état Texas, United States of America
Le Texas (prononcé : /tɛɡzɑ(s)/ ou /teksas/ ; en anglais : /ˈtɛksəs/ ; en espagnol : Texas ou Tejas /ˈtexas/ ) est un État du Sud des États-Unis, le deuxième plus vaste du pays (696 241 km2) après l'Alaska et deuxième plus peuplé après la Californie. Selon le décompte officiel du Bureau du recensement des États-Unis (2023), le Texas aurait 30 503 301 habitants. Sa capitale est Austin alors que Houston est sa plus grande ville et Dallas-Fort Worth son agglomération la plus peuplée. Les Texans sont à près de 80 % des citadins et presque la moitié d'entre eux vivent dans deux agglomérations : Dallas-Fort Worth ou Houston. Quatre aires urbaines du Texas comptent plus de deux millions d'habitants : Houston, Dallas-Fort Worth, San Antonio et Austin.
Statistiques, géographie, démographie
État Texas est une des 63 entités qui dépendent United States of America
Pour info, la composition United States of America correspond au moins à 50i états, 9 entités, 3 régions, un district.
Fuseaux horaires : America/Chicago, -05:00, America/Denver, -06:00
Fuseau horaire principal : America/Chicago
Capitale : Austin
État Texas couvre une superficie de 696,240i km2, dont 678,907i km2 de terre (97.51%), et 17,333i km2 d'eau (2.49%), avec une population de 30,503,301i habitants (2023), soit une densité de 44.93i habitants par Km2.
Gentilé : L'habitant(e) Texas s'appelle un(e) Texan(e).
Localisation
Texas : descriptif
Aussi surnommé « The Lone Star State » (« l'État de l'étoile solitaire »), le Texas possède des paysages divers organisés selon un gradient est-ouest : ils évoluent des plaines du Sud profond aux déserts du Sud-Ouest américain. Les milieux naturels sont donc d'une grande variété : marais littoraux, forêts subtropicales, prairies, zones semi-arides et arides, montagnes se succédant sur plusieurs centaines de kilomètres d'est en ouest. Situé au nord du fleuve Rio Grande, le Texas a d'abord été une colonie espagnole avant de faire partie du Mexique. Après avoir connu une éphémère république indépendante, il fut rattaché aux États-Unis en 1845. État esclavagiste, le Texas participa aux côtés des États confédérés d'Amérique à la guerre de Sécession puis connut une expansion lors des années de course aux champs pétrolifères.
Aujourd'hui, il attire de nombreux immigrants latinos et fait partie des États conservateurs dominés par les républicains. Son économie dynamique repose sur l'élevage, les hydrocarbures, les industries pétrochimiques et de techniques de pointe (aérospatiale, biotechnologies), soutenues par un réseau dense d'universités. Le Texas est le deuxième État le plus riche du pays après la Californie. La culture du Texas reflète des influences et des héritages multiples, amérindiens, afro-américains, européens et hispaniques. L'identité de l'État repose sur un folklore vivant (rodéo, western, country), associé à l'image mythique du cow-boy.
Étymologie
Le nom « Texas » vient du caddo tejas, qui signifie « allié » ou « ami ».
Histoire
Époque précolombienne
En l'état actuel de la recherche, la présence humaine sur le territoire texan remonterait à environ 11 200 ans.
Cependant, une équipe de chercheurs découvre près de 600 000 artefacts paléolithiques autour du site de Debra, pour la plupart vieux de 13 500 ans à 15 500 ans, indiquant une première implantation antérieure à l'âge de Clovis.
Les Paléoindiens qui vivaient à la fin du Pléistocène (vers 9300 – 6000 av. J.-C.) peuvent être rattachés aux cultures Clovis et Folsom : ces nomades chassaient les grands mammifères aujourd'hui disparus tels que les mammouths et les bisons à longues cornes au moyen de flèches et d'atlatls. Ils se fournissaient en silex sur le site d'Alibates Flint au nord du Texas. Le changement climatique qui marqua le début de la période archaïque (vers 6000 av. J.-C. – vers 700 apr. J.-C.), fut marqué par l'extinction des mammifères géants, par une relative croissance démographique à partir du IIIe millénaire av. J.-C. et par l'apparition des premiers échanges. De nombreux pictogrammes dessinés sur les parois des grottes ou sur des rochers sont visibles dans l'État, notamment à Hueco Tanks et à Seminole Canyon.
Certains groupes vivant à l’est du Texas commencèrent à se sédentariser dans les premiers siècles de l'ère chrétienne, à pratiquer l’agriculture et à ériger les premiers tertres funéraires. Cette phase montre l’influence des civilisations qui s’épanouirent dans le bassin du Mississippi comme les Mound Builders.
