Abidjan, Côte-d'Ivoire
Statistiques
Pour l'instant le site comporte pour Abidjan 3 sous-entités, ce qui représente 6 % des villes de la Côte-d'Ivoire.
Localisation
Abidjan : descriptif
- Abidjan
Abidjan est la ville la plus peuplée de la Côte d'Ivoire
Elle était la capitale administrative et politique du pays jusqu'en 1983, date du transfert de jure de la capitale à Yamoussoukro
Elle est devenue, depuis 2011, un « district autonome » de 2 119 km2 qui regroupe les dix communes de l'ancienne ville d'Abidjan (422 km2) et quatre sous-préfectures périphériques jadis rurales mais aujourd'hui gagnées par l'étalement urbain abidjanais. Capitale économique ivoirienne, la ville compte 5 616 633 habitants dans les 422 km2 de l'ancienne ville d'Abidjan, et 6 321 017 habitants dans les 2 119 km2 du district autonome d'Abidjan au recensement de 2021, soit 21,5 % de la population du pays, et représenterait 60 % du produit intérieur brut du pays. Abidjan est la ville la plus peuplée de l'Afrique de l'Ouest francophone et la deuxième plus grande ville et troisième plus grande agglomération au sein de la francophonie
Seule Lagos, l'ancienne capitale du Nigeria la dépasse en nombre d'habitants dans cette région. Considérée comme le carrefour culturel ouest-africain, Abidjan connaît une forte croissance caractérisée par une forte industrialisation et une urbanisation galopante
Malgré la perte de son statut officiel de capitale de la Côte d'Ivoire, elle reste de facto le siège de la plupart des institutions administratives et politiques nationales du pays, et continue de jouer le premier rôle dans la vie politique ivoirienne.
Géographie
L'agglomération d'Abidjan est située dans le Sud de la Côte d'Ivoire, au bord du golfe de Guinée et traversée par la lagune Ébrié.
Elle représente, à vol d'oiseau, une étendue d'une douzaine de kilomètres du nord au sud et d'une dizaine d'est en ouest. Cette superficie contient encore des îlots, de plus en plus rares, où règne une végétation fournie. L'ancienne Ville d'Abidjan (supprimée en 2001) s'étendait sur 422 km2 alors que le nouveau District autonome d'Abidjan créé en 2001 s'étend sur 2 119 km2.
Climat
La ville jouit d'un climat de type sous-équatorial, chaud et humide, qui comporte une grande saison des pluies (mai-juin-juillet), une petite saison des pluies (septembre-novembre) et deux saisons sèches. La grande saison sèche commence à partir de décembre et se termine en fin mars.
Les précipitations sont abondantes : plus de 1 500 saison des pluies, il peut pleuvoir sans cesse pendant plusieurs jours à la suite ou alors pleuvoir intensément pendant une heure, suivi par un très fort ensoleillement.
La température est presque toujours aux environs de 27 hygrométrie annuel moyen est supérieur à 80 %.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 24 | 25 | 25 | 25 | 25 | 24 | 23 | 22 | 22 | 24 | 25 | 24 | 24 |
Température moyenne (°C) | 26,7 | 27,6 | 27,8 | 27,8 | 27,2 | 26 | 25 | 24,4 | 25 | 26,2 | 27,1 | 26,6 | 26,5 |
Température maximale moyenne (°C) | 30 | 30 | 30 | 30 | 30 | 28 | 26 | 26 | 27 | 28 | 30 | 30 | 28 |
Record de froid (°C) | 17 | 16 | 17 | 20 | 17 | 16 | 16 | 16 | 20 | 20 | 17 | 17 | 16 |
Record de chaleur (°C) | 40 | 40 | 41 | 37 | 37 | 38 | 33 | 32 | 35 | 32 | 38 | 38 | 41 |
Précipitations (mm) | 15,7 | 57,1 | 120,5 | 145,3 | 232,6 | 374,1 | 136,9 | 50,2 | 110,5 | 149,1 | 108,7 | 44 | 1 544,7 |
Nombre de jours avec précipitations | 2,1 | 4,3 | 8,9 | 10,8 | 16,6 | 21,1 | 13 | 10,9 | 11,8 | 13,6 | 12,2 | 6,3 | 131,6 |
Humidité relative (%) | 78,5 | 79 | 80,8 | 81,3 | 82,6 | 85,2 | 85,9 | 86,6 | 86,2 | 83,8 | 81,7 | 80,5 | 82,7 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
30 24 15,7 | 30 25 57,1 | 30 25 120,5 | 30 25 145,3 | 30 25 232,6 | 28 24 374,1 | 26 23 136,9 | 26 22 50,2 | 27 22 110,5 | 28 24 149,1 | 30 25 108,7 | 30 24 44 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
Découpage territorial
Depuis l’indépendance, Abidjan était découpée en districts, arrondissements et délégations, et en autant de circonscriptions d’ordre policier, administratif et politique. Les arrondissements correspondaient à de vastes ensembles, tels que Le Plateau, Treichville, ou Adjamé, et leur nombre serait passé de huit en 1967 à douze en 1978.
