Samara

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Samara : descriptif

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Samara

Samara (en russe : Самара) (entre 1935 et 1991 Kouïbychev) est une ville de Russie et la capitale administrative de l'oblast de Samara

Sa population s'élève à 1 169 719 habitants (2017), ce qui en fait la neuvième ville de Russie

Elle fut initialement une forteresse édifiée en 1586 à la suite de la conquête du khanat de Kazan

Ses habitants sont appelés les Samariens. Située au confluent de la Volga et de la Samara, elle s'est développée par la suite comme nœud ferroviaire

La décentralisation d'usines moscovites durant la Seconde Guerre mondiale, la proximité de gisements de pétrole ont suscité l'installation d'entreprises d'industrie chimique et de constructions mécaniques (aérospatiale) qui ont joué un rôle moteur dans sa croissance.

Géographie

Position

Samara est située dans le Sud-Est de la Russie européenne, à 862 vol d'oiseau à l'est-sud-est de Moscou et à 167 km de la frontière avec le Kazakhstan située au sud-sud-est. Samara est construite sur la rive gauche de la Volga, principal fleuve de la Russie européenne. La ville occupe un triangle d'environ 15 kilomètres de côté délimité par la rive gauche de la Volga à l'ouest et par le fleuve Samara au sud. Samara est entourée par plusieurs villes satellites : Novokouïbychevsk, Syzran, Tchapaïevsk, Togliatti qui forment une conglomération. Elle fait partie d'un chapelet de villes atteignant le million d'habitants construites sur les rives du cours moyen de la Volga : Nijni Novgorod (529 km à vol d'oiseau) au nord-ouest, Kazan (298 km) et Oulianovsk (environ 170 km) au nord, Saratov (environ 350 km) au sud-est et Volgograd (environ 500 km) au sud-sud-est.

Géologie et hydrographie

La ville est située à l'extrémité orientale d'une boucle presque fermée que la Volga est obligée de décrire pour contourner les monts Jigouli qui font obstacle à sa progression vers le sud et qui résultent d'un pli faillé transversal. Au niveau de Samara, la Volga se situe immédiatement en aval de la partie le plus large de son bassin. Son débit naturel très irrégulier atteint en période de crue (à la fonte des neiges) un débit particulièrement élevé (maximum relevé de 60 000 m³). Le fleuve a été aménagé de bout en bout pour réguler le débit, le rendre navigable durant la période des basses eaux et permettre d'irriguer de grandes surfaces de terre. Tout au long de la Volga des barrages ont été construits pour stocker l'eau dans des lacs réservoirs de très grande surface du fait de la pente très faible du fleuve. Le fleuve n'est navigable que durant la moitié de l'année car il est pris par les glaces durant plusieurs mois.

Climat

Le climat de Samara est de type continental humide (Dfb selon la classification de Köppen), caractérisé par de forts contrastes thermiques entre l'hiver et l'été. La neige recouvre le sol en moyenne 146 jours par an entre fin octobre et début avril. La hauteur de neige peut atteindre 91 cm au milieu de l'hiver. Le total annuel moyen des précipitations atteint 567 mm.

  • Température record la plus froide : −43,0 °C ()
  • Température record la plus chaude : 39,0 °C ()
  • Nombre moyen de jours avec de la neige dans l'année : 116
  • Nombre moyen de jours de pluie dans l'année : 117
  • Nombre moyen de jours avec de l'orage dans l'année : 27
  • Nombre moyen de jours avec du blizzard dans l'année : 21
Relevé météorologique de Samara
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −14,2 −13,8 −7,6 2,7 9,6 14,3 16 13,8 8,7 2 −5,2 −11,1 1,3
Température moyenne (°C) −11,1 −10,4 −4,1 6,9 14,8 19,4 20,9 18,6 12,9 5,1 −2,9 −8,2 5,2
Température maximale moyenne (°C) −7,8 −6,6 −0,3 11,8 20,6 25 26,3 24,3 18,2 8,9 −0,3 −5,3 9,6
Précipitations (mm) 47 41 31 40 36 60 58 53 46 51 51 53 567
Source : Le climat à Samara (en °C et mm, moyenne mensuelles) Pogoda.ru.net


