Ath
Localisation
Ath : descriptif
- Ath
Ath (prononcé /at/ ; en néerlandais : Aat ; en picard : Ât ; en wallon : Ate) est une ville francophone de Belgique située en Wallonie, chef-lieu d'arrondissement en province de Hainaut. En 2024, la population d'Ath était de 30 048 habitants
Avec Lille et les villes de l'ancien bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, elle participe aussi à un ensemble métropolitain de près de 3,8 millions d'habitants, appelé « aire métropolitaine de Lille ». Ath se situe à 60 km à l'ouest-sud-ouest de la capitale Bruxelles, à 65 km à l'est de Lille, à 27 km à l'est de Tournai et à 23 km au nord de Mons
La proximité de l'autoroute A8 et des routes nationales et la présence d'une gare ferroviaire au trafic élevé en font un nœud de circulation d'importance régionale. Au confluent des deux Dendres, Ath, dont le passé est riche et le folklore exceptionnel, est la capitale du pays vert
Elle est la cité des géants
La ducasse (eul ducasse), qui a lieu le quatrième dimanche d'août, a été reconnue en 2005 comme chef-d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité par l'UNESCO mais ne l'est plus depuis le 2 décembre 2022 en raison des controverses concernant le personnage du « sauvage ».
Toponymie
Le toponyme Athum, apparaît pour la première fois dans un texte de 1076. On trouve aussi les orthographes : Aat, Aeth. Il peut s'agir d'un lieu (fortifié) sur un gué (origine celtique) comme dans le nom celtique de Dublin Baile Átha Cliath dont le Átha signifie clairement le gué cela partout en Irlande dans les villes où il y a une rivière a franchir.
- A.-G. CHOTIN, Études étymologiques et archéologiques sur les noms de villes, bourgs, villages, hameaux, forêts, lacs, rivières et ruisseaux de la Province de Hainaut, Tournai, s.d.,
Géographie
Situation
Ath, est située au confluent de la Dendre proprement dite et de la Petite Dendre. De ces deux petites rivières, la première prend sa source vers le village de Pipaix (Leuze-en-Hainaut). La seconde jaillit de la fontaine Locquet, à Herchies, elle passe à Lens, à Cambron-Casteau, à Brugelette, à Attre, à Arbre, où elle reçoit la Hunelle descendant de Chièvres, puis elle traverse Maffle et enfin la ville d'Ath de part en part, pour venir confluer au nord avec la première.
À partir d'Ath, la Dendre est canalisée. Son cours, sinueux et lent, traverse les campagnes y rencontrant un autre affluent plus important, la Sille. Elle arrose plus loin Grammont, Alost et se jette finalement dans l'Escaut à Termonde.
La région athoise est essentiellement agricole. Au centre d'une cuvette se situe la ville proprement dite.
Un plan-relief de la ville d'Ath a été établi en 1697. Il est conservé et exposé au sous-sol du Musée des Beaux-Arts de la ville de Lille. Il est composé de 5 tables en bois pour un total de 4,8 × 3,7 m à une échelle de 1/600°.
Réseau de communication
L'infrastructure des communications comprend trois types de voies.
Le réseau ferré SNCB a subi un démantèlement important. Ath, qui a la gare de voyageurs la plus fréquentée du Hainaut occidental, est au croisement des axes Lille–Bruxelles et Borinage-Flandre. Le réseau TEC est entièrement constitué par des lignes d'autobus.
L'arrondissement d'Ath est en outre quadrillé par un réseau dense (600 . En 2005, on dénombrait 92 accidents de la route qui firent 139 victimes dont 12 sont décédées sur place ou dans les 30 jours, 14 blessés graves et 113 blessés légers. En 2008, 107 accidents ont provoqué des lésions corporelles (contre 98 en 2007)
Une voie d'eau à faible gabarit et comptant 25 écluses, le canal Ath-Blaton, est prolongé par la Dendre.
Un sentier de grande randonnée, le GR 121, traverse la ville. Ce sentier suit le trajet Bruxelles - Virginal - Pays d’Ath - Bon-Secours - Pas-de-Calais (Boulogne-sur-Mer). Le territoire de la commune ne possède qu'un faible réseau de pistes cyclables. Cependant le RAVeL 4 suit le canal Ath-Blaton et la Dendre canalisée au Sud et contourne légèrement la ville à l'ouest et au nord.
Géologie
Le Pays d'Ath se trouve sur le versant nord d'un pli résultant du plissement « hercynien » : versant nord du synclinal de Namur et qui descend du sud du Brabant jusqu'à la vallée de la Haine pour se relever ensuite vers les « Hauts Pays » (région de Roisin).
Il existe deux failles évoquées, l'une au nord-ouest d'Ath, l'autre à Maffle. Le socle qui s'étend du « bois du Renard » à la chaussée de Mons s'est surélevé, mais cette émergence a été si bien rabotée par l'érosion au profit des parties environnantes en contrebas, qu'elle n'apparaît plus. Les calcaires magnésiens ou dolomies comportant des petits cristaux s'étalent sous la ville. Au sud de celle-ci, ce banc s'enfonce et cède la place au petit granit sur lequel s'appuie le calcaire argileux que l'on trouve du Domaine d'Irchonwelz à la carrière du Baron. Le même étagement apparaît (dolomies, petit granit, calcaires) à Maffle. Quant à la faille d'Attre, elle révèle des calcaires noirs à ligne de phtanites (Viséen) de Brugelette à Cambron-Saint-Vincent.
Au nord d'Ath gisent des roches plus anciennes, grès à pavés très durs appelés psammites et dont on trouve des échantillons près de l'écluse de Rebaix.
Le nord de la ville s'appuie sur des bancs schisteux dont l'imperméabilité retient les eaux et rend marécageuses les prairies de Lanquesaint et d'Isières.
À la fin de l'ère primaire, les eaux déposèrent de l'argile noire fossilifère dans toutes les cavités qu'elles avaient creusées dans le calcaire, mais cette couche a été fortement érodée sauf dans certains creux où elle était mieux protégée.
Il y a environ 70 millions d'années, c'est-à-dire à l'époque tertiaire, les eaux marines envahissent à nouveau la région et y déposent des galets, des sables, des argiles. Quand elles se sont retirées, les fleuves comme la Dendre, la Sille, la Hunelle, aujourd'hui bien modestes rivières et ruisseaux, ont érodé ces dépôts yprésiens pour dénuder la roche du fond de leur lit.
