Couillet
Localisation
Couillet : descriptif
- Couillet
Couillet (en wallon Couyet) est une section de la ville belge de Charleroi située en Wallonie dans la province de Hainaut
Au XIXe siècle et au XXe siècle, la localité a été un grand centre industriel de production charbonnière, métallurgique et chimique. C'était une commune à part entière avant la fusion des communes de 1977
Elle compte environ 11 500 habitants en 2022.
Toponymie
Le toponyme de Couillet est issu de l'Antiquité. Il vient de Culiacum (déjà mentionné en l'an 840), c'est-à-dire le domaine de Culius (nom gallo-romain). Le toponyme du quartier des Fiestaux est quant à lui issu de « fastigium altum », le haut sommet ou faîte.
- , Le nouveau dictionnaire des noms de lieux en Wallonie et à Bruxelles, Bruxelles, Éditions Racine, , 750 ISBN ), p. 223
- « Notes pour servir à l'histoire de Couillet », La Gazette de Charleroi, , lire en ligne )
Géographie
Géographie physique
Le paysage de Couillet est assez vallonné, son altitude se situant entre 100 m et 200 m. Le nord de la localité est bordé par la Sambre qui marque la limite avec Montignies-sur-Sambre. Des anciens terrains industriels sont situés le long de la Sambre.
Les coteaux de la Sambre et le plateau de Couillet à la limite de Loverval sont notamment constitués en sous-sol de roche calcaire. Une carrière y a été exploitée par la Société Solvay pour la fabrication de la soude caustique (procédé Solvay). Dans les dépressions karstiques à la limite avec Châtelet, on trouve des dépôts sableux de la Formation de Couillet qui contiennent de minces couches argileuses. Dans le passé, le sable fin argileux de la Formation de Couillet était destiné aux fonderies. Mélangé avec le sable d’Erquelinnes sous-jacent, il servait au moulage des pièces métalliques.
La présence dans le sous-sol de Couillet de houille à proximité de la Sambre a également permis le développement d'une activité minière et de charbonnages (Puits Sainte-Marie à Fiestaux et Puits no 5 dit du « Pêchon », à la limite avec Marcinelle).
Hydrographie
Couillet est principalement traversé par la Sambre au nord de la localité dans laquelle viennent se jeter le ruisseau de Saint-Hubert (qui naît à Loverval), le ruisseau des Haies (issu de l'étang du centre de délassement de Marcinelle-Loverval), le ruisseau de Nalinnes, le ruisseau de Loverval et le Ry de Couillet qui sépare Couillet de Marcinelle.
Morphologie urbaine
Quartiers
Couillet est divisé en plusieurs quartiers :
- Le village, quartier qui se situe au nord où se trouve la maison communale. Le quartier fut séparé en deux en 1843 par le passage du chemin de fer (ligne Charleroi-Namur). Le village ne sera plus relié au sud de la localité que par deux embranchements carrossables et deux passages souterrains pour piétons. En 1827, une verrerie fut construite et deux rangées de maisons pour loger les ouvriers qualifiés. En 1828, quatre hauts-fourneaux et 200 fours à coque furent élevés par la firme Fontaine Spitaels. Une école fut ouverte en 1831, à côté de la maison communale. En 1905, la verrerie a éteint ses fours, l'état belge exproprie des terrains et y installe le « quai de bois » et une partie de la gare de formation de Charleroi-Sud, ;
- Couillet-centre, quartier en face du chemin de fer où est édifiée l'église Saint-Basile. Ce qui devait devenir le quartier du centre faisait originellement partie du quartier du Village. Avec la construction de la ligne de chemin de fer, le développement de la route de Châtelet a été à l'origine de la création de ce nouveau quartier. Dès l'année 1866, les constructions se multiplièrent et les emplacements disponibles se raréfient, ce quartier devint petit à petit le centre de la vie économique et culturelle de Couillet, le siège de la plupart des sociétés locales;
- Couillet-queue, quartier au sud traversé par la nationale 5. Nom d'origine donné à un vaste vivier dont les affluents des ruisseaux de Loverval, Nalinnes et du Ry de Couillet avait former une queue de poisson jusqu'en 1825, est appelée « La queue du Vivier ». Entre 1845 et 1865, la deuxième section de la commune est dénommée « La Queue »;
- Les Fiestaux, le plus ancien des quartiers de la commune où l'on a connu les premières présences humaines. Dès 1845, le Fiestaux représente déjà un tiers de la superficie de la commune allant de l'altitude 140 à 190 mètres;
- Les Fougères (ou Hublinbu), situé au sud-ouest à la limite avec Marcinelle ;
- La Citadelle, situé sur les hauteurs du quartier du Fiestaux, entres les rue de Gilly et de Villers ;
- Le Bavéry, il se situe à l'est où se trouve l'ancienne Amicale Solvay. On a supposé que le bois qui couvrait cet endroit traversé par un ruisseau pourrait avoir été la propriété d'une famille Bavet ou Bavay. L'installation des établissements industriels le long de la Sambre et la construction de la ligne de Charleroi à Namur avec la gare de « Couillet-Montignies » provoquèrent l'accroissement de la population. Après la Première Guerre mondiale, le quartier du Bavery devint la partie la plus commerçante de la localité,
- Le Coucou. Sur le plan cadastral, figurait cette appellation figurait déjà en 1863 et comptait une quarantaine d'habitations,
- L'Amérique, il se situe à droite de la Nationale 5, quartier qui possède une cité du même nom,
- Bois des Cloches, situé à proximité avec le R3,
- Les Quatre-Bras, au carrefour de la Nationale 5,
- Les Hauchies. C'est le carrefour actuel des rues Destrée, Bellière et Huart-Chapel sur Marcinelle et de Châtelet sur Couillet qu'une chaussée de l'époque romaine franchissait le ruisseau à gué. Après 1825, le Chemin de Dinant s'appela le Chemin de Philippeville parce qu'il joignait la nouvelle route de Philippeville, aux cinq chemins actuels et bien connus de Couillet.
