Korhogo

Localisation

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Korhogo : descriptif

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Korhogo

Korhogo est la troisième ville la plus peuplée de la Côte d'Ivoire, et la plus grande ville du nord du pays avec une population de 440 926 habitants. Surnommée la « cité du Poro » et située à 635 km d'Abidjan, elle est la capitale du district des Savanes et le chef-lieu de la région du Poro. La ville est un point de passage stratégique vers le Mali et le Burkina Faso

Korhogo est la capitale du peuple Sénoufo

Korhogo signifie en Sénoufo « héritage ».

Géographie

Korhogo est à 633 kilomètres d'Abidjan, la capitale économique et à 331 kilomètres de Yamoussoukro, la capitale politique. Le paysage végétal correspond au paysage de savane qui se rattache au domaine soudanais. Ce domaine est caractérisé par la prédominance de la savane avec une juxtaposition de forêt claire. La ville de Korhogo fait partie de la région des Savanes, frontalière du Mali et du Burkina Faso. Korhogo se situe à 635 km d’Abidjan, la capitale économique et plus grande ville du pays et à 331 km de Yamoussoukro, la capitale politique.

Toponymie

Étymologiquement, Korhogo dérive de l'expression « kor-go » qui veut dire « héritage » en langue sénoufo .

Relief

Le Mont Korhogo

Sur un relief plat parsemé d'inselbergs, une « montagne » (terme utilisé par la population locale), le « mont Korhogo », domine la ville. Elle est d'origine volcanique et constitue le résultat géologique de la dorsale guinéenne, ligne de montagnes qui culmine au mont Nimba à 1 752 m.

Climat

Le climat est de type Aw selon la classification de Köppen : il est très chaud et très sec (du type du climat soudanais), avec, en décembre et janvier, l'harmattan, un vent puissant venu du Sahara, qui fait baisser considérablement la température. La grande saison sèche (octobre - mai) précède la saison des pluies marquée par deux pics pluviométriques, l'un en juin et l'autre en septembre,,.

Flore

La végétation du département, comme celle de toute la région, est celle de la savane arborée ou Savane ouest soudanienne, selon la classification des écorégions définie par le World Wide Fund for Nature. Elle se caractérise par des arbres et arbustes, d'une hauteur comprise entre 8 et 12 m, disséminés avec une densité de couvert de l'ordre de 25 à 35 %.

Les flamboyants et les hibiscus sont nombreux et la savane abrite des fromagers dont le bois grisé et léger est facile à travailler, des baobabs séculaires ainsi que des anacardiers, des nérés et des karités. Ces derniers sont désignés sous le nom d'arbres miracles dont le fruit peut se manger tel quel ou se préparer en « beurre » qui remplace l'huile et toutes les matières grasses dans les régions de savane et qui a aussi acquis depuis quelques années une grande réputation comme produit cosmétique.

On y retrouve aussi les habituels arbres à fleurs tropicaux tels que les frangipaniers, les bougainvilliers, les acacias ou les ananas roses ainsi que de multiples variétés d'orchidées, spécialité du pays.

Faune

Dans la région vivent les calaos, animaux fétiches pour le peuple sénoufo. On y croise aussi de nombreux babouins, des guenons, des phacochères, des potamochères, des perdrix et des francolins ainsi que des antilopes, essentiellement des cobes de Buffon et des guib harnachés. On y trouve également beaucoup d'aulacodes dont la chair est très appréciée et les margouillats pullulent.

Grivet de la région de Korhogo
  1. Mairie de Korhogo, «  » (consulté le ).
  2. a et b Raymond Borremans, Le grand dictionnaire encyclopédique de la Côte d'Ivoire, Tome 4 : I-J-K-L-M, Abidjan, NEA, , 272 ISBN ), p. 99
  3. Le climat de la Côte d'Ivoire comporte deux zones bioclimatiques distinctes. Le sud est très humide et connaît quatre saisons (d'avril à la mi-juillet : grande saison des pluies ; de la mi-juillet à septembre : petite saison sèche ; de septembre à novembre : petite saison des pluies ; de décembre à mars : grande saison sèche). Le nord est plus sec et connaît deux saisons principales (juin à septembre: grande saison des pluies ; octobre à mai : grande saison sèche). Les températures varient peu allant de 21 à 35°.
  4. Le climat de la Côte d'Ivoire sur Côte d'Ivoire Tourisme.
  5. Climat : la Côte d'Ivoire peut être divisée en deux zones climatiques.
  6. Les Orchidées de Côte d'Ivoire, livre de Francisco Perez-Vera, paru en 2003 aux Éditions Biotope.