La nation caddo se constitua entre 500 et 800 alors que les populations du Trans-Pecos furent influencées par la culture mogollon. À partir du VIIIe siècle environ, l'arc et la flèche firent leur apparition dans la région, la fabrication de poteries se développa et les Amérindiens dépendirent de plus en plus du bison pour leur survie. Des objets en obsidienne retrouvés dans les divers sites texans témoignent des échanges avec le Mexique actuel et les montagnes Rocheuses. Avant l'arrivée des Européens, le Texas était occupé par plusieurs peuples amérindiens : Alabamas, Apaches, Aranamas, Atakapas, Caddos, Comanches, Coahuiltecans, Cherokees, Chactas, Coushattas, Hasinais, Jumanos, Karankawas, Kickapous, Kiowas et Wichitas.
Exploration européenne (XVIe et Exploration européenne (XVIe et XVIIe siècles)
L'exploration de l'actuel Texas par les Espagnols commence par la voie maritime et répond alors au besoin de trouver un passage vers l'océan Pacifique. En 1519, Alonso Álvarez de Pineda est le premier à longer les côtes du golfe du Mexique et à en dessiner le tracé sur une carte. En 1528, le conquistador Álvar Núñez Cabeza de Vaca, survivant de l'expédition de Pánfilo de Narváez, est le premier Européen à fouler le sol du futur Texas. Il est suivi par Francisco Vásquez de Coronado qui explore le nord en 1541 à la recherche d’or et de pierres précieuses, recherche qui se révèle infructueuse. L’année suivante, les survivants de l'expédition d’Hernando de Soto arrivent par l'est en 1542. D'autres voyages sont menés depuis le Mexique actuel dans les années 1580-années 1590, puis à partir du Nouveau-Mexique au XVIIe siècle notamment sous l'impulsion des franciscains.
En 1684, l'explorateur français René-Robert Cavelier de La Salle quitte la France avec pour mission d'établir une colonie en Louisiane à l'embouchure du Mississippi. En 1685, à la suite d'erreurs de navigation, il vogue trop au sud et débarque dans la baie de Matagorda. Il fait construire le fort Saint-Louis mais ne parvient pas à retrouver l'embouchure du Mississippi qu'il avait descendu quelques années plus tôt. Les Français avancent jusqu'au Río Grande et sur la rivière Trinity. L'expédition perd deux navires dans des tempêtes : l'un d'eux, baptisé La Belle, a été retrouvé et fouillé. La Salle part chercher du renfort au Canada en 1687 et est assassiné au cours d'une mutinerie sur les côtes du Texas en mars 1687. La petite colonie de Saint-Louis ne résiste pas longtemps aux épidémies et à l’hostilité des Amérindiens. Mais la France continue de revendiquer le Texas jusqu’au traité de Paris en 1763. Avertis de la présence française aux portes de la Nouvelle-Espagne, les Espagnols envoient une dizaine d’expéditions entre 1685 et 1689 afin de trouver l'établissement français. En 1689, Alonso de León retrouve fort Saint-Louis qui avait été abandonné ; il le détruit au cours d'un deuxième voyage l’année suivante.
Le Texas est intégré à la colonie de Nouvelle-Espagne jusqu’à l'indépendance du Mexique en 1821. À partir de 1716, son nom officiel devient Nouvelles-Philippines (Nuevas Filipinas) mais il restera moins usité que Texas. L'installation des Espagnols, qui commence réellement au XVIIIe siècle, répond à l'expansion de la colonie française de Louisiane à l'est et au souci de préserver les mines d'argent du Mexique. Elle se manifeste par l'installation de colons et la fondation de forts et de missions. Elle se heurte à l'hostilité des Amérindiens.
Premiers établissements
Le plus ancien établissement européen du Texas fut fondé en octobre 1680 par des conquistadors, des frères franciscains et des Amérindiens tiguas : Ysleta dans l'Ouest du Texas actuel, sur le Rio Grande. En 1690 fut fondée la mission franciscaine de San Francisco de los Tejas dans l'Est du Texas à San Pedro Creek dans l'actuel comté de Houston, en territoire nabedache. Mais face à la menace indienne, les religieux durent quitter le site quelques années plus tard.
