Cameroun
Statistiques
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Régions | Récurence |
Régions | Récurence |
Littoral | 000005 5 localités |
Sud-Ouest | 000005 5 localités |
Est | 000004 4 localités |
Centre | 000003 3 localités |
Ouest | 000003 3 localités |
Sud | 000003 3 localités |
Extreme-Nord | 000002 2 localités |
Nord | 000002 2 localités |
Nord-Ouest | 000002 2 localités |
Adamaoua | 000001 1 localité |
Cameroun : descriptif
- Cameroun
Le Cameroun (/ka.mə.ʁun/ ou /kam.ʁun/), en forme longue la république du Cameroun (en anglais : Cameroon et Republic of Cameroon), est un État d'Afrique centrale et occidentale situé entre le Nigeria au nord-nord-ouest, le Tchad au nord-nord-est, la République centrafricaine à l'est, la république du Congo au sud-est, le Gabon au sud, la Guinée équatoriale au sud-ouest et le golfe de Guinée au sud-ouest
Les langues officielles sont le français et l'anglais pour un pays qui compte une multitude de langues locales. Avant la période coloniale, les habitants ne forment pas un seul groupe homogène et présentent plusieurs formes d'organisations sociales allant de royaumes structurés à des ethnies nomades
Aux anciens royaumes (Bamoun, Bandjoun, Adamaoua, Mandara) succède au XIXe siècle la colonisation allemande qui place le Cameroun sous protectorat
À l'issue de la Première Guerre mondiale, le Cameroun est divisé en deux territoires sous mandat, la partie orientale administrée par la France et la partie occidentale par le Royaume-Uni
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les deux territoires sont placés sous la tutelle des Nations unies et sont restés sous la responsabilité des deux pays respectifs
Le territoire sous administration française accède à l'indépendance sous l'appellation de république du Cameroun le 1er janvier 1960 avec comme président Ahmadou Ahidjo
Il est rejoint par le Cameroun méridional (partie du territoire sous administration britannique) le 1er octobre 1961 pour former la république fédérale du Cameroun qui, le 20 mai 1972, est renommée en république unie du Cameroun, puis république du Cameroun en 1984
Depuis la démission d'Ahidjo en 1982, Paul Biya sert comme président du pays
Comme pour la plupart des États africains, les frontières actuelles du pays résultent de la colonisation européenne qui a séparé des mêmes ethnies telles que les Fang-Beti qui se trouvent au Cameroun et au Gabon. Le Cameroun est aujourd'hui membre de droit de l'Organisation internationale de la francophonie, du Commonwealth ainsi que de l'Organisation de la coopération islamique. Le Cameroun est surnommé « l'Afrique en miniature » en raison de sa diversité climatologique, minière, géographique, humaine, linguistique et culturelle
Le pays s'étire vers le nord jusqu'au lac Tchad, reliant l'Afrique équatoriale à l'Afrique occidentale et constituant un pont entre l'Afrique centrale et occidentale
L'ouest du pays présente une importante chaîne volcanique dominée par le mont Cameroun, qui est le point culminant d'Afrique centrale avec 4 100 m d'altitude.
Histoire
Préhistoire
Les premiers habitants du territoire de l'actuel Cameroun sont probablement les chasseurs-cueilleurs Baka, des nomades pygmées. Mais dès le sédentaires d'agriculteurs-éleveurs, peut-être venus du Sahara alors en voie de désertification, et les Baka sont repoussés dans les forêts des provinces du sud et de l'est où on les trouve encore. Parmi les sédentaires, ceux du sud-ouest de l'actuel Cameroun et du sud-est de l'actuel Nigeria sont les plus anciennement attestés comme utilisant des langues bantoues. Ces langues se sont ensuite répandues à travers la majeure partie de l'Afrique subsaharienne occidentale, jusqu'en Afrique du Sud, probablement en même temps que l'agriculture. La première mention historique des côtes camerounaises pourrait se trouver dans le récit dit , dans un texte grec très discuté. Au Carthaginois atteint le mont Cameroun qu'il baptise le Char des Dieux. Mais ce texte est controversé pour sa traduction approximative depuis le phénicien et surtout parce qu'il n'y a pas de preuve archéologique que les Carthaginois soient allés plus loin qu'au sud d'Essaouira.
