Comines-Warneton
Localisation
Comines-Warneton : descriptif
- Comines-Warneton
Comines-Warneton (/kɔ.min.waʁ.nə.tɔ̃/ ; en néerlandais : Komen-Waasten ; en picard : Comène-Warneuton) est une ville francophone à facilités linguistiques de Belgique située en Wallonie picarde dans la province de Hainaut, Comines-Warneton est un ancien territoire du comté de Flandre. La commune de Comines-Warneton résulte de la fusion des communes de Comines, de Warneton, de Bas-Warneton, de Ploegsteert, de Le Bizet et d'Houthem en 1977. Elle dispose d'un statut de commune à facilités linguistiques pour sa minorité néerlandophone, comme c'est le cas pour plusieurs communes belges
Comines-Warneton est également une commune à particularité dans la composition échevinale qui est donc constitué à la proportionnelle puisque les échevins y sont élus directement, et non par le conseil communal
Le collège communal est composé du bourgmestre et de six échevins dont trois échevins dits de l'opposition. Elle est dans l'arrondissement de Tournai-Mouscron, mais a la spécificité territoriale d'être enclavée entre la France et la Région flamande
Cette exclave wallonne est séparée du reste du Hainaut par une vingtaine de kilomètres. Comines-Warneton ne doit pas être confondue avec ses voisines limitrophes et homonymes situées en France, Comines et Warneton (département du Nord).
Étymologie
Le nom de Comines-Warneton provient de la fusion des communes et est l'association des deux principales entités et châtellenies historiques. La toponymie détaillée de chaque section est à retrouver sur leurs pages correspondantes.
Comines a été mentionné pour la première fois par écrit en 1096, sous le nom de Cumines, qui peut être un nom propre gallo-romain, ou un mot celtique pour « vallée » (*cumma, variante de cumba) ou encore venir du saxon cuman (« vallée d'arrivée ») qui a dérivé en komen en néerlandais(voir Comines pour plus de détails).
Warneton a été mentionné pour la première fois par écrit en 1007, sous le nom de Uuarnasthun, puis Uuarnestun en 1065, Guarnestun en 1104.
- Eugène Mannier, Études étymologiques, historiques et comparatives sur les noms des villes, bourgs et villages du département du Nord, éd. Auguste Aubry, (lire en ligne).
Histoire
L'activité sur le sol de Comines-Warneton remonte à la préhistoire. Une occupation préhistorique a été identifiée à Warneton. Une voie romaine, reliant Cassel à Wervik, traverse Comines-Warneton en parallèle du tracé de la Lys et de nombreux sites gallo-romains témoignent de l'occupation importante,. Les différentes villes de Comines-Warneton évolueront au sein des Flandres et se positionneront de part et d'autre de la Lys. Le positionnement économiquement stratégique des villes de Comines et Warneton en feront des acteurs importants de l'activité textile, notamment dans la production de lin et la confection de rubans. Ce n'est qu'à partir du traité d'Utrecht, en 1713, que la rivière deviendra également frontière et séparera en deux les villes de Comines et Warneton, d'un côté autrichienne, de l'autre côté Française. Un arrêté du comité de salut du , réglemente le statut administratif de la Belgique. L'activité rubanière très importante en période pré-industrielle se développera fortement au XIXe siècle jusqu'à devenir capitale mondiale du ruban utilitaire. La région fera l'objet d'un important front de la première guerre mondiale et comporte de nombreux sites commémoratifs ainsi que 19 cimetières du Commonwealth. Une trêve de Noël s'est déroulée au lieu-dit Saint-Yvon à Warneton. En 1917, la population s'exile sur recommandation des forces alliées. La région sera entièrement détruite par la campagne d'artillerie alliée qui suivra et sera l'objet des projets de reconstructions après la première guerre mondiale. Comines fera partie du canton judiciaire de Ypres et du département de la Lys avant d'être transférée (à l'exception du hameau flamand de Kruiseyck cédé à Wervik) de la province de Flandre-Occidentale à celle de Hainaut en 1963. Depuis cette date ses habitants néerlandophones minoritaires bénéficient de facilités administratives. Comines-Warneton naîtra de la fusion des communes de 1977.
