Kasserine, Tunisia

Flag Kasserine

Statistiques

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Localisation

Carte du monde

Kasserine : descriptif

Informations de Wikipedia
Kasserine

Kasserine (arabe : القصرين [qæsˤrin] soit « deux palais »), est une ville située au centre-ouest de la Tunisie ; elle est le chef-lieu du gouvernorat du même nom. La population atteint 83 534 habitants en 2014.

Géographie

Situation

Kasserine est située dans le centre-ouest de la Tunisie. La ville se trouve à 200 kilomètres à l'ouest de Sfax, 246 kilomètres au sud-ouest de Tunis et 166 kilomètres au sud-ouest de Sousse.

Municipalités limitrophes de Kasserine
Foussana
Fériana Kasserine[1] Sbeïtla
Majel Bel Abbès Hassi El Ferid

Topographie

Vue du djebel Chambi.

Située à une altitude supérieure à 656 mètres, la ville est entourée par trois montagnes : les djebels Chambi à l'ouest (point culminant de la Tunisie à 1 544 mètres), Semmama au nord (1 314 mètres) et Essalloum à l'est (1 373 mètres).

Hydrographie

Kasserine est traversée par plusieurs oueds dont les plus importants sont les oueds Eddarb, Andlou et El Hatab. Le barrage romain de Kasserine, construit par les Romains, se trouve sur l'oued Eddarb. Haut de dix mètres, long de 152 mètres, il portait à son sommet une sorte de route de 4,90 mètres de large et n'était percé à sa base que d'une ouverture de deux mètres pour le passage des eaux. Le barrage ne servait pas seulement à l'alimentation en eau, mais en partie à la retenue d'alluvions et à la formation de surfaces de terre arable dans les lits des oueds.

Quartiers

La ville de Kasserine est divisée en plusieurs quartiers :

  • El Arich
  • Cité Ennour
  • Cité Essalem
  • Ezzouhour
  • Cité El Bassatine
  • Cité El Fath
  • Cité El Karma
  • Cité El Khadhra
  • Cité El Manar
  • Cité Olympique
  • Cité Zouhour

Climat

Le climat de Kasserine est froid en hiver et chaud en été, particulièrement de la mi-juillet à la mi-août.

Données climatiques à Kasserine.
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 1,4 1,8 3,4 5,9 10,5 15 17,7 17,5 14,3 10 5 2,6 8,8
Température moyenne (°C) 7,2 8,4 10,4 13,3 18 23,1 26,2 26 22,3 17,3 12 8,2 16,1
Température maximale moyenne (°C) 11,3 12,4 14,8 18,5 24,5 30,6 34,6 33,5 28 21,9 15,7 12,5 21,5
Précipitations (mm) 52,5 48,3 55,1 44,8 35,5 24,7 9,4 18,4 38,9 47,7 47,5 54,5 477,3
Source : The Weather Network, statistiques sur 21 ans.
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
11,3
1,4
52,5
 
 
 
12,4
1,8
48,3
 
 
 
14,8
3,4
55,1
 
 
 
18,5
5,9
44,8
 
 
 
24,5
10,5
35,5
 
 
 
30,6
15
24,7
 
 
 
34,6
17,7
9,4
 
 
 
33,5
17,5
18,4
 
 
 
28
14,3
38,9
 
 
 
21,9
10
47,7
 
 
 
15,7
5
47,5
 
 
 
12,5
2,6
54,5
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm
  1. «  », sur tunisieindustrie.nat.tn (consulté le ).
  2. ISBN , lire en ligne), p. 2174.
  3. Hervé Riaucourt, Aperçu géologique et lithologique du bassin versant de l'oued El Hissiane, Marseille, Office de la recherche scientifique et technique outre-mer, , 18 lire en ligne), p. 2.
  4.  », sur weatherbase.com (consulté le ).

Histoire

Antiquité

Kasserine compte parmi les rares villes anciennes qui doit sa célébrité au rôle stratégique, politique et économique qu'elle a joué dans l'Antiquité.

