Florenville
Localisation
Florenville : descriptif
- Florenville
Florenville (en gaumais Floravile) est une ville francophone de Belgique située en Région wallonne dans la province de Luxembourg. Elle est située en Gaume et fait frontière avec l'Ardenne et la France
Elle surplombe un méandre de la Semois et est orientée vers le tourisme.
Histoire
L'histoire de Florenville est celle d'une entité rurale, paisible et discrète, collée à une frontière mouvante et disputée et partant, occupée, traversée ou échangée par des belligérants étrangers. Elle est intimement liée au destin du comté de Chiny.
Antiquité
Avant la conquête romaine, le territoire de Florenville est situé en Gaule et occupé par les Trévires.
En 45 av. J.-C., l'empereur Claude fait construire la chaussée romaine reliant Reims à Cologne qui traverse la région. Des fouilles menées dans le hameau de Chameleux révélèrent le site d'une auberge-relais composée de plusieurs bâtiments répartis de part et d'autre de la chaussée et de nombreux objets du quotidien (pièces de monnaie, outils, une clé, d'innombrables tessons, pierres sculptées , etc.)
Haut Moyen Âge
Aux et siècles, le territoire de Florenville se situe sur le comté de Chiny, en Lotharingie.
Un prieuré est bâti à Muno en 1053 par des Bénédictins. L'abbaye d'Orval est fondée en 1070 par des moines bénédictins venus de Calabre sur des terres offertes par Arnoul, comte de Chiny.
siècle
Louis, comte de Chiny, offre le prieuré de Conques à l'abbaye d'Orval en 1173.
et siècles : la seigneurie de Florenville
Louis, comte de Chiny crée la seigneurie de Florenville pour doter sa fille, Isabeau, qui épouse Othon III de Trazegnies au début du .
Cette seigneurie incluait Florenville, Martué, Chassepierre, Sainte-Cécile, Cugnon, Auby, Mortehan et Conques. Un château fut construit dans le bas de la ville, en bordure de la Semois, au lieu-dit de la Coue.
Le titre de seigneur de Florenville se transmit de père en fils comme suit.
- Jean l'Ardinois de Florenville de Trazegnies, né vers 1235, fils d'Othon III de Trazegnies. Il affranchit le village de la Loi de Beaumont le . Fontenoille avait précédé en 1270 ; Chassepierre, Laiche, Azy et Le Ménil suivent en 1274, Lacuisine en 1304 et Martué en 1327 (date de l'érection de la croix de Justice).
- Arnould de Trazegnies, né vers 1260.
- Gérard de Trazegnies, mort en 1345.
- Gérard de Florenville de Trazegnies, écuyer de de Hainaut, transmet le titre à sa fille, Claire de Florenville de Trazegnies qui semble s'éteindre avec le titre.
- Gérard de Trazegnies, mort en 1345.
- Arnould de Trazegnies, né vers 1260.
En 1364, Arnoul de Rumigny vend le comté de Chiny à , duc de Luxembourg qui sera enterré à Orval en 1383.
siècle : de la France aux Pays-Bas des Habsbourg
En février 1413, d'Orléans donne ou vend la seigneurie de Sedan et la terre de Florenville à Guillaume, sire de Braquemont, qui était son conseiller et chambellan - et conseiller et chambellan du roi Charles VI lui-même, d'ailleurs.
Son fils, Louis de Braquemont, échanson du Dauphin, hérite de ces domaines. Lui-même sans héritier, il les vend à Évrard II de La Marck-Arenberg le 8 mai 1424. Signalons que Marie, fille de Guillaume de Braquemont, avait déjà épousé en secondes noces le même Evrard de la Marck en 1401.
1443, Élisabeth de Goerlitz vend le duché de Luxembourg à Philippe le Bon et verse ainsi Florenville aux Pays-Bas bourguignons.
Héritière de Charles le Téméraire (1433-1477), Marie de Bourgogne (1457-1482) passe l'essentiel de sa courte vie à défendre ses droits face aux revendications de roi de France, tout en devant faire face à des crises internes. Le duché de Luxembourg restera néanmoins intégré aux Pays-Bas des Habsbourg jusqu'au traité de Versailles de 1756, mais les guerres de successions seront incessantes entre la Maison de France et la Maison de Habsbourg, perturbant la vie dans les régions frontalières.
siècle
L'abbaye d'Orval se voit autorisée à construire une forge par lettres patentes de Charles Quint. Les bâtiments, classés, en sont toujours visibles. En 1521, le château des Trazegnies, datant du Charles Quint, à qui Robert II de La Marck, seigneur de Florenville, avait déclaré la guerre.
siècle
Louis XIV installe une ligne de défense composée de redoutes et de fortifications tout le long de la Semois. La redoute de Florenville, qui existe toujours (voir le chapitre Patrimoine), apparaît dans une liste datée de 1697 qui en mentionne 28 relevant de cette ligne de fortification.
siècle
Dans le cadre de la guerre de succession d'Espagne, la France envahit les Pays-Bas espagnols en février 1701.
