Parachute
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Parachute : descriptif
- Parachute
Le parachute est un dispositif destiné à freiner le mouvement, principalement vertical d'un objet ou d'un individu dans les airs
Historiquement, le parachute sert à rendre possible le retour au sol en bonne condition d'une personne abandonnant un aéronef, mais le terme a été appliqué à de nombreux dispositifs destinés à empêcher une chute ou à ralentir un appareil au moyen d'un dispositif semblable à un parachute de descente. Le principal sport ou loisir qui en décline est le parachutisme
Il est utilitaire dans l'activité du parachutisme militaire.
Étymologie
Le mot parachute est constitué du préfixe para- (du latin paro (« parer, contrer »)) et du mot français chute (fait de tomber) : protection contre la chute. Le mot a été inventé par Louis-Sébastien Lenormand en 1785.
Histoire
Précurseurs anciens
L'antiquité et la culture chinoise et arabe mentionnent des cas de sauts, en général à partir d'une tour, freinés à l'aide de dispositifs ad hoc (cerf-volant, toile soutenue par des armatures, dynastie Xia parvient à sauter hors d'une grange en feu en tenant à bout de bras deux parasols.
En 852, Ibn Firnas décide de voler en se lançant depuis la grande mosquée de Cordoue à l'aide d'un énorme manteau pour amortir sa chute. En 880, à l'âge de 70 ans, il se fait confectionner des ailes de bois recouvertes d'un habit de soie qu'il avait garni de plumes de rapaces. Il se lance d'une tour surplombant une vallée, et, même si l'atterrissage est mauvais (il s'est fracturé deux côtes), il resta dans les airs un certain temps en vol plané. Il fut observé par une foule qu'il avait par avance invitée. L'historien du Al Maqqari, qui rapporte cette histoire, attribue son échec à l'absence d'une queue à son appareil. Léonard de Vinci suivit une approche semblable et rajouta une queue, mais le système imaginé n'avait vraiment pas assez de surface de sustentation pour fonctionner correctement et il faudra attendre Ader ou les premiers planeurs du Otto Lilienthal pour voir ce concept hérité de la légende d'Icare véritablement fonctionner.
On rapporte qu'à l'époque de la Renaissance, l'ingénieur croate Fausto Veranzio (Faust Verančić) réussit un saut depuis l'une des tours de Venise. Léonard de Vinci dessine lui aussi une première ébauche de parachute. Newton, à la fin du . En l'an 2000, l'Anglais Adrian Nicholas teste le modèle de Vinci (7 mètres de côtés) avec des matériaux de la Renaissance. Ce parachute de bois et de toile pesant tout de même 85 . Quelques années plus tard, le , le Suisse Olivier Vietti-Teppa refait l'expérience, mais avec une version modifiée et surtout des matériaux d'aujourd'hui ; il se pose avec succès sous un parachute moderne (après avoir abandonné son engin historique).
Mais l'histoire du parachute n'a pu véritablement commencer qu'à partir du développement d'aéronefs fonctionnels ; montgolfière d'abord, puis avions. Le parachutage de petits animaux est expérimenté dans les années 1780 par des physiciens comme Jean-Pierre Blanchard et Louis-Sébastien Lenormand. Ce dernier invente le terme « parachute », par analogie avec le « parasol » auquel ressemble son engin, qu'il utilise pour sauter de l'observatoire de Montpellier le . Son engin est muni de fortes armatures de bois.
Invention du parachute moderne
Fin 1796, André-Jacques Garnerin réussit le parachutage d'un chien à partir d'un ballon. Il met alors au point un dispositif composé seulement de toile. Avec lui, il s'élance avec succès le depuis un ballon situé à 915 mètres au-dessus du Tivoli de Paris. Son parachute initial, comme l'engin de Louis-Sébastien Lenormand, oscille dangereusement,, problème qu'il résout grâce à l'invention de la tuyère centrale (encore nommée cheminée). L'engin comporte une coupole et une nacelle accrochés au ballon gonflé à l'hydrogène. À bonne altitude, les cordes qui le retiennent au ballon sont coupées et la nacelle redescend vers le sol retenue par le parachute ouvert au-dessus d'elle. Le , l'élève et future épouse de Garnerin, Jeanne Labrosse, devient la première femme parachutiste.
Différentes améliorations sont ensuite apportées au parachute : en 1887, l'Américain Tom Baldwin remplace la lourde nacelle par un simple harnais. Charles Broadwick place le parachute plié dans un sac à dos lacé et en 1908, introduit la tirette d'ouverture automatique. Le
En 1912 le Slovaque Štefan Banič invente un parachute en forme de parapluie, et fait don de son brevet () à l'armée américaine en 1914.
En 1913, l'Allemand Otto Heinecke met au point le parachute plié et empaqueté avec ouverture automatique à l'éjection de l'avion. Le l'Américaine Tiny Broadwick effectue le premier saut réalisé par une femme depuis un avion. Le , le Français Adolphe Pégoud, au départ de l'aérodrome Borel à Châteaufort dans les Yvelines, saute de son avion Blériot sacrifié pour l'occasion à 250 mètres du sol. Il heurte avec son épaule l'empennage de son avion et termine sa chute dans un arbre (voir : débuts de l'aviation dans les Yvelines). Le , à Juvisy, le lieutenant-aviateur Jean Ors saute en parachute d'une hauteur de trois cents mètres depuis un Deperdussin piloté par Lemoine et atterrit sain et sauf. Au cours de la Première Guerre mondiale, le parachute de secours n'est en usage que sur les ballons d'observation. Constant Duclos réalise le deuxième saut militaire, après celui du lieutenant Ors, le . Les équipages partageant sans rémission le sort de leur avion ou dirigeable désemparé ; seul l'empire allemand en équipe ses pilotes, et seulement à partir de 1918. Outre des considérations d'ordre psychologique – il a même été écrit que certains états-majors avaient peur que les pilotes n'abandonnent un peu trop vite leurs avions en cas de danger –, ce retard est avant tout dû au fait que le parachute représente encore un poids significatif pour les appareils de l'époque, légers et de faible puissance, et une gêne pour l'équipage. Du côté allemand, les réticences officielles sont balayées au début de 1918 et le parachute allemand de type Heinecke sauve la vie de nombreux pilotes dont Hermann Göring.
