Strasbourg

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Strasbourg : descriptif

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Strasbourg

Strasbourg (prononcé /stʁas.buʁ/ en français ; en alsacien : Strossburi /ʃdɾoːsburi/ ; en allemand : Straßburg /ʃtraːsbuʁk/) est une commune française située dans la collectivité européenne d'Alsace dont elle est le chef-lieu

Elle est la préfecture du Bas-Rhin et de la région Grand Est

Capitale de la région historique d'Alsace, elle est bordée par le Rhin et directement frontalière avec l'Allemagne. Par sa population, Strasbourg intra-muros est la première commune du Grand Est français et, à la date du 1er janvier 2021, la huitième de France

Son aire d'attraction est la huitième de France, comptant 864 993 habitants en 2021 dans sa seule partie française

Ses habitants sont appelés les Strasbourgeois

Elle est le principal pôle économique de la région Grand Est et se distingue par un secteur secondaire très diversifié, un secteur marchand important et un secteur tertiaire essentiellement tourné vers les activités financières, juridico-administratives publiques et parapubliques, la recherche scientifique et le conseil aux entreprises

En 2023, pour la première fois, Strasbourg entre dans le classement GaWC des villes à rayonnement mondial, basé sur leurs fonctions politiques, culturelles et des affaires

Strasbourg a été marquée par les différentes administrations germaniques puis allemandes et françaises

Son histoire, riche et tourmentée, a laissé un patrimoine architectural remarquable et aux influences culturelles uniques

Son centre-ville, situé sur la Grande Île, est entièrement inscrit au patrimoine mondial par l’UNESCO depuis 1988 et comprend notamment la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg et le quartier de la Petite France

En 2017, le périmètre classé est étendu à une partie de la Neustadt, quartier construit par les autorités allemandes à partir de 1880. Strasbourg est également devenue le symbole de la réconciliation franco-allemande et plus généralement de la construction européenne

La ville s’est progressivement spécialisée dans les fonctions politiques, culturelles, et institutionnelles

Elle est une des trois « capitales européennes » historiques aux côtés de Bruxelles et Luxembourg, et est parfois qualifiée de « capitale parlementaire de l'Union européenne » ou de capitale européenne de la démocratie, par opposition à Bruxelles qui accueille surtout des fonctionnaires européens, des diplomates et des lobbyistes

La ville accueille en effet de multiples institutions européennes

Elle est le siège officiel du Parlement européen, qui y organise ses douze sessions plénières annuelles, et du Médiateur européen, mais également du Conseil de l'Europe (distinct de l'Union européenne) dont dépendent la Cour européenne des droits de l'homme et la Pharmacopée européenne

Avec Bâle, Genève et New York, Strasbourg est l'une des rares villes au monde à être le siège de plusieurs institutions internationales sans pour autant être capitale politique d’un État

Strasbourg est également la deuxième ville de France en nombre de congrès internationaux, juste après Paris. La présence de plusieurs établissements nationaux renommés, comme le théâtre national, la bibliothèque nationale et universitaire et l’Opéra national du Rhin en fait un centre culturel important. Strasbourg est aussi une grande ville étudiante, qui accueille plus de 85 000 étudiants

Son université, ses grandes écoles et son hôpital universitaire forment un pôle universitaire majeur tourné vers l’international avec plus de 20 % d'étudiants étrangers et plus de cent nationalités représentées

L'université, qui a accueilli 18 prix Nobel dans ses murs, a été lauréate de nombreux appels d'offres dans le cadre des investissements d'avenir, visant à en faire un pôle d'excellence dans l'enseignement supérieur et la recherche au niveau mondial,.

Toponymie

Attestations anciennes : Argentorate, Argentoratum, Argentina (Antiquité), Stradeburgum (590), Strateburgo (590), Stratburgo (728), Strasburga (762), Strazburc (1061), Straborc (1262), Estrabourch (1289).

Le premier nom de la ville fut en celtique Argantorati < Argentorate, romanisé en Argentoratum (Argentoraton Argentré (Mayenne, Argentrato Grande déesse celte, dont Argantia est une des épithètes et qui est identifiée avec la lune. L’acception la plus courante voudrait que la racine celtique arganto- (argent, luisant) renvoie à la couleur et la brillance argentée d'un cours d'eau (Argens, l'Arc, etc.), en l'occurrence de l'Ill (Ainos en gaulois). Cette hypothèse est renforcée par l’ancien nom de Horbourg (Argentovaria), commune également située sur l’Ill, dont l'élément ver / var désigne précisément un cours d'eau en indo-européen.

-rate de rāti désigne une levée de terre ou une fortification (Argentoratum est l'enceinte sur l'Argenta, in extenso la cité de la rivière, du fleuve. Ce nom était alors en parfaite cohérence avec la perception de ce lieu frontière, situé à proximité du Rhin, fleuve large de plusieurs kilomètres dont les bras d'eau s'entremêlaient avec ceux de l'Ill.

Avec la chute de l'Empire romain, les Alamans la renomment Stratiburg ce qui signifie « la place forte des routes ». La ville était en effet située à la croisée de routes importantes et au niveau de l’un des rares ponts permettant de franchir le Rhin. Par ailleurs, les longues voies romaines pavées de plusieurs kilomètres reliant les faubourgs au castrum, cœur de l'ancienne cité romaine, semblent bien octroyer cette nouvelle appellation. Son nom évolua ensuite en Straßburg, le château/la place forte (die Burg, bâtiment fortifié,) sur les routes (die Straße), issu de Stratiburg nom antérieur à la mutation consonantique du haut allemand mentionné pour la première fois au saint Grégoire. En allemand, Straß(e) = rue et Burg = château fort.

La commune est appelée Strassburg ou Straßburg en allemand, Strossburi ou Stroßbùrri en alsacien (Alémanique) Strossburch en francique rhénan (Nord de l'Alsace, Plateau lorrain, Palatinat), et Chtrasbourg en welche (dialecte francophone des vallées vosgiennes, notamment haute vallée de la Bruche).

Stras est une appellation familière, dans l'agglomération strasbourgeoise et en Alsace, pour désigner Strasbourg.

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Géographie

Situation géographique

Excentrée par rapport au reste de la France, dont la plaine d'Alsace représente l'extrême façade nord-est, Strasbourg occupe en revanche une position centrale en Europe occidentale, sur une importante voie de passage nord-sud. Il faut en effet la replacer dans l'entité plus vaste dont elle fait partie de la vallée du Rhin supérieur qui, de Bâle à Mayence, forme un couloir naturel.

À la limite de l'Europe atlantique et de l'Europe continentale, elle communique au sud par les vallées de la Saône et du Rhône avec l'Europe méditerranéenne et s'ouvre au nord, au-delà des massifs hercyniens allemands, sur les grandes plaines de l'Europe du Nord jusqu'à la vallée de la Ruhr.

Strasbourg est distante de 190 kilomètres de Francfort-sur-le-Main, de 192 kilomètres de Luxembourg, de 397 kilomètres de Paris et de 406 kilomètres de Bruxelles (distance orthodromique),. La ville est par ailleurs située à une trentaine de kilomètres du massif des Vosges à l'ouest et à la même distance de la Forêt-Noire à l'est.

Communes limitrophes

Les communes limitrophes sont Bischheim, Eckbolsheim, Eschau, Illkirch-Graffenstaden, Lingolsheim, Oberhausbergen, Ostwald, Schiltigheim et La Wantzenau.

