Carlos Salinas de Gortari, né le 3 avril 1948 à Mexico, est un homme d'État mexicain, président de la République entre 1988 et 1994,.
Biographie
Carlos Salinas est le fils du ministre de l'Industrie du président Adolfo Lopez Mateos (1958-1964). Il détient un doctorat d'Harvard ainsi que deux maîtrises. En 1982, il est nommé ministre du Budget du gouvernement de Miguel de la Madrid (1982-1988).
Élection présidentielle
Élu avec un programme de privatisation des industries du secteur public, son élection est controversée, car le système informatique de la commission électorale tomba en panne lors de la compilation des résultats alors que son adversaire de gauche, Cuauhtémoc Cárdenas, tenait une confortable avance tant dans les sondages pré-électoraux que sortis des urnes. Lorsque le système informatique est relancé, Salinas de Gortari se retrouve propulsé en tête et est élu.
Le Congrès de l'Union, où son parti, le PRI, détenait trois quarts des sièges, décida toutefois de ne pas faire d'enquête. Le recomptage des bulletins demandé par l'opposition se révéla impossible car un incendie, officiellement accidentel, survint dans le sous-sol du congrès où les bulletins avaient été stockés.
Présidence
Salinas de Gortari signa notamment l'ALENA durant son mandat et privatisa de nombreuses entreprises d’État, parmi lesquelles la société de télécommunication Telmex, la compagnie aérienne Mexicana de Aviación, la sidérurgie, les autoroutes, les aéroports, les mines et près d’une institution de crédit tous les vingt jours entre et . En 1992, la modification de l'article 27 de la Constitution met définitivement fin à la réforme agraire et autorise la vente des terres communales.
Le Mexique connait durant ces années une forte croissance économique et se développe une « nouvelle classe entrepreneuriale » extrêmement riche comprenant de plus en plus de milliardaires, mais au prix d'inégalités croissantes. Cette politique conduit également à la concentration des médias, à la mainmise de quelques grands patrons sur l’économie et à une corruption endémique. Le spécialiste des drogues Jean-François Boyer relève que « les privatisations de la période 1989-1995 (...) ont permis aux narcos, avec la complicité de l’État et des narcopoliticiens, de devenir une puissance économique légale ». La crise économique qui suivit le mandat de Salinas de Gortari provoqua de vives critiques contre cette politique.
Après la présidence
Il quitte la présidence avec une forte renommée internationale, et fait campagne pour prendre la tête de l'Organisation mondiale du commerce. Moins d'un mois plus tard, le nouveau président Ernesto Zedillo, qui a été son ministre du budget et plus tard de l'éducation, dévalue le peso mexicain d'environ 200 % (le peso perdant les deux-tiers de sa valeur par rapport au dollar américain). Cette décision, qualifie ensuite « d'erreur de décembre », plonge le pays dans une crise économique profonde, et l'opinion publique reproche à Salinas une mauvaise gestion économique qui aurait forcé la dévaluation.
Salinas s'exile ensuite volontairement en Irlande où il se remarie et écrit un livre défendant sa politique économique, et rejetant la responsabilité de la crise sur Zedillo : Mexico: The Policy and the Politics of Modernization. Il rejoint par ailleurs le conseil d’administration de la société Dow Jones.
Il s'établit par la suite en Espagne, pays dont il obtient la nationalité grâce aux facilités données aux descendants des juifs séfarades expulsés du royaume lors de la reconquista.
↑ a et bFrédéric Saliba, « Carlos Salinas : le retour feutré du Machiavel mexicain », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
↑ a b et c« Au Mexique, retour de la « dictature parfaite » ? », Le Monde diplomatique, (lire en ligne)
↑ Sophie Malherbe, « Mexique: "La fraude électorale est endémique" », lexpress.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑ a et bRenaud Lambert, « Un chevalier pas si blanc », Le Monde diplomatique,
↑ « La révolte des « marginaux de la terre » », Le Monde diplomatique, lire en ligne, consulté le 6 septembre 2017)
↑ « », sur Le Monde diplomatique, 1er juin 2001
↑ Guy Taillefer, « Mexique - Le démon Salinas et son frère », Le Devoir, 2005 (ISSN 0319-0722, lire en ligne, consulté le 11 septembre 2017)
↑ « Madrid, capitale latino, se pose comme la « nouvelle Miami » », Le Monde.fr, 17 juillet 2023 (lire en ligne)
Élection présidentielle
Élu avec un programme de privatisation des industries du secteur public, son élection est controversée, car le système informatique de la commission électorale tomba en panne lors de la compilation des résultats alors que son adversaire de gauche, Cuauhtémoc Cárdenas, tenait une confortable avance tant dans les sondages pré-électoraux que sortis des urnes. Lorsque le système informatique est relancé, Salinas de Gortari se retrouve propulsé en tête et est élu.