Contexte archéologique complexe
Le paysage de la région de Comines-Warneton est parsemé de vestiges remontant au Moyen-Âge ainsi que des traces d'activités de la préhistoire. Cependant, les dégâts de la première guerre mondiale ont rendu le travail de recherche plus complexe. Dès 1968, des recherches archéologiques sont entreprises. En 1971, la Société d'Histoire de Comines Warneton et sa région commence à coordonner ces travaux de recherche afin de prendre une grande importance à partir de 1976. L'une des problématiques de prospection a été du ressort de la forte densité d'occupation du territoire qui augmente le risque de contamination du matériel archéologique. L'autre problématique majeure, c'est qu'il s'agit d'une zone profondément perturbée par des événements historiques. Par exemple, une partie du front de la première guerre mondiale s'est stabilisée à Comines-Warneton. Les bombardements ont été si intenses que les prospections en deviennent difficilement exploitables, voire dangereuses du fait de centaines d'obus retrouvés annuellement. Ce contexte archéologique complexe cantonne l'essentiel de l'activité archéologique à de la simple prospection pédestre.
Préhistoire
Les plus anciens vestiges découverts remontent au Paléolithique et les premières traces d'occupation humaine au Mésolithique. Pour le Mésolithique, le site le plus important est celui du mont de la Hutte où des prospections ont mise au jour plusieurs centaines d'artéfacts, grattoirs, perçoirs, etc.. Le site aurait servi d'habitat commun. D'autres sites similaires ont été trouvés dans la vallée de la Douve et au lieu-dit du Pont-Rouge.
Pour la période du Néolithique, quatre sites notables ont été découverts. Le premier, le long du Chemin de la Blanche, découvert lors de travaux d'extraction de la briqueterie. Le second, découvert dans les remblais de la motte castrale de Warneton permet de faire remonter la date d'occupation vers la fin du 5ème ou début du 4ème millénaire avant notre ère. De nombreuses haches polies sont trouvées en de nombreux sites sur le territoire, témoin d'une activité préhistorique notable,. Enfin, un important site a été mis au jour en 1992 à proximité de l'ancienne église romane de Bas-Warneton. Ce dernier site présente une importante quantité d'artéfacts d'industrie lithique datés au Néolithique récent (4700-4100).
Antiquité
Plusieurs sites gallo-romains ont été prospectés, un premier dans l'ancienne argilière de Ploegsteert, un second sous la place de Bas-Warneton et un troisième sous son cimetière. Ces sites révèlent notamment plusieurs meules, ce qui permet de démontrer l'occupation du territoire basé sur l'agriculture. Les Ménapiens occupaient la région et une importante liaison longeait la Lys pour relier Castellum Menapiorum (Cassel) et Turnacum (Tournai), une voie romaine s'y établira. La fondation de Comines trouve ses origines dans l'évangélisation de la région par Saint Chrysole et la création d'un castellum au Ve siècle.
Moyen-Âge
Au IXe siècle, les incursions normandes ravagent les villes situées sur la Lys, Comines et Warneton n'y échappent pas. Des constructions défensives s'y érigent. Le territoire est divisé en deux seigneuries qui deviendront progressivement châtellenies. D'une part Comines (incluant Bas-Warneton, Houthem et Zandvoorde), d'une autre Warneton (incluant Ploegsteert).
Les deux châtellenies voient leur population se développer durant les Ypres à la Lys devient un enjeu économique important au XIIIe siècle afin d'améliorer son approvisionnement agricole et accéder à un large bassin commercial. Tour à tour, Comines et Warneton ont joué le rôle de port maritime. D'abord Comines, au début du XIIIe siècle, dont l'activité drapière devint progressivement prospère. Ypres orchestrera des expéditions punitives afin d'endiguer cette activité commerciale concurrente et déplacera sa liaison avec Warneton au XIVe siècle. Cette voie commerciale se prolongera jusqu'à Lille.
L'histoire médiévale de Comines-Warneton est étroitement liée à l'histoire du comté de Flandre. Les deux seigneuries principales feront donc l'objet de nombreuses destructions durant les conflits internes qui opposeront le comté et le royaume de France. De ce fait, les activités textiles déclineront progressivement.
