Lyon

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Lyon : descriptif

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Lyon

Lyon (prononcé /ljɔ̃/ ou /liɔ̃/ ) est une commune française située dans le quart sud-est de la France, au confluent du Rhône et de la Saône

Siège du conseil de la métropole de Lyon, à laquelle son statut particulier confère à la fois les attributions d'une métropole et d'un département, elle est aussi le chef-lieu de l'arrondissement de Lyon, celui de la circonscription départementale du Rhône et celui de la région Auvergne-Rhône-Alpes

Ses habitants sont appelés les Lyonnais. La commune a une situation de carrefour géographique du pays, au nord du couloir rhodanien qui court de Lyon à Marseille

Située entre le Massif central à l'ouest et le massif alpin à l'est, la ville de Lyon occupe une position stratégique dans la circulation nord-sud en Europe

Ancienne capitale des Gaules du temps de l'Empire romain, elle est le siège d'un archevêché dont le titulaire porte le titre de primat des Gaules

Lyon devint une ville très commerçante et une place financière de premier ordre à la Renaissance

Sa prospérité économique est portée aussi à cette époque par la soierie et l'imprimerie puis par l'apparition des industries notamment textiles, chimiques et, plus récemment, par l'industrie de l'image. Lyon est historiquement une ville industrielle

En aval du Rhône, le long du fleuve, le sud de l'agglomération, accueille de nombreuses activités pétrochimiques, dans ce que l'on nomme la vallée de la chimie

Après le départ et la fermeture des industries textiles, elle s'est progressivement recentrée sur les secteurs d'activité de techniques de pointe, telles que la pharmacie et les biotechnologies

Lyon est la seconde ville étudiante de France, avec quatre universités et plusieurs grandes écoles

Enfin, la ville a conservé un patrimoine architectural important allant de l'époque romaine au XXe siècle en passant par la Renaissance et, à ce titre, les quartiers du Vieux Lyon, de la colline de Fourvière, de la Presqu'île et des pentes de la Croix-Rousse sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Au 1er janvier 2024, Lyon constitue, par sa population, la troisième commune de France avec 522 250 habitants, la ville-centre de la deuxième unité urbaine avec 1 702 921 habitants et de la deuxième aire d'attraction de France avec 2 308 818 habitants

Elle est la préfecture du département du Rhône, de la région Auvergne-Rhône-Alpes, de la zone de défense et de sécurité Sud-Est et le siège de la métropole de Lyon, qui rassemble 58 communes et 1 424 069 habitants en 2021

La ville exerce une attractivité d'importance nationale et européenne

Son importance dans les domaines culturels, bancaires, financiers, commerciaux, technologiques, pharmaceutiques, ou encore les arts et les divertissements font de celle-ci une ville mondiale de rang « Beta- » selon le classement GaWC en 2020, comparable à Osaka, Saint-Pétersbourg ou Stuttgart

La ville abrite également le siège du Centre international de recherche sur le cancer depuis 1965 et celui d'Interpol depuis 1989.

Géographie

Situation géographique

Lyon est située en Europe continentale, dans le quart sud-est de la France, au confluent de la Saône et du Rhône. La ville est entourée de plusieurs massifs montagneux, le Massif central à l'ouest et les Alpes à l'est, et se situe dans la plaine lyonnaise. Lyon et sa région se situent à un carrefour de l'Europe de l’Ouest, reliant la mer du Nord à la mer Méditerranée, et l'Europe de l’Est à l'océan Atlantique ; la ville est située à vol d'oiseau à 26 kilomètres de Vienne au sud et par la route à 54 Saint-Étienne, 106 Grenoble, 151 Genève, 306 Turin, 313 Marseille, 441 Milan, 463 Paris, 333 Bâle, 495 Strasbourg, 537 Toulouse, 637 Barcelone, 684 Nantes, 698 Francfort-sur-le-Main, 737 Munich et 972 Brest.

La région Auvergne-Rhône-Alpes, dont Lyon est le chef-lieu administratif, couvre un territoire de 69 711 Rhône-Alpes, dont la ville était préfecture, intégrait la Région urbaine de Lyon (RUL) dissoute en 2015, qui correspondait aux territoires organisés autour de la métropole (zone d'influence de 50 à 100 métropole de Lyon, une collectivité à statut particulier exerçant les compétences d'un département et d'une intercommunalité.

Communes limitrophes

Communes limitrophes de Lyon
Saint-Didier-au-Mont-d'Or
Champagne-au-Mont-d'Or
Écully
Saint-Cyr-au-Mont-d'Or
Collonges-au-Mont-d'Or
Caluire-et-Cuire
Tassin-la-Demi-Lune
Francheville
Sainte-Foy-lès-Lyon
Lyon Villeurbanne
Bron
La Mulatière
Oullins-Pierre-Bénite
Saint-Fons
Oullins-Pierre-Bénite
Vénissieux

Topographie

Située dans sa partie basse à une altitude de 162 mètres, au confluent du Rhône et de la Saône, Lyon est dominée par trois collines :

  • La colline de Fourvière, d'une altitude de 294 mètres sur le parvis de la basilique et 318 mètres au sommet de celle-ci. Surnommée par Jules Michelet la « montagne mystique » — qui deviendra à force de déformations la « colline qui prie » —, elle abrite le siège de l'évêché, plusieurs couvents et accueille à son sommet la basilique Notre-Dame de Fourvière. La colline se situe dans l'ouest de la ville et se prolonge au sud et vers l'ouest avec les quartiers de Saint-Just, du Point-du-Jour et de Ménival. Depuis cette partie de la ville, le mont Blanc est parfaitement visible par jour de beau temps.
  • La colline de La Croix-Rousse, d'une altitude de 250 mètres sur le plateau, est la « colline qui travaille », car elle était le lieu où résidaient et travaillaient les canuts, ouvriers qui ont fait la renommée soyeuse de la ville. La colline occupe le nord de la Presqu'île et se prolonge au nord par le plateau de Caluire-et-Cuire et de Rillieux-la-Pape jusqu'aux contreforts de la Dombes. Ces deux collines sont séparées par un défilé rocheux de la Saône : le défilé de Pierre Scize ;
  • La colline de la Duchère se situe sur les contreforts des Monts-d'Or au nord-ouest de la ville. Elle est témoin d'une urbanisation dense à la fin des années 1960 et bénéficie aujourd'hui d'un programme de grand projet de ville.