Le Congrès de l'Union, où son parti, le PRI, détenait trois quarts des sièges, décida toutefois de ne pas faire d'enquête. Le recomptage des bulletins demandé par l'opposition se révéla impossible car un incendie, officiellement accidentel, survint dans le sous-sol du congrès où les bulletins avaient été stockés.
↑ « Au Mexique, retour de la « dictature parfaite » ? », Le Monde diplomatique, 4 juillet 2012 (lire en ligne)
↑ Sophie Malherbe, « Mexique: "La fraude électorale est endémique" », lexpress.fr, 4 juillet 2012 (lire en ligne, consulté le 29 juin 2018)
Présidence
Salinas de Gortari signa notamment l'ALENA durant son mandat et privatisa de nombreuses entreprises d’État, parmi lesquelles la société de télécommunication Telmex, la compagnie aérienne Mexicana de Aviación, la sidérurgie, les autoroutes, les aéroports, les mines et près d’une institution de crédit tous les vingt jours entre juin 1991 et juillet 1992. En 1992, la modification de l'article 27 de la Constitution met définitivement fin à la réforme agraire et autorise la vente des terres communales.
Le Mexique connait durant ces années une forte croissance économique et se développe une « nouvelle classe entrepreneuriale » extrêmement riche comprenant de plus en plus de milliardaires, mais au prix d'inégalités croissantes. Cette politique conduit également à la concentration des médias, à la mainmise de quelques grands patrons sur l’économie et à une corruption endémique. Le spécialiste des drogues Jean-François Boyer relève que « les privatisations de la période 1989-1995 (...) ont permis aux narcos, avec la complicité de l’État et des narcopoliticiens, de devenir une puissance économique légale ». La crise économique qui suivit le mandat de Salinas de Gortari provoqua de vives critiques contre cette politique.
↑ Renaud Lambert, « Un chevalier pas si blanc », Le Monde diplomatique, lire en ligne, consulté le 28 juillet 2018)
↑ « La révolte des « marginaux de la terre » », Le Monde diplomatique, lire en ligne, consulté le 6 septembre 2017)
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↑ « », sur Le Monde diplomatique, 1er juin 2001
Après la présidence
Il quitte la présidence avec une forte renommée internationale, et fait campagne pour prendre la tête de l'Organisation mondiale du commerce. Moins d'un mois plus tard, le nouveau président Ernesto Zedillo, qui a été son ministre du budget et plus tard de l'éducation, dévalue le peso mexicain d'environ 200 % (le peso perdant les deux-tiers de sa valeur par rapport au dollar américain). Cette décision, qualifie ensuite « d'erreur de décembre », plonge le pays dans une crise économique profonde, et l'opinion publique reproche à Salinas une mauvaise gestion économique qui aurait forcé la dévaluation.
Salinas s'exile ensuite volontairement en Irlande où il se remarie et écrit un livre défendant sa politique économique, et rejetant la responsabilité de la crise sur Zedillo : Mexico: The Policy and the Politics of Modernization. Il rejoint par ailleurs le conseil d’administration de la société Dow Jones.
Il s'établit par la suite en Espagne, pays dont il obtient la nationalité grâce aux facilités données aux descendants des juifs séfarades expulsés du royaume lors de la reconquista.
↑ Guy Taillefer, « Mexique - Le démon Salinas et son frère », Le Devoir, 2005 (ISSN 0319-0722, lire en ligne, consulté le 11 septembre 2017)
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↑ « Madrid, capitale latino, se pose comme la « nouvelle Miami » », Le Monde.fr, 17 juillet 2023 (lire en ligne)
Famille
Son frère aîné Raúl Salinas de Gortari est emprisonné pour avoir commandité l'assassinat d'un membre de son propre parti, le secrétaire général du PRI José Francisco Ruiz Massieu, ainsi que pour abus de pouvoir et corruption. Sa fortune, détenue à l'étranger sous différents comptes, s'élevait à plusieurs centaines de millions de dollars alors que ses revenus officiels n’atteignaient « que » 190 000 dollars annuellement.