Enfin, il y a quelques centaines de milliers d'années, soit à l'époque Quaternaire, les glaciers polaires ont glissé du nord vers le sud et atteint la partie septentrionale de l'Allemagne et des Pays-Bas, jusqu'au Limbourg néerlandais. La fonte des neiges et des glaces a déposé plusieurs mètres de limon. L'épaisseur de ces dépôts va diminuant vers le sommet des collines. À Ath, on a mesuré 8 mètres de ce limon sous la Grand-Place, 10 mètres à la rue G. Dubois et 13 mètres à la rue I. Hoton lors du creusement de puits d'eau.
Points culminants
Les collines les plus hautes du territoire d'Ath sont le bois du Renard (château d'eau) et la Belle Vue (bois du Roy) à 77,50 mètres. À la limite d'Irchonwelz et d'Ath (haut de la chaussée de Tournai), on enregistre 60 mètres d'altitude, alors que la cuvette d'Ath ne dépasse guère 25 mètres. Mis à part le mont de Mainvault qui atteint 126 m et l'Assoumont avec 110 mètres, on relève un maximum de 75 mètres également en bordure du bois de Reniemont à Houtaing et au hameau de Foucaumont à Villers-Saint-Amand.
Géographie humaine
Ath, au confluent des deux Dendres, constitue un nœud ferroviaire et routier. La ville est à peu près à mi-chemin entre Lille et Bruxelles et se situe sur l'un des axes Borinage-Flandre. La cité possède quelques industries mais devient de plus en plus résidentielle, ses habitants travaillant principalement à Bruxelles. À Maffle et dans la vallée de la Dendre occidentale, on trouve d'importants témoins de l'industrie de la pierre, à présent arrêtée.
En ville, le secteur primaire est insignifiant et les deux tiers de la population active sont affectés au secteur tertiaire.
En zone rurale, l'effectif agricole est minoritaire quoique, dans la majorité des communes, le secteur primaire l'emporte. Au point de vue agricole, 50 % des champs sont voués aux cultures céréalières et betteravières. En matière d'élevage, le Pays d'Ath occupe une place enviable sur le plan des bovins comme l'atteste l'importance nationale du Concours foire qui se tient annuellement à Ath depuis 1925.
Les effectifs migrants appartiennent aux secteurs secondaire et tertiaire.
Climat
Le climat de la région d'Ath est un climat tempéré océanique comme pour l’ensemble de la partie occidentale de la Belgique, la proximité de l’océan Atlantique régulant le temps grâce à l’inertie calorifique de ses eaux. Le climat peut être influencé par des courants humides et doux en provenance de l’océan, mais aussi par des courants secs (chauds en été et froids en hiver) provenant de l’intérieur du continent européen. En moyenne sur les 100 dernières années, on observe 208 jours de pluie par an.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température moyenne (°C) | 1,8 | 2,7 | 4,8 | 8 | 11,7 | 14,9 | 16,5 | 16,3 | 13,9 | 9,7 | 5,4 | 2,4 | 9 |
Précipitations (mm) | 58 | 47 | 50 | 54 | 66 | 72 | 78 | 76 | 70 | 70 | 66 | 65 | 772 |
- Célestin-Joseph Bertrand, Histoire de la ville d'Ath, Mons, Duquesne-Masquillier, 1906 OCLC 19891921).
- Robert Sevrin, Le cadre géographique de l'arrondissement d'Ath, dans Le patrimoine du pays d'Ath, un premier bilan, Ath, 1980, p. 33 et suiv.
- Robert Sevrin, Le cadre géographique du pays d'Ath, dans Permanences et changements dans la vie rurale. L'agriculture au Pays d'Ath, Communauté française de Belgique, 1992, ISBN ).
- Le Soir, 28/04/2009
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- Le Soir, 27 janvier 2009
- canal Blaton-Ath
- Sentiers de Grande Randonnée en Belgique
- 4
- Robert Sevrin a publié un certain nombre d'article sur la géographie du pays d'Ath, notamment : Le cadre géographique de l'arrondissement d'Ath, dans Le patrimoine du pays d'Ath, un premier bilan, Ath, 1980, p. 33 et suiv.
- Gilbert Smet avec la collaboration de MM. Dugnoille, Ducastelle, Coulon, Meurant et Sansen, Ath et sa région, Éd. Imprimerie provinciale 1973.
- Autour de la gare d’Ath, sur les zones de stationnement et, sur des places plus éloignées, environ 1 000 voitures, propriétés des navetteurs, stationnent environ 220 jours par an entre 6 et 22 h.(Conseil communal du 23 novembre 2004)
- Permanences et changements dans la vie rurale. L'agriculture au Pays d'Ath, Communauté française de Belgique, 1992, (ISBN ).
- Le concours-foire d'Ath
- Site de l’Institut royal de météorologie (IRM)
- Climatogramme de Chièvres
Histoire
Origines légendaires
Comme beaucoup de villes au riche passé, des historiens ont voulu donner à Ath des origines mythiques et plus précisément troyennes. Les Romains prétendaient dériver des Troyens. Un descendant d'Énée, Romulus, aurait bâti Rome. Les Français seraient issus de Francus, autre Troyen. Bavo, encore un Troyen, aurait fondé Bavai. Même Chièvres aurait eu pour auteur Servius, roi de Rome. Ath aussi et la Dendre doivent leurs noms à un illustre prince. Jacques de Guise, dans ses Annales, écrit : « Anténorides ou descendants d'Anténor (encore un Troyen !), que Servius avait pour alliés dans son expédition contre les Belges (Bavai), prirent position au nord de Tournay, au confluent des rivières d'Aube (Arbre) et de Tenre (Dendre). C'est de ce peuple que l'endroit a pris le nom d'Ath qu'il porte encore aujourd'hui, et que la rivière a été appelée Tenre ».
Après Anténor, c'est à Attila, roi des Huns, que les récits légendaires font honneur de la fondation d'Ath. Jean Zuallart, maïeur de la ville d'Ath de 1584 à 1634 et premier historien de la ville, s'est fait l'écho de toutes les fables qui avaient cours de son temps sur l'origine d'Ath. Combinant Jacques de Guise avec un autre chroniqueur plus fantaisiste encore, Jean Lemaire, il ne trouve pas trop invraisemblable qu'Attila ait campé avec ses 500 000 guerriers près d'Ath et dans la campagne d'Huncegnies (Huissignies), et qu'il ait construit au confluent de l'Albe et de la Dendre, un fort qui fut le berceau de la ville d'Ath.
Mais Zuallart ne s'arrête pas là. Cherchant un fondateur plus honorable, il trouve Aetius, patricien romain. Il envisage aussi qu'Ath ait pu être la capitale du peuple des « Attuatiques », descendants des Cimbres et des Teutons, qui se battirent vaillamment avec les Nerviens contre les armées de César.