Entre la colline de Fourvière et la Saône s'épanouit un quartier long et étroit, le Vieux Lyon, qui forme la partie médiévale et renaissance de Lyon. Le schéma urbain y est très dense, mais compensé par des immeubles plus petits que dans le reste de Lyon, principalement dû à la sauvegarde de nombreux immeubles médiévaux, et les rues y sont sinueuses. Le Vieux Lyon se décompose en trois paroisses : Saint-Georges au sud, Saint-Jean au centre et Saint-Paul au nord.

Sur la presqu'île, entre le Rhône et la Saône, se trouve la place Bellecour, une des plus grandes places piétonnes d'Europe, au centre de laquelle trône la statue équestre de . C'est le point zéro des routes partant de Lyon.

Au-delà du Rhône, à l'est, s'étend le Velin (ou plaine de Lyon), se trouvant sur le plateau du Bas-Dauphiné (en Viennois), urbanisée suivant un plan orthogonal dans les quartiers Les Brotteaux et de La Part-Dieu puis d'un plan plus désorganisé en se dirigeant vers le périphérique lyonnais, qui délimite Lyon intra-muros et sa banlieue.

Hydrographie
La confluence du Rhône (à gauche) et de la Saône (à droite).

Le Rhône et la Saône traversent la ville, en y pénétrant respectivement par l'est et par le nord. La Saône encercle au nord l'île Barbe puis se jette dans le Rhône : la Presqu'île est la partie de la ville qui s'étend du confluent à la colline de la Croix-Rousse.

Le Rhône fut un fleuve difficile à maîtriser, en grande partie à cause de l'irrégularité du débit causée par son origine alpine et glaciaire. Le plus grand des deux cours d'eau lyonnais inonda à plusieurs reprises la ville par ses crues (la dernière très grande crue datant de 1856), notamment dans la plaine lyonnaise qui occupe la rive gauche du Rhône avec les quartiers des Brotteaux, Guillotière et Gerland. La construction de la grande digue de la Tête d'or, le creusement du canal de Miribel et du canal de Jonage et la création des plans d'eau du Grand Parc de Miribel-Jonage (notamment le lac des Eaux Bleues) et du réservoir du Grand-Large et une requalification des berges, ont mis fin aux crues importantes du fleuve.

Le Rhône s’est assagi depuis le XIXe siècle avec le développement de nombreux aménagements le long de son cours. Les digues et chenaux de protection contre les inondations, puis les barrages et les centrales construites par la Compagnie nationale du Rhône au cours du XXe siècle, ont progressivement diminué le débit de certains tronçons, modifié les conditions hydrauliques et le fonctionnement du fleuve.

Climat

Lyon et la Saône gelée durant la vague de froid de février 2012.

Lyon possède un climat de type semi-continental à influences méditerranéennes dans lequel les précipitations sont plus importantes en été qu'en hiver. Selon la classification de Köppen[Où ?], la ville a un climat subtropical humide (Cfa), en bordure d'un climat océanique (Cfb) : le seuil entre ces deux types de climat est une température moyenne de 22 . Si l'on considère la moyenne de juillet sur la période 1920-2020 (soit depuis le début des relevés météorologiques officiels à Lyon), la température moyenne est de 21,3 réchauffement climatique entraîne à Lyon une transition d'un climat plutôt continental vers un climat subtropical humide.

Les étés sont chauds, ensoleillés et orageux. Située dans le quart sud-est de la France, la ville bénéficie en effet d'un bon ensoleillement. C'est la , pour la période 1981-2010. L'ensoleillement est même de 2049,5 heures par an, en moyenne, pour la période 1991-2020 ( source infoclimat.fr "Normales et relevés climatologiques 1991-2020 à Lyon-Bron et meteofrance.fr rubrique climat : normales et relevés).

L'amplitude des températures en journée atteint parfois une vingtaine de degrés, et les températures maximales dépassent régulièrement les 35 degrés, amplifiées par un effet d'îlot de chaleur urbaine. C'est durant la saison estivale que les influences méditerranéennes se traduisent notamment par de fortes chaleurs parfois précoces dès le printemps, ainsi que par des périodes de sécheresses estivales de plus en plus fréquentes ; en automne, des remontées d'épisodes méditerranéens peuvent sévir. Il est possible d'entendre les cigales durant l'été, le réchauffement climatique étant propice au développement de l'insecte présent depuis plusieurs années.

Inversement, les hivers sont froids et secs, et marqués par des gelées fréquentes mais peu persistantes en raison, là aussi, de la concentration urbaine. Les chutes de neige sont assez irrégulières selon les années et surtout en baisse : 17 jours avec précipitations neigeuses par an en moyenne de 1945 à 2009, une dizaine d'épisodes neigeux seulement sur l'ensemble de la période 2011-2018. Le record absolu d'épaisseur de neige a été de 33 . La sensation de froid y est souvent renforcée par la bise, vent de secteur nord à nord-est provenant d'un gradient de pression entre le nord de l'Europe et le bassin méditerranéen. Autre vent régulier, le vent du Midi peut souffler violemment à cause de la compression de l'air dans la vallée du Rhône.

Avec l'assèchement des zones marécageuses et la quasi-suppression de l'utilisation du charbon, le brouillard, qui a fait longtemps la réputation de la ville, ne concerne plus, dans les années 2000, qu'un nombre de jours peu différent voire inférieur avec celui connu dans d'autres villes, même s'il peut être persistant en intersaisons (automne et printemps), notamment dans la vallée de la Saône. Les frimas sont courants et les températures varient généralement d'une dizaine de degrés au plus pendant la journée.

À la station Météo France de l'aéroport de Lyon-Bron, la température moyenne annuelle a été, entre 1920 et 2020, de 11,9 . La température minimale y a été de −24,6 .

