaux », mecta en arabe et aghanim en berbère.
Le nom que la ville portait dans l'Antiquité, à l'époque où elle était un port phénicien, serait déjà Murustaga et est à rapprocher étymologiquement de son nom actuel . Le toponyme de la ville figure dans les textes médiauvaux arabes sous la forme : Mostaganem.
La plupart des historiens du Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC), à l'instar de l'historien Bourahla Abdelkader, s'accordent à dire que le nom de Mostaganem provient du berbère : mmas qui veut dire « centre » ou « au milieu » et tghanim(in) qui veut dire « les roseaux ».
Le nom de Tigdit, est cité comme le premier toponyme de Mostaganem, il est aujourd'hui l'un de ses quartiers. Il vient du berbère et signifie non pas la nouvelle (ville), Tigdit étant au contraire le noyau primitif de la ville, mais « sablière » (de igdi, ijdi, nom du sable en berbère).
Mostaganem est parfois surnommée la « ville des Mimosas ».
- Bakhta Moukraenta Abed, Les villes de l'Algérie antique Tome I: Au travers des sources arabes du Moyen Âge (Province de la Maurétanie Césarienne), Presses Académiques Francophones, (ISBN , lire en ligne), p. 304-308
- Mohand-Akli Haddadou, Dictionnaire toponymique et historique de l'Algérie, Tizi Ouzou, Éditions Achab, (ISBN ), p. 417
- « Mostaganem, un carrefour de plusieurs civilisations | El Watan », El Watan, (lire en ligne, consulté le )
- « », sur www.mostaganem-aujourdhui.com (consulté le )
- Mostaganem : Célébration de la Journée olympique, Le Soir d'Algérie du 21/06/2011.
Géographie
Situation
Le territoire de la commune de Mostaganem est situé à l'ouest de sa wilaya, à 363 Alger, à 80,7 Oran, à 48 Arzew et à 81 Mascara.
Relief
Mostaganem est située à 104 mètres d'altitude sur le rebord d’un plateau côtier. La ville contemple à l’ouest la large baie d’Arzew que termine le djebel Orousse.
La ville est assise sur les rives de l’Aïn Sefra dont, à plusieurs reprises et notamment en 1927, elle a eu à subir les crues. Elle se compose d’une ville neuve, très étendue, et d’une vieille ville, plus compacte, accrochées de part et d’autre d’un profond ravin creusé par l’Aïn Sefra, qui arrose des jardins. La localité est située au débouché des plaines du Chélif et de la Macta.
Climat
Le climat de Mostaganem se caractérise par une température douce, la faiblesse des écarts thermiques et l’alternance quasi quotidienne des brises de mer et de terre. La classification de Köppen est de type BSk. La température moyenne est de 17.9 °C
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 8,3 | 9,1 | 10,6 | 12,8 | 15,2 | 18,5 | 20,9 | 21,9 | 19,8 | 16,3 | 12 | 9,3 | |
Température moyenne (°C) | 11 | 12 | 14 | 17 | 19 | 21 | 24 | 25 | 23 | 20 | 16 | 13 | 17 |
Température maximale moyenne (°C) | 15,3 | 16 | 17,4 | 19,2 | 21,9 | 25 | 27,8 | 28,4 | 26,5 | 23 | 19 | 16 | |
Précipitations (mm) | 92 | 72 | 60 | 40 | 35 | 9 | 2 | 3 | 16 | 46 | 76 | 75 | 524 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
15,3 8,3 92 | 16 9,1 72 | 17,4 10,6 60 | 19,2 12,8 40 | 21,9 15,2 35 | 25 18,5 9 | 27,8 20,9 2 | 28,4 21,9 3 | 26,5 19,8 16 | 23 16,3 46 | 19 12 76 | 16 9,3 75 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
- Marc Côte, Guide d'Algérie : paysages et patrimoine, Algérie, Média-Plus, , 319 ISBN ), p. 60, 61
- Mostaganem, Algérie balnéaire sur le site de l'ONT algérien.
- Lakhdar Yamani et Kouider Brahimi, « Évolution sociale et reconfiguration spatiale : la ville de Mostaganem », Insaniyat / إنسانيات En ligne, 44-45 | 2009, mis en ligne le 17 avril 2012, consulté le 04 juin 2013.
- « », sur fr.climate-data.org (consulté le )
- « », sur www.weatherbase.com (consulté le ).
Histoire
Mostaganem fait partie des villes patrimoniales de l’Algérie, qui sont organisées partiellement ou dans leur totalité, autour de sites historiques et de vieux quartiers. La conception de ces sites historiques est souvent considérée comme une vraie leçon d’architecture, témoins de l’histoire, des traditions et de la culture du pays.
Préhistoire
La région de Mostaganem était peuplée depuis la période préhistorique, lorsque les premiers humains s'y sont installés. Le site de Majdoub, date de la période du premier âge de pierre. Les premiers vestiges de présence humaine dans la région remontent à environ 30 000 paléolithique moyen).
