Tamines
Localisation
Tamines : descriptif
- Tamines
Tamines (en wallon Tamène) est une section de la commune belge de Sambreville, située en Région wallonne dans la province de Namur
C'était une commune à part entière avant la fusion des communes de 1977.
Géographie
Situation générale
Arrimée en rive gauche de Sambre, Tamines se situe à 18 km de Charleroi, 25 de Namur, et à 8 km de Fleurus et de Fosses-la-Ville, aux coordonnées GPS N 50° 26.000 E 04° 36.000. Le village est au centre du territoire communal de Sambreville, cerné par Velaine-sur-Sambre au nord, Auvelais à l'est, Falisolle au sud et Moignelée à l'ouest.
Hydrographie
Le territoire de Tamines est bordé sur 6 kilomètres par la Sambre, qui décrit une large boucle autour du village, en l’entourant par le sud et l’est. À la suite de la canalisation progressive de la Sambre, au cours des noues » existent encore dans le paysage ; l’une en rive gauche, dans le quartier des Alloux, l’autre en rive droite à proximité du centre de Tamines.
Un mince ruisseau tributaire de la Sambre traverse le territoire de Tamines : le Bruzero, au nord du territoire, descendant du Bois du Chesselet.
Des marais ont été classés en réserve naturelle, en rive gauche de la Sambre, à proximité du centre de Tamines. Ils portent le nom d’Espace Jean Poulain, du nom d’un ancien bourgmestre de Sambreville.
Relief et géologie
Positionnée sur un faible versant d’adret, à une altitude moyenne de 110 mètres (103 mètres au seuil de la gare), Tamines comporte néanmoins des différences de relief sensibles, entre les rives de la Sambre (93 mètres) et les hauts de versant du Tienne d’Amion au sud et du Bois du Chesselet au nord (125 à 130 mètres d’altitude). Le village se développe cependant sur le bas de versant, où le relief est peu marqué.
La Sambre a charrié des alluvions graveleux dans son lit majeur, que domine un replat limoneux dans le lieu-dit de la Campagne des Tombes. Des poches d’argiles ont cependant été localement exploitées en surface à cet endroit. En sous-sol, Tamines se situe sur d’importantes veines de charbon et de schiste.
Climat
Tamines jouit globalement d'un climat tempéré d'influence océanique.
Urbanisation
Avant 1840, Tamines n’a pas connu d’évolution majeure dans sa trame urbaine. Idéalement positionné sur une dernière basse terrasse face à un gué sur la Sambre, à l’abri des inondations majeures, le village ancien s’est développé autour de l’enclos paroissial. Deux voies principales le quittaient par le nord, l’une reliant l’enclave namuroise des Alloux (à une époque où Tamines relevait de l’autorité du Prince-Evêque de Liège), l’autre prenant la direction de Fleurus.
Situé sur d’importants gisements houillers, le village a profité très tôt de la Sambre pour exporter sa production, avant de voir s’ériger une station ferroviaire sur la ligne reliant Charleroi à Namur et Liège. À partir de 1850-1860, la croissance démographique découlant de l’essor économique va densifier considérablement la trame urbaine, avec l’empierrement progressif des voiries historiques et la création d’une nouvelle chaussée. L'habitat, autrefois groupé mais lâche, évolue vers la mitoyenneté, tant dans le centre ancien que le long des nouvelles voiries. Après la Seconde Guerre mondiale, l'urbanisation se poursuit dans les campagnes, vers l'ouest du territoire, privilégiant l'habitat à quatre façades dans les lotissements aisés et les habitations jumelées ou triplées dans les lotissements ouvriers ou sociaux. Principale conséquence de cette urbanisation massive du sol, la surface disponible est aujourd'hui considérablement réduite et l'agriculture a pratiquement disparu du paysage urbain.
Morphologie urbaine
Quartiers
- Bois des Noix.
- Les Bachères.
- Les Alloux.
- La Praile.
- Wércha.
Terrils
- Terril Sainte-Eugènie.
- Terril Grogneau.
- Terril de Falisolle.
Bois
- Bois des Mazuirs.
Démographie
- Sources : INS. Rem. : 1831 jusqu'en 1970 = recensements, 1976 = nombre d'habitants au 31 décembre.
Voies de communication
Outre l’autoroute E42 qui passe 7 km au nord du territoire, deux axes principaux traversent Tamines. Le premier porte aujourd’hui le matricule N 988 ; il relie depuis 1841 le plateau de Hesbaye (Ligny) à l’entre-Sambre-et-Meuse (Denée). Le second, la N 90, a été achevé dans les années 1990, et relie Namur à Charleroi avec deux fois deux bandes.
Le village possède une gare ferroviaire de relative importance, sur la ligne SNCB (L130) reliant Namur à Charleroi.
Dans un rayon de 25 km se trouvent encore l’aéroport de Charleroi, Brussels South Airport, et des connexions autoroutières et ferroviaires vers Bruxelles et Luxembourg.
Histoire
Toponymie et archéologie
Il n’y a aucune hypothèse sérieuse sur l’étymologie de Tamines, et aucune fouille archéologique n’y a été menée. Cependant, les travaux de l’historien Jean Fichefet, en 1963, ont pointé un certain nombre de lieux-dits laissant supposer une présence dès la fin de l’âge du fer et le début de la période romaine belge.
