Chay
Localisation
Chay : descriptif
- Chay
Chay (prononcé Cha-i) est une commune française située dans le département du Doubs, la région culturelle et historique de Franche-Comté et la région administrative Bourgogne-Franche-Comté. Ses habitants se nomment les Chaillerots et Chaillerotes.
Géographie
À la frontière entre le département du Doubs et le département du Jura, la commune de Chay s’étend sur les rives de la Loue, dans sa vallée s’ouvrant après Quingey. Elle se situe sur un axe entre Besançon et le nord du département du Jura. Située au cœur de la région de Franche-Comté, la commune de Chay appartient au département du Doubs, en limite du département du Jura voisin de deux kilomètres. Elle appartient au canton de Quingey et est traversée par la Loue dans sa moyenne vallée.
Après avoir été longtemps sous l'influence de Salins-les-Bains, le découpage départemental l’a placée dans le département du Doubs. Comme toute la grande région bisontine, la capitale comtoise Besançon possède une attractivité croissante sur le canton de Quingey, mais le département du Jura reste néanmoins très proche (Salins-les-Bains, Mouchard, Arbois). Chay est traversée par la RN 83 reliant Besançon à Lons-le-Saunier et est située à proximité d’Arc-et-Senans et sa célèbre Saline royale d'Arc-et-Senans.
La Loue et les sources ont forcément influé sur l'implantation du village. Au cœur d'une vallée rocailleuse, les terres les meilleures longent le cours de l'eau.
Le château médiéval a marqué l’emplacement du bourg ancien, proche du pont et sur l'axe nord-sud longeant la Loue. Le village s'organise aujourd’hui encore sur cet axe parallèle à la rivière mais la rue principale venant et repartant vers la route nationale en est un autre. Protégé du vent et en retrait du lit de la Loue, le village ancien est constitué de grosses fermes en pierre, en partie rénovées.
Surplombé par l'imposant mont Poupet et le talus du plateau, bordé par le Trémont, le village se blottit le long de l'axe de la vallée de la Loue. Le village de Chay se niche au cœur de cette vallée et étage ses terroirs de 255 à 500 mètres d'altitude.
Situé en retrait du lit principal de la rivière, le village de s'étend le long de la butte menant à la route nationale, à laquelle la relie la D 214. Les premières communes voisines sont Brères et Rennes-sur-Loue. Un pont ancien enjambe la rivière et conduit aux pâtures et au versant boisé du Trémont. Le moulin Coquet (qui n'est plus en fonction) est alimenté par une dérivation de la Loue. L'habitat neuf se répartit aux extrémités du village ancien : routes de Brères et de Rennes-sur-Loue et en haut de la combe.
Communes limitrophes
Mesmay | Brères | |||
Liesle Buffard |
N | Paroy | ||
O Chay E | ||||
S | ||||
Rennes-sur-Loue | By |
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Jura, caractérisée par une forte pluviométrie en toutes saisons (1 000 à 1 500 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,9 amplitude thermique annuelle de 17,2 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Arc-et-Senans », sur la commune d'Arc-et-Senans à 6 vol d'oiseau, est de 11,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 182,8 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 41,5 ,,.
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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- « », sur meteofrance.com, (consulté le ).
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Toponymie
Chaix en 1235 ; Chays en 1287 ; Chaiz en 1319 ; Chey en 1426 ; Chay depuis 1531.
- Jean COURTIEU, Dictionnaire des communes du département du Doubs, t. 2, BESANÇON, CÊTRE, .
Histoire
Une histoire de familles
À la suite des épidémies et des guerres, notamment au .
Aux noms disparus sont venus s'ajouter progressivement les familles que l’on retrouve encore de nos jours à Chay. Souvent issues des montagnes, ces familles nombreuses arrivaient pour travailler dans les fermes du village. Ce fut le cas de :
- Jean BARDEL (BARDEY) qui arrive en 1649 de Samson avec sept enfants : il est l'ancêtre d’une bonne partie des Chaillerots d'aujourd'hui ; - Antony BRENIER arrive avec d’autres familles de Savoie, accompagnés de Suisses, en 1650 ; - En 1734, c'est Denis COURBET, maçon de Chantrans, qui s'installe au village avec ses six enfants ; - Par la suite, s’installeront les RENAUD originaires de Myon, les CUNCHON de Saint-Thiébaud, les BOLE du Crouzet, les PETETIN et les TRIBUT de Chapois, les FAIVRE de Mesmay, les CHAUVIN d'Ivrey ou encore les BERGER de Marnoz.