Antiquité
La ville de Mostaganem a été fondée à l'époque phénicienne sous le nom de Murustaga, et elle se présentait sous la forme d'un port et d'un terminal maritime reliant l'Est et l'Ouest[pas clair]. La région produisait du blé et de l'orge, ainsi que de l'huile d'olive et du liège.
La présence phénicienne dans la région de Mostaganem était plus marquée dans le port de Kiza, situé dans la commune de Sidi Belattar à 26 km à l'est de Mostaganem et qui faisait partie du royaume de Numidie. Ce site archéologique dispose des vestiges dont des céramiques remontant aux périodes phénicienne et romaine.
La ville fut reconstruite par les Romains qui lui donnèrent, au temps de Gallien (260-268), le nom de Cartenna. Le site semble avoir été occupé durant le haut Moyen Âge. Selon une hypothèse largement répandue, il est supposé qu'au cours du IIIe siècle après J.-C., l'Afrique septentrionale fut ravagée par des tremblements de terre dévastateurs. De nombreuses villes, notamment celles situées sur le littoral, furent submergées. Murustaga ne fut pas épargnée par cette catastrophe naturelle. L'apparence abrupte de la côte de Mostaganem peut être attribuée en partie à ces événements.
Période médiévale islamique
La région de Mostaganem était le foyer des tribus berbères Zénètes des Maghraoua pendant le Moyen Âge, elle faisait partie des villes de cette confédération dont le territoire est le Dahra. Selon Aboulféda, la ville servit de port à la confédération.
Mostaganem est mentionnée pour la première fois par Al-Bakri au .
En 1082, le prince Almoravide : Youssef Ibn Tachfin, y construisit un fort appelé « Bordj El-Mehal », l'ancienne citadelle de Mostaganem. Le nom de Mostaganem ne figure pas dans l’histoire pendant toute la période almohade qui contrôlaient théoriquement le Maghreb central. La décadence des Almohades permit aux Maghraouas de devenir complètement maîtres de la région.
La ville appartint par la suite aux Zianides de Tlemcen et Mérinides de Fès, deux dynasties berbères. Le sultan zianide, Yaghmoracen, avait incorporé le territoire des Maghraouas au royaume qu’il avait fondé. Il confia, le gouvernement de Mostaganem à l’un de ses cousins. En 1334/5 Mostaganem passe au pouvoir des Mérinides, puis redevient dépendante des sultans de Tlemcen. En effet, la ville a présenté sa soumission à Abou Hammou Moussa II. Elle était parmi les ports du sultanat, fréquentés dans le cadre du commerce méditerranéen.
La cité n'a cessé de s'agrandir et de s'orner de monuments, elle acquit la réputation de ville du savoir avec une vie mystique intense, ainsi qu'en témoignent les nombreux sanctuaires. La ville est citée par Al Idrissi : « petite ville située au fond d'un golfe, possède des bazars, des bains, des jardins et beaucoup d'eau. ». Au début du Léon l’Africain évoque des tisserands de toile et du mouillage de la côte. Il mentionne que le fleuve passe « à travers la cité », ce qui prouve qu’outre la ville forte de la rive gauche, on trouvait des quartiers sur la rive droite. Toutefois, il mentionne un déclin progressif : à l'époque de la visite de l'auteur, la ville comprenait 1500 feux, alors qu'auparavant elle en avait environ 4500, nombre assez considérable pour l'époque.
Durant toute la période du Moyen Âge, les navires européens entretenaient des échanges réguliers avec la ville de Mostaganem. À titre illustratif, au XIVe siècle, un consulat catalan fut établi à Mostaganem. D'un point de vue économique, l'agriculture occupait une place prépondérante, se caractérisant par une stabilité remarquable. Par ailleurs, l'activité de tissage jouait un rôle essentiel, étroitement liée à la production de coton.
Période ottomane
En 1511, les Espagnols imposèrent aux habitants de Mostaganem un traité de capitulation. Pour prévenir cette occupation, les Ottomans prennent la ville en 1516. Après plusieurs années de résistance, les habitants firent appel à Khayr ad-Din Barberousse avec l’aide duquel ils infligèrent aux Espagnols une sérieuse défaite lors de la bataille de Mazagran (1558). Mostaganem passa alors sous la domination des Ottomans, elle fut agrandie et fortifiée par Khayr ad-Din. Mostaganem devient alors une rivale d’Oran espagnole, et voit son importance croître. Mostaganem symbolisa, après Tlemcen, une des villes des plus importantes du Beylik de l'Ouest.
Mostaganem et sa région ont abrité de nombreux Maures expulsés d'Espagne, qui ont construit de nombreux quartiers et villages et fondé de grandes exploitations agricoles, le commerce avec l'Espagne (et avant Al-Andalus) était aussi très actif. L'arrivée de ces Andalous, chassés d'Espagne par la Reconquista, va donner un grand élan à l'agriculture et à l'artisanat. En outre, plus de 500 Kouloughlis assuraient la défense de la ville. Presque tous les habitants de la ville étaient des artisans, soit tourneurs, soit tisserands. Les Grenadins s'adonnaient aux travaux de la soie, car ils avaient trouvé une grande quantité de muriers blanc et noir. Le port abritait également un petit commerce de cabotage.
