Lakhdaria
Localisation
Lakhdaria : descriptif
- Lakhdaria
Lakhdaria (الأخضرية, al-Akẖḍariyah, أيت أولمو), en tamazight : ⴰⵜ ⵓⵍⵎⵓ, en kabyle: At Ulmu ou Lexḍareya), anciennement nommée Palestro pendant la colonisation française, est une commune d'Algérie, située dans le nord de la wilaya de Bouira, en Kabylie. Elle est le chef-lieu de la daïra du même nom.
Géographie
Situation
Lakhdaria se trouve à 40 kilomètres au nord-ouest de Bouira et à 40 kilomètres au sud-est d'Alger sur une boucle de l'oued Isser. La ville est entourée de montagnes dont la plus haute est Lalla Moussaad. L'oued a creusé sur 4 gorges de Ammal (autrefois gorges de Palestro).
Relief, géologie, hydrographie
Transports
À la suite de la réalisation de l'autoroute est-ouest passant à proximité de la ville de Lakhdaria, la distance Lakhdaria - et le reste des autres destinations est grandement améliorée, ainsi que le trafic beaucoup diminué. Ceci conférerait à la ville d'être une des villes géographiquement intéressantes, d'où l'intérêt économique.
Le transport reliant Lakhdaria au chef-lieu de Bouira est quasi permanent pendant la journée, par mini-cars exploités par des privés.
Lakhdaria est reliée à Constantine, Béjaia et Alger par la gare ferroviaire de Lakhdaria. Elle est traversée par l’autoroute Est-Ouest
Lieux-dits, quartiers et hameaux
Outre son chef-lieu Lakhdaria-ville, la commune de Lakhdaria est composée des localités suivantes : Guergour, Hazama, Igil Izafane, Taouint, Belazem, Bouyegdad, Ouled Sidi Mahdi, Ouled El Hadj, Ould Sidi Abdelaziz, Taliouine, Boumelah, Talghoumt, Ouled Osmane, Bourebeche, Tassalaht, Messouna, Mesmoulata, Takoucht, Zemala, Mohali, Mehouene Berkata et Sebt.
Urbanisme
- « Décret lire en ligne).
Toponymie
Avant la conquête française, la région était connue sous le nom Ait Oulmou, tribu kabyle maraboutique.
Les français nomment la ville Palestro, en mémoire de la bataille de Palestro.
En 1962, la ville est renommée Lakhdaria, en hommage au combattant de la wilaya IV de l'ALN Rabah Mokrani, dont le nom de guerre était Si Lakhdar, né à Guergour. Le patronyme Lakhdar signifiant en arabe vert, le nom de Lakhdaria prend le sens de « la verdoyante ».
- Si Lakhdar par Ath Mouhoub, dans la Dépêche de Kabylie (7 mars 2006)
Histoire
Préhistoire
À 5 km de l'actuelle Lakhdaria, se trouve une grotte occupée à l'époque préhistorique et où plusieurs outils ont été retrouvés durant l'époque coloniale.
Antiquité
Le nom pendant l'époque romaine de la région de Lakhdaria est Zazzi. Puis elle prend le nom de watn Beni Hinni[réf. nécessaire].
Conquête arabe
Sidi Abd al-Rahman Al-Ta'âlîbî, exégète en islam, est originaire de la région, plus précisément dans l'ex-commune de Yesseri actuellement Zbarbar dans la daira de Lakhdaria[réf. nécessaire].
La population de la ville de Al-Akhdaria (en arabe : الأخضرية) était arabophone toute cette région était occupée par des tribus arabes durant le XIIIe siècle au XIVe siècle, parmi elles celle des Béni-Lakhdari.[réf. nécessaire]
Période ottomane
Un fort datant de l'époque ottomane, dont les ruines ont survécu à l'occupation française, a été détruit après l'indépendance pour laisser place à des cités dortoirs.
Période française
Conquête de l'Algérie par la France
En 1838, l'émir Abd el-Kader débarqua dans la région et installa sa zmala (cour itinérante) au niveau des Aït Hini, à proximité du pont dit de Ben-Hini (Quantrate el-Turk). Il avait fait une emplette dans les villages avoisinants (Tamarkaunit, Aït Ziane, Arkoub, Bellemou) habités jadis par les Kouloughlis. À noter que les habitants de la région surnommés zouatnas (Les huiliers), eu égard à l'importance de leurs oliveraies, ont prêté allégeance à l'émir Abdelkader. D'où la venue de ce dernier pour prélever la zakate (3e précepte de l'Islam, consistant en des offrandes annuelles faites par chaque famille aisée et destinées aux nécessiteux et au renflouement des caisses de l'État).
L'organisation de la colonie
Le village colonial de Palestro (arrondissement) est créé le par un décret de Napoléon III portant superficie exacte, origine des populations qui y vivent et les tribus s'y rattachant. Le chef-lieu du douar de Palestro était un village de 59 feux sur le territoire de Ben Hini, Hini étant le nom d'un hameau kabyle, situé sur les hauteurs des gorges de Palestro, d'accès difficile, à pente abrupte et rocailleuse.
