Luxembourg
Localisation
Luxembourg : descriptif
- Luxembourg
Le Luxembourg, en forme longue Grand-Duché de Luxembourg, ou grand-duché de Luxembourg (en luxembourgeois : Lëtzebuerg et Groussherzogtum Lëtzebuerg, en allemand : Luxemburg et Großherzogtum Luxemburg), est un pays d'Europe de l'Ouest sans accès à la mer
Il est bordé par la Belgique à l'ouest et au nord, l'Allemagne à l'est, et la France au sud
Il comprend deux régions principales : l'Oesling (Éislek en luxembourgeois) au nord, qui est une partie du massif de l'Ardenne, et le Gutland au sud, prolongement de la Lorraine au sens géologique du terme
Le Luxembourg compte 672 050 habitants au 1er janvier 2024, et s'étend sur 2 586 km2, ce qui fait de lui l'une des plus petites nations souveraines d'Europe. Le Luxembourg est une démocratie représentative et une monarchie constitutionnelle avec un grand-duc pour chef d'État, à la tête du seul grand-duché encore existant en tant qu'État souverain au monde
Son économie dynamique en fait un des pays les plus riches et des plus prospères du monde, avec l'un des produits intérieurs bruts par habitant les plus élevés du monde
Son économie, historiquement dépendante d'une puissante industrie sidérurgique, est aujourd'hui principalement centrée sur les activités financières (environ la moitié du produit intérieur brut), favorisée par une fiscalité très avantageuse dans certains domaines (quasi-exonération d'impôts pour les bénéfices issus de l'exploitation de brevets ou de logiciels)
Selon l'ONG Oxfam (chiffres de 2017), le Luxembourg figurait parmi « les paradis fiscaux les plus attractifs utilisés par les entreprises », situation qui a quelque peu évolué depuis. La localisation centrale du territoire luxembourgeois au milieu de la plus forte densité de population en Europe a historiquement fait de lui un lieu d'une grande importance stratégique pour de nombreuses puissances, depuis ses débuts en tant qu'arrière-pays de la Rhénanie romaine, et la construction, sur les ruines d'un ancien fortin romain, d'un château féodal, dans le contexte post-carolingien au Haut Moyen Âge, puis sa situation stratégique au sud-est des grands Pays-Bas, successivement bourguignons et espagnols entre les XVe et XVIIe siècles. Le Luxembourg est le plus petit membre fondateur de l'Union européenne, de la zone euro, de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN), de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), de l'Organisation des Nations unies (ONU), de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et du Benelux, ce qui reflète son consensus politique en faveur de l'intégration économique, politique et militaire
La ville de Luxembourg, sa capitale et sa plus grande ville, est le siège de plusieurs établissements et institutions de l'Union européenne. En 2012, le Luxembourg a été élu pour la première fois de son histoire à un siège temporaire au Conseil de sécurité des Nations unies
En raison de sa position géographique, la culture luxembourgeoise relève à la fois du domaine germanique et de la sphère romane
Le luxembourgeois est la seule langue nationale du pays et des Luxembourgeois,
Cependant, en plus du luxembourgeois, le français et l'allemand sont aussi utilisés dans toutes les affaires administratives et judiciaires, ce qui en fait des langues administratives du Luxembourg
De ce fait, le Luxembourg est considéré comme un pays trilingue.
Géographie
Localisation
Le Grand-Duché de Luxembourg est situé au cœur de l'Europe occidentale, entre la Belgique, l'Allemagne et la France. Le Grand-Duché présente deux régions naturelles : l'Oesling (Éislek en luxembourgeois) au nord, et le Gutland, comprenant la vallée de la Moselle à l'est ainsi que le bassin minier au sud. La superficie totale du pays est de 2 586,4 Kneiff (560,3 m).
Luxembourg est située à une altitude de 300 Kirchberg, perchés sur un plateau rocheux découpé à pic, et les trois quartiers bas (anciens faubourgs) que sont le Grund, Clausen et le Pfaffenthal. Depuis les années 1960, le nouveau quartier né petit à petit sur le plateau de Kirchberg, au nord-est de la ville, est le lieu où se sont implantées diverses institutions communautaires, une partie de l'université du Luxembourg, la Banque européenne d'investissement, la Bibliothèque nationale, la Chambre de commerce luxembourgeoise, certaines directions de la Commission européenne, la Cour de justice de l'Union européenne, la Cour des comptes européenne, le centre sportif d'Coque, Luxexpo The Box, un hémicycle européen, le bâtiment de la Philharmonie de Luxembourg, le groupe de radio-télévision RTL, de nombreuses sociétés bancaires, des sociétés commerciales et diverses institutions scolaires et culturelles.
