Charbon

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Charbon : descriptif

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Charbon

Le charbon est une roche sédimentaire combustible, riche en carbone, de couleur noire ou marron foncé, formée à partir de la dégradation partielle de la matière organique des végétaux

Il est exploité dans des mines, appelées charbonnages

Souvent appelé houille, il était autrefois appelé charbon de terre en opposition au charbon de bois. Couvrant 27,6 % des besoins énergétiques mondiaux en 2022 (contre 25,5 % en 1990), le charbon est la seconde ressource énergétique de l'humanité, derrière le pétrole (30,2 %) et devant le gaz naturel (23,1 %), et la première source d'électricité avec 35,7 % de la production d'électricité en 2022 contre 37,3 % en 1990. La consommation mondiale est concentrée en 2023 à 74,5 % dans trois pays : Chine 56,1 %, Inde 13,4 % et États-Unis 5,0 %

Elle atteint en moyenne une tonne de charbon/an/habitant

L'AIE prévoit que la consommation mondiale devrait être stable entre 2022 et 2025, la baisse de la consommation en Europe et Amérique du Nord étant compensée par son augmentation en Inde et en Asie du Sud-Est. Au cours de plusieurs millions d'années, l'accumulation et la sédimentation de débris végétaux dans un environnement de type tourbière provoque une modification graduelle des conditions de température, de pression et d'oxydo-réduction dans la couche de charbon qui conduit, par carbonisation, à la formation de composés de plus en plus riches en carbone : la tourbe (moins de 50 %), le lignite (50 à 60 %), la houille (60 à 90 %) et l'anthracite (93 à 97 %)

La formation des plus importants gisements de charbon commence au Carbonifère, de −360 à −295 Ma. Les réserves mondiales de charbon sont estimées à 23 024 EJ (exajoules) fin 2022, dont 25,0 % aux États-Unis, 16,3 % en Chine, 13,5 % en Inde, 12,2 % en Russie et 11,8 % en Australie, soit 132 ans de production au rythme de 2022 ; cette production est concentrée à 88,2 % dans six pays : la Chine (51,9 %), l'Inde (9,3 %), l'Indonésie (8,8 %), les États-Unis (6,6 %), l'Australie (6,5 %) et la Russie (5,1 %) ; elle a progressé de 93 % en 33 ans (1990-2023) malgré des baisses en 2015-2016 (-8,3 %) et en 2020, où la crise liée à la pandémie de Covid-19 l'a fait chuter de 5 %. Son extraction a rendu possible la révolution industrielle aux XVIIIe et XIXe siècles

Sa combustion engendre 43,7 % des émissions de CO2 dues à la combustion en 2022, contre 32,7 % pour le pétrole et 21,3 % pour le gaz naturel

Pour atteindre l'objectif des négociations internationales sur le climat de maintenir la hausse des températures en deçà de 2 °C par rapport à l'ère préindustrielle, il faudrait globalement s'abstenir d'extraire plus de 80 % du charbon disponible dans le sous-sol mondial, d'ici à 2050.

Histoire

Marco Polo signale, à son retour de Chine, que les Chinois chauffent leurs maisons et cuisent leurs aliments en faisant brûler d’étranges pierres noires.

Au révolution industrielle. Les motivations viennent des effets de déboisement massif provoqué par le développement des industries, très consommatrices de bois. La fourniture de combustible devient une préoccupation et la cherté du bois se fait ressentir dans les villes. Seul le charbon fournit assez de chaleur pour faire marcher les machines à vapeur. Commence alors l'exploitation industrielle des mines de charbon un peu partout en Europe, puis dans le monde.

Dans les zones charbonnières, les enfants travaillent à la mine dès 13 ans. Le métier est dangereux, les coups de grisou fréquents, l'extraction se fait à la pioche et à la pelle puis à la haveuse. Aujourd'hui, les normes de sécurité ont beaucoup évolué.

En 1800, avant la révolution industrielle, la consommation énergétique mondiale est de 305 Mtep (sources d'énergie commerciales seulement), 97 % de cette énergie étant issue de l'exploitation de la biomasse (bois surtout), 3 % par le charbon, ce combustible devenant majoritaire au début du Première Guerre mondiale, la part du charbon dans le mix énergétique mondial baisse (50 % en 1920, 40 % en 1946, 24 % en 2000) au profit du pétrole et du gaz. Au cours des années 2000, cette part remonte, le charbon repassant au deuxième rang des énergies primaires utilisées derrière le pétrole en raison des réserves estimées à plus de 150 ans, d'une bonne disponibilité et d'une répartition géographique homogène, ce qui en fait une énergie encore très compétitive ; mais de 2014 à 2016, sa consommation recommence à baisser : -4,8 % en deux ans, avant une remontée de 6,6 % entre 2016 et 2023.