Rose des vents Oberhausbergen Bischheim (enclave)
Schiltigheim
La Wantzenau Rose des vents
Eckbolsheim N Kehl (de)
O    Strasbourg    E
S
Lingolsheim
Ostwald
Illkirch-Graffenstaden
Eschau
Kehl (de)

Hydrographie et les eaux souterraines

Les quais de l’Ill dans le quartier de la Petite France.

Hydrogéologie et climatologie : Système d’information pour la gestion de l’Aquifère rhénan :

Territoire communal : Occupation du sol (Corinne Land Cover); Cours d'eau (BD Carthage),
Géologie : Carte géologique; Coupes géologiques et techniques,
Hydrogéologie : Masses d'eau souterraine; BD Lisa; Cartes piézométriques.

La ville est construite sur l'Ill ainsi que le long de la rive gauche du Rhin. L'Ill est la colonne vertébrale de la ville, reliée au Rhin par des anciens bras désormais canalisés (le canal de jonction et différents bassins portuaires). Plusieurs affluents traversent les différents quartiers de la ville : la Bruche et le canal de la Bruche à la Montagne Verte et à Koenigshoffen, l'Aar au Contades et au Wacken, le Krimmeri et le Ziegelwasser (anciens bras du Rhin) à la Meinau, au Neuhof et au Neudorf, le canal de la Marne au Rhin au nord. Ainsi Strasbourg est constituée de plusieurs îles dont l'ellipse insulaire du centre historique, l'île Sainte-Hélène dans le quartier du Contades, l'île aux Épis et l'île du Rohrschollen dans le quartier du Port du Rhin.

La ville est par ailleurs située sur l'une des plus grandes réserves d'eau potable d'Europe (près de 35 . La densité importante de l'hydrographie cumulée à l'affleurement de la nappe phréatique rhénane contribue à rendre le secteur très sensible aux inondations. C'est pourquoi la plupart des extensions urbaines de la ville puis de l'agglomération se sont faites au moyen de remblais importants (notamment pour la construction du quartier allemand), accompagnées du comblement ou de la canalisation des multiples bras d'eau, réduisant d'autant les surfaces d'épandage et augmentant la rapidité et le débit des eaux en cas de crue.

Strasbourg est aujourd'hui confrontée à un risque d'inondation important dans certains quartiers (Montagne Verte au sud-ouest et La Robertsau au nord) qui pèse sur les projets d'extension urbaine et de densification de l'habitat.

Réseau hydrographique de Strasbourg.

Géologie et relief

Repère Normalnull à Strasbourg.

Située à une altitude moyenne de 140 mètres, Strasbourg est caractérisée par un relief relativement plat. Ainsi au centre-ville, on ne perçoit que de très légères ondulations du terrain, culminant notamment à proximité de la cathédrale et à la croisée de la Grand'Rue et de la rue du Fossé-des-Tanneurs, correspondant aux zones d'habitation les plus anciennes, établies à l'origine sur une butte émergeant des marais environnants. Pour des raisons historiques, le niveau normal d'Amsterdam, ou Normalnull, a pu servir de référent altimétrique, comme en témoignent de vieilles plaques encore visibles. Mais à l'instar du reste de la France métropolitaine, le nivellement général de la France s'applique, et les altitudes sont données par rapport au niveau du marégraphe de Marseille.

Le territoire de la commune se situe au sein de la plaine d'Alsace. Ce fossé rhénan d'effondrement, séparant le massif des Vosges à l'ouest de celui de la Forêt-Noire à l'est, est né il y a 65 Ma à l'occasion de l'érection des Alpes. Des fissures orientées Nord-Sud se formèrent alors ; la partie médiane s'effondra et fut envahie par la mer à l'Éocène supérieur (vers -35 Ma) et à l'Oligocène inférieur (Rupélien, vers -30 Ma). D'abord comblée par des dépôts marins qui recouvrirent le socle hercynien, la plaine accueillit le cours du Rhin qui y déposa ses alluvions fluviatiles, il y a un million d'années seulement. Le bassin houiller de la vallée de Villé s'étend à quelques kilomètres de la banlieue strasbourgeoise, au sud-ouest et au centre du département, quelques lambeaux de ce gisement sont dispersés vers le nord.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Alsace, caractérisée par une pluviométrie faible, particulièrement en automne et en hiver, un été chaud et bien ensoleillé, une humidité de l’air basse au printemps et en été, des vents faibles et des brouillards fréquents en automne (25 à 30 jours).

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 amplitude thermique annuelle de 17,9 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Strasbourg-Entzheim », sur la commune d'Entzheim à 9 vol d'oiseau, est de 11,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 635,7 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 38,9 ,,.

Statistiques 1991-2020 et records STRASBOURG-ENTZHEIM (67) - alt : 150m, lat : 48°32'58"N, lon : 7°38'25"E
Records établis sur la période du 01-01-1924 au 04-01-2024
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −0,2 0 2,6 5,7 10,1 13,4 14,9 14,5 10,7 7,2 3,3 0,8 6,9
Température moyenne (°C) 2,5 3,6 7,4 11,3 15,5 18,9 20,6 20,3 16,1 11,5 6,3 3,3 11,4
Température maximale moyenne (°C) 5,2 7,3 12,1 17 20,9 24,4 26,4 26,1 21,6 15,8 9,4 5,9 16
Record de froid (°C)
date du record
−23,6
23.01.1942
−22,3
15.02.1929
−16,7
04.03.1965
−5,6
21.04.1938
−2,4
11.05.1953
1,1
02.06.1936
4,9
07.07.1961
4,8
30.08.1998
−1,3
27.09.1943
−7,6
31.10.1950
−10,8
30.11.1973
−23,4
23.12.1938
−23,6
1942
Record de chaleur (°C)
date du record
17,5
10.01.1991
21,1
25.02.21
26,3
31.03.21
30
22.04.18
34,6
20.05.22
38,8
30.06.19
38,9
25.07.19
38,7
07.08.15
33,4
11.09.23
31
13.10.23
22,1
18.11.1926
18,6
31.12.22
38,9
2019
Ensoleillement (h) 55,5 85,8 146,4 186,9 209,1 226,4 239,7 224,2 173,5 100,4 55,2 44,2 1 747,3
Précipitations (mm) 35,4 34,1 38,6 41,8 77,2 68,5 71,9 61,3 54,6 59,5 47,6 45,2 635,7
Source : «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/01/2024 dans l'état de la base
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
5,2
−0,2
35,4
 
 
 
7,3
0
34,1
 
 
 
12,1
2,6
38,6
 
 
 
17
5,7
41,8
 
 
 
20,9
10,1
77,2
 
 
 
24,4
13,4
68,5
 
 
 
26,4
14,9
71,9
 
 
 
26,1
14,5
61,3
 
 
 
21,6
10,7
54,6
 
 
 
15,8
7,2
59,5
 
 
 
9,4
3,3
47,6
 
 
 
5,9
0,8
45,2
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

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Histoire

Préhistoire et Antiquité

De nombreux objets du Néolithique, de l’âge du bronze et de l’âge du fer ont été retrouvés lors de fouilles archéologiques. Mais c’est des environs de 1300 av. J.-C. que date l’installation durable de peuples protoceltes.