La Volga prise dans les glaces photographiée depuis les quais du centre-ville de Samara.
  1. Laurent Touchart, Géomorphologie de la Russie Le colosse aux plaines d'argile, L'Harmattan, (ISBN ), « 2.1.2.2 La faille décrochante de la boucle de Samara et les monts Jigouli dans la table russe », p. 134/231

Histoire

Préhistoire

La région de Samara est considérée comme le foyer originel des Indo-Européens d'après l'Hypothèse kourgane.

Khanat bulgare de la Volga

Le khan Koubrat dirigeant des Proto-Bulgares turcophones de la steppe pontique parlant une langue oghoure crée vers 630 un état éphémère, la Grande Bulgarie, dont le vaste territoire s'étend sur les cours aval du Don, du Dniepr et de la Volga entre la mer d'Azov et la Mer Caspienne. À sa mort, les dissensions entre ses héritiers entrainent l'éclatement de l'état. Kotrag , un des cinq fils de Koubrat, entraine une partie des bulgares vers le nord où il fonde le Khanat bulgare de la Volga, au confluent de la Kama et de la Volga. Le territoire occupé comprend l'emplacement actuel de Samara et la capitale Bolgar est située à environ 200 kilomètres de cette ville. L'Islam devient religion d'État quand le khan Almuch se convertit en 922. À partir du tournant du millénaire, le khanat entre en conflit avec les principautés russes de la Rus de Kiev situées sur sa frontière occidentale.

Occupation mongole

En , une avant-garde de l'armée mongole de Gengis Khan sous le commandement de Subötaï et Djebé, entre dans la Bulgarie de la Volga, près de Samara, mais est défaite à la bataille de Kernek . Les Mongols reviennent en 1229 et vainquent les Bulgares. Quelques années plus tard, en 1232, la cavalerie mongole occupe la partie sud de la Bachkirie et le sud de la Bulgarie de la Volga. En 1236, les forces mongoles dirigées par Batu assiègent et s'emparent de la capitale et du pays tout entier. Selon certains historiens, plus de 80 % de la population du pays est tuée pendant l'invasion et la population rurale restante est contrainte de quitter les steppes. Les mongols s'installent définitivement dans la région créant un état baptisé la Horde d'or qui s'étend de l'Oural aux portes de l'Europe occidentale. Ils installent leur capitale Saraï sur le cours aval de la Volga. La Bulgarie de la Volga est divisée en plusieurs principautés autonomes vassales de la Horde d'or. En 1367, les négociants italiens mentionnent l'existence d'un village de Samar sur l'emplacement de la ville.

Khanat de Kazan : création et chute

Les principautés russes devenues vassales de la Horde d'Or tentent progressivement de reprendre leur autonomie à compter de 1370 sous la conduite de la Grande-principauté de Moscou et ils y parviennent temporairement après avoir vaincu les mongols à la bataille de Koulikovo. Le territoire de la Horde d'or commence à se morceler à partir de 1430 avec la création du Khanat de Crimée puis celle du khanat de Kazan en 1438 et enfin celle du khanat d'Astrakhan entre la Volga, le Don, le Kouban et le Terek en 1466. Le khanat de Kazan, qui comprend la région de Samara au niveau de sa limite méridionale, entretient des relations tumultueuses avec les principautés russes. Des raids partis du khanat vont régulièrement piller celles-ci et capturent des esclaves. La Russie monte progressivement en puissance en unifiant toutes les principautés russes et en reculant ses frontières vers l'est. En 1552, le tsar Ivan le Terrible prend Kazan. En 1586, une forteresse est construite à l'emplacement de Samara et une garnison y est installée.

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Samara vers 1904.