À l'occasion de la COP23, 25 pays et régions créent la Powering Past Coal Alliance, s'engageant à fermer leurs centrales au charbon d'ici 2030 ; parmi les signataires se trouvent le Royaume-Uni, la France, l'Italie, le Canada et ses principaux états, le Mexique, mais aucun des grands pays producteurs et consommateurs de charbon : Chine, Inde, États-Unis, Russie, Allemagne, Australie, Indonésie, Pologne. L'élimination accélérée du charbon se confirme dans les pays développés : la France s'engage à fermer ses centrales d'ici à la fin du quinquennat ; l'Italie et la Grande-Bretagne feront de même en 2025. Des électriciens comme l'espagnol Iberdrola programment eux aussi la fin de leurs capacités de production au charbon et le français Engie est en train de vendre ou de fermer celles qu'il détient dans le monde entier. Même aux États-Unis, malgré les mesures favorables au secteur prises par Donald Trump, la consommation de charbon va continuer à baisser : depuis 2016, pour la première fois, le gaz naturel dépasse le charbon dans la production d'électricité américaine, et les prévisions 2017 de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) prévoient que la demande de charbon des États-Unis chutera de 480 .

Le rapport 2018 de l'AIE sur le charbon prévoit que la consommation mondiale de charbon, après deux années de baisse suivies d'une augmentation de 1 % en 2017, et probablement encore en 2018, pourrait rester stable d’ici à 2023 ; la part du charbon dans la consommation mondiale d’énergie pourrait passer de 27 % en 2017 à 25 % en 2023. La baisse de la demande envisagée en Europe et en Amérique du Nord serait plus que compensée par une forte croissance de la consommation en Inde et en Asie du Sud-Est : entre 2017 et 2023, +25,8 % en Inde, et +39 % en Asie du Sud-Est ; la demande de la Chine baisserait de 3 %, mais toute variation de cette dernière aurait un impact majeur sur l'évolution mondiale.

Les négociateurs des États membres de l'Union européenne et du Parlement européen sont parvenus le à un accord sur la fin des subventions au charbon : les nouvelles centrales électriques émettant plus de 550 grammes de CO2 par kilowattheure d'électricité et démarrant leurs opérations après l'entrée en vigueur de la nouvelle législation ne pourront pas participer aux « mécanismes de capacité » ; pour les centrales déjà en fonctionnement, leur participation ne sera possible que jusqu'au .

En mai 2019, le groupe minier anglo-australien BHP, premier groupe minier mondial, annonce son intention de se retirer progressivement de l'extraction de charbon thermique (utilisé dans les centrales électriques), même s'il reste un producteur majeur de charbon à coke, essentiel à la production d'acier ; quelques mois plus tôt, Glencore avait annoncé qu'il n'accroîtrait plus ses capacités de production de charbon thermique ; Rio Tinto a pris la même direction dès 2014 et n'a plus aucune activité en 2019 dans le charbon thermique ; Wesfarmers, un groupe multi-diversifié qui est le premier employeur d'Australie, a délaissé le charbon thermique en 2018 pour se réorienter notamment vers le lithium.

En 2022, une date d'arrêt a été fixée pour près d'un tiers de la capacité totale d'exploitation du charbon, soit 580 invasion russe en Ukraine, l'Union européenne a réduit la cadence des fermetures (2,2 .

  1. Jean-Marie Martin-Amouroux, «  » [PDF], sur encyclopedie-energie.org, .
  2. Émilie Aubry, « Demain, la fin du charbon ? », Le Dessous des cartes, 2017.
  3.  » Energy Institute, , p. 46-51.
  4. Powering Past Coal Alliance : Declaration [PDF], Gouvernement britannique, 16 novembre 2017.
  5. La planète ne parvient pas à réduire sa consommation de charbon, Les Échos, 19 novembre 2017.
  6. Les COP se succèdent, le charbon résiste, Connaissance des énergies, 18 décembre 2018.
  7. Électricité : l'Europe s'accorde pour supprimer les subventions au charbon en 2025, Les Échos, 19 décembre 2018.
  8. Charbon: les grands groupes miniers lèvent le pied, Les Échos, .
  9. Charbon : la baisse de la consommation mondiale contrariée par la Chine, Les Échos, 6 avril 2023.

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Charbon dans la littérature

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 23/12/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/au/au-nsw/618784.html

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