Ces arrondissements sont à la base de la délimitation des périmètres des dix communes autonomes qui deviennent, en 1978, les unités administratives pour l’organisation de la gestion de la ville : Abobo, Adjamé, Attécoubé, Cocody, Koumassi, Le Plateau, Marcory, Port-Bouët, Treichville et Yopougon (auxquelles s’ajoutera en 1996 la commune d’Anyama).
Abidjan est gérée depuis 2001 par un « district autonome » de 2 119 communes de l'ancienne Ville d'Abidjan (422 sous-préfectures périphériques jadis rurales mais aujourd'hui gagnées par l'étalement urbain abidjanais.
Les villes principales proches d'Abidjan mais situées hors du district autonome sont : Jacqueville, Grand-Lahou et Dabou à l'ouest, Sikensi, Tiassalé, Agboville, Adzopé et Alépé au nord, Grand-Bassam à l'est.
Il existe des commissariats rattachés à 35 arrondissements : le 1er au Plateau, le 2e à Treichville, le 3e, 7e, 27e et 11e à Adjamé, le 4e et 9e à Marcory, 6e et 20e à Koumassi, 8e, 12e et 22e à Cocody, 10e à Attécoubé, 13e, 15e et 21e, 34e à Abobo, 16, 17 et 19e à Yopougon.
Abidjan est traditionnellement divisée en deux parties (« Abidjan nord » et « Abidjan sud ») de part et d'autre de la lagune Ébrié. À cette division traditionnelle s'ajoute aujourd'hui les quatre sous-préfectures périphériques du District autonome d'Abidjan.
C’est en 1993 seulement que l’Agence d’aménagement urbain de la ville d’Abidjan se préoccupe de concevoir une cartographie et une nomination officielle des quartiers.
Abidjan nord
C'est la partie continentale d'Abidjan, située au nord de la lagune Ébrié (d'où l'appellation "Abidjan nord")
- Abobo : c'est la deuxième commune la plus peuplée d'Abidjan. Commune essentiellement constituée d'habitat populaire, elle joue depuis longtemps le rôle de refuge pour les migrants disposant de faibles moyens financiers. Cette commune s'est spontanément développée autour de la gare.
- Adjamé : bien que petite par sa superficie, cette commune est très importante pour l'économie ivoirienne vu le nombre d'activités commerciales qui s'y déroulent. Malheureusement, Adjamé connaît de graves problèmes d'insalubrité. Le village Ebrié existait avant la ville d'Abidjan. Son marché est le royaume des boutiques en tout genre et sa gare routière est le carrefour principal des lignes de bus et d'autocars qui irriguent tout le pays ainsi que les pays voisins.
- Williamsville
- Yopougon : c'est la commune la plus étendue et la plus peuplée d'Abidjan. Commune populaire, elle abrite des zones industrielles et résidentielles. La station de recherche de l'ORSTOM, la centrale électrique d'Azito, l'Institut Pasteur ainsi qu'un CHU y sont installés. Cette commune accueillera également l'extension du port d'Abidjan.
- Île Boulay
- Le Plateau : c'est le centre des affaires dont les grands immeubles donnent un aspect très moderne à Abidjan. Bien que la capitale administrative de la Côte d’Ivoire ait été officiellement transférée à Yamoussoukro en 1983, les institutions de la république telles que la présidence et l'assemblée nationale sont encore au Plateau. Il est de ce fait le centre administratif, commercial et financier de la Côte d'Ivoire.
- Attécoubé : sise des deux côtés d'une baie de la lagune, c'est sur le territoire de cette commune que se trouve la forêt du Banco (classée comme parc national).
- Lokodjro
- Cocody : réputée pour ses quartiers résidentiels (Deux-Plateaux, Riviera, Angré, Palmeraie), Cocody contient aussi l'université Félix Houphouët-Boigny ainsi que plusieurs universités privées, hautes écoles et le siège de nombreuses entreprises. C'est dans cette commune que se trouvent la maison de la télévision (RTI), le zoo d'Abidjan. Le président de la République réside dans cette commune. Cocody est aussi la commune où se trouvent la grande majorité des ambassades ainsi que plusieurs centres culturels (Institut Goethe) et hôtels de prestige (hôtel Ivoire, Belle-Côte…). Cocody comprend six villages ébriés (Cocody village, Blokosso, Anono, M'Pouto, Akouédo et M'Badon).
