canton du Genève, Suisse - Genf

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Genève : descriptif

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Genève

Genève est une ville suisse située à l'extrémité sud-ouest du Léman

Elle est la deuxième ville la plus peuplée de Suisse après Zurich, et le chef-lieu de la République et canton de Genève (GE)

Au 1er janvier 2021, la ville comptait 203 856 habitants dans 16 km2, mais à la même date, son aire métropolitaine transfrontalière, définie par Eurostat et l'OFS suivant la méthodologie des zones urbaines fonctionnelles, c'est-à-dire l'agglomération et la couronne périurbaine, comptait 1 053 436 habitants dans 2 292 km2 à cheval sur la Suisse et la France. Depuis 2013, le canton de Genève, le district de Nyon (dans le canton de Vaud) et le pôle métropolitain du Genevois français (un pôle métropolitain situé à cheval sur les départements français de l'Ain et de la Haute-Savoie) se sont unis pour former le Grand Genève (précédemment connu sous le nom d'Agglomération franco-valdo-genevoise), un groupement local de coopération transfrontalière (GLCT) de droit suisse chargé d'assurer la coopération des collectivités locales dans l'espace métropolitain transfrontalier genevois, notamment en matière de transports publics transfrontaliers

D'une superficie (hors lac) de 1 996 km2, le Grand Genève comptait 1 046 168 habitants au 1er janvier 2021, 58,3 % d'entre eux en territoire suisse et 41,7 % en territoire français. Genève est la ville qui accueille le plus d'organisations internationales au monde

Le canton de Genève accueille 39 organisations internationales et 431 organisations non gouvernementales (ONG)

Le siège européen des Nations unies, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), l'Organisation mondiale du commerce (OMC), l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Organisation internationale du travail font partie de ces organisations internationales. Genève et New York sont les deux centres de coopération internationale les plus importants du monde, Genève étant le plus important en nombre d'institutions, de réunions et de congrès

L'Office des Nations unies à Genève (ONUG) est le centre de diplomatie multilatérale le plus actif au monde et il a été le théâtre de nombreuses négociations historiques

Comme Bâle, New York et Strasbourg, Genève est le siège de plusieurs institutions internationales sans être capitale politique d'un État. Genève est la deuxième place financière du pays après Zurich

Elle est considérée comme la plus importante au monde en matière de gestion de fortune privée trans-nationale et s'impose entre autres comme la première place mondiale pour le négoce du pétrole devant Londres

Du fait de son rôle à la fois politique et économique, elle fait partie des « villes mondiales »

Selon une étude de 2019 menée par Mercer Consulting, Genève arrive (avec Zurich et Bâle) parmi les dix premières métropoles qui offrent la meilleure qualité de vie au monde

La ville est aussi connue comme une des plus coûteuses, se disputant régulièrement la première place du classement des villes les plus chères du monde avec Zurich, ce qui fait que les ménages genevois disposent en 2016, à revenu égal, du revenu disponible le plus bas de Suisse ; ceci est cependant très largement compensé par un revenu brut moyen (et médian) parmi les plus élevés de Suisse,. La langue officielle de la ville est le français

Genève enregistre 3,23 millions de nuitées en 2018, ce qui contribue à sa caractéristique de « ville mondiale »

Le jet d'eau de Genève, culminant à 140 m, est depuis 1891 l'un des principaux attraits touristiques de la ville.

Géographie

Panorama de la rade de Genève.

Site

Genève s'étend à l'extrémité sud-ouest du lac Léman, sur les deux rives du Rhône, au centre d'une cuvette encadrée par des montagnes qui se trouvent toutes dans le territoire français : les Voirons, le Salève, le Môle, le Vuache (département de la Haute-Savoie) et le massif du Jura (partie située dans le département de l'Ain). Dans la rade de Genève émergent les pierres du Niton, deux rochers datant de la dernière ère glaciaire. L'un d'eux est choisi par le général Guillaume Henri Dufour comme niveau de mesure pour déterminer l'altitude de Genève, ainsi que comme point de référence du calcul de toutes les altitudes en Suisse. Genève fait partie du sillon alpin, un territoire géographique qui s'étend jusqu'à Valence, à 244 kilomètres au sud-ouest.

La vieille ville, constituée des quartiers de Cité-centre et de Saint-Gervais, s'est formée d'une part sur et autour d'une colline sur la rive gauche du lac et d'autre part sur les deux rives du Rhône autour de l'Île. Cette colline constitua dès la Préhistoire un refuge naturel protégé par le lac, le Rhône, l'Arve, des marécages et des fossés à l'est. La ville s'étend au  siècle après la démolition des fortifications (1850-1880).

En 2000, la commune obtient le prix Wakker de la Ligue suisse du patrimoine national pour son concept de réaménagement des berges du Rhône et de son environnement urbain immédiat. Le projet appelé « Fil du Rhône » est alors progressivement mis en œuvre.

La commune de Genève s'étend sur 15,93 . Lors du relevé de 2013-2018, les surfaces d'habitations et d'infrastructures représentaient 92,0 % de sa superficie, les surfaces agricoles 1,4 %, les surfaces boisées 3,3 % et les surfaces improductives 3,2 %.

Climat

Genève a un climat semi-continental, codé « Cfb » selon la classification de Köppen,,. Le mois le plus froid (janvier) ne tombe pas en dessous de −3 Plateau suisse, le climat de Genève est tempéré et influencé par l'Atlantique, car les vents d'ouest sont fréquents.

Les étés y sont agréablement chauds, les hivers plutôt froids et les précipitations sont assez abondantes et bien réparties sur l'année, il n'y a pas de saison sèche. Genève, à l'instar d'une grande partie de l'Europe, a tendance à se réchauffer (1,6 MétéoSuisse). L'ensoleillement y est également en nette augmentation, on constate ainsi 16,8 % d'ensoleillement en plus entre la période 1961-1990 (1 665 heures d'ensoleillement annuel moyen) et la période 2010-2019 (1 945 heures d'ensoleillement annuel moyen selon MétéoSuisse).

Genève, ville densément urbanisée, connaît le phénomène de chaleur urbaine. Ainsi, les températures ressenties en centre-ville sont supérieures à celles enregistrées à l’aéroport de Genève-Cointrin.