En 1700, un premier poste fut occupé à Juan Bautista, sur le cours inférieur du Río Grande. Un gouverneur fut installé et de nouveaux presidios furent construits plus à l'est (fort Taovaya, Los Adaes, San Augustin de Ahumada, San Luis de Amarillas…). En 1716 fut fondée la mission Concepcion. La mission de San Antonio de Valero fut inaugurée en 1718. Elle fut transformée à partir de 1803 en poste militaire qui prit le nom d'Alamo en raison de l'arrivée d'un détachement venu de la région d'El Alamo, dans l'État de Coahuila (Mexique). D'autres établissements religieux suivirent, comme la mission San Juan Capistrano (1731) ou la mission Nuestro Señora del Espíritu Santo de Zúñiga (1732). Sous l’impulsion de José de Escandón, plusieurs villages de colons furent fondés entre 1749 et 1755 dans la Nouvelle-Santander, qui correspondait au sud du Texas et au Tamaulipas mexicain. L'exploration du Texas se poursuivit tout au long du XVIIIe siècle : elle fut le fait des contrebandiers et de coureurs des bois qui nouaient des contacts avec les Amérindiens. L'Américain Zebulon Pike explora une partie du territoire texan en 1806-1807.
Relations
Le traité de Paris (1763) qui mit un terme à la guerre de Sept Ans entre les puissances européennes, modifia considérablement la géopolitique de l'Amérique du Nord. La France perdit le Canada et la Louisiane : la rive occidentale du Mississippi fut remise à l'Espagne, tandis que le reste de la Louisiane devint définitivement américain en 1803. La Nouvelle-Espagne n’eut dès lors plus à craindre la présence française. Les Espagnols cherchèrent à relier La Nouvelle-Orléans à Santa Fe à travers le Texas. Les missionnaires, les pionniers et les aventuriers espagnols introduisirent au Texas les premiers chevaux ainsi que des objets en métal et en verre qui transformèrent radicalement le mode de vie des Amérindiens. Le cheval renforça le nomadisme de plusieurs tribus et contribua à modifier leur répartition géographique. C’est aussi à cette époque que de nombreux villages subirent des épidémies ainsi que les attaques des Apaches et des Comanches.
Les premiers contacts avec les Européens furent souvent pacifiques comme en témoigne l'étymologie du mot Texas : ce dernier vient en effet du caddo « tejas » qui signifie « allié » ou « ami ». Mais très vite, les troupes et les colons espagnols durent affronter les Apaches et les Comanches tout au long du XVIIIe siècle. Après leur indépendance en 1783, les États-Unis s'agrandirent vers l'ouest ; en 1795, la navigation commerciale sur le Mississippi fut ouverte aux Américains. La vente de la Louisiane en 1803 consacra l'accroissement du territoire américain vers l'ouest. L'influence américaine se traduisit également par l’arrivée d’aventuriers comme Philip Nolan (1771-1801), de marchands, de scientifiques comme William Dunbar ou Peter Custis. Le traité d'Adams-Onís de 1819 fixa la frontière entre les territoires américain et espagnol.
Mise en valeur
Au XVIIIe siècle, la colonie du Texas souffrait de sous-peuplement : il y avait 500 Tejanos en 1731, à peine 1 000 en 1760. La métropole encouragea pourtant l'installation de nouveaux colons en leur offrant le titre d'hidalgo ou des avantages financiers. Elle permit à des Anglo-Saxons de s'installer au Texas : ils étaient recrutés par des agents appelés empresarios, tels que Haden Edwards ou Moses Austin. L'essor économique peina à venir à cause de l'isolement et du monopole du commerce avec l'Espagne : les colons échangeaient des marchandises avec les Français ou les Amérindiens. Les mines étaient exploitées par des esclaves amérindiens. Les Espagnols réalisèrent des travaux d’irrigation le long du Rio Grande. Ils fondèrent des ranchos (ranchs) et imposèrent le système des haciendas : ces grandes exploitations autarciques possédaient plusieurs bâtiments regroupés autour d’une place. Les missions étaient aussi des centres de production agricole et artisanale qui utilisaient la main d'œuvre amérindienne.
La tradition de l'élevage extensif au Texas remonte à la colonisation espagnole. Les bêtes étaient gardées par des vaqueros, les ancêtres des cow-boy, qui maîtrisaient déjà la technique du rodeo pour capturer les bovins sauvages au moyen d'un lazo (lasso). L'élevage produisait essentiellement des peaux et du suif.