Toponymie

Étymologiquement, Korhogo dérive de l'expression « kor-go » qui veut dire « héritage » en langue sénoufo .

  1. Raymond Borremans, Le grand dictionnaire encyclopédique de la Côte d'Ivoire, Tome 4 : I-J-K-L-M, Abidjan, NEA, , 272 ISBN ), p. 99

Histoire

Histoire pré-coloniale

Jusqu'au Côte d'Ivoire, contrairement aux royaumes situés plus au nord qui ont été décrits par les almoravides musulmans. Les spécialistes estiment toutefois que les Sénoufos, partis du nord-est de la Côte d'Ivoire depuis la ville de Kong à la recherche de bonnes terres, arrivèrent au premier millénaire dans la région où ils résident actuellement au . Korhogo, protégée des incursions guerrières par le Bandama Blanc devint alors la capitale et le siège de la plus importante chefferie sénoufo.

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La venue par vagues, à partir du Dyeli (Jeri, Tchely) - « proto-mandé » alors non islamisés (Person,1966) originaires du Haut-Niger et dont les grandes familles Koné, Konaté, Kondé, Doumbia, Kuruma sont encore représentées, notamment au quartier Dielissokaha de Korhogo ; l’autre affirmant l’antériorité du peuplement Sénoufo, que celui-ci tienne à une migration.

La langue des Jéri (ou Diéli, Tyéli) est, jusqu'à présent, totalement inconnue du monde de la linguistique africaine.

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À la fin du Almamy Samory Touré, fondateur de l'empire du Wassoulou, à qui Péléforo Gbon Soro, dit Gbon Coulibaly, a prêté allégeance.

Mais Péléforo Gbon Soro choisit de se rallier aux Français. En contrepartie, ces derniers érigent Korhogo en chef-lieu de cercle (et deviendra après l'indépendance celui du département du nord en 1961, puis du département de Korhogo en 1969).

La Côte d'Ivoire n'a été réellement colonisée que tardivement comparée autres États de l'Afrique de l'Ouest. Jusqu'aux expéditions de Louis-Gustave Binger, Marchand (1887-1899), la zone forestière du centre était inconnue et le nord ne sera occupé qu'après la défaite de Samory Touré face à Gouraud, en 1898.

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Bien que ses frontières aient été établies en 1904 à la suite de la fixation des règles sur les modalités du partage de l'Afrique entre les grandes puissances européennes qui a eu lieu au congrès de Berlin, la « pacification » n'est achevée qu'en 1915.

De 1932 à 1947, la Haute-Volta, aujourd'hui Burkina Faso, a été démembrée, son territoire étant partagé entre le Mali, le Niger et la Côte d'Ivoire,. Cela conduira alors la France à distinguer administrativement la « Basse Côte d’Ivoire » au sud et la « Haute Côte d’Ivoire » au nord, cette dernière entité incluant le territoire de l'actuel département de Boundiali.

Tout au long du siècle, les habitants du département de Korhogo, comme tous ceux de l'AOF et de l'AEF, ont été soumis au travail forcé jusqu'à sa suppression en 1946 grâce à la « loi Houphouët-Boigny » qui satisfaisait les revendications du Syndicat Agricole Africain : était astreinte à 12 jours de travail annuel, toute personne de sexe masculin, de plus de 15 ans et de moins de 65 ans, et n'occupant pas de poste administratif ou militaire. De surcroit, la capitation, établie en 1901, qui devait théoriquement être perçue en argent, était souvent remplacée dans les faits par des journées de travail supplémentaire. C'est d'ailleurs, pour l'essentiel, dans le cadre de ce travail forcé que s'est développée l'immigration mossi, issue de la Haute-Volta, actuellement Burkina Faso.

Beaucoup de jeunes seront également soustraits de leur village et enrôlés de force dans les régiments de tirailleurs sénégalais pour participer aux conflits sur les territoires européen, indochinois et algérien,,. De retour au pays, les survivants, minoritaires, sont devenus, des anciens combattants dont la pension, bien que faible et longtemps « gelée », et qui a très récemment été revalorisée à la suite du succès en France du film Indigènes, a fait vivre des familles entières dans les villages du département, phénomène qui, « par la force des choses », est en train de s'estomper. Il est vrai que beaucoup d'habitants du département vivent avec 15 000 francs CFA mensuels, soit environ 25 euros (moins de 1 euro par jour), parfois même avec moins,.