- Blokosso
Blokosso et Lokodjro sont des villages inclus au sein de la ville et qui y maintiennent une identité culturelle en milieu urbain.
Abidjan sud
C'est la partie située sur la bande lagunaire d'Abidjan, au sud de la lagune Ébrié
- Koumassi : quartier populaire, elle possède une importante zone industrielle.
- Marcory : cette commune est essentiellement une zone résidentielle mais avec également de nombreux commerces et un grand marché. Elle regroupe la plupart des grands supermarchés d'Abidjan : Cap Sud, Prima et le centre commercial Carrefour.
- Biétry et Zone 4 sont des zones résidentielles de luxe où de nombreux étrangers résident, surtout les expatriés occidentaux et une forte communauté française.
- Port-Bouët : quartier populaire en bord de mer, on y retrouve la raffinerie (Société ivoirienne de raffinage SIR), l'aéroport international Félix Houphouët-Boigny, l'abattoir d'Abidjan et la zone industrielle de Vridi, voisine du port. Y est également installé, un office de l'IRD, le centre de Petit-Bassam. Son célèbre phare balaie le golfe de Guinée sur plusieurs milles marins.
- Vridi : c'est le quartier des plages très fréquenté chaque week-end, bien que l'océan y soit très agressif, en raison du phénomène de la « barre ». À partir de 1950, Vridi est devenue une importante zone d'emplois d'Abidjan en raison de la multiplication d'usines et d'entrepôts.
- Treichville : elle abrite le port autonome d'Abidjan ainsi que de nombreux commerces et entrepôts. La zone portuaire est aussi une zone industrielle. On y trouve également la piscine d'État de Treichville (PET), le palais omnisports de Treichville, le palais de la Culture, la rue 12 (célèbre rue commerçante, l'hippodrome d'Abidjan, et une importante gare ferroviaire.
Population des communes d'Abidjan
Nom | 2021 | 2014 |
---|---|---|
Abobo | 1 340 083 | 1 030 658 |
Adjamé | 340 892 | 372 978 |
Attécoubé | 313 135 | 260 911 |
Cocody | 692 583 | 447 055 |
Koumassi | 412 282 | 433 139 |
Marcory | 214 061 | 249 858 |
Le Plateau | 7 186 | 7 488 |
Port-Bouët | 618 795 | 419 033 |
Treichville | 106 552 | 102 580 |
Yopougon | 1 571 065 | 1 071 543 |
Sous-préfectures
- Anyama
- Bingerville
- Songon
- Brofodoumé
- », sur weatherbase.com.
- », sur weatherbase.com (consulté le ).
- François Leimdorfer, Dominique Couret, Jérémie Kouadio N’Guessan et Christelle Soumahoro, « Nommer les quartiers d’Abidjan », dans Les divisions de la ville, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, ISBN , lire en ligne), p. 313–346
- Lois no 2001-478 du et no 2002-44 du .
- Centre de Petit-Bassam.
- https://plan.gouv.ci/assets/fichier/RGPH2021-RESULTATS-GLOBAUX-VF.pdf
- https://www.ins.ci/documents/rgph/ivoirien18plus.pdf
Histoire
Abidjan a connu en un demi-siècle, une croissance et un développement impressionnant qui se confondent avec l’histoire de l’expansion de la Côte d'Ivoire. Les peuples autochtones du district sont les peuples Atchan (Ebrié) et Attiés.
Toponymie
Selon la tradition orale Ébrié rapportée dans le Dictionnaire encyclopédique de la Côte d’Ivoire, le nom d'Abidjan, « Abijean » à l'époque, serait né d'un quiproquo. La légende raconte qu'un vieil homme revenant de son champ, les bras chargés de branchages probablement destinés à la réfection du toit de sa case, rencontra sur son chemin un explorateur européen en perdition qui lui demanda le nom du village le plus proche. Le vieil homme ne parlant pas la langue de l’homme blanc crut comprendre que celui-ci demandait ce qu’il faisait en ces lieux. Terrorisé par cette rencontre inattendue, il s’enfuit en criant : « min tchan m’bidjan », ce qui signifie en langue ébrié : « je reviens de couper des feuilles ». L’homme blanc crut avoir eu la réponse à sa question et retint Abidjan.
