Douala

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Douala : descriptif

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Douala

Douala est la capitale économique et le principal centre d'affaires du Cameroun

Peuplée de 4,9 millions d’habitants, elle est l'une des deux plus grandes villes du pays avec la capitale politique Yaoundé

La ville se développe à partir de son port de commerce sur l'estuaire du fleuve Wouri ouvert sur le golfe de Guinée

Chef-lieu de la région du Littoral et du département du Wouri, elle a le statut de communauté urbaine constituée de six communes d'arrondissement. Douala est une mosaïque des différentes ethnies de toutes les régions du Cameroun.

Géographie

Douala. Plan, de peu antérieur à 2013.
Douala, ses routes et l'aéroport.
Plan de peu antérieur à 2016.

Situation

Site portuaire situé sur le rivage de l'océan Atlantique, au fond du golfe de Guinée et à l'embouchure du fleuve Wouri, Douala abrite le plus grand port du pays, et l'un des plus importants d'Afrique centrale. La ville s'étend sur les deux rives du fleuve. Depuis octobre 2017, un second pont s'étend sur le fleuve pour en relier les deux rives.

Climat

Le climat de Douala est de type équatorial : il se caractérise par une température à peu près constante, autour de 26 .

Ces précipitations sont à l'origine de fréquentes inondations, qui contribuent en outre au développement de maladies telles que le choléra ou le paludisme. Pour remédier à ces difficultés, un projet de drainage des eaux pluviales et d’aménagement de plusieurs quartiers riverains des drains a été lancé en 2019. Ces drains sont des poubelles remplies de plastique et sont peu curées. Ce qui ne ralenti pas les inondations qui paralysent la ville toutes les années depuis 2000.

Températures et précipitations moyennes à Douala - altitude : 17 m - latitude: 4°03' N
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 24,2 24,5 24,4 24,3 24 23,3 22,8 22,7 22,8 23,1 23,5 24,1 23,6
Température maximale moyenne (°C) 29,9 30,1 29,9 29,6 29,1 27,8 27 26,8 27,5 28,1 28,8 29,5 28,7
Précipitations (mm) 82 107 227 294 313 310 370 358 352 377 271 113 3 174
Source : Tableau climatique de Douala (en °C et mm, moyennes mensuelles) fr.climate-data.org


Nouveau pont sur le Wouri.
Vue du quartier Bonanjo.
  1. Mavic Pro Drone Douala - Cameroon », sur YouTube,
  2. «  », sur www.cimed.org, (consulté le ).
  3. « L’Ambassadeur visite un projet de drainage pluvial à Douala », Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, 31 mai 2019 [1].

Toponymie

Pour le commun des habitants de Douala, le nom de cette cité est une altération phonétique d’Ewalé, nom de l’ancêtre éponyme des Duala.

Cette version est contestée par Ebélé Wei, qui dans l’ouvrage Paradis tabou, autopsie d’une culture assassinée, professe : « La ville de Douala qui (…) porte officiellement son nom actuel depuis le décret colonial allemand du .

  1. Jean Philémon Megopé Foondé, Douala. Toponymie, histoire et cultures, Yaoundé, Ifrikiya, 2011 (ISBN ).

Histoire

L'histoire de Douala, comme celle du Cameroun et d'une grande partie de l'Afrique s'est transmise dans l'oralité, elle nous est connue par des témoignages écrits extérieurs, très rares avant le XVe siècle.

Au , un explorateur carthaginois du nom de Hannon longe les côtes africaines, découvre de hautes montagnes en éruption qu'il nomme, « Char des dieux », puis une baie qu'il appelle « corne du Sud ». Hannon aurait ainsi découvert le mont Cameroun. On doute aujourd'hui que les Carthaginois soient allés aussi loin.

Entre les ), auraient résidé à Ngog Lipondo (en bakoko) ou Ngog Lituba (en bassa) avant de descendre jusqu'aux berges du fleuve Wouri dans la région du Littoral.