Epoque contemporaine
Après les traités d'Utrecht
Avant la démarcation territoriale des traités d'Utrecht, les deux rives formaient un ensemble cohérent sur le plan socio-économique. Toutefois, l'organisation de la ville de Comines restait contenu à la baronnie du duc d'Orléans, en dépit des traités. La réforme envisagée en 1790 mettra fin à cette particularité. Ce n'est qu'après la Révolution que la frontière sera ressentie par la population et aura des conséquences fortes sur le plan économique. Un cordon de surveillance s'installa à la frontière et interdisait l'exportation des denrées essentielles. La fraude se développa au point que Comines-Sud soit dénoncée comme « l'entrepôt des fraudeurs et des contrebandiers ». A titre indicatif, du 1er juin 1785 au 17 février 1787, le compte de passage sous le pont de Comines est de 1819 grandes embarcations et 71 petites. Ce trafic persiste pendant la Révolution française et se poursuit pendant une partie du XIXe siècle. (voir Plaine de la Lys)
L'implantation de l'activité rubanière à Comines, par Philippe Hovyn, métamorphose l'écosystème économique de la Lys. Plusieurs autres manufactures apparaissent jusqu'à la Révolution française. En 1789, on dénombre 100 métiers à tisser du ruban et des toiles et faisait travailler plus de 500 ouvriers. Elle traversera une importante crise durant la Révolution tout en parvenant à préserver son niveau de production (81% de la production de tout le département en l'an IX du Calendrier républicain). Leur essor reprendra au milieu du XIXe siècle. (voir Histoire de la rubanerie cominoise)
Durant les guerres de la Révolution française, le pont de Comines sera fortement défendu par 386 gardes nationaux dès 1792. Le 17 juin 1792, l'armée française occupe temporairement les communes de Warneton, Comines et Wervicq, situées dans les Pays-Bas avant d'être reprises par les Autrichiens qui s'installeront le long de la Lys face aux troupes françaises. Les villes, de part et d'autre de la Lys, seront successivement reprises et pillées jusqu'en mai 1794. Ces guerres entraînent plusieurs conséquences économiques via les réquisitions et pillages de l'occupant. Le bilan de la guerre est sombre, de nombreuses maisons sont inhabitables, les commerces sont détruits, le prix des marchandises augmente et les manufactures épargnées peinent à se relever. Cette crise se dissipe progressivement jusqu'en 1797.
Royaume uni des Pays-Bas
Après le congrès de Vienne, la rive belge de la Lys est incorporée à la province de la Flandre occidentale. L'usage exclusif du néerlandais est imposé jusqu'en 1822. En 1823, une école communale est construite à la rue des Moulins. Puis en 1825, une nouvelle église est construite à côté de l'école. En 1827, le grand pont est rétabli aux frais partagés avec Comines France. Cependant, en 1828, l'usage de l'hôpital français est refusé aux belges qui protestent et obtiendront gain de cause en 1845. En 1830, la révolution belge mène à l'indépendance.
De 1848 à 1914
L'histoire des deux Comines redevient étroitement liée par une expansion industrielle et démographique importante. Avant 1848, le flux migratoire de travailleurs flamands renforce l'essor industriel du Nord de la France; cela représente le premier facteur de l'essor textile cominois. La concentration des métiers à tisser enfle et il s'y fabriquait majoritairement deux articles : du ruban utilitaire et du fil à coudre. L'histoire de la rubanerie cominoise est plus ancienne, cependant c'est dans la seconde moitié du XIXe siècle que Comines acquiert une position commerciale si forte qu'elle sera nommée Capitale Mondiale du Ruban Utilitaire.
La croissance démographique s'accompagne de la multiplication des habitations et bâtiments publics. En août 1853, la gare de Comines est inaugurée tandis que la gare de Comines France sera inaugurée en 1876. Un pont ferroviaire rejoindra les deux gares ultérieurement. En 1862, une usine à gaz s'installe côté Français tandis que la partie belge s'équipe de canalisation pour amener ce gaz outre Lys. En 1870, une nouvelle écluse est construite. On met également en œuvre la construction du canal Ypres-Comines qui n'aboutira pas. En 1897, une ligne de tramway à vapeur relie Comines à Armentières. Une nouvelle église sera construite à Comines, place Sainte-Anne, de 1910 à 1912.
Première guerre mondiale
Moins de quatre mois après l'assassinat de François-Ferdinand d'Autriche, la première guerre mondiale se retrouve aux portes de Comines. Durant toute la guerre, le front divisera le territoire de Comines-Warneton en deux. Comines était sous occupation allemande tandis que Ploegsteert était sous le commandement de Winston Churchill du 6e régiment des Royal Scots Fusiliers.