Les relevés suivants ont été effectués à la station Météo France de l'aéroport de Lyon-Saint-Exupéry (lorsqu'un record est égalé, une seule date est indiquée) :

Statistiques 1991-2020 et records Station LYON-ST EXUPERY (69) Alt: 235m 45° 43′ 35″ N, 5° 04′ 40″ E
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 1,1 1,4 4,3 7,3 11,2 14,8 16,7 16,5 12,8 9,6 4,8 1,9 8,5
Température moyenne (°C) 3,9 4,9 8,8 12,1 16,1 19,9 22,1 21,9 17,7 13,5 7,9 4,6 12,8
Température maximale moyenne (°C) 6,6 8,4 13,4 16,9 20,9 25 27,5 27,3 22,5 17,3 11 7,2 17
Record de froid (°C)
date du record
−20,3
07.1985
−12,9
11.1986
−9,6
01.2005
−3
08.2003
−0,2
01.1976
4
04.1984
6,6
22.1980
5,1
30.1986
1,7
22.1977
−3,7
31.1997
−8,1
27.1989
−12,7
10.1980
−20,3
1985
Record de chaleur (°C)
date du record
20,4
10.2015
22,4
24.1990
26,1
22.1990
28,8
30.2005
33,9
24.2009
38,1
22.2003
39,4
24.2019
39,9
24.2023
34,2
10.2023
30,3
09.2023
22,4
08.2015
20,1
18.1989
39,9
2023
Ensoleillement (h) 72,7 99,3 167,8 182,6 216,5 251,5 278,6 246,9 186 123,5 71,7 50,4 1 947,3
Précipitations (mm) 55 46,9 54,1 72,4 82,7 70,7 67,4 70,6 86,6 101 92,1 63 862,5
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 1 mm 9 8,1 8,5 8,5 10,1 8,6 7,2 7,4 7,1 9,8 9,8 9,9 104,1
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 5 mm 3,5 2,8 3,6 4,5 5,1 4,6 4 4,1 4 5,3 4,9 4,2 50,5
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 10 mm 1,6 1,2 1,4 2,4 2,8 2,3 2,2 2,3 2,5 3,3 2,8 1,4 26,2
Source : [MétéoFrance] «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 09/04/2024 dans l'état de la base

Lyon intra muros connaît un îlot de chaleur urbain (ICU) plus ou moins important suivant les conditions météorologiques. Cela est dû à la densité urbaine, aux activités humaines mais surtout au manque de végétalisation et de surfaces claires (donc réfléchissant la lumière). Il est à noter que les températures relevées à l'aéroport de Lyon-Bron qui se trouve en zone péri-urbaine sont généralement inférieures à celles du centre-ville pourtant situé à quelques kilomètres. Cet îlot de chaleur rend les nuits caniculaires particulièrement difficiles à supporter là où il est le plus marqué. Cette différence de température est encore plus marquante si on la compare avec les données relevées à la station Météo France de l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry, situé à 20 km à vol d'oiseau du centre-ville.

  1. Raoul Blanchard, « Trois grandes villes du Sud-Est », Revue de Géographie Alpine, ISSN 0249-6178, DOI 10.3406/rga.1918.4720, lire en ligne, consulté le ).
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  3. a et b Je vis bien dès ce jour l'opposition des deux montagnes, de la montagne mystique et de celle du travail : mais je ne sentis pas leur guerre. Jules Michelet, Le Banquet, 1878.
  4. «  », sur lyonsecret.com (consulté le ).
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Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous les formes Lugdon, Luon puis Lyon depuis le XIIIe siècle.

L'ancien Lugdun, Lugdunon, latinisé en Lugdunum est composé de deux mots gaulois : de Lug un dieu celtique (chargé de l'ordre et du droit) et dunos (« forteresse », « colline »), l'ensemble désignant donc « la forteresse de Lug ». Lug est un dieu celtique dont le messager est un corbeau, c'est l'équivalent chez les germaniques du dieu Wotan toujours accompagné par ses deux corbeaux Ugin et Munin. Ce serait donc la « colline du dieu Lug » ou la « colline aux corbeaux ». Julius Pokorny rapproche la première partie du mot du radical indo-européen *lūg (« sombre, noir, marais ») et le rapproche de Ludza en Lettonie, Lusace en Allemagne (du sorabe Łužica), Lužice en Tchéquie ; sur cette base, on pourrait également le rapprocher de Luze en Franche-Comté et divers hydronymes comme la Louge. La signification du toponyme serait alors la « colline » ou le « mont lumineux ».

Lugdunum désigne donc originellement la colline de Fourvière, sur laquelle est fondée la ville antique de Lyon.

Plus bas, dans l'actuel quartier Saint-Vincent, se situait le village gaulois de Condate, probablement simple hameau de mariniers ou pêcheurs vivant en bord de Saône. Condate est un mot gaulois signifiant confluent, qui a donné son nom au quartier de la Confluence.

La ville, à l'époque romaine, est appelée Caput Galliæ, « capitale des Gaules » (voir Lyon sous l'Antiquité). Héritage de ce titre prestigieux, l'archevêque de Lyon est encore aujourd'hui appelé le Primat des Gaules.

Pendant la période révolutionnaire, Lyon se retrouva baptisée Commune-Affranchie le 12 octobre 1793 par un décret de la Convention nationale. Elle reprit son nom dès 1794, après la fin de la Terreur.

Lyon se nomme Liyon en francoprovençal (voir frp:Liyon).

Vue sur Fourvière.
  1. (de) Julius Pokorny, Indogermanisches Etymologisches Woerterbuch, .
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  3. Domenico Stich, Dictionnaire francoprovençal-français et français-francoprovençal, Le Carré, , 591 p., p. 189.

Histoire

Le lion, très représenté dans la ville, est le symbole de Lyon depuis l'Antiquité.

Si le lieu semble habité depuis la Préhistoire, la première ville, Lugdunum, date de 43 av. J.-C. Sous l'Empire romain, Lyon devient une puissante cité, capitale de la Gaule romaine. La chute de l'Empire romain la relègue à un rôle secondaire dans l'espace européen en raison de son éloignement des centres de pouvoir. Puis la division de l'Empire carolingien la place en position de ville frontière. Jusqu'au XIVe siècle, le pouvoir politique est tout entier entre les mains de l'archevêque, qui protège jalousement l'autonomie de sa ville. Il faut attendre 1312-1320 pour voir l'institution consulaire contrebalancer son pouvoir, au moment même où la cité intègre définitivement le royaume de France.

À la Renaissance, Lyon se développe considérablement et devient une grande ville commerçante européenne. Ce second âge d'or est fauché par les guerres de Religion. Durant la monarchie absolue, Lyon reste une cité française moyenne, dont la principale richesse est le travail de la soie. La Révolution dévaste la ville, qui s'oppose en 1793 à la Convention. Prise militairement, elle est sévèrement réprimée et sort de la tourmente révolutionnaire très affaiblie.

