Mahdia, Tunisia
Statistiques
Localisation
Mahdia : descriptif
- Mahdia
Mahdia (arabe : المهدية [mæhdiæ]) est une ville côtière tunisienne située au centre-est du pays, à environ 200 kilomètres au sud de la capitale Tunis
Chef-lieu du gouvernorat du même nom, elle constitue une municipalité comptant 51 833 habitants en 2014. Construite à l'origine sur une presqu'île de 1 400 mètres de longueur sur 500 mètres de largeur, elle abrite l'un des premiers ports de pêche du pays
L'activité touristique pèse de plus en plus dans l'économie locale
La cité est un centre tertiaire qui a développé peu à peu un pôle d'enseignement supérieur, notamment avec l'établissement de l'Institut d'économie et de gestion en 1999. Si le centre historique se situe sur la presqu'île, la ville s'est étendue vers l'intérieur des terres avec les quartiers d'Hiboun et de Zouila notamment.
Géographie
La ville de Mahdia est située au centre-est de la Tunisie ; son territoire est délimité au nord par le gouvernorat de Monastir, au sud par Ksour Essef et Sidi Alouane et à l'est par Bou Merdes.
- « », sur tunisieindustrie.nat.tn (consulté le ).
Histoire
Sa situation géographique stratégique et ses fortifications permettent à la ville, connue successivement sous les noms de Jemma, Aphrodisium et Cap Africa, de jouer un rôle de premier plan dans le bassin méditerranéen jusqu'au siècle. Mahdia est tout d'abord un comptoir phénicien puis elle abrita probablement une agglomération punique. Sous la domination romaine, elle devient Aphrodisium. L'épave de Mahdia, remontant au et chargée d'objets d'art athéniens a été retrouvée au siècle (vers 1907) à six kilomètres au large de Mahdia ; elle fait de cette dernière l'un des plus riches sites de l'archéologie sous-marine en Tunisie.
L'année 916 voit l'arrivée du premier calife fatimide Ubayd Allah al-Mahdi qui ordonne la fondation de Mahdia, dont la construction s'étale sur cinq ans, et qui lui donne son nom actuel. La ville devient ainsi la capitale des Fatimides en 921 et le reste jusqu'en 973, date à laquelle Mahdia est remplacée par Le Caire. Assiégée durant huit mois (944-945) par les kharidjites sous la conduite de leur chef Abu Yazid, la ville résiste victorieusement. En 1057, les Zirides s'y réfugient face à la menace des Hilaliens.
En 1086-1087, pour faire cesser les attaques répétées des corsaires de cette région, notamment celles orchestrées par le souverain ziride Tamim (1062-1108), les grandes villes marchandes du nord du bassin méditerranéen — Gênes, Pise, Amalfi, Salerne et Gaète — arment des bâtiments et s'emparent de Mahdia.
L'attaque, menée par Hughes de Pise, bénéficie de l'aide de Rome ; elle implique également le seigneur Pantaleone d'Amalfi et reçoit le soutien de Mathilde de Toscane.
Bien que Mahdia soit prise, les Italiens ne parviennent pas à la conserver. L'argent du butin est dépensé dans la cathédrale de Pise et la construction d'une nouvelle église. L'historien des croisades Carl Erdmann considère ce raid comme un précurseur direct de la première croisade, qui débute huit ans plus tard, car elle est menée sous la bannière de Saint Pierre contre un chef musulman. Le roi normand Roger II de Sicile l'occupe en 1148 et maintient son assise jusqu'à la chute de la ville, dans les premiers jours de 1160, aux mains des Almohades. La ville perd alors son importance politique au profit de Tunis mais n'en demeure pas moins un important port. La ville fait face au cours de son histoire à plusieurs sièges.
En 1390, devant la perte de ses positions commerciales en Tunisie en faveur de Venise, Gênes organise une expédition militaire à laquelle elle souhaite donner le caractère d'une nouvelle croisade, au prétexte de se venger de la piraterie des barbaresques contre les chrétiens ; la cité obtient l'assistance d'un corps de seigneurs franco-anglais, dont Louis II de Bourbon qui en prend le commandement. La place forte, défendue par les Berbères de Bougie, de Bône, de Constantine et d'autres régions du Maghreb, venus au secours des Tunisiens, résiste à toutes les attaques. Les Européens, que les mésintelligences ne tardent pas à diviser, sont obligés de reprendre la mer après 61 jours de combats infructueux.
Mahdia est prise au siècle par le corsaire Dragut qui en fait son repaire. Charles Quint s'empare de la ville en 1550 et les Espagnols y restent jusqu'en 1554.
En repartant, ils font sauter les remparts que les Ottomans ne reconstruisent que partiellement à leur retour. La ville retrouve peu à peu son calme et devient l'un des plus grands ports de pêche de Tunisie.
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Culture
Musée
La ville de Mahdia possède un musée, à vocation régionale, installé dans les anciens locaux de la municipalité qui ont été entièrement rénovés pour accueillir les collections. Inauguré en 1997, ses collections présentent plusieurs pièces dont des céramiques appartenant aux périodes puniques et romaines, un bel ensemble de mosaïques, un trésor d'époque byzantine avec ses 268 monnaies d'or ainsi que divers objets de la période islamique.
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Vue extérieure du musée de Mahdia.
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Vue intérieure du musée, partie réservée aux antiquités puniques et romaines.
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Trésor de Rougga, monnaies d'or d'époque byzantine.
Éducation
La ville de Mahdia accueille plusieurs établissements d'enseignement comme la faculté des sciences économiques et de gestion, l'Institut supérieur des sciences appliquées et de technologie et l'Institut supérieur des arts et métiers.
- Caroline Gaultier-Kurhan, Le patrimoine culturel africain, Paris, Maisonneuve et Larose, , 408 ISBN ), p. 156.
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Mahdia dans la littérature
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