Texas mexicain (1821-1836)
En 1821, craignant que la révolution libérale péninsulaire ne s'étende au Mexique, le militaire conservateur Agustín de Iturbide pactise avec le révolutionnaire Vicente Guerrero pour proclamer l'indépendance du Mexique et en offrir le trône à un monarque européen. Devant le refus de Ferdinand VII, il se proclame Empereur de ce nouveau territoire comprenant le Mexique et la Capitainerie générale du Guatemala. Mais les bases de ce nouvel empire sont fragiles et quand Santa Anna se prononce contre Iturbide, celui-ci est contraint de quitter le pouvoir. Une Assemblée constitutionnelle est alors convoquée pour rédiger une nouvelle constitution. Le Mexique devint alors une république fédérale, avec le catholicisme comme religion d’État. Le Texas fut regroupé avec le Coahuila pour des raisons démographiques dans l'État de Coahuila y Texas, avec pour capitale Saltillo. En 1821-1822, Moses Austin puis son fils Stephen Fuller Austin firent venir 300 familles anglo-saxonnes au Texas, les Old Three Hundred. La colonie avait pour chef-lieu San Felipe de Austin, lorsque Stephen Austin mit en place une justice et une milice, ancêtre des fameux Texas Rangers. Au total 24 empresarios participèrent à l’accroissement démographique de la région, à sa mise en valeur et à sa défense contre les Amérindiens. Beaucoup de ces immigrants anglo-américains possédaient des esclaves. Le gouvernement mexicain se rendit compte que les anglo-américains refusaient de devenir citoyens, cherchaient à vivre séparément et ne respectaient pas les lois relatives à l'esclavage, officiellement aboli en 1829. Le président mexicain Anastasio Bustamante menaça le Texas d’une intervention militaire, prit des mesures pour décourager la colonisation anglo-américaine et finit par interdire l'installation d'Américains au Texas. Afin d’empêcher l’immigration américaine, des forts furent construits le long de la frontière avec les États-Unis. Pourtant, ces mesures n’empêchèrent pas l’afflux d’Américains au Texas : De 7 000 vers 1830 leur nombre passa à 30 000 vers 1834 contre seulement 7 800 Mexicains.
Le Texas devint par ailleurs un enjeu géopolitique pour les États-Unis : les spéculateurs américains convoitaient les immenses terres du Texas et le gouvernement voyait dans son annexion un moyen de maintenir l'équilibre entre États esclavagistes et abolitionnistes. En 1827 et 1829, les présidents américains John Quincy Adams et Andrew Jackson tentèrent d'acheter la région au gouvernement mexicain, sans résultat. En 1832, des rebelles texans attaquèrent la garnison d’Anahuac et le , ils perdirent la bataille de Velasco. En octobre, 55 délégués du Texas formèrent la convention de 1832 à San Felipe et rédigèrent des pétitions adressées au congrès du Mexique. Ils réclamaient l'abrogation des lois de colonisation et la reconnaissance du Texas comme État à part entière. Une seconde convention se tint l'année suivante en vue d'écrire une constitution pour le Texas. Elle fut apportée au président Antonio López de Santa Anna à Mexico par Austin qui fut arrêté le pour trahison.
Le gouvernement mexicain fit des concessions aux Texans : l'article 11 des lois de colonisation fut abrogé, ce qui permit aux immigrants américains de s’installer sur le territoire. Le Texas fut divisé en trois départements : San Antonio-Bexar, Brazos et Nacogdoches. L'anglais fut accepté comme deuxième langue. La capitale de l'État fut transférée de Saltillo à Monclova en mars 1833. Mais lorsque le gouvernement mexicain désira supprimer le système fédéraliste pour instaurer une centralisation administrative, la guerre civile se ralluma.
Révolution texane et indépendance
La révolution texane commença en octobre 1835 lors de la bataille de Gonzales qui opposa les troupes anglo-américaines aux troupes mexicaines. L'automne fut marqué par plusieurs escarmouches et affrontements. Le , les représentants des diverses colonies texanes se réunirent à San Felipe et déclarèrent vouloir défendre la Constitution mexicaine de 1824. Ils mirent en place un gouvernement provisoire et élurent un parlement. En 1835-1836, Samuel Houston fut nommé à la tête de l'armée texane pour mener la guerre d'indépendance. Le général mexicain Santa Anna décida de mener une expédition punitive destinée à anéantir la rébellion texane. Du au , il mena le siège de Fort Alamo, une ancienne mission de San Antonio (espagnole) occupée par les rebelles. Les 5 000 soldats mexicains finirent par venir à bout des insurgés et entrèrent dans le fort. La bataille fit environ 200 morts du côté des Texans, dont le célèbre Davy Crockett. Les survivants furent capturés et exécutés sur ordre de Santa Anna. La répression s'abattit et l'armée mexicaine se livra à des pillages qui ne firent que souder les colons américains. Les hommes tombés à Fort Alamo devinrent rapidement des héros pour les Texans qui souhaitaient ardemment prendre leur revanche. Pendant ce temps, le 2 mars à Washington-on-the-Brazos, les 59 délégués texans de la Convention de 1836 signèrent une déclaration d'indépendance vis-à-vis du Mexique.