La guerre provoquera des troubles importants dans la région jusqu'au traité d'Utrecht en 1713 qui transfère les Pays-Bas espagnols aux Habsbourg d'Autriche.
Un incendie ravage la ville en 1759.
Florenville, Martué, Lacuisine, Chassepierre... apparaissent bien sur la carte de Ferraris (1777). On distingue différents éléments.
- une chapelle Sainte-Anne, toujours située rue d'Izel, devant le cimetière (2024)
- deux moulins à eau situés le long de l'actuelle rue de la Rosière et du Florenville, petit ruisseau qui prend sa source au centre de Florenville et se jette directement dans la Semois. Notons que la redoute de Louis XIV n'est pas clairement mentionnée sur la carte.
- un moulin à eau à Martué, face à une île sur la Semois.
- cinq passages sur la Semois sur la boucle qu'elle dessine entre Martué et Lacuisine.
- l'île sur la Semois au sud de Lacuisine
- un ermitage à Izel
- une petite église au centre de Florenville.
On voit également que les routes qui partent de Florenville sont majoritairement dirigées vers le sud, en direction de Villers-devant-Orval et Izel.
Lors de la révolution brabançonne (1787-1790) la région de Florenville reste fidèle à la couronne d'Autriche et n'intègre pas les États belgiques unis.
Le 17 mai 1793, Joseph Massart, maître d'école et résistant aux autorités françaises, fut tué par des soldats français dans une maison près de l'église.
L'abbaye d'Orval est incendiée et pillée le 23 juin 1793.
Le décret du 14 fructidor an II (31 août 1794), la région est intégrée au département des Forêts ; Florenville en est le 28e canton, lui-même divisé en cinq circonscriptions. Le 2 juin 1796, Florenville devient chef-lieu du canton.
siècle
Dans son Dictionnaire géographique et topographique paru en 1804, Charles Oudiette donne une brève description de Florenville.
FLORENVILLE, village, départ. des Forêts, arrond. de Neuf-Château, ci-devant province de Luxembourg.
Pop. 12 à 1300 habitants avec ses dépendances. Il était une chef-lieu de canton avant les préfectures, à une lieue de Chiny. |
Le Dictionnaire du Luxembourg publié en 1838 donne une description plus complète de l'état de la commune au début du XIXe siècle.
FLORENVILLE, commune et chef-lieu du canton de son nom ; de l'arrondissement et à 3 lieues S. de Neufchâteau ; à 6 lieues O d'Arlon et à 10 lieues [???] O de Luxembourg.
Ses dépendances sont Chameleux, Hayon et Scierie. Hydrographie : cette commune est arrosée par la Semois, qui reçoit par la rive gauche, le ruisseau de Florenville. Sol : généralement sablonneux et inégal. Agriculture : on y récolte du froment, du seigle, de l'avoine et des pommes de terre. - Animaux domestiques : 150 chevaux, 7 poulains, 300 bêtes à cornes, 50 veaux et 80 porcs. Population : 1527 habitants. Habitations : les maisons sont construites en pierre, couvertes en ardoises et agglomérées. Il y a 2 fermes, une église, une chapelle et une école. Commerce et industrie : Cette commune possède 2 tanneries, une brasserie, 3 scieries et des moulins à farine, à tabac et à écorces. Routes et chemins : Les chemins vicinaux sont en très bon état. |
Victor Hugo passe à Florenville les 29 et 30 août 1862, les 21 et 22 août 1863 et les 22 et 23 août 1864 - durant la période belge de son exil volontaire.
L'église actuelle est construite en 1874-1875 par l'architecte Albert Jamot. Le chantier reçut la visite de Marie-Henriette, épouse du roi Léopold II.
Le développement du chemin de fer et la création de la gare de Florenville en 1879 transforment progressivement la ville et toute la vallée de la Semois en destination touristique et ouvrent une période particulièrement florissante pour la ville.
siècle
Début du siècle
Le docteur Paul Famenne fonde le Mémabile, clinique psychiatrique en 1901.
À partir de 1907 deux lignes de tram vicinaux traversent la région : la ligne 141 Étalle-Orval et la ligne 558 Marbehan-Florenville-Sainte-Cécile.
Le pont métallique du Breux, destiné au chemin de fer vicinal à Chassepierre est construit vers 1910. Il comptait 3 travées sur ses 50 mètres de long.