Pendant l'hiver, on peut observer plusieurs jours sans dégel. Lorsque la bise se met à souffler, la sensation de froid est accentuée et peut rendre parfois les conditions assez rudes. Il arrive que le soleil soit masqué par des stratus ou par le brouillard, ce qui peut s'observer plusieurs jours par mois en hiver. Les Alpes avoisinantes reçoivent en général une quantité substantielle de neige et les stations de ski se trouvent à une heure de route. Dès le mois de mars, les températures augmentent et deviennent presque estivales fin mai. Les précipitations s'intensifient et prennent souvent un caractère orageux au cours du mois de mai. Les étés sont plutôt chauds, propices à la baignade dans le lac. Les matinées restent, quant à elles, relativement fraîches. Durant la saison, les pluies se font moins fréquentes mais plus intenses. C'est en effet la saison des orages, exceptionnellement accompagnés de grêle. Genève est, avec Sion, la région ayant le plus de journées tropicales en Suisse (température atteignant au moins 30 ). Le record absolu de température maximale a été battu avec 39,7 . Le temps est encore estival début septembre, mais il se refroidit ensuite pour devenir hivernal fin novembre. Les chutes de neige surviennent en général à partir de fin novembre et jusqu'en mars, mais parfois dès fin octobre et jusqu'à fin mai (comme en 1935). Les vagues de froid peuvent être parfois extrêmement fortes, le record absolu de froid ayant été établi en janvier 1838 avec −25,3 .

Statistiques 1991-2020 et records depuis 1864 de la station Genève-Cointrin (altitude : 411 46° 14′ 51″ N, 6° 07′ 40″ E)
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −1,1 −1,1 1,7 5 9,1 12,7 14,6 14,2 10,7 7,2 2,6 −0,2 6,3
Température moyenne (°C) 2,1 2,9 6,7 10,5 14,5 18,4 20,6 20 15,7 11,3 6 2,8 11
Température maximale moyenne (°C) 5,1 7 11,8 15,9 20,1 24,2 26,7 26,2 21,1 15,5 9,3 5,6 15,7
Record de froid (°C)
date du record
−19,7
13.01.1968
−19,6
10.02.1956
−13,3
08.03.1895
−6,4
01.04.1891
−3,2
01.05.1945
0,3
11.06.1881
3,2
07.07.1962
3,5
28.08.1884
−1,4
18.09.1889
−7,9
28.10.1869
−11,2
27.11.1989
−16,8
30.12.1964
−19,7
13.01.1968
Record de chaleur (°C)
date du record
16,8
13.01.1920
20,4
22.02.1903
24,5
22.03.1990
28,3
14.04.2024
33,8
24.05.2009
36,4
25.06.2003
39,7
07.07.2015
39,3
24.08.2023
35
05.09.1906
27,3
04.10.1985
22,9
03.11.1924
19,9
23.12.1909
39,7
07.07.2015
Nombre de jours avec gel 19,9 17,9 9,1 1,7 0,1 0 0 0 0 0,7 7,3 16 72,9
Nombre de jours avec température maximale ≤ 0 °C 3,4 1,7 0 0 0 0 0 0 0 0 0,3 1,9 7,9
Nombre de jours avec température maximale ≥ 25 °C 0 0 0 0,8 4,5 13,7 20,7 18,4 5,5 0,2 0 0 63,8
Nombre de jours avec température maximale ≥ 30 °C 0 0 0 0 0,4 3,6 7,1 6,4 0,1 0 0 0 17,6
Ensoleillement (h) 61 96 161 187 212 246 269 242 184 116 65 48 1 887
Précipitations (mm) 73 56 62 67 78 83 79 81 91 96 89 90 946
dont neige (cm) 8 5 2 0 0 0 0 0 0 0 3 5 23
Record de pluie en 24 h (mm)
date du record
57,2
27.01.1979
52,8
04.02.1976
59,4
06.03.1959
56,3
09.04.2006
55
15.05.1983
68,1
21.06.1997
72,7
28.07.2013
76,1
07.08.1978
85,2
09.09.1993
70,2
07.10.2014
92,6
14.11.2002
52,7
09.12.1954
92,6
14.11.2002
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 1 mm 9,5 7,9 8,2 8,6 10,2 9,1 8,1 7,8 8,3 9,7 9,9 10,3 107,6
Humidité relative (%) 81 75 68 65 68 66 64 67 73 80 82 82 73
Nombre de jours avec neige 2 1,5 0,8 0,1 0 0 0 0 0 0 0,8 1,8 7
Source : MétéoSuisse (normes), Météo-climat (records)
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
5,1
−1,1
73
 
 
 
7
−1,1
56
 
 
 
11,8
1,7
62
 
 
 
15,9
5
67
 
 
 
20,1
9,1
78
 
 
 
24,2
12,7
83
 
 
 
26,7
14,6
79
 
 
 
26,2
14,2
81
 
 
 
21,1
10,7
91
 
 
 
15,5
7,2
96
 
 
 
9,3
2,6
89
 
 
 
5,6
−0,2
90
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm
Ville Ensoleillement
 (h/an)
Pluie
 (mm/an)
Neige
 (j/an)
Température moyenne

 (°C)

Genève 1 887 946 7.0 11.0
Zurich 1 531 1 054 20 9
Lausanne 1 872 1 153 10 11
Lugano 2 069 1 559 4 12
La Chaux-de-Fonds 1 710 1 441 45 6
Source : «  », MétéoSuisse


Évènements météorologiques majeurs

1985: D'importantes chutes de neige dans la nuit du 16 au 17 février sur le plateau, avec des cumuls variant entre 60 et 90 centimètres par endroits, paralyseront véritablement la région genevoise pendant plusieurs jours. Malgré le dégagement de certains grands axes à la hâte par la voirie, la majorité des automobilistes présents se retrouvent immobilisés, piégés par l'amas de neige existant, entassé par des chasse-neiges. Nombreux seront ceux qui abandonneront leur voiture. La plupart des bus des TPG seront contraints de rester aux dépôts. On notera également le déraillement d'un Tramway "chasse-neige" sur la place du Cirque. L'armée est appelée en renfort, ainsi que la voirie de la Chaux-de-Fonds.