Au Fernâo do Po reconnaissent la côte de l'actuel Cameroun. Ils découvrent notamment une grande montagne, puis l'estuaire d'un fleuve doté d'une grande population de crevettes. Ils baptisent la montagne Serra de Fernao do Po et le fleuve Rio dos Camarões (Rivière des crevettes). Ils auraient ainsi reconnu le Mont Cameroun et l'estuaire du Wouri, le fleuve qui traverse Douala.

Les Espagnols arrivent plus tard et délogent les Portugais mais adoptent le nom donné par ces derniers, l'adaptant en espagnol : Rio de Camarones.

L'historien catholique, Engelbert Mveng situe l'installation du groupe Douala sur les rives du Wouri en 1706. Pour Ebelé Wéi, les Douala, partis du bassin du Congo, s'installent en 1578 non loin de l’estuaire. Les nouveaux arrivants trouvent sur place deux autres peuples, les Bakoko et les Bassa.

L’« estuaire des crevettes » est sans doute le Wouri (dérivé du nom Ewoli/Ewodi), car l'espèce de crevettes dite mbeatoe (Callianassa Turnerana White) remonte l'estuaire tous les trois à cinq ans et envahit le fleuve, phénomène très surprenant.

Les Portugais s'installent au large, dans l’île de Bioko, qu’ils baptisent Fernando Poo, et délaissent la côte.

Jusqu'au XIXe siècle, la plupart des Européens qui viennent au Cameroun sont des commerçants, notamment des Portugais, des Espagnols, des Hollandais, des Français, des Anglais et des Allemands. Ils achètent de l’ivoire, du caoutchouc, des esclaves (…) en échange d’alcool, de produits manufacturés, de poudre (…) aux habitants de la région côtière qui leur servent d'intermédiaires avec l'intérieur du pays. Cette situation dure jusqu’à la colonisation du Cameroun par les Allemands en 1884.

En 1840, l'Anglais Thomas Buxton prend la tête d'une expédition britannique vers les côtes ouest-africaines. Il est accompagné entre autres par le pasteur jamaïcain John Clarke et son compatriote le Malabo : actuelle capitale de la Guinée équatoriale). Mais compte tenu des circonstances assez favorables pour leur mission d'évangélisation, l'expédition décide de s'établir sur l'île. De là, le pasteur Clarke et le Dr Prince pénètrent en amont de l'estuaire. C'est ainsi qu'ils établissent les premiers contacts avec les riverains. Les Anglais rebaptisent le Rio de Camarones Cameroons Town.

Une fois retournés en Angleterre, Clarke et Prince recrutent pour la prochaine mission africaine. Parmi les recrues, un dessinateur des docks de l'Amirauté de Dovonport, Alfred Saker.

En , arrivé à Fernando Po, Alfred Saker opère sa première conversion en la personne de Thomas Horton Johnson. Ce dernier l'accompagne l'année suivante dans sa première mission de pasteur africain du Béthel à Cameroons Town. Le , Alfred Saker et Johnson s'établissent sur les terres de King Akwa, à l'endroit où se trouve aujourd'hui le temple du centenaire, à Douala. Au même moment, Joseph Jackson Fuller arrive à Fernando Po en provenance de la Jamaïque, et apporte vite une contribution décisive à la « Mission Afrique ».

En 1872, se servant des travaux du révérend jamaïcain Joseph Merrick sur la grammaire de la langue Isubu, Alfred Saker traduit les saintes Écritures en langue douala.

Colonisation allemande

La corvette allemande SMS Olga durant la canonnade de Hickorytown (aujourd'hui Douala) le 21 décembre 1884.

Le , un traité de protectorat est signé avec les rois Douala, négocié par le Woermann-Linie.