Présence européenne
En revanche, on a la certitude que, en 1472, les marins portugais du navigateur Fernando Pó sont entrés dans l'estuaire du Wouri, s'extasiant de l'abondance des crevettes dans le cours d'eau qu'ils appellent aussitôt Rio dos Camarões (rivière des crevettes). Les marins anglais adoptent ce nom en l'anglicisant (Cameroons), d'où le nom actuel de "Cameroun".
Après les Portugais viennent les Néerlandais puis les Allemands. Par les contacts avec les Européens et les Sahéliens (royaume du Kanem-Bornou) débutent des échanges commerciaux réguliers. Le développement de la traite négrière, soit occidentale, soit orientale, la diffusion du christianisme par le sud et de l'islam par le nord, changent profondément les sociétés du Cameroun, favorisant les groupes structurés ayant adopté une religion monothéiste et capables de se procurer des armes à feu, au détriment de l'organisation politique antérieure (comme le royaume Bamoun).
Colonisations allemande, française et britannique
Dans l'optique de protéger leurs intérêts commerciaux, les Allemands établissent le leur protectorat du nom de Kamerun. L'Allemagne est en particulier intéressée par le potentiel agricole du Cameroun et confie à de grandes firmes le soin de l'exploiter et de l'exporter. Le chancelier Otto von Bismarck définit l'ordre des priorités comme suit : le marchand d'abord, le soldat ensuite. C'est en effet sous l'influence de l'homme d'affaires Adolph Woermann, dont la compagnie implante une maison de commerce à Douala, que Bismarck, d'abord sceptique sur l'intérêt du projet colonial, se laisse convaincre. De grandes compagnies commerciales allemandes et compagnies concessionnaires s'implantent massivement dans la colonie. Laissant les grandes compagnies imposer leur ordre, l'administration se contente de les épauler, de les protéger, et d'éliminer les rébellions indigènes.
Afin d'assurer l'essor économique du protectorat, les Allemands se lancent dans des travaux importants : construction de routes et de la première ligne de chemin de fer, démarrage des travaux du port de Douala, édification d'écoles et d'hôpitaux, création de grandes plantations (cacaoyers, bananiers, caféiers, hévéas, palmiers à huile…). Mais les populations locales sont, pour la plupart, soumises au travail forcé et aux châtiments corporels. Quant aux Baka, ils sont piégés et étudiés comme des animaux ; certains sont emmenés en Allemagne pour être montrés, en cage, dans les expositions coloniales.
En 1918, les Allemands perdent leur protectorat en raison de leur défaite lors de la Première Guerre mondiale ; la Société des Nations confie alors la majeure partie du protectorat à la France et deux poches occidentales limitrophes du Nigeria (colonie britannique) au Royaume-Uni. Pendant les vingt premières années, la France s'emploie notamment à liquider les rébellions de populations kirdis dans le nord du Cameroun. Si la pacification de cette région s'accompagne de massacres et de pillages récurrents, la France, à la différence de l'Allemagne, pratique aussi une politique d'assimilation à l'instar de ce qui se passe dans ses autres colonies. Le Royaume-Uni applique le régime de l'indirect rule.
Indépendance, réunification et guerre civile
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'Union des populations du Cameroun (UPC), parti politique dirigé par Ruben Um Nyobe, revendique l'indépendance et la réunification avant d'être interdite puis réprimée par les Français en pays bassa et en pays bamiléké (« guerre bamiléké »). L'indépendance de la zone française est proclamée le
Il s'ensuit une période de violente répression contre le mouvement de l'UPC et l'ALNK, son « Armée de libération nationale du Kamerun », par le nouveau gouvernement avec l'assistance de la France, qui dure jusqu'à la fin des années 1960. D'après l'ouvrage Kamerun ! Une guerre cachée aux origines de la Françafrique, ce sont des officiers français qui, au cours des années 1960, dirigent clandestinement les opérations de répression menées par l'armée camerounaise contre les derniers bastions de l'insurrection « upéciste », essentiellement dans l'ouest du pays. Tortures, regroupement et déplacement de force des populations, exécutions extrajudiciaires, guerre psychologique, villages rasés ou bombardés au napalm, les méthodes employées sont peu à peu transmises par les militaires français à leurs homologues camerounais, notamment au sein de l'École militaire interarmes du Cameroun (EMIA), dirigée au cours de cette période par des officiers français formés à la doctrine de la guerre révolutionnaire (DGR). Le , un référendum conduit à un État unitaire et met fin au fédéralisme.