Le hasard fera qu'un autre personnage important du XXe siècle se trouvera sur ce front au sein des régiments bavarois. Adolf Hitler connaîtra son baptême du feu à Kruiseyck, alors sur le territoire de Comines. Il séjournera de novembre 1914 à mars 1915 dans un dortoir à Comines, au sein de l'ancienne rubanerie Gallant. Après son affectation au front de Messines-Wytschaete, il reviendra sur le front cominois où il se fera gazer à la Montagne de Wervicq dans la nuit du 13 au 14 octobre 1918. Durant le conflit, Hitler laissera quelques dessins des lieux comme une caricature de Comines montrant des soldats en file devant des ruines. En 1940, Hitler sillonne une première fois la région et s'arrête en différents points côtoyés durant la première guerre mondiale comme à Bas-Warneton et la gare de Comines. Dans un second passage, le 26 juin 1940, son convoi fait un détour par le pont frontière de Comines puis vers la ferme Bethléem qui recevra la visite de nombreux autres anciens combattant allemands en 1940 et 1941. Celle-ci avait été un important hôpital militaire durant la première guerre mondiale.
Les conséquences de l'exil
L'offensive allemande de 1916 et les bombardements d'artillerie détruisirent de nombreuses habitations de Warneton et Ploegsteert, ce qui provoqua l'exil des populations de ces deux villes.
En 1917, l'armée britannique prévient les habitants des zones occupées de Comines-Warneton de se soumettre à l'exil. Un importante campagne de bombardement par l'artillerie est prévue. La plupart des cibles stratégiques, telles que les usines, cheminées, bâtiments de la Kommandantur, avaient déjà été détruits. Les citoyens partent en exil, beaucoup ne reviendront pas.
Des abris de fortune sont construits afin d'abriter les sinistrés durant la période de reconstruction.
Entre-deux-guerres
Les aides octroyées par le Fonds du roi Albert, les Pays-Bas, l'Angleterre et les Amérique sont insuffisants. La destruction de la région pousse à ériger des bâtiments provisoires. Ce n'est qu'après la mise à disposition du Fonds d'un subside de xi millions, accordé par l'État Belge, que la reconstruction démarre réellement, le 21 février 1919. Des baraquements démontables sont amenés par voie d'eau depuis les Pays-Bas. Ces logements de fortune se présentaient sous plusieurs formes. Le principal était un baraquement de 6M sur 6M avec deux chambres de 9m² sous un toit de tôle. Malheureusement, la situation provisoire perdura car les différents chantiers tardèrent. La majorité des reconstructions se feront par l'intermédiaire du magasin communal qui fournissait la matière première nécessaire, jusqu'à sa suppression en 1926. Certains de ces habitats provisoires resteront utilisés bien au-delà de cette date, le plus ancien, situé le long du Canal Ypres-Comines ne sera détruit qu'à la fin des années 80.
Sur le plan économique, les industries rubanières sont rapidement reconstruites et équipées. Elles reprennent leur activité dès 1920. Il en va de même dans le secteur de Warneton-Ploegsteert avec l'activité argilière. La briqueterie de la Lys reprend dès 1920. Les baraquements provisoires de Warneton-Ploegsteert seront plus rapidement désaffectés et le dernier d'entre eux date de 1927.
Le 5 avril 1935, la reine Astrid rend visite aux pauvres dans le cadre de son haut patronage du Comité national de secours, à la suite des conséquences de la crise économique de 1929.
Seconde guerre mondiale
En mai 1940, la campagne des 18 jours débute et Comines sera le lieu d'une opération de retardement militaire afin de permettre aux troupes de se replier sur Dunkerque : la bataille du Canal Ypres-Comines.