Le , l'explorateur allemand Gustav Nachtigal, exerçant comme Consul de son pays en Afrique du Nord, débarque dans l'estuaire de Cameroons Town pour prendre possession du territoire. Le drapeau de l'Empire allemand est hissé sur Bell Town, en présence des représentants d'autres communautés douala, comme Akwa Town, Hickory Town et Deido Town, plus précisément sur le plateau Joss. La ville, qui compte à peine 30 000 habitants, devient sous le nom allemand de Kamerunstadt la capitale du pays de 1885 à 1901.

Jetée du port de Douala (vers 1905).

En 1888, Théodor Christaller fonde la première école sur le plateau Joss, sur le site de l'actuel Douala.

Le

En 1905, une pagode est construite à Bonanjo, quartier de la ville, par le roi August Manga Ndoumbe. Il s'agit toujours d'un monument emblématique de la ville : c'est le Palais des rois Bell.

Un différend d'interprétation du traité de 1884 entre les rois Douala Manga Bell (August Manga Ndoumbe, décédé vers 1910), Dika Mpondo Akwa et les autorités allemandes, relatif à des questions foncières ayant entraîné des expropriations, conduit le roi à fomenter des émeutes en 1910. Par la suite, les autorités traditionnelles tentent de soulever le reste du Cameroun contre les autorités allemandes. Le , au terme d'un long procès, le roi du peuple douala, Rudolf Douala Manga Bell, principal instigateur du complot anti-allemand, et son secrétaire Ngosso Din, sont condamnés à mort et pendus.

Colonisation française

Lorsqu’éclate la Première Guerre mondiale, les troupes alliées envahissent le Cameroun. Le , un détachement français appuyé par des navires britanniques sous les ordres du général Charles Dobell et français prennent la ville. Le corps expéditionnaire franco-britannique l'occupe jusqu'au , date à laquelle les troupes britanniques se retirent. Durant la Première Guerre mondiale, les Français et les Britanniques implantent leur base arrière dans le village de Suellaba, près de Douala. Conquis par les armées britanniques et françaises au cours de la Grande Guerre, le Cameroun allemand est fragmenté à l'issue de celle-ci en un Cameroun britannique et un Cameroun français, dont Douala fait partie.

En 1927, la ligne de chemin de fer du centre relie Douala à Yaoundé. La même année est également construite une halle commerciale au bord de la Besseke, afin de centraliser le commerce et de mieux prélever les taxes.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, les autorités camerounaises restent d'abord fidèles à l'État français. Au cours de la nuit du 25 au , le capitaine Leclerc et ses 22 hommes débarquent dans les marais de Douala et rallient le détachement du capitaine Louis Dio (armée française régulière du Cameroun) à la cause de la France libre. Celui-ci revenait de Fort-Lamy (N'Djamena) avec un détachement de tirailleurs sénégalais.

En , dans la ville, des colons ouvrent le feu sur une manifestation de grévistes la faisant dégénérer en émeute. Les affrontements s'étendent et un avion sera même utilisé pour mitrailler les émeutiers. Officiellement, selon les autorités coloniales, le bilan serait de 8 morts et 20 blessés mais, selon l'historien Richard Joseph, ce bilan serait très inférieur à la réalité et les morts se compteraient en dizaines.

C'est principalement à Douala que s'organisent après 1945 les premiers syndicats du Cameroun. C'est également à Douala qu'est fondé l'Union des populations du Cameroun (UPC) en 1948. Dans les années 1950, le chef de la région de Douala Léon Salasc s'emploie à neutraliser toute contestation à travers une surveillance généralisée de la population. André Bovar, le président de l'Assemblée territoriale du Cameroun, précise : « Léon Salasc tenait la ville tout à fait en main. Il avait un service de renseignement très au point. Au point de savoir, parmi les Européens, qui couchait avec qui. Quand un Européen protestait, il lui disait : on sait que vous avez couché avec un tel. Le gars se calmait. »

Comme d'autres villes camerounaises, Douala est le théâtre en mai 1955 de manifestations contre l’arrestation de militants indépendantistes. Une fusillade autour de la prison provoque, selon les chiffres de la gendarmerie, sept morts et une soixantaine de blessés parmi les manifestants. Le siège de l'Union des populations du Cameroun (UPC) est incendié peu après.