Géologie et relief
La variété des paysages constitue l'un des grands attraits du Luxembourg, qui se divise en deux régions principales, l'Oesling (Éislek) et le Gutland.
- L'Oesling, au nord, fait partie du massif de l'Ardenne et borde l'Eifel allemande. Cette région boisée couvre un tiers du territoire (32 %) et attire de nombreux touristes. C'est dans cette région que se situe l'altitude maximale du Luxembourg, qui est de 560,3 Kneiff à Wilwerdange, sur la commune de Troisvierges). On y trouve des villages de hauteur, des rivières et des lacs, dont le plus connu est le lac de la Haute-Sûre. Les forêts de chênes et de pins couvrent les versants abrupts. Le climat y est plus rude. Les villes principales de cette région sont Wiltz, Clervaux et Vianden :
- le plateau de Troisvierges, au nord de l'Oesling, est dominé par les terres arables et comporte peu de forêts. C'est la zone la plus froide et la plus pluvieuse du Luxembourg ;
- le plateau ardennais, découpé par les rivières, en dessous du bassin de Wiltz, est la partie la plus typique de l'Oesling, avec des paysages pleins de contrastes entre les formes et les couleurs, les plateaux et les forêts. La zone de contact Oesling-Gutland constitue une des premières régions agricoles du pays grâce à ses sols variés et riches.
- Le Gutland (« bon pays »), au sud et au centre du pays, forme avec la capitale le reste du territoire (68 %). Il est constitué essentiellement de campagnes et de forêts. Ses principales régions sont les suivantes :
- le plateau du Grès de Luxembourg représente l'élément dominant du Gutland. On y trouve les plus beaux ensembles forestiers du Luxembourg ;
- les dépressions marneuses constituent le paysage le plus grand et le plus typique du Gutland. Elles s'étendent au pied des côtes du Dogger et du Grès de Luxembourg. Elles sont composées de larges vallées. Plus des deux tiers de la superficie sont consacrés à l'agriculture ;
- la vallée de la Moselle est la plus imposante vallée luxembourgeoise par sa taille et la variété de ses paysages. C'est un des premiers centres d'attraction touristique du pays, essentiellement grâce à son activité viticole ;
- la région Mullerthal — Petite Suisse luxembourgeoise — se trouve au nord de la vallée de la Moselle, en bordure de la frontière allemande, et a pour chef-lieu Echternach, une des plus anciennes villes du Luxembourg ;
- les Terres rouges sont situées au sud des dépressions marneuses. L'industrie y a façonné le paysage car de la terre rouge fut extrait du minerai de fer d'où l'appellation de « Minett » en luxembourgeois pour qualifier cette région (du terme lorrain « minette »). Ses villes principales sont Esch-sur-Alzette, la deuxième ville du Grand-Duché, Differdange et Dudelange ;
- la Vallée des sept châteaux réunit sur 24 Mersch, Schoenfels, Hollenfels, les deux châteaux d'Ansembourg, celui de Septfontaines et celui de Koerich. Ceux-ci font partie d'un paysage de prairies et de vieux villages, paysage qui se prête à de nombreuses promenades.
Hydrographie
Le pays est presque totalement inclus dans le bassin versant de la Moselle, donc du Rhin. Les quatre rivières les plus importantes du Grand-Duché sont la Moselle, la Sûre, l'Our et l'Alzette. Les autres sont la Mess, la Mamer, l'Eisch, l'Attert et la Wark à l'ouest ; la Wiltz, la Clerve et la Blees au nord ; l'Ernz blanche, l'Ernz noire, la Syre et la Gander à l'est. La Pétrusse est un cours d'eau mineur qui traverse la ville de Luxembourg, avant de se jeter dans l'Alzette. Mis à part la Chiers, qui quitte le sud-ouest du pays pour le bassin de la Meuse, ainsi que la Fooschtbaach, qui quitte le nord du pays près de Hautbellain également pour le bassin de la Meuse, les rivières du Luxembourg sont tributaires du bassin du Rhin par l'intermédiaire de la Moselle.
Climat
Le climat du Luxembourg est celui des régions voisines (Wallonie, Rhénanie, Sarre, Lorraine) : c'est un climat océanique « Cfb » typique de l'Europe occidentale (écarts saisonniers faibles, hivers doux et pluvieux), rendu plus contrasté par l'altitude et par les influences continentales « Dfa » de l'Europe centrale (écarts saisonniers marqués, hivers rudes et étés pluvieux). L'influence océanique se manifeste par des précipitations en toute saison et l'influence continentale par un froid piquant et sec l'hiver. De mai à la mi-octobre, le climat est tempéré : juin, juillet et août sont les mois les plus chauds mais rarement caniculaires ; juillet et août sont les plus ensoleillés. En septembre et octobre, le Luxembourg connaît souvent un « été indien ». La température moyenne annuelle est de 9,4 .
