Chibougamau
Localisation
Chibougamau : descriptif
- Chibougamau
Chibougamau est une ville du Québec (Canada) située dans la région administrative du Nord-du-Québec, à la frontière de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean
Comptant 7 553 habitants en 2018, il s'agit de la plus grande communauté de Jamésie et du Nord-du-Québec.
Toponymie
L'origine du toponyme « Chibougamau » est encore discutée. La Commission de toponymie du Québec ne tranche pas sur une signification précise. Le mot contient les racines cries « shabo » (au travers) et « gamaw » (lac), de sorte que Chibougamau signifierait : lac traversé de bord en bord par une rivière. Certains penche au contraire pour le sens innu « lieu de rendez-vous », ou encore : « détroit, là où l’eau est bloquée ». Les interprétations autochtones donnent aujourd'hui leur préférence au sens de « lieu de rencontre ».
- », Commission de toponymie du Québec (consulté le ).
Géographie
Située à environ 230 km du Lac Saint-Jean au sud et à 400 Abitibi à l'ouest, il n'y a pas d'autres villes à proximité sauf Chapais, ce qui fait sa particularité et son isolement.
Chibougamau a longtemps été la fin de la route asphaltée au Québec. En effet, elle est la toute dernière communauté avant les territoires autochtones du nord. Elle est aujourd'hui accessible par les routes 167 (depuis le Lac-St-Jean) et 113 (depuis l'Abitibi).
La ville se trouve presque entièrement circonscrite par le territoire de la municipalité d'Eeyou Istchee Baie-James, sauf à ses limites sud-est, où le territoire non organisé de Lac-Ashuapmushuan est situé.
Certaines localités sont situées à proximité de Chibougamau sans en être adjacentes. La ville de Chapais est distante de 41 cri d'Oujé-Bougoumou est distant de 55 km (à environ 45 minutes de route).
Chibougamau borde les rives du lac Gilman, où l'on retrouve une plage et un sentier pédestre y faisant le tour sur une distance de 7,5 km.
Municipalités limitrophes
Eeyou Istchee Baie-James | ||||
Eeyou Istchee Baie-James | N | Eeyou Istchee Baie-James | ||
O Chibougamau E | ||||
S | ||||
Eeyou Istchee Baie-James | Lac-Ashuapmushuan |
Histoire
Découverte des ressources minières
Cette région a longtemps fait partie du territoire cri. Au XIXe siècle, l’exploitation des ressources minérales suscite un intérêt particulier. L’époque est marquée par une industrialisation rapide et développement des chemins de fer. Dans ce contexte, les besoins en minerais augmentent.
En 1857, James Richardson, œuvrant pour la Commission géologique du Canada, découvre des indices de minerais dans les environs de la «Paint Mountain» sur le lac Chibougamau. Son rapport publié en 1870 évoque le potentiel minier de la région et marque le début de l'intérêt pour la prospection dans le secteur. D'autres explorations confirment le potentiel minier, mais c'est en 1904, sous l'impulsion de Peter McKenzie et de l'ingénieur français Joseph Obalski, que commence la prospection en vue de l'exploitation des ressources minières.
Le gouvernement provincial débloque des fonds pour la construction d’un chemin de fer reliant Saint-Félicien au lac Chibougamau. Il crée aussi la Société minière de Chibougamau afin de développer le secteur. En 1910, son premier président, James Barlow, conclut toutefois que le potentiel minier est insuffisant pour justifier les coûts de la construction d'une voie ferrée. Le rapport Barlow et le déclenchement de la Première Guerre mondiale en 1914 ralentissent les projets d'exploitation minière dans le secteur.