En 1792, les Ottomans font transférer une partie de la population de la ville à Oran, devenue la nouvelle capitale de l'Ouest algérien après sa prise des Espagnols. Mostaganem est l'une des villes de l'époque pré-coloniale dont la population dépassait les 10 000 habitants, à la veille de la colonisation, elle était plus importante qu'Oran.
Période de la colonisation française
La ville est tenue dès 1830 par une garnison d'une centaine de Turcs à la solde de la France, ayant à leur tête le caïd Ibrahim. Celui-ci est suspecté, à tort, par le général Desmichels, commandant la place d'Oran depuis , de trahison ou de manque d'autorité. Craignant aussi que la ville ne tombe entre les mains de l'émir Abd el-Kader, Desmichels décide de l'occuper par lui-même, et le une petite expédition de 1 400 soldats français y pénètre. Les habitants, laissés libres de partir avec leurs biens mobiliers, choisissent en majorité le départ. La garnison française s'installe dans chacun des forts de la ville, notamment le quartier de Matemore.
En 1834, les Français autorisent l'émir à déléguer un consul dans la ville. Par le traité de Tafna, l'émir laisse la ville aux Français. En 1848, la commune de Mostaganem est créée avec les annexes de Mazagran, Ouréah et Kharrouba. Le décret du érige Mostaganem en sous-préfecture.
La ville s'agrandit à mesure que la colonisation peuple l’immédiat arrière-pays et que le développement des communications la met en relation avec les régions de l’intérieur. La ville va connaître de nombreux changements. Le percement de rues et de boulevards, sur le modèle des villes européennes, provoque ainsi la disparition de nombreux vestiges et monuments.
C'est du balcon de l'hôtel de ville de Mostaganem, en , que le général de Gaulle prononce pour la seule et unique fois: « Vive l'Algérie française »[réf. nécessaire].
Le dernier des maires français, au nombre de vingt au total, ayant administré la ville avant l'Indépendance de l'Algérie est Lucien Laugier, en exercice de 1953 à 1960.
Période de l'Algérie indépendante
Pendant la décennie qui a suivi l’indépendance, l’urbanisation de la ville a été relativement lente. Seuls quelques projets structurants ont été réalisés tels que le siège de la wilaya, dotée d'une architecture arabo-mauresque.
Dans les années 1970, Mostaganem a bénéficié d'un programme de planification urbaine qui a tracé les grandes orientations de son expansion urbaine. Salamandre, une station balnéaire au sud-ouest du centre-ville, est devenue un quartier de l’agglomération. Au sud, l'extension de l'urbanisation créa une jonction avec Mazagran.
Au nord-est vers Kharouba, de grands projets structurants ont vu le jour tels le nouveau pôle universitaire, des cités universitaires et le nouvel hôpital. La partie donnant sur la mer est dominée par l’habitat individuel et semi-collectif. L'espace bâti de Mostaganem s'est accru à un rythme annuel de 7,34 % entre 1977 et 2000, la superficie bâtie de la ville étant multipliée par 1,5.
- Mon beau pays Mostaganem (I), Info Soir du 26/09/2006
- « », sur Djazairess, (consulté le )
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- Le commerce et la navigation de l'Algérie avant la conquête français[1] p. 229, Par F. Elie de La Primaudaie
- ISBN , lire en ligne), p. 1173
- Marçais, G., “Mustag̲h̲ānim”, in: Encyclopédie de l’Islam. Première publication en ligne: 2010
- du 27 septembre 2006.
- L’invention d’une capitale : Tlemcen, op. cit. p. 325.
- Jennifer Vanz, L’invention d’une capitale : Tlemcen: (VIIe-XIIIe/ISBN , lire en ligne), p. 344
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- Mahfoud Kaddache, L'Algérie durant la période ottomane., Alger, Alger : O.P.U., , 239 ISBN ), p. 206
- Mahfoud Kaddache, L'Algérie durant la période ottomane, op.cité, p. 203
- Mahfoud Kaddache, L'Algérie durant la période ottomane, op.cité, p. 219
- Kamel Kateb, Européens, "indigènes" et juifs en Algérie (1830-1962), INED, (lire en ligne), p. 69
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- Henri Jean François Edmond Pellissier, Annales Algériennes, Reynaud, 1836, [2]
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- Mostaganem: création et développement,Université de Mostaganem
- Abdelkrim HENNOUN, Abdrrahim CHENINELe plan d’occupation des sols du quartier historique Derb-Tebbana de Mostaganem : entre planification et application, USTMB Oran
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Mostaganem dans la littérature
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388 localités dans Mostaganem
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