Vers la fin du celte du nom d’Argentorate, dotée d’un sanctuaire et d’un marché. Grâce à d’importants travaux d’assèchement, les maisons sur pilotis cèdent leur place à des habitations bâties sur la terre ferme.

Les Romains arrivent en Alsace en 58 castrum) positionné sur le limes du Rhin faisant partie des forts de Drusus. Au fil du temps, la ville va prendre de l’importance. Promue colonie militaire, Argentorate est déjà un carrefour commercial important et aux alentours de l’an 20 la population est estimée à près de 10 000 habitants, armée romaine incluse. La ville reste néanmoins essentiellement militaire et donc totalement dépendante de cette activité. Au cours des Argentoratum va servir de base de repli pour les troupes romaines installées en Germanie. Mais en 260, les légions quittent la Germanie et Strasbourg redevient une ville frontière.

À son apogée la ville romaine est constituée du castrum dans l'angle nord-est de la Grande Île, entre la place Broglie, la rue du vieux marché aux vins et les deux bras de l'Ill. Elle est prolongée par de vastes faubourgs qui se poursuivaient de manière rectiligne (avant les dévoiements du Haut Moyen Âge aux deux routes pavées romaines. Cette première enceinte va constituer le noyau pré-urbain de la future ville.

En 355, la ville est saccagée par les Alamans, mais dès 357, Julien reconquiert la ville après une victoire décisive lors de la bataille d'Argentoratum. En 406 les Germains envahissent à nouveau la Gaule. Argentorate repasse sous administration romaine sous le terme d'un « comes argentoratum » pour un demi-siècle. En 451, la ville est complètement détruite (à l'instar de dizaines d'autres villes telles que Metz) par Attila.

Moyen Âge

Ville épiscopale en développement

L'histoire est muette sur ce qui se passe entre 451 et la fin du chrétienté romaine y subsistent et y côtoient les Alamans qui s'installent dans la région. La cité est restaurée sous le nom de Strateburgum. Il semblerait que les Alamans, dans leur majorité, privilégient des implantations en campagne et évitent la ville. La transition linguistique entre le latin et l'alémanique dans la ville s'est faite très rapidement, du fait de l'apport important d'Alamans et du peu de gallo-romains restés sur place. Après une série de batailles, dont la plus connue est celle de Tolbiac en 496, les Francs finissent par prendre l'ascendant sur la gouvernance de la ville et de la région (coté Alsace mais pas coté suisse alémanique) vers 530. Ces derniers favorisent le développement de la ville, après la conversion de au christianisme. En effet, elle est l’une des rares villes de la région à devenir le siège d'un évêque, véritable gouverneur de l’époq, à l'instar de Bâle plus au sud et de Cologne au nord.

En cette période de paix, la ville se développe à nouveau. Dès le Arbogast, une première cathédrale est édifiée à l’emplacement d’un ancien sanctuaire romain utilisé par les chrétiens depuis le église Saint-Étienne).

La cathédrale Notre-Dame.
Passerelle des Juifs enjambant l'Ill.

Sous l’ère mérovingienne, Strasbourg devient ville royale mais reste de taille très modeste. Au Haguenau jusqu'au-delà de Bâle ainsi qu’en Forêt-Noire. Les activités sont essentiellement agricoles mais on exporte déjà du vin, du blé et du bois de chêne vers l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Angleterre et la Scandinavie. En 842, la ville accueille le Chauve et de Germanie qui s’allient contre leur frère Lothaire pour le partage de l’Empire légué par leur grand-père Charlemagne et prononcent les Serments de Strasbourg, le plus ancien texte rédigé en langue romane (ancêtre du français, entre autres) et en langue tudesque (ancêtre de l’allemand).

En 843, le traité de Verdun attribue Strasbourg à Lothaire. Mais peu après sa mort, en 870, la ville revient à Louis le Germanique. En 962, Otton le Grand fonde le Saint-Empire romain germanique et Strasbourg va connaître une période d’expansion. Au cours du nouvelle cathédrale débute en 1015. Au actuelle cathédrale débute en 1180 tout en conservant le cœur roman de l'ancienne. En seulement deux siècles, la ville passe de 3 000 à 10 000 habitants et devient l’une des plus grandes villes du Saint-Empire.

Les ponts couverts du XIIIe siècle.
Grand sceau des bourgeois de Strasbourg, 1201.

L'enceinte fortifiée est agrandie aux ponts couverts édifié. Les quatre tours actuelles faisaient partie des remparts (qui comptaient quatre-vingts tours) et étaient reliées par des ponts couverts d'une toiture en bois, disparue au XVIIIe siècle. Elles abritaient les corps de garde mais servaient aussi de prison.

En 1201, Philippe de Souabe élève Strasbourg au rang de ville libre. Peu après, en 1220, naît le conseil municipal. Il est alors chargé de fonctions jusque-là attribuées au clergé, notamment l’administration et la justice. La bourgeoisie acquiert une autonomie remarquable vis-à-vis du pouvoir épiscopal. Mais en 1260, Walter de Geroldseck est élu évêque de Strasbourg et exige qu’on lui restitue les pleins pouvoirs. Très vite, une guerre éclate entre les Strasbourgeois et l’armée épiscopale. En 1262, le prélat est vaincu à la bataille de Hausbergen, par les troupes strasbourgeoises, bien aidées par du Saint-Empire.

Strasbourg tombe alors entre les mains des plus grandes familles nobles de Strasbourg dont les rivalités incessantes, ainsi que leur mépris des bourgeois, finissent par agacer et en 1332 une guerre civile éclate. Le pouvoir revient alors à la classe marchande.

Au milieu du peste envahit toute l’Europe et atteint Strasbourg. Comme dans de nombreuses villes, les juifs sont accusés d’avoir empoisonné les puits. Lors du pogrom de Strasbourg le près de 2 000 juifs sont brûlés vifs pour ce motif ou pour spolier leurs biens, notamment à la passerelle des Juifs qui enjambe un bras de l'Ill, près de la porte des Juifs de l'ancienne enceinte de la ville conduisant au cimetière près de l'actuelle place de la République, dans ce pogrom de Strasbourg appelé aussi « massacre de la Saint-Valentin »,,.

Les Hospitaliers

En 1371, le banquier Rulman Merswin fonde la « maison de l’Îsle-Verte » destinée à devenir un ermitage pour des laïques désireux de vivre une vie authentiquement évangélique au cœur de la cité. Il rachète le couvent aux Trinitaires pour le confier aux Hospitaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem.

La commanderie devient un des hauts-lieux de la mystique rhénane où l’empereur du Saint-Empire romain germanique, d’Autriche séjournera à plusieurs reprises entre 1492 et 1507, et qui hébergea aussi des légats pontificaux de passage à Strasbourg.

L’ensemble était constitué d’une église, d’une grange, d’écuries et de divers bâtiments à usage de logements. En 1520 est érigé un petit hôpital pour syphilitiques dont le bâtiment subsiste encore de nos jours.

La Commanderie Saint-Jean est évacuée le et les locaux fermés. En , la démolition de la Commanderie est engagée. La majorité du mobilier est spoliée ou vendue. Malgré les efforts des Hospitaliers pour tenter de récupérer leur bien une fois la paix signée, le lieu reste à l’abandon. Il ne subsiste de cette époque que le petit pavillon de l’hôpital de 1547, avec sa façade ornée de fenêtres peintes en trompe-l'œil à la manière de Wendel Dietterlin.