Découpage territorial
Le territoire du Grand-Duché est divisé en 100 communes, dont douze ont le statut de ville établi par la loi. Les communes sont regroupées en douze cantons qui ne correspondent plus à un découpage à but administratif comme naguère, mais ne servent plus qu'à définir les quatre circonscriptions électorales et les deux arrondissements judiciaires (Luxembourg et Diekirch). Les trois anciens districts de Diekirch, de Grevenmacher et de Luxembourg ont, pour leur part, été supprimés en 2015. Leurs compétences, dont notamment la surveillance de la gestion des administrations communales, ont été reprises par l'État au sein du ministère de l'Intérieur.
Les douze cantons sont :
- le canton de Capellen ;
- le canton de Clervaux ;
- le canton de Diekirch ;
- le canton d'Echternach ;
- le canton d'Esch-sur-Alzette ;
- le canton de Grevenmacher ;
- le canton de Luxembourg ;
- le canton de Mersch ;
- le canton de Redange ;
- le canton de Remich ;
- le canton de Vianden ;
- le canton de Wiltz.
Sur le plan électoral, le Grand-Duché est subdivisé en quatre circonscriptions électorales : Nord, Est, Sud et Centre.
Sur le plan judiciaire, le Grand-Duché est subdivisé en deux arrondissements, celui de Luxembourg et celui de Diekirch. L'arrondissement de Luxembourg possède deux centres de justice de paix (Luxembourg et Esch-sur-Alzette), l'arrondissement de Diekirch n'en possède qu'un (Diekirch).
Voies de communication et transports
Le réseau autoroutier luxembourgeois est très dense, en grande partie éclairé, et totalement gratuit. Généralement, le tapis sur autoroutes est un tapis spécial anti-aquaplanage. De larges ponts naturalisés servant uniquement comme passages à gibier sont régulièrement installés et tout le réseau autoroutier est surveillé par des caméras. Les routes nationales et les chemins repris, eux aussi gérés par l'État, sont généralement en très bon état. Les autres routes relèvent de la compétence communale.
Depuis le , les transports en commun coordonnés par l'État, en dehors de la première classe des trains et des trajets transfrontaliers, sont gratuits. Le Luxembourg bénéficie d'un réseau ferroviaire très développé bien qu'amputé de son réseau secondaire fermé progressivement après la Seconde Guerre mondiale ; le développement de son réseau est dû à son industrie métallurgique et à la nécessité de transporter les travailleurs frontaliers venant de Belgique, de France et d'Allemagne vers Luxembourg-Ville et Esch-Belval. Il est géré par la Société nationale des chemins de fer luxembourgeois (CFL). Le Luxembourg est desservi par le TGV Est qui rejoint Paris par Thionville et Metz en 2 h 8 min depuis le .
Une ligne de tramway et un funiculaire desservent la capitale. Cette dernière dispose aussi d'un réseau d'autobus, les autobus de la ville de Luxembourg ; de son côté le canton d'Esch-sur-Alzette est desservi par le transport intercommunal de personnes dans le canton d'Esch-sur-Alzette, réseau d'autobus intercommunal desservant les Terres rouges. Le Régime général des transports routiers constitue le réseau d'autobus et d'autocars interurbain quadrillant l'ensemble du pays et en desservant quasiment toutes les localités. Enfin, et en dehors des services de transport coordonnés par l'État, on retrouve des services communaux dans plusieurs communes comme à Differdange, Remich ou Wiltz allant du simple service de transport à la demande à un réseau constitué de plusieurs lignes.
Malgré sa petite taille, le Grand-Duché dispose d'un aéroport international, l'aéroport de Luxembourg-Findel et même deux compagnies nationales d'aviation, la Luxair (lignes régulières intra-européennes) et Cargolux, la compagnie de fret aérien (cinquième plus importante au monde).
Le pays exploite aussi un port fluvial de marchandises, à Mertert sur la Moselle.
- « » [], Stadtklima (Urban Climate) (consulté le )
- « Tram - Développement durable et Infrastructures : Luxembourg - Grands dossiers », sur developpement-durable-infrastructures.public.lu (version du sur Internet Archive).
Toponymie
La plus ancienne forme du nom est Lucilinburhuc — petite forteresse ou fortin —, dans une charte en latin datée de 963. En 1056, on trouve Lucelenburc ; en 1261, on rencontre Lucembour ; en 1244, déjà, on avait Luxemburgum dans un texte rédigé en latin ; et au bas Moyen Âge, on trouve Luxemburg (1377) en allemand et Luxembourg (1446) en français.