L'affrontement final eut lieu le , à la bataille de San Jacinto : Sam Houston conduisit l'armée du Texas (environ 900 hommes) à la victoire contre une partie de l'armée mexicaine du général Santa Anna qui fut capturé peu après la bataille. Celui-ci dut signer les traités de Velasco le établissant l’indépendance du Texas. Samuel Houston devint le premier président de la république du Texas, qui fut officiellement reconnue par le gouvernement fédéral des États-Unis en mars 1837, mais pas par celui du Mexique.
République du Texas (1836-1845)
En 1837, Samuel Houston installa la capitale de la république du Texas dans une ville nouvelle qui porta son nom, avant qu'elle ne soit transférée à Austin en 1839. Le Texas eut sa propre ambassade à Londres entre 1836 et 1845. Le jeune État eut du mal à assurer ses frontières et demanda donc son rattachement aux États-Unis. Le Texas devint un État des États-Unis en 1845.
La plupart des Texans étaient favorables à l'union de leur République à celle des États-Unis. L'urgence du rattachement au puissant voisin se fit sentir lorsque les troupes mexicaines prirent San Antonio le . Une milice dirigée par Mathew Caldwell délivra finalement la ville. Cependant, les abolitionnistes américains voyaient d'un mauvais œil l'entrée du Texas, un État esclavagiste, dans l'Union. Ces réticences furent levées lorsque James K. Polk devint président des États-Unis en 1844. Le , le Congrès des États-Unis vota l'admission du Texas comme État des États-Unis. Washington ne cacha pas ses intentions de fixer la frontière du Texas sur le Rio Grande (et non sur la rivière Nueces) et d'annexer la Californie mexicaine. D'autre part, les Américains réclamaient au gouvernement mexicain des indemnités en compensation des pertes qui eurent lieu au cours des révolutions mexicaines. Ces facteurs, ajoutés à la perte du Texas par le Mexique, déclenchèrent la guerre américano-mexicaine de 1846-1848.
Temps des guerres (1846-1870)
Le , les forces du général américain Zachary Taylor se dirigèrent vers le Rio Grande en réaction à la prise de Fort Brown par le Mexicain Mariano Arista ; elles remportèrent la bataille de Palo Alto près de l'actuelle Brownsville. Les Américains finirent par envahir le Mexique et par prendre la capitale le . Le traité de Guadalupe Hidalgo, signé le , cédait les territoires de Haute-Californie et de Santa Fe du Nouveau-Mexique (constituant pour une grande part la Cession mexicaine), ainsi que le Texas aux États-Unis. Le Mexique obtenait 15 millions de dollars de compensation. Ce dernier récupéra ainsi provisoirement les terres de l'Alta California et de Santa Fe de Nuevo Mexico que les Texans revendiquaient depuis l'indépendance, à savoir ceux situés sur la rive gauche du Rio Grande et à l'est du 107e méridien (au nord de la source du fleuve). Parmi les cinq mesures que prévoyait le compromis de 1850, l'une définissait les frontières actuelles du Texas et octroyait à cet État une indemnité de dix millions de dollars en compensation des terres cédés aux territoires voisins (Utah, Nouveau-Mexique et de l'ancien Territoire du Missouri). Seul le panhandle de l'Oklahoma resta un territoire en litige jusqu'à la création du Territoire de l'Oklahoma en 1890. Après 1848, le nombre d'immigrants augmenta rapidement en relation avec le développement de la culture du coton.
État esclavagiste, le Texas entra dans les États confédérés d'Amérique le . Pendant la guerre de Sécession (1861-1865), le Texas eut un rôle important dans l'approvisionnement en marchandises des États du Sud. Il fournit surtout des cavaliers comme remplaçants pour les confédérés tombés au front. Au milieu de l'année 1863, les nordistes s'emparèrent du Mississippi ce qui eut pour effet de couper le Texas des armées situées à l'est du fleuve. La dernière bataille de la guerre civile eut lieu à Palmito Ranch le . Peu touché par les ravages de la guerre, l'État capitula en 1865 et réintégra l'Union le . Comme dans le reste du Sud des États-Unis, la période de la Reconstruction fut marquée par la ségrégation raciale et les violences contre les Noirs, ainsi que par une profonde crise agricole.
Depuis 1870
Après la guerre de Sécession, les grands propriétaires fonciers s'emparèrent graduellement de la plupart des terres au détriment des petits colons. Entre 1880 et 1884, les grands propriétaires, organisés en véritables trusts basés principalement à Boston et à New York, prennent possession de près de 50 millions d'acres. Ils organisèrent des groupes de voleurs de bétail afin de harceler et ruiner les petits éleveurs ; près de trois millions de têtes de bétail sont volées aux Indiens dans les années 1860. Ils obtinrent par ailleurs la collaboration du Parlement, qu'ils contrôlaient au Texas et au Kansas.