La ville prend possession du terrain et des ruines de la Commanderie en 1687. Devant l’état désastreux des prisons médiévales qui se trouvent alors dans les tours des Ponts couverts, la municipalité engage la construction d’une maison de force et de correction en 1734. Celle-ci est remaniée en 1747. Au milieu du vétuste. Le sol carrelé s’effondre en de nombreux endroits, les murs suintent d’humidité, la peinture au plomb s’écaille…

Après restauration et restructuration des bâtiments pénitentiaires, effectués sous la direction des architectes Michel Moretti et Gérard Altorffer, Édith Cresson alors premier ministre annonce le le transfert de l’École nationale d’administration à Strasbourg.

Strasbourg, ville impériale libre
Ville impériale libre de Strasbourg
(de) Reichsstadt Straßburg
(la) rei publicæ Argentoratensis


(419 ans)


Bannière de Strasbourg

Blason de Strasbourg
Plan de la ville de Strasbourg vers 1680.
(Archives municipales de Strasbourg)
Informations générales
Statut Ville libre d’Empire
État du Saint-Empire
Texte fondamental Schwörbrief
Capitale Strasbourg
Langue(s) Alémanique, allemand, français
Religion Catholicisme puis protestantisme
Cercle impérial Cercle du Haut-Rhin

Démographie
Population  
~ 18 000 ,
~ 24 000 
~ 48 500 
Histoire et événements
Statut de « ville libre »
Victoire des Strasbourgeois à la bataille de Hausbergen
Paix entre Strasbourg et l'évêque (fin de la domination épiscopale sur la ville)
Immédiateté impériale (statut de « ville impériale libre ») accordée par Charles IV
- Guerre de Dachstein
Adoption du luthéranisme comme religion officielle
- Guerre des Évêques
Capitulation de Strasbourg alors annexée à la France et devenant « ville royale »
Traité de Ryswick et reconnaissance internationale de l'annexion française
Fin de la constitution de la ville de Strasbourg
Ammestres de Strasbourg
(1er) Bourcard Twinger
(Der) François Xavier Alexis Poirot

Entités précédentes :

  • Principauté épiscopale de Strasbourg

Entités suivantes :

  • Royaume de France (province d'Alsace)

Affranchie du pouvoir épiscopal, Strasbourg est reconnue Ville libre d'Empire par . En cette période de trouble politique, la cité va cependant accroître sa notoriété et de nombreux édifices y seront construits. Le commerce fluvial se développe sous l'égide de la corporation des bateliers, chargée de taxer les marchandises.

À la fin du église Sainte-Madeleine et celui de Saint-Pierre-le-Jeune ou la commanderie Saint-Jean. En 1439, après quatre siècles de construction, la flèche de la cathédrale Notre-Dame est achevée. Elle est alors le monument le plus haut de la chrétienté et symbolise la puissance de la ville.

Cinq ans plus tard, en 1444, Strasbourg compte 26 000 habitants — dont 10 000 réfugiés de la guerre de Cent Ans qui vivent extra muros — et peut lever, à tout moment, une armée de 4 500 hommes. Son enceinte fortifiée et son impressionnant dispositif d’artillerie en font une place fortifiée de tout premier plan. La ville est à son apogée. La ville sera jusqu'à la guerre de Trente Ans, l'un des grands centres du commerce des munitions de guerre (armes, armures, accessoires et poudre) en Europe. La cité en fabrique, mais en importe — principalement d'Allemagne — et en exporte dans la région, en France et en Allemagne. Une partie ne fait que transiter et est vendue aux foires de Lyon.

Vue de Strasbourg en 1493.

S’ensuit au début du Mayence et installé à Strasbourg depuis 1434, Johannes Gensfleisch, dit Johannes Gutenberg, conçoit l’imprimerie à caractères mobiles. On note cependant que Gutenberg est retourné à Mayence entre 1444 et 1448 ce qui fait qu’on ignore exactement où a été finalisée cette invention majeure. Toujours est-il que Strasbourg devient très vite un des grands centres de l'imprimerie, puisque dès la fin du .

Époque moderne

Berceau de l'humanisme et bastion de la Réforme
Plan de la ville en 1572.

Le développement de l'imprimerie favorise le courant humaniste qui fait jour à Strasbourg et qui va préparer l'avènement de la réforme protestante.

En effet, l’humanisme et la Réforme sont les faits marquants de l'époque et Strasbourg est une des premières villes qui appelle au changement. Dès 1519, les thèses de Martin Luther sont affichées aux portes de la cathédrale et les dirigeants de la ville, notamment Jacques Sturm, sont favorables à ce changement. La ville adopte la Réforme en 1525 et devient protestante en 1532 avec l’adhésion à la confession d'Augsbourg. Strasbourg est alors l’un des principaux bastions de la Réforme protestante, ce qui va largement contribuer à son rayonnement.

La ville devient une terre d’accueil pour les huguenots, ces protestants chassés de France pour leur croyance. Parmi eux, notamment Jean Calvin qui s’installera plus tard à Genève. Cependant, devenue ville protestante, Strasbourg ne sera pas autorisée à créer sa propre université. La ville propose déjà de nombreux enseignements, notamment en médecine et en théologie depuis 1538 grâce au gymnase de Jean Sturm, mais ceux-ci ne donnent pas lieu à un grade universitaire reconnu.

Une période de conflits
Frontispice d'une Relation de 1609.

Dans les années 1530, l’empereur Charles Quint, catholique, entre en guerre contre les princes protestants et leurs alliés et les vainc en 1547 à la bataille de Muehlberg. Strasbourg va alors conclure plusieurs alliances, notamment avec Zurich. Mais en 1592, après d’interminables délibérations, la cathédrale est partagée en deux avec l’élection de deux évêques : un catholique et un protestant. Commence alors la longue guerre des évêques qui va plonger la ville dans d’importantes difficultés financières. Ce conflit qui durera jusqu’en 1604 se solde par la victoire des Catholiques, Charles de Lorraine devenant l'unique évêque de la ville. En 1605, l'éditeur Johann Carolus commence à Strasbourg à produire la première gazette hebdomadaire du monde au nom de « Relation aller Fürnemmen und gedenckwürdigen Historien » (« Communication de toutes histoires importantes et mémorables »).

Dans toute l’Europe, la tension monte entre les protestants et les catholiques et en 1618, la guerre de Trente Ans éclate. Strasbourg, à l’abri dans ses fortifications modernisées par Daniel Specklin, n’intervient pas dans le conflit.

Vue de Strasbourg en 1644.

À l’issue de la guerre en 1648, par les traités de Westphalie, une partie de l’Alsace (les possessions des Habsbourg) est rattachée à la France, mais Strasbourg demeure ville libre impériale. Épargnée par la guerre, la ville est néanmoins isolée, financièrement affaiblie, et n’a rien à attendre de l’Empire germanique vaincu. Le , la ville est assiégée par une armée de 30 000 hommes sous le commandement de et deux jours plus tard, après de rapides négociations, Strasbourg accepte la reddition. Les privilèges et les institutions de Strasbourg sont confirmés et liberté de culte garantie, mais la cathédrale est rendue aux catholiques. Le , le roi Louis traité de Ryswick.

Strasbourg, une ville du royaume de France
La maison Kammerzell, de type Renaissance rhénane.