Connue sous le nom de Cilium ou de Scilli sous l'Empire romain, la cité est édifiée vers l'an 80, sous le règne de l'empereur Vespasien, fondateur de la dynastie des Flaviens. Depuis, elle a su conserver en son sein quelques vestiges qui témoignent du développement et de la stabilité qu'elle a connus aux époques romaine puis byzantine.

Les principaux sites historiques qui datent de ces périodes sont un forum, un arc de triomphe bâti en l'honneur de l'empereur romain Septime Sévère, un capitole, un théâtre, plusieurs maisons, une église paléochrétienne, un fort byzantin ainsi que deux mausolées, le mausolée des Flavii et le mausolée des Petronii.

Arc de triomphe de la Colonia Cillilana.
Mausolée des Flavii.

Le mausolée des Flavii est construit au milieu du  siècle par Titus Flavius Secundus en l'honneur et à la mémoire de son père ; il témoigne aussi de sa pietas. Les Flavii sont la famille d'un vétéran établi à Cillium, une cité devenue prospère grâce à la culture viticole pratiquée dans les environs et à la création de canaux d'irrigation. Le mausolée est constitué de trois étages en un mélange de styles architecturaux punique, hellénistique et libyen. L'épigraphe est quant à elle d'une grande importance puisque y figure un long poème en vers latin et des prières grecques traitant de l'incertitude de la vie après la mort et des certitudes à propos de la fonction de ce bâtiment. La lecture de ces vers n'est pas aisée, d'où la difficulté de leur traduction :

« La vie est bien courte et ses moments s'enfuient, nos jours arrachés passent comme une heure brève, nos corps mortels sont attirés au fond des terres élyséennes par Lachésis la malveillante acharnée à couper l'écheveau de nos vies, voici pourtant qu'a été inventée l'image, procédé séduisant ; grâce à elle, les êtres sont prolongés pour la suite du temps, car la mémoire, rendue moins éphémère, les recueille et garde en elle bien des souvenirs : les inscriptions sont faites pour que perdurent les années […] Qui pourrait désormais s'arrêter là sans ressentir de vertueux élans, qui n'admirerait ce chef-d'œuvre, qui, en voyant cette profusion de richesses, ne resterait confondu devant les immenses ressources qui permettent de lancer ce monument dans les souffles de l'éther. »

Les premiers Européens à avoir copié cette épitaphe sont les médecins du bey, Gabriel de Mendoza et Joseph Carrillo, en 1722, mais ils interpolent l'inscription avant de la transmettre à Francisco Ximenez de Santa Cathalina qui, en 1724, visite les lieux lui-même et fait une transcription assez correcte de l'inscription sans être intégrale.

Le mausolée des Petronii est construit vers 230 à la mémoire de la famille Petronii par M. Petronius Fortunatus, un vétéran né en 155, centurion dans treize légions, dont la III Gallica, la III Augusta et la II Parthica, qui participa sans doute à la campagne orientale de Septime Sévère en 199. Les inscriptions sur le mausolée font connaître le centurion et retrace sa carrière militaire entre 175 et 220, date à laquelle il reçoit son honesta missio, un diplôme délivré aux soldats qui atteste la fin de leur service. Le mausolée est qualifié de memoria ; c'est surtout à la période chrétienne que le terme est utilisé dans ce sens. Certains proposent de le traduire par « mémorial » à tort car ce mot désigne un cénotaphe vide de tout corps. Il ne subsiste de nos jours que deux pans de murs. Ses dimensions et les restes de son décor architectural permettent de supposer qu'il offrait une composition architecturale comparable au mausolée des Flavii.

Le nom actuel de la ville trouve son origine dans l'existence de ces deux mausolées, Kasserine signifiant en arabe « les deux châteaux ».