Gilles-Joseph de Boussu trouve ces fables acceptables.
Le dernier historien à avoir donné des origines mythiques à la ville d'Ath est Tespésius Dubiecki, Polonais réfugié à Ath de 1841 à 1848. Celui-ci est chargé en 1841 de classer les archives. Il réalise ce travail en 555 jours puis publie une histoire d’Ath, quelque peu fantaisiste, en 1847, où il met en évidence la richesse de ses archives. Slave, Dubiecki voit partout des Slaves ou des Aths, leurs congénères, et pour lui, Aths, Attuatiques et Athois, c'est tout un : Ath a une origine slave. Le Brabant tire son nom des Slaves ; le mot Hainaut a une étymologie slave ; le géant Goliath a des ancêtres slaves.
Préhistoire
Les découvertes remontant au Paléolithique sont rares à Ath et dans la région. À cette époque, l'homme se nourrissait des produits de la chasse, de la pêche et de la cueillette, il vivait en nomade.
C'est au Néolithique ancien, vers 5 000 avant notre ère, que l'agriculture et l'élevage font leur apparition en Belgique, aboutissement d'un long cheminement de nouveaux arrivants qui partis du Proche-Orient remontent le Danube puis descendent le Rhin pour remonter enfin la Meuse. Après les premières découvertes datant des années 1970, 16 sites de cette période sont connus maintenant entre Irchonwelz et Ellignies-Sainte-Anne qui font de cette petite région la mieux documentée sur cette période après la Hesbaye.
Les recherches de Léonce Demarez, Michel Daubechies, Claude Constantin et J.-P. Farrugia ont bien établi l'existence sur le plateau sis au sud des deux Dendres, et probablement sur les terres limoneuses de tout le pays d'Ath, au début du quatrième millénaire avant notre ère, de trois cultures successives, les civilisations du Limbourg, d'Omal et de Blicquy, qui prolongeaient vers l'ouest celles qui, venant d'Allemagne, s'étaient alors établies sur la rive gauche de la Meuse et dans le Bassin parisien. Leurs fouilles ont mis en évidence les habitations, la céramique et un matériel lithique caractéristique des premiers hommes du Néolithique. Jusqu'à présent leurs recherches n'ont apporté aucun élément d'information sur ce qui a existé entre ces trois cultures présentes à Irchonwelz, Ormeignies, Aubechies, Blicquy et Ellignies-Sainte-Anne, et la culture de Michelsberg attestée deux cents ans plus tard à Blicquy.
Des travaux publics (TGV et installation d'une conduite de gaz Distrigaz) ont permis de découvrir un de ces sites et d'enrichir la documentation.
Dans le cadre d'un vaste projet immobilier le long du canal Ath-Blaton, des fouilles préventives ont été entamées depuis mai 2015 par la Direction de l'archéologie du Service public de Wallonie. Les sondages systématiques destinés à repérer d'éventuels vestiges ont mis en évidence l'existence d'un site daté du Néolithique ancien (soit environ 7 000 ans par rapport à aujourd'hui). Les traces d'occupation humaine s'étendent sur environ un hectare. Lorsque les recherches seront terminées, il s'agira du plus grand village de cette période fouillé dans la région.
Époque romaine
Blicquy (village situé dans la commune de Leuze-en-Hainaut) est incontestablement le site romain le plus riche et le mieux connu à ce jour dans la région. Le musée d'Ath et celui de Blicquy donnent une idée précise de son importance.
À la périphérie d'Ath, sur le territoire de Maffle, aux confins des localités de Maffle, d'Ath et de Meslin-l'Evêque, d'importants vestiges gallo-romains de la fin du siècle ont été mis au jour à la fin du siècle. Ces tombeaux en pierre avaient été pillés, mais les fouilleurs en ont néanmoins retiré des fragments de vases, des pièces de monnaie de Faustine, d'Antonin le Pieux, de Lucille et de Commode, des médailles, ainsi que des morceaux de tuiles. Une population était donc établie dans le voisinage immédiat d'Ath à la fin du IIe siècle.
En 1993, l'agrandissement d'une zone d'activité économique (ZAE) sur la commune de Meslin-l'Évêque a permis la fouille d'une imposante villa gallo-romaine. S'étendant sur au moins 5 hectares, son plan s'apparente aux grandes villae qui se développent en Gaule belgique entre la deuxième moitié du .
Moyen Âge
L'origine et le sens du nom de lieu « Athum » restent inexpliqués. Il apparaît pour la première fois dans un texte de 1076. Il existait alors, au lieu-dit « Viès-Ath », probablement depuis l'époque mérovingienne, une modeste église rurale dédiée à saint Julien et qui appartenait à l'abbaye de Liessies, du Nord de la France. Au nord, près du confluent des deux Dendres, au lieu-dit « Brantignies », se trouvait une église dédiée à saint Martin, possession de l’abbaye Saint-Martin de Tournai. Les petites communautés rurales qui y vivaient commencèrent à assécher le marécage pour le cultiver.
En 1136, Baudouin IV, dit le Bâtisseur, comte de Hainaut, achète une partie de la terre d’Ath à Gilles de Trazegnies qui y avait quelques propriétés et désirait par cette transaction financer son voyage en Terre sainte. Il y construit un donjon carré, la Tour Burbant, afin de protéger le Nord de son comté.
En s'installant à cet endroit, le comte de Hainaut avait un double but : verrouiller à la tête de la vallée de la Dendre une frontière ouverte, perpétuellement menacée par son rival flamand ; surveiller et soumettre à l'autorité comtale les puissantes familles nobles (Avesnes, Chièvres, Silly, Maison de Trazegnies, Lahamaide…) qui voulaient maintenir leur liberté d'action. Un châtelain fut chargé de cette mission. Il agit sur une vaste circonscription militaire et judiciaire, de Tournai à Enghien, de Flobecq à Condé. Autour de la forteresse, la ville neuve s'est développée entre le « Viès-Ath » et Brantignies, et à leurs dépens puisqu'elle a fini par les absorber.
Au castrum comprend le donjon entouré d'une cour et d'une basse-cour protégées par une muraille et des fossés.
En 1278, on comptait 171 masures de bourgeois. On peut donc se représenter, coupé seulement par quelques voies de circulation convergeant vers le castrum et débouchant toutes sur le « markiet » (marché) immédiatement contigu, un véritable damier de rectangles de superficie sensiblement égale. Rectangles à l'intérieur desquels les bourgeois construisirent leur demeure, primitivement conçue, sans aucun doute, suivant le type de la maison basse entourée d'un jardin. En d'autres termes, chaque bourgeois avait là son « courtil » (parcelle), clos de haies vives ou de piquets de bois.