Un accord est passé entre Louis XIV et Strasbourg visant à préserver les libertés essentielles de la cité, sur les plans politique, administratif et religieux. Par contre, elle est privée de son artillerie et de ses milices et doit accepter l'installation d'une troupe de garnison. De surcroît, un prêteur royal doit veiller à ce qu’aucune décision ne soit préjudiciable aux intérêts du roi.

Si la ville a changé de nationalité, elle reste une ville frontière et un point de passage important pour rejoindre l’empire germanique.

De fait, séjournera à Strasbourg durant la guerre de Succession d'Autriche. La société aristocratique se développe et de nombreux hôtels particuliers voient le jour. Si l’allemand reste la langue courante, Strasbourg accueille de nombreux immigrants : entre 1681 et 1697, la ville passe de 22 000 à 26 500 habitants. Par ailleurs, Strasbourg abrite environ 6 000 soldats français, basés pour la plupart à la citadelle de Vauban dont les travaux ont débuté dès 1682.

Sur le plan religieux, la ville prend un tournant important. En 1704, un prince de la famille Rohan devient évêque de la ville. La famille conservera le pouvoir épiscopal jusqu’en 1790 et fera construire le fameux palais des Rohan de Strasbourg, situé tout près de la cathédrale, sur les rives de l’Ill. Durant toute cette période, le catholicisme va se développer même si les protestants restent majoritaires. En 1716, peu après la mort de Louis faire un vaste appel à l'émigration alsacienne, en particulier strasbourgeoise. Des publicités attirent en Louisiane des Alsaciens, qui fondent la ville Des Allemands.

Assoupie depuis l’annexion de Strasbourg à la France, l’université de Strasbourg retrouve peu à peu son éclat d’antan et entre 1721 et 1755 la ville va accueillir plus de 4 000 étudiants. L’université est déjà internationale : les étudiants étrangers viennent généralement d’Allemagne, de Scandinavie ou des Pays-Bas, mais aussi de Grande-Bretagne et de Russie. Certains d’entre eux sont devenus célèbres, comme Johann Wolfgang von Goethe qui y fit des études de droit. Le rayonnement universitaire de Strasbourg est important et certains enseignements comme le droit et la médecine sont très réputés.

Chant pour l'armée du Rhin
Statue du général Kléber, sur la place du même nom.
Mise à sac de l’hôtel de ville de Strasbourg, le .

Lorsque le la Bastille tombe aux mains des révolutionnaires, la population strasbourgeoise se soulève. Le , l’hôtel de ville est saccagé. Le calme revient très vite jusqu’en 1792, date à laquelle la France entre en guerre contre la Prusse et l’Autriche. Le , le jeune Rouget de l’Isle compose, à la demande du maire de Strasbourg, Un chant pour l’armée du Rhin sans se douter qu’il deviendra un symbole de la Révolution française en devenant la Marseillaise. Cette même année, François Christophe Kellermann, natif de Strasbourg, est nommé à la tête de l'armée de la Moselle, avec laquelle il remporte la bataille de Valmy, arrêtant les troupes ennemies à Verdun et Longwy, et sauve la France. Il sera par la suite nommé Duc de Valmy par Napoléon en 1808 en souvenir de son rôle historique.

C'est également à cette époque que Jean-Baptiste Kléber, natif lui aussi de Strasbourg, commence à s'illustrer dans de nombreuses batailles pour la défense de la jeune République française. Lors de la déclaration de guerre de 1792, Kléber s'engage dans l'armée du Rhin et s'illustre dans la défense de la forteresse de Mayence assiégée en 1793. Il meurt assassiné au Caire, durant l'expédition napoléonienne. Sa statue trône au centre de la place Kléber, l'ancienne place d'Armes au cœur de la cité. Sa statue est l'œuvre de Philippe Grass en 1840.

En 1797, l’armée française prend plusieurs villes allemandes, notamment Kehl et Offenbourg. Strasbourg est hors de danger, mais la révolution a profondément désorganisé la ville. Deux ans plus tard, Napoléon Bonaparte prend le pouvoir et plusieurs institutions voient le jour : la préfecture, la bourse de commerce en 1801, la chambre de commerce en 1802. Un nouveau pont sur le Rhin est construit et les routes sont rénovées. Autant d’évolutions qui vont favoriser les activités commerciales de la ville. Strasbourg redevient un carrefour commercial important ; on vend notamment du tabac, du vin, du coton et des épices. Sur la cinquantaine de noms qui composent la « liste des négociants et commerçants les plus distingués de Strasbourg » de 1810, cinq d'entre eux seulement appartiennent à de vieilles familles strasbourgeoises, toutes luthériennes : Franck, de Turckheim, Oesinger, Mannberger et Saum.

Époque contemporaine

Plan-relief de Strasbourg au milieu du XIXe siècle.
Révolution industrielle

À la fin du révolution industrielle. De nouveaux canaux vont être construits, reliant la Marne et le Rhône au Rhin. La ligne Strasbourg - Bâle est mise en service entre 1840 et 1844 par la Compagnie du chemin de fer de Strasbourg à Bâle. La gare provisoire est alors installée à Koenigshoffen, en dehors des murs de la ville. La de Strasbourg est ouverte en 1846. La ligne de chemin de fer reliant Paris à Strasbourg est achevée en 1852. Le télégraphe électrique est mis en place la même année. Néanmoins, la ville reste essentiellement tournée vers le commerce et la finance, contrairement à Mulhouse dont l’industrie connaît un véritable essor.

À partir de 1853, le français devient la seule et unique langue d’enseignement, mais l’allemand et l’alsacien restent les langues les plus utilisées au quotidien.

Strasbourg, capitale du Strasbourg, capitale du Reichsland d'Alsace-Lorraine
Plan de Strasbourg en 1870.
Vue de Strasbourg vers 1890-1900.

La ville est prospère, mais en , une nouvelle guerre éclate. Dès le mois d’, les Prussiens, sous le commandement du général August von Werder, envahissent l’Alsace et assiègent Strasbourg. La ville est mal préparée et son enceinte fortifiée du .

Le , après plus d’un mois de bombardements discontinus, Strasbourg capitule et les Prussiens entrent dans la ville. Le traité de Francfort, signé le , rattache le Bas-Rhin, le Haut-Rhin (moins l'arrondissement de Belfort), une partie de la Moselle, une partie de la Meurthe et quelques communes des Vosges à l’Empire allemand. Strasbourg devient la capitale du Reichsland Elsass-Lothringen. Les Strasbourgeois sortent traumatisés de cette guerre, et le rattachement de la ville à l’Allemagne est très mal vécu.

Mais Strasbourg retrouve rapidement la prospérité, grâce notamment à la volonté du gouvernement qui souhaite faire de la ville une vitrine du savoir-faire allemand. Un vaste plan d’urbanisation est mis en place, la Neustadt voit le jour. Celui-ci s’organise selon deux axes, les avenues des Vosges et de la Forêt-Noire d'ouest en est et l'actuelle avenue de la Paix vers le nord. La place impériale (aujourd’hui place de la République) constitue alors le nouveau centre névralgique de la ville, regroupant l’hôtel des Postes, le palais impérial, la bibliothèque universitaire et, un peu plus loin, la nouvelle université. Une nouvelle gare est édifiée, ainsi que plusieurs églises, notamment l’église Saint-Paul. La ville s’agrandit considérablement et se modernise jusqu’à la Première Guerre mondiale.

Plan de Strasbourg en 1888.
La place Kléber, vers 1900.