2010: Les chutes de neige dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre, perturbent le bassin genevois. 20 centimètres tomberont en une nuit.

Géographie administrative

Logo de la ville de Genève.

La commune de Genève s'est constituée sous sa forme actuelle en 1930, au moment de la fusion des communes de Genève (Genève-Cité), de Plainpalais, des Eaux-Vives et du Petit-Saconnex. Un projet supprimant la commune et mettant la ville sous la tutelle du canton échoue devant le peuple genevois en décembre 1926. Après la fusion, quatre arrondissements (portant les noms des anciennes communes) sont maintenus jusqu'en 1958, date à laquelle, avec le processus de dépeuplement du centre de la ville et de déplacement de la population à sa périphérie, ils sont supprimés.

Il apparaît, au début du Conseil d'État propose en 1999 une fusion entre ville et canton mais la ville, gérée par une majorité de gauche opposée à celle du gouvernement genevois, refuse la démarche au nom de l'autonomie communale.

La ville de Genève reste toutefois subdivisée en quatre secteurs : La Cité, Plainpalais, Les Eaux-Vives et Le Petit-Saconnex. Alors que l'Office fédéral de la statistique (OFS) recense au niveau fédéral les communes en Suisse, c'est l'administration cantonale genevoise qui se charge du découpage des communes genevoises (sous-secteurs),,.

Section Code de l'OFS Quartiers appelés Secteurs
statistiques (selon l'OCSTAT)
Habitants
fin 2015
Autres quartiers (sous-secteurs)
Cité 6621001 Cité-centre 6 720 Hollande (quartier des banques) - Les Rues-Basses - Rive - Les Tranchées - Saint-Léger - Les Bastions - Cité - Bourg-de-Four
6621002 Saint-Gervais - Chantepoulet 4 474 Seujet - James-Fazy - Cornavin - Les Bergues
6621003 Délices - Grottes 13 806 Prairie - Cropettes - Montbrillant
6621004 Pâquis - Navigation 10 650 Mont-Blanc - Wilson
Plainpalais 6621011 Champel - Roseraie 17 968 Hôpital - Malombré - Parc Bertrand - Miremont - Les Falaises - Les Crêts-de-Champel - Le Bout-du-Monde - Tour-de-Champel - La Colline
6621012 La Cluse - Philosophes 16 050 Augustins - Les Minoteries
6621013 Jonction - Plainpalais 15 704 Coulouvrenière - Rois - Les Savoises - Plaine de Plainpalais - Du-Bois-Melly - Ansermet - Village-Suisse
6621014 Bâtie - Acacias 4 835 Saint-Georges - La Queue-d'Arve - Les Vernets - Parc des Acacias - Boissonnas - Le Royer
Eaux-Vives 6621021 Eaux-Vives - Lac 20 578 Pierres du Niton - La Grange - Frontenex - Les Allières - Les Vollandes - Villereuse - Montchoisy - Jargonnant
6621022 Florissant - Malagnou 15 018 De Beaumont - De Roches - Belmont - La Grande-Boissière - La Petite-Boissière - La Florence - Eugène-Pittard - Krieg - Contamines
Petit-Saconnex 6621031 Sécheron - Prieuré 6 923 Mont-Repos - Valais
6621032 O.N.U. (Nations) - Rigot 2 088 Le Grand-Morillon - Ariana - La Voie-Creuse
6621033 Grand-Pré - Vermont 10 617 Chandieu – Varembé - Beaulieu
6621034 Bouchet - Moillebeau 15 303 Le Mervelet - Colladon - La Tourelle - De Budé - Les Genêts - Moillebeau - La Forêt - Le Bouchet - Les Crêts
6621035 Charmilles - Châtelaine 23 537 Parc-des-Sports - Les Franchises - Cité Vieusseux - Liotard - Servette - Geisendorf - La Dôle - La Bourgogne - Soubeyran
6621036 Saint-Jean - Aïre 9 529 Saint-Jean-de-Gallatin - Saint-Jean-Falaises - Camille-Martin - Campagne-Masset - Nant-Cayla
Rose des vents Le Grand-Saconnex Pregny-Chambésy, Léman Léman, Cologny Rose des vents
Vernier N Chêne-Bougeries
O    Genève    E
S
Lancy Arve, Carouge Arve,
Veyrier

Via Gebennensis

Genève est l'une des étapes importantes sur le chemin du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle donne son nom à la via Gebennensis qui part de Genève (où se rassemblent les pèlerins venus de Suisse et d'Allemagne) et va jusqu'au Puy-en-Velay (où elle prend le nom de via Podiensis). Le chemin est balisé de Genève à Pampelune d'après la classification française GR 65.

Transports

Vue aérienne de l'aéroport de Genève.
Gare de Genève-Cornavin.
Tramway de la ligne 14 des TPG.
Transport ferroviaire

La ville est desservie par les réseaux ferroviaires suisse (CFF) et français (SNCF). Les liaisons directes IC et IR permettent des relations pendulaires vers toute la Suisse. Zürich et Lucerne peuvent être ralliées en moins de trois heures. L'hiver, des liaisons directes vers les stations de ski valaisannes ou encore vers les Grisons (Coire) sont proposées. L'axe Genève-Lausanne, le plus importante de la Suisse romande, est desservi à raison de quatre à six trains par heure, pour un temps de parcours allant de trente-cinq à quarante-huit minutes selon les arrêts intermédiaires. Pour l'étranger, des liaisons TGV directes relient pluri-quotidiennement la gare de Genève-Cornavin à Paris (France), et en été à Lyon (France) et Marseille (France). La gare de Genève-Cornavin est aussi le point de départ de TER directs pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, vers Lyon-Part-Dieu, Chambéry, Grenoble et Valence.

Le réseau express régional (Léman Express) est complété en décembre 2019 par l'achèvement du CEVA (Cornavin-Eaux-Vives-Annemasse) qui était envisagé depuis 1884. Six lignes RER desservant les cantons de Genève, Vaud ainsi que les départements français de l'Ain et de la Haute-Savoie sont désormais en service, marquant toutes l'arrêt à la gare de Genève-Cornavin. Après le contournement et la desserte du Canton, les trains du Léman Express continuent en direction d'Annemasse, Évian-les-Bains, Annecy ou Saint-Gervais-les-Bains-Le Fayet. Des trains régionaux des CFF (RE) circulent aussi chaque heure entre Annemasse et Coppet/Lausanne/Vevey/St-Maurice. Grâce à la connexion du réseau suisse avec le réseau haut-savoyard (par un long tunnel sous une partie de la ville), les trains peuvent circuler jusqu'à la région transfrontalière tout autour de Genève et, grâce à de nouvelles gares, desservir des zones densément peuplées du canton de Genève.