Traite des fourrures
En 1914, la Compagnie de la Baie d'Hudson (CBH) aménage un dépôt de marchandises sur la rive sud du lac Chibougamau. Avec le déclin de la route des fourrures entre le lac Mistassini et Fort Rupert (Waskaganish) et le développement de la voie ferrée en Haute-Mauricie, le lac Chibougamau devient un point pivot du commerce des fourrures. En 1929, la CBH y ouvre un véritable poste de traite, sur la péninsule Gouin. L'ouverture de ce comptoir attire de nombreuses familles de chasseurs cris, qui s'installent dans le secteur. Plusieurs y œuvrent au sein des brigades de canots qui assurent le transport de la fourrures mais aussi de marchandises et de prospecteurs. Le poste cesse ses activités en 1942. La bande du lac Chibougamau se déplace au Lac aux Dorés, plus près des campements miniers. Ils formeront plus tard le village d'Oujé-Bougoumou.
Campement minier
Dans les années 1920, la prospection reprend et en 1922, la Chibougamau McKenzie Mines érige un premier chevalement sur un gisement à la baie des Cèdres, au lac aux Dorés. Dans les années 1930, Chibougamau fait l'objet de prospection intensive et une communauté de mineurs, de trafiquants d'alcool, de prospecteurs et de géologues y vit à l'écart de toute loi et de toute autorité policière. En 1934, le campement minier compte environ 1000 habitants. On y trouve un bureau de poste, une banque, un hôtel et une ligne téléphonique. En 1936, 33 compagnies minières œuvrent dans la région des lacs Chibougamau et Opémisca. L’isolement géographique et le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale ralentissent le développement minier, qui s'accélère après la guerre.
Fondation de la ville
Il faut attendre en 1949 pour qu'une route en gravier praticable à l'année relie Chibougamau au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Nommée à l'époque le boulevard Onésime Gagnon, elle deviendra la route 167. Deux ans plus tard, la route de gravier reliant Chibougamau à l'Abitibi est aussi achevée. En 1952, la «municipalité du village de Chibougamau» est instituée. Elle accède au statut de ville le 1954. À ce moment, le premier maire de la ville, Jean-Baptiste Laflamme, est nommé par le lieutenant-gouverneur de l'époque, Gaspard Fauteux. Les premières élections ont lieu en 1958. Godefroy de Billy est le premier maire élu. Le journal local est fondé en 1956, succédant au Chibougamau Miner (1949-1950) et au Courrier de Chibougamau(1956-1957).
Station des forces canadiennes à Chibougamau
De 1962 à 1988, la ville accueille une station radar. Elle fait partie du réseau de surveillance de la ligne Pinetree, qui assure la surveillance du nord canadien au cours de la Guerre froide. La diminution de la menace et l'évolution de la technologie satellite mènent à la fermeture de la station.
Feux de forêts
La ville de Chibougamau étant entourée de forêts, les feux de forêts y représentent une menace occasionnelle pour la ville. Le 3 juin 2005, un feux de forêt à proximité de la ville force l'évacuation de près de 200 résidents. Le feu sévit à 500 mètres de la ville et à proximité de secteurs de villégiature. L'ordre d'évacuation est levé dès le lendemain,.
Le 6 juin 2023 en soirée, la mairesse Manon Cyr annonce à la population, que l'avancée d'un important feu de forêt force l'évacuation préventive complète de tous les résidents de la ville. Près de 8000 personnes sont redirigés vers le lac Saint-Jean au cours de la nuit. La ville voisine de Chapais est alors en alerte de pré-évacuation, et la communauté crie de Oujé-Bougoumou est aussi évacuée. Un hébergement temporaire est établi à Roberval, alors que la route 167 est fermée à la circulation,. L'ordre d'évacuation est levé le 12 juin 2023. La proximité des feux de forêts demeure préoccupation pour les autorités locales au cours du mois de juin 2023 et la ville est régulièrement plongée dans un épais brouillard de fumée.
- Réjean Girard, Normand Perron, Le Nord-du-Québec, Les Presses de l'Université Laval, ISBN )
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Héraldique
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- « », sur Ville de Chibougamau (consulté le ).
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Chibougamau dans la littérature
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