À partir de 1870, l’industrie va ainsi connaître un développement rapide, principalement dans les secteurs alimentaire (brasseries, conserverie) et mécanique. Ces nouvelles activités sont bien relayées par un réseau de tramway étendu (apparu en 1878 et électrifié en 1894) et le nouveau port autonome, construit hors de la ville. Les anciennes glacières, ensemble de bâtiments situés sur les canaux de l’Ill dans le quartier de la Petite France, ont abrité de 1897 à 1990 une usine de froid artificiel. Ils ont aujourd'hui été reconvertis en un hôtel cinq étoiles. Parallèlement, les activités bancaires s’intensifient, notamment depuis la création de la banque mutualiste du Crédit mutuel. Entre 1871 et 1914, la ville va gagner près de 100 000 habitants et la vie culturelle se développe. La Première Guerre mondiale va cependant mettre un terme à cette prospérité. Contrairement au conflit de 1870, Strasbourg est bien préparée à la guerre.

La Première Guerre mondiale et l'entre-deux-guerres

Dès le début du conflit, les manifestations francophones sont interdites. Rudolf Schwander, maire de la ville, va cependant œuvrer de sorte que la population ne soit pas touchée par la faim et à l’issue de la guerre, Strasbourg sort relativement indemne. Par le traité de Versailles, l'Alsace-Moselle est rendue à la France. Durant la transition, influencé par la République des conseils de Bavière, un court épisode de République des conseils de Strasbourg a lieu. Le changement de nationalité se fait sinon dans la violence, du moins dans la brutalité : les Allemands sont expulsés de la ville et certains monuments impériaux sont détruits, notamment la statue de . Le bilan démographique est plus lourd. Aux Allemands chassés de la ville ou partis de leur plein gré s’ajoutent 3 000 Strasbourgeois morts au combat sous l’uniforme allemand. Durant les années 1930, la croissance démographique va reprendre avec l’arrivée de juifs d’Europe centrale qui fuient la montée rapide de l’antisémitisme.

La ville retrouve une certaine prospérité et le trafic fluvial augmente considérablement malgré une conjoncture économique peu favorable, due à la crise des années 1930. Le port autonome ainsi que le réseau de chemin de fer vont favoriser le développement de l’industrie et en 1932, une nouvelle bourse de commerce est édifiée.

La Seconde Guerre mondiale

Le

Après l'armistice du 22 juin 1940, l'Alsace-Lorraine est, de fait, annexée au Troisième Reich. Contrairement à l'annexion de 1871 à 1918, les deux départements alsaciens et la Moselle ne sont pas réunis. L'Alsace devient le CdZ-Gebiet Elsass et est intégrée au Gau Baden-Elsaß.

La synagogue, avant sa destruction par les nazis en 1940.

Une politique de germanisation et de nazification est menée sous l'impulsion de Robert Wagner. Lorsqu’en les premiers réfugiés reviennent dans la ville, seuls les habitants d’origine alsacienne sont acceptés. Les juifs sont refoulés et la synagogue est incendiée. Les rues retrouvent leurs noms allemands ou sont rebaptisées et la langue française est interdite.

La plaque commémorative apposée sur la façade du Collège épiscopal Saint-Étienne à Strasbourg.

Dès , Marcel Weinum, âgé de 16 ans, organise un réseau de résistance constitué de 25 garçons de 14 à 16 ans et spécialisé dans la propagande, le sabotage et le renseignement appelé La Main noire. Le groupe uni et déterminé débuta ses actions de manière « modeste » mais non moins courageuse à la lumière des sanctions encourues. Leurs premières mesures se concentrèrent sur la distribution de tracts et pamphlets en faveur de la France libre et contre l'occupant allemand, la levée du drapeau tricolore sur le fronton des enceintes publiques mais également le caillassage des boutiques allemandes ou des commerçants affichant le portait d'Hitler sur leur devanture. C'est par un jeu de circonstances que le jeune Marcel découvrit la voiture du régent de la nouvelle entité administrative, et décida de fomenter son attentat. Celui-ci fit grand bruit et irrita les plus hautes instances du pouvoir occupant. À la suite de l'attaque contre le Gauleiter Robert Wagner qui blessa le prélat, une traque fut mise en place et les membres du groupe furent tous arrêtés. Dix d'entre eux furent jugés par un tribunal spécial. Marcel Weinum quant à lui est condamné à mort et décapité à Stuttgart le . Il déclarera la veille de sa mort dans une lettre adressée à ses parents : « si je dois mourir, je meurs avec un cœur pur ». Ses compagnons, pour leur part, n'ont eu d'autre choix que l'incorporation forcée dans une armée et une guerre qui n'était pas la leur. Ils périront sur le front de l'Est en Russie.

À partir de 1942, l'embrigadement est obligatoire et les jeunes d’Alsace et de Moselle sont enrôlés de force dans l'armée allemande. Les malgré-nous sont envoyés sur le front russe et très peu d’entre eux reviendront.

Le , la ville est bombardée par une vingtaine d'appareils américains. Ce premier bombardement fit 195 victimes. Quatre autres suivront les

Strasbourg, ville symbole
Le quartier de l'Esplanade, construit dans les années 1960.

En 1947, lors d’un discours à Strasbourg, le général de Gaulle annonce la création du Rassemblement du peuple français. Jusqu’en 1962, la droite gaulliste domine la scène politique, dont l’une des figures les plus emblématiques est Pierre Pflimlin.

En 1949, Strasbourg se voit attribuer les premières institutions européennes, notamment le Conseil de l'Europe. À ce titre, le ministre britannique des Affaires étrangères, Ernest Bevin, a déclaré « Nous cherchions un centre qui puisse convenir aux nations européennes et devenir un symbole de l'unité de l'Europe. Le choix de Strasbourg m'a paru évident. Cette grande cité avait été témoin de la stupidité du genre humain qui essayait de régler les affaires par la guerre, la cruauté et la destruction ». Un an plus tard, Strasbourg accueille la Cour européenne des droits de l'homme. Puis, en 1952, la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA). En 1969, l'Institut des droits de l'homme. En 1972, le Centre européen de la jeunesse. En 1979, le Parlement européen est élu pour la première fois au suffrage universel et son maintien à Strasbourg confirmé.

Tombé en désuétude, le tramway effectue son dernier voyage le

Le préfet du Bas-Rhin, siégeant à Strasbourg, devient également préfet de la région Alsace à partir de 1964.

La communauté urbaine de Strasbourg (CUS) est créée le . Elle regroupe 27 communes et est l’une des quatre premières communautés urbaines de France avec Lyon, Lille et Bordeaux. Son objectif est d’optimiser la gestion des différentes communes. Au cours des années 1970, le port autonome se développe et le charbon laisse progressivement place à des marchandises à plus forte valeur ajoutée (pétrole, produits chimiques).

En 1967, le Conseil de l'Europe donnait à la ville de Strasbourg le prix de l'Europe.

Durant les Trente Glorieuses, de grands projets urbains sont mis à pied d’œuvre. Les édifices historiques sont restaurés et le quartier de l’Esplanade est construit. Les logements sociaux se multiplient, notamment dans les quartiers de Neuhof et de Hautepierre. L’université de Strasbourg est scindée en trois en 1970 puis est finalement réunifiée en 2009.

La ville célèbre son bimillénaire en 1988. À cette occasion, la fontaine de Janus — dessinée par l'artiste strasbourgeois Tomi Ungerer — est érigée au nord de la place Broglie.