Le pont
Le lieu le plus fréquenté de Chay est le pont et ses abords. Il en est ainsi depuis le Moyen Âge, car les hommes se réunissaient là pour les corvées du seigneur, sur un emplacement stratégique entre le château tout proche et le moulin.
Il permettait aussi différentes finalités économiques comme la desserte des vignes et des blés de la rive gauche de la Loue, un point de départ des chemins vers Buffard et Liesle, par Trémont, le transport du bois nécessaire à la Saline, pour l'évaporation de la muire, ou encore un pont de secours pour la livraison du sel vers Saint-Vit et Besançon, par Brères, Mesmay et Lombard, quand celui de Rennes était effondré ou emporté par les eaux.
Actuellement, à la belle saison, c’est un coin propice à la détente (baignade, pique-nique...) et dont la fréquentation ne fait que croître, puisque le site figure maintenant sur les guides touristiques.
Il est difficile de déterminer avec précision la date de construction du premier pont, mais en 1423, les bois de Chay étaient réservés pour la cuisson du sel de Salins. Pont de bois, il est emporté par les eaux en 1532, mais la Saline refuse de participer financièrement à sa réfection, car le territoire de la communauté s’étend de part et d’autre de la Loue. Décision confirmée dans un acte de 1601 aux Archives départementales du Doubs.
En 1760, pour garantir une meilleure commercialisation de sel comtois, on décide de construire un pont en pierre. Chay paiera le quart de la dépense, Samson, Mesmay, Paroy et Lombard un autre quart. L’autre moitié est financée par un don de monsieur d’Olivet de Chamolle, notaire à Salins. La rue principale de Chay a d'ailleurs porté son nom jusqu’à une date très récente. Les hommes des villages cités travailleront en corvée pour l’approvisionnement des matériaux.
Hélas, la débâcle de glace, à la fonte des neiges, a raison des trois dernières piles, d’abord en 1788 et 1795, puis en 1822 et 1830. En 1833, deux piles disparaissent totalement et la commune de Chay fournit quelques dizaines de pieds de chênes de Trémont pour des réparations de fortune. Les garde-fous ayant disparu, plusieurs noyades se produisent. En 1843, c’est le mur de culée qui s’effondre.
Le 28 mars 1852, l'architecte Pompée établit un devis pour reconstruction de la seconde moitié, mais en ligne brisée pour utiliser les restes d’anciennes piles. Les pierres nécessaires seront extraites de la carrière sous Boichailles. Montant initial des travaux : 18 689,22 francs, ramené à 14 135 francs. François Dupont de Besançon-Saint Claude est adjudicataire le 25 mai 1853, mais il décédera avant la fin des travaux. La reconstruction démarrera au printemps 1854 et la réception définitive interviendra le 15 avril 1856. Durant les travaux, un des maçons, Félix Tournier, meurt noyé. Pour raison d’économie, les margelles ne seront mises en place qu’en 1857. L'aspect extérieur du pont n'a donc pas changé depuis près de 150 ans : du bel ouvrage. Pour le paiement des travaux, la commune va se saigner, en vendant 8 hectares de bois, en instituant des taxes (comme celle sur les chiens) et en réduisant l'indemnité annuelle du curé de Paroy. Mais le compte n'y était toujours pas et il fallut contracter un emprunt de 5 000 francs, ce qui va mettre à sec le budget communal pour 15 ans. La dépense était toutefois judicieuse puisque 150 ans après, il rend toujours d’appréciables services.
Quant au sable de la gravière, il a toujours été accessible gratuitement pour les Chaillerots, mais les habitants des villages voisins doivent le payer, dès 1821. À partir de 1840, la gravière est louée par adjudication tous les 3 ans, les villageois continuant de bénéficier de l’avantage ancien.
Le moulin
Depuis fort longtemps, la Loue faisait tourner un moulin à Chay. On en trouve mention déjà à la fin du XIVe siècle. Pendant maintes années, il a fait partie de la châtellenie de Chay, appartenant donc aux châtelains comme, parmi d’autres, la famille d'Occors.
De nombreux meuniers ont assuré son fonctionnement : Nicolas Bourgeois en 1694, Joseph Girod en 1803, Pierre-Antoine Grandvoinet en 1840, Roch Bardey en 1846 ou encore François Bardey en 1872.
En 1852, le moulin était composé de deux tournants : un moulin à orge, un moulin à maïs ainsi qu'une ribe à chanvre (d’où les Chenevières du bord de Loue), une scierie, une machine à battre, 7 roues hydrauliques.
Le moulin a aussi fourni au village de l’électricité jusqu’aux années 1940. Au début du XXe siècle, le meunier a remplacé les roues hydrauliques par des turbines.
- Source: Michel Jeanningros
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Chay dans la littérature
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