Présidence de Paul Biya
Le Premier ministre Paul Biya devient président de la République le 6 novembre 1982, après la démission du président Ahidjo. Le 6 avril 1984, il échappe à une tentative de coup d'État perpétrée par des membres de la Garde présidentielle. Plusieurs des putschistes sont arrêtés et quelques-uns exécutés. De nombreuses autres personnalités sont également interpellées et emprisonnées à cet effet. Associé au coup d'État manqué, l'ancien président Ahidjo sera condamné à mort par contumace puis gracié plus tard par le président Biya. La répression vise particulièrement les régions du Nord, où des centaines de personnes sont tuées. Paul Biya reprend dès lors en main le parti unique, qu'il rebaptise Rassemblement démocratique du peuple camerounais.
Seul candidat, il est élu président en 1984 et 1988. Il adopte un plan d'ajustement structurel qui lui est présenté par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale : privatisation, ouverture à la concurrence, réduction des dépenses sociales, etc. Les salaires des fonctionnaires sont réduits de 60 %, le secteur informel augmente très significativement, mais les classes dirigeantes ne sont pas affectées par ce programme. Au début des années 1990, à la suite d'opérations de désobéissance civile, baptisées « Villes mortes », et d'émeutes, il accélère la mise en œuvre du multipartisme. Il supprime la législation « contre-subversive » instaurée par son prédécesseur, restaurant ainsi la liberté d'association, et permet à une presse indépendante de commencer à paraître. Cette démocratisation a ses limites : le gouvernement continue d'avoir recours aux fraudes électorales et instrumentalise les appareils judiciaire et policier contre l'opposition.
À la fin des années 1990, les « compagnies juniors » canadiennes, investies dans plus de 8 000 propriétés minières, dans plus de 100 pays, pour la plupart encore à l'état de projet, multiplient les contrats avec des pays africains parmi lesquels le Cameroun, où Mega Uranium a des concessions sur 4 654 . L'ambassadeur américain au Cameroun, Niels Marquardt, organise le voyage du premier ministre Ephraïm Inoni à l'été 2007 aux États-Unis, au cours duquel la délégation camerounaise est orientée vers des sociétés minières canadiennes, américaines, anglaises et australiennes.
Le régime de Paul Biya est proche du gouvernement français, qui lui livre des armes et forme ses forces de répression. La France est le premier investisseur étranger, devant les États-Unis. Cent cinq filiales françaises sont implantées dans tous les secteurs clés (pétrole, bois, bâtiment, téléphonie mobile, transport, banque, assurance, etc.). En février 2008, des émeutes éclatent, réclamant la baisse des prix et le départ de Paul Biya. Les manifestants sont sévèrement réprimés : une centaine de morts, des milliers d'arrestations.
En novembre 2016, Bamenda devient l'épicentre d'un mouvement de protestation de la minorité anglophone. Des enseignants, des magistrats et des avocats manifestent contre ce qu'ils appellent la marginalisation des anglophones dans le partage du pouvoir, des postes et des richesses. En décembre 2016, les manifestations en zone anglophone sont réprimées par la police, faisant les premiers morts civils. Le
- UNESCO, Histoire générale de l'Afrique, t. 2, p. 688.
- B.H. Warmington, La période carthaginoise, in Histoire générale de l'Afrique, UNESCO, 4e ed 1999, t. II, pp. 484-485.
- Christian Roche, Afrique noire et la France au lire en ligne), p. 105.
- Thomas Deltombe, Manuel Domergue et Jacob Tatsitsa, Kamerun ! Une guerre cachée aux origines de la Françafrique (1948-1971), Paris, La Découverte, , 741 ISBN , lire en ligne).
- Christa Kilian-Hatz, « Denn Komba hat den Wald für dich gemacht : der Wald in Wirtschaft und Weltanschauung der Baka im südlichen Kamerun », dans M. Bollig, D. Bünnagel (dir.), Der zentralafrikanische Regenwald, Hambourg, Münster, 1992, p. 65–71.
- « », sur www.herodote.net (consulté le ).
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- Stefaan Marysse et Filip Reyntjens, L'Afrique des Grands Lacs : Annuaire 1999-2000 (lire en ligne), p. 302.
- Yumpu.com, « », sur yumpu.com, (consulté le ).