Transport en commun

Au sein de la ville, les Transports publics genevois (TPG) exploitent un réseau dense de bus et de trolleybus ainsi qu'un réseau de tramways en pleine renaissance. Ce réseau est transfrontalier puisqu'il dessert aussi une partie de l'Ain et de la Haute-Savoie (TPG France). Un service de bateaux est également assuré par les Mouettes genevoises, reliant les deux rives de la rade. D'un usage premier essentiellement touristique, leur développement actuel leur permet de plus en plus d'assurer un véritable rôle dans le transport urbain. À ces fins ont été créées en 2001 la communauté tarifaire Unireso puis en 2019 la communauté tarifaire Léman Pass, la première s'occupant des transports dans le canton, la seconde des transports transfrontaliers, les deux étant chapeautées par un gestionnaire unique. Ces associations regroupent les TPG, les CFF, les Mouettes genevoises, les TPN, les TAC, Transdev Haute-Savoie, Mobi'Vals, les Star't, la SIBRA et la SNCF. Elles permettent le développement et la collaboration entre ces entreprises afin d'agrandir et d'améliorer le système de transports publics du Grand Genève.

Transport routier

Genève est reliée au réseau autoroutier suisse par l'A1 et français par les autoroutes A40 et A41, cette dernière prolongeant l'A1 suisse côté français.

Réseau cyclable

Genève possède un réseau cyclable correspondant à 62% de la longueur des routes de la commune (soit 126 km), ce qui en fait la ville romande la mieux équipée.

La gare Cornavin est également le départ de la route cycliste nationale numéro 1 appelée « route du Rhône » qui mène à Andermatt.

Transport aérien

L'aéroport international de Genève (GVA), est situé à Cointrin, sur les communes de Meyrin, Grand-Saconnex et Bellevue, à quatre kilomètres du centre-ville. Il est accessible en sept minutes avec les trains CFF à raison de quatre à six trains par heure, ou en une vingtaine de minutes avec les lignes 5, 10, 23, 28, 50, 54, 56, 57, 59 (depuis la Suisse) et 66 (depuis la France) des TPG.

  1. Pernette Rickli-Gos, Genève et ses mystères : Flâneries insolites dans l'histoire, Yens-sur-Morges, Éditions Cabédita, ISBN , lire en ligne).
  2. «  » Accès libre [xls], sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
  3. Office fédéral de la statistique, «  » Accès libre [xls], sur www.bfs.admin.ch, (consulté le ).
  4. «  », sur fr.climate-data.org (consulté le ).
  5. Guillaume Séchet et Alexandre Slowik, «  », sur www.meteo-geneve.ch (consulté le )
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  10. Alphonse de Candolle, « Sur les effets du froid rigoureux du mois de janvier 1938 », Bulletin de la classe d'agriculture de la Société des Arts de Genève, lire en ligne].
  11. «  », sur meteosuisse.admin.ch, (consulté le ).
  12. «  », sur Tribune de Genève, (consulté le )
  13. Fototak, 1985-02-17, Genève, Place du Cirque, (lire en ligne)
  14. «  », sur ge.ch (consulté le )
  15. «  », sur rts.ch, (consulté le )
  16. Liste de tous les sous-secteurs (Système d'information du territoire genevois).
  17. Plan des quartiers de la ville de Genève (secteurs et sous-secteurs).
  18. CEVA Liaison ferroviaire Cornavin - Eaux-Vives - Annemasse (ceva.ch).
  19. «  », sur rts.ch, (consulté le ).


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Toponymie

Genève se prononce [ ] ou [ ] en Suisse.

L'étymologie de Genève (Genava sous la plume latine de Jules César) est peut-être identique à celle de la cité de Gênes en Italie, d'un terme ligure (peuplade du nord de l'Italie) qui fait allusion à la proximité d'une nappe d'eau : le Léman lui-même ou les marais à la sortie du Rhône du lac. De plus, genusus désigne le fleuve en illyrien. Mais Genava, alors sur le territoire de la tribu celtique des Allobroges, peut également provenir d'un terme gaulois, *genu-, qui aurait signifié « embouchure », sens figuré du mot « bouche » (qui se retrouve en vieil irlandais, giun, en breton, genoù, et en gallois, genau).

Dans les autres langues de la Suisse, la ville se nomme :

  • arpitan : Genèva, prononcé [] (l'origine du toponyme anglais, Geneva) ;
  • allemand : Genf, prononcé [] (Gämf ou Gänf en suisse-allemand) ;
  • italien : Ginevra, prononcé [ ] ;
  • romanche : Genevra.
  1. Commentaires de la Guerre des Gaules (De Bello Gallico), I.6 et 7.
  2. Dufour 2014.
  3. Pierre-Yves Lambert, La langue gauloise : description linguistique, commentaire d'inscriptions choisies, Paris, Errance, , 240 ISBN ).
  4. a b et c ISBN ).
  5.  », sur Office fédéral de la statistique, (consulté le ).

Histoire

Antiquité

Le pays des Allobroges (Vienne) se soumet à la domination romaine dès 121 av. J.-C. Genève devient alors un poste avancé au nord de la province de la Gaule transalpine qui prend le nom de Gaule narbonnaise à partir du règne d'Auguste. Un port est aménagé en 123 av. J.-C.-105 av. J.-C.. La ville est alors constituée d'une modeste agglomération où les habitations sont bâties en bois et en torchis. Genève entre dans l'histoire en 58 av. J.-C., lorsque Jules César mentionne son passage dans cette cité (Genava) dans son De Bello Gallico (I, 6 et 7). Les Helvètes, qui souhaitent traverser le Rhône soit en attachant des bateaux ensemble pour en faire un passage flottant (ratis) soit en passant à gué, en sont empêchés par César (De Bello Gallico, I 8). Lorsque César s'installe provisoirement avec ses troupes en 58 av. J.-C., l'oppidum s'agrandit encore et devient dès lors une ville romaine (vicus puis civitas). Pourtant, Nyon (Colonia Julia Equestris) puis Avenches (Aventicum) occupent une place plus importante dans le réseau urbain régional. Après un incendie au milieu du  siècle, l'urbanisme est modifié et les constructions en pierre remplacent les édifices en matériaux légers. Les invasions alémanes provoquent la destruction de l'ensemble bâti dans le dernier quart du  siècle.