Napoléon aide à son redressement par un soutien aux soyeux, qui arrive en même temps que la mise au point du métier Jacquard. C'est le point de départ d'un essor économique et industriel qui dure jusqu'à la Première Guerre mondiale. Durant le XIXe siècle, Lyon est une ville canut et connaît en 1831 et 1834 de violentes révoltes ouvrières. La Belle Époque marque la fin de la domination de la soie lyonnaise et l'essor de nombreuses autres industries (automobiles, chimie, électricité). La municipalité, quant à elle, retrouve ses pouvoirs avec la Troisième République et s'engage dans un long siècle de radicalisme, qui se termine avec Édouard Herriot en 1957. La Seconde Guerre mondiale voit Lyon, une des principales villes de la zone libre, être le centre des plus grands réseaux de la Résistance. Jean Moulin, notamment, les unifie au sein des Mouvements unis de la Résistance.

À la sortie de la guerre, Lyon se redresse rapidement et connaît un vigoureux développement urbain, avec l'édification d'un grand nombre de quartiers d'habitation. Dotée d'industries puissantes et d'un secteur tertiaire en plein essor, la ville tient son rang de grande métropole française et européenne.

Une citation de l'historien Fernand Braudel présente bien la richesse et la complexité de l'histoire de Lyon :

« Le destin de Lyon n’est pas plus simple que celui du fleuve. Toute ville, sans doute, est un être compliqué, Lyon plus qu’une autre, qui frappe l’historien par sa richesse, ses brusques transformations, ses originalités, voire ses étrangetés. Elle n’est pas la même d’un siècle au siècle suivant et, plus contrainte qu’allant de son plein gré, elle passe sans fin d’une originalité à une autre. Elle est, à elle seule, un difficile problème de l’historien de France, peut-être le problème clef, sûrement l’indicateur clef. »

Préhistoire et Antiquité

Du Néolithique jusqu'au second âge du fer, les différentes découvertes de nombreuses traces d'habitats et d'objets en tout genre attestent l'existence d'un relais de commerce de vin entre le littoral méditerranéen et le Nord (. Sur la colline de Fourvière, on a retrouvé des milliers d'amphores. Il est possible qu'il s'agisse d'un lieu où les chefs gaulois se rassemblaient pour festoyer en l'honneur du dieu Lug.

Tête des Gaules

Lucius Munatius Plancus fonde sur le site une colonie romaine sous le nom de Colonia Copia Felix Munatia Lugdunum en 43 av. J.-C. Les débuts de la colonie sont mal connus. Elle n'est pas pourvue de muraille, tout au plus une levée de terre l'entoure avec fossés et palissades à l'image des camps romains. Mais la ville de terre et de bois laisse la place à des bâtiments aux soubassements en maçonnerie de pierres. L'essor de la cité est rapide du fait de son emplacement éminemment stratégique. Le nom de la cité évoluera en Colonia Copia Lugdunum.

En 27 av. J.-C., le général Agrippa, gendre et ministre d'Auguste, divise la Gaule. Lugdunum devient la capitale de la province de Gaule lyonnaise et le siège du pouvoir impérial pour les trois provinces gauloises, et devient la Caput Galliarum, la « Capitale des Gaules ». Dès 19 av. J.-C., Auguste aménage le réseau urbain, qui accueille les quatre voies ouvertes à travers la Gaule à partir de Lugdunum. Avec la venue des différents empereurs successifs, la ville va s'agrandir, s'embellir et s'enrichir. Deux empereurs romains sont nés à Lyon : Claude, né en 10 av. J.-C. et Caracalla, né en 186. En 64, les notables de Lugdunum ont connaissance de l’incendie qui a ravagé Rome, et envoient quatre millions de sesterces d’aide pour la reconstruction. L’année suivante, en 65, Lugdunum est victime d’un terrible incendie ; Néron fait à son tour un don de quatre millions de sesterces à Lugdunum pour sa reconstruction.

La position clé de Lugdunum, au confluent de l’Arar (Saône) et du Rhodanus (Rhône), en fait un important port fluvial. C'est aussi un nœud routier de premier ordre, relié d'une part à Rome par le Sud de la Gaule (la Narbonnaise), la vallée du Rhône et Marseille, et d'autre part à l'Aquitaine et l'Armorique, la vallée de la Seine et le port de Boulogne, lien vers l'île de Bretagne ; elle permet d'accéder au Rhin, par la vallée du Doubs ou via l'Helvétie, pour tenir la frontière (le « limes ») face à la Germanie ; elle sera ensuite directement reliée à l'Italie par les vallées des Alpes, après la soumission des tribus alpines encore indépendantes. Cette double position met en contact à Lugdunum l'ensemble de la Gaule du Nord et de l'Ouest avec le reste de l'Empire. Son statut de colonie romaine accordé par le Sénat et le rôle de capitale des Gaules favorisent l'essor de la ville.

Sous les Flaviens (de 69 à 96), puis sous les Antonins (de 96 à 192), Lugdunum prospère, et connaît la paix à l'instar du monde romain. Sa population est estimée entre 50 000 et 80 000 habitants, ce qui en fait l'une des plus grandes villes de la Gaule avec Narbo Martius (Narbonne). La ville s'étale principalement sur quatre zones particulièrement délimitées : la ville haute (lieu où a été fondée la colonie originelle), le bourg celtique de Condate, les Canabæ et la rive droite de la Saône, en contrebas de la ville haute. Les nécropoles sont situées le long des voies d'accès à la cité.

Déclin

Sous les Sévères (193-235), la ville va commencer à décliner, en raison notamment des querelles de successions impériales. Clodius Albinus, un prétendant au trône, s'installe à Lugdunum à la fin du  siècle pour attendre et affronter Septime Sévère. Il est défait lors de la bataille de Lugdunum et Sévère pille la cité.

À la fin du  siècle lors des réorganisations de la Tétrarchie, Lugdunum perd son rang de capitale des Gaules en 297, au profit de Trèves, plus proche de la frontière du Rhin. Lugdunum n'est plus que le siège administratif de la petite province de Première Lyonnaise (Lyonnais, Bourgogne et Franche-Comté).