Post-indépendance

Le gouvernement central de Yaoundé aurait alors « fermé le robinet des crédits » à Douala, et modifié la loi de finance dès 1996 pour centraliser au niveau de l'État les recettes municipales de Douala. Ainsi, entre 1996 et 2001, la ville de Douala n'aurait reçu que de petites parties du budget qui lui était dévolu (par exemple, pour l'exercice 1999-2000, la ville n'aurait reçu que 800 millions de francs CFA sur son budget de 69 milliards). La suspension du budget municipal aurait rendu impossible l'entretien de la voirie, et causé sa dégradation. Les routes de la ville, non revêtues et non entretenues, se seraient ainsi fortement dégradées, rendant certains quartiers inaccessibles en voiture pendant la saison des pluies. Il en aurait été de même pour l'adduction d'eau et les caniveaux. Cela aurait d'ailleurs participé à engendrer l'épidémie de choléra qui est apparue dans la ville en 2004. Cette mauvaise voirie aurait engendré le développement des Bensikins, les taxis-motos de Douala. Cependant, depuis la victoire du RDPC (parti présidentiel) aux élections municipales et législatives de 2002, de nombreux travaux de réfection de la voirie auraient été mis en œuvre.[réf. nécessaire]

Douala se trouve régulièrement en opposition avec le pouvoir en place dans les années 1990. En 1991, une opération ville morte aboutit à des élections présidentielles anticipées. John Fru Ndi, alors principal opposant au régime, arrive en tête du scrutin présidentiel de 1992 à Douala. Son parti, le Front social démocrate, arrive en tête des élections municipales de Douala en 1996.

Douala, comme d'autres métropoles africaines, n'échappe pas à la violence urbaine qui explose lors d'émeutes ou de pillages. En 2000, le gouvernement met sur pied un « commandement opérationnel » pour lutter contre le banditisme à Douala, permettant de faire intervenir l'armée. Le commandement opérationnel prend la forme d'un escadron de la mort, tuant plus d'un millier de personnes en quelques mois. Il sera découvert en 2001 qu'une partie des tués n'avait pas de rapport avec le crime organisé.

  1. datation d'après P. Salama, in Histoire générale de l'Afrique, tome 2, p. 554
  2. « A la découverte du peuple Mpo’o - Culturebene », Culturebene,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Engelbert Mveng, Histoire du Cameroun (chapitre IV), Présence Africaine, 1963
  4. Ebelé Wei, Le Paradis tabou, autopsie d'une culture assassinée, Ifrikiya, 1999, p. 104-105 et Les éditions du Net, 2023
  5. Manuel d'histoire du Cameroun, infra, p. 58.
  6. «  », sur britannica.com (consulté le ).
  7. Adalbert Owona, « La naissance du Cameroun (1884-1914) », Cahiers d'études africaines, DOI 10.3406/cea.1973.2724, lire en ligne, consulté le ).
  8. « Histoire de la ville de Douala », sur www.douala-guide.net (version du sur Internet Archive).
  9. Mark Dike DeLancey, Mark W. Delancey, Rebecca Neh Mbuh, Historical Dictionary of the Republic of Cameroon, Rowman & Littlefield, USA, 2019, p. 176.
  10. Saïd Bouamama, Figures de la révolution africaine, La Découverte, .
  11. a b c et d Thomas Deltombe, Manuel Domergue, Jacob Tatsita, KAMERUN !, La Découverte, 2018
  12. «  » [PDF], .
  13. VIOLENCE, DÉLINQUANCE ET INSÉCURITÉ A DOUALA, Michèle M’PACKO, août 2000
  14. «  », sur cameroon-info.net, .

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/bj/bj-li/12938.html

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