Le premier sanctuaire chrétien est établi aux environs de 350. À la fin du  siècle, lorsque le christianisme devient la religion officielle de l'Empire romain, le complexe est achevé : il est constitué d'une église de plus de trente mètres de long bordée par un portique d'accès vers le baptistère et son annexe. Dans la ville haute, l'église Saint-Germain représente au  siècle un second point de focalisation des premiers temps chrétiens. L'installation des Burgondes en 443 et le choix de Genève comme capitale renforcent le rôle politique de la ville. Le centre du royaume burgonde se déplaçant vers 467 à Lyon, Genève subit les guerres fratricides entre Godégisel et Gondebaud qui incendient la ville. Jusqu'à la fin du haut Moyen Âge, on observe une continuité d'occupation dont le meilleur exemple est le groupe épiscopal. Les limites de la cité se maintiennent à l'intérieur de l'enceinte du Bas-Empire mais les faubourgs proches des grands cimetières se développent. L'éboulement de la montagne du Tauredunum en 563 provoque un raz-de-marée qui détruit le port et fait de nombreux morts. Au début du Moyen Âge, succédant au développement horizontal propre à l'époque romaine, l'espace urbain se réduit et se densifie sous les contraintes imposées par l'édification des fortifications, donnant une ville médiévale de plus en plus bâtie en hauteur.

Moyen Âge

La structure du pouvoir entre l'arrivée des Burgondes et le traité de Seyssel de 1124 fait l'objet de débats qui ne sont pas clos aujourd'hui. En face du roi burgonde, l'évêque possède l'autorité spirituelle. Mais les querelles dynastiques affaiblissent la monarchie burgonde qui disparaît en 534 au profit des Francs. Genève devient alors le centre d'un pagus, le comté de Genève, qui dépend du roi régnant à Orléans ou du roi de Neustrie. Dès l'époque des Carolingiens, le diocèse de Genève est l'enjeu de luttes de pouvoir entre les souverains de la région et l'Empereur. Lors du partage de Verdun en 843 entre les trois fils de le Débonnaire, Genève entre dans le royaume dévolu à Lothaire, qui devient la Lotharingie. En 855, un nouveau partage a lieu par le traité de Prüm entre les trois fils de Lothaire. À cette occasion, Genève, Lausanne et Sion passent sous la souveraineté du fils aîné Louis II, roi d'Italie et Empereur. En 875, à la mort de Louis II, le diocèse de Genève passe sous la souveraineté de son oncle Charles II le Chauve, qui le donne en apanage à son fils aîné Louis le Bègue, futur roi des Francs de 877 à 879. Le 15 octobre 879 est créé le royaume de Bourgogne ou royaume de Provence des Bosonides (879-928), dont Genève devient partie intégrante, avec l'élection, par une assemblée de notables, de Boson, beau-frère de Charles le Chauve et comte d'Autun, duc du Lyonnais et de la Provence. En 888, à la mort de Boson, alors roi de Provence et Bourgogne transjurane, se crée un nouveau royaume de Bourgogne, le royaume de Bourgogne transjurane des Welf (888-1032) avec la proclamation de de Bourgogne (859-911). L'évêque de Genève fait partie des prélats jurant fidélité à Rodolphe à l'abbaye territoriale de Saint-Maurice d'Agaune. Rodolphe est de la famille des Welf, seigneurs de la Haute-Bourgogne ; il épouse Willa, fille de Boson. L'évêché de Genève fait ainsi partie pendant 250 ans du royaume de Bourgogne transjurane à la tête duquel se succèdent Rodolphe II, Conrad le Pacifique, son fils, puis Rodolphe III de Bourgogne, son fils. Celui-ci meurt en 1032 et selon sa volonté, le royaume de Bourgogne devient possession de Conrad II le Salique, empereur du Saint-Empire romain germanique. Leur souverain devenant plus lointain, tous les évêques successifs de Genève se battent sans relâche pour faire reconnaître leurs droits régaliens, particulièrement face aux ambitions des comtes de Genève, seigneurs des terres alentour. Ainsi, s'il exerce un certain nombre de droits régaliens comme celui de battre monnaie, l'évêque ne reçoit pas pour l'une ou l'autre partie de son diocèse les droits comtaux qui sont exercés par le comte de Genève qui possède un château au-dessus du Bourg-de-Four.

Denier en argent (début du  siècle).

Avec la réforme grégorienne, à la fin du  siècle, commence une réaction contre les empiètements du seigneur laïc sur les biens de l'Église. Soutenu par le pape, l'évêque Humbert de Grammont impose au comte le traité de Seyssel qui établit la souveraineté de l'évêque sur la cité. Par des lettres patentes datées du 17 janvier 1154 à Spire, l'empereur Frédéric Barberousse investit l'évêque de Genève Ardutius de Faucigny (1135-1185) des droits régaliens de la cité et lui confirme ainsi qu'à ses successeurs tous les biens actuels de la dite Église et tous ceux qu'elle pourra acquérir. Ces lettres établissent définitivement l'indépendance des évêques désormais reconnus comme princes immédiats de l'Empire. Une bulle du pape Adrien IV confirme cet état le 21 mai 1157. Après une tentative de mise en cause d', comte de Genevois, en septembre 1162, les droits de l'évêque de Genève sont confirmés par une Bulle d'or de l'Empereur souhaitée]. Au début du  siècle entre en jeu un troisième pouvoir : celui de la maison de Savoie. Le comte de Savoie s'empare en 1250 du château du Bourg-de-Four. Au milieu du foires de Genève qui, à partir du milieu du XIIIe siècle, apportent aux citoyens l'exemple des communes libres d'Italie et la prospérité qui leur permet d'imposer leurs volontés à l'évêque. Dès la fin du siècle, le comte de Savoie s'attaque au pouvoir épiscopal.