Dans les premières années du  siècle, la cité perd son approvisionnement en eau en raison du pillage des canalisations en plomb des aqueducs, qui ne parviennent pas à être remplacés par des autorités locales défaillantes. Cela entraîne un déplacement de la population, qui quitte le plateau de Fourvière pour se réfugier près du fleuve.

La fin de l'Antiquité lyonnaise est annoncée par l'installation de burgondes en Sapaudie comme peuple fédéré par le général romain Ætius, après la destruction de leur royaume près du Rhin. Ils y créent un nouveau royaume, indépendant de l'Empire romain déliquescent ; et y intègrent Lyon, dont ils font une de leurs capitales.

Christianisation

Les premières implantations du christianisme en Gaule nous sont connues par une lettre retranscrite par Eusèbe de Césarée dans son Histoire ecclésiastique. Elle permet de dater l'implantation du christianisme dans la ville au milieu du évêque.

L'épisode le mieux connu de cette christianisation est celui des martyrs de 177. Décrit par la lettre de saint Irénée reprise par Eusèce de Césarée, il montre les morts de saint Pothin et sainte Blandine, entre autres.

Durant le Sidoine Apollinaire.

Moyen Âge

Lyon, durant le Moyen Âge, se présente comme une cité d'importance moyenne, loin des centres de pouvoir, des grands courants d'échanges, peu impliquée par les grands conflits qui secouent les grandes puissances.

Histoire topographique et démographique

Durant toute la première moitié du Moyen Âge, Lyon est repliée sur les deux rives de la Saône. Du .

Avec le tournant de l'an mil, la cité rhodanienne recommence à se développer. Des château de Pierre Scize et le rempart qui entoure le quartier canonial de Saint-Jean. Dans le domaine civil, le premier pont de pierre de Lyon, sur la Saône, est construit au niveau de la place du Change et achevé dans les années 1070. Dans le domaine religieux, Lyon rénove lourdement plusieurs églises : celle de l'île Barbe, d'Ainay, par exemple. Saint-Just est entièrement reconstruite, près de l'ancien emplacement. Le chantier le plus important est toutefois celui de la cathédrale Saint-Jean, entamé par l'archevêque Guichard de Pontigny à partir des années 1170, et qui se poursuit les siècles suivants .

Du . Pour le remplacer, un deuxième est construit à côté, en pierre, travail considérable qui engloutit des fortunes et n'est achevé qu'à la fin du ,. En cette fin de Moyen Âge, les nouveaux bâtisseurs sont les ordres mendiants, qui s'établissent en ville, et en particulier à sa périphérie proche. Dans le domaine religieux, un certain nombre d'églises sont rénovées, telle église Saint-Nizier, dont le clocher nord accueille le beffroi.

Histoire politique et religieuse

Lyon est une des capitales du royaume de Bourgogne de 470 à 534,, date à laquelle elle passe, comme le royaume bourguignon, sous l'autorité des Mérovingiens.

La cité est un foyer de la renaissance carolingienne, sous l'impulsion de son archevêque Leidrade (ami d'Alcuin), du diacre Florus, puis d'Agobard de Lyon. Après le traité de Verdun et la succession de Charlemagne, la ville revient, avec le royaume de Bourgogne à Lothaire, comme le reste de la rive orientale de la Saône. Situés toutefois loin des centres de pouvoir, ses dirigeants religieux restent assez indépendants des différents pouvoirs qui règnent nominalement dessus, tout en restant sous l'influence des différentes formes du royaume de Bourgogne. Aux Normands remontent le Rhône, et, en 911, les Hongrois ravagent la Bourgogne), ne semblent pas atteindre Lyon.

La ville dispose d'une certaine influence sur le plan religieux. L'archevêque de Lyon est élevé au rang de Primat des Gaules par le pape Grégoire VII dès 1078, même si cette distinction est essentiellement honorifique. Deux conciles sont organisés au y séjourne, y est couronné, y est élu et couronné. Lyon voit également la naissance de l'Église évangélique vaudoise, avec les prêches de Pierre Valdo qui commencent au sein de la ville vers 1170. Mais le mouvement disparaît de l'histoire de Lyon dès que l'initiateur du mouvement est chassé par le diocèse local, en 1183.

Si, au cours des dynastie du Forez, il ne parvient qu'à freiner le mouvement d'émancipation des bourgeois de la ville. Ceux-ci obtiennent en 1320 la charte dite de la Sapaudine, qui institue leur autonomie et leur maîtrise de la cité. Les bourgeois l'ont obtenu après des décennies de lutte et avec l'appui du roi de France le Bel, qui englobe définitivement Lyon dans son royaume en 1312.

Pendant la Guerre de Cent Ans, Lyon, proche du duché de Bourgogne, est sollicitée pour prendre son parti. Après avoir maintenu sa neutralité durant le plus longtemps possible, elle reste fidèle aux rois de France, sans subir de combats. Comme toutes les villes de France, Lyon doit répondre à une charge fiscale de guerre très importante, ce qui déclenche les révoltes de 1393 et de 1436.

Renaissance et guerres de Religion

Cette période est l'un des âges d'or de la ville. S'enrichissant considérablement, sa population augmente suffisamment pour quasi tripler avec un pic vers 60 000 à 75 000 habitants. Malgré cette croissance démographique, la ville ne repousse pas ses murailles, se densifiant par le lotissement de nombreux terrains cultivés et le rehaussement des immeubles. De nombreux bâtiments de cette époque subsistent dans le Vieux Lyon. C'est de cette époque que datent les traboules, passages à travers les cours d'immeubles permettant de se rendre d'une rue à une autre rue parallèle. Elles nécessitaient moins de place que la construction de rues ou ruelles transversales.

La croissance économique de Lyon en fait alors une des villes les plus prospères d'Europe, grâce au succès des quatre foires annuelles. L'ensemble du grand commerce européen passe désormais et pour un siècle par Lyon, et les plus grandes banques de l'époque, essentiellement italiennes s'installent en ville, dont les Médicis, les Gadagne ou les Gondi. Lyon se développe également grâce à ses industries propres, dont les plus importantes sont la soierie et l'imprimerie avec notamment les imprimeurs Sébastien Gryphe, Étienne Dolet et Jean de Tournes. A cette époque, plusieurs rois font des entrées triomphales dans la ville, offrant de véritables moments de fêtes aux habitants. Feux de joie, défilé, banquet, danses, musiques et saynètes théâtrales sont organisés pour marquer l'esprit du convive. Les entrées solennelles existent depuis le Moyen Âge, mais c'est bien à la Renaissance qu'elles expriment toutes leurs grandeurs. Elles participent considérablement au rayonnement de la ville. L'entrée d' en 1458 est particulièrement grandiose, d'après l'ouvrage écrit par Maurice Scève à cette occasion.