Première Guerre mondiale
La ville — comme toute la région — fut fortement marquée par la Première Guerre mondiale et plus encore par la Seconde. Entre 1914 et 1918, plusieurs maisons furent bombardées, incendiées, et pillées et une vingtaine d'habitants furent tués ; l'église servit d'hôpital militaire. Au début d'août 1914, la division de cavalerie dirigée par le général Abonneau s'installe à Florenville ; le général lui-même s’installe à l’Hôtel du Commerce avec son état-major. Le clinique psychiatrique du docteur Paul Famenne accueille les cavaliers français.
Entre-deux-guerres
L'avènement des congés payés (1936 en Belgique) amplifie encore les flux touristique dans la région, au point que Florenville comptera jusqu'à 17 hôtels.
L'abbaye d'Orval est reconstruite en 1926 et une communauté de cisterciens-trappistes venue de l'abbaye Notre-Dame de La Trappe s'y installe.
Seconde Guerre mondiale
En 1940, 85 maisons furent détruites et 135 fortement endommagées, sur 365 maisons que comptait Florenville. L'église fut bombardée le , par les Français qui redoutaient de laisser aux Allemands le clocher en guise de point d'observation privilégié de toute la région. Le pont du Breux à Chassepierre est également bombardé.
Dès 1943, de nombreux Florenvillois rejoignirent la Résistance. Le , un groupe de maquisards fut massacré par les Allemands dans le bois du Banel - un hommage officiel leur est rendu annuellement.
Fin du siècle
En 1948, la nouvelle abbaye d'Orval est consacrée. L'église de Florenville, bombardée pendant la guerre, est reconstruite en 1951 par l'architecte R. Vanhoutte.
L'économie de Florenville, tournée vers le tourisme et la France commence à souffrir dans les années 1970. La fermeture des laminoirs de Blagny au début des années 1970 laisse 200 ouvriers belges sans emploi. Plusieurs filatures françaises cessent également leurs activités à la même époque, faisant augmenter le chômage féminin.
Les vingt dernières années du Semois.
En 1977, Florenville fusionne avec les villages avoisinants dans le cadre de la fusion de communes en Belgique : Chassepierre, Fontenoille, Lacuisine, Muno, Sainte-Cécile, Orval et Villers-devant-Orval, Azy, Laiche, Martué, Le Ménil, Watrinsart et Lambermont.
Le , Florenville signe la convention "Combles et Clochers" visant la protection d'habitat spécifique à certaines espèces animales protégées (chauve-souris, chouette effraie, choucas des tours, martinet noir, .
Le titre de ville est accordé à la commune de Florenville par la loi du .
siècle
L'église de Muno est ravagée par un incendie en 2005.
En 2009-2010, d'importants travaux de rénovation ont été entrepris au centre-ville : aménagement d’un amphithéâtre et d’un espace public agrémenté de fontaines, égouttage, rénovation de l'église, aménagement de voiries et de trottoirs.
- Présente avec sa belle-fille Agnès parmi les reines qui assistent en 1285 aux fêtes du Tournoi de Chauvency, d'après le trouvère Jacques Bretel.
- « », sur Geneanet (consulté le ).
- * J. de Rémont, André Matthys, Le château des seigneurs de Florenville, Service national des fouilles, 1972.
- Des vestiges étaient encore visibles au début du 157). On peut encore deviner les fondations sur les photos aériennes (49° 42′ 19,5″ N, 5° 18′ 17,4″ E), sur Google Maps par exemple.
- « », sur Geneanet (consulté le ).
- Louis Moreri, Le grand dictionnaire historique, Chez Jean Brandmuller, 1731, 392.
- Guillaume de Braquemont eut 6 enfants de son épouse Marie de Campremi : Louis de Braquemont, chevalier, seigneur de Bracquemont et Pontrancart, marié avec Ysabelle La Maréchalle ; Braquet de Braquemont, sieur de Berry au Bacq ; Guillaume II de Braquemont, marié avec Jeanne de HARCOURT ; Marie de Braquemont, marié en 1396 avec Louis d’ARGIES, seigneur de Béthencourt sur Somme, puis avec Evrard de La Marck, seigneur d’Arenberg ; Robine de Braquemont, marié avec Jean de BETHENCOURT ; Marguerite de Braquemont, mariée en 1401 avec Jean Tyrel, seigneur de Poix et Mareuil.
- Premières noces avec Louis d’Argies, seigneur de Béthencourt-sur-Somme.
- Maur-François Dantine, et al., L'Art de vérifier les dates des faits historiques (...), chez Alexandre Jombert Jeune, 1784, 744 ; Anselme de Sainte-Marie [(1625-1694)], et al., Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, des pairs, grands officiers de la couronne & de la maison du Roy, & des anciens barons du royaume (...), 819.