Le chiffre de 171 masures bourgeoises est d'ailleurs précieux de deux points de vue. D'abord, si l'on estime à vingt ares (ce qui paraît normal) la superficie de chaque courtil, on obtient une surface totale d'environ trente-quatre hectares représentant l'agglomération des courtils bourgeois d'Ath. D'autre part, à supposer qu'un ménage bourgeois compte en moyenne cinq personnes, cela donne, pour 1278, quelque chose comme huit cent cinquante habitants, étroitement groupés près du markiet et de la forteresse comtale.
Deux moulins sont en activité dès cette époque. Le moulin banal représentait d'ailleurs, dans le complexe seigneurial et le système social du temps, un moyen de satisfaire des besoins publics, un instrument d'utilité générale mis à la disposition des Athois par la seule personne qui disposait à la fois de la force motrice de l'eau et des moyens financiers nécessaires à l'édification d'un moulin, et l'usage de cet instrument se payait en redevances au seigneur.
C'est seulement au début du siècle suivant, grâce à l'initiative de d'Avesnes, comte de Hainaut, que s'est fait le passage au stade urbain du développement de la cité. C'est Guillaume qui accorde divers privilèges à Ath. C'est lui surtout qui, en 1328, instaure une draperie dans la ville et finance cette nouvelle activité, témoignant ainsi de l'intérêt qu'il porte au développement d'Ath. Une source très tardive lui attribue la création d'une compagnie privilégiée d'archers, qui semble étroitement liée à des travaux de défense et de fortification, comme c'est régulièrement le cas dans les villes murées où ces compagnies assurent des fonctions de guet et de garde. On est alors tenté d'attribuer à Guillaume châtelain de cette année, le plus ancien connu, mentionne les portes de cette enceinte et y enregistre des réparations : portes du Moulin, du Gadre et de Brantignies.
Les Athois furent sûrement dotés de privilèges en 1166 par la charte-loi de fondation ; on a conservé des privilèges généraux de la ville du premier tiers du siècle et de 1459. Des chartes particulières y ont ajouté des avantages juridiques, fiscaux et économiques divers, dont bénéficiaient les bourgeois masuriers, personnels et forains. Ils étaient exempts du tonlieu ou winage entre la Haine et l'Escaut, excepté au marché du mardi à Chièvres, du meilleur catel, du droit d'aubanité, de mainmorte, d'avouerie, de la banalité du four et du moulin. Ils n'étaient justiciables que du maire et des échevins. Ils étaient protégés dans leur personne du droit de vengeance privée et dans leurs biens et leurs intérêts par le monopole judiciaire des échevins. L'autonomie du « franc-bourg » s'étendait d'ailleurs aux plans financier, militaire, politique et économique. Les institutions communales seront complétées le 14 mai 1406 par le comte Guillaume IV de Bavière qui instituera un conseil de dix notables, élus par le mayeur et les échevins, sur l'avis du châtelain, pour conseiller le magistrat sans empiéter sur la compétence propre des échevins et des jurés. Dotée de libertés, la « ville neuve » attire la population autour de son marché et est ceinturée par une fortification entre 1330 et 1350. La croissance de la population entraîne la construction d’une seconde enceinte, munie de 28 tours, s’allongeant vers le sud et l’est et achevée à la fin du XIVe siècle. La proximité des deux constructions d’enceinte montre que le développement économique et stratégique d’Ath est considérable à cette époque.
La Grande peste fit des victimes à Ath. Le chroniqueur hennuyer François Vinchant (1582-1635) affirme que la maladie aurait fait mourir mille personnes à Ath. Ce chiffre, sans doute approximatif, n'est pas invraisemblable quand on sait que la ville comptait 5 000 ou 6 000 habitants au siècle. Mais nous restons toujours dans des évaluations hypothétiques. Quoi qu'il en soit, cette donnée confirme l'importance du fléau, mal connu, qui a frappé la ville en 1348-49.
Au draps, toiles, peaux, pierre) et l’artisanat de luxe (orfèvrerie, ébénisterie, sculpture) sont en plein essor. Le marché du mardi et la foire annuelle génèrent une intense animation commerciale.
Cependant, sous Philippe le Bon, exactement le 3 mai 1435, un incendie détruisit 800 maisons avec une vitesse effrayante. La ville fut reconstruite.
Signe de la richesse de la ville, les institutions ecclésiastiques et hospitalières se multiplièrent au , qui fut reconstruit une première fois après l'incendie de 1435, entre le quai Saint-Jacques et la place de la Croix Gaillard, et, en 1446, le couvent des Récollets, à l'emplacement du nouvel Athénée. L'hôpital Saint-Jacques apparut, entre 1421 et 1423, sur la place. Il était destiné aux pèlerins étrangers. La chapelle fut consacrée et l'hôpital inauguré en 1426. Après l'incendie de 1435 la chapelle fut reconstruite au même emplacement, mais l'hôpital fut installé rue des Bouchers. Un nouvel incendie en 1504 amena sa reconstruction sur le quai Saint-Jacques. L'hôpital de la Madeleine fut, lui, un hôpital pour les malades. Il fut fondé en 1448 à la suite d'un conflit entre le magistrat et les béguines du Pont du Moulin qui refusaient la tutelle échevinale. La ville acquit un terrain situé actuellement entre la rue Ernest-Cambier et le square Saint-Julien et elle y installa huit religieuses qui adoptèrent la règle de l'hôtel-Dieu de Valenciennes et obtinrent de Philippe le Bon, le 14 avril 1449, des droits qui furent consignés dans une charte.
Dans cette ambiance générale se développe la procession, célébration de la dédicace de l’église paroissiale. Y défilent des groupes, illustrations des récits de l’Ancien et du Nouveau Testament, de la Légende dorée ou du Cycle de Charlemagne.
Temps modernes
Ath est occupée de 1578 à 1579 par les orangistes.
Le siècle débute par la construction de l'hôtel de ville, entre 1616 et 1624, d'après les plans du célèbre architecte des archiducs Albert et Isabelle, Wenceslas Cobergher. Quelques années plus tôt, en 1608, les Capucins établissaient, au Marché aux toiles, le couvent qui fut transféré rue des Hauts-Degrés en 1672. Les Jésuites s'établissaient en 1621. En 1627, les sœurs grises de la Pénitence, ou couvent de Saint-François, s'installèrent rue des Bouchers. À partir de 1668, la ville va prendre un nouveau visage.