Mais, pendant deux siècles encore, cette région eut mauvaise réputation. Les méandres du fleuve et les vallées servaient d'abri aux pirates qui attaquaient les bateaux de négociants. Cette région fut le théâtre de révoltes dirigées par Stépane Razine (1670-1671) et Yéméliane Pougatchev (1773-1775). Des armées de Cosaques et de paysans échappés du servage s'emparent des villes situées sur le cours de la Volga et prennent le contrôle d'importants territoires. Les troupes du tsar écrasèrent difficilement les émeutiers. Razine et Pougatchev sont exécutés à Moscou. À partir de la fin du  siècle, les "Jigouli" cessent de représenter une menace pour la sécurité des voyageurs. En 1851, Samara devient la capitale du gouvernement de Samara. À partir de la fin du XIXe siècle, elle devient un des plus grands centres russes de collecte et de transport des céréales.

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Samara devient un port important le long de la Volga, artère fluviale majeure pour le transport en Russie, et nœud de communication à l'intersection de la voie ferrée Moscou-Tcheliabinsk. Elle doit faire face à des mouvements d'agitation pendant et après la révolution de 1905 (assassinat du gouverneur Ivan Blok à l'été 1906). Pendant la guerre civile russe, Samara est prise par les bolcheviks fin 1917; puis, en , par leurs ennemis socialistes-révolutionnaires (aidés de légionnaires tchèques) qui y forment le Komutch. Samara est rebaptisée de 1935 à 1991 Kouïbychev, du nom de Valerian Kouïbychev, héros de la Révolution.

Seconde Guerre mondiale : installation des usines de construction aéronautique

La deuxième naissance de Samara est liée à l'invasion de l'Union soviétique par l'Allemagne. Sous la menace des troupes allemandes progressant rapidement sur le territoire soviétique, de nombreuses usines d'armement sont démontées et évacuées hors de portée des bombardiers germaniques dans les villes situées à l'arrière. Parmi celles-ci figurent deux usines de construction aéronautique l'une de Voronej l'autre de Moscou qui sont réinstallées avec leur personnel à Samara et qui seront à l'origine de la future « spécialisation » de l'industrie de la ville. L'Usine d'Aviation d'État complexe militaro-industriel soviétique depuis les années 1920 fabrique durant la Seconde Guerre mondiale, de 1941 à 1945, 11 000 Iliouchine Il-2 Sturmovik, l'un des meilleurs avions d'attaque au sol de cette époque. Elle s'engagea ensuite dans la production de chasseurs à réaction MiG-9 et MiG-15 ainsi que de bombardiers à réaction Il-28 et Tu-16.

En , Staline donne l'ordre de transférer à Samara/Kouïbychev le gouvernement de l’Union soviétique, l'appareil du Comité central du parti bolchevik et les ambassades. Il est également prévu que Staline s'y installe. En quelques mois, est construit pour Staline un bunker — un abri souterrain — profond de 37 mètres, qui existe encore. Samara accueille des établissements culturels de Moscou, y compris le Théâtre Bolchoï. C'est en qu'est créée au théâtre d'opéra et de ballet la célèbre symphonie nº 7 de Chostakovitch (dédiée à Léningrad assiégée). Le musicien dirige en personne la première de son œuvre.

Développement après guerre

Moteurs de fusée Soyouz en cours d'assemblage dans l'usine Progress en mai 2014.
Samara dispose d'une longue plage avec une promenade aménagée le long de la Volga.

La Volga, qui depuis la création de Samara constitue un axe de circulation important est caractérisé par un débit très irrégulier. Alimentée principalement par la fonte des neiges et des glaces, la moitié du volume d'eau s'écoule durant les mois de mai et juin. Les responsables de l'Union Soviétique lancent avant la Seconde Guerre mondiale un plan d'aménagement du fleuve qui comprend la construction d'une série de barrages tout au long de son cours destinés à retenir une partie des eaux en période de crues et à les restituer durant les périodes de bas étiage (de l'été à l'hiver). L'objectif est d'en faire une voie navigable pour des navires de grand gabarit, de produire de l'électricité et d'irriguer les terres situées en aval de Samara qui subissent une pluviométrie faible ou quasi nulle. Le barrage de Samara construit environ 50 kilomètres en amont de la ville entre 1950 et 1957 est un des plus grands barrages sur la Volga, produisant 11000 gigawatts par an. Le réservoir de Kouïbychev créé par le barrage est une véritable mer intérieure d'une superficie de 6450 km². Le bilan de ces aménagements est mitigé car si la production d'électricité et l'amélioration des conditions de navigation sont au rendez-vous, les aménagements agricoles ne produisent pas les résultats escomptés et le bilan écologique et humain est particulièrement négatif.