Résultats des recensements linguistiques (Total pour la commune de Comines-Warneton)
Langues connues
Année | uniq. NL
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NL & FR
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uniq. FR
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FR & D
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D & NL
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NL & F & D
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Aucune
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NL & FR
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FR & D
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uniq. D
Part |
D & NL
Part |
NL& FR & D
Part |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1846 | 701 | 9 944 | 0 | 6,6 % | 93,4 % | 0,0 % | |||||||||
1866 | 1 630 | 1 028 | 8 186 | 0 | 1 | 0 | 0 | 1 | 15,0 % | 9,5 % | 75,5 % | 0,0 % | 0,0 % | 0,0 % | 0,0 % |
1880 | 1 679 | 1 551 | 8 468 | 1 | 0 | 0 | 0 | 0 | 14,4 % | 13,3 % | 72,4 % | 0,0 % | 0,0 % | 0,0 % | 0,0 % |
1890 | 1 121 | 4 889 | 8 067 | 4 | 1 | 0 | 1 | 0 | 8,0 % | 34,7 % | 57,3 % | 0,0 % | 0,0 % | 0,0 % | 0,0 % |
1900 | 1 828 | 5 460 | 8 172 | 10 | 0 | 0 | 9 | 928 | 11,8 % | 35,3 % | 52,8 % | 0,1 % | 0,0 % | 0,0 % | 0,1 % |
1910 | 2 922 | 5 897 | 8 444 | 9 | 0 | 0 | 0 | 960 | 16,9 % | 34,1 % | 48,9 % | 0,1 % | 0,0 % | 0,0 % | 0,0 % |
1920 | 1 288 | 2 510 | 5 620 | 1 | 0 | 0 | 5 | 362 | 13,7 % | 26,6 % | 59,6 % | 0,0 % | 0,0 % | 0,0 % | 0,1 % |
1930 | 1 568 | 5 210 | 10 495 | 0 | 0 | 2 | 19 | 721 | 9,1 % | 30,1 % | 60,7 % | 0,0 % | 0,0 % | 0,0 % | 0,1 % |
1947 | 1 172 | 7 244 | 9 002 | 12 | 2 | 6 | 132 | 680 | 6,7 % | 41,2 % | 51,2 % | 0,1 % | 0,0 % | 0,0 % | 0,8 % |
Langue exclusivement ou le plus fréquemment parlée.
Année | NL
Nombre |
FR
Nombre |
D
Nombre |
NL
Part |
FR
Part |
D
Part |
---|---|---|---|---|---|---|
1910 | 5 134 | 12 138 | 0 | 29,7 % | 70,3 % | 0,0 % |
1920 | 2 064 | 7 360 | 0 | 21,9 % | 78,1 % | 0,0 % |
1930 | 3 517 | 13 752 | 0 | 20,4 % | 79,6 % | 0,0 % |
1947 | 2 747 | 14 750 | 19 | 14,3 % | 85,5 % | 0,1 % |
En 1962, les travaux de la commission ont abouti à la loi sur la fixation de la frontière linguistique proposée par le ministre de l'Intérieur, Arthur Gilson, selon laquelle Mouscron et Comines-Warneton seraient officiellement francophones avec facilités linguistiques pour la communauté néerlandophone, mais resteraient une partie de la province néerlandophone de Flandre-Occidentale. La même solution a été proposée pour les municipalités de Fourons où les municipalités resteraient une partie de la province de la province francophone de Liège mais deviendraient des municipalités néerlandophones avec des facilités pour les francophones,.
Après un débat acharné au Parlement, cette proposition de loi a été approuvée, mais sous réserve de l'amendement selon lequel Comines-Warneton et Mouscron feraient partie de la province francophone du Hainaut et Fourons ferait partie de la province néerlandophone du Limbourg. Cet amendement a été introduit par l'homme politique socialiste Wallon et ancien bourgmestre de Liège Paul Gruselin qui voulait transférer les villes flamandes à majorité francophone Comines-Warneton et Mouscron à la province wallonne du Hainaut et a proposé de transférer la région de Fourons à la province néerlandophone du Limbourg à titre de compensation,.
Pour comprendre cette réaction spontanée des socialistes liégeois et mouscronnois, il faut tenir compte du fait que les 75 000 habitants de Mouscron-Comines apportaient un siège de député tandis que les 4 000 habitants des Fourons étaient loin d'en valoir autant et que l'on peut déduire des résultats des recensements linguistiques que la région comino-warnetonoise devenait lentement bilingue.
Ce passage de la province de Flandre-Occidentale au Hainaut a été mal accueilli par de nombreux habitants à Comines-Warneton et Mouscron où une grande majorité souhaite rester avec la province de Flandre-Occidentale ou à tout le moins devenir une nouvelle province francophone avec la ville de Tournai , le Tournaisis, parce qu'ils s'identifient comme des Flamands francisés, ayant partagé une histoire avec les autres régions de l'ancien comté de Flandre et se sentant culturellement plus proches de la Flandre française que la province de Hainaut. Tout comme une majorité des Fourounais voulaient rester à Liège en raison de la dépendance de la région vis-à-vis de Liège. Les francophones des Fourons, en particulier, font campagne pour que la région revienne à la province de Liège.