Bidjan est composé de sept villages plus un allie Djepo : Bidjan Cocoly (actuel Cocody), Lokodjro, Adjamé, Agban, Attécoubé ou Bidjan té, Anoumanbo (actuellement dans la commune de Marcory) et Bidjan Santè. La signification Bidjan tire son origine du fait que ce peuple installé dans une zone verdoyante pratiquait la cueillette des plantes qu'on appelle « m'bi ». Les Djemien se sont déplacés successivement de l'actuel zoo d'Abidjan, aux rives de l'actuelle commune du Plateau (les villages Goblo Kaka et Dougbeyoh) enfin pour s'établir définitivement au cœur de l'actuelle commune d'Adjamé jusqu'à ce jour. Cocody a fait le déplacement à partir de l'emplacement actuel du stade Félix Houphouët-Boigny.
Époque coloniale
Abidjan est à l’origine un petit village de pêcheurs où vit le peuple Atchan.
En 1896, à la suite d'une série d'épidémies de fièvre jaune meurtrières, les colons français qui étaient installés à Bassam décidèrent de partir vers un endroit plus salubre à Abidjan Santé (« un village à l'écart d'Adjamé »). Leur déménagement fut suivi par celui du gouvernement colonial qui établit en 1899, à cet endroit, sous l'impulsion de l'ingénieur Houdaille dont la mission première était d'étudier le tracé pour un chemin de fer Océan-Niger, le comptoir de Bingerville, capitale de la colonie française de 1900 à 1934 du nom du premier gouverneur officiel de la colonie, Louis-Gustave Binger.
La future Abidjan toute proche, également située sur le bord de la lagune n'doupé (« la lagune à l'eau chaude », future « lagune ébrié »), offrait plus d'espace et de plus grandes possibilités d'expansion commerciale. Le wharf de Petit Bassam (l'actuel Port-Bouët), au sud de l'agglomération, fit rapidement concurrence au wharf de Grand-Bassam, jusqu'alors le principal accès économique de la colonie.
À partir de 1903, alors que Bingerville n'est pas encore achevée, Abidjan devient le principal pôle économique de la colonie de Côte d'Ivoire et un relais privilégié pour la diffusion des produits européens vers l'arrière-pays, notamment grâce à une communauté libanaise de plus en plus importante.
En 1931, Le Plateau et ce qui deviendra Treichville sont reliés approximativement à la place du pont Félix-Houphouët-Boigny par un pont flottant. Cette année-là, un premier adressage des rues d'Abidjan est mis en place. Il sera (provisoirement) définitif en 1964, sous l'impulsion du maire Konan Kanga, puis (mal) complété à l'américaine en 1993.
Choisie comme capitale
Abidjan devient la troisième capitale de la Côte d’Ivoire, après Grand-Bassam et Bingerville, par un décret du . Plusieurs villages atchan sont alors désertés. Il en reste notamment Adjamé, (« la rencontre » ou « le centre » en Atchan), situé au nord du Plateau et où se trouve encore le chef de la communauté Atchan.
Au sud du quartier du Plateau, actuel quartier central de l'agglomération abidjanaise, le village de Dugbeyo est déplacé de l'autre côté de la lagune, à Anoumabo, « la forêt des roussettes », qui deviendra le quartier de Treichville (devenue Commikro, la « ville des commis »). Ce quartier est ainsi rebaptisé en 1934 en l'honneur de Marcel Treich-Laplène (1860-1890), le premier explorateur de la Côte d’Ivoire et son premier administrateur colonial, considéré comme son fondateur. À la place de Dugbeyo, se trouve l'actuelle avenue Treich Laplène, la gare des autobus et des bateaux-bus lagunaires du Plateau, et l'avenue Charles de Gaulle (communément appelée rue du Commerce).
La ville est aménagée selon le schéma habituel aux villes coloniales sur la base d'un plan d'urbanisme plutôt utopiste. Le Plateau («m'brato» en langue Atchan) est habité par les colons. Au nord, on retrouve la ville habitée par les colonisés. Les deux zones sont séparées par la caserne militaire Gallieni, à la place de l'actuel palais de justice.
Près du port et le long d'un terrain de pétanque, naît le boulevard de Marseille. La légende raconte que, derrière les premières huileries de Blohorn, à Cocody, des colons facétieux qui avaient « emprunté » une plaque d'une célèbre rue marseillaise, ont rebaptisé rue de la Canebière une piste de sable. Un hippodrome est construit dans le sud de la ville qui ne cesse de s'agrandir.
