Charlemagne

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Charlemagne : descriptif

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Charlemagne

Charlemagne, du latin Carolus Magnus, ou Charles Ier dit « le Grand », né à une date inconnue (vraisemblablement durant l'année 742, voire 747 ou 748, peut-être le 2 avril), mort le 28 janvier 814 à Aix-la-Chapelle, est un roi des Francs et empereur

Il appartient à la dynastie des Carolingiens

Fils de Pépin le Bref et de Bertrade de Laon, il est roi des Francs à partir de 768, devient par conquête roi des Lombards en 774 et est couronné empereur à Rome par le pape Léon III le 24 ou 25 décembre 800, relevant une dignité disparue en Occident depuis la déposition, trois siècles auparavant, de Romulus Augustule en 476. Roi guerrier, il agrandit notablement son royaume par une série de campagnes militaires, en particulier contre les Saxons païens dont la soumission fut difficile et violente (772-804), mais aussi contre les Lombards en Italie et les musulmans d'al-Andalus

Souverain réformateur, soucieux d'unification religieuse et de culture, il protège les arts et lettres et est à l’origine de la « renaissance carolingienne »

Son œuvre politique immédiate, l’Empire carolingien, ne lui survit cependant pas longtemps

Se conformant à la coutume successorale franque, Charlemagne prévoit dès 806 le partage de l’Empire entre ses trois fils

Après de nombreuses péripéties, l’Empire ne sera finalement partagé qu’en 843 entre trois de ses petits-fils, lors du traité de Verdun. Le morcellement féodal des siècles suivants, puis la formation en Europe des États-nations rivaux condamnent à l’impuissance ceux qui tentent explicitement de restaurer l’Empire d’Occident, en particulier les souverains du Saint-Empire romain germanique, d’Otton Ier en 962 à Charles Quint au XVIe siècle, voire Napoléon Ier, hanté par l’exemple du plus éminent des Carolingiens. La figure de Charlemagne a été l’objet d’enjeux politiques en Europe, notamment entre le XIIe et le XIXe siècle entre la nation germanique qui considère son « Saint-Empire romain » comme le successeur légitime de l’empereur carolingien, et la nation française qui en fait un élément central de la continuité dynastique des Capétiens

Charlemagne est parfois considéré comme le « Père de l’Europe »,, pour avoir assuré le regroupement d’une partie notable de l’Europe occidentale, et posé des principes de gouvernement dont ont hérité les grands États européens. Les deux principaux textes du IXe siècle qui dépeignent le Charlemagne réel, la Vita Caroli d’Éginhard et la Gesta Karoli Magni attribuée à Notker le Bègue, moine de Saint-Gall, l’auréolent également de légendes et de mythes repris au cours des siècles suivants : « Il y a le Charlemagne de la société vassalique et féodale, le Charlemagne de la Croisade et de la Reconquête, le Charlemagne inventeur de la Couronne de France ou de la Couronne impériale, le Charlemagne mal canonisé mais tenu pour vrai saint de l'Église, le Charlemagne des bons écoliers ». Charlemagne est, par tolérance du pape Benoît XIV, un bienheureux catholique fêté localement le 28 janvier

En effet, en 1165, l'empereur Frédéric Ier Barberousse obtient la canonisation de Charlemagne par l'antipape Pascal III,

De nombreux diocèses du nord de la France inscrivent alors Charlemagne à leur calendrier et, en 1661, l’université de Paris le choisit pour saint patron

Aujourd’hui encore, la cathédrale d'Aix-la-Chapelle fait vénérer ses reliques

Pourtant, l’Église catholique a retiré de son calendrier « l’empereur qui convertit les Saxons par l’épée plutôt que par la prédication pacifique de l’Évangile ».

Héraldique

La vie de Charlemagne est antérieure à l'apparition de l'héraldique, mais sa notoriété lui a valu l'attribution d'armes qui, du fait de l'anachronisme, relèvent des armoiries imaginaires. À Charlemagne, empereur d'Occident et roi des Francs, on attribue naturellement un parti d'Empire (aigle bicéphale) et de France (fleurs de lis). La première description de ces armes se trouve dans les Enfances Ogier, composées vers 1275 par Adenet le Roi, ménestrel et poète à la cour des ducs de Brabant. C'est avec la diffusion de la légende des Neuf Preux, apparue dans Les Vœux du Paon, poème composé vers 1312 par Jacques de Longuyon qu'elles ont connu un succès durable. Ces armes furent reproduites dans les chroniques et généalogies armoriées des dynasties se rattachant à Charlemagne, et sur les monuments élevés à la gloire de l'empereur et du saint, tant en Allemagne qu'en France, où s'est développé le culte de saint Charlemagne. Lors de la réception solennelle de Charles Quint par , à Paris, le

Hiérosme de Bara, dans son ouvrage Le Blason des Armoiries, le blasonne ainsi : « Party, le premier, moitié de l'Empire qui est d'or, à une demie aigle esployée de sable, membrée & diadesmée de gueulles ; le deuxiesme de France, qui est d'azur, semé de fleur de lys d'or ».

Le jésuite Marc Gilbert de Varennes  dans Le roy d'armes, donne d'autres armoiries imaginaires à Charlemagne. Il écrit que « Charlemagne Roy de France et Empereur d'Occident portoit d'azur, à un aigle éployé d'or, diadémé, langué, & armé de gueules, l'estomach chargé de l'escu de France, qui estoit d'azur, aux fleurs de lis sans nombre, d'or : & telles armes furent portées par les empereurs François ses descendants, iusques à ce que ceux de la maison de Saxe usurpèrent l'Empire sur les François, car alors ils changèrent les émaux anciens de l'Empire, & prirent le métal, & la couleur des armes de leur Othon, surnommé le grand, qui portoit selon sa naissance, fascé d'or, & de sable de six pièces, blasonnant les armes de l'Empire, d'or & de sable, armé, lampassé, & couronné d'un diadème de gueules. » On suppose que c'est en partie de ce blasonnement donné pour Charlemagne que Napoléon s'inspira pour définir les armoiries de l'Empire Français dans le décret du 21 messidor An .

  1. Louis Carolus-Barré, Les armes de Charlemagne dans l'héraldique médiévale, Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France, 1955, p. 46-47.
  2. Hiérosme de Bara, Le Blason des Armoiries, chez Rolet Bouton, Paris, 1628, p. 132.
  3. Marc Gilbert de Varennes, Le roy d'armes ou L'art de bien former, charger, briser, timbrer, parer, expliquer, et blasonner les armoiries: Le tout enrichy de discours d'antiquitez, d'histoires, d'eloges, & d'vne grande quantité de blasons des armes de la pluspart des illustres maisons de l'Europe, & specialement de beaucoup de personnes de condition qui sont en France, Paris, 1635, p. 111-112.
  4. Hervé Pinoteau, Le chaos français et ses signes : Étude sur la symbolique de l’État français depuis la révolution de 1789, éditions PSR, 1998, p. 175.

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024
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