Nedroma
Localisation
Nedroma : descriptif
- Nedroma
Nedroma (en arabe: ندرومة, en berbère : Nedruma), est une commune de la wilaya de Tlemcen dans l'ouest algérien, située à proximité de la frontière marocaine, à environ 58 km au nord-ouest de Tlemcen. Capitale des Trara, sa médina a conservé son allure médiévale et compte plusieurs monuments historiques classés.
Toponymie
Nedroma du berbère Ndṛouma qui signifie : « ville située dans un élargissement de vallée, au pied d'un versant ».
L'étymologie évoquée par Léon l'Africain, Ned-Roma : « rivale de Rome » est une fausse étymologie, d'autant qu'aucun vestige ou inscription de l'époque romaine n'a été retrouvé à Nedroma.
C'est entre les berbère, fraction de la famille de Koumya, de la souche des Beni Faten, selon Ibn Khaldoun.
- Bulletin de la Section de géographie, Ernest Leroux,
- Grandguillaume 1971, p. 55.
- Grandguillaume 1971, p. 56.
Géographie
Situation
Le territoire de la commune de Nedroma est situé au Nord-Ouest de la wilaya de Tlemcen. Elle est la capitale du massif des Trara et située à 77 Tlemcen, à 27 Maghnia sur le CW 46, à 126 vol d'oiseau) d'Oran et à 476 Alger. Elle est proche de la mer Méditerranée, à 20 Ghazaouet, à proximité des côtes ibériques.
Relief et hydrographie
Nedroma est située à 420 dans le massif des Trara, l'un des chaînons de l'Atlas tellien dans sa terminaison occidentale extrême. Elle est perchée sur un replat, dominant une plaine fertile accessible à la mer et alimentée par des sources abondantes.
Climat
Le climat à Nedroma est chaud et tempéré, de type méditerranéen. Les précipitations annuelles avoisinent les 400 .
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température moyenne (°C) | 10 | 11 | 13 | 14 | 17 | 21 | 24 | 25 | 23 | 19 | 15 | 11 | 17 |
Précipitations (mm) | 43 | 54 | 57 | 58 | 45 | 15 | 3 | 2 | 13 | 34 | 41 | 62 | 433 |
Nombre de jours avec précipitations | 6 | 8 | 7 | 7 | 6 | 3 | 1 | 1 | 2 | 5 | 7 | 7 | 64 |
Localités de la commune
En 1984, la commune de Nedroma est constituée à partir des localités suivantes :
- Nedroma
- Khoriba
- Zaouiet El Yagoubi
- Djebabra
- Kaïbia
- Dar Benfarès
- Ouled Daoud
- Sidi Daoud
- Ouled M'Hammed
- Stor
- Ouled Benhmiti
- Moulay Ahmed
- Ouled Ichou
- Mellala
- Alkehala
- Ouled Meftah
- Dar Benzerka
- El Assa
- Aïn Zebda
- Sidi Bouhadja
- Erouita
- Ouled Berahou
- kasba
- Marc Côte, Guide d'Algérie : paysages et patrimoine, Algérie, Média-Plus, , 319 ISBN ), p. 40
- Sari 1978, p. 14.
- Sari 1978, p. 13.
- « », sur fr.climate-data.org (consulté le )
- Journal officiel de la République Algérienne, 19 décembre 1984. Décret page 1500.
Histoire
Préhistoire et Antiquité
La proche région de Nedroma a été habitée à l'époque néolithique, ce dont témoigne la découverte de lames de silex, des fragments de poteries dans les grottes sur la rive gauche de l'oued Ghazaouet, tandis que celle de Mezoudj était habitée.
II n'y eut certainement pas de ville romaine à l'emplacement de Nédroma. Toutefois, les Romains étaient présents dans la région, le comptoir d'Ad Fratres situé sur l'actuel Ghazaouet en est la preuve.
Fondation de la ville après la période islamique
La tribu de Ndrouma appartenait à la grande tribu berbère zénète des Koumïa. Vieille cité berbère, Nedroma s'est affirmée depuis le milieu du Moyen Âge et a joué un rôle important dans son cadre régional en tant que centre d'artisanat et foyer de culture. Elle est habitée alors par une population berbérophone en voie d'arabisation, dans une zone qui a connu une arabisation précoce.