Au Plateau, dans les années 1940, l'hôtel Bardon s'agrandit et devient l'hôtel du Parc, le premier hôtel climatisé d'Afrique francophone où travailleront le premier barman et le premier maître d'hôtel africains.
Dans les années 1940 et 50, à l'instar du Caire, de Tanger ou d'Istanbul, Abidjan participe à l'imaginaire populaire des nids d'espions et des gentlemen-voyous en eaux troubles.
En 1951, les autorités coloniales décident de faire construire le canal de Vidri pour que les navires à fort tirant d’eau puissent venir accoster aux quais de Treichville et y aménagent un des rares ports africains en eaux profondes. Conséquence écologique de cet aménagement : l'eau chaude de la lagune n'doupé connaîtra une chute de température. Abidjan que l'on appelle alors la « Perle des lagunes » entre dans une période faste qui durera jusque dans les années 1980.
Après l'indépendance
Après l’indépendance, en 1960, l’ancienne ville des colons devient le centre administratif et des affaires, siège de la présidence. L'axe au sud de Treichville, en direction de l'aéroport international et des plages, devient le quartier des européens et de la classe moyenne abidjanaise. C'est là qu'en novembre 2004, se concentreront les émeutes anti-françaises et les pillages. Le quartier de Cocody, rendu célèbre par un gentleman incarné au cinéma par Jean Marais, et qui, dans le schéma urbanistique colonial devait être un vaste quartier indigène, devient un quartier chic où se trouvent notamment la résidence présidentielle, la résidence de l'ambassadeur de France, l'hôtel Ivoire qui, pendant très longtemps, sera le seul d'Afrique à disposer d'une patinoire, et, depuis 2006, la plus grande ambassade américaine d'Afrique. De vastes zones populaires se sont développées entre ces pôles, prolongées par des zones d'habitats précaires et de misère nourries par l'exode rural et l'immigration sous-régionale.
En 1983, le village de Yamoussoukro, situé au centre du pays, devient la nouvelle capitale administrative et politique de la Côte d’Ivoire, sous l'impulsion du président Félix Houphouët-Boigny qui en était originaire. Celui-ci rêvait de transformer son village natal en un Brasilia des savanes africaines. La nouvelle capitale, un important nœud routier plus qu'un pôle commercial actif, n'a cependant jamais porté ombrage à Abidjan sur le plan industriel, commercial et économique.
Depuis 1999, Abidjan est pénalisée par le désastre politique et économique ivoirien.
Depuis les années 1980, malgré des améliorations indéniables, on assiste, à cause de la négligence des fonctionnaires responsables et de la corruption, à une dégradation générale de la ville d'Abidjan et à une aggravation de sa pollution. En 2006, les intoxications massives des populations par des produits polluants déversés dans les décharges publiques en sont une illustration et un drame inévitable (affaire du Probo Koala). Impliqué dans cette affaire, l'ex gouverneur Pierre Djédji Amondji, haute figure du parti de l'ancien président ivoirien d'alors Laurent Gbagbo, le Front populaire ivoirien, est protégé par ce dernier qui lui fera ainsi éviter d'éventuelles poursuites judiciaires.
En 2004, lors d'émeutes contre la destruction par l'armée française de la flotte aérienne ivoirienne, les soldats français ouvrent le feu sur la foule, tuant des dizaines de personnes.
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- Britannica, Abidjan, britannica.com, USA, consulté le 4 août 2019
- Cyril K. Daddieh, Historical Dictionary of Côte d'Ivoire (The Ivory Coast), Rowman & Littlefield, USA, 2016, p. 46
- « », sur Techno-Science.net (consulté le )
- loi Henri Konan Bédié.
- Transfert de la capitale à Yamoussoukro : Le décret de Bédié qu’on vous a caché.
- Valéry Giscard d'Estaing Le pouvoir et la vie : l'Affrontement (Vol 2) Hachette 1991.
- Intoxication à Abidjan.
- « Déchets toxiques : Genèse d’une tragédie nationale » sur abidjan.net.
- Jean Merckaert, L'Empire qui ne veut pas mourir: Une histoire de la Françafrique, Seuil, , p. 711
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Toponymie
Selon la tradition orale Ébrié rapportée dans le Dictionnaire encyclopédique de la Côte d’Ivoire, le nom d'Abidjan, « Abijean » à l'époque, serait né d'un quiproquo. La légende raconte qu'un vieil homme revenant de son champ, les bras chargés de branchages probablement destinés à la réfection du toit de sa case, rencontra sur son chemin un explorateur européen en perdition qui lui demanda le nom du village le plus proche. Le vieil homme ne parlant pas la langue de l’homme blanc crut comprendre que celui-ci demandait ce qu’il faisait en ces lieux. Terrorisé par cette rencontre inattendue, il s’enfuit en criant : « min tchan m’bidjan », ce qui signifie en langue ébrié : « je reviens de couper des feuilles ». L’homme blanc crut avoir eu la réponse à sa question et retint Abidjan.