Le plan défensif militaire de Ath sera métamorphosé par Jean Boulengier au début du Louis XIV conquièrent la ville. Après cette conquête, Vauban s'inspirera des plans de Boulengier et améliorera les fortifications entre 1668 et 1674. Ath fut la première ville du pays dont Vauban signera les plans de fortification, agissant de même un peu partout (repérage des relevés, inspiration et transformation) . Étalés sur six ans, les travaux mobiliseront jusqu'à 1 800 soldats et plus de 400 civils. La ville est de nouveau assiégée par Vauban en 1697, par les Alliés commandés par Marlborough en 1706, et une fois encore par les Français en 1745.
Cette imposante enceinte comprend huit bastions,créés en 1636 par Boulengier, reliés par des courtines, elles-mêmes protégées par des tenailles et des demi-lunes. La place forte sera démantelée après le siège de 1745.
Le développement urbain est directement lié à l'extension des voies de communication. À partir du siècle, les chaussées dites thérésiennes (réalisées à l'époque de Marie-Thérèse d'Autriche) relient Ath à Mons (1727), Tournai (1744) et Bruxelles (1769). Le réseau routier est complété et amélioré au siècle.
Époque contemporaine
Le régime français est marqué par l'abolition de l'Ancien Régime et son remplacement par le régime censitaire qui assure la domination de la bourgeoisie. Les institutions actuelles (conseil communal, justice de paix) vont s'installer. Ath devient le centre d'un canton et d'un arrondissement.
Ces transformations ne se réaliseront pas sans excès ou sans déboires : les géants seront brûlés, les contributions lourdes et les actes de violence particulièrement nombreux. L'influence de la guerre, presque permanente, fera sentir ses effets : passages de troupes, chasse aux conscrits réfractaires, internement des prisonniers de guerre, recrutement de soldats.
Mais l'époque napoléonienne procura aux toiles d'Ath des débouchés à travers toute l'Europe. Les familles bourgeoises en tirèrent largement profit.
Les Hollandais relèvent les siècle. Sur le mont Féron, ils construisent un fort et des casemates souterraines, encore visibles de nos jours. Elles sont un témoignage intéressant sur l'art militaire hollandais. La caserne Siron, aujourd'hui démolie en était un autre. On retrouve aussi l'influence hollandaise dans le petit corps de garde édifié sur la grand-place à l'emplacement de la halle et dans les parties de l'église Saint-Julien qui ont été reconstruites après l'incendie de 1817.
La participation des Athois à la révolution belge de 1830 est importante. La ville se libère elle-même et envoie des volontaires à Bruxelles. Un de ses représentants, Eugène Defacqz, joue un grand rôle au Congrès national.
Si Ath compte 7 300 habitants à la fin du siècle, elle traverse une grave crise dans la première moitié du siècle. Entre 1840 et 1850, la ville connaît une période difficile à la suite du déclin du commerce de la toile (6 000 toiles vendues en 1843 contre 25 000 au début du siècle). Les effets de la révolution industrielle tardent à se faire sentir. En 1845, 3 400 habitants sur 8 315 sont secourus par le bureau de Bienfaisance. La croissance économique de la seconde moitié du siècle est déclenchée par l'essor de l'industrie du bois et de la pierre, la mécanisation des activités textiles et l'activité des industries agro-alimentaires. Les usines et les ateliers de travail du bois comptent 1 000 ouvriers vers 1900 alors que les carrières occupent près de 600 personnes (surtout dans le village voisin de Maffle). Vers 1890, quelque 200 personnes s'activent dans les moulins et brasseries et la mécanisation du textile offre de l'emploi à plusieurs centaines d'ouvriers.
Ath devient un nœud de communications ferroviaires : le chemin de fer la relie à Mons en 1848, à Alost en 1855, à Bruxelles en 1866, à Blaton en 1878 et à Saint-Ghislain en 1879. Le réseau s'enrichit au début du siècle des liaisons vicinales vers Flobecq et Frasnes. La mise en service du canal d'Ath à Blaton assure les liaisons par voie navigable avec la France et la canalisation de la Dendre favorise le trafic vers le nord du pays (1865).
Si la ville d'Ath atteint son apogée au début du siècle avec 11 226 habitants en 1916, elle souffre des difficultés économiques de l'entre-deux-guerres qui marquent le déclin puis la disparition progressive de l'industrie du meuble, des usines textiles et des agro-industries.
Au siècle, le déclin industriel a mis en évidence le rôle commercial, administratif et scolaire de la cité de Goliath. Au cours des 20 dernières années, la rénovation urbaine a permis la renaissance et le développement de nombreux quartiers alors que les monuments publics (hôtel de ville, églises, musées, bâtiments administratifs) étaient rénovés ou restaurés. Le dynamisme de la cité s’est affirmé avec l’aménagement réussi de la Grand-Place ou les projets de développement touristique.
Première Guerre mondiale
Le 31 juillet 1914, le roi décrète la mobilisation générale de l’armée pour que la neutralité de la Belgique soit préservée. Les réservistes arrivent à la caserne le et la quittent le lendemain.
Les Allemands entrent en ville le vendredi 21 août 1914. C'est la veille de la ducasse. Toutes les festivités sont annulées. L'occupation allemande est dure. Les usines de meubles sont fermées. L’approvisionnement est difficile, la presse est suspendue, l’occupant réquisitionne, etc.
En 1917, des Athois sont déportés. La Résistance s’organise : réseaux d’espionnage (les frères Descamps, Léon Trulin et Gabrielle Petit), organisation de sabotages (le plus célèbre est celui de la gare de Mévergnies en mars 1918).
En novembre 1918, les Allemands font exploser les voies de chemin de fer, puis la gare est bombardée par les Alliés. Ce sont les Anglais qui libèrent la ville. Le cortège de la Ducasse 1919 est remanié pour célébrer la victoire et sortira deux fois. Le Char d'Albert et Isabelle est transformé en Char de l'apothéose montrant, Albert, le Roi chevalier et Elisabeth, la reine infirmière entourés de poilus en uniforme.
Un monument aux morts est érigé au fond de la rue Ernest Cambier.
Seconde Guerre mondiale
La mobilisation générale est décrétée le 26 août 1939, le samedi de la ducasse. Diverses mesures sont prises pour faire face à un conflit : occultation des réverbères et des écrans de passage à niveau, aménagement d'abris contre les attaques aériennes, essai de sirènes, etc. La défense passive s'organise. Le vendredi , les Allemands attaquent la Belgique. Deux alertes résonnent à Ath. Un avion allemand est abattu à Ormeignies et quatre aviateurs sont faits prisonniers. La population civile, paniquée, prend le chemin de l'exode. En décembre 1939, des cartes de ravitaillement sont distribuées. Le rationnement est instauré le mais n'entre réellement en pratique que le 25.