En 1285, les citoyens désignent dix procureurs ou syndics pour les représenter. La décision est annulée par l'évêque le 29 septembre, mais le . En 1309, l'évêque reconnaît aux citoyens le droit de constituer des syndics ou procureurs pour traiter leurs affaires communes à condition qu'ils n'empiètent pas sur la juridiction épiscopale. En contrepartie, il leur impose la construction d'une halle, nécessaire à l'entreposage des marchandises destinées aux foires, et leur en assure le tiers des recettes. Dès lors, les citoyens, assemblés au début de chaque année au sein du Conseil général, élisent pour un an les syndics de Genève. En 1387, l'évêque Adhémar Fabri confirme les franchises accordées aux citoyens et à leurs syndics par une charte qui domine pendant cent cinquante ans la vie politique genevoise. Les comtes de Savoie s'arrogeant de plus en plus de pouvoir au détriment de l'évêque, les citoyens font front avec l'évêque contre l'ennemi commun. Mais Amédée VIII de Savoie, qui a acquis le comté de Genève, obtient pour les princes de sa maison un droit de présentation au diocèse : le siège épiscopal sera occupé par des Savoie ou des membres de familles vassales.

Engagée par son évêque aux côtés du duc de Bourgogne dans la guerre de Bourgogne, Genève est menacée par les Suisses après leur victoire et condamnée en 1475 à payer une amende importante. L'évêque se tourne alors vers les vainqueurs et conclut, le , avec les villes de Berne et Fribourg un traité de combourgeoisie pour cinq ans. En 1519, c'est la communauté des citoyens qui signe avec Fribourg un traité de combourgeoisie mais le duc de Savoie contraint les Genevois à renoncer à cette alliance dirigée contre lui. Toutefois, le traité de 1526 entre Genève, Berne et Fribourg annonce la fin du pouvoir de l'évêque et l'émergence d'une seigneurie autonome. Les Eidguenots, partisans des Confédérés, font approuver le traité par le Conseil général le 25 février.

La Réforme

Jean Calvin.
Mur des Réformateurs.
Inscription du nom de Marie Dentière sur le mur des Réformateurs à Genève.

Dès 1526, des marchands allemands propagent à Genève, parmi les commerçants, les idées de la Réforme luthérienne ; la même année, Genève signe un traité de combourgeoisie avec Berne et Fribourg. Sous l'influence de Berne, Genève accepte de laisser prêcher des prédicateurs dans la ville, dont Guillaume Farel en 1532. Le , la célébration de la messe catholique est interdite et, le , le Conseil des Deux-Cents s'attribue le droit de battre monnaie à sa place alors que la ville est à nouveau menacée par la Savoie. La Réforme est définitivement adoptée le en même temps que l'obligation pour chacun d'envoyer ses enfants à l'école. Genève devient dès lors le centre du calvinisme et se trouve parfois surnommée la « Rome protestante ».

La République sous Jean Calvin

Arrivé à Genève en , Jean Calvin exerce une influence immense, en tant que président de la Compagnie des pasteurs, sur tous les aspects de la vie genevoise. Mais le nombre de ses opposants augmente à la suite de l'écriture de la « Confession de foi », 21 articles que Farel et Calvin entendent faire signer à tous les citoyens et bourgeois genevois, quitte à les excommunier s'ils refusent. Le mécontentement est tel que Calvin doit s'exiler à Strasbourg en 1538, avant de revenir en 1541 lorsque la république est proclamée sous le nom de « seigneurie de Genève » ; il en rédige alors les Ordonnances ecclésiastiques, puis les Édits civils en 1543 qui servent de constitution à cette nouvelle république. Les institutions politiques comprennent : le Conseil général (où siègent les membres de la bourgeoisie de Genève), le Conseil des Deux-Cents et le Conseil des Soixante. Les affaires religieuses sont du ressort du Consistoire. Le , le médecin et théologien espagnol Michel Servet, qui a nié par ses écrits la Trinité et la divinité du Christ, est brûlé vif pour hérésie.

Une autre figure de la Réforme, oubliée puis remise à l'honneur en 2003 par l'apposition de son nom sur le mur des Réformateurs, est Marie Dentière. Théologienne majeure de l'époque ainsi que son mari Antoine Froment, elle expose les raisons de l'exil de Calvin dans un livre intitulé La guerre et deslivrance de la ville de Genève fidèlement faicte et composée par ung marchand demourant en icelle (1536).

Bataille de l'Escalade (11-12 décembre 1602).

Attaques par le Duc de Savoie

Dans le contexte politique et géographique, Genève se trouve isolée de son seul allié suisse : Berne. En 1579, Genève bénéficie d'une protection grâce au traité de Soleure qui engage les cantons de Berne et Soleure (cantons protestants), associés à la France.

Dès son avènement en 1580, les attaques du duc de Savoie se multiplient. Genève étend alors son alliance avec Soleure, Zurich et la France. En avril 1589, les Genevois et leurs alliés tentent de faire reculer les Savoyards qui parviennent à maintenir leur position.

Le , la nouvelle attaque nocturne des Savoyards, défaite restée dans l'histoire sous le nom d'« Escalade », contraint le duc à accepter une paix durable scellée par le traité de Saint-Julien du qui reconnaît l'indépendance de la cité. Sur le plan économique, de nombreux protestants italiens mais surtout français doublent la population durant les années 1550 et donnent un nouveau dynamisme à la ville. Ces nouveaux venus, hommes d'affaires, banquiers ou artisans, apportent de l'argent et des relations avec les milieux d'affaires étrangers et développent le rôle de relais commercial de Genève. Les activités manufacturières implantées par leurs soins — soierie dont les maîtres sont Italiens, dorure et horlogerie après la disparition de la soierie au milieu du  siècle — se développent pour la première fois à l'exportation grâce au soutien que leur accordent les autorités municipales.

Le Élisabeth Baulacre, spécialiste du fil d'or, ou Daniel Vasserot et Daniel Fazy, qui développent l'industrie des indiennes de coton.