Bidjan est composé de sept villages plus un allie Djepo : Bidjan Cocoly (actuel Cocody), Lokodjro, Adjamé, Agban, Attécoubé ou Bidjan té, Anoumanbo (actuellement dans la commune de Marcory) et Bidjan Santè. La signification Bidjan tire son origine du fait que ce peuple installé dans une zone verdoyante pratiquait la cueillette des plantes qu'on appelle « m'bi ». Les Djemien se sont déplacés successivement de l'actuel zoo d'Abidjan, aux rives de l'actuelle commune du Plateau (les villages Goblo Kaka et Dougbeyoh) enfin pour s'établir définitivement au cœur de l'actuelle commune d'Adjamé jusqu'à ce jour. Cocody a fait le déplacement à partir de l'emplacement actuel du stade Félix Houphouët-Boigny.
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Culture
Instituts culturels
L'Institut français de Côte d'Ivoire dispose d'une médiathèque de près de 40 000 ouvrages, d'une salle de cinéma, d'une salle de spectacle de 630 places. Celle-ci organise chaque année plus de 120 évènements.
Monuments et musées
- Bibliothèque nationale
- Abobo
- Musée des cultures contemporaines Adama Toungara(MuCAT).
- Centre d'Action culturelle d'Abobo (CACAB).
- Cocody :
- Goethe-Institut ;
- Musée municipal ;
- Centre culturel américain (CCA) ;
- Village Ki Yi M'Bock (à la Riviera) ;
- Musée d'art contemporain de Cocody ;
- Le Point d'Orgue, centre privé d'enseignement musical.
- Centre culturel Comoé
- Centre culturel Ourebi
- Le Plateau :
- L'Institut français ;
- Musée des civilisations de Côte d'Ivoire
- Musée national : il présente une collection d'art ivoirien (statues, masques, bijoux, outils, portes sculptées, tam-tams, instruments de musique issus de toutes les régions du pays). Visite libre.
- Treichville :
- Palais des Sports ;
- Palais de la Culture ;
- Centre artisanal de la ville d'Abidjan (CAVA).
Cinéma
Festivals
Abidjan organise chaque année un certain nombre de festivals de cinéma : le Festival Clap-Ivoire, le Festival du film espagnol, le FESNACI, dont la première édition a été organisée en 2007, le Festival du court-métrage (FICA), organisé depuis 1998 par Hanni Tchelley, le Festival du cinéma israélien d'Abidjan dont la quatrième édition a eu lieu en 2006 au Goethe-Institut.
Musique
Abidjan constitue la plaque tournante de la musique en Afrique de l'Ouest et un producteur majeur d'Art musical en Afrique. La ville accueille la majorité des musiciens de Côte d'Ivoire en raison principalement de la présence de nombreuses discothèques qui donnent aux artistes l'occasion de débuter et de s'exprimer, des maisons de disques et des médias nationaux. Alpha Blondy, Aicha Koné, le groupe Magic System, Meiway, et Tiken Jah Fakoly mais aussi Gadji Celi, Chantal Taiba, Nayanka Bell, DJ Arafat en sont les représentants les plus illustres. La ville a aussi accueilli, dans les années 1980, Myriam Makeba, lorsqu’elle n'était pas autorisée à rentrer dans son propre pays, l'Afrique du Sud, et la diva congolaise, apôtre de la danse Sukus, Tshala Muana.
Depuis les années 1990, de nombreux courants musicaux, s'exportant à travers toute l'Afrique et l'Occident, se développent à Abidjan. Ce sont notamment le Zoblazo, le Mapouka, le Zouglou et, depuis 2002, le coupé-décalé, dont la popularité et la grande variété des danses font aujourd'hui de la ville une sorte de capitale africaine de la danse et des tendances musicales, une étiquette précédemment détenue par le Congo-Kinshasa avec la rumba, le soukouss, puis le ndombolo. La danse Logobi est originaire d'Abidjan.
Abidjan est également considérée comme la capitale du reggae en Afrique.