Le , le Texas entra dans une période de développement économique avec la découverte du premier puits de pétrole important, le Spindletop, situé au sud de Beaumont. D'autres gisements furent trouvés par la suite dans l'est et l'ouest de l'État, et sous les eaux du golfe du Mexique. À son apogée, la production moyenne était de trois millions de barils par jour en 1972. L'argent du pétrole servit entre autres choses à financer un fonds public pour développer les universités de l'État. Cependant, la Grande Dépression dans les années 1930 eut des effets négatifs sur l'économie et la société texanes, et fit augmenter le chômage. De nombreux paysans abandonnèrent les régions du Dust Bowl, les plaines rendues impropres à la culture par l'érosion éolienne et la sécheresse. C'est également à cette époque que les Afro-Américains du Sud des États-Unis partirent travailler dans la Manufacturing Belt, afin d'échapper à la ségrégation. La part des Noirs dans la population texane passa de 20,4 % en 1900 à 12,4 % en 1960.
Après la Seconde Guerre mondiale, le Texas se dota d'un réseau moderne d'universités et de colleges, notamment sous l'impulsion du gouverneur John Bowden Connally. L'État fédéral leur octroya des fonds pour la recherche sous les présidences de Kennedy et de Johnson.
En décembre 2023, le Gouverneur républicain du Texas, Greg Abbott, signé une loi, ce qui a créé une "infraction pénale d'entrée illégale au Texas à partir d'un pays étranger", passible de six mois de prison, voire jusqu'à 20 ans en cas de récidive. Et, ils ont ordonné aux autorités d'État d'arrêter les migrants et de les expulser vers le Mexique, il est notamment contesté par le ministère de la Justice et les ONG. Cependant, la loi a été suspendue le 19 mars 2024 par un tribunal fédéral.
Géographie
Généralités
Le Texas, qui s’étend entre 25°50’ et 36°30’ de latitude nord, et entre 93°31’ et 106°9’ de longitude ouest, offre des paysages variés. L’extrémité septentrionale du Texas se trouve à peu près à la même latitude que la ville de Tunis, alors que le sud est à la même latitude que Louxor en Égypte. La ville la plus à l'ouest est El Paso. Avec 696 241 km2, le Texas est le deuxième État le plus vaste des États-Unis derrière l'Alaska, ce qui explique la variété de ses paysages. Il est plus grand que la France métropolitaine. Il s’étend sur environ 1 300 km du nord au sud et sur 1 400 km d’est en ouest. La longueur totale de ses côtes atteint plus de 1 000 km. La plus grande partie du Texas se trouve dans le fuseau horaire des États du centre (UTC−06:00) ; seule la région la plus occidentale (comtés d’El Paso et d’Hudspeth) appartient au fuseau horaire des montagnes (UTC−07:00). L'État possède une frontière commune avec le Mexique. Cette région est une zone d'échanges humains et économiques. Les États américains qui bordent le Texas sont la Louisiane et l'Arkansas à l'est, l'Oklahoma au nord, et le Nouveau-Mexique à l'ouest.
Les frontières du Texas ont longtemps été disputées entre les puissances coloniales européennes, le Mexique et les États-Unis. Aujourd’hui, plusieurs cours d’eau marquent les limites de l’État : le Rio Grande au sud, la Rivière rouge au nord et la Sabine à l’est, ce qui n'empêche pas le Texas de construire un mur à sa frontière avec le Mexique.
Le Texas est en processus de fabrication de son propre mur à la frontière avec le Mexique. Le Texas appartient à plusieurs ensembles régionaux : à la Sun Belt pour son climat et son dynamisme économique ; au Far West par ses paysages et son folklore ; mais aussi au Sud des États-Unis pour son histoire et sa culture. Il s'ouvre sur le golfe du Mexique et sur la Mexamerica à cause de son passé et de ses relations avec le pays voisin.
Relief
Le Texas constitue une zone de transition entre les plaines de l'Est des États-Unis et les montagnes de l'Ouest américain. Le relief s'organise en paliers d'orientation longitudinale, les plus hautes altitudes se trouvant à l'ouest : c’est là que se situe le point culminant du Texas, le pic Guadalupe (2 667 m). Cependant, les plaines, les collines et les plateaux sont les reliefs dominants : l'altitude moyenne de l'État est de 520 m. Le Texas peut être divisé en trois grands ensembles naturels : les plaines littorales et orientales, les plateaux du centre, et les montagnes de l’Ouest. Les côtes du golfe du Mexique sont basses et découpées par des baies et des estuaires. Elles sont bordées par plusieurs grandes îles, dont la plus étendue est l'île Padre (542 km2).