La forme orale Lëtzebuerg, que ce soit en francique mosellan ou en luxembourgeois contemporain, a pu, dans le passé, être transcrite Lützelburg en allemand de chancellerie ou dans des ouvrages publiés par des auteurs allemands ; on trouve aussi Lützenburg au .
- (de) Joseph Meyers, Studien zur Siedlungsgeschichte Luxemburgs, Luxembourg, Krippler, , 3e éd..
Histoire
Origines
Sur un territoire habité par le peuple celto-germanique des Trévires, envahi successivement par les Romains et les Francs ripuaires, le château-fort de Luxembourg, noyau de la future ville de Luxembourg et du comté du même nom, est fondé en 963. C'est du moins la date qui figure sur la charte d'échange signée par Sigefroid, comte d'Ardenne, et l'abbaye Saint-Maximin de Trèves. Le premier cède un domaine sis à Feulen, près d'Ettelbruck, en échange d'un promontoire rocheux surplombant l'Alzette où se trouvent les ruines d'un ancien castel datant de la fin de l'époque romaine et appelé Lucilinburhuc, qui peut se traduire par « petite forteresse ». Ce castel en ruines, bientôt remplacé par un nouveau castrum ou château fort, laissera son nom à ce dernier, à la ville qui ne tardera pas à naître autour et au futur comté : Luxembourg, en luxembourgeois Lëtzebuerg. Ce n'est que peu avant le milieu du comte de Luxembourg. Le premier à l'avoir porté était Giselbert de Luxembourg (1047-1059).
Moyen Âge
Au cours du Moyen Âge, les comtes sont souvent en guerre contre leurs voisins, notamment l'évêché de Metz et la cité de Metz, qui en sont créanciers, et le puissant archevêque de Trèves, qui a des biens dans l'espace luxembourgeois, cherche à contrôler seul la vallée de la Moselle (commerce entre Nancy et le Rhin) et à limiter l'expansionnisme des comtes de Luxembourg. En fait, les comtes de Luxembourg successifs cherchent à arrondir leur territoire tous azimuts. Finalement, le comté de Luxembourg trouvera ses limites là où des évêques solidement installés (Trèves, Liège, Metz...) et de puissantes abbayes (Stavelot-Malmedy, Prüm, Mettlach, Saint-Hubert...) sauront lui barrer la route.
Le comte Henri VII de Luxembourg est élu empereur du Saint-Empire romain germanique en 1312. Son fils Jean épouse l'héritière du royaume de Bohême. Les Luxembourg régneront sur l'Empire et la Bohême jusqu'en 1437 (sauf pendant le règne de Louis IV de Bavière). En 1354, du Saint-Empire élève le comté et ses « dépendances » (les comtés de Durbuy et de La Roche ainsi que le marquisat d'Arlon, notamment) au rang de duché. C'est la naissance du Duché de Luxembourg. La Bohême et l'Empire passeront par mariage à la maison de Habsbourg.
Période espagnole
En 1441, la dernière duchesse « engagiste » de Luxembourg, Élisabeth de Goerlitz, très endettée, vend le duché à son parent le duc Philippe III de Bourgogne, puissant seigneur qui poursuit l'édification d'une nouvelle Lotharingie à cheval sur la frontière séparant en principe le royaume de France et l'espace germanique. Peu après, à la suite du décès en 1477 de Charles le Téméraire qui n'avait qu'une fille, Marie de Bourgogne, le duché passe par mariage à la maison de Habsbourg. Au milieu du Charles Quint, arrière-petit-fils du Téméraire, le donne en héritage, avec l'ensemble des Pays-Bas espagnols, la Franche-Comté et le vaste domaine colonial, à son fils Philippe II d'Espagne.
Période autrichienne
Dans le cadre de sa politique des Réunions, le roi de France , dont les troupes occupent déjà le Barrois et la Lorraine, annexe le duché en 1684. Toutefois, le traité de Ryswick de 1697 met fin à la Guerre de la Ligue d'Augsbourg et ordonne la rétrocession du Duché et de la Forteresse de Luxembourg à Charles II d'Espagne. Mais à sa mort, en 1700, commence la guerre de Succession d'Espagne qui a pour conséquence le passage du Duché sous administration des Habsbourg d'Autriche dès 1714. Le Duché forme désormais, avec les provinces belgiques, les Pays-Bas autrichiens. Il y a, à Vienne, une secrétairerie chargée des Pays-Bas autrichiens. Par mariage, la maison de Habsbourg devient maison de Habsbourg-Lorraine en 1736. À Bruxelles, un gouverneur général (ou une gouvernante générale, le cas échéant) représente l'empereur (ou l'impératrice, à l'époque de Marie-Thérèse d'Autriche). L'impératrice nomme gouverneur son beau-frère, le prince Charles Alexandre de Lorraine.
