Seraing

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Seraing ou Seraing-sur-Meuse (en wallon Sèrè) est une ville francophone de Belgique située en Région wallonne dans la province de Liège. Il s'agit du lieu de l'ancienne résidence d'été des princes-évêques de Liège avant de devenir une ville industrielle au xixe siècle.

Statistiques, géographie, démographie

Fuseau horaire principal : Europe/Brussels
Langue officielle : Français [inactif]

Seraing couvre une superficie de 35,34i km2, avec une population de 64 270i habitants (01/01/2018), soit une densité de 1 818,62i habitants par Km2.
Gentilé : L'habitant(e) de Seraing s'appelle un(e) Sérésien(ne).

Localisation

Carte du monde

Seraing : descriptif

Géographie

Seraing forme avec, notamment, Liège, Herstal, Saint-Nicolas, Ans et Flémalle l'agglomération de Liège (600 000 habitants). Seraing fait frontière entre la partie citadine de la Belgique, et la partie rurale. En effet, la ville est bordée au sud par une vaste forêt faisant partie de l'Ardenne condrusienne, sous région du Condroz.

Histoire

La création de Seraing n'est pas vraiment déterminée. Certains font remonter sa fondation à l'antiquité, d'autres à l'époque gallo-romaine ou franque d'où serait originaire le nom, Seranus, lié aux Cérésiens identifiés parmi les troupes de César.

La première forme écrite remonte au 9 mars 956 où la cartulaire de l'Abbaye de Saint-Trond révèle la donation d'une exploitation agricole: la "Villa Saran" en Comté de Huy (Pays de Hesbaye).

Seraing dans la révolution industrielle

Victor Hugo qui a l'habitude des voyages qui le mènent à travers l'Europe, s'arrête ébahi aux portes de Liège, du côté de Seraing, aux alentours de 1842: Figure extraordinaire et effrayante que prend le paysage à la nuit tombée. — Ce que l'auteur voit eût semblé à Virgile le Tartare et à Dante l’Enfer.

Cependant le soir vient, le vent tombe, les prés, les buissons et les arbres se taisent, on n’entend plus que le bruit de l’eau. L’intérieur des maisons s’éclaire vaguement ; les objets s’effacent comme dans une fumée ; les voyageurs bâillent à qui mieux mieux dans la voiture en disant : Nous serons à Liège dans une heure. C’est dans ce moment-là que le paysage prend tout à coup un aspect extraordinaire. Là-bas, dans les futaies, au pied des collines brunes et velues de l’occident, deux rondes prunelles de feu éclatent et resplendissent comme des yeux de tigre. Ici, au bord de la route, voici un effrayant chandelier de quatre-vingts pieds de haut qui flambe dans le paysage et qui jette sur les rochers, les forêts et les ravins, des réverbérations sinistres. Plus loin, à l’entrée de cette vallée enfouie dans l’ombre, il y a une gueule pleine de braise qui s’ouvre et se ferme brusquement et d’où sort par instants avec d’affreux hoquets une langue de flamme.

Ce sont les usines qui s’allument.

Quand on a passé le lieu appelé la Petite-Flemalle, la chose devient inexprimable et vraiment magnifique. Toute la vallée semble trouée de cratères en éruption. Quelques-uns dégorgent derrière les taillis des tourbillons de vapeur écarlate étoilée d’étincelles ; d’autres dessinent lugubrement sur un fond rouge la noire silhouette des villages ; ailleurs les flammes apparaissent à travers les crevasses d’un groupe d’édifices. On croirait qu’une armée ennemie vient de traverser le pays, et que vingt bourgs mis à sac vous offrent à la fois dans cette nuit ténébreuse tous les aspects et toutes les phases de l’incendie, ceux-là embrasés, ceux-ci fumants, les autres flamboyants.

Ce spectacle de guerre est donné par la paix ; cette copie effroyable de la dévastation est faite par l’industrie. Vous avez tout simplement là sous les yeux les hauts fourneaux de M. Cockerill.

...

Liège n’a plus l’énorme cathédrale des princes-évêques bâtie en l’an 1000, et démolie en 1795 par on ne sait qui ; mais elle a l’usine de M. Cockerill.

Victor Hugo, Le Rhin, lettres à un ami, Lettre VII, 1842

En effet, déjà vers la fin du xviiie siècle, plusieurs mines ouvrirent grâce à la découverte de charbon à Ougrée le village rural va progressivement se transformer en ville industrielle, avec la fondation de la Fabrique de Fer d'Ougrée en 1809.

En 1815, Seraing appartient au Royaume uni des Pays-Bas et son souverain Guillaume Ier des Pays-Bas, s'investit pour la région liégeoise puisqu'après avoir fondé l'Université de Liège en 1817, le roi fait venir John Cockerill et son frère Charles James dans le but d'exploiter le bassin liégeois.

Le roi Guillaume leurs vendu l'ancienne Résidence d'été des Princes-évêques de Liège qui était devenu un hôpital pour les troupes napoléoniennes, pour un prix symbolique et pour qu'ils y installent leurs usines métallurgiques ce qui fera de Seraing la ville de l'acier.