- David Beylard, « Quelle confiance accorder aux juniors minières ? », Les Afriques, lire en ligne).
- « », sur euronews,
- « Au Cameroun, Paul Biya ordonne la libération de 333 détenus liés à la crise anglophone », Le Monde.fr, (lire en ligne)
Géographie
Le Cameroun est un pays du golfe de Guinée, sur la façade occidentale de l'Afrique. Il possède 590 de côtes très découpées le long de l'océan Atlantique. Très étendu en latitude (1 200 latitude nord, tandis que le sommet, riverain du lac Tchad, atteint le parallèle. Le Cameroun est entouré des pays et étendues d'eau suivants :
- le Nigeria et l'océan Atlantique à l'ouest ;
- la Guinée équatoriale, le Gabon et la république du Congo au sud ;
- la République centrafricaine et le Tchad à l'est ;
- le lac Tchad au nord.
Par sa superficie de 475 442 — et sa population d'environ 19 598 889 habitants en 2010, le Cameroun est un pays de taille moyenne en Afrique.
Le pays se situe entre la bordure méridionale du Sahara et la limite septentrionale de la forêt équatoriale du bassin du Congo au sud. L'ouest du pays est dominé par les Hauts-Plateaux, et comprend le massif le plus haut de toute l'Afrique de l'Ouest : le mont Cameroun, qui culmine à 4 070 mètres ; c'est le neuvième sommet du continent africain. L'est du pays est recouvert dans sa très grande majorité d'une forêt équatoriale encore bien conservée. Le long de ses 590 Kribi, et Limbé près du mont Cameroun.
Frontières terrestres
Le Cameroun partage ses frontières avec six pays, dont 1 690 Nigeria, 1 094 Tchad, 797 République centrafricaine, 523 république du Congo, 298 Gabon et 189 Guinée équatoriale
Relief
Le relief est extrêmement varié et les études géologiques et géomorphologiques rendent compte que la barrière orographique de l'Adamaoua sépare le Cameroun « humide » du Cameroun « sec ».
Basses terres
Les basses terres sont composées de la cuvette de Mamfé (Sud-Ouest), de la cuvette de la Bénoué et de la plaine du Nord.
Plateaux
Les plateaux camerounais comptent le Sud camerounais, avec une altitude moyenne de 650 Adamaoua — le château d'eau du Cameroun — dont l'altitude moyenne est de 1 000 mais qui s'élève jusqu'à 2 650 .
Hautes terres de l'Ouest
Les hautes terres de l'Ouest sont un bloc du socle soulevé et recouvert d'épanchements basaltiques, disposé en un arc de cercle appelé la dorsale camerounaise. Les sommets vont de 1 500 à 4 000 monts Mandara (Extrême-Nord), Alantika (Nord), et les volcans encore en activité d'Oku (Nord-Ouest) et du mont Cameroun (Sud-Ouest) qui est, à 4 095 m d'altitude, le point culminant de l'Afrique occidentale.
Climat
Domaine équatorial
Le domaine équatorial se caractérise par des précipitations abondantes, des températures élevées et stables et une végétation se dégradant au fur et à mesure qu'on s'éloigne de l'équateur. On distingue les plateaux du Centre et du Sud avec quatre saisons bien tranchées : petite saison de pluie (de mars à juin), petite saison sèche (juillet et août), saison de pluie (de septembre à novembre), grande saison sèche (décembre à février), et la zone occidentale (Littoral, montagnes du Sud-Ouest et hauts plateaux de l'Ouest) avec ses pluies surabondantes qui tombent pendant neuf mois d'affilée de mars à novembre.
Domaine tropical
Le domaine tropical se distingue par des températures élevées et des pluies peu abondantes, de type soit soudanien (une saison pluvieuse de mai à octobre, une saison sèche de novembre à avril), soit sahélien, marqué par des pluies très irrégulières, mais absentes de décembre à mars. Les températures les plus basses sont de 17 à 18 °C et les plus élevées de 30 à 32 °C.
Environnement
Végétation
La végétation camerounaise est diversifiée et peut être divisée en deux grandes zones : la zone tropicale et la zone équatoriale. Elle souffre d'une importante déforestation, ayant conduit à un appauvrissement de la biodiversité et à d'importantes émissions de gaz à effet de serre.