Période française
Après la Révolution française de 1789, les armées de la Première république tentent une première annexion dès 1792, qui restera un échec. Une deuxième invasion a alors lieu dès 1794 lors de laquelle les révolutionnaires mettent le siège devant la ville de Luxembourg en 1795. La forteresse de Luxembourg doit capituler et tout le territoire « autrichien », duché de Luxembourg compris, est alors annexé à la Première République en 1795 et bien vite transformé en neuf départements « réunis à la France ». En 1797, le traité de Campo-Formio réglera cette question en droit. Une tentative de révolte contre l'occupant français aura lieu l'année suivante, la guerre des Paysans, mais elle se soldera par un échec après plusieurs combats, notamment à Arzfeld et à Clervaux. La plus grande partie de l'ancien duché de Luxembourg forme à présent le département des Forêts, lui-même divisé en vingt-huit cantons et incorporé plus tard à l'Empire français de Napoléon Bonaparte. Les préfets nommés sont Jean-Baptiste Lacoste (1800-1808) et André Joseph Jourdan (1808-1814).
Période néerlandaise
Après la défaite de Napoléon Bonaparte à la bataille de Waterloo en 1815, le Congrès de Vienne souhaite créer un état « tampon » entre la France et la Prusse pour contrer d’éventuelles nouvelles velléités françaises. C'est ainsi que nait le royaume uni des Pays-Bas, formé par huit des neuf anciens « départements réunis ». Le neuvième, le département des Forêts se voit remodelé et élevé au rang de grand-duché : il est augmenté à l'ouest et au nord-ouest de terres appartenant anciennement au Duché de Luxembourg mais amputé de tout son territoire à l'est des rivières Moselle, Sûre et Our. Il est octroyé à titre privé et héréditaire au nouveau roi des Pays-Bas, d'Orange-Nassau, en guise de compensation pour la perte de certaines de ses terres dans la région de Coblence, données à la Prusse. Guillaume devient dès lors le premier grand-duc de Luxembourg, les deux territoires formant alors une union personnelle. Le grand-duché est également intégré comme État-membre de la Confédération germanique. Ceci permet d'accorder à la Prusse, qui s'est étendue jusqu'en Rhénanie, un droit de garnison dans la forteresse de Luxembourg, désormais fédérale.
Toutefois, le roi grand-duc considère le Luxembourg comme la dix-huitième province de son royaume. Il désigne la ville de Luxembourg comme chef-lieu et nomme un gouverneur pour l'administrer. Il soumet le territoire à la loi fondamentale néerlandaise tout en le faisant représenter aux États provinciaux. Le Luxembourg bénéficie ainsi de députés à la seconde Chambre des États généraux à La Haye.
Période belge
En juillet 1830 éclate la révolution belge menant à l'éclatement du royaume uni des Pays-Bas entre la Belgique et les Pays-Bas actuels. Les belges, majoritairement catholiques se soulèvent contre le joug néerlandais, majoritairement protestants et bon nombre de Luxembourgeois se rallient au mouvement révolutionnaire, car le grand-duché n'a jamais été traité qu'en simple province des Pays-Bas et les griefs à l'égard du régime néerlandais sont nombreux. Ils envoient, entre autres, un corps franc luxembourgeois participer à la guerre belgo-néerlandaise. La Belgique proclame son indépendance le et le gouvernement provisoire de Belgique en profite pour déclarer unilatéralement l'annexion de l’entièreté du grand-duché de Luxembourg dès le 16 octobre, qui ne disposait alors plus d'une continuité territoriale avec les Pays-Bas du roi grand-duc . Toutefois, une garnison conjointe des armées néerlandaises et prussiennes la forteresse de Luxembourg empêche un contrôle total du territoire et de la ville de Luxembourg, où, de surcroît, voit le jour un mouvement de soutien à Guillaume, l'« orangisme ».
La conférence de Londres, réunissant les grandes puissances européennes, reconnait le nouvel état belge avec le Luxembourg intégré à ses frontières. Mais le premier traité, signé le , précise que cette question doit faire l'objet de négociations séparées entre le futur roi des Belges, celui des Pays-Bas et la confédération germanique.
Un deuxième traité est signé le dans la foulée de la décrédibilisation de la Belgique après la campagne des Dix-Jours. Celui-ci rend plusieurs territoires aux néerlandais et à Guillaume linguistiques. Cependant, malgré la fin du conflit lors de la convention de Zonhoven en 1833, le roi grand-duc ne le ratifie pas, refusant la perte de ses terres du sud et de voir son royaume être scindé.