Cités
- Cité du Congo. Se situe au quartier des Fiestaux. Édifiée en 1928 par la société coopérative « La Cité Jardin ». Vers 1934, 124 maisons virent le jour rue des Carrières, de la Corniche et Joseph Wauters. La population augmente, l'administration communale se voit dans l'obligation de créer de nouvelles écoles et ainsi qu'une plaine de jeux.
- Cité Solvay. Au sud du R3.
- Cité de l'Amérique, il se situe dans le quartier de la Queue. Édifiée en 1922 qui est composée de 99 maisons unifamiliales.
Domaine et château de Parentville
En 1860, Basile Parent, enfant de Couillet ayant fait fortune en France, achète aux héritiers de Cartier-Bosquet, 28 hectares de biens qu'il réserva à ses frères et sœurs restés au village. Il fait construire le château de Parentville. Il abrite actuellement le Centre de culture de l'ULB.
Bois
Couillet possède le bois de Boubier à la limite avec Châtelet.
Terril
Terril du Fiestaux, petit terril situé près du site de l'ancien puits du même nom.
- Bernard Delcambre et Jean-Louis Pingot, « », sur geologie.wallonie.be/, (consulté le )
- Lardinois 2006, p. 42.
- Aujourd'hui devenue Charleroi-Central.
- Lardinois 2006, p. 54.
- Lardinois 2006, p. 100.
- Lardinois 2006, p. 88.
- Lardinois 2006, p. 11.
- Lardinois 2006, p. 12.
- Lardinois 2006, p. 57.
- Lardinois 2006, p. 58.
- Lardinois 2006, p. 96.
- Lardinois 2006, p. 97.
- Lardinois 2006, p. 19.
- Lardinois 2006, p. 99.
Histoire
Le village est très ancien et semble avoir été occupé depuis l'Antiquité ainsi que l'attestent différentes fouilles archéologiques et son toponyme. Culiacum est cité pour la première fois sous le nom de « Culiacum ad Sabium » (Culiacum sur Sambre) dans une charte en faveur du chapitre de l'abbaye de Nivelles en 840. Il est de nouveau cité en 966 dans un diplôme d'. Géographiquement, il était implanté sur les collines qui bordent la rivière Sambre, lieu qui portait le nom de « Fiest-haut ».
Jusqu'en 1796, Couillet fait partie de la Principauté de Liège. C'est sur la colline du Fiest-haut que les religieux prémontrés bâtissent en 1161 la première église de Couillet dédiée à sainte Catherine. Au début du Jean III de Namur en lutte avec la Principauté de Liège. La paroisse dévastée et dépeuplée est réunie à celle de Marcinelle. En 1520, les habitants sollicitent la séparation de la communauté de Couillet et celle de Marcinelle. Un château est construit en 1545 à quelques mètres de l'église. En 1579, Couillet redevient une paroisse autonome de celle de Marcinelle et le prince-évêque de Liège en fait une seigneurie distincte. En 1660, l'établissement d'une fonderie est autorisé à Couillet. Les derniers seigneurs de Couillet avant la Révolution française sont les de Thibaut. De l'époque seigneuriale, il reste des châteaux dont l'un est nommé « La Tourette », donjon bâti au .
En 1796, les guerres engendrées par la Révolution française ont pour conséquence l'annexion de la Principauté de Liège (et donc de Couillet) au territoire français. Les révolutionnaires français rebaptisent le village en « Violette-sur-Sambre », voulant d'une part marquer la rupture avec le passé principautaire et d'autre part associer Couillet à son aspect encore poétique et agreste. En 1825, on ne recense que 395 habitants, Couillet n'étant alors qu'un village mi-agricole, mi-forestier.