Le parachutisme militaire est une idée qui ne peut être mise en œuvre qu'à partir du moment où des avions gros porteurs sont disponibles. Les expérimentations pendant les années 1930, notamment par les Allemands et les Russes (lesquels tentent même des largages à très basse altitude sans parachute, en comptant sur la neige comme amortisseur…), débouchent au cours de la Seconde Guerre mondiale sur des opérations militaires ambitieuses (invasion de la Crète par les Allemands, débarquement allié en Normandie puis tentative de percée en Hollande), souvent très coûteuses pour les « paras ». À cette époque on voit la naissance du largage aérien, où des charges avec parachute sont lancées d'un avion pour ravitailler les troupes au sol. Après la Seconde Guerre mondiale, le parachutisme sportif commence à se développer dans la foulée du parachutisme militaire, mais rapidement les parachutes utilisés et les pratiques s'adaptent à un usage sensiblement différent (les paras militaires sont largués à faible altitude, avec un grand poids en matériel, et avec un dispositif d'ouverture automatique ; les sportifs se lancent à plus haute altitude, font des figures à plusieurs, commandent eux-mêmes l'ouverture du parachute, visent un point très précis etc.). Dans les années 1980, pour cet usage, le parachute classique commence à laisser la place à la voile rectangulaire (développée dans les années 1970, comme les parapentes) et le vocabulaire s'adapte : on distingue le « parachute rond » (le classique) et les « ailes ».
En 1959 et 1960, Joseph Kittinger effectue une série de quatre sauts dans le cadre du projet Excelsior. Le dernier saut, effectué le , enregistra quatre records simultanés ; le saut en parachute le plus haut (il saute d’une altitude de 31 300 mètres), la plus haute ascension en ballon, la plus longue chute libre (4 minutes et demie), et la plus grande vitesse atteinte par un être humain dans l’atmosphère (avec une pointe de vitesse de 988 km/h).
Actuellement, seuls les militaires restent fidèles à la forme ronde, et encore seulement pour les largages de paras en groupe et en « automatique », mais dans tous les autres cas, l'aile s'est imposée progressivement. La forme ronde, initialement conservée pour l'initiation et les parachutes de secours, a maintenant cédé sa place même pour ces usages. Ceci, grâce à la maniabilité et à la possibilité de mieux piloter l'engin, de contrôler sa vitesse horizontale ou verticale (on peut tomber comme une pierre puis se poser à vitesse quasiment nulle), de faire des figures. Des ailes peuvent supporter sans problème le poids de deux personnes, avec des harnais biplaces, utilisés en initiation. Il n'y a pas de parachutes de secours dans les avions de ligne et de tourisme, que ce soit pour les passagers ou pour l'équipage. Il peut y en avoir dans les avions militaires, les planeurs et les avions de voltige.
- Les premières inventions, par Michel Rival, Larousse Paris 2005.
- », sur timesonline.co.uk (consulté le ).
- Un Suisse saute de 650 mètres avec le parachute de Léonard de Vinci - AOL Actualité.
- Pierre_du_Buat avait montré préalablement que les mesures de résistance dans l’air et dans l’eau pouvaient être corrélées en termes de masse volumique du fluide résistant.
- P. 311 PRINCIPES D'HYDRAULIQUE VÉRIFIÉS par un grand nombre d'Expériences faites par ordre du Gouvernement, par M. le chevalier DU BUAT, Tome second, 1786, [1].
- Soit la vitesse acquise par un homme tombant d’une hauteur de 6 pieds.
- Le mot parachute n’est pas utilisé par du Buat. Il parle de « machine ».
- Cette formule classique était déjà admise du temps de du Buat.
- …en référence à la section frontale du parachute en fonctionnement, soit le disque.
- Ce est celui de l'hémisphère creux du tableau ci-contre, à savoir 1,42.
- Parachute_Recovery_Systems_design_Manual, Theo W. Knacke, US Navy ed, 1991, [2].
- L'aérostier André-Jacques Garnerin fit ses essais au-dessus du Tivoli de Paris, un parc de promenade et d'attractions situé, à cette époque entre l'actuel parc Monceau et l'actuelle rue Saint-Lazare.
- L'écoulement autour d'un hémisphère creux, présenté ouverture face au vent, résulte en la formation de tourbillons alternés de Bénard-Karman lesquels, par les dépressions qu'ils créent chacun, vont attaquer alternativement les côtés de l'hémisphère : ceci va induire les oscillations cycliques des premiers parachutes sans tuyère centrale.
- , 1892
- Après André-Jacques Garnerin et Jeanne Labrosse, la nièce du premier, Élisa Garnerin (1791-1853), fit une belle carrière de parachutiste à partir de 1815.
- Patent US1108484
- « », sur historim.fr, (consulté le )
- « » [PDF], sur horizon14-18 (consulté le )
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Parachute dans la littérature
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