Moyen Âge

Au  siècle, Kasserine est le lieu de prédilection de saint Augustin. Celui-ci y fait construire un monastère, où le gouverneur Solomon trouve la mort en 544, après la désastreuse bataille de Cillium contre le chef berbère Antalas. Solomon avait succédé à Bélisaire dans le gouvernement de l'Afrique sous l'Empire byzantin, avant d'être titré Patrice, et a joué un rôle important dans les guerres contre les Vandales et les rebelles berbères.

Les sources et les historiens ne mentionnent aucun fait, ni évènement relatif aux périodes qui suivent la conquête islamique, la ville ayant été occultée à partir de la fin de l'ère byzantine.

Époque contemporaine

Second bataillon du armée américaine marchant à travers la passe de Kasserine en direction de Kasserine et Fériana.

À l'époque contemporaine, Kasserine porte une histoire particulière de lutte et de révoltes. En 1864, dans un contexte d'augmentation de la mejba, les tribus sortent d'une perspective strictement locale et se lient avec d'autres tribus pour organiser une révolte. Les premières populations à se révolter sont les tribus de l'intérieur du pays, à savoir les Mejer et les Fraichiches de Kasserine, Sbeïtla, Jilma, Thala et Tajerouine, les Jlass et les Ousseltia de la région de Kairouan, les Ouled Ayar de la région de Makthar et les Hemamma de la région de Sidi Bouzid. Ces mouvements, désordonnés dans un premier temps, se coordonnent et portent Ali Ben Ghedhahem, cheikh des Majer de Thala, à la tête du mouvement de révolte. En avril 1864, constatant l'ampleur de la révolte, Sadok Bey annonce qu'il renonce au doublement de la mejba.

Kasserine joue également un rôle décisif lors des combats de la bataille de Kasserine, au cours de la Seconde Guerre mondiale : les Alliés s'y font infliger une défaite par les forces germano-italiennes de l'Axe.

De 1952 à 1954, la lutte des fellagas participe à précipiter la fin du protectorat français.

En 1984, la ville est touchée par le soulèvement des « émeutes du pain » ainsi que lors de la révolution de 2011, où plus d'une cinquantaine de personnes sont tuées par les forces de l'ordre. De nouvelles émeutes liées aux frustrations économiques éclatent en janvier 2016, puis en décembre 2018.

  1. Routledge, , 246 ISBN , lire en ligne), p. 151.
  2. Hernán González Bordas, « La lecture aberrante d'une inscription à Kasserine (Tunisie) : prospérité et chute d'une création par erreur », Essais : revue interdisciplinaire d'Humanités, erreur et création ISSN 2276-0970, lire en ligne, consulté le ).
  3. «  », sur commune-kasserine.gov.tn.
  4. «  », sur arte.tv, .
  5. Antony Drugeon, «  », sur huffpostmaghreb.com, (consulté le ).
  6. «  », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).

Culture

Arts dans la ville de Kasserine.

Il existe de nombreuses manifestations culturelles et artistiques propre à la ville de Kasserine, notamment les zarda. Il s'agit de spectacles traditionnels locaux ayant un caractère liturgique et folklorique, organisés en l'honneur d'un saint protecteur d'une manière spontanée et sans intervention de l'autorité publique. Elles ont souvent un caractère socio-économique dans la mesure où elles drainent un public nombreux. La zarda de Sidi Bou Saada, située dans la zone d'El Arich à Kasserine, est l'une des plus connues de la ville.

Outre les zarda, il existe d'autres manifestations culturelles, notamment le Festival national de l'alfa. Cette plante faisant vivre plus de 6 000 familles à Kasserine, celle-ci tient donc une place importante dans la société kasserinoise. Le festival est organisé à l'initiative de l'Office national de l'artisanat, en collaboration avec l'Agence nationale de mise en valeur du patrimoine et de la promotion culturelle et la Société nationale de cellulose et de papier alfa.

Parmi les personnalités locales, on peut citer l'humoriste et chanteur El Pasteur.

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Kasserine dans la littérature

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3 localités dans Kasserine

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Document created the 03/01/2018, last modified the 12/12/2024
Source of the printed document:https://www.gaudry.be/en/lieu/tn/tn-42.html

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