Le même roi va attirer le chimiste François Kemlin et le polytechnicien Auguste Lelièvre, formés aux cristalleries de Vonêche pour créer dans le château et l'ancienne Abbaye cistercienne du Val-Saint-Lambert, les célèbres cristalleries.

Les Charbonnages et la sidérurgie

La Wallonie est, après l'Angleterre, la première région du continent à connaître la révolution industrielle.

L'actuelle commune de Seraing comptait autrefois 13 charbonnages dont 9 à Seraing (Boverie, Caroline , Colard (grand), Fanny, Many, Marie, Saint-Antoine, Six Bonniers, Vieille Marihaye) , 3 à Jemeppe-Sur-Meuse (Grands Makets, Kessales/Kessels, Bon Buveur) et 1 à Ougrée (Ougrée) qui étaient gérer par 3 société (Ougrée-Marihaye, Société John Cockerill, Charbonnage de Gosson-Kessales).

La première société qui décida d'exploiter les terres de l'actuel Seraing fut la Fabrique de Fer d'Ougrée, entreprises familiale fondé par les Lamarche en 1809.

Suivie des frères Cockerill qui ouvrirent en 1821 le tout premier haut-fourneau à coke connut alors de la Province de Liège et c'est vers 1823 que l'établissement commence à grandir, lorsque John Cockerill en devient le seul propriétaire par la cession de son frère Charles-James, les établissements Cockerill deviennent une référence d'entreprise mais qui sera freiné par la révolution belge en 1830.

En 1840, John Cockerill meurt de la fièvre typhoïde à Varsovie, deux ans après la Société Anonyme John Cockerill voit le jour, qui sera aux alentours de 1850, l'usine la plus importante du monde, et la société concourt de manière à faire de la Belgique la deuxième puissance économique du monde, derrière le Royaume-Uni. 4 200 ouvriers y sont employés.

Une autre société fut fondé en 1834, la Société des Charbonnages et Hauts-Fourneaux d'Ougrée qui, outre l'activité charbonnière, développe une activité de cockerie et de production de fonte, ainsi que divers produits finis. Deux hauts-fourneaux sont construits en 1836, complétés plus tard de deux autres.

En 1880, cette Société possédait une concession au sud-ouest de Liège, principalement sur le territoire de l'actuelle commune de Seraing, dans une moindre mesure Liège, Flémalle et Ivoz-Ramet. La partie orientale (Ougrée) était séparée de la partie occidentale (Val Saint-Lambert) par la concession de la Société anonyme John Cockerill (sous le centre de Seraing).

En 1892, la Fabrique de Fer d'Ougrée et la Société des Charbonnages et Hauts-Fourneaux d'Ougrée fusionnèrent et formèrent la Société anonyme d'Ougrée, celle-ci devient la Société anonyme d'Ougrée-Marihaye en fusionnant avec les Charbonnages de Marihaye.

C'est alors que la sidérurgie dans l'actuel commune de Seraing était dominé par deux sociétés, la Société anonyme d'Ougrée-Marihaye et la Société Anonyme John Cockerill.

La Société Anonyme John Cockerill dont la concession charbonnière voisinait la concession de la Société anonyme d'Ougrée-Marihaye, qui se trouvait à l'ouest et à l'est. Alors qu'au nord, soit principalement à Jemeppe-sur-Meuse, se trouvaient les concessions de la Société anonyme des Charbonnages de Gosson-Kessales, qui détenait les trois mines de Jemeppe-Sur-Meuse (Grands Makets, Kessales/Kessels, Bon Buveur).

Mais après la Seconde Guerre mondiale, la main d'œuvre pour l'exploitation des mines se faisait rare et le 23 juin 1946, fut signé, à Rome, le protocole d'accord économique entre l'Italie et la Belgique, prévoyant l'envoi de 50 000 travailleurs italiens contre l'approvisionnement de trois millions de tonnes de charbon annuel, des travailleurs qui iront entrèrent le charbon des mines belges, ce qui explique le nombre important de Belges d'origine italienne, que l'on peut trouver dans les zones industrielles belges comme Seraing.

Déclin du charbonnage et de la sidérurgie

En 1953, une catastrophe marqua Seraing, en effet, une explosion dans le charbonnage Le Many fit 26 morts à cause d'un coup de grisou provoqué par une lampe défectueuse.

En 1955, la Société anonyme d'Ougrée-Marihaye et la Société Anonyme John Cockerill ainsi que Ferblatil fusionne, ils fermeront leurs derniers sièges d'extraction, et prirent l'appellation Cockerill-Ougrée. Le Charbonnage Colard exploita dès lors seul l'ensemble de la concession, et cessa ses activités en 1976, c'est la fin du charbonnage à Seraing.