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Le siècle, économiquement et culturellement florissant, est secoué par des troubles politiques que les contemporains appellent les « révolutions de Genève ». Le système politique en place repose sur la distinction entre deux groupes : ceux qui bénéficient des droits politiques et civils, aristocrates, bourgeois et citoyens qui restent minoritaires (27 % en 1781), et ceux qui n'ont pas de droits politiques et seulement certains droits civils (habitants et natifs). C'est toutefois à l'intérieur du groupe formé par les bourgeois et citoyens que la lutte finit par éclater.

Statue de Jean-Jacques Rousseau.

Un mouvement de révolte éclate en 1707 en raison d'un mécontentement d'ordre économique. La révolte a pour chef un membre de l'aristocratie, l'avocat Pierre Fatio, qui fixe un programme aux aspirations confuses. Le soulèvement échoue grâce à l'appui de troupes bernoises et zurichoises et Fatio est fusillé secrètement en prison. En 1737, une nouvelle révolte provoque onze morts. Vaincu, le gouvernement alerte la France qui intervient par un arbitrage satisfaisant pour les bourgeois et citoyens. Pourtant, démentant le certificat de tolérance décerné par l' de Diderot et d'Alembert, le Petit Conseil condamne en 1762 deux ouvrages de Rousseau — Émile ou De l'éducation et Du contrat social — à être brûlés devant l'hôtel de ville parce que « tendant à détruire la religion chrétienne et tous les gouvernements ». Les bourgeois et citoyens protestent en présentant au gouvernement des plaintes désignées sous le nom de « représentations ». Les bourgeois, les citoyens et les natifs finissent donc par occuper la ville en février 1781 et font voter une loi octroyant l'égalité civile aux natifs, aux habitants et aux sujets de la campagne. Cet « Édit Bienfaisant » ne sera cependant pas mis en application. En avril 1782, le Petit Conseil refuse une nouvelle fois d´appliquer l'édit et demande l'intervention de ses alliés. Le , le pouvoir patricien est renversé et les révolutionnaires proclament l'édit qui met en place un régime d'égalité en droits à Genève. Cet épisode sera nommé la Révolution genevoise de 1782.

Proclamation du 28 décembre 1792.

L'aristocratie appelle Louis XVI à l'aide : trois armées coalisées — française, sarde et bernoise — assiègent Genève qui capitule le . L'aristocratie retrouve le pouvoir mais les natifs conservent l'égalité civile. Un millier de représentants s'exilent vers Paris — où leurs idées participeront à la Révolution française —, Bruxelles ou Constance. La fin de la haute conjoncture économique entre 1785 et 1789, conséquence de la crise générale qui marque la période précédant la Révolution française, frappe la population (mais aussi les petits patrons) par une hausse des prix. Le , le gouvernement genevois augmente le prix du pain à la suite d'une mauvaise récolte. Cette décision déclenche une émeute à Saint-Gervais qui conduit à l'annulation de la hausse et à la libéralisation progressive de la constitution.

Après la Révolution, l'encerclement de Genève par les révolutionnaires engendre, en , un mouvement qui abat le gouvernement de l'Ancien Régime le 28 décembre et proclame l'égalité politique de toutes les catégories de la population. En 1793, l'Ancien Régime prend fin à Genève : une constitution, rédigée par une assemblée nationale et votée par les citoyens le , institue un contrôle étendu de la part des citoyens sur les actes du gouvernement et de l'administration.

L'économie genevoise est alors dominée — 32 % des actifs — par le secteur de l'horlogerie et ses métiers annexes regroupés sous le nom de « Fabrique », réseau de petits ateliers artisanaux situés à l'étage supérieur des bâtiments. Par ailleurs, le secteur textile voit se développer dans le premier tiers du siècle l'industrie des indiennes — caractérisée par de grandes manufactures — qui devient le second secteur en termes d'importance. Liées au développement du commerce international et aux besoins d'argent pour les guerres de Louis XIV, les activités bancaires deviennent l'un des pivots de l'économie genevoise à partir de 1700.

Les progrès importants dans l'espérance de vie et son estimation qui se produisent au milieu du tables de mortalité et à la vaccination, permettent à la communauté financière suisse de financer par le biais des rentes viagères la dette publique française, au moment des lourdes dépenses militaires de l'expédition Lafayette.

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Genève, 1858.

Le , la République de Genève est annexée par la France (traité de Réunion) comme partie intégrante de la République française,. Fin août, après avoir renoncé à sa souveraineté et à ses alliances, Genève devient la préfecture et le chef-lieu de l'éphémère département du Léman. Genève sous l'occupation devient alors une ville française parmi d'autres et les Genevois éprouvent le centralisme à la française. Mais la défaite des armées napoléoniennes lui restitue son indépendance. Le , la garnison française quitte la ville et le général autrichien Ferdinand von Bubna und Littitz y fait son entrée. Le lendemain, après le retrait définitif du préfet, un gouvernement réactionnaire dirigé par l'ancien syndic Ami Lullin proclame la restauration de la république de l'Ancien Régime. Cependant, les magistrats sont conscients que Genève ne peut plus former un État isolé et ils se tournent vers les anciens alliés suisses leur demandant l'entrée de la république dans la Confédération suisse. Malgré l'opposition des cantons catholiques, qui redoutent la « Rome protestante », le rattachement est effectif le .

Un monument a été érigé place du Rondeau à Carouge pour célébrer le centenaire du rattachement de Genève à la Suisse. Il porte l'inscription suivante.

En exécution des actes de Vienne, Paris et Turin, grâce aux efforts des envoyés genevois Charles Pictet de Rochemont et François d'Ivernois, le territoire de la ville de Carouge et des communes de Aire-la-Ville, Anières, Avusy, Bardonnex, Bernex, Chêne-Bourg, Choulex, Confignon, Collonge-Bellerive, Corsier, Hermance, Laconnex, Lancy, Meinier, Plan-les-Ouates, Perly-Certoux, Onex, Presinge, Puplinge, Soral, Thônex, Troinex, Veyrier, a été réuni à la république de Genève devenue canton suisse. Erigé par ces communes en commémoration du centenaire de 1816 le 7 juin 1925

Pièce de 20 francs genevois.