- Les bâtiments peuvent correspondre à l'actuelle maison des jeunes
- Philippe Vandermaelen, Dictionnaire géographique du Luxembourg, À l'Établissement géographique, 1838, 53.
- Elle datait du 157). Aujourd'hui disparue ; l'actuelle église de Florenville (2014) se trouve à une autre emplacement.
- Charles Oudiette, Dictionnaire géographique et topographique des treize départements qui composaient les Pays-Bas autrichiens, Pays de Liège et de Stavelo; les Electorats de Trèves, Mayence et Cologne... Juliers, Guildre, Clèves [...] réunis à la France [...], vol. 1., Paris, Cramer, 1804, 101.
- Dictionnaire géographique du Luxembourg, Dictionnaire du Luxembourg, À l'Établissement géographique, 1838, en ligne, p. 53.
- « », sur 1914-18.be (consulté le ).
- « », sur skynetblogs.be via Wikiwix (consulté le ).
- Pierre SAUTÉ, « Un hommage aux héros du Banel », L'Avenir, (lire en ligne , consulté le ).
- IDELUX [inter-communales des communes de la province de Luxembourg], Étude sur le redéploiement touristique, en ligne
- en ligne
- Église Saint-Martin (Chassepierre), église Assomption de Notre-Dame (Florenville), église Saint-Georges (Fontenoille), église Saint-Nicolas (Lacuisine), église Saint-Jean-Baptiste (Lambermont), chapelle Saint-Roch (Martué), église Saint-Martin (Muno), église Sainte-Cécile (Sainte-Cécile), église Saint-Gengoul (Villers-devant-Orval). Opération Combles et clochers, en ligne.
- Moniteur belge du
Héraldique
La ville possède des armoiries. Ce sont celles de François II, dernier roi des Romains et dernier seigneur de Florenville, juste avant la révolution belge de 1830. Elles regroupent les armoiries des anciens archiducs d’Autriche, ducs de Lorraine et ducs de Bourgogne. Elles furent accordées par arrêté royal du 12 mai 1965, après accord de l’archiduc Otto de Habsbourg, descendant de François II.
Blasonnement : Parti : au 1, parti a, de gueules à la fasce d’argent ; b, d’or à la bande de gueules, chargée de trois alérions d’argent, posés dans le sens de la bande ; au 2, bandé d’or et d’azur de six pièces, à la bordure de gueules.
Source du blasonnement : Lieve Viaene-Awouters et Ernest Warlop, Armoiries communales en Belgique, Communes wallonnes, bruxelloises et germanophones, t. 1 : Communes wallonnes A-L, Bruxelles, Dexia, , p. 350-351.
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Les seigneurs de Florenville de la branche de la famille de Trazegnies possédaient leurs propres armoiries.
Blasonnement : Bandé d’argent et d’azur (ou d’argent à trois bandes d’azur), à l’ombre de lion brochante, à la bordure engrelée de gueules.
Source du blasonnement : , Armorial du pays de Luxembourg, Luxembourg, Publications nationales du Ministère des Arts et des Sciences, , p. 364.
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Géographie
La ville est délimitée au sud-ouest par la frontière française qui les sépare du département des Ardennes et de la région Grand Est.
La commune est située en Gaume, région de la province de Luxembourg. Florenville est bordée au nord par la Semois, qui y forme un méandre.
La Roche de l'Appel, à Muno, est un centre d'intérêt géologique d'importance européenne, situé au milieu d'une réserve naturelle de 30 ha. On y voit du poudingue, sorte de ciment naturel formé de cailloux qui signale la limite de la Gaume de l'Ardenne.
Sections
# | Nom | Superf. (km²) |
Habitants (2020) |
Habitants par km² |
Code INS |
---|---|---|---|---|---|
1 | Florenville | 17,14 | 2.548 | 149 | 85011A |
2 | Villers-devant-Orval | 31,67 | 533 | 17 | 85011B |
3 | Chassepierre | 14,94 | 433 | 29 | 85011C |
4 | Lacuisine | 25,40 | 684 | 27 | 85011D |
5 | Fontenoille | 7,65 | 272 | 36 | 85011E |
6 | Sainte-Cécile | 21,09 | 477 | 23 | 85011F |
7 | Muno | 30,21 | 647 | 21 | 85011G |
Autres villages
- Azy
- Conques
- Laiche
- Lambermont
- Martué
- Le Ménil
- Watrinsart
- https://statbel.fgov.be/fr/open-data/population-par-secteur-statistique-10
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Florenville dans la littérature
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