Il faut attendre un troisième traité, signé le , pour que Guillaume reconnaisse l'indépendance de la Belgique et accepte la scission du Luxembourg. Celle-ci se fait selon la frontière établie huit ans plus tôt : la Belgique obtient la partie occidentale, la plus grande, de langues romanes (qui devient la province de Luxembourg) mais doit rendre la partie orientale, de langues germaniques, au grand-duc de Luxembourg, ce inclus la ville et la forteresse de Luxembourg, mais à l'exception notable du Pays d'Arlon, pourtant de patois luxembourgeois.
Période neutre
La scission du Luxembourg réduit le Grand-duché de plus de la moitié de son territoire de 1815 et l'état conserve son statut compliqué : union personnelle avec les Pays-Bas, membre de la Confédération germanique, avec la présence d'une garnison prussienne dans les murs de la forteresse fédérale de Luxembourg, qui est alors la place forte la plus importante d'Europe, située à 65 Metz, la plus importante place-forte française. Dès 1842, le Luxembourg est intégré au Zollverein, l'union douanière et commerciale entre États allemands. En 1866, à la suite de la guerre austro-prussienne remportée par la Prusse à la bataille de Sadowa, le Traité de Prague dissout la Confédération germanique. Le Luxembourg se trouve désormais en dehors du monde allemand que la Prusse cherche à dominer. Mais la Prusse « oublie » de retirer sa garnison de Luxembourg. La crise luxembourgeoise en 1867, due à la volonté du roi grand-duc des Pays-Bas de vendre son grand-duché à Napoléon III, ce que l'Allemagne en voie d'unification (sous Otto von Bismarck) ne veut pas tolérer, a pour conséquence la reconnaissance internationale de l'indépendance du Grand-Duché et son statut de pays neutre, garanti par les pays signataires de la conférence à Londres, hormis la Belgique, elle-même neutre. Bien sûr, la Prusse doit, à cette occasion, évacuer sa garnison, ce qui permet à Napoléon III de sauver au moins un peu la face. Metz devient alors la plus importante place-forte d'Europe, ce qui explique la volonté de l'état-major allemand de l'annexer en 1871 lors de la guerre franco-allemande de 1870. Le Luxembourg, neutre sur les plans politique et militaire, est alors, Zollverein oblige, pour ainsi dire une province économique de l'Empire allemand. Vu l'annexion de l'Alsace-Lorraine à l'Empire allemand, le Grand-Duché de Luxembourg n'a plus qu'une toute petite frontière commune avec la France, dans le nord du département nouvellement créé de Meurthe-et-Moselle entre les communes françaises de Mont-Saint-Martin et Hussigny-Godbrange soit environ 7 km.
Période luxembourgeoise
En 1890, à la mort du roi et grand-duc Guillaume III, qui n'avait pas d'héritier mâle alors que la loi luxembourgeoise ne permettait pas encore à une femme d'hériter de la couronne, le Grand-Duché passe à la maison de Nassau-Weilburg, branche de la maison de Nassau qui avait régné sur le duché de Nassau jusqu'à l'annexion de celui-ci par la Prusse en 1866 : c'est la fin de l'union personnelle, le Luxembourg et les Pays-Bas ont désormais des souverains différents bien que de la même maison. Le premier souverain de Luxembourg issu de la famille Nassau-Weilbourg n'est autre que le duc de Nassau Adolphe, ancien allié de l'Autriche et, donc, déchu de son trône nassovien en 1866 au profit de la Prusse. À sa mort, son fils Guillaume hérite du trône grand-ducal. Cependant, Guillaume IV et son épouse Marie-Anne de Bragance n'ayant pas de descendance mâle mais six filles, la loi salique est abandonnée en 1907 au profit de la princesse Marie-Adélaïde, née en 1894, qui succède donc à Guillaume IV à la mort de ce dernier en 1912, la grande-duchesse ayant exercé la régence pendant la maladie de son mari.