Zone tropicale
La zone tropicale est en grande partie couverte de savane. On y trouve :
- la savane boisée de l'Adamaoua riche en arbustes ;
- la savane herbeuse du nord ;
- la steppe de l'extrême-nord pauvre en arbres et en herbe. Les arbres qu'on rencontre dans la steppe sont à épines et à feuilles caduques pour mieux résister à la sécheresse.
Zone équatoriale
La végétation de la zone équatoriale camerounaise est d'un vert luxuriant et composée de :
- la forêt dense humide du Sud et de l'Est formée de très grands arbres ;
- les forêts galeries de l'ouest et du nord-ouest le long des cours d'eau et dans les bas-fonds ;
- la mangrove sur les côtes du Littoral et du sud-ouest.
Faune
Plus de la moitié des espèces de mammifères sont amputées d'au moins 70 % de leurs effectifs, notamment à cause de la chasse.
- atlas, p. 133.
- Encyclopædia Universalis, 1974, p. 824.
- J.C. Olivry, Fleuves et rivières du Cameroun (lire en ligne), Introduction
- « », sur webcitation.org (consulté le )
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- « », sur Économies Africaines (consulté le ).
- « », sur Evaneos.fr (consulté le ).
- « La chasse vide les forêts tropicales de leurs mammifères », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
Culture
La culture camerounaise est caractérisée par une très grande diversité ethnique, linguistique, religieuse et culinaire liée à son histoire et sa géographie. Cette diversité permet le développement d'une créativité d'une grande richesse dans tous les domaines artistiques.
Diversité culturelle
Ethnies
Différents groupes socioculturels sont représentés au sein de la population camerounaise. À l'image de ses milieux naturels contrastés, le Cameroun est d'une grande diversité humaine. Trois grands ensembles peuvent être identifiés :
- au grand nord, on distingue principalement deux grands groupes. Les Peuls (ou foulbés) et les « Kirdis ». Parmi ces « Kirdis », les montagnes du Cameroun depuis la région de Garoua jusqu'à Mora abritent une grande variété d'ethnies non-musulmanes. On y trouve généralement les ethnies Mofu, Mafa, Toupouri, Moundang, Guiziga, Massa, Peuls des savanes du Nord se sont souvent organisés en Lamidats dirigés par un lamido, l'équivalent d'un chef de village. Leurs constructions sont encore visibles à ce jour et leurs coutumes perdurent. Les populations du Centre et du Sud possèdent également leurs coutumes, caractérisées par une très grande diversité linguistique. Les habitations des anciens chefs traditionnels ont presque disparu au profit de constructions modernes, la zone étant la plus développée du pays, mais plusieurs monuments commémoratifs y sont érigés ;
- au grand ouest, sont présents les Bamilékés (groupe dynamique dans le commerce, où ils excellent), le plus grand groupe ethnique du pays, aux côtés des Tikar (descendants de populations du nord) ainsi que des Bamouns (renommés pour leur histoire – surtout politique et militaire – et leurs créations artistiques). Ces groupes ont développé une civilisation originale, basée sur des chefferies qui sont autant de petits royaumes ;
- au grand sud, les principaux groupes sont les Beti (groupe principal de la zone forestière du centre, sud et est), les Eton, les Manguissa, les Ewondo, les Boulou, qui se rattachent au monde bantou. Les Bétis/Boulou, ethnie à laquelle le président Paul Biya appartient, détiennent de facto le pouvoir depuis 1982. Les Bassa, les Yabassi, les Dibom (au centre-ouest et le littoral géographique du pays), et les Sawa et apparentés (peuplant la zone côtière) sont les autres principaux peuples. Les Bassa sont majoritairement installés dans plusieurs villes, en commençant par Éséka en passant par Édéa jusqu'à Yabassi et un peu dans le Moungo et le Wouri. Les Bassa sont structurés en plusieurs petits groupes. Les Gbaya, occupants majoritaires de plus de six unités administratives des régions de l'Est et de l'Adamaoua. Les Gbaya, faiblement représentés dans la classe politique, sont locuteurs de plusieurs dialectes : laii (Bétaré-Oya), do'oka (Garoua-Boulaï), yayoué (Meiganga) Bodomo… Les pygmées du Sud vivent principalement dans la forêt.