Dès la capitulation de la Belgique, les autorités allemandes imposent un rationnement sévère des denrées alimentaires (et du savon par exemple). Le bétail est réquisitionné. La fraude, le vol (de pommes de terre par exemple) et le marché noir sévissent en ville et dans les campagnes.
Pour abuser les Alliés et les détourner de l'aérodrome de Chièvres, un faux terrain d'aviation fut créé par les Allemands à la limite d'Aubechies et d'Ormeignies, avec des avions en bois et un bunker encore visible près de la ligne TGV.
Si la collaboration avec l'occupant existe, la Résistance s'organise. Elle est particulièrement active dans les villages. Des groupements, tels que les Partisans Armés, le Front de l’Indépendance hainuyer, l’Armée Secrète, le Groupe G ou le Réseau Porcupine Mandrill, y sont bien implantés. Le hameau de Perquiesse – Francquier était régulièrement utilisé comme lieu de parachutage ou d’atterrissage d’avions britanniques.
Dès la fin de 1943, les actions se multiplient : sabotages de lignes de chemin de fer (en particulier la ligne Mons–Grammont qui passe à Rebaix), incendies de wagons, subtilisation de documents administratifs, récoltes de vivre pour le maquis, sauvetage de pilotes anglais, presse clandestine et renseignements, sans oublier des expéditions de représailles contre des collaborateurs. La cache de réfractaires constitue une des formes de résistance passive la plus courante.
Après le débarquement de Normandie, les actions se durcissent, mais aussi la répression. À Rebaix, en juillet 1944, deux rexistes sont abattus. 66 otages sont arrêtés. Certains des otages rebaisiens seront déportés à Zittau, puis internés à Bodenbach, en Tchécoslovaquie. La plupart reviendront.
La Libération a lieu le , tant dans les villages qu'au centre-ville. Les Américains entrent à Ormeignies à 11h, les Anglais à Autreppe. La Brigade Piron, précédée par les Welsh Guards, libère Ath avant de se rendre à Bruxelles.
Le , on célèbre le mariage de Goliath à l'église Saint-Julien devant une foule considérable.
Marché du jeudi
Les historiens Léo Verriest et J. Dugnoille estiment qu’un marché a dû exister depuis le début de la ville neuve (vers 1166).
En 1312, des Lombards (banquiers italiens) sont attestés à Ath. En 1325, la halle aux blés, aux viandes et aux draps est construite sur la Grand-Place. Ce bâtiment sera reconstruit en 1482 et 1820. En 1360 : le marché aux toiles voit le jour ; sa notoriété sera renforcée par le duc Philippe le Bon en 1458.
Le premier écrit qui parle d'un marché date du lorsque le duc Albert de Bavière accorde une franchise aux négociants qui se rendent à Ath. Ce décret fut visé et confirmé par Philippe le Bon en mars 1451. Les vendeurs y viennent du Hainaut entier. Les grains, viandes et draps s’achètent à la halle. Le poisson a son marché en bordure de Dendre ; une minque y est aussi créée en 1750. Les toiles envahissent une petite placette contiguë au grand marché. Vu l’ampleur du commerce textile, le marché aux toiles se tient, non seulement le jeudi, mais également le lundi et le samedi.
Les bourgeois et manants de la ville peuvent y acheter notamment des volailles, du beurre, des œufs, du fromage, des fruits, des cochons, etc. Les emplacements réservés aux marchands sont déterminés par le magistrat.
De la Révolution française à la révolution belge, les places aux foires et marchés sont affermées par adjudications publiques pour le terme de trois ans. Le nouveau régime belge conserve le même principe. Chaque marchand a ainsi un abonnement au mètre carré par année.
Le règlement de 1907 rappelle et maintient la corrélation entre l’endroit de la vente et le type de produits commercialisés. Le beurre et les œufs sont vendus sur le marché aux toiles, les poulets et petits animaux sur le marché au lin, les fruits entre le bureau de police et la statue d’Eugène Defacqz, les légumes dans les rues de Brantignies et du pont Quelin, et enfin, les produits manufacturés et autres sur la grand place. Par décision du conseil communal, le marché aux fruits et légumes est déplacé à la rue Ernest Cambier en 1913.
Au siècle, des plans mentionnent 286 emplacements sur le marché (grand place et marché aux toiles). En cas de travaux, foire ou ducasse, le marché, dit alors « dispersé », est situé, dans les années 1950, sur le square Saint-Julien et dans les rues du jeu de paulme, du puits caffin, de la Madeleine et du collège. Durant les années 1960-1970, le marché dispersé s’étend depuis le pont de Brantignies jusqu’au monument des partisans rue de la station, le haut de la rue de l’industrie étant réservé aux horticulteurs et marchands de fleurs.
Après la Seconde Guerre mondiale, la taxe communale est perçue sur différents types de marchandises : œufs, beurre, volaille, marchands de volaille, démonstrateurs, fruits et légumes et étalages divers. Des marchands sont originaires d’Anderlecht, Péruwelz, Ellezelles, Baudour, Flobecq, Overboelaere, Bruxelles et Warchin. Des demandes d’emplacements, en 1981-1982, font place à des marchands de Deux Acren, Bruxelles, Kuurne, Ninove, Basècles, Molembeek-Saint-Jean, Waterloo, Bredene, Izegem, Oosterzele ou Courtrai.
Aujourd'hui, le marché se tient le jeudi de 8 h à 12 h 30. Chaque place est adjugée une fois par an et renouvelée par tacite reconduction. L’adjudication des places libres a lieu le dernier jeudi de juin. Les lots non adjugés peuvent être loués chaque jeudi au commerçant qui se présente le premier.
Industries disparues
Industrie de la pierre
Les découvertes gallo-romaines attestent du travail du calcaire ou du grès dans l'Antiquité autour d'Ath (essentiellement à Maffle). Au Moyen Âge, l'activité est connue vers les chaux), les besoins des travaux publics et privés en pierres taillées ou en pavés (routes, gares, canaux, digues, fortifications) favorisent le développement des carrières et les débuts de leur mécanisation. La croissance a continué jusqu'à la Première Guerre mondiale. Le déclin a commencé après celle-ci et s'est accentué jusqu'en 1945. Aujourd'hui, il ne reste plus de siège d'extraction de la pierre dans tout l'arrondissement d'Ath.