La ville organise chaque année un certain nombre de festivals de musique :
- Faya Flow ;
- les Top d'or ;
- Concerto Festival ;
- le Tiercé Gagnant ;
- dj Mix Atalaku, organisé par RTI Music TV ;
- festival international de Jazz d’Abidjan (FIJA) ;
- festival international des Musiques noires (FIMNA). Il est organisé tous les deux ans en alternance avec le Festival international de jazz ;
- Festival des musiques urbaines d'Anoumabo (FEMUA). Il est organisé par le célèbre groupe ivoirien Magic System.
Médias
L'essentiel des médias de Côte d'Ivoire est concentré sur la ville d'Abidjan.
Télévision et radio
Abidjan abrite la Haute Autorité de la communication audiovisuelle, organisme de régulation de l'audiovisuel en Côte d'Ivoire.
La Radiodiffusion-Télévision ivoirienne est l'organisme de diffusion radiophonique et audiovisuel de l'État ivoirien. Elle est financée par la redevance, la publicité et des subventions. Elle comporte trois chaînes de télévision et deux stations de radio : RTI 1 (généraliste), RTI 2, RTI Bouaké, Radio Côte d'Ivoire (radio généraliste), Fréquence 2 (radio de divertissement). Radio Nostalgie est la première radio privée commerciale de Côte d'Ivoire. Radio Jam est une radio privée de Côte d’Ivoire, une des radios les plus écoutée par les jeunes. La plupart des chaînes de télévision et de radios sont disponibles à Abidjan.
Presse écrite
À l'époque du parti unique, situation politique qui a prévalu dans le pays pendant trente ans comme dans la plupart des autres pays de l'Afrique de l'Ouest après l'indépendance, un seul quotidien était diffusé dans le pays : Fraternité Matin, le journal du PDCI-RDA, fondé par le premier président, Félix Houphouët-Boigny. L'avènement du multipartisme en Côte d'Ivoire, en 1990, s'est en particulier traduit par une prolifération de journaux et publications diverses dont l'essentiel est publié à Abidjan.
- Quotidiens
- L'Inter
- Nord-Sud
- Fraternité Matin
- Le nouveau réveil
- Notre Voie
- Le Front
- Le National
- Le Temps
- Le Jour
- Le Patriote
- Le Matin d'Abidjan
- Le Courrier d'Abidjan
- Ivoir' Soir
- Soir Info
- 24 heures
- Quotidiens sportifs
- Douze
- Le Sport
- Hebdomadaires
- Gbich (journal satirique)
- La Nouvelle République
- Le Démocrate
- Top Visage
- Go Magazine
- Mensuels
- Déclic Magazine
- Babi Mams Magazine
- Amina
- Life Magazine
Internet et télévision numérique
La présidence, la primature, le gouvernement et les ministères possèdent leur site officiel.
- Le portail Abidjan.net, domicilié en Californie aux États-Unis, diffuse l'information de la ville et du pays à travers le monde. Dans l'organisation du « village mondial », Abidjan dispose d'un nœud internet et le nombre de cyber-cafés y connait une croissance exponentielle comme le nombre d'internautes estimé (en 2007) à 400 000 personnes[réf. nécessaire].
- Le portail Abidjan24.net, domicilié à Abidjan en Côte d'Ivoire, diffuse l'information de la ville et du pays à travers le monde
- Nouchi.Mobi, disponible depuis début 2012, est une application web et mobile dédiée au Nouchi, le langage colloquial ivoirien, qui permet aux utilisateurs et utilisatrices de partager leur connaissance du Nouchi dans un dictionnaire créé entièrement par eux-mêmes.
- Le portail Agendart-Ivoire diffuse un agenda des activités culturelles. C'est aussi une vitrine pour les artistes ivoiriens.
Le média numérique ne cesse de se développer. 2016 voit notamment le lancement de laseve.info, un site d'information à caractère citoyen basé à Abidjan.
Chaînes émettant à Abidjan
- Trois chaînes publiques d'État (RTI), assurant également la retransmission de la radio : Chaîne 1 (RTI1) et Chaîne 2 (RTI2) et Chaîne 3 (RTI3)
- Chaînes privées et radios internationales : NCI (Nouvelle Chaîne Ivoirienne), LIFE TV, A+ Ivoire
- Radios locales : natures régionales localisées non accessibles hors du pays
- La télévision numérique terrestre (TNT) est en phase de test (deux chaines de la RTI et un programme de démonstration) à Abidjan auprès de 1 000 spectateurs depuis le mois de . Sa diffusion devrait être étendue dès le mois de avec neuf chaines gratuites diffusées sous la norme de diffusion : DVB-T2 Norme de compression : MPEG 4 AVC, et un ou deux bouquets payants d'une trentaine de chaines au total, selon le site gouvernemental
Festivités et événements culturels
Théâtre
- Festival MASA.