En 1991, c'est à Strasbourg qu'est déployé et testé le premier réseau de téléphonie mobile français : le Bi-Bop.

Après avoir envisagé la réalisation d'un métro automatique, la ville opte finalement pour la construction d'un nouveau réseau de tramway. La première ligne est ouverte le et connaît un vif succès. Les dernières extensions, réalisées en 2020, font du réseau strasbourgeois l'un des plus grands souhaitée] de France. La quasi-totalité de la ville est accessible en tram qui se divise en six lignes. En , la première ligne du bus à haut niveau de service de Strasbourg est mise en service.

L'achèvement du premier tronçon de la LGV Est européenne en 2007 place Strasbourg à 2 Paris et renforce la position centrale de la ville au sein de l'Europe. Le second tronçon de cette ligne à grande vitesse est mis en service le . La capitale alsacienne est désormais à h 46 min de Paris.

Strasbourg mise beaucoup sur la coopération transfrontalière. La convention relative à la création de l'Eurodistrict Strasbourg-Ortenau a été paraphée en 2005. Son objectif est double : développer les échanges entre Strasbourg et l'Allemagne d'une part, et d'autre part franchir une nouvelle étape dans la construction de l'Europe en posant les jalons de ce qui pourrait être une métropole binationale de près d'un million d'habitants. L'accord de 2005 vise en effet à développer des projets communs dans les principaux domaines (transports, urbanisme, éducation, santé, emploi, environnement). L'Eurodistrict regroupe notamment les villes de Strasbourg, Kehl, Offenbourg, Lahr et Achern. Un arrêté préfectoral paru le

Pour des raisons de rationalisation et d'internationalisation, le

Les et , Strasbourg accueille le  sommet de l'OTAN.

Entre et , la ville célèbre le millénaire des fondations de la cathédrale par une série d’événements et de manifestations.

Le

Depuis le

Le soir du , le centre-ville est le théâtre d'un attentat djihadiste à proximité du marché de Noël. Un terroriste ouvre le feu sur des passants, cinq personnes sont mortellement blessées, le terroriste est abattu après deux jours de cavale. L'attaque est revendiquée par Daech.

Hôtel de la collectivité européenne d’Alsace (ancien hôtel du département).

Le

Strasbourg, capitale européenne

En changeant quatre fois de nationalité en 75 ans (entre 1870 et 1945), Strasbourg est devenue la ville symbole de la réconciliation franco-allemande et, plus globalement, de l'unité européenne. Strasbourg est considérée comme « capitale européenne » du fait de la présence de nombreuses institutions de l'Union européenne mais également de l'Europe continentale, au même titre que Bruxelles, Luxembourg et Francfort-sur-le-Main. Par ailleurs, Strasbourg est la deuxième ville diplomatique française avec 1 ambassade, 41 consulats (dont Allemagne, Belgique, Luxembourg, Portugal…), 47 représentations permanentes d'États membres auprès du Conseil de l'Europe, ainsi qu'une centaine d'ONG à caractère international. Strasbourg est par ailleurs la seule ville française siège d’institutions européennes et une des rares villes avec New York, Genève et Lyon à accueillir des institutions internationales sans être la capitale d'un État.

Strasbourg est, depuis 1920 et en conséquence du traité de Versailles, le siège de la première institution intergouvernementale jamais créée, la Commission centrale pour la navigation du Rhin. Cette commission avait été instituée à la suite du traité de Vienne, en 1815, et siégeait auparavant à Mannheim. Elle regroupe cinq pays : la France, l’Allemagne, la Suisse, la Belgique et les Pays-Bas.

Institutions européennes
Conseil de l’Europe
Le palais de l'Europe, œuvre de l'architecte Henry Bernard, abrite le Conseil de l'Europe.

Créé en 1949, le Conseil de l'Europe a pour objectif la défense des droits de l’homme, la mise en valeur de l’identité culturelle de l’Europe, la recherche de solutions aux problèmes de société (notamment la discrimination, le terrorisme, la bioéthique…), le développement de la stabilité démocratique. Cette institution regroupe 47 États. Le budget 2007 du Conseil de l’Europe est de 197 millions d’euros.

Strasbourg regroupe d'autres administrations européennes comme le Secrétariat général du Conseil de l'Europe dont le rôle est d'assurer la préparation et le bon fonctionnement de ses travaux. Il conserve également les actes et archives du Conseil. La ville abrite le Comité des ministres du Conseil de l'Europe qui est l'instance décisionnelle du Conseil de l'Europe et les 47 missions diplomatiques auprès du Conseil de l'Europe.

L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, dont la première session date du , est la plus ancienne assemblée pluraliste internationale. Elle se réunit quatre fois par an en sessions plénières au palais de l'Europe à Strasbourg afin d'examiner les rapports et les projets relatifs à l'actualité européenne. Elle est ainsi un organe décisionnel, l'assemblée devant être consultée sur tous les traités internationaux émanant du Conseil de l'Europe.

Cour européenne des droits de l’homme

Créée en 1959, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) occupe le palais des droits de l'homme construit entre 1991 et 1995. Cette cour est un organe juridictionnel rattaché au Conseil de l'Europe qui est chargé de traiter les requêtes relatives à la violation de la Convention européenne des droits de l'homme.

Parlement européen

C’est l’organe parlementaire de l’Union européenne. Il regroupe 705 députés, élus par les citoyens européens. Il joue un rôle essentiel dans l'élaboration de la législation, notamment sur la protection de l'environnement, le droit du consommateur, le transport et la lutte contre les discriminations.

Lors du Conseil européen d'Édimbourg, les et , les gouvernements des États membres sont parvenus à un accord sur les sièges des institutions, aux termes duquel :

  • le Parlement européen a son siège à Strasbourg où se tiennent les 12 périodes annuelles de session, y compris la session budgétaire ;
  • les sessions plénières additionnelles se tiennent à Bruxelles ;
  • les commissions parlementaires siègent à Bruxelles ;
  • le Secrétariat général et ses services restent installés à Luxembourg.

Cette décision a suscité des critiques de la part de certains députés partisans du siège bruxellois. Cependant la Cour de justice (arrêt du

Le calendrier des sessions est fixé chaque année par le Parlement, sur proposition de la Conférence des présidents.

Autres institutions et organismes européens
La Pharmacopée européenne.