En 1963 les communes de Comines-Warneton a été rattachée à la province de Hainaut (à l'exception du hameau flamand de Kruiseyck cédé à Wervicq) à la suite de la fixation définitive de la frontière linguistique en Belgique cette même année.
Le « Taalkoffer » et « Les Sorcières de Comines »
Comines-Warneton est apparu dans les médias belges au début des années 1980 à l'occasion de la fondation d'une école flamande. En 1974, un certain nombre de parents de la minorité flamande de la commune avaient demandé à pouvoir mettre en place un enseignement néerlandophone. Le 31 juillet 1979, 45 parents ont remis à la mairie de Comines-Warneton une liste de signatures demandant la création d'une école néerlandophone sur la base de leurs installations garanties par la Constitution. Bien que le ministre de l'Éducation de la communauté francophone ait donné son autorisation pour l'école, le conseil municipal a refusé de reconnaître la pétition des parents au motif que, selon eux, la demande n'était pas réglementaire. En décembre 1979 le Conseil d'État reconnaît que la liste de pétition pour l'école flamande est effectivement légale et valable. L'école peut être fondée. C'est finalement le conseil des ministres restreint qui a pris la décision, le 27 août 1980, de créer une école primaire néerlandophone.
Malgré l'intimidation des parents et l'opposition du côté officiel, l'école a été créée en 1980. Des francophones avaient alors manifesté contre sa création. Lors de l'ouverture de l'école le
À l'origine, en raison de la décision du cabinet du noyau, l'école flamande était provisoirement installée dans le Rijksatheneum. En octobre 1981, le ministre wallon Philippe Busquin a décidé seul que ce bâtiment devait être abandonné.
Par nécessité, les classes ont ensuite été logées dans le Centre de rencontre du Cominois flamand "Huize Robrecht van Kassel" (Maison Robrecht de Kassel). Cette situation intenable a duré jusqu'au début de l'année scolaire 1983-1984. Ensuite, le bâtiment scolaire actuel, qui a été construit dans le jardin de ce centre avec le soutien financier d'amis de Flandre et des Pays-Bas, pourrait être occupé.
En 2008, la Communauté française refuse toujours de financer l'école néerlandophone, alors qu'elle y est obligée par la Constitution belge. C'est pourquoi la Communauté flamande finance et inspecte encore cette école, qui s'appelle « De Taalkoffer » (c'est-à-dire la Valise linguistique). Tous les cours y sont donnés en néerlandais, à des élèves issus pour la plupart de familles francophones de Wallonie picarde et de Flandre française.
Après la fixation de la frontière linguistique
En 1988, Comines a participé à la solution intervenue à Fourons, où certaines dispositions dites de pacification communautaire ont été prises, le fait que (pour la première fois et contrairement à ce qui est souvent dit à tort de la frontière linguistique en 1963), en "échange" de l'entrée d'un échevin de l'opposition dans le Collège échevinal des Fourons, la même disposition a été prise pour Comines, soulevant une grande colère dans l'opinion locale. Une publication comme « Le Vrai Canton » qui se proclamait Wallon Toudi é tout inti (« Wallon, toujours et entièrement ») a illustré ce combat wallon.
Environ 7 à 8 % des habitants ont actuellement une carte d'identité néerlandophone.
- [1]
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- Langedock, « Découverte de meules gallo-romaines à Bas-Warneton », Mémoires de la Société d'Histoire de Comines-Warneton Tome 06-2,
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- « », sur La Voix du Nord, (consulté le )
- « », sur RTBF (consulté le )
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- Philippe Crombé, Patrick Roelens et Jean Bourgeois, « Le site néolithique récent - introduction », Mémoires de la Société d'Histoire de Comines-Warneton et de la Région,
- Ph. Crombé, J. Bourgeois et P. Roelens, « Comines-Warneton : nouvelles découvertes préhistoriques 1988-1993 », L'Archéologie en Hainaut occidental 1988-1993,
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- J. Bourgeois et P. Roelens, « Découverte d'une hache polie au Chemin de la Blanche à Warneton », Mémoires de la Société d'Histoire de Comines-Warneton et sa région T-9,
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- Ph. Crombé, P. Roelens, J. Bourgeois, « Le site néolithique récent (3e millénaire avant notre ère) à Bas-Warneton, ancienne place », Mémoires de la Société d'Histoire de Comines-Warneton et sa région T-25,
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- Le bilan détaillé dans l'article de G. Flament table sur une perte de patrimoine total pour les plus basses classes, et de moitié pour les plus hautes.
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