Langues
On recense au Cameroun 309 langues, dont le ngumba, le gbaya regroupant plusieurs dialectes : laii (Bétaré-Oya), do'oka (Garoua-Boulaï), yayoué (Meiganga, Ngaoundal, Dir, Tibati), bBodomo, le bamoun, le tikar, le bankon, le tunen, l'eton, l'ewondo, le douala, le bassa, le yabassi, le dibom, le mbang, le ntumu (Vallée-du-Ntem), le bakweri, le boulou, le peul ou foufouldé, le mofu-gudur, le mofu du Nord, le haoussa, le psikye, le guidar, le moundang, le mousgoum, le toupouri, le massa, le guiziga – guiziga du Nord et guiziga du Sud –, les langues bamilékées composées de plusieurs sous-ensembles comme le nufi (à Bafang), le ghomalaʼ (à Bafoussam, Baham, Bahouan, Bamendjou, Pète-Bandjoun, Batié, Bansoa, Bandenkop, Batoufam…), le nuguru, le bafia, le medumba (à Bangangté), le yemba (à Dschang), le ngomba (à Bamesso), le ngiemboon (à Mbouda), et bien d'autres. Contrairement à la majorité des pays africains, le Cameroun n'a donc pas de langue régionale dominante ou commune. Cette variété fait également du Cameroun l'un des 25 pays au monde possédant une «mégadiversité linguistique» avec la .
En plus de ces langues, plusieurs langues créoles se sont développées depuis le commencement des explorations européennes modernes et de la colonisation. Cela a entraîné un brassage de populations, et ce, particulièrement depuis le début du siècle. Aujourd'hui encore, la jeunesse urbaine a créé une forme d'argot complexe dit camfranglais (mélange de français, d'anglais, de locutions dialectales camerounaises et de verlan) qui varie selon les villes. Par ailleurs, le pidgin English, proche de sa version nigériane, sert parfois de lingua franca aux commerçants à travers tout le pays (en particulier dans sa moitié Sud). Il tend à se répandre dans la population au travers des productions audiovisuelles nigérianes et à la faveur des relations entre francophones et anglophones du pays. En 2011, une chaîne de télévision privée utilise le pidgin pour ses émissions d'informations.
Langues officielles
Les langues officielles sont le français (environ 80 % de la population est francophone et vit dans des subdivisions francophones) et l'anglais, lequel est parlé dans deux subdivisions administratives limitrophes du Nigeria, celle du Nord-Ouest et celle du Sud-Ouest.
Ce sont les deux langues de l'administration, de l'enseignement et des médias. Ce bilinguisme au Cameroun est un héritage de la colonisation et permet au Cameroun de faire à la fois partie du monde francophone et anglophone. Le Cameroun constitue ainsi le seul pays bilingue français / anglais d'Afrique jusqu'à ce que le Rwanda ajoute en 2003 l'anglais au français comme langue officielle, et est un des rares pays ayant un tel bilinguisme au monde avec le Canada, les Seychelles, le Vanuatu et Maurice. Malgré tout, le français est largement avantagé dans l'administration et les médias par le fait de la prépondérance démographique / territoriale des francophones. Certains anglophones se plaignent d'ailleurs de discrimination à l'égard de leur langue,, conduisant fin 2016 à une crise socio-politique qui dégénère en conflit armé fin 2017.
Cependant, le bilinguisme est officiellement encouragé par le gouvernement et la plupart des documents officiels lus ou écrits le sont dans les deux langues. L'administration, les représentants des autorités sont tous censés être bilingues, et il est en principe attendu des citoyens camerounais qu'ils puissent communiquer dans les deux langues. La chaîne de télévision publique CRTV émet notamment ses informations dans les deux langues par alternance. Par ailleurs, six des huit universités publiques sont bilingues, dont deux sous régime linguistique anglophone, l'université de Buéa et l'université de Bamenda, et de nombreux lycées et écoles primaires bilingues existent sur l'ensemble du territoire.
Religions
Le Cameroun est un État laïc mais est cependant membre de l'Organisation de la coopération islamique. Sa population est composée de :
- 61 % de chrétiens :
- les catholiques (37 %) sont répartis en 22 diocèses. Leur plus haut dignitaire est Samuel Kleda, archevêque de Douala qui succède au cardinal Christian Wiyghan Tumi, archevêque émérite de Douala,
- les protestants (24 %) sont répartis principalement sur le littoral et les provinces anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et en grande partie au Sud-Cameroun,
- les orthodoxes: 0,5 % sont répartis principalement sur le littoral, le Centre et l'Est,
- autres chrétiens: 4 % ;
- 32 % de musulmans, concentrés dans l'Adamaoua, le Nord, l'Extrême Nord et à l'ouest (peuple bamoun) ;
- 3,6 % d'animistes; les adeptes des religions traditionnelles sont principalement présents à l'ouest, au sud et à l'est ;
- 1 % d'autres religions ;
- 2,4 % d'athées.