La succession des guerres d'Italie amène la cour de France à Lyon à de nombreuses reprises, en tant que plus grand ville du royaume avant les Alpes. Cette succession de grands personnages attire savants, artistes et poètes. C'est ainsi que se développe durant cette période une école lyonnaise de poésie, dont les plus grands représentants sont Maurice Scève et Louise Labé. Plusieurs artistes importants se fixent à Lyon, le plus notable étant Corneille de Lyon.

Les guerres de Religion mettent fin à la prospérité de la ville. Prise militairement par les protestants en 1562, Lyon est marquée notamment par les exactions du baron des Adrets, qui organise des massacres de catholiques, des pillages et des destructions d'édifices religieux. Le cloître Saint-Just est entièrement rasé, de nombreux iconoclastes mutilent les édifices catholiques, dont la cathédrale Saint-Jean. La ville mettra du temps à s'en remettre et ne retrouvera pas le prestige antérieur : la plupart des imprimeurs ont émigré à Genève ; de même, les grandes familles bancaires fuient Lyon à cette époque pour n'y jamais revenir (la ville abrite 75 banques italiennes en 1568, mais seulement 21 en 1597).

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Du 14 au , il y eut des pluies continuelles dans la région. La Saône déborda en septembre 1602 et atteignit des hauteurs prodigieuses. Le 27 septembre, la Saône a été jusqu'aux escaliers de la grande porte de l'église des Grands-Augustins, entrant presque au cloître de devant. Par la suite, elle entra dans le cloître jusqu'à genou et dans l'église jusqu'au premier degré des deux qui sont au-dessous de la lampe qui est devant le grand autel. Les tombeaux de l'église s'enfoncèrent dedans terre et il fallut les relever et raccommoder. Elle surpassa le quai des Célestins submergeant, avec l'apport des eaux du Doubs, le faubourg de Vaise, Bellecour, mettant à terre une partie des bâtiments de l'arsenal royal de la Rigaudière, la place Confort, le couvent des Jacobins, les rues du Boys, Grenette, de la Triperie et Pescherie. Du côté de Saint-Jean on allait à bateau dans la rue de Flandres et le port Saint Paul jusqu'au Puys de la Sel.

Au cours des deux siècles d'absolutisme royal, l'administration militaire et civile de la ville passe entre les mains des officiers royaux :

  • les gouverneurs (charge principalement détenue par la famille de Villeroy), dont l'autorité militaire s'étendait sur la province du Lyonnais, soit le Lyonnais proprement dit, le Forez et le Beaujolais
  • les intendants (de justice, police et finances), représentant le roi dans la généralité de Lyon. Celle-ci était composée de cinq élections, circonscriptions financières dont les chefs-lieux étaient Lyon, Villefranche-sur-Saône, Montbrison, Roanne et Saint-Étienne (voir également la liste des prévôts des marchands de Lyon).

À partir des années 1630, la tolérance règne et est même soutenue par l'archevêque Camille de Neufville de Villeroy sous son épiscopat (1653-1693). Vers 1630, sous l'impulsion du collège des jésuites (actuel lycée Ampère), Lyon devient un centre intellectuel de la République des Lettres. La richesse des notables lyonnais en fait des amateurs éclairés de tableaux, médailles, et livres. La ville s'embellit avec la construction de l'hôtel de ville ; et Lyon bénéficie des largesses royales grâce à sa fidélité à la couronne lors de la Fronde. Dans le dernier quart de ce siècle, la fabrique de soie accapare l'essentiel des forces économiques de la ville au détriment du négoce et de la banque, laissés aux étrangers Genevois, Lombards, Toscans et Suisses.

Au . En effet, la ville se limite à l'actuelle presqu'île et au Vieux Lyon. Les pentes de Fourvière et de La Croix-Rousse sont inconstructibles car il s'agit de terrains appartenant à l'Église, et la rive gauche l'est également dans sa grande majorité (à l'exception du faubourg de La Guillotière) car elle est située en zone inondable (Brotteaux). C'est ce qui explique la propension des immeubles lyonnais de l'époque à gagner en hauteur.

Dans la seconde moitié du Morand, tout d'abord, prévoit d'assécher une partie des marais de la rive gauche et de lotir ces terrains suivant un plan en damier. Il relie ce nouveau quartier à la Presqu'île par un pont, le pont Morand. Le deuxième projet est celui de Perrache, ambitionnant de doubler la surface de la presqu'île en l'étendant au sud. Il met ce projet à exécution, mais n'a pas le temps de le lotir et le quartier projeté n'est pas construit.

En 1765, Lyon fait l'objet d'un article long et élogieux dans l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, qui insiste en particulier sur la richesse de son patrimoine historique, et commence par ces mots : « grande, riche, belle, ancienne & célèbre ville de France, la plus considérable du royaume après Paris, & la capitale du Lyonnais ».

Le bateau à vapeur et la montgolfière.

Révolution française et Empire

Sous la Constituante, Lyon devient chef-lieu du département de Rhône-et-Loire, qui sera scindé en deux après l'insurrection lyonnaise. Pendant la Révolution française, Lyon prend en 1793 le parti des Girondins et se soulève contre la Convention. La ville subit un siège de plus de deux mois avant de se rendre. La répression de la Convention est féroce. Le , le conventionnel Barère se vante de son succès en ces termes : « Lyon fit la guerre à la liberté, Lyon n'est plus ». Lyon prend ainsi le nom de Ville-affranchie. Plus de 2 000 personnes sont fusillées ou guillotinées, et plusieurs riches hôtels particuliers autour de la place Bellecour détruits, tout comme le château de Pierre Scize.

Le , la Convention nationale envoie à Lyon deux représentants, Louis-Joseph Charlier et Pierre-Pomponne-Amédée Pocholle, pour réorganiser la ville et le département après les excès de la répression. Ils obtiendront notamment que la ville reprenne son nom.

La prise de pouvoir par Bonaparte est perçue favorablement, comme la fin de la période noire et le retour à la paix civile. Le Consulat et l'Empire favorisent l'industrie de la soierie et portent intérêt aux inventions de Jacquard. Bonaparte fait désigner son oncle Joseph Fesch au siège archiépiscopal en 1802.