Le village de Palestro était, à l'époque coloniale, traversé par la route impériale numéro 5 d'Alger à Constantine ; il se trouvait à 79 kilomètres d'Alger et à 25 kilomètres de Tizi n'Aït Aïcha (Thenia). Il est renommé Palestro, en mémoire de la bataille de Palestro en Italie.
Le , lors de la révolte des Mokrani qui fit suite à la défaite française face à la Prusse, le village fut attaqué et en partie détruit par des insurgés berbères kabyles dirigés par le cheikh El-Mokrani. On rapporta 46 morts et de nombreux disparus. Le village fut reconstruit par la suite. Une statue représentant Domenico Bassetti et sa famille a été érigée par les Français. Ce monument a été détruit après l'indépendance par des badauds. Beni-Hini, fut le nom utilisé par les Français pour désigner la région où était implanté le centre de colonisation de Palestro. Sur les cartes militaires et les rapports administratifs, le pont Béni Hini était souvent mentionné comme référence géographique. Ce pont fut construit par l’agha Omar, dey d’Alger, afin de permettre aux soldats ottomans de franchir l’oued Isser et rejoindre Bouira et l’est du pays. Il se situait à environ deux ou trois kilomètres au sud-ouest de Palestro, au niveau de la ferme Zaamoum.
Il existe toujours un pont reconstruit plusieurs fois au même endroit que l’emplacement initial. Dans le temps, le pont reliait Guergour au gîte de Zezou, lieu de convergence des Beni-Khalfoun, des Ammal et des Zouatna[20]. Il existe un village nommé Hini ou Ait-Hini à l’ouest de Guergour sur le massif d’Ammal, il culmine les gorges de Palestro, aujourd’hui gorges d’Ammal. Durant mon enfance, l’accès à ce village se faisait à partir de la seule et unique route goudronnée, la RN5, et non plus par Bouzegza comme du temps de la régence ottomane. Pour regagner la route goudronnée, au lieu-dit Scalié, les habitants de Hini devaient suivre un chemin vertigineux, taillé sur une falaise, le long d’un ruisseau qui se déversait dans l’oued Isser. Le nom de ce village est lié au nom Hassan Ben Hini qui fut caïd[22] de la région bien avant l’arrivée des Français. Cette région avait servi dans le passé comme zone de repli pour les groupes kabyles qui avaient perdu leur emprise sur les plaines de l’Algérois. Selon la tradition orale sur l’histoire de la région, le village de Hini aurait été fondé par Ahmed Oulkadi, ancien chef kabyle de la Mitidj
Guerre d'Algérie
Le , une embuscade menée par les maquisards algériens surprend une vingtaine de soldats français du RIC : 21 sont tués ; un seul survécut.
Lakhdaria, peuplé de kabyles, aujourd'hui majoritairement arabisée, est connue pour ses poteries au décor berbère angulaire, ocre sur fond blanc.
Dans l’Algérie indépendante
Après l'indépendance en 1962, la ville est renommée Lakhdaria, en hommage à un chef combattant algérien mort au combat de la guerre d’Algérie : Mokrani Rabah, dont le nom de guerre était Si Lakhdar, né à Guergour.
La commune est rattachée au département d'Alger, puis au département de Grande Kabylie et enfin à la wilaya de Bouira en 1974, lors la création de cette nouvelle wilaya.
Le , onze jours après le putsch militaire contre la victoire possible du Front Islamique du Salut, un attentat attribué aux islamistes tue deux gendarmes et un militaire. Ce seront les premiers morts de la décennie noire qui ensanglantera le pays[réf. nécessaire].
Dans les mois qui suivront (1992-2000), la ville sera le théâtre de plusieurs attentats sanglants contre les forces de l'ordre et contre les civils commis par le Groupe islamique armé, obligeant ses habitants à fuir vers le nord. L'armée mènera de nombreuses opérations de ratissage dans la région pour débusquer les islamistes cachés dans les maquis. En 1995 sera créée la première milice du pays, chargée de suppléer les forces de sécurité dans leur lutte contre le terrorisme.
La région de Lakhdaria est habitée par une population berbérophone acquise au FFS mais aussi par les Djaadas population décrite par Ibn Khaldun comme berbere mais depuis arabisée[réf. nécessaire].
- Hocine Aït Ahmed et Hocine Aït Ahmed, Mémoires d'un combattant : l'esprit d'indépendance (1942-1952), Paris, FeniXX réédition numérique, , 6 ISBN ), « L'organisation spéciale »
- Encyclopédie berbère Volume 26, Paris, EDISUD réédition numérique, , 4021 p.
- D'après Daumas et Fabar, 1847, éd. L. Hachette et Cie
- par Joseph Parrès (1912), avec un chapitre sur les insurrections à Palestro
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Culture
La région compte parmi ses enfants célèbres, Mohamed Bouzid, peintre qui a créé en 1962 l'emblème de la République algérienne démocratique et populaire,
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Lakhdaria dans la littérature
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