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Cathédrale Notre-Dame-des-Victoires de Yaoundé.
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Église baptiste Ebenezer Great Soppo à Buea (Convention baptiste du Cameroun).
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Prière dans une communauté musulmane de Foumban.
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Amulette du Grassland.
Gastronomie
Le Cameroun, à l'image de sa diversité ethnique, présente une vaste diversité culinaire.
Les plats camerounais sont le galow (gambo), le folléré, le bokko, le ngniébé (poisson ou viande fumée), le ndolé, le bongo'o, le poulet DG (poulet frit avec du plantain frit et des légumes), le kuem sans sel, l'eru et le taro (taro à la sauce jaune).
Ces plats peuvent être consommés avec différents accompagnements, comme le bobolo, le pen (couscous de maïs), le ndjapche, le miondo (bâton fin de manioc), le dang-waaké (farine de manioc ou blé transformé en des petits morceaux qui s'accompagne d'une sauce ou des œufs. cuits), le nkôno ngond, le nkui et le kondré (préparation à base de bananes plantains, légumes et condiments). Les condiments peuvent être la sauce d'arachide, le achu (sauce jaune) et l'okok.
Enfin, les desserts sont le waïna rôogo (petits beignets à partir de manioc cru râpé), les mââssé (beignets faits à partir de la farine de riz bien sucré), le koki, le mintoumba et le ntas.
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Le ndolé.
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Le poulet DG.
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Bongo'o tjobi et banane plantain.
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Mintumba.
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Koki (gateau de Niébé).
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Okok (ou ikok ou nkumu) mixé et son manioc vapeur.
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Le eru accompagné de foufou.
Diversité artistique
Art
L'art camerounais est caractérisé par une très grande diversité de style liée à son histoire et sa géographie (diversité des ethnies, des langues, des religions…). Cette diversité culturelle permet le développement d'une grande créativité sur tous les supports de l'art contemporain (art plastique, peinture, sculpture, photographie…) et inspiré par son art traditionnel (masques, statuettes, architecture…).
Les œuvres publiques, les événements artistiques, les lieux d'expositions et les galeries d'art se développent petit à petit au Cameroun.
Littérature
Musique
Depuis les temps anciens, la musique traditionnelle est le moyen de commémorer les faits et événements ayant marqué une famille, une ethnie, un peuple durant son vécu. Elle est riche en sons et couleurs, et on peut y remarquer l'usage d'instruments tels le mvett, le tam-tam, le tambour, le balafon et diverses formes de percussions. De nos jours, l'ouverture du pays et les nouvelles technologies de l'information et de la communication ont fortement transformé l'univers musical camerounais à tel point que cette musique devenue tradition-moderne est fortement et fièrement représentée et vendue dans le monde entier, notamment l'œuvre d'artistes parmi lesquels, notamment, Ekambi Brillant, Elvis Kemayo, André-Marie Tala, Ben Decca, Grace Decca, Charlotte Dipanda, Kareyce Fotso, Manu Dibango, Petit-Pays, Richard Bona, Simon Ngaka, Josco L'inquiéteur zr Sam Fan Thomas.
Cinéma
- Georges Dougueli, « Mathias Eric Owona Nguini vs Patrice Nganang », Jeune Afrique, , p. 18.
- Les cultures du Cameroun, Paix et Diversité (2007) p. 70-73.
- Les cultures du Cameroun, Paix et Diversité, 2007.
- « Cameroun : une femme décapitée en zone anglophone », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Cyril Bensimon, « La crise anglophone au Cameroun devant le Conseil de sécurité », Le Monde, (lire en ligne)
- Note Cameroun. Crise du Cameroun anglophone, Berne-Wabern, Département fédéral de justice et police (Suisse), Secrétariat d'État aux migrations, (lire en ligne)
- Institut national de la statistique du Cameroun, « » [PDF], sur bucrec.cm (consulté le ), p. 6.
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