Préhistoire et Protohistoire
La longue période précédant la présence romaine n’a jamais été éclairée de découvertes. Néanmoins, Tamines se situe à 10 km de l’abri sous roche dans lequel les restes de l’Homme de Spy ont été découverts en 1875. Il est fort probable que l’emplacement du village se fut alors trouvé sur le territoire d’une population humaine autour de -36 000. De même, les vestiges humains découverts en 1988 dans la grotte de Claminforge, à Falisolle, attestent d'une occupation de la région au Mésolithique (entre -10 000 et -5 000). Enfin, les polissoirs de Velaine-sur-Sambre (commune de Sambreville) témoignent d’une présence au Néolithique, vers – 3 500.
Période romaine (52 ACN. - 476 PCN.)
L’historien Jean Fichefet, en 1963, supposait une présence située entre la fin de l'âge du fer et le début de la période romaine. Un Bois du Chesselet, occupant au nord du territoire de Tamines et un lieu-dit La Praile qui pourrait tirer son nom du latin « praelium », la bataille. Des lieux-dits en -ville, -villez, attestant une possible exploitation agricole autour d’une Campagne des Tombes où deux monnaies du IIe siècle ont été découvertes de manière fortuite à la fin du XIXe siècle.
Dans un contexte plus large, deux sépultures ont été découvertes à Auvelais, à 2 km, et à Arsimont, à 5 km. Des villas sont attestées à Fosses-la-Ville, à Aiseau-Presles, ainsi qu’un fanum. La route Bavay-Tongres passe 10 km au nord du territoire et le vicus d’Aubechies n’est qu’à 25 km. Replacé sur la carte des découvertes attestées de la période romaine, Tamines doit avoir accueilli également un petit domaine agricole.
Moyen Âge et Temps Modernes (476-1789)
Bien qu’aucun vestige du haut Moyen Âge n’ait été découvert sur le territoire, le village semble avoir profité de sa position sur un gué permettant le franchissement de la Sambre, sur la route reliant deux grands domaines.
En effet, l’abbaye de Fosses, fondée au prédicateurs irlandais sur un territoire appartenant à l’abbaye de Nivelles, devait entretenir avec celle-ci des contacts assidus. Et la route la plus directe reliant ces deux grandes abbayes traverse la Sambre à Tamines.
Le village apparaît dans les textes au milieu du prieuré d’Oignies, fondé en 1192 sur la rive droite de Sambre. Une importante ferme de Tamines en dépendait, face à l’église Saint-Martin. Le territoire est alors partagé entre les juridictions liégeoise (pour l’essentiel) et namuroise (pour les Alloux). Les documents qui font mention de Tamines concernent essentiellement des litiges de propriété et de culture.
Période industrielle (1789 - 1975)
Peu concerné par les événements de 1789, Tamines voit néanmoins passer une partie des troupes impliquées dans la Bataille de Waterloo, en 1815. Les principales conséquences de la fin de l’occupation française sont l’ouverture de l’industrie au marché anglo-néerlandais. Le bassin de Charleroi connaît un essor fulgurant pendant les cent cinquante ans qui suivront la victoire des troupes coalisées.
Tamines bénéficie de cet essor. L’exploitation du charbon concerne le village, avec plusieurs charbonnages (Sainte-Barbe, les Charbonnages Réunis et Le Hasard). Grâce à la canalisation progressive de la Sambre, initiée par les Hollandais dès 1825, les productions houillères puis métallurgiques sont expédiées vers le bassin de la Mer du nord. Rapidement, cependant, le train supplante le transport fluvial : en 1841, la ligne reliant Namur à Charleroi est inaugurée. C'est à cette époque, à la brasserie Le Cochet, qui était située à Tamines, qu'eut lieu un des vols pour lesquels la bande noire fut jugée en 1862.
Cet âge d’or est cependant marqué par un massacre de civils perpétré par les soldats de la IIe armée allemande, au début de la Première Guerre mondiale. Lors de son avancée vers Charleroi, pour contrôler le sud de la Belgique, l’armée allemande s’oppose violemment à l’armée française, retranchée en rive droite de Sambre. Ces affrontements sont particulièrement meurtriers à Auvelais, Arsimont et Tamines. Le village, situé en rive gauche, est alors pris pour cible par les Allemands, qui réquisitionnent plusieurs centaines de civils. 383 seront fusillés en quelques heures sur la place du village, le , et près de 250 maisons incendiées. Ce Massacre de Tamines a marqué les esprits et, avec ceux d’Andenne, Dinant ou Louvain, saisiront l’opinion publique européenne. Ces faits sont alors exploités par la propagande alliée, notamment anglo-saxonne.
Malgré ce terrible événement, l'important essor démographique se poursuit pendant plus d’un siècle, l’industrie de la région drainant des ouvriers hesbignons puis flamands, avant l’arrivée des Italiens dans les années 1950. Entre 1860 et 1910, la population de Tamines est multipliée par trois.
En 1965, les charbonnages de Sainte-Barbe et de Sainte-Eugénie cessent leurs activités. Au tournant des années 70-75, le tri postal et les ateliers du chemin de fer ferment successivement leurs portes. La disparition de près de 3 000 emplois directs stoppera brutalement l’activité de la Basse-Sambre.
- », sur Strothmann, F. Beat Back the Hun With Liberty Bonds. [United States]: [s. n.], [1918?]. (consulté le )
Héraldique
Blasonnement : De sable semé de larmes d'argent, à la croix d'or chargée de huit flammes de gueules et portant en cœur la date 1914 en chiffres de sable.
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- Lieve Viaene-Awouters et Ernest Warlop, Armoiries communales en Belgique, Communes wallonnes, bruxelloises et germanophones, t. 2 : Communes wallonnes M-Z, Communes bruxelloises, Communes germanophones, Bruxelles, Dexia, , p. 695
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Tamines dans la littérature
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