Les années 1970 furent marquées par la fusion des sociétés Cockerill-Ougrée-Providence et Espérance-Longdoz qui donneront le nom Cockerill qui décida d'arrêter définitivement les Hauts-Fourneaux 3 et 4, par après la société décida d'arrêter définitivement la cokerie d'Ougrée, mais cette décennie fut aussi marqué par la fusion des communes en 1977 et ainsi Seraing, Jemeppe-Sur-Meuse, Ougrée (qui est séparé de son quartier Sclessin, qui rejoint quant à lui Liège) et Boncelles formeront l'actuelle commune de Seraing.

En 1981, la création officielle de la Société anonyme Cockerill-Sambre, par fusion des sociétés sidérurgiques des bassins de Liège et du Hainaut décide de fermer définitivement le Haut-Fourneau 5 et l'aciérie de Seraing respectivement en 1982 et 1984.

En 1999, Cockerill-Sambre fait alliance avec Usinor qui ferma le Haut-Fourneau 6 de Seraing. Usinor fusionne en 2001 avec Arbed et Aceralia, donnant naissance à Arcelor. Ce dernier fusionne en 2006 avec Mittal Steel Company et donnera le nom d'ArcelorMittal, entreprise qui en 2008 redémarra le haut-fourneau 6 de Seraing mais le referma six mois plus tard, ferma en 2009 le haut-fourneau B d'Ougrée puis le redémarra en 2010 puis ferma de façons définitive le haut-fourneau B, et de l'ensemble de la phase à chaud, sauf la cokerie d'Ougrée. Celle-ci s'arrêta finalement en 2014, synonyme de la mort de la sidérurgie intégrée à Liège et dans sa banlieue.

Abbaye et Cristalleries du Val-Saint-Lambert

L'abbaye du Val-Saint-Lambert est une abbaye fondé en 1202 par ordre du prince évêque, Hugues de Pierrepont qui donna des terres aux moines de Signy.

L'abbaye fut partiellement détruite et les moines furent expulsés lors de la Révolution liégeoise en 1789 où le peuple se souleva contre le pouvoir ecclésiastique et contre donc les édifices religieux.

Par après, en 1826, l'abbaye devient une cristallerie par ordre de Guillaume Ier des Pays-Bas, la Cristalleries du Val-Saint-Lambert qui devra sa réputation internationale grâce notamment au chimiste François Kemlin et le polytechnicien Auguste Lelièvre.

L'édifice est aujourd'hui toujours une cristallerie et est classé Patrimoine exceptionnel de Wallonie.

La Cristallerie du Val-Saint-Lambert

La société anonyme des Verreries et Établissements du Val Saint-Lambert fut créée en 1826 à l'initiative du roi Guillaume Ier des Pays-Bas qui s'investit dans le bassin liégeois puisqu'en plus d'avoir demandé à John Cockerill de venir pour importer la sidérurgie, le roi va attirer le chimiste François Kemlin et le polytechnicien Auguste Lelièvre, formés aux cristalleries de Vonêche pour créer dans le château et l'ancienne abbaye cistercienne du Val-Saint-Lambert, les célèbres cristalleries.

Le choix du Val-Saint-Lambert pour fonder ces cristalleries ne s'est pas fait au hasard, diffèrent facteurs tels que les combustibles charbonneux ou les bois de chauffe qui sont abondants, les carrières de calcaire non loin, une activité de la région dans la métallurgie (ferreux et non ferreux), la facilité de s'y procurer le plomb nécessaire à la fabrication du cristal rend ce lieu intéressant. De plus la bourgeoisie de Liège en lente voie de prospérité apparaît de plus en plus avide d'objets de luxe.

En 1836, la Société générale de Belgique rachète l'entreprise et Léopold Ier devient un actionnaire important. En 1839, le catalogue est imprimé en cinq langues, ses produits sont exportés dans le monde entier.

En 1880, le Val occupe 2 800 personnes et produit 120 000 pièces par jour, c'est-à-dire cinquante millions par an.

Au début du xxe siècle, ce sont plus de 160 000 objets qui sont fabriqués par jour ; 90 % de la production est exportée. 5 000 personnes y travaillent. On y pratique maintenant la fluogravure. En 1904, le catalogue reprend 192 modèles de services de table.

Mais, dans les années 1930, le verre de luxe est en crise. La mécanisation et l'automatisation font une entrée en force dans le verre commun.

Le Val Saint-Lambert n'a pas trop à souffrir de la Seconde Guerre mondiale, il conserve ses ouvriers qui échappent à la déportation.

Toutefois la grande époque est passée. Le Val Saint-Lambert connaît toujours une production prestigieuse de grande qualité artistique, mais la puissance économique n'y est plus. On y produit aussi des vitraux pour des bâtiments publics et ecclésiastiques. Le nombre de personnes employées décline, les ennuis financiers s'accumulent. L'État devient actionnaire en 1971, via la Société nationale d'investissement. Après de nombreuses péripéties, le décembre 2005, Val Saint-Lambert International entre en Bourse13. En 2008, les ateliers des Cristalleries du Val Saint-Lambert existent toujours, ils occupent 58 personnes.

Sources: Wikipedia

Seraing dans la littérature

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Exemples de 10 photos de Seraing

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/be/be-wlg/6261.html

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