Industrie du bois
Les usines Cambier étaient les plus importantes. Vers 1880, Léon et Henri Cambier établissent près du canal, au niveau de l'ancien bastion d'Artois une grande usine qui occupa jusqu'à 700 ouvriers. Spécialisée dans les chaises en bois tourné, on y produisait aussi du mobilier et de la décoration d'intérieur.
Les usines Carton sont concurrentes de la précédente. L'usine de François Carton et Myrtill Herman produisit dès la seconde moitié du XIXe siècle des chaises, meubles et banquettes de café. En 1896, elle occupe 247 ouvriers.
Léon Delmée, Yvo Herman, Émile Gignez, les frères Cardinal, Maurice Sansen… fabriquaient également des chaises et du mobilier.
Industrie textile
L'usine des frères Sadoine s'est installée le long de la Dendre en 1866, derrière le moulin des Estanques, perpétuant, à la révolution industrielle l'activité principale de la ville sous l'Ancien Régime. La toile sera remplacée par la jute au XXe siècle.
Les produits de bonneterie de Félix Empain sont réalisés et vendus sur place dans un magasin situé rue de la Caserne : « Chez Grand-mère ».
Brasseries
La brasserie Wincqz (rue Defacq) a été fondée par Félicien Wincqz (né en 1862) et a fonctionné à la fin du XIXe siècle. Internat scolaire dans les années 1960, elle abrite actuellement des appartements.
La brasserie Langie (Petite rue des Bouchers) était installée dans un hôtel de maître du XVIIIe siècle. On lui adjoint une cheminée pour la malterie au XIXe siècle (aujourd'hui démolie). Restauré, le bâtiment est voué au logement.
Sucrerie
La sucrerie d'Ath s'est développée au faubourg de Mons à partir de 1871. Exploitée par Bara, Durieu et Compagnie au début du XXe siècle, elle produit 3 millions de kilos de sucre de betterave. En 1926, elle a traité sur sa campagne 50 millions de kilos de betteraves. Les activités ont cessé dès 1952 (la candiserie reste active jusqu'en 1970).
Faits historiques mineurs
Quelques faits de la « petite histoire » d'Ath.
Le 3 mai 1335, un violent incendie détruit une grande partie de la ville depuis la porte du Gâdre jusqu'à la porte d'Enghien.
Le 4 juin 1357, à la médiation du comte de Hainaut Guillaume III de Bavière, est conclu entre Louis de Maele, comte de Flandre et Wenceslas, duc de Brabant, le « traité d'Ath » qui rattache la principauté de Malines au Brabant.
Le 13 mai 1394, messire Gérard d'Obies, châtelain d'Ath, pose la première pierre de l'église Saint-Julien, en présence du magistrat, du Conseil et de l'abbesse de N.-D. du Refuge, Alix d'Embrinne.
Le 6 novembre 1423, le pape Martin V délivre une bulle permettant la fondation de l'hôpital Saint-Jacques ainsi que la chapelle. Ces édifices étaient destinés au service des pèlerins faisant étape à Ath sur le long cheminement qu'ils accomplissaient vers Saint-Jacques-de-Compostelle, en Espagne.
Le 24 mars 1445, Philippe le Bon abolit la table des jeux de dés et de brelan établie square Saint-Julien à Ath. Les infractions sont punies de 10 livres tournois. On trouve dans l'exposé des motifs: «... pourquoy les délinquans ont esté pugnis de mort, et que plus est, continuellement notre Sauveur Jhu-Crist, la glorieuse Virge Marie et les beneois sains du paradis, y sont renoyer et despitez, horriblement jurez et parjurez, et moult outrageuses et vilaines paroles proférées... Ce pourquoi ordonnons... (sic) »
Le 30 janvier 1448, Philippe le Bon séjourne à Ath, au château. Sur proposition de Thiry de Meersem, châtelain, le magistrat lui offre un muid et demi de vin vermeil (216 litres) du prix de 20 livres 8 sols.
Le 13 juillet 1499, Philippe le Beau, père de Charles Quint fait sa joyeuse entrée à Ath.
Le 14 décembre 1508, Julien Fossetier, poète et historien, né à Ath en 1451 dédie à Marguerite d'Autriche, régente des Pays-Bas, ses « Chroniques Margariticques » et en 1525, au lendemain de la victoire de Pavie, il adresse un ouvrage en vers à l'Empereur Charles Quint.
Le 15 juin 1671, Louis XIV arrive à Ath, séjourne en la rue des Récollets avec les « 3 reines » pendant plusieurs semaines. La tour de l'église Saint-Julien est illuminée dans toute sa hauteur.
Le 22 mai 1697, le maréchal de Catinat investit la place d'Ath.
Le 19 juillet 1754, Charles de Lorraine, gouverneur des Pays-Bas autorise la confrérie de la Passion à ériger un calvaire sur le rempart. Il sera transféré par après près de l'église Saint-Martin.
Le 19 juin 1781, un édit proscrit aux étudiants du collège d'Ath de fréquenter les cabarets.
Le 18 mars 1793, le major Leloup, « le diable athois » contribue à la victoire des Autrichiens à Neerwinden et l'année suivante, ce même Jean Leloup combat le général français Pichegru, ce qui lui vaut d'être élevé au grade de lieutenant-colonel.
Le 27 mars 1793, en l'hôtel du château Bourlu à Ath, le général Dumouriez signe entre les mains du général Mack, chef de l'état-major des armées autrichiennes, sa trahison qui consistera à aider l'Autriche à rétablir son autorité en Belgique. Assistent à cet acte les généraux Valence, Thowenot, le duc de Chartres (futur ) et le colonel Montjoye.
Le 8 juillet 1794, le général Kleber requiert les Athois de fournir à ses troupes campées à Isières, 15 000 rations de pain, 7 000 pots de bière et 8 000 livres de viande.
Le 5 fructidor an II de la République (25 août 1794), un jeudi, les géants d'Ath sont brûlés au son des carmagnoles.
Le 25 août 1798, la foire d'Ath supprimée par l'empereur Joseph II est rétablie.
Le 10 avril 1817, l'église, la flèche et le carillon de Saint-Julien sont incendiés. Détruite le 27 mars 1606 par une violente tempête, elle était reconstruite le 26 avril 1607.
Le 4 mai 1823, le roi des Pays-Bas arrive à Ath et y séjourne quelques jours avec le prince Frédéric.
- Jacques de Guise Annales du Hainaut, trad. Fortia, Bruxelles, 1831
- La description de la ville d'Ath, par Jean Zuallart. À Ath, chez Jean Maes, l'an 1610.