D'après la tradition, l'actuelle ville semble avoir été bâtie avant le siècle, à l'emplacement de la grande cité berbère de Médinet-En-Batha, littéralement « la ville de la plaine » sur la plaine de Mezaourou. Elle paraît aussi avoir porté le nom de Fellousen, au pied du djebel Felhaoussen, ainsi que l'affirme, à la fin du siècle, le géographe Al-Yaqubi dans son Kitab el-Boldan.
La ville et le nom de Nedroma existent dès l'époque almoravide, et très probablement avant. Au Al-Bakri donne une brève description de la ville de Nédroma, il la qualifie de « madina » (ville). Nedroma était reliée à la mer par la vallée de l'oued Masin, qui aboutissait au port de Masin, toujours selon Al-Bekri. On ignore si ce port correspond à la baie de Ghazaouet, ou à celle de Sidna Youcha.
La Grande Mosquée est attribuée aux Almoravides à la fin du villes islamiques, la grande mosquée jouait un rôle à la fois religieux, culturel et politique. En 1164, Al Idrissi, présente la ville comme florissante : « Nedroma, ville considérable, bien peuplée, ceinte de murailles, pourvue de marchés et située sur une hauteur à mi-côte... Des champs ensemencés et arrosés par une rivière en dépendent. Sur la hauteur, du côté de l'orient, on trouve des jardins, des vergers, des habitations et de l'eau en abondance ».
Période almohade et zianide
Abd al-Mumin, souverain almohade, est généralement sacré « fondateur de Nedroma » par la tradition populaire, qui en a fait le « héros fondateur » de la cité. En effet le fondateur de la dynastie Abd al-Mumin Ibn Ali en est originaire. Il est fils d'un artisan de la tribu zénète Koumïa, de la région de Honaïne, au pied du djebel Tejra, non loin de Nedroma.
Abd al-Mumin s'appuya principalement dans son gouvernement sur sa tribu d'origine et la ville va lui servir comme base de départ. Nedroma connut avec lui un regain de célébrité. La ville, déjà précédemment entourée de murailles, est transformée en véritable place forte, dominée par une qasba.
Il est probable que la cité a connu de grands bouleversements dans la structure de la population. Il semble que, à l'époque de la décadence du régime sinon avant, Nedroma ait bénéficié d'un statut indépendant. C'est ce que suggère l'épisode rapporté par Ibn Khaldoun, et situé au temps où Djabar Ibn Yousef était gouverneur de Tlemcen et de sa région au nom du sultan almohade al-Mamun : « Djabar établit son autorité sur le Maghreb Central [...]. Étant allé, l'an 629 (1231-32) à Nedroma pour en faire le siège, il fut blessé à mort par une flèche tirée au hasard ».
À la chute des Almohades, la ville gravite autour de Tlemcen, les zianides installent un gouverneur dans la ville, dès le règne de Yaghmoracen Ibn Ziane. Les conflits entre les deux dynasties antagonistes, zianides et mérinides entraînent des graves conséquences pour la ville, mais ces faits militaires ne constituent que des brefs épisodes et n'ont pas compromis son existence.
La ville a accueilli de nombreux immigrants andalous, chassés par la Reconquista. La Reconquista achevée en 1492, fit refluer les Andalous sur l'Afrique du Nord, lesquels sont à l'origine de ces communautés andalouses, ainsi que leur savoir, art musical et poétique.
Période ottomane
Au début du siècle, Nedroma devient un important centre textile, et se spécialise dans les tissés de coton et dans les couvertures. Nedroma, quoique éloignée d'Alger, était un centre administratif des Trara, étendant son rayonnement jusqu'aux villes voisines.