Quand l'Union soviétique décide de construire une très grande usine de production de voitures particulières, une ville à 100 Togliatti du nom de Palmiro Togliatti, chef historique du Parti communiste italien. En effet, cette usine, qui produit la gamme Lada, repose sur un transfert technologique de la société italienne (Fiat). C'est pourquoi un modèle de cette gamme a porté le nom de « Lada Samara », un autre le nom de « Jigouli », que sont les collines qui occupent l'autre bord de la Volga face à Togliatti et que l'on rejoint par la route du barrage de Kouïbychev.

En 1957, est décidée la fabrication en série de la fusée R-7 Semiorka, développée par l'OKB-1 (le Bureau d'études expérimental Sergueï Korolev. Le R-7 Semiorka était conçu comme un missile balistique intercontinental (ICBM). L'usine d'Aviation Baïkonour le . L'usine se consacra alors à la production en série des missiles R-7 et R-7A. Certains missiles R-7 et R-7A étaient ensuite reconvertis en lanceurs spatiaux dans l'Usine Youri Gagarine en orbite en 1961. Une statue du cosmonaute a été édifiée sur les berges de la Volga pour commémorer cet événement. En 1965, l'Usine d'Aviation missiles balistiques intercontinentaux pour se consacrer entièrement à la construction d'une famille de lanceurs spatiaux dérivés du R-7. Au total, 1600 lanceurs furent construits par l'usine Progress en 35 ans :

  • Vostok-M, Voskhod, Soyouz et Molnia.
  • Des lanceurs lourds N-1, vers 1970.
  • Des lanceurs lourds Energia, dans les années 1980 et 1990, capables de lancer une charge de 40 tonnes.

Depuis la dissolution de l'Union soviétique

L'industrie liée à l'armement, à l'aéronautique et au spatial est touchée de plein fouet par la dislocation de l'Union soviétique. Plusieurs facteurs se conjuguent pour réduire ses commandes : crise économique, réduction de la taille du budget liée à celle du pays, diminution de la part de budget consacré à l'armement, désorganisation liée à la dispersion des fournisseurs dans des pays ayant pris leur autonomie, etc. . En 1994, l'usine Progress est rattachée à l'Agence spatiale russe. Le nombre des fusées Soyouz commandées diminue fortement et l'usine doit diversifier sa production en se spécialisant dans la fabrication de seringues jetables.

Samara a accueilli le . En 2018, la ville de Samara est l’une des villes hôtes de la Coupe du Monde de football.

Lors de la guerre russo-ukrainienne de 2022, un bombardement ukrainien sur Makiivka le , 4 minutes avant le changement d'année, a causé la mort de plusieurs soldats issus de Samara, ce qui a causé une manifestation à Samara le , un événement très rare dans le contexte de l'époque.

  1. Olivier Perrin, « Samara, une ville au sommet », Le Monde, 18 mai 2007.
  2. Pascal Marchand, « Une catastrophe d'origine administrative, l'aménagement de la Volga par la bureaucratie », Revue de géographie de Lyon, DOI https://doi.org/10.3406/geoca.1991.5788, lire en ligne)
  3. Richard Werly, « A Samara, la Russie divise l'Union européenne », Le Monde, 18 mai 2007.
  4. « Guerre en Ukraine : Pourquoi le bombardement de Makïivka par les Ukrainiens est un événement inédit », 20 minutes,‎ (lire en ligne)

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/cr/cr-g/17073.html

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