Au début du révolution industrielle. Des charbonnages s'installent aux Festiaux et à la limite de Marcinelle et y extraient la houille. En 1835, un grand complexe sidérurgique s'installe dans la vallée de la Sambre, construit par la Société des Hauts-Fourneaux, Usines et Charbonnages de Marcinelle et Couillet. Cette usine est alors la plus grande fabrique de fer de la Belgique construite sous la forme de sept grands hauts-fourneaux dédiés à la fonte au coke, complétés par un vaste atelier de construction et un laminoir. Sortent notamment de ces usines les locomotives à vapeur Couillet-Hainaut vendues en Belgique et dans le monde entier. Le combustible vient des houillères de Marcinelle. Le minerai est acheminé via la rive droite de la Sambre et les voies ferrées.
C'est également à Couillet qu'Ernest Solvay et son frère Alfred Solvay installent leur première usine de soude caustique en 1863après avoir déposé un brevet pour le révolutionnaire Procédé Solvay. Ce n’est pas par hasard qu'ils s'installent à Couillet : il s'agit d'un centre mondial de l’industrie du verre qui consomme énormément de soude. Des années 1900 aux années 1980, la carrière de roche calcaire des Festiaux est exploitée par la Société Solvay pour la fabrication de la soude. Les réserves de calcaire s'épuisant aux Festiaux, Solvay arrête la production de carbonate de soude à l'usine de Couillet en 1993.
En 1889, l'aciérie Martin-Siemens qui utilise le Procédé Martin-Siemens est construite à Couillet en vue de la fabrication de matériel de guerre tel que des tourelles blindées et des obus de différents calibres. S'y ajoute la construction en 1892 d'un convertisseur Bessemer, et en 1894 d'un laminoir de rouleaux.
Au début de la Première Guerre mondiale, le , l'armée allemande exécute 18 civils et détruit 406 bâtiments. L'unité en cause est le Atrocités allemandes en 1914. Le , la commune a donné son nom à un traité signé au château de Parentville. Ce traité est en réalité une lourde indemnité de guerre imposée à la ville de Charleroi et aux communes environnantes par le général allemand Max von Bahrfeldt.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le des bombardiers moyens B26 Marauder américains attaquent la gare de formation de Couillet qui vu la dispersion des bombes causent de graves dégâts dans la localité avoisinante, Bouffioulx.
Particulièrement développée avant les années 1960 grâce aux aciéries et aux charbonnages, la localité n'est plus que le reflet de son lustre passé depuis la fermeture de ses industries lourdes et extractives. L'usine Solvay est désormais complètement rasée. Seul subsiste le Casino Solvay, dernier vestige de la volonté sociale d'Ernest Solvay qui attend une nouvelle affectation.
En 1977, Couillet fusionne avec 14 autres communes pour former l'entité de Charleroi.
Depuis la fin du PMC dénommé Valtris qui dépend de l'Intercommunale de collecte et de destruction des immondices (ICDI) de la région de Charleroi désormais appelée Tibi. En , le centre Valtris de tri de déchets est modernisé, permettant grâce à sa technologie de pointe, de séparer en 14 fractions distinctes le contenu du sac bleu de près de 1,7 million d’habitants des zones intercommunales de la province de Namur, de la province du Brabant wallon, de la province de Luxembourg et de la région de Charleroi. En 2014, le centre commercial Bellefleur s'implante dans le centre de Couillet à proximité immédiate du Ring belge R3 qui traverse la commune depuis la fin des années 1980. Son nom fait référence à la Bellefleur ou le châssis à molette des charbonnages en hommage au passé minier de la commune.
- Alfred Jourdain, L. Van Stalle, Dictionnaire encyclopédique de géographie historique du royaume de Belgique, vol. 2, Bruxelles, Bruylant - Christophe, (lire en ligne), p. 19
- Lardinois 2006, p. 41.
- Le château a été démoli en 1906 pour faire place aux ateliers et forges.
- C'est l'église Saint-Laurent.
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- "Traité de la fabrication de la fonte et du fér envisagé sous les trois rapports, chemique, mécanique et commercial: avec Atlas de planches", page 104, par E. Flachat, A. Barrault, Jules Pétiet - 1846"
- Profil de l'entreprise Solvay, Dirigeants-entreprise.com.
- Dath-Delcambe Patrick, « Solvay, 150 ans de défis », La Libre Belgique, (lire en ligne)
- « », sur Solvay (consulté le )
- Notice historique sur Couillet, "Siderurgie", p. 36-39
- John Horne et Alan Kramer, 1914 Les atrocités allemandes, Tallandier, , 640 ISBN ), p. 479.
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Culture
L'imposante statue métallique trônant devant le centre culturel de Couillet et représentant Persée est l'œuvre de l'artiste Giuseppe Miggiano. Centre culturel de Couillet, inauguré en 1971. Il se situe à l'entrée du parc près de l'église Saint-Basile.
Théâtre : Cercle wallon de Couillet, au centre culturel.
Bibliothèque, route de Philippeville dans le bâtiment où se trouve l'académie de Couillet.
Folklore
Marche Saint-Laurent, tous les deuxième dimanche d'août, cette marche est créée en 2012.
- « », sur museedesmarches.be, (consulté le )
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Couillet dans la littérature
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