Strasbourg accueille d'autres institutions ou organismes européens, la plupart d'entre elles n'ont de rapport ni avec le Conseil de l'Europe ni avec l'Union européenne :

  • le Commissaire aux droits de l'homme ;
  • la Pharmacopée européenne qui a pour mission l’élaboration d’une pharmacopée commune entre les différents pays du Conseil de l'Europe. Elle a d'ores et déjà une valeur supérieure aux différentes pharmacopées nationales ;
  • le Centre européen de la jeunesse depuis 1972 ;
  • l'Observatoire européen de l'audiovisuel depuis 1992 ;
  • le Fonds Eurimages ;
  • le corps européen (créé en 1992) et son bataillon de soutien ;
  • le Jägerbataillon de la brigade franco-allemande ;
  • le centre d’hébergement des bases de données de l'espace Schengen dépendant de l'Agence européenne pour la gestion opérationnelle des systèmes d'information à grande échelle au sein de l'espace de liberté, de sécurité et de justice (EU-Lisa) ;
  • la Commission centrale pour la navigation du Rhin, qui est la plus ancienne organisation internationale au monde (fondée en 1815 et siégeant à Strasbourg depuis 1920) ;
  • la chaîne de télévision franco-allemande Arte ;
  • la Fondation européenne de la science (FSE) ;
  • le programme scientifique Frontière humaine ;
  • l'Assemblée des régions d'Europe ;
  • la Plate-forme européenne des instances de régulation (EPRA) ;
  • la Coopérative internationale de recherche en matière de communication (CIRCOM) ;
  • le Médiateur européen, organe de l'Union européenne ;
  • l'Institut européen de la propriété industrielle ;
  • l'International Space University (ISU).
Organisme mondial
  • la Commission internationale de l'état civil (CIEC) ;
Principaux écueils

Le contrat triennal instauré en 1980 sous l’impulsion de Pierre Pflimlin, a pour objectif d’accroître le rayonnement de la ville en finançant d’importants projets culturels, éducatifs ou d'infrastructures. Le dernier contrat en date, 2015-2017, pèse 146 millions d'euros. La région Alsace y apporte 13,17 millions, l’État 37,68 millions, le conseil général du Bas-Rhin 3,46 millions, la ville et sa communauté urbaine 81,1 millions et d’autres partenaires 10,86 millions. 32,18 millions seront destinés à l'Orchestre philharmonique de Strasbourg, les liaisons aériennes bénéficieront de 24,11 millions de subventions et 16 millions seront réservés pour les extensions du tramway et les études sur le futur tram-train.

Le contrat arrivé à échéance en 2011 pesait 244,5 millions d’euros. 110,4 millions d'euros étaient destinés à améliorer l'accessibilité de la ville (accélération des projets de ligne à grande vitesse, financement du déficit de certaines lignes aériennes notamment), 61,8 millions étaient destinés à l'enseignement supérieur, la recherche et l'éducation et 72,1 millions ont été consacrés au renforcement culturel de Strasbourg. La participation de l'État s’élevait au total à 117,5 millions d'euros.

Depuis l’arrivée du TGV Est en et du TGV Rhin-Rhône en 2011, l'accessibilité de la ville s'est améliorée. Strasbourg est reliée à Stuttgart, Munich et Francfort-sur-le-Main par TGV, grâce à la reconstruction du pont ferroviaire sur le Rhin.

Achevé en 2002, le pont Pierre-Pflimlin est tout un symbole puisque depuis le . Ce pont est un instrument économique important : il améliore sensiblement l’accessibilité de la ville depuis l’Allemagne, assurant une meilleure desserte du port autonome de Strasbourg et de l’aéroport de Strasbourg-Entzheim.

Initiatives franco-allemandes
La passerelle Mimram du jardin des Deux Rives.

La ville est au centre de nombreuses initiatives franco-allemandes ; aménagé en 2004, le jardin des Deux Rives est un parc situé le long du Rhin. Il relie Strasbourg à la ville allemande de Kehl par une passerelle piétonne, la passerelle Mimram.

Autre initiative : le Forum franco-allemand créé en 1998, qui est à la fois un salon de recrutement et un salon de l’étudiant. Organisé tous les ans à l’automne par l’université franco-allemande, le forum a lieu à Strasbourg pendant deux jours. Son objectif est de réunir sous un même toit lycéens, étudiants et doctorants, entreprises, établissements d’enseignement supérieur français et allemands, ainsi que toutes les institutions engagées dans le rapprochement franco-allemand, afin de favoriser la prise d’information et les contacts en vue d’une formation binationale, d’un stage ou d’une embauche.

Lancé en 2007, le programme « Gemeinsam mehr Chancen - Avancer ensemble » vise quant à lui à intensifier les échanges scolaires franco-allemands.

La municipalité projette par ailleurs la construction d'une piscine franco-allemande, située sur la rive française du Rhin. Les rives du fleuve constituent en effet une zone vaste à fort potentiel, mais qui a été délaissée jusqu'au milieu des années 1990.

En 2010 est lancé un projet transfrontalier d´expérimentation de 100 véhicules hybrides rechargeables entre Strasbourg, Offenbourg et Karlsruhe.

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  2. Trendel 2006, p. 10 et 17.
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  5. Bertrand 1986, p. 18loc=.
  6. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées geographie_curieuse
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Héraldique


Les armes de Strasbourg se blasonnent ainsi : « D'argent (avec ou sans diapré) à la bande de gueules ».

Le blason de la ville est le résultat d'une inversion des couleurs du blason de l'ancienne principauté épiscopale de Strasbourg (De gueules à la bande d'argent) à l'issue de la révolte des bourgeois de la ville au Moyen Âge qui ont pris leur indépendance face à la tutelle de l'évêque. Celui-ci conserva néanmoins son pouvoir sur la campagne environnante. Le même phénomène s'est observé à Bâle, expliquant ainsi l'actuelle inversion des couleurs des blasons des cantons de Bâle-Ville et Bâle-Campagne.

Cependant le blasonnement est apparemment sujet à discussion. Outre l'interprétation graphique ci-contre, on rencontre au moins deux blasonnements différents :

D'argent à la bande de gueules (le champ diapré). (Grand Larousse encyclopédique en 10 volumes)
D'azur, à une Notre-Dame de carnation assise sur un trône d'or et sous un pavillon de même, tenant de la main dextre un sceptre d'or, et sur le bras sénestre l'enfant Jésus : auprès de la Vierge est un écusson d'argent, chargé d'une bande de gueules. (Malte-Brun, La France illustrée, 1884)


Les Grandes Armes de Strasbourg se composent du blason bandé et de certains ajouts à l'extérieur. Le musée historique de Strasbourg ainsi que d'autres bâtiments historiques en conservent des exemples, sur pierre ou sur vitraux, dont l'emploi remonte au Légion d’honneur. Si les ornements extérieurs font appel à l'ancienne condition de ville libre du Saint-Empire romain germanique, le champ diapré n'est qu'un élément décoratif.

Les Grandes Armes de Strasbourg ont servi de décoration à des fins officielles, comme pour les médailles de l'Exposition de la ville, timbres postaux et documents officiels jusque dans les années 1980, quand la corporation municipale décida de faire usage d'un logo.


Les armes de Strasbourg sous le Premier Empire se blasonnent ainsi : « D'azur diapré d'or à la bande d'argent, au chef de gueules chargé de trois abeilles d'or ».

Pendant le Premier Empire, Strasbourg fut au nombre des bonnes villes et autorisée à ce titre à demander des armoiries au nouveau pouvoir. Elles devenaient : D'azur diapré d'or à la bande d'argent, au chef de gueules chargé de trois abeilles d'or, qui est des bonnes villes de l'Empire.

Le , le blason de la ville a été apposé sur la locomotive BB 15010 de la SNCF.

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Oflag 65 de Strasbourg.
Stalag-385-Strasbourg.
Stalag-VCZ-Strasbourg.
Stalag VD Strasbourg.
  • Dossiers d'archéologie, Strasbourg 2000 ans d'Histoire , N°420, novembre-décembre 2023
  1. Dulag de Strasburg
  2. Frontstalag 210 Strasbourg
  3. Oflag 65 de Strasbourg
  4. Stalag-385-Strasbourg
  5. Stalag-VCZ-Strasbourg
  6. Stalag VD Strasbourg

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/ca/ca-sk/662914.html

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