Pendant la Première Guerre mondiale, le Luxembourg est occupé par les Allemands, en violation de la neutralité, jusqu'en 1918. La grande-duchesse Marie-Adélaïde, contestée par une grande partie de la population du fait de certaines maladresses, voire erreurs politiques, choisit de se retirer dans un couvent et abdique au profit de sa sœur Charlotte qui, malgré certaines oppositions, épouse le prince Félix de Bourbon-Parme (beau-frère du dernier empereur d'Autriche et prince français). Après la Première Guerre mondiale de multiples aspirations annexionnistes surgissent en France et surtout en Belgique pour annexer le Luxembourg. Mais les négociations du traité de Versailles en 1919 confirment finalement l'indépendance du pays tandis qu'un référendum populaire (en ) consolide l'indépendance du pays , et la monarchie.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, le Troisième Reich viole à nouveau la neutralité luxembourgeoise en , et occupe le grand-duché. La famille grand-ducale et le gouvernement, afin d'écarter tout risque d'être pris en otages par les nazis, s'exilent à Londres, ancrant l'autorité légitime luxembourgeoise dans le camp des Alliés. À l'instar de l'Alsace-Moselle française, le régime nazi considère le Luxembourg comme un territoire allemand (tout comme leurs voisins Mosellans, les jeunes seront ainsi enrôlés de force dans la Wehrmacht). Durant la Shoah au Luxembourg, 1289 personnes juives sont déportées, seules 69 survivent à la guerre. Le pays est libéré en par les troupes américaines mais subit d'énormes pertes et destructions lors de la contre-offensive von Rundstedt en décembre de la même année.
Dès 1944, l'union du Benelux est conclue avec la Belgique et les Pays-Bas. Désormais, le pays s'inscrit dans le processus de la construction européenne. En 1948, le Luxembourg est membre fondateur du traité de Bruxelles et de l'OTAN. En 1952, Luxembourg-ville devient le siège de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA). L'adhésion à la Communauté économique européenne est le point de départ d'une expansion économique et d'une augmentation toujours plus forte de l'immigration.
- « », sur gouverneur-luxembourg.be.
- « », sur mjp.univ-perp.fr.
- Hendry Brousse, « », sur hal.univ-lorraine.fr, (consulté le )
- « », sur republicain-lorrain.fr (consulté le ).
Culture
Littérature
- Littérature du Luxembourg , Prix Servais, Prix Batty Weber
- Écrivains du Luxembourg
Une des principales caractéristiques de la littérature luxembourgeoise est due à l'environnement linguistique né de la situation géographique et de l'histoire du Luxembourg, qui se trouve à la croisée des cultures romane et germanique.
C'est ainsi que s'est développé au fil des siècles un environnement linguistique unique, caractérisé par l'association et la coexistence au quotidien de trois langues : le luxembourgeois, l'allemand et le français. Le multilinguisme sous-tend la littérature luxembourgeoise et influence le parcours des écrivains luxembourgeois.
D'un point de vue purement linguistique, il n'existe pas une littérature luxembourgeoise mais, à proprement parler, des littératures luxembourgeoises s'exprimant en trois, voire en quatre langues si l'on y compte les auteurs anglophones. Cette production polyphone est répertoriée sous le terme collectif de Luxemburgensia qui englobe toutes les œuvres littéraires et documents imprimés soit rédigés par des Luxembourgeois, soit produits au Luxembourg, soit ayant pour sujet le Luxembourg, et ce quelle qu'en soit la langue.
La littérature de langue allemande est la plus accessible et la plus répandue au Luxembourg, même si, depuis quelques années, des talents en langue luxembourgeoise se dévoilent de plus en plus. La littérature luxembourgeoise d'expression française est plus modeste en nombre de publications, mais très remarquée à l'étranger.
Théâtre et danse
La Fédération luxembourgeoise des théâtres professionnels rassemble de nombreuses salles dont le Grand Théâtre de Luxembourg, le Théâtre des Capucins ou encore le Théâtre d'Esch.
À côté du théâtre, du ballet ou de l'opéra traditionnels, le spectacle s'est diversifié, pour présenter de la danse contemporaine, des spectacles jeune public, de l'improvisation, du théâtre de rue, etc. Les spectacles pour enfants et jeunes trouvent également une place de plus en plus importante dans le paysage culturel luxembourgeois.
Plusieurs compagnies se consacrent à la création de spectacles déstinés aux publics plus jeunes et des événements comme le festival international de théâtre de marionnettes (festival bisannuel) ou Traffo, le programme Jeunes Publics du CarréRotondes, contribuent à faire du spectacle jeune public un élément supplémentaire des scènes luxembourgeoises.
Musique
La musique est sans doute la discipline culturelle la plus présente dans la vie quotidienne des Luxembourgeois. De la pratique amateur dans les chorales, harmonies et fanfares locales à la prolifération de groupes de rock, en passant par les classes des écoles de musique et conservatoires, nombreux sont les citoyens qui ont, du moins à un certain moment de leur vie, fait de la musique. De plus, les Luxembourgeois se rendent volontiers à des concerts de tous styles et participent en masse à des festivals de musique en plein air tels que le Blues'n Jazz Rallye, le Zeltik, le Rock-A-Field ou encore la Fête de la musique.