En 1833 et 1834, les grèves des tailleurs et des serruriers sont parmi les premières grèves du  siècle en Suisse et, en novembre 1841, une émeute a pour conséquence l'élection d'une assemblée constituante. La constitution de 1842 adopte le suffrage universel masculin et dote la ville de Genève d'institutions municipales propres. Toutefois, la guerre du Sonderbund finit par entraîner la chute du régime. Le , les autorités refusent de recommander aux membres genevois de la Diète fédérale de voter la dissolution du Sonderbund. Le quartier ouvrier de Saint-Gervais se soulève en conséquence, deux jours après, et repousse les troupes gouvernementales. C'est le déclenchement d'une révolution de gauche menée par le Parti radical de James Fazy qui renverse le gouvernement et établit le une nouvelle constitution qui supprime notamment le caractère dominant du protestantisme.

Le jet d'eau de Genève, fruit de l'industrialisation de la fin du .
Photo aérienne (1966).

Sur le plan économique, la ville ouvre en 1850 la première bourse des valeurs de Suisse. L'industrialisation de la région évolue, avec l'apparition d'ateliers de mécanique, d'appareillages électriques, de motos (Motosacoche) et d'automobiles dont les fameuses Pic-Pic, alors que l'électrification de la cité se fait sous l'impulsion du conseiller administratif Théodore Turrettini avec la construction des usines des Forces motrices et de Chèvres. Par ailleurs, la venue toujours plus massive d'ouvriers étrangers achève de transformer la physionomie sociale de l'agglomération. Alors qu'au début du .

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La mission internationale de la ville s'affirme particulièrement après la Première Guerre mondiale : elle devient — notamment par l'action de Gustave Ador et William Rappard — le siège de la Société des Nations en 1919.

Dans le sillage de la Première Guerre mondiale, la lutte des classes s'accentue et conduit à la grève générale du dirigée depuis la Suisse alémanique. Mais la francophilie ambiante réduit grandement son effet à Genève.

Le , de petits partis d'inspiration fasciste, comme l'Union nationale, attaquent les dirigeants socialistes, ce qui entraîne une manifestation de la gauche anti-fasciste. À cette occasion, de jeunes recrues tirent sans sommation sur la foule, faisant treize morts et 63 blessés. Cette tragédie engendre, quelques jours plus tard, une nouvelle grève générale en signe de protestation.

Après la Seconde Guerre mondiale, le siège européen de l'Organisation des Nations unies (ONU) et des dizaines d'organisations internationales s'installent à Genève, ce qui est profitable au développement du tourisme de loisirs et d'affaires. Avec l'arrivée des années 1960, Genève est l'une des premières régions suisses où les mouvements xénophobes connaissent un certain succès, avec l'apparition de Vigilance, mais c'est aussi le troisième canton à accorder le droit de vote cantonal et communal aux femmes.

À partir de 1970, des conflits opposent des groupes d'habitants aux autorités municipales et à des promoteurs immobiliers, en raison d'abattages d'arbres pour construire de nouvelles routes ou des logements à Plainpalais. Des habitants grimpent dans les arbres menacés pour les protéger, tandis que des bûcherons arrivent escortés par la police avec trois bus. Lorsque le deuxième arbre est abattu, plusieurs occupants sont blessés, d'autres sont emmenés au poste. Malgré les pétitions et manifestations, l'autorisation de construire est maintenue. Les habitants n'obtiennent gain de cause qu'une génération plus tard, avec la création du parc des Minoteries à la place de deux rues contestées.

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Héraldique

  • écu : parti, au 1 d'or, à la demi-aigle éployée de sable, mouvant du trait du parti, couronnée, becquée, languée, membrée et armée de gueules ; au deuxième de gueules, à la clef d'or en pal, contournée ;
  • cimier : soleil d'or, figuré naissant, portant en cœur le trigramme de sable ΙΗΣ ;
  • devise : Post tenebras lux.

Pendant le Premier Empire, Genève fut au nombre des « bonnes villes » et autorisée à ce titre à demander des armoiries au nouveau pouvoir. Elles devenaient : parti, au 1) d'or à une demi-aigle bicéphale de sable, armée, languée et becquée de gueules mouvant de la partition et au 2) de gueules à une clé d'or contournée; au chef de gueules chargé de trois abeilles d'or, qui est des bonnes villes d'Empire.

Les armoiries actuelles sur fond jaune et rouge, adoptées dès le milieu du Saint-Empire romain germanique, auquel Genève appartenait dès le Moyen Âge, et de la clé d'or issue des armoiries de l'Évêché de Genève (Chapitre de Saint-Pierre), la clé étant l'attribut de saint Pierre, patron de la cathédrale. Vassal direct de l'empereur, l'évêque exerçait en son nom un pouvoir temporel sur la ville. Symbolisant l'union d'un pouvoir spirituel et temporel, ces armoiries furent adoptées par la communauté des citoyens de Genève à laquelle l'évêque Adhémar Fabri confirma ses droits en 1387.

Le cimier est un soleil apparaissant à demi sur le bord supérieur et portant le trigramme IHΣ faisant référence au nom grec de Jésus IHΣOYΣ ou aux initiales de Jesus homini salvator (Jésus sauveur des hommes). Ce motif existe dès le .

Les anciennes couleurs de Genève étaient le gris et le noir. Puis le noir et le violet au XVIIe siècle. Le jaune et le rouge prévalurent au XVIIIe siècle ; le noir fut ensuite ajouté durant la période révolutionnaire.

La devise de Genève, « Post tenebras lux » et signifiant Après les ténèbres la lumière, est extraite d'un verset biblique provenant de la Vulgate du livre de Job. Datant du  siècle sous la forme « Post tenebras spero lucem », elle se transforma en affirmation peu après 1536 en référence à l'adoption à cette date de la Réforme à Genève.


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  1. «  », sur ge.ch (consulté le ).
  2.  », sur Heraldry of the World, (consulté le ).
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Histoire
  • Louis Binz, Brève histoire de Genève, Genève, éd. Chancellerie d'État, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Alfred Dufour, Histoire de Genève, Paris, Presses universitaires de France, Que sais-je ? »,  (1re éd. 2001), 128 p. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Christian Vellas, Genève insolite et secrète, Versailles, Jonglez, , 208 ISBN )

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Le canton du Genève dans la littérature

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