Son plus jeune frère, Enrique, est mort assassiné en 2004. Les assassins n'ont jamais été identifiés.
↑ http://www.gao.gov/archive/1999/os99001.pdf
Télévision
Dans la série télévisée le rôle de El Presidente, Parrain, Oscar, le puissant politicien, joué par l'acteur Héctor Holten, est inspiré de Carlos Salinas de Gortari
.
Voir aussi
Gouvernement Carlos Salinas de Gortari
Liens externes
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Présidents du Mexique
Première République fédérale
1824-1829 : Guadalupe Victoria
1829 : Vicente Guerrero
1829 : José María Bocanegra
1830-1832 : Anastasio Bustamante
1832 : Melchor Múzquiz
1832-1833 : Manuel Gómez Pedraza
1833 : Valentín Gómez Farías
1833 : Antonio López de Santa Anna
1833 : Valentín Gómez Farías
1833 : Antonio López de Santa Anna
1833 : Valentín Gómez Farías
1833 : Antonio López de Santa Anna
1833-1834 : Valentín Gómez Farías
1834-1835 : Antonio López de Santa Anna
1835-1836 : Miguel Barragán
République centraliste
1836-1837 : José Justo Corro
1837-1839 : Anastasio Bustamante
1839 : Antonio López de Santa Anna
1839 : Nicolás Bravo
1839-1841 : Anastasio Bustamante
1841 : Francisco Javier Echeverría
1841-1842 : Antonio López de Santa Anna
1842-1843 : Nicolás Bravo
1843 : Antonio López de Santa Anna
1843-1844 : Valentín Canalizo
1844 : Antonio López de Santa Anna
1844 : José Joaquín de Herrera
1844 : Valentín Canalizo
1844-1845 : José Joaquín de Herrera
1845-1846 : Mariano Paredes y Arrillaga
1846 : Nicolás Bravo
Deuxième République fédérale
1846 : José Mariano Salas
1846-1847 : Valentín Gómez Farías
1847 : Antonio López de Santa Anna
1847 : Pedro María Anaya
1847 : Antonio López de Santa Anna
1847 : Manuel de la Peña y Peña
1847-1848 : Pedro María Anaya
1848 : Manuel de la Peña y Peña
1848-1851 : José Joaquín de Herrera
1851-1853 : Mariano Arista
1853 : Juan Bautista Ceballos
1853 : Manuel María Lombardini
1853-1855 : Antonio López de Santa Anna
Réforme
1855 : Martín Carrera
1855 : Rómulo Díaz de la Vega
1855 : Juan Álvarez
1855-1858 : Ignacio Comonfort
1858-1872 : Benito Juárez
1858 : Félix María Zuloaga
1858-1859 : Manuel Robles Pezuela
1859 : José Mariano Salas
1859-1860 : Miguel Miramón
1860 : José Ignacio Pavón
1860 : Miguel Miramón
Restauration républicaine
1867-1872 : Benito Juárez
1872-1876 : Sebastián Lerdo de Tejada
1876 : José María Iglesias
Porfiriat
1876 : Porfirio Díaz
1876-1877 : Juan N. Méndez
1877-1880 : Porfirio Díaz
1880-1884 : Manuel González
1884-1911 : Porfirio Díaz
Révolution
1911 : Francisco León de la Barra
1911-1913 : Francisco I. Madero
1913 : Pedro Lascuráin Paredes
1913-1914 : Victoriano Huerta
1914 : Francisco Carvajal
1914-1915 : Eulalio Gutiérrez
1915 : Roque González Garza
1915 : Francisco Lagos Cházaro
1914-1920 : Venustiano Carranza
1920 : Adolfo de la Huerta
1920-1924 : Álvaro Obregón
1924-1928 : Plutarco Elías Calles
Maximato
1928-1930 : Emilio Portes Gil
1930-1932 : Pascual Ortiz Rubio
1932-1934 : Abelardo L. Rodríguez
Présidences sexennales
1934-1940 : Lázaro Cárdenas
1940-1946 : Manuel Ávila Camacho
1946-1952 : Miguel Alemán Valdés
1952-1958 : Adolfo Ruiz Cortines
1958-1964 : Adolfo López Mateos
1964-1970 : Gustavo Díaz Ordaz