À part quelques artistes dans les années 1980 comme Jimmy Martin, peu de musiciens professionnels se sont fait connaître au Luxembourg. Cependant, de nombreux groupes semi-professionnels se sont créés dans les années 1990 comme les groupes T42, Moof ou encore No Name. Aujourd'hui, plus de 50 groupes existent au Luxembourg, ils sont soutenus par la Rockhal, un lieu culturel réputé au Grand-Duché. Certains groupes parviennent même à dépasser les frontières luxembourgeoises, comme Eternal Tango, Inborn ou Rome (Jerome Reuter).
Le Luxembourg s'est également fait connaître sur la scène internationale pour sa participation au Concours Eurovision de la Chanson. Il a participé dès la première édition du Concours en 1956 et jusqu'à son retrait après l'édition 1993. Il détient cinq victoires à son actif, et après trente ans d'absence, fera son retour en 2024.
Avec l'inauguration de deux salles de concert majeures en 2005, la Philharmonie Luxembourg, Salle de concert Grande-Duchesse Joséphine-Charlotte, et la Rockhal, Centre de musiques amplifiées, la scène musicale du Luxembourg a gagné encore davantage en dimension.
Cinéma
À la fin des années 1980, le législateur luxembourgeois a mis en place un cadre légal et réglementaire visant le soutien à la production audiovisuelle. Le Fonds national de soutien à la production audiovisuelle (abrégé en Fonspa) est créé par la loi du . Cette loi a notamment pour but de soutenir, par un mécanisme d'avances sur recettes, la production, la coproduction et la distribution des œuvres d'origine luxembourgeoise.
Le pays (co)produit annuellement une quinzaine de longs métrages, sans oublier les multiples documentaires et courts métrages. La professionnalisation du cinéma luxembourgeois a commencé dans les années 1990. Depuis lors, le Luxembourg dispose de plusieurs sites de tournage (Studio 352 à Contern et Filmland à Kehlen), d'une académie du film (D'Filmakadémie) et d'un prix de cinéma (Lëtzebuerger Filmpräis).
La quasi-totalité des films est diffusée au Luxembourg en version originale, accompagnée de sous-titres. Rares sont les versions synchronisées, mis à part pour les films destinés aux enfants. L'ensemble des salles de cinéma luxembourgeoises projette les films en format numérique.
Architecture
Un musée de Ieoh Ming Pei contre un manoir datant du Moyen Âge, une place de l'Europe signée Ricardo Bofill contre les fortifications militaires de Vauban : l'architecture au Luxembourg, c'est avant tout une histoire de coexistence, de mélange entre les vestiges d'antan bien conservés et d'étonnantes créations modernes. Plus encore, cette architecture est révélatrice d'une histoire tumultueuse, d'un passé industriel marquant et d'un développement économique impressionnant.
On trouve la forteresse millénaire au cœur du quartier de la vieille ville à Luxembourg, patrimoine mondial : il s'agit des vestiges d'une époque où Luxembourg était surnommé « le Gibraltar du Nord », justement à cause de son imposante forteresse, qui fut démantelée dès 1867. Or, des constructions résolument modernes, signées notamment Perrault, de Portzamparc, Meier et Böhm, viennent se mêler aux témoins du passé, seulement quelques pas plus loin, sur le plateau de Kirchberg. Simple champ aux alentours des années 1950, cette surface s'est rapidement transformée en centre européen, financier et culturel du pays.
Au sud, les vestiges de la sidérurgie, autrefois pilier de l'économie luxembourgeoise, côtoient aujourd'hui des laboratoires de recherche ultramodernes, ainsi que les bureaux branchés de l'industrie créative. Un peu partout au pays, des architectes de renommée internationale ont marqué ce mélange aisé du passé, du présent et du futur de leurs idées et de leur savoir-faire. En même temps, la scène architecturale luxembourgeoise est extrêmement vivante : en 2013 quelque neuf cents architectes sont inscrits à l'Ordre des architectes et ingénieurs-conseils (OAI), s'y ajoutent quatre cent cinquante ingénieurs-conseils et une quarantaine d'architectes d'intérieur. Qu’il s’agisse de bâtiments publics (musées, centres culturels, Cité judiciaire) ou de résidences privées, les architectes luxembourgeois savent imposer leur style, aussi à l'étranger.
- Bibliothèque nationale du Luxembourg, « », sur luxemburgensia.bnl.lu (consulté le ).
- « », sur rotondes.lu (consulté le ).
- « », sur studio352lux.com (consulté le ).
- « », sur filmland.lu (consulté le ).
- « », sur dfilmakademie.lu (consulté le ).
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