Danse
- Festival des danses urbaines.
- Hip-hop is back. Son édition 2007 avait pour invités Diam's et Rageman. Elle s'est déroulée dans le complexe Las Palmas des Deux Plateaux.
Mode
Plusieurs manifestations liées à la mode sont organisées chaque année dans la ville : « Les Féeries », la cérémonie de Miss Côte d’Ivoire, de Miss District Abidjan, de Miss Noël (de 6 à 11 ans) et de Miss Awoulaba (très prisée). De surcroit a aussi lieu chaque année « Le Yéhé », un espace de célébration de la mode africaine et le grand « festival international de la lingerie et de la beauté d'Abidjan » (FILBA).
Abidjan est aussi le lieu de création de couturiers ivoiriens réputés, comme Gilles Touré, couturier des Miss de Côte d’Ivoire, ou Pathéo.
Divers
- Climbie beach
- Festival international du dessin de presse et de la bande dessinée.
- Festival international du rire (FIRA) sous la direction de Adama Dahico.
- Festival des grillades dont cette année (2012) la 5e édition a eu lieu au palais de la culture à Treichville au début septembre.
Abidjan dans la fiction
Dans les films
Quelques films évoquent ou sont consacrés à la ville :
- Le Sixième doigt, film d'Henri Duparc ;
- Bronx-Barbès d'Eliane Delatour sorti en 2000 ;
- Caramel film d'Henri Duparc avec Adrienne Koutouan, Fortuné Akakpo… ;
- Rue Princesse d'Henri Duparc avec Félicité Wouassi, Akissi Delta, Gérard Essomba sorti en 1993 ;
- Danger Permanent de Pierre Laba avec Michel Bohiri, Michel Gohou, Adrienne Koutouan, Jimmy Danger ;
- Un homme pour deux sœurs de Marie-Louise Asseu sorti en 2007, avec Bétika, Jimmy Danger, Michel Gohou ;
- Le Gentleman de Cocody de Christian-Jaque sorti en 1964, avec Jean Marais, Philippe Clay, Robert Dalban, Jacques Morel, Gil Delamare, Maria Grazia Buccela, Nancy Holloway et Liselotte Pulver ;
- Le virus, film de Bleu Brigitte sortir en décembre 2007, avec Fortuné Akakpo, Fanta Coulibaly, Tatianna de M'C Ensira… ;
- Aya de Yopougon (film), film de Marguerite Abouet et Clément Oubrerie sorti en 2013 ;
- Qu'est ce qu'on a fait au bon Dieu.
Dans les romans
- Les Petits hommes d'Abidjan de Jean-Marie Villemot (2006)
- Coup de chaud pour Mamie Jo (série Mamie Polar) de Régis Delpeuch (2018)
- « », sur Institut français de Côte d'Ivoire (consulté le ).
- Bibliothèque nationale. Abidjan. - Bibliographie de la Côte d'Ivoire n° I (1969).
- https://www.fr.masa.ci/tag/centre-daction-culturelle-dabobo-cacab
- Site du Goethe-institut d'Abidjan.
- Musée municipal.
- Site du village Kiyi.
- Les musées de Côte d'Ivoire.
- CLAP-IVOIRE.
- Ouverture du festival.
- Le FICA d'Abidjan.
- Festival du cinéma israélien d'Abidjan.
- Vidéo du festival hip-hop Faya Flow.
- Top d'or d'Abidjan.
- Concerto Festival d'Abidjan.
- Concert Tierce Gagnant.
- Site de RTI Music.
- Le FIMNA-Édition 2007.
- Titrologie de la presse ivoirienne.
- Site ABIDJAN.NET.
- Francis Kpatindé, « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Jeune Afrique (consulté le ).
- Site ABIDJAN24.net.
- Nouchi.Mobi.
- http://www.agendart-ivoire.com.
- http://www.tnt.gouv.ci.
- Article de GRIOO.
- Marcel Appena, « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Le Matin d'Abidjan (consulté le ).
- Solange Aralamon, « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Le Matin d'Abidjan (consulté le ).
- Marcel Appena, « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Le Matin d'Abidjan (consulté le ).
- Festival du dessin de presse et de la bande dessinée d'Abidjan.
- Schadé Adédé, « », sur AllAfrica.com, (consulté le ).
- Eliane Delatour.
- Film RUE PRINCESSE.
- Film DANGER PERMANENT.
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Abidjan dans la littérature
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