1970-1976 : Luis Echeverría
1976-1982 : José López Portillo
1982-1988 : Miguel de la Madrid
1988-1994 : Carlos Salinas de Gortari
1994-2000 : Ernesto Zedillo
2000-2006 : Vicente Fox
2006-2012 : Felipe Calderón
2012-2018 : Enrique Peña Nieto
2018-2024 : Andrés Manuel López Obrador
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Président du Mexique
Empereur du Mexique
Vice-président du Mexique
·
Chefs d'État du Mexique (depuis 1821)
Régence
1821-1822 : Agustín de Iturbide
Juan O'Donojú
Manuel de la Bárcena
José Isidro Yañez
Manuel Velázquez de León
Antonio Martínez
1822-1822 : José Isidro Yañez
Manuel de Heras Soto
Agustín de Iturbide
Nicolás Bravo
Miguel Valentín y Tamayo
1863-1864 : Juan Nepomuceno Almonte
Juan Bautista de Ormaechea
José Mariano de Salas
Antonio de Labastida
Ignacio Pavón
Empereur
Constitutionnel
Pouvoir exécutif suprême
1823-1824 : Guadalupe Victoria
Pedro Negrete
Nicolás Bravo
Miguel Domínguez
José Mariano Michelena
Vicente Guerrero
1829-1830 : Pedro Vélez
Luis Quintanar
Lucas Alamán
1863-1863 : Teodosio Lares
Juan Nepomuceno Almonte5,6
Juan Bautista de Ormaechea
José Mariano Salas
Pelagio Antonio de Labastida y Dávalos
1914-1914 : Antonio I. Villarreal7
Président1,2
Constitutionnel
Guadalupe Victoria
Manuel Gómez Pedraza
Antonio López de Santa Anna
Anastasio Bustamante
José Joaquin de Herrera
Ignacio Comonfort
Sebastián Lerdo de Tejada
Porfirio Díaz
Manuel González
Francisco I. Madero
Venustiano Carranza
Álvaro Obregón
Plutarco Elías Calles
Pascual Ortiz Rubio
Lázaro Cárdenas
Manuel Ávila Camacho
Miguel Alemán Valdés
Adolfo Ruiz Cortines
Adolfo López Mateos
Gustavo Díaz Ordaz
Luis Echeverría
José López Portillo
Miguel de la Madrid
Carlos Salinas de Gortari
Ernesto Zedillo
Vicente Fox
Felipe Calderón
Enrique Peña Nieto
Andrés Manuel López Obrador
Provisoire
Nicolás Bravo
Antonio López de Santa Anna
Ignacio Comonfort
Eulalio Gutiérrez
Emilio Portes Gil
Intérim
Vicente Guerrero
José María Bocanegra
Miguel Barragán
Melchor Múzquiz
José Justo Corro
Valentín Canalizo
José Joaquin de Herrera
Gabriel Valencia
Mariano Paredes y Arrillaga
Antonio López de Santa Anna
José Manuel de la Peña y Peña
Pedro María Anaya
Juan Bautista Ceballos
Martín Carrera
Juan Álvarez
Benito Juárez
Sebastián Lerdo de Tejada
Porfirio Díaz
Francisco León de la Barra
Félix María Zuloaga
Miguel Miramón
Pedro Lascuráin Paredes
Victoriano Huerta
Francisco Carvajal
Substitut
Ignacio Comonfort
Adolfo de la Huerta
Abelardo L. Rodríguez
Vice-président
Anastasio Bustamante
Valentín Gómez Farías
Général en Chef
Mariano Paredes y Arrillaga
José Mariano de Salas
Rómulo Díaz de la Vega
Félix María Zuloaga
Adolfo de la Huerta
Dépositaire
Manuel María Lombardini
Manuel Robles Pezuela
José Mariano Salas
José Ignacio Pavón
Victoriano Huerta
Roque González Garza
Francisco Lagos Cházaro
Venustiano Carranza
Vice-président
Nicolás Bravo
Anastasio Bustamante
Valentín Gómez Farías
Ramón Corral Verdugo
José María Pino Suárez
1Président des États unis mexicains
2Président de la République mexicaine
3Président du Pouvoir exécutif suprême
4Président de la Régence
5Chef suprême de la Nation mexicaine
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