En 1804, est lancé un projet de palais impérial à Lyon (comme dans les autres grandes villes de France). En 1811, une lettre du duc de Cadore, alors ministre d'État, précise : « le palais impérial sera élevé sur la gare d'eau, le jardin sera dans la presqu'île, entre les deux fleuves [sic], jusqu'au pont de la Mulatière ». Mais le projet n'aboutit jamais à cause des guerres dans toute l'Europe.

Lyon accueille favorablement Napoléon île d'Elbe (voir Cent-Jours) le 10 mars 1815. Ce dernier dira, avant de repartir vers Paris : « Lyonnais, je vous aime ». Cet accueil vaudra à Lyon une réaction royaliste lors de la Seconde Restauration.

Restauration et monarchie de Juillet

Grâce aux compétences héritées de la soie, la ville entre dans la révolution industrielle avec l'industrie textile. Elle devient au canuts. L'insurrection de 1834 part du quartier de la Croix-Rousse et fait trembler jusqu'à Paris.

La ville est reliée à Saint-Étienne par l'une des premières voies ferrées au monde (la première ligne de transport de voyageurs en France) par l'ingénieur Marc Seguin de 1827 à 1832. La mécanisation entraîne de nombreuses luttes sociales avec des crises insurrectionnelles, comme la révolte des canuts en 1831.

L'implantation du métier à tisser de Jacquard marqua l'essor d'une culture sur les systèmes mécaniques complexes. Les inventions de la machine à coudre par Thimmonier et, ultérieurement celle du cinéma par les frères Lumière sont redevables des astuces mécaniques du métier à tisser enchaînant des séries d'actions successives, dont les progressions de bande par à-coup.

Second Empire

Lors de la fête de l'Immaculée Conception du , débute la coutume des lampions aux fenêtres. L’histoire du 8 décembre est intimement liée à l’histoire religieuse lyonnaise.

En 1850, les autorités religieuses lancent un concours pour la réalisation d’une statue, envisagée comme un signal religieux au sommet de la colline de Fourvière. Un an plus tard, ce concours est remporté par le sculpteur lyonnais Joseph-Hugues Fabisch, et la date du est choisie pour son inauguration. Mais au mois d’août, la Saône sort de son lit et envahit le chantier où la statue doit être réalisée.

L’inauguration est donc reportée au 8 décembre, fête de l'Immaculée Conception. Le jour même, les journaux annoncent le programme de la soirée et toute la ville se prépare pour l’événement. Quelques-uns prévoient même d’illuminer les façades de leurs habitations à l’aide de bougies. Mais le mauvais temps va à nouveau contrarier les réjouissances, contraignant les autorités religieuses à remettre l’inauguration au 12 décembre. Malgré ce contrordre, l’enthousiasme des Lyonnais ne fut pas éteint.

Dès 18 h, les premières fenêtres s’allument, et à 20 h, la ville entière est illuminée. Une grande partie de la population descend dans la rue, joyeuse et attendrie, s’étonnant de ce geste spontané et communicatif. Les autorités religieuses suivent le mouvement et la chapelle de Fourvière apparaît alors dans la nuit.

Ce soir-là, une véritable fête est née. Chaque année désormais, le 8 décembre, les Lyonnais déposent des lumignons à leurs fenêtres et se retrouvent pour déambuler dans les rues de la ville.

Sur le plan économique, Lyon est encore la première place financière française, ce qu'illustre la création du Crédit lyonnais en 1863, par Henri Germain. La modification de la structure économique qui va intervenir sous ce régime va remettre en cause cette prééminence à l'avantage de Paris. Toutefois, la ville s'enrichit réellement sous le Second Empire, avec la poursuite de la révolution industrielle, notamment grâce aux capitaux lyonnais investis dans les usines et mines de la région stéphanoise. L'industrie chimique se diversifie et le textile est toujours aussi florissant : les soieries lyonnaises sont alors le premier poste d'exportation de la France.

À l'instar du baron Haussmann à Paris, le maire de Lyon et préfet du Rhône, Claude-Marius Vaïsse, lance une politique de Grands Travaux : en 1848, le tissu urbain de la presqu'île est considéré comme obsolète. Deux grandes percées sont réalisées pour aérer cet espace : la rue Impériale (rue de la République) et la rue de l'Impératrice (rue de l'Hôtel de Ville, puis rue Président-Herriot). Des places sont également créées : la place Impériale (place de la République) et la place des Cordeliers.

C'est également à cette époque que le parc de la Tête-d'Or est aménagé sur la rive gauche.

Enfin, Lyon est dotée en 1857 d'une grande gare, la gare de Perrache, reliant les voies ferrées en provenance de Saint-Étienne (l'achèvement du tronçon Givors-Lyon permet dès 1832 la liaison Saint-Étienne-Lyon, première ligne de transport de voyageurs de France), et la liaison Paris-Lyon-Méditerranée. Posée à six mètres au-dessus du sol sur un remblai percé de peu de passages, la gare crée une coupure urbaine au milieu de la Presqu'île.

À partir de 1835, la ville devient un haut-lieu de la production et de la création de nouvelles variétés de roses. Les rosiéristes lyonnais se distinguent par la profondeur de leurs recherches et les techniques innovantes qu'ils développent. Des centaines de nouvelles roses sont créées. Grâce à des familles de rosiéristes tels que les Guillot, les Pernet-Ducher, les Meilland, par exemple, que Lyon atteindra une notoriété mondiale. C'est dans cette ville qu'est fondée, en 1886, la Société française des roses.

Le bateau-mouche en 1862 et le cinématographe Lumière en 1895.

Essor industriel

Longtemps très active sur le plan artisanal, la ville voit son tissu industriel s'étoffer dans la seconde partie du Claude Marius Perret crée en 1819 une fabrique de soude aux Brotteaux. Sur le sel marin acheminé de Camargue par le Rhône, il fabrique artisanalement de la soude, en utilisant l’acide sulfurique produit par les vitrioleries voisines. La chimie bénéficie alors de l’essor de la soierie, en raison de la variété des techniques de traitement, mordançage, teinture, apprêt, avec des produits dérivés de l’acide sulfurique, base de la plupart des réactions chimiques utilisées industriellement. Il reprend vers 1840 les Mines de cuivre de Chessy et de Sain-Bel, pour devenir le premier producteur d'acide sulfurique en France grâce à un nouveau procédé de transformation de la pyrite. Son usine de Perrache déménage à Saint Fons en 1853, où elle occupe vingt ans plus tard environ 80 hectares, créant ainsi la « vallée de la chimie » lyonnaise. Dès 1860, c'est la deuxième industrie chimique de France et l'expansion s'accélère lors des deux décennies suivantes.