Crise politico-militaire en Côte d'Ivoire (2002-2011)

Dans le contexte de la crise politico-militaire en Côte d'Ivoire, la ville de Korhogo est prise le par les troupes du MPCI cherchant à renverser le président de la république élu en 2000, Laurent Gbagbo. Korhogo va devenir l'une des principales base arrière des Forces nouvelles.

Malgré les appels au cessez-le-feu de 2003, la situation à Korhogo reste instable car son contrôle est disputé par deux factions rivales, celle de Guillaume Soro et celle de Ibrahim Coulibaly dit « IB ». Ainsi, en juin 2004, les forces loyales au chef rebelle Guillaume Soro accusent celles de IB de préparer l'assassinat du secrétaire général du MPCI. Ces accusations déclenchent des hostilités qui font 22 morts.

En août 2004, les militaires de l'ONU en Côte d’Ivoire découvrent trois charniers d'au moins 99 cadavres dans la ville.

Le commandant de zone était Fofié Kouakou Martin et le délégué des FN de Korhogo Soro Kanigui Mamadou.

Quelques jours après son arrestation survenue le à Abidjan par les forces d'Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo est assigné à résidence à Korhogo (son épouse Simone étant détenue dans une autre ville) dans la résidence présidentielle située sur les hauteurs de la ville.

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  2. SENOUFO.GOV
  3. Jéri, CNRS
  4. À la fin du siècle dernier quand le grand conquérant mandingue Samory Touré menaçait le pays sénoufo, le chef coutumier de Korhogo déclara : « Nous ne sommes pas des guerriers, mais des cultivateurs ».
  5. Citation du gouverneur, Gabriel Angoulvant : Je désire qu'il n'y ait désormais aucune hésitation sur la ligne politique à suivre. Cette ligne de conduite doit être uniforme pour toute la Colonie. Nous avons deux moyens de les mettre en pratique : ou attendre que notre influence et notre exemple agissent sur les populations qui nous sont confiées ; ou vouloir que la civilisation marche à grands pas, au prix d'une action... J'ai choisi le second procédé.
  6. Congrès de Berlin.
  7. Gabriel Angoulvant, La Pacification de la Côte d’Ivoire, 1908-1915 : méthodes et résultats(lettre-préface du général Galliéni), Larose, Paris, 1916.
  8. Démembrement de la Haute-Volta.
  9. Les étrangers et la terre à l'époque coloniale.
  10. Serge Bilé, Noirs dans les camps nazis (2005, Édition Serpent à plumes)
  11. Révolte des tirailleurs sénégalais.
  12. Catherine Akpo-Vaché, L'AOF et la Seconde Guerre mondiale. La vie politique, septembre 1939-octobre 1945, Paris, Presses universitaires de France, , 330 ISBN , lire en ligne)
  13. Revalorisation des pensions des anciens combattants.
  14. Données sur la R.C.I..
  15. Site d'AMNESTY INTERNATIONAL.
  16. «  », sur JeuneAfrique.com, (consulté le ).
  17. Article du « Libération » du 15 avril 2011.


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Culture

Le musée Péléforo Gbon Coulibaly à Korhogo.
Vue de l'intérieur du musée Péléforo Gbon Coulibaly de Korhogo

La ville de Korhogo dispose d'une salle de cinéma fermée, à la différence de beaucoup de villes africaines dotées de cinémas en plein air. L'essentiel de sa programmation propose des films de karaté, des films égyptiens ou des films indiens venus de Bollywood. Comme dans la plupart des pays du tiers-monde, le cinéma indien est très apprécié en Afrique de l'Ouest. En 2003, le Festiko, festival international du film documentaire industriel et publicitaire, s'est tenu à Korhogo,.

La ville dispose du centre culturel Womiengnon qui a fait l'objet d'importants travaux de rénovation.

La ville compte un musée, le musée Péléféro Gbon Coulibaly, qui a rouvert en janvier 2022 après dix ans de fermeture.

Dans les années 1980 se déroulait à Korhogo un festival culturel, le Katana Festival, dont la première édition a eu lieu en janvier 1983 avec, parmi les invités étrangers, le Ballet national de Guinée. Parmi les personnalités invitées à ce festival figuraient Balla Keita, natif de la ville et alors ministre de l'éducation nationale, et Louis Le Pensec, alors ministre français de la mer.

Un quartier entier de la ville, le quartier Koko, regroupe les nombreux sculpteurs de la ville qui fabriquent des objets en teck ou en bois de fromager, notamment des reproductions des objets traditionnels sénoufo.

  1. Article Abidjan.net.
  2. Le FESTIKO.
  3. Site FANSARA110.

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Korhogo dans la littérature

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024
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