Le Sud du Texas est occupé par une partie de la plaine côtière qui se prolonge jusqu’en Floride. Avec une grande moitié est, il se caractérise par de faibles altitudes (moins de 300 mètres) et un relief relativement plat ou légèrement vallonné, favorable aux activités humaines.
Le centre du Texas est constitué de plateaux et de hautes plaines, bordés par des escarpements (escarpement de Balcones, escarpement du Caprock) ; il représente une zone de transition entre les Grandes Plaines et les plaines côtières. Le plateau d'Edwards offre un relief karstique et se rattache aux Grandes Plaines. Plus au nord se succèdent la Llano Estacado, considérée comme l'une des plus grandes mesas d'Amérique du Nord et le panhandle, formé de hautes plaines et de plateaux disséqués par des gorges. Ici, le canyon de Palo Duro, le deuxième des États-Unis par ses dimensions, après celui du Colorado.
Enfin, le Trans-Pecos à l’extrémité ouest désigne un ensemble complexe de chaînes de montagnes, de plateaux et de fossés d’effondrement arides ou semi-arides. Les montagnes Guadalupe sont les plus hautes.
Culture
La culture texane reflète la diversité de la population et l’histoire de l'État. Elle est le fruit du mélange des traditions du Dixie (Sud des États-Unis), du Mexique et de l'Europe. Elle révèle également les différences régionales au sein de ce vaste État de la Sun Belt.
Littérature
Les premiers éléments de littérature au Texas furent écrits en espagnol : il s’agit des récits d’exploration de conquistadors. La colonisation anglo-américaine inspira la littérature texane de la première moitié du XIXe siècle : Texas de Mary Austin Holley (1833) est le premier ouvrage en langue anglaise qui ne traite que du Texas. D’autres récits évoquent les épisodes de la révolution texane ou de leurs héros, comme Davy Crockett : des années 1830 à la guerre de Sécession, les almanachs mettent en scène ce personnage dans des contes humoristiques et grotesques. David Crockett symbolise le pionnier tout puissant qui vient à bout des animaux sauvages et des Amérindiens. Les auteurs mexicains ont également beaucoup écrit sur la révolution texane comme Juan Nepomuceno Almonte (Noticia Estadistica Sobre Tejas, 1835) ou encore José Enrique de la Peña. Par la suite, le siège de Fort Alamo donna lieu à de nombreux romans : Augusta Evans Wilson, Inez: A Tale of the Alamo (1855), Amelia E. Barr, Remember Alamo (1888), William Stoddard, The Lost Gold of the Montezumas: A Story of the Alamo (1900), etc.
John Crittenden Duval, que J. Frank Dobie a surnommé le Père de la littérature texane, raconta comment il réussit à réchapper du massacre de Goliad dans son Early Times in Texas. Les récits d’aventures ou de voyage marquent encore la littérature de l’après indépendance avec les ouvrages de George W. Kendall (Narrative of the Texan Santa Fe Expedition, 1844) ou encore de Frederick Law Olmsted (A Journey Through Texas, 1857) qui évoque la condition des esclaves dans l’Est du Texas.
Après la guerre de Sécession, le poète Sidney Lanier s’installa au Texas et composa un recueil intitulé Retrospects and Prospects (1899). Les poèmes du XIXe siècle honorent la mémoire des héros du Texas, mais aussi les paysages et la nature de cette région américaine. La figure du cow-boy prit une part importante dans la littérature américaine au XIXe siècle, comme en témoignent les œuvres de John Armoy Knox, Charlie Siringo, de O. Henry ou les vers de William Lawrence Chittenden. Plusieurs écrivains européens s’intéressèrent aussi au Texas tels que l’Anglais Frederick Marryat (The Travels and Adventures of Monsieur Violet, 1843), l’Autrichien Carl Anton Postl (The Cabin Book, 1844) ou le Français Gustave Aimard (The Freebooters, a Story of the Texas War, vers 1860).
Le début du XXe siècle est marqué par un intérêt croissant pour le folklore texan. The Log of a Cowboy (1903) fut écrit par Andy Adams en réponse à l'immense succès du roman d'Owen Wister, The Virginian. Il s'agit d'un récit imaginaire relatant un voyage de cinq mois à conduire 3 000 vaches de Brownsville eu Texas au Montana en 1882. Mais il est solidement basé sur la propre expérience d’Adams sur la piste et il est considéré comme le meilleur récit de la vie des cow-boys en littérature. La Texas Folklore Society est fondée en 1909. J. Frank Dobie et Dorothy Scarborough publient des récits de chercheurs d’or, de chasseurs, d’éleveurs, de cow-boys, de planteurs, etc. En 1941, John W. Thomason publie Lone Star Preacher qui évoque l’histoire d’un prêcheur dans l’Est du Texas pendant la guerre de Sécession.
La littérature texane après 1945 fut marquée par quatre auteurs majeurs : Katherine Anne Porter, William Goyen, William Humphrey et William A. Owens. Katherine Anne Porter est considérée par beaucoup comme l’écrivain le plus important du Texas. Ses œuvres appartiennent à la tradition littéraire du Sud des États-Unis. Elle reçut le prix Pulitzer et le National Book Award en 1966 pour The Collected Stories. Elle fut nommée trois fois pour le prix Nobel de littérature.
Musique
De nombreux musiciens et chanteurs sont nés au Texas et se sont illustrés dans des genres variés : Scott Joplin (1867-1917) pour le ragtime, Selena (1971-1995), pour la musique Tex-Mex, T-Bone Walker (1910-1975) et Stevie Ray Vaughan (1954-1990) pour le blues, Janis Joplin (1943-1970), Roy Orbison (1936-1988), Meat Loaf (1947-2022) et Buddy Holly (1936-1959) pour le rock, Teddy Wilson (1912-1986) pour le jazz, Vanilla Ice (1967-) pour le rap. Parmi les groupes originaires du Texas, on peut citer Pantera (heavy metal), ZZ Top (blues rock, hard rock), Destiny's Child (RnB) ou encore Blue October (rock alternatif). Le mouvement musical le plus fécond est la country. Celle-ci utilise divers instruments de musique (violon, banjo, dobro, pedal-steel) et puise ses origines dans des musiques folkloriques celtes des immigrés anglo-saxons. Musique associée aux cow-boys dans les films de western, elle a également subi l'influence des églises baptistes présentes au Texas. Elle se décline en de nombreuses variantes locales telles que le Lubbock Sound, le mouvement outlaw né à Austin, le honky tonk ou la country pop. D'autres courants musicaux se sont développés comme le Texas blues, fondé au début du XXe siècle par des artistes comme Blind Lemon Jefferson (1893-1929) ou Big Mama Thornton (1926-1984), Demi Lovato ou encore Selena Gomez pour la pop rock.
Austin est surnommée « la capitale de la musique live du monde » (The Live Music Capital of the World). La ville compte plus de 200 salles de concerts, de bars musicaux et de nightclubs, dont beaucoup se concentrent sur la 6e Rue. La ville accueille chaque année un grand nombre de festivals de musique dont le plus connu est South by Southwest. À Dallas, le quartier de Deep Ellum est un haut-lieu des musiques alternatives ; il s'est développé dans l'entre-deux-guerres comme un centre de jazz et de blues, avant d'accueillir des groupes punks dans les années 1970-1980.
La musique classique s'épanouit essentiellement dans les grandes métropoles. Les premiers orchestres symphoniques du Texas sont nés à San Antonio (1904), Dallas (1911) et Houston (1913). L'Orchestre symphonique de Houston donne plus de 200 concerts chaque année à travers le monde entier. L'Orchestre symphonique de Dallas (Dallas Symphony Orchestra) est également réputé : il se produit dans le Morton H. Meyerson Symphony Center. Le Bass Performance Hall de Fort Worth s’inscrit dans la politique de revitalisation du centre-ville et accueille un orchestre symphonique, un ballet et un opéra.
De nombreuses chansons américaines évoquent le Texas : The Yellow Rose of Texas est l'une des plus anciennes. Elle a été créée au XIXe siècle et était chantée par les troupes confédérées pendant la guerre de Sécession. The Eyes of Texas a été composée par John Sinclair en 1903 et est devenue l'hymne de l'université du Texas à Austin : le public l'entonne à chaque match universitaire. D'autres chansons ont pour sujet des villes texanes : El Paso, Galveston, Streets of Laredo, Is This Way to Amarillo, etc.
Source: Wikipedia ()
État Texas dans la littérature
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4 ouvrages en rapport avec état Texas
- Black program - Tome 2 (Bruno Brazil (Les nouvelles aventures de Bruno Brazil), 01/10/2020)
- Sharko (Sharko et Henebelle, 11/05/2017)
- Le Comédien (Before Watchmen, 05/06/2014)
- Watchmaker (Watchmen (les Gardiens), 01/12/1986)
1607 localités dans état Texas
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