Lyon moderne

Le début du siècle dernier est marqué par le mandat d'Édouard Herriot (maire de 1905 à 1957, sauf pendant l'occupation), dont les grands projets d'urbanisme, mis en œuvre par l'architecte Tony Garnier, conduisent à l'aménagement du quartier des Brotteaux, autour de la gare du même nom et du lycée du Parc. Dans le quartier de Gerland, la Grande Halle des abattoirs (aujourd'hui halle Tony-Garnier) et le stade de Gerland sont édifiés en 1914, ce dernier étant originellement prévu pour les Jeux olympiques de 1924, qui se déroulèrent finalement à Paris. À Monplaisir est construit l'hôpital de Grange-Blanche (1913-1933) pour remplacer l'Hôtel-Dieu vieillissant.

Après la Première Guerre mondiale, d'autres projets vont être réalisés : l’hôpital de la Charité est détruit, laissant sa place à la poste centrale et à la place de la Charité (aujourd'hui place Antonin-Poncet), contiguë à la place Bellecour. Le quartier des États-Unis, fortement inspiré de la cité idéale rêvée par Tony Garnier, est construit dans le VIIe arrondissement (cette partie de l'arrondissement deviendra plus tard le VIIIe).

La Bourse de Lyon joue un rôle considérable lors de l'essor de la houille blanche des années 1920, qui voit la consommation électrique française, aluminium inclus, quadrupler alors qu'elle double simplement en Europe. La seule production hydroélectrique est multipliée par huit. Le secteur pèse 20 % des émissions d'obligations et surtout d'actions françaises en 1930 contre 8 % dans la première partie des années 1920. Les grands barrages se multiplient et permettent d'investir dans des lignes à haute tension pour l'interconnexion électrique de grande capacité, qui permet de relier les « deux France énergétiques » : le sud hydraulique et le nord charbonnier. Moins cher, l'hydraulique complète les centrales thermiques pour abaisser leur coût de revient. Ces dernières relaient l'hydraulique en saison de basses-eaux des torrents. Ensuite, les premiers lacs de barrage permettent de répondre aux pics de demande.

Lyon durant la Seconde Guerre mondiale

Durant la Seconde Guerre mondiale, étant située en zone non occupée jusqu'en novembre 1942, et très proche de la ligne de démarcation, la ville accueille les réfugiés. Elle devient un foyer de résistance. Les traboules, très liées à l'histoire de Lyon, y contribuent beaucoup, car elles permettent de fuir la Gestapo facilement. Le chef de la résistance Jean Moulin est néanmoins capturé à Caluire, dans sa banlieue. La ville est bombardée le 26 mai 1944 par l'aviation alliée, peu avant sa libération le par la  DFL et les FFI. Au mois de juin 1944, le groupe des Révolutionnaires communistes allemands et autrichiens (RKD) exilés en France publie dans son journal clandestin Spartakus l’organigramme quasi complet des services de la « Gestapo » à Lyon. Le Centre d'histoire de la résistance et de la déportation, ancien siège de la Gestapo (voir Klaus Barbie, Paul Touvier), rend aujourd'hui hommage à ce passé. Lyon d'ailleurs possède le titre de « capitale de la Résistance », un titre glorieux décerné par le général de Gaulle le , quelques jours après la libération de la ville. Le tata sénégalais de Chasselay, un cimetière militaire édifié en 1942, rend hommage à l'action des tirailleurs sénégalais pour la défense de Lyon en juin 1940.

Époque contemporaine

Après-guerre, la ville est le théâtre d'événements dramatiques, en particulier la mort d'un commissaire de police en Mai 68, au moment d'une contestation très active dans ses écoles d'art. Le mandat du successeur d'Édouard Herriot, Louis Pradel, est marqué par l'aménagement en autoroute des quais rive droite du Rhône, la construction du quartier de La Duchère, du centre d'échanges de Perrache, du quartier de la Part-Dieu, du tunnel de Fourvière, du musée gallo-romain et du métro de Lyon notamment. L'adjoint au maire des Sports, florissants dans la ville, est Tony Bertrand (1912 - 2018), ex-champion de France du 400 mètres.

La ville est ensuite dirigée par Francisque Collomb dont les deux mandats (1976-1989) sont marqués par quelques grandes réalisations comme la réhabilitation de la halle Tony-Garnier, la création d'Eurexpo, du pont Winston-Churchill, de la gare de la Part-Dieu, la venue d'Interpol, la rénovation du palais de justice, le lancement de la cité internationale et du palais des Congrès.

Entre 1989 et 1995, sous Michel Noir (ancien ministre du Commerce extérieur), l'opéra de la ville, la place des Célestins et la place des Terreaux sont rénovés. Le terme « Grand Lyon » est adopté pour désigner la communauté urbaine de Lyon, cependant que le plan lumière est lancé, mettant en valeur les bâtiments de la ville la nuit. La ville organise le Championnat du monde d'échecs 1990.

Sous Raymond Barre (ancien Premier ministre), entre 1995 et 2001, le forum mondial des sciences de la vie « Biovision » est créé, les Écoles normales supérieures s'installent dans le quartier de Gerland, alors que Lyon accueille en 1996 le sommet du G7. C'est aussi sous son mandat, en 1998, que la ville obtient le classement de 427 .

En 2001, Gérard Collomb est élu à la mairie puis réélu  tour en 2008 et au vélos en libre-service (Vélo'v). Une vaste opération urbanistique (dont le projet est antérieur) métamorphose le quartier de la Confluence et s'accompagne, à partir de 2009, du réaménagement des berges de Saône en promenade, du confluent jusqu'au bassin nautique (inauguré en juin 2010). Plusieurs projets d'immeubles de grande hauteur sont lancés dans le quartier de la Part-Dieu notamment les tours Oxygène, Incity et la future To-Lyon.

La communauté urbaine de Lyon est remplacée le

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