L'influence andalouse est aussi due à la deuxième vague de réfugiés Morisques venus d'Espagne, à la suite du décret d'expulsion des Morisques en 1609. Elle est parmi les cités qui ont su garder l'héritage andalou, comme l'atteste cette chronique de Guillermo Rittwagen, philologue hispano-arabe et critique espagnol du début du XXe siècle:
« Sur le chemin de Nemours à Maghnia, aux pieds même du mont Fillaoucène, se lève la cité d'où j'envoie ces lignes, et qui bien qu'elle soit algérienne, conserve son caractère morisque comme aucune et est la vraie métropole des Arabes andalous expulsés d'Espagne. J'avais lu que beaucoup de familles de Nedroma conservent encore les très anciennes clefs et les titres des propriétés de leurs ancêtres en Espagne, et qu'elles les conservent parce qu'elles ont l'espérance d'y retourner. »
Au début du siècle, elle compte 2 500 à 3 000 habitants, elle se situe parmi les petites villes de l'Algérie précoloniale à l'instar de Kalaa et Mazouna. Sa population est composée notamment d'exilés d'Espagne et une minorité de juifs.
Période coloniale
La colonisation n'a pas modifié le cadre général de la médina et aucun colon européen ne s'y est installé : la ville demeure entre ses remparts jusque vers 1940, avec la même population, seule une partie de ses remparts est détruit pour le tracé d'une route.
En 1881, les premiers colons s'installent à Nedroma, parallèlement à la concentration foncière dans le terroir au profit d'une minorité d'Algériens. Sa population passe de 2 205 habitants en 1866 à 7 005 habitants en 1948 (population locale uniquement) et connaît de nombreux mouvements migratoires. Cette croissance démographique est interrompue par deux périodes de déclin en 1926 et en 1954, puis, elle connaît un accroissement soutenu notamment entre 1956 et 1960.
En effet, une grande partie de l'élite citadine trouve refuge au Maroc ; sous la pression des combats dans la région, la population rurale s'installe alors en ville. À la fin de la guerre, la population émigrée au Maroc ne revient pas s'installer dans la médina, mais occupe les emplois laissés vacants dans les grandes villes. La minorité européenne compte 500 habitants en 1954 et 236 en 1960, et disparaît complètement en 1962 ; la communauté juive est estimée à 340 habitants en 1866 et atteint 582 avant la Seconde Guerre mondiale, puis s'expatrie en France peu avant le cessez-le-feu en 1962.
- Émile Janier, Regards sur le passé, Richesses de France no 18, Ed. Delmas, Bordeaux 1954
- Sari 1978, p. 31.
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- Sari 1978, p. 4.
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- , L’Algérie, cœur du Maghreb classique : De l’ouverture islamo-arabe au repli (698-1518), Paris, La Découverte, , 358 ISBN , lire en ligne), p. 58
- Robert Tinthon, Bulletin de la Section de géographie 1961 /// Les Trara - Étude d'une région musulmane d'Algérie, pages 217 à 309
- Meynier Gilbert, « 5. De l’Atlas au Maghreb : le rassemblement impérial almohade, grandeurs et crispations (1130-1269) », dans : , L'Algérie, cœur du Maghreb classique. De l'ouverture islamo-arabe au repli (698-1518), sous la direction de Meynier Gilbert. Paris, La Découverte, « Hors collection Sciences Humaines », 2010, p. 92-111. URL.
- Grandguillaume 1971, p. 57.
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- , Dictionnaire du passé de l'Algérie: de la préhistoire à 1962, Oran, CRASC Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle, , 630 ISBN ), p. 554
- Collectif coordonné par Hassan Ramaoun, Dictionnaire du passé de l'Algérie: de la préhistoire à 1962, op. cit., p.540.
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- Sari 1978, p. 44.
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- », sur alyamiah.com (consulté le ).
- Benkada, Saddek,, Oran 1732 - 1912 : Essai d' analyse de la transition historique d'une ville algérienne vers la modernité urbaine (ISBN et , OCLC 1150811740, lire en ligne), p. 439
- Sari 1978, p. 50.
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- Sari 1978, p. 57.
- Sari 1978, p. 139.
- Sari 1978, p. 154.
Ces informations proviennent du site Wikipedia. Elles sont affichées à titre indicatif en attendant un contenu plus approprié.
Nedroma dans la littérature
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