- De Boussu, Histoire de la ville d'Ath, contenant tout ce qui s'est passé de plus curieux depuis son origine 410 jusques 1749, Mons, Varret, 1750
- T. Dubiecki, La ville d'Ath, son antiquité, Bruxelles, Briard, 1847.
- Par exemple dans : Le patrimoine du pays d'Ath, un premier bilan, Ath, 1980, p. 35 et suiv.
- Claude Constantin, Isabelle Deramaix, Léonce Demarez et Michel Daubechies, « Occupations du Néolithique ancien à Irchonwelz et Ormeignies », dans Le patrimoine du pays d'Ath, Un deuxième jalon (1976-2006), Ath, 2006, p. 19 et suiv.
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- Jean Dugnoille, La ville d'Ath. Bref regard sur son passé, dans Ath et sa région, Éd. Imprimerie Provinciale 1973, p. 22
- Célestin-Joseph Bertrand, Histoire de la Ville d'Ath, Mons, Duquesne-Masquillier, 1906, p. 26-27
- I. Deramaix, Meslin-l'Évêque : Imposante villa hainuyère, dans Les Dossiers d'archéologie (ISSN 1141-7137), 2006, no315, p. 64-67.
- Célestin-Joseph Bertrand, Histoire de la ville d'Ath, Mons, Duquesne-Masquillier, 1906, p. 31 et suiv.
- Frédéric Auguste Ferdinand Thomas de Reiffenberg, Histoire du Comté de Hainaut, Volume 2, p. 36, Bruxelles, s.d.
- Jean Dugnoille, La ville d'Ath. Bref regard sur son passé dans Ath et sa région, Éd. Imprimerie provinciale 1973, p. 24.
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- JP Ducastelle. Épidémies à Ath (14e-19e siècle) dans Les Vendanges de la solidarité, Ath, 2004
- Célestin-Joseph Bertrand, Histoire de la ville d'Ath, p. 99.
- Jean Dugnoille, La ville d'Ath. Bref regard sur son passé dans Ath et sa région, Éd. Imprimerie provinciale 1973, p. 32.
- Voir aussi : Les origines du monastère de Nazareth à Ath (1463) du chanoine Jean Cassart
- Jean Dugnoille, La ville d'Ath. Bref regard sur son passé, dans Ath et sa région, Éd. Imprimerie provinciale 1973, p. 36.
- Martin Barros, Nicole Salat et Thierry Sarmant. Vauban - L’intelligence du territoire. Éditions Nicolas Chaudun et Service historique de l'armée, Paris, 2006. Préface de Jean Nouvel. 175 p, (ISBN ) p. 167.
- Jean Dugnoille, La ville d'Ath. Bref regard sur son passé dans Ath et sa région, Éd. Imprimerie provinciale 1973, p. 29.
- JP Ducastelle, Mémoire en Images : Ath, ISBN ).
- C. Cannuyer et M. Themont, Une Grande figure de la résistance Hainuyère durant la Première Guerre mondiale : l’abbé Thésin (1883-1972) et le sabotage du dépôt de Mévergnies-Attre dans les Annales du Cercle royal d’histoire et d’archéologie d’Ath, 1984-1986
- Voir pour les détails des références : D. Leclercq, Les débuts de la Seconde Guerre mondiale à travers la presse locale, dans le Bulletin de liaison des Amis d'Angélique de Rouillé, no 5, Ormeignies, avril 1994 et la totalité du numéro spécial du même bulletin, 1940-1945, Ormeignies se souvient, 1995
- M. Flament, Ostiches – Rebaix – Bouvignies. Les prises d’otages des 6, 7 et 8 juillet 1944, Rebaix, s.d..
- Divisions blindées américaines opérant sur le flanc sud des britanniques du XXXe corps
- L.F. Ellis, Welsh Guards at War
- Léo Verriest, Nouvelles études d'histoire urbaine, Gembloux, J. Duculot, 1948
- Jean Dugnoille, La ville d'Ath. Bref regard sur son passé dans Ath et sa région, Éd. Imprimerie provinciale 1973
- JP Ducastelle, Archéologie industrielle, dans Le patrimoine du pays d'Ath, un premier bilan, Ath, 1980, p. 235 à 243
- JP Ducastelle, Mémoire en Images : Ath, ISBN ), p. 59-63.
- JP Ducastelle, Mémoire en Images : Ath, ISBN ), p. 73-74.
- Anecdotes glanées dans différents ouvrages des historiens Sansen, Verriest, Bertrand (voir bibliographie)
Héraldique
Les armoiries de la ville d'Ath apparaissent pour la première fois dans le sceau que lui octroya le comte de Hainaut, Guillaume IV de Bavière par acte du . L'aigle rappelle l'appartenance du prince à une famille qui avait occupé, en la personne de son grand-père, Louis de Bavière, le trône impérial, et l'inclusion du Hainaut dans l'empire germanique depuis le héraldique du fondateur de la ville, Baudouin IV de Hainaut. La croix perronnée est la croix de franchise, symbole des privilèges communaux. Les armes actuelles ont été accordées en 1818 et confirmées en 1840.
Blasonnement : D'or à une aigle éployée de sable lampassée de gueules, chargée sur la poitrine d'un écussion d'or au lion de sable, l'écu posé devant une croix treflée de sable dressée sur trois degrés de même.
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- En héraldique, aigle est féminin. Voir Aigle (héraldique).
- Lieve Viaene-Awouters et Ernest Warlop, Armoiries communales en Belgique, Communes wallonnes, bruxelloises et germanophones, t. 1 : Communes wallonnes A-L, Bruxelles, Dexia, , p. 121.
Histoire
Le Cercle archéologique d'Ath et de la Région fut fondé le par Jules Dewert, l'abbé Hocq, le général Gilson, Léon Fourdin et Charles Leduc. Il se donna pour but « d'étudier l'histoire politique, littéraire, artistique et scientifique d'Ath et de la région athoise ; de rechercher et de réunir tous les documents propres à former les éléments de cette histoire ; de créer un musée et une bibliothèque ; de s'efforcer d'empêcher la détérioration ou la perte des monuments et des objets d'art anciens et de répandre le goût des études historiques et archéologiques ». Placé sous la présidence de Jean-Pierre Ducastelle, le Cercle poursuit ses activités (conférences, expositions, voyages, publications) de manière très assidue.
Les Héritiers de la Mémoire se sont donné pour but d'inculquer aux jeunes à l’aide de différents moyens mis à disposition les événements tragiques s’étant déroulés durant la Seconde Guerre mondiale.
- Site officiel